Un service qui laisse à désirer (Feat. Strange, Aliénor, K. Grant, Cassidy)
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Sujet: Un service qui laisse à désirer (Feat. Strange, Aliénor, K. Grant, Cassidy) Mar 11 Juin 2024 - 10:52
LA SERVEUSE VENUE DE L'EST
Lisbeth était sur les rotules. C'était la fin de sa première semaine de boulot et ses pieds lui faisaient un mal de chien mal à force de piétiner dans le fast-food. Il lui avait fallu trouver un travail rapidement pour ne pas être chassé de son logement dans les Narrows. La jeune femme n'avait aucune ressource, pas de parents, ni de garants pour l'épauler financièrement et encore moins d'amis a appeler. Sans-emploi, elle avait fait comme tout le monde, la queue dans un centre de recherche pour s'enregistrer. Sans diplôme, ni formation et étant encore dans la vingtaine, on l'avait orienté dans la restauration comme tant d'autres, avec un contrat à l'heure. Et ses 7 premiers jours comme serveuse au Batburger lui avait permis de se payer à manger ainsi que son loyer à la semaine.
Elle rentrait tous les soirs dans son taudis en puant la friture, se sentant huileuse jusque dans la racine de ses cheveux. La première chose qu'elle faisait était de se déshabiller pour prendre une douche brûlante tout en se frottant énergiquement pour essayer de faire partir cette odeur. Puis alluma sa télévision pour s'abrutir de séries diverses avant de s'endormir, terrassé par la fatigue. Ce rythme était éreintant, mais elle ne se plaignait pas. L'immigration pourrait la renvoyer chez elle ou alors la jeune femme pourrait finir sa vie dans la rue essayant d'échapper à toutes les menaces que l'on trouve ici-bas.
Lundi fut une nouvelle journée dans son enfer quotidien. Une fois la porte du personnel franchie, son manageur, William, un bellâtre au sourire irréprochable, la prit par les épaules pour lui "offrir une opportunité d'amélioration personnelle" qu'il serait fou de refuser. Une chance qui ne se propose pas aussi tôt aux nouvelles recrues. Mais il avait vu en Liz une travailleuse acharnée qui allait accepter de faire des heures supplémentaires pour nettoyer le restaurant à la fin du dernier service. Ce résidu d'école de commerce était persuadé d'être la pépite du fast-food ainsi qu'un meneur d'hommes avisé. Et après tout, avec son accent russe et son visage de bête blessée, la petite nouvelle devait être cette variable d'ajustement qu'il recherchait.
Liz dans ses habits de serveuse:
Britney, la commère de l'équipe, qui avait été biberonnée aux hamburgers très tôt à la vue de son quintal, avait inventé la vie fantasmé de Liz avant qu'elle ne débarque en Amérique. Une travailleuse du sexe médiocre, ayant attrapé une maladie peu avouable qui avait dû fuir son pays pour subvenir aux besoins d'une famille aussi nombreuse qu'illettrée. Les ricanements au passage de Liz dans les cuisines étaient monnaie courante à cause de toutes ses histoires. La petite russe demanda poliment un matin, juste avant l'ouverture, que Britney arrête de cracher dans son dos. Cette dernière, derrière ses petites lunettes et son regard porcin, lui versa du café brûlant sur les pieds. Liz hurla de douleur, mais son manageur ne voulut rien entendre et elle due prendre son service les larmes aux yeux en boitillant.
La matinée fut compliquée par la gestion d'enfants turbulents. Au midi, le restaurant fut assailli par des hordes de travailleurs affamés. Le sourire crispé de Liz qu'elle affichait devant les tablées ainsi que son excellente mémoire lui permettait de servir rapidement les clients. Mais ce jour-là, on lui avait soufflé que le maire de la ville pourrait possiblement passer. Et William était aux aguets pour être le premier à l'accueillir et à lui décocher son plus beau sourire. Il mettait la pression sur la jeune femme pour qu'elle serve ces clients à lui en plus des siens. Et une fois le maire dans la place, c'est lui qui s'en occuperait personnellement. Lisbeth avait baissé les yeux et dû accepter la charge de travail supplémentaire.