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| Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) | |
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Messages : 774 Date d'Inscription : 20/03/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Maison des Mutants ♥ Love interest: Eugénia Armes & gadgets: Lisbeth Zalachenko | Sujet: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Mer 6 Sep 2023 - 11:48 | |
| L'appartement de Lisbeth Zalachenko était situé dans un ancien immeuble mal fréquenté des Narrows au 4e étage. Ces alliés de circonstances avaient trouvé dans son sac à dos, entre autres, les clefs de son petit nid pas douillé du tout et avaient porté son corps jusque-là.
La mutante était encore ko par l'effort déployé pour avoir réorienter l'antenne parabolique vers le satellite. Son petit corps avait été allongé sur le canapé dans la salle principale. Il fallut une bonne heure à la mutante pour commencer à émerger d'un sommeil sans rêve.
Lizzy commença par grommeler puis posa sa main en bois sur son front. La douleur voulait encore ouvrir sa tête en deux. Elle entendait des voix à quelques pas d'elle, autour de la table de la cuisine ? Elle n'aurait pas su le dire. Essayant de se redresser, Liz abandonna à la seconde tentative en grimaçant et retomba sur le canapé.
_ "Qu'est-ce qui s'est passé ?" Demanda-t-elle aux personnes présentes qu'elle n'avait pas encore reconnu, d'une voix éraillée. "Est-ce que tout l'monde va bien ?"
Sa vision redevient correcte après quelques dizaines de secondes pour s'habituer à la lumière du salon. Son petit robot octopode de surveillance était démonté, les pièces éparpillées sur la table basse et ses optiques la fixaient comme pour dire "Tu ne m'as pas encore réparé". La hackeuse détourna la tête pour ne plus à subir ce regard désapprobateur. Et détailla les personnes autour de la table, Azzura et sa bande de justiciers ainsi que la hackeuse masquée qui l'avait aidé sur le toit de la tour. Il y avait quelques boissons et de la fast-food sur sa table. Tous les visages qu'elle pouvait voir semblaient soulagés.
Puis les bruits de conversation cessèrent et tous se tournèrent vers Liz. |
| | | Messages : 716 Date d'Inscription : 14/10/2022
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : ♥ Love interest: Armes & gadgets: Aliénor Snake Greenblood | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Jeu 7 Sep 2023 - 16:55 | |
| La mobylette filait, fuyant le son brutal des balles qui sifflaient autour du bâtiment. Le vent s’infiltrait sous son masque, caressant de leur fraicheur ses cheveux. Si seulement comme avant elle avait pu les laisser au vent comme elle le faisait sur son vélo le long des falaises de son pays ! Mais pas le temps de se retourner vers les regrets et la nostalgie du passé, et ses mains se crispaient sur le volant de l’engin motorisé, négociant dans d’amples mouvement des courbes serrées et alertes, fuyant le champ de bataille d’un combat qu’ils avaient gagné.
La jeune femme au masque de Tigre arriva peu après l’équipe, gara la mob de la hackeuse à sa place et monta, cette fois par l’escalier, les quatre étages qui la séparait de l’appartement de la russe. La justicière masquée et ses acolytes devaient avoir trouvé dans les affaires de la petite russe où était sa clef. Discrète et silencieuse, elle poussa simplement la porte, un mouvement de tête lui suffisant à s’annoncer auprès de la seconde partie de l’équipe.
L’héroïne du jour était allongée, inconsciente, sur son canapé, au milieu d’une petite pièce au rangement douteux. Doucement, presque timidement, elle s’approcha. Son souffle était régulier et son front brûlant. Du regard, elle parcourut la pièce à la recherche de médicaments, mais elle ne vit que du matériel informatique, des machines désassemblées et un léger bordel. Se sentant indiscrète, pas vraiment à sa place, elle n’osa pas trop insister, encore moins fouiner. Elle se contenta d’aller à la cuisine chercher un verre d’eau et de le déposer à proximité du canapé.
Puis, voyant que la mystérieuse informaticienne et son étrange sommeil étaient entre de bonnes mains, elle se défila, disparaissant comme un courant d’air dans les rues sombres des Narrows. Une demi-heure plus tard, elle était de retour, le sac à dos alourdi d’un emballage plastique bien usé, protégeant les vêtements en boule qu’elle était allée chercher dans l’étroite piaule froide qu’elle loue quelques rues plus loin pour ne pas dormir sous les ponts.
Elle était revenue. Pas qu’elle n’avait pas peur. Pas qu’elle ne se sentait pas mal à l’aise dans tout ça. Mais on ne peut vivre sans cesse dans l’incertitude, et plus que la vie ou à la sécurité, elle voulait des réponses à ses questions. Elle voulait remercier l’inconnue que les méthodes étranges dépassaient et terrifiaient, de lui avoir permis ce soir de rejoindre l’ordinateur trop longtemps éteint, de le brancher à sa batterie encore chargée, de taper les codes d’une messagerie cryptée et d’envoyer vers l’Irlande un simple mot : « Suis vivante. Prenez soins de vous. Je vous aime tous, mes chers amis, chers camarades. » Alors, elle se posta dans un coin, un peu en retrait, debout contre un mur pas trop loin de la fenêtre, et attendit.
Les paupières de la petite russe battirent lourdement avant de se lever sur des interrogations plus que légitimes, mais à laquelle l’anarchiste ne répondit pas. Elle fixait la punk aux cheveux noirs d’un air indescriptible sous le masque. Un mélange de curiosité, d’angoisse et de fraternité. Elle était adossée au mur, le sac pendant devant ses genoux au bout de ses longs bras, l’air de ne pas savoir exactement où se mettre. Ses doigts travaillaient l’anse de son sac avec des gestes nerveux, comme s’il s’agissait d’une bombe qui risquait à tout moment d’exploser si elle la laissait tranquille un instant.
Puis soudainement, elle sortit les habits de leur sac, s’approcha brutalement, presque craintivement et déballa devant la petite mutante un jean noir élimé, un prefecto en polyester et un débardeur imprimé " Where is my mind ? " avant de demander à brûle-pourpoint :
« Tu vas mieux ? » puis, enchaînant sans attendre la réponse après un bref silence, elle ajouta « Est-ce que ces vêtements sont à toi ? » |
| | | Invité | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Dim 10 Sep 2023 - 19:20 | |
| Derrière le bien qui triomphe Mission accomplie. Il n'y avait pas eu de course poursuite pour rentrer. Ils étaient partis aussi vite qu'ils étaient venus, c'était donc avec une certaine vélocité. Pedro les avaient déposés devant chez Lisbeth après avoir embarqué le matériel et Azzurra avait pris Lisbeth dans se bras qui était évanouie mais qui avait pas l'air d'avoir de sang qui sortait par ses oreilles, ce qui aurait été signe d'une commotion cérébrale mortelle. Tout en la cajolant comme il se doit, Azzurra monta dans son appartement, suivie de la Tégénaire qui n'avait gardé avec lui que son ordinateur. Maestra déposa délicatement Lisbeth pendant que la Tégénaire alla fouiller dans le frigo pour voir s'il n'y avait pas quelque chose à boire.
Après avoir trouvé de quoi faire, il vit Maestra doucement s'occuper de Liseth et lui caresser les cheveux et la poupouner. Il lui donna à boire et fit :
- On a réussi, putain de MERDE !
Azzurra lui tendit le bras pour le CHECK, et ils firent un CHECK.
- C'était difficile mais on l'a réussi.
- Elle va s'en remettre ?
- Je pense j'aurais quand même dû mettre les sangles pour pas qu'elle se cogne partout mais ils a conduit doucement. fit Maestra, sans vouloir vraiment faire de l'humour.
La Tégénaire alla chercher une petite serviette qu'il imbiba d'eau qu'il lança à Azzurra pourqu'elle nettoie le visage de la petite.
Leur camarade commune était venue aussi, très silencieuse comme toujours. Tégénaire s'assied et s'étira en gardant un oeil sur Lisbeth et Azzurra. Quand Lisbeth fut parfaitement pouponnée, Maestra se leva et vint s'asseoir sur un siège. Elle était crevée elle aussi. Toujours cet effet en échappant à la mort.
Lisbeth finit par se réveiller et demander ce qui s'était passé. Maestra répondit :
- On a réussi, et tu es saine et sauve. Tu as pas trop mal ?
Son amie sortit de la pénombre pour s'occuper d'elle immédiatement après. Mark, qui s'impatientait demanda :
- Il se passe quoi ensuite ?
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| | | Messages : 774 Date d'Inscription : 20/03/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Maison des Mutants ♥ Love interest: Eugénia Armes & gadgets: Lisbeth Zalachenko | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Mer 20 Sep 2023 - 11:40 | |
| « Tu vas mieux ? » « Est-ce que ces vêtements sont à toi ? »
Lisbeth cligna des yeux et passa d'une position allongée à agenouillée dans le canapé pour être plus haute que le dossier de ce dernier et ainsi embrasser du regard toutes les personnes présentes dans la petite pièce. La tigresse bondit alors vers Liz sans crier gare et lui tendit un paquet de vêtements. Surprise elle s'en saisie et regarda chaque article.
_ "Yeap..." La petite brune avait entre les mains ses habits qui ne la quittaient presque jamais tant elle n'avait que peu de vêtements.
_ "J'ai perdu ça quand..." Dans son cerveau, les images des cultistes se succédaient les unes aux autres et la sensation de brûlure quand les flammes du bûcher.
_ "Mais... t'a trouvé ça où ?..." Les probabilités de tomber sur les vêtements étaient encore plus minces qu'elle. Mais de savoir qu'ils lui appartenaient, l'était encore plus. Même quand elle avait été Oméga au service d'Iron Height et que les projecteurs étaient braqués sur elle, Liz n'avait jamais porté ce genre de vêtements. Mais alors comment la Tigresse pouvait-elle savoir qu'ils étaient les siens ?
Lisbeth ouvrir grand les yeux, c'était forcément elle : vive, agile, agressive, peur de rien avec un grand cœur, nouvelle à Gotham pour ne pas encore avoir été pervertie par cette ville.
Les mains de la Petite Souris tordirent les vêtements sous l'émotion qui montait en elle vis à vis de cette jeune femme. La Tigresse lui avait sauvé la vie et avait pour cela affronté une bande d'aliénés dans les rues de Gotham.
La punk s'était juré de ne plus jamais pleurer depuis son ancienne vie à Arkham, mais des larmes coulèrent tout de même le long de ses joues sans qu'elle ne puisse rien y faire. Baissant la tête pour cacher ses pleurs dans un premier temps, la hackeuse se mit à sangloter doucement. Personne n'avait pris autant de risque pour elle de manière aussi désintéressée. Elle aurait été brûlée vive sur ce bûcher si la femme masquée n'était pas intervenue. Finalement, c'est spontanément qu'elle enserrera la Tigresse, sans pour autant cesser de sangloter.
_ "спасибо ! спасибо ! спасибо !" Murmura la russe dans l'oreille de l'anarchiste "Я обязан тебе своей жизнью" Puis quelques secondes plus tard, elle relâcha son étreinte, avant d'enfiler son cuir, de sécher ses larmes d'un revers de main et renifler un peu.
Se levant du canapé tout en manquant de perdre l'équilibre un instant, la petite souris s'installa finalement sur l'une des chaises libre autour de la table de la cuisine avec le reste de l'équipe, délaissant la Tigresse.
La question de la suite avait été ouvertement posée... La hackeuse réfléchit silencieusement tout en se vidant un verre d'eau. Pouvait-elle se permettre de leur raconter la suite de son plan ? Seraient-ils assez fou pour rester à ses côtés ou non ? Elle les fixa tour à tour puis décida de leur offrir un peu de sa confiance. Elle s'en était souvent mordu les doigts en retour... Mais ils avaient l'air "réglo" selon les critères de la jeune femme.
_ "J'ai fais s'cracher Iron Height dans la baie de Gotham pour cacher un hack... La prison avait un accès direct aux serveurs de la maison blanche... J'en ai profité et j'ai volé tous les sales petits secrets de Luthor concernant sa prison..." Elle regarda le visage de ses compagnons un instant pour épier leurs éventuelles réactions puis continua son récit.
_ "Mais tout s'est pas passé comme prévu... J'ai filé l'support à une journaliste qui n'a jamais publié l'affaire et a disparu. Puis le Gant Noir a foutu sa merde à Gotham. Y'm'fallait un moyen pour trianguler l'support. J'ai pensé à l'antenne-relais. "Une pierre deux oiseaux" comme on dit... Les gens r'trouvaient la liberté sur les réseaux et moi l'support." La Petite Souris termina l'un de ses plus longs monologues depuis l'histoire des monologues.
Son estomac était en train de revenir à la vie et commençait doucement à la torturer. La punk se saisit donc d'un hamburger et commença à le grignoter en attendant les remarques de chacune des parties présentes dans son appartement. Elle regardait parfois à la dérobée, la Tigresse, qui selon toute probabilité avait peut-être récupéré les fameuses coordonnées. |
| | | Messages : 716 Date d'Inscription : 14/10/2022
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : ♥ Love interest: Armes & gadgets: Aliénor Snake Greenblood | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Lun 2 Oct 2023 - 20:30 | |
| Le changement sur le visage de la jeune femme fut perceptible. La surprise, l’incompréhension, un acquiescement, un air plus perdu encore, les rouages de son cerveau reconstituant les évènements comme l’anarchiste l’avait fait quelques instants auparavant, se lisaient presque sur son crâne. L’irlandaise, elle-même troublée, ne savait ni que dire ni que faire devant les lames discrètes qu’elle voyait. Et puis soudain, l’inconnue qui l’avait appelée pour une mission suicide mais néanmoins réussie la pris dans ses bras.
Sous le choc, la jeune femme se figea, tétanisée, terrorisée. Elle avait été toujours sur ses gardes, méfiante, réticentes aux contacts physiques hormis avec les gens qu’elle connaissait bien et depuis… ce qui lui était arrivée, elle savait qu’elle ne supportait plus ne fut-ce que la proximité de ceux qui n’étaient pas ses plus proches amis. Mais elle fut soufflée par le degré de panique que la situation lui faisait ressentir. Elle eut un instinctif, un vital mouvement de recul, mais impossible. Son corps, immobile, plus rigide qu’un cadavre, refusait de répondre, comme séparé de son esprit. Une overdose de panique glaçait chaque centimètre de sa peau au contact de la chaleur d’un autre être humain. Des souvenirs remontaient, douloureux, insoutenables. Elle failli crier, supplier l’autre de la lâcher. Elle n’y parvint pas.
Dans le même temps son esprit, logique et rationnel, envers et contre tout, parvint à lui suggérer que la femme frappée par l’émotion qui lui murmurait à l’oreille des paroles incompréhensibles, mais aux intonations gentilles ne semblaient pas hostiles. Pour vraisemblable que fut la remarque, elle n’atténua qu’à peine la frayeur de l’anarchiste, et échappait totalement à son corps indifférent à tout, livré à une terreur pure qui l’immobilisait comme un lapin sur l’autoroute, et restait crispé, incapable de bouger.
Il lui fallut se faire violence, arracher à ses entrailles de toutes sa volonté un léger mouvement. Juste bouger à peine le bras, tendre un peu la main et tapoter maladroitement de la brune punk en maigre geste de compassion et de soutien, lui sembla un effort herculéen et la laissa lessivée, exsangue. Ainsi, elle ne réagit guère plus lorsque la jeune femme la relâcha, sidérée.
La jeune femme semblait aussi surprise qu’elle par son propre geste et un brouillard impénétrable fit office de sentiments pour Aliénor. Au soulagement infini que cela soit fini, se mêla une sorte de tristesse. Rétrospectivement, il lui semblait que cette brève accolade l’avait elle aussi un peu réconforté de ses si nombreuses blessures, tout en les réveillant cruellement. Intuitivement, elle sentait aussi que tel geste n’était pas dans les habitudes de la petite mutante et qu’il s’agissait là d’une marque rare d’estime et de confiance, et presque malgré elle, elle appréciait à sa juste valeur le compliment. Elle qui se sentait si souvent coupable, si souvent une moins que rien, si souvent monstrueuse ressenti une pointe de fierté. Au moins ce jour-là, elle avait sauvé une vie. Un petit sourire traumatisé se dessina sous le masque.
Ce qui la hantait le plus c’était la perplexité, l’impression qu’il lui manquait tellement de cartes pour comprendre ce monde, ce qu’il venait de se passer et même ses propres émotions. Elle secoua sa tête masquée comme un chien qui s’ébroue, pour en chasser l’imbroglio de pensées, rejoindre les autres dans leur réunion et reconcentrer son esprit sur les déclarations suivantes de la petite mutante. Au moins, elle avait eu sa réponse.
Les mots de celle-ci ne l’aidèrent pas à se sentir moins perdue. Le propos, haché, sembla presque décousu à son esprit émotionnellement épuisé. La plupart des noms de lieux lui étaient inconnus. Luthor, elle connaissait ce nom, et certains éléments autour. Lughnaid, qui était beaucoup plus porté sur la politique étrangère qu’elle, en avait disséqué les actions dans plusieurs articles de l’Obélisque. Pour en dire beaucoup de mal. Evidemment.
L’ampleur et la dangerosité de l’opération que suggérait le propos de la hackeuse était à peine croyable, et la logique de tout cela, qu’elle reconstituait avec peine, la laissait stupide de stupéfaction, tant qu’elle se demanda si elle était totalement à côté de la plaque. Elle laissa néanmoins échapper un sifflement devant le niveau informatique que laissait entendre son propos, et que, témoin direct des minutes précédentes, elle voulait bien reconnaître comme crédible. Mais qui était cette fille ? Cette personne qui la connaissait sans qu’elle ait la moindre idée de qui elle était ? Qui montait des opérations commando contre le Gant Noir ? Qui semblait plus que géniale dans le domaine informatique et parlait de se domaine entre tous logique avec des mots empruntés au monde de la magie et des superstitions ? Qui avait dans les mains des secrets d’état ?
« Mais qui est-tu exactement ? »
Dans sa voix résonnaient plusieurs tonnes d’étonnement.
Dernière édition par Aliénor Snake Greenblood le Jeu 23 Nov 2023 - 17:22, édité 2 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Mar 21 Nov 2023 - 21:10 | |
| Derrière le bien qui triomphe Mission accomplie. Etrange demoiselle. Mark qui la trouvait géniale était... sous le charme de la petite, quant à Maestra, elle la trouvait plus déjantée qu'elle. Mais Azzurra ne jugeait pas. Des gens déjantés elle en rencontrait sans cesse et ceux-ci apprenaient à la connaître de très près, même de très dedans. Toujours droite comme un piquet à l'autre bout de la sieste, ce moment émouvant lui passait tout à fait au-dessus.
Ce qu'elle raconta toutefois après fit ouvrir grand les yeux de Mark. Elle avait réussi à se connecter à la Maison Blanche et leur voler des secrets ? La sécurité nationale était en jeu et ça vaudrait des millions ? Quoique Azzurra ne tenait pas forcément à avoir la CIA aux fesses. Visiblement, son plan n'avait pas fonctionné.
- T'étais pas obligé de nous cacher tout le projet. C'est extrêmement important et honnêtement vu tout l'amour que on a pour Lex Luthor, plus on peut l'emmerder, mieux c'est, pas vrai, Maestra ?
Azzurra acquiesçait. Surtout pour une sans papiers et méta-humaine, s'il l'avait devant lui il s'amuserait bien à la torturer méchamment. Azzurra était fatiguée mentalement, en fait il ne fallait plus la faire chier et ne plus l'embarquer dans de nouvelles intrigues. Mark s'amusait et était passionné, elle, serait tenté de rediscuter ça après 14h de sommeil et une bonne tisane. Son masque lui tenait atrocement chaud et sa poitrine se soulevait et s'abaissait. La jeune fille aux côtés de la Guêpe soulevait une bonne question, c'était qui cette fille ?
- Bonne question ça. On en rencontre pas souvent des comme toi. J'ai entendu parler d'un groupe anarchiste qui prenait de l'activité en ligne, ils ont des hackers très puissants. Ils m'ont demandé de les rallier à eux mais je ne sais pas si je leur fais confiance. J'aurais pensé que tu sois une de ces personnes-là ? Ces gens sont capables de pas mal de chose, ils ont développé une IA incroyable. Il y a des gens avec beaucoup de compétences, ici. Toi, par contre tu m'as toujours eu l'air d'être la plus... inaccessible. Et si c'que tu dis est vrai, t'es putain de redoutable. On pourrait faire tant de chose, tous ensemble. On flâne avec le futur dans un monde qui vit dans le passé. Si on ne le prend pas maintenant, d'autres le feront à nos dépends.
Azzurra le regardait soliloquer, derrière ses bras croisés. Son regard sombre venait caresser le plafond en signe de fatigue émotionnelle profonde. |
| | | Messages : 774 Date d'Inscription : 20/03/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Maison des Mutants ♥ Love interest: Eugénia Armes & gadgets: Lisbeth Zalachenko | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Mer 22 Nov 2023 - 18:11 | |
| Lisbeth les regarda tour à tour sans trop savoir quoi dire ni quoi faire. Tous voulaient des réponses. Elle n'aimait pas ses situations où elle devait s'expliquer. Elle ne savait pas quoi leur dire, ni comment le leur faire comprendre. Et plus généralement la mutante fuyait les interactions sociales sauf avec quelques verres dans le nez, là, elle pouvait se montrer, non pas bavarde, mais entreprenante. Elle reposa son hamburger sur la table, et laissant tomber un peu de sauce tomate. Cette situation lui avait coupé l'appétit.
Liz n'avait pas l'habitude de faire équipe, ni maintenant, ni jamais et avec personne. Quand elle faisait équipe s'était soit une obligation, comme avec la Suicide Squad ou des demandes bien particulières. Même si cette fois-ci, il est vrai qu'elle les avaient sollicités. Et ils avaient toutes et tous étaient à la hauteur de leurs tâches, la justicière et ses alliés tout comme la Tigresse.
Son cerveau réagit vivement aux questions. Un peu trop vivement, mais la petite russe ne sait pas gérer l'attention qu'on lui porte. Quand elle joue un rôle, comme pour le procès de l'ancien commissaire Gordon, elle savait faire fi des regards, et même être éloquente, quand il fallait jouer le rôle d'Oméga la traqueuse de mutants, elle pouvait donner le change. Mais quand elle était elle-même, ce n'était pas pareil. Elle fixa sans ciller la jeune femme au masque. Pourquoi voulait-elle savoir cela ? La russe n'avait même pas de définition d'elle-même. Elle cacha son anxiété en plaçant ses mains sous la table et en triturant ses doigts.
_ "Je...heu...j'sais pas quoi... c'que j'dois répondre." Fit-elle sur un ton neutre, mais en jetant des regards fuyants aux personnes autour de la table.
De toute façon, la mission était un succès. Le téléphone était revenu dans un quartier de la ville, peut-être pas pour longtemps, mais cela suffirait pour redonner un peu d'espoir aux gens. Et les coordonnées GPS du support devait être inscrit sur son ordinateur. De quoi lancer dans les recherches pour finalement doucher les aspirations politiques de Luthor.
Et puis dire qu'elle était presque orpheline, que les hommes avaient fait mutée son corps à coups de seringues et relâchée dans un monde qu'elle ne comprenait pas ou peu et qui ne voulait pas d'elle. Mais elle n'avait que ce monde-là, alors elle devait s'y raccrocher.
Le petit bout de femme, anxieuse, se leva. Même dans cette position, c'est à peine si elle dominait les personnes présentes. D'après la doctoresse, c'était la malnutrition d'Arkham pendant ses jeunes années qui avait freiné sa croissance. Liz ne voulait plus ce stress en elle.
_ "J'vous r'contacterais pour la suite, si vous voulez continuer. Maintenant, j'voudrais qu'vous partiez..." Demanda-t-elle sur un toujours aussi neutre, mais qu'elle avait du mal à conserver.
Elle en avait trop dit, ivresse de la victoire sans doute, ne jamais expliquer ses plans ni le pourquoi du comment. Juste savoir que cela aiderai les gens c'était bien suffisant pour eux. Son cerveau lui envoya des images d'une Liz vieille et ridée, mourante seule dans ce même appartement poussiéreux. Dont la fenêtre qui donnait sur Gotham, montrait une ville faites de ruines fumantes. Elle sentait au fond d'elle-même que tout cela, c'était de sa faute et des gens mourraient pour cela. Peut-être eux ?
Ne rien dire de plus était préférable... |
| | | Messages : 716 Date d'Inscription : 14/10/2022
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : ♥ Love interest: Armes & gadgets: Aliénor Snake Greenblood | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Ven 24 Nov 2023 - 17:05 | |
| Le monologue de l’informaticien lui fit tourner la tête dans un brusque sursaut de surprise. Ce monde, ce pays, cette ville, tous lui étaient méconnus, mystérieux, hostiles. Mais le groupe de hackers anarchistes, elle connaissait. Et pas qu’un peu, elle en était. Dignes de confiance ? Même elle qui n’allait nulle part sans regarder trois fois derrière elle si personne n’attendait avec un couteau pour la planter dans le dos, aurait plutôt dit oui, avec la réserve qu’elle gardait toujours devant sa confiance, la conscience de ne les connaître qu’à travers un écran, et l’hypothèse d’une taupe ou d’un traitre toujours en tête. Ceux qu’elle croirait toujours, suivrait toujours, yeux fermés et sans se méfier, n’était qu’une maigre poignée et ils étaient à Dublin, bien loin.
C’est pour cela qu’elle résista à l’impulsion de révéler sa carte, affirmer de l’air de ceux qui en savent un petit morceau qu’il pouvait leur accorder sa confiance. Elle n’était pas sûre de pouvoir lui faire confiance, à lui. L’impulsion, l’instinct de méfiance était le plus fort. Mais c’est aussi parce que la nervosité de la petite hackeuse attira son attention.
Réactions brusques, regard fuyant, mouvements saccadés, tout son corps et son regard criaient la nervosité et ce ne seraient pas les mouvements anxieux qui torturaient ses mains qui allaient la dénier. Une nouvelle fois l’attitude de celle sur laquelle elle se posait tant de questions accroissait sa curiosité et attirait son attention. Mais plus que tout, cela attisait surtout son besoin désespéré de réponse à ses interrogations. Depuis que le sol c’était dérobé sous ses pas, depuis qu’elle était déracinée, loin de sa terre et des siens, elle ne comprenait plus rien. Le monde où elle devait désormais vivre lui apparaissait tordu et délirant. La logique et avec elle sa raison semblaient à chaque pas en danger. Elle était écœurée de vertige, comme en apesanteur, incapable non seulement de trouver un appui mais aussi de savoir où était le haut du bas, de donner à son univers un référentiel et un repère. Elle crevait de besoin d’informations pour recommencer à penser dans un espace rationnel, pour sortir de la spirale qui la noyait dans l’incertitude de l’état déliquescent de son esprit. Et pour cela, elle devait se l’avouer, elle espérait beaucoup de sa nouvelle alliée.
Cet espoir pourtant se vit brutalement coupé par le refus catégorique de celle-ci. A la première ébauche de question, elle rentrée dans sa coquille comme un bernard-l’ermite et avait verrouillé à double tour la porte d’un regard d’autrui sur son identité et sa vie. Le pire, c’est qu’elle la comprenait. Elle aurait peut-être même fait pire. Elle faisait pire. Anarky qui l’avait accueilli au camp et lui avait redonné ce but dans la vie qu’était le combat ne connaissait pas son vrai nom. Les camarades avec lesquels elle partageait les espoirs et les luttes, une maigre pitance et des débats politiques enflammés n’avaient jamais entendu un mot de son passé. Alexa qui lui avait sauvé la vie ignorait jusqu’aux traits de son visage. Elle avait ses démons dans la tête, ses squelettes dans les tiroirs, elle ne pouvait pas parler. Comment raconter l’indicible ? Comment tolérer que des inconnus viennent ausculter ses blessures ? Quel besoin, quelle possibilité de faire confiance, de se mettre, et mettre autrui en danger ?
Aucun. Sauf la douleur et la solitude auxquelles sa méfiance l’avait condamnée, mais le jeu n’en valait pas la chandelle. Elle s’en doutait bien, pour l’autre hackeuse il ne devait pas en être autrement. Dans cette angoisse qui dépassait sans mystère la simple suspicion, à la fois évidence logique pour quelqu’un qui semblait détenir de lourds secrets donc en conséquence être une cible, mais paraissait si manifestement souligner des troubles bien plus importants, elle se reconnaissait comme dans un miroir. Que cette ressemblance renforce l’empathie, jusqu’à la connivence même, malgré toutes ses réticences à s’approcher d’autrui était une chose. Mais cela n’éteignait pas la curiosité, bien au contraire…
Et puis il y avait cette antique nouveauté, cette étincelle jaillie dans son esprit qui avait, l’espace d’une seconde éclairé l’obscurité dans laquelle son esprit était plongé, réchauffé son cœur glacé. Revenue du passé renaissait un éclat de vie qu’elle croyait oublié. La mutante en avait trop dit ou pas assez et l’imagination de la jeune femme s’était des quelques mots lâchés emparés, se découvrant la perspective d’une nouvelle bataille à mener. Ce n’avait duré qu’une seconde, le temps peut être du reflet d’une illusion, mais le monde d’image et de légendes qui peuplaient son imaginaire révolutionnaire avait vibré en résonnance à son sentiment. La jeune femme nourrie de ses représentations éclatantes de révolutionnaires, de lanceurs d’alerte et de résistants était revenue un instant du cercueil où l’avait enterrée le voile gris de la dépression. L’exaltation de celle qui toujours avait rêvé d’être à l’étincelle et la flamme d’une petite révolution renaissait. Elle l’avait crue morte. Morte pour toujours !
Etrangère à ce pays, plus encore à ses sales petits secrets, elle ignorait tout de ce qu’était Iron Height, mais les mots d’Oméga avaient dessiné dans son esprit l’image floue d’une prison politique ou de violation des droits de l’Homme, les deux probablement. La simple présomption de l’injustice et du mensonge suffisait déjà à tourmenter le sommeil du tigre qui sommeillait sous sa poitrine.
Bien sûr, la peur aussi s’en mêlait. De quoi depuis ces derniers mois la peur ne se mêlait-elle pas ? De tout et de rien à la fois. Elle avait, depuis quelques années, depuis toujours en fait, si cher payé ses engagements, sa propre existence même qu’il n’était pas un rideau qui bougeait ou un chat qui miaulait sans qu’elle ne sursaute à la recherche de l’endroit d’où viendrait la prochaine balle. Mais l’ennemi le plus terrible, le plus dangereux, était en elle, dans sa raison qui vacillait ; dans la haine et le dégout qu’elle ressentait, dirigés vers elle-même avant tout ; dans la colère qui voulait tout brûler et l’inquiétude qui la brûlait elle-même de peur que cela n’arrive. Entre haine de soi et sentiment de n’avoir de toute façon plus rien à perdre tant elle avait déjà tout perdu, une pulsion entre le courage et le suicide s’en fichait. De toute façon, que valaient encore ses choix, la liberté pour laquelle s’était battue, désespérée, avec tant de férocité ? Les ennuis la sentaient passer de loin, l’encercleraient quoiqu’elle dise, la rattraperaient quoi qu’elle fasse. Mais si elle devait mourir, se vider de son sang seule dans une ruelle oubliée, ou pire être rattrapée par la police et son passé, alors autant emporter quelques-unes des injustices et des laideurs du monde avec elle.
« Pas que je ne veuille pas partir…» commença-t-elle d’une voix traînante, et malgré la dureté de caractère de l’anarchiste, un peu désolée de déranger « mais niveau infos, si tu veux qu’on t’aides, ça va être un peu juste. »
Adossée négligemment au mur, le talon de sa botte marquant la cadence contre sa jambe d’un geste régulier donnait à son allure un aspect flegmatique. Pourtant l’agitation nerveuse de ses doigts les uns contre les autres ne mentaient pas sur la réalité.
« Qui t’es, on s’en passera si tu n’as pas envie d’en parler. Je ne suis pas là-dessus du genre à faire la leçon. » ajouta la tigresse en désignant son masque dans un geste insolent d’autodérision. « Par contre, j’aimerais assez savoir comment tu nous as trouvé, et qu’est-ce qu’on fait quand pour la deuxième partie du plan. »
Elle était, en fin de compte, quand même malgré tout plutôt gentille, mais sa voix restait sauvage, presque féroce, déterminée.
« Parce que, je ne sais pas vous, mais moi, je ne flanque pas des baffes, que ce soit derrière mon ordi métaphoriquement, ou beaucoup plus concrètement dans la réalité véritable, si je ne sais pas à qui et pourquoi. Je suis toujours déterminée à combattre les monstres et les injustices de cette société, pas à foncer comme une brute dans le tas. »
Les bras croisés devant la poitrine, elle fixait droit dans les yeux le reste de l’équipe avec un regard farouche, presque effronté. De son expression, cachée sous le masque ne transparaissait, ne transperçaient que la glace de ses yeux, mais cela suffisait à lui donner cet air à moitié d’intellectuelle patiente, têtue et révoltée, capable de fomenter les machinations les plus compliquées, à moitié de gamin des rues prête à en découdre. |
| | | Invité | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Lun 27 Nov 2023 - 23:17 | |
| Derrière le bien qui triomphe Mission accomplie. La petite se referma, attaquant davnatage la patience de la grande brune. Encore une enfant traumatisée qu'il faudra chouchouter pour faire fonctionner. Azzurra les tolérait mieux avec moins de fatigue dans l'aile. L'autre fille s'impatiantait davantage. Elle voulait des informations. Sur cette fille, ses intentions, ses projets. Mark semblait l'approuver du regard. Azzurra ne savait que dire. L'autre fille avait des questions, plein de bonnes questions. Azzurra... ne savait trop quoi en penser. Elle prit la parole.
- On a rendu Internet et le téléphone aux habitants de Gotham, et ça c'est bien. Ca je suis d'accord. J'ai pas besoin de savoir beaucoup plus. Maintenant c'est vrai que tu nous a pas tout dit.
Mark la laissa parler. Azzurra se releva (si elle s'était assise entre temps) et continuait de soliloquer, toujours en quelques mots pour rester silencieuse.
- Tant que je fais la justice, tant que on fait ça pour le bien des Gothamites les plus innocents, alors c'est bon. Mais je ne veux pas faire quelque chose de mauvais, ou pour tes intérêts personnels. Je suis une Justicière, pas mercenaire qui fait gratuit. C'est bien compris ?
- On devrait quand même en savoir plus sur ce qu'elle fait.
- C'est égal. Je dois juste dire que si j'apprends que elle fait des choses mal, alors je vais devoir l'arrêter. Encore plus si elle m'a trompé à faire des choses mal. C'est clair ?
Pour se montrer menaçante, la Brune au masque d'or s'approcha de la petite Lisbeth debout afin de la dominer de sa taille et sa carrure, plutôt correcte. Son regard sombre transperça le sien. Ses quelques mèches brunes courtes collaient entre elles.
- Pour moi je fais confiance. Guêpe, tu sais où me trouver, je sais pas comment mais tu sais. Alors si je peux être utile et que tu me tues pas.
Elle posa sa main, une main à la fois douce mais dotée d'une poigne forte sur l'épaule.
- Je pourrai être à tes côtés. Tu me déçois pas. Mais n'abuse pas de mon fragile petit coeur, je veux pas avoir à casser ce joli petit visage.
Elle recula et se dirigea vers la porte de sortie, tout en regardant Mark.
- J'ai fini ici. Mark tu peux rester.
Azzurra quitta la pièce en fermant la porte. Elle n'aurait aucun mal à rentrer dans son appart, et prendre un bon bain bien mérité. Quant à Mark, il ne voulait pas laisser les deux seules. Il savait que s'il manquait une information importante, il pourrait mettre Azzurra en danger. Sans rien dire, il regarda la petite, pour voir si elle allait répondre aux interrogations de son amie. |
| | | Messages : 774 Date d'Inscription : 20/03/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Maison des Mutants ♥ Love interest: Eugénia Armes & gadgets: Lisbeth Zalachenko | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Ven 1 Déc 2023 - 8:38 | |
| Lisbeth s'était remis dans le fond de son vieux canapé, les genoux contre sa poitrine et les bras enserrant ses jambes. La petite punk cachait le bas de son visage derrière ses genoux cagneux. Finalement, la seule à être sortie de l'appartement était la justicière. La femme au masque d'or avait peur de se faire trahir par les actions de Liz. Il faut dire qu'il y a de quoi avec ces actions toutes nimbées de mystères sur les réels objectifs de la petite hackeuse. Elle ne répondit pas aux propos d'Azzura, mais hocha simplement la tête avant qu'elle ne parte. Signe d'acceptation des propos émis ou simple validation de ces derniers, là encore, le mystère restait entier.
Il ne restait plus que Mark, son acolyte qui ne lâchait pas Lisbeth du regard et la Tigresse, adossée nonchalamment contre l'un des murs de la cuisine. Elle les regarda tour à tour de ses yeux bleus glace, puis fixa le sol de pièce, perplexe. Et fini par se mordre l'ongle du pouce droit, signe d'intense réflexion chez elle. La jeune femme au masque avait posé deux questions intéressantes : comment elle s'était faite réaccédé par Liz et quel était la suite du plan. Elle se leva et alla murmurer dans le creux de l'oreille : _ "J'suis aussi d'la République des hackeurs. J'ai d'mandé à une connaissance commune d'te faire porter un mot." Puis alla s'assoir dans le canapé.
Bien sûr, on lui avait parlé d'une jeune femme, nouvellement arrivée, très douée avec les ordinateurs, un peu gothique sur les bords et qui avaient potentiellement les mêmes centres d'intérêts que Liz. Une qui n'avait pas froid aux yeux, proposant des alternatives intéressantes aux sempiternelles grèves. Certains avaient même avancés un lien de parenté entre les deux, tant les ressemblances de comportement étaient frappantes. Alors la Guêpe avait fait ce pourquoi elle était douée : retrouver les empreintes numériques. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle était soit douée, soit ne laissait pas facilement de traces en usant des bons comportements, comme prendre des téléphones prépayés, se faire virer son salaire en liquide, etc.
_ "La suite c'est d'retrouver la clef de données. Mais on va pas s'en servir contre Luthor... J'dois lui forcer la main pour qu'i'm'rend un service." La mutante leva les yeux vers ses deux associés du moment et leurs dits d'un air farouche :
_ "Et c'est un taré de psychopathe, pas moyen de m'accompagner à ce moment-là. Il m'a déjà collé une bombe dans l'cou, j'veux pas qu'ça vous arrive aussi ou pire. Il doit pas savoir qu'vous existez." Comme pour clore un débat qui n'avait pas encore débuté. |
| | | Messages : 716 Date d'Inscription : 14/10/2022
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : ♥ Love interest: Armes & gadgets: Aliénor Snake Greenblood | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Lun 11 Déc 2023 - 11:16 | |
| Lentement, les informations reprenaient l’une après l’autre leur ordre dans l’esprit de l’anarchiste lui procurant un soulagement indicible. L’incompréhension l’avait tant rongée, tant bouffée, elle s’était tant imaginée les pires scénarios, elle s’était tant vue démasquée. Maintenant, elle savait et la réalité comme souvent était bien moins noire que les ombres tremblantes et difformes des monstres de l’imagination.
Elle savait désormais comment la hackeuse avait remonté sa trace. Il n’y avait pas cinquante possibilités. Une personne leur ressemblait assez pour les connaître tous deux par le même biais. Une seule personne, outre les camarades de Dublin, qui n’aurait rien lâché, savait que Cobra était Tigre. Bon, elle était assez mitigée qu’il ne se soit pas plus strictement tenu au secret et n’appréciait en rien que l’on sache que les deux fauves venimeux ne faisaient qu’un. C’était à elle qu’en incombait pourtant la faute, elle n’aurait rien du dire, mais ce qui était fait était fait, et il était trop tard pour les regrets. Tout juste pouvait elle à vrai dire se dire, qu’elle voulait bien croire que si le hackeur leur avait fait à toutes deux confiance au point de les mettre en liaison, ce n’était pas sans quelques bonnes raisons. Et puis si c’était lui, elle ne savait que ça. Cobra était Tigre, Tigre était Cobra. Le reste restait enfoui dans le labyrinthe de ses douloureux secrets.
Du reste, si la petite mutante savait qui était la jeune sorcière, Aliénor savait désormais qui était Lisbeth aussi. Si le mot de la justicière partie était ce qui avait aiguillé ses soupçons, qu’en conséquence elle devait avoir l’information, on n’est jamais trop prudent et la présence encore de Mark l’empêchait de répondre trop franchement : « Tu es Guêpe, n’est-ce pas ? »
Mais si les mots qui lui brûlaient les lèvres n’en sortirent pas, par respect pour ses secrets, son regard changea drastiquement. A l’instant de la révélation, lorsque les circuits intérieurs de l’anarchistes eurent achevé la certitude de leur démonstration, une nuance de respect, presque d’admiration, même, apparu dans ses yeux.
« Si je comprends bien, tu as siphonné les données du président des Etats-Unis à propos de... son bagne politique, là… Iron machin, mais ‘faut encore les décrypter. Et la prochaine étape, c’est de se retrouver derrière un ordi pour décoder tout ça. C’est bien ça ? » réfléchit-elle
Malgré quelques réponses, les questions fusaient toujours dans sa tête par milliers, chacune en entraînant dans son sillage des dizaines d’autres. Ce qui retenait maintenant surtout son attention, c’était de connaître les idéaux et les motivations de ce combat sans ambiguïtés couvert de dangers. Dans les documents qu’elle avait récupérés, qu’est-ce que sa nouvelle camarade s’attendait à trouver ? Aliénor se battait aux noms d’un engagement idéel et politique, pour les valeurs pour lesquelles elle vibrait, pas pour des intérêts personnels, même si la petite souris brune commençait un peu à avoir sa sympathie. Elle était une militante, pas une mercenaire qui bossait pour gratuit. Mais bon, il y avait tout de même quelques indices qu’elles n’agissaient pas dans le mauvais sens. Pas s’il s’agissait de vouloir dévoiler à la lueur du grand jour les sordides secrets d’un dictateur prêt à poser des bombes dans des gens. Là ça paraissait assez réglo de vouloir le faire tomber.
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| | | Messages : 774 Date d'Inscription : 20/03/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Maison des Mutants ♥ Love interest: Eugénia Armes & gadgets: Lisbeth Zalachenko | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Ven 15 Déc 2023 - 12:53 | |
| « Si je comprends bien, tu as siphonné les données du président des Etats-Unis à propos de... Son bagne politique, là… Iron machin, mais ‘faut encore les décrypter. Et la prochaine étape, c’est de se retrouver derrière un ordi pour décoder tout ça. C’est bien ça ? » Réfléchit-elle
La femme masquée avait évoqué à haute voix la seconde partie de l'étape de récupération de la clef. Liz n'avait eu que très peu de temps pour télécharger les documents. Et le transfert des données était crypté de bout en bout, la hackeuse n'avait eu aucun moyen de contourner cette ultime protection. Il faut savoir que le cryptage n'est qu'un équilibre entre le temps et la valeur de l'information. Et par chance, la valeur des données volées était très longue. Si elles venaient à être décryptées, elles produiraient toujours leurs effets contre Luthor et ses intérêts.
_ "Yeap... J'ai même la clef de cryptage... Mais ma puissance de calcul, même combinée avec les autres, et trop faible... J'vais d'voir aller dans un centre de r'cherche utiliser un supercalculateur."
Sur ces paroles, Mark se leva et quitta la pièce non sans dire que lui est son équipe serait des nôtres si nous en avions besoin. Il fallait qu'il informe les autres des prochaines étapes du plan.
Liz resta en tête-à-tête avec la tigresse sans parler. Il n'y avait pas de tension, selon les critères de la petite russe, juste une écoute mutuelle sur une mission possiblement en commun. La jeune femme masquée était calme, mais la mutante était persuadé que, tout comme elle, son cerveau cogitait en tous sens. Liz alla s'installer dans le fauteuil et s'allongea, la tête posée sur un accoudoir, les jambes repliées contre elle.
_ "J'vais préparer la suite, t'es la bienvenue s'tu veux. Et...heum... J'te dois la vie... J'aurais dû brûler vive, mais t'était là. Et t'as fait ça d'manière désintéressé, sans m'connaître. Tu peux m'demander c'que tu veux... Dans c'monde connecté, j'peux pratiquement tout faire." Confia-t-elle.
Liz fixa la jeune femme avec intensité. Elle aussi devait avoir des rêves, des aspirations, des choses peut-être matériels qu'elle ne pouvait s'offrir, des traces à couvrir. La Petite Souris pouvait le lui apporter. |
| | | Messages : 716 Date d'Inscription : 14/10/2022
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : ♥ Love interest: Armes & gadgets: Aliénor Snake Greenblood | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Lun 25 Déc 2023 - 20:29 | |
| Silencieuse, l’anarchiste acquiesça à l’explication de la hackeuse, salua d’un geste le départ de Mark et se contenta d’un haussement d’épaules aux derniers mots de Lisbeth, répondant par là à ses remerciements que c’était tout naturel de l’avoir sauvée et à sa proposition un silence suspendu qui signifiait quelque chose comme « on verra ». Si l’anarchiste répugnait à l’idée de demander rétribution de ce qui n’était que justice, elle n’ignorait pas toutes la délicatesse et la précarité de sa situation. Telle aide pourrait, à elle ou à la cause être un jour salutaire. Elle ne demanda pas non plus à la jeune femme qui depuis qu’elles n’étaient que deux, semblait plus calme, plus détendue si elle savait où trouver le supercalculateur qu’elle avait mentionné. Ce genre de dispositif ne se ramassait pas en se baissant et demandait de l’expérience et des contacts particuliers, mais la jeune femme paraissait sur ce point avoir son plan déjà prêt.
D’autres questions faisaient bien d’avantage bouillonner la cervelle de la jeune anarchiste. L’intriguaient surtout les raisons et les motivations de la petite souris. Ce qu’elle avait évoqué de leur combat ressemblait à une lutte bien juste, elle n’en doutait pas. Seulement méfiante la tigresse était, et méfiante elle resterait. Elle avait connu trop d’embûches, trop de pièges, trop de traquenards. Même si elle lui avait fait confiance, il n’en restait pas moins que derrière les quelques mots en vrac jetés là par la petite souris évoquaient une colossale ampleur à l’affaire. Et si tel gigantisme n’était pas de nature à la faire reculer, Aliénor s’estimait en droit d’en savoir plus avant que de se lancer, de mesurer un peu où elle mettait les pieds.
Dans ce flot de cogitation et d’interrogation, qui à la manière d’un feu de Bengale repartait de plus belle chaque fois que soufflé, la tigresse qui ne savait presque plus où commencer profita du départ de Mark pour répondre à son intuition qui demandait confirmation. Après un long silence, sobrement elle le rompit et déclara :
« Tu es la Guêpe, n’est-ce pas ? »
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| | | Messages : 774 Date d'Inscription : 20/03/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Maison des Mutants ♥ Love interest: Eugénia Armes & gadgets: Lisbeth Zalachenko | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Mar 26 Déc 2023 - 10:35 | |
| Lisbeth ne laissa rien paraître de la surprise qui était la sienne quand la petite tigresse demanda confirmation de son identité sur les réseaux numériques. Un bon point pour elle d'avoir réussi à assembler les bribes d'informations pour arriver à cette conclusion. Cette petite était décidément pleine de surprise. La hackeuse s'extirpa du canapé et alla se saisir d'une éponge dans l'évier de la cuisine. Avec douceur et application, Liz nettoya méthodiquement le fond de teint qu'elle s'appliquait régulièrement dans le cou. Ce faisant, un tatouage de guêpe se révéla progressivement sur sa peau blanche. S'avançant vers son interlocutrice et tira un peu sur son col de tee-shirt, La Guêpe inclina la tête pour lui montrer le tatouage de façon satisfaisante. - Tatouage de Liz:
_ "Yeap. Si tu veux m'trouver, j'suis des Hacker Républic, comme toi j'crois. Tu laisses un message à Citoyen 47. C'est un d'mes comptes..." Confirma-t-elle d'un ton calme. La petite punk s'avança doucement vers Aliénor, les mains de part et d'autre du masque, prête à s'en saisir pour le lui ôter doucement et découvrir son identité. Mais la Tigresse bâti retraite contre le mur opposé de la pièce à vivre. _ "Désolé, j'pensais pas... Mais c'est encore trop tôt, j'crois" dit-elle sur un ton d'excuse. La mutante se rassit tranquillement dans le fond du canapé, comme pour se faire oublier. _ "Et désolé d't'avoir éjecté du bûcher. Mais quand j'ai peur, j'contrôle mal mon pouvoir. Il m'faut une ligne de vue dégagée pour l'utiliser. C'pour ça qu'je voulais qu'tu m'enlèves le bandeau. Bref..." Faisant un petit geste de la main signifiant " passons à autre chose". Comme pour lui montrer qu'elle ne craignait rien avec elle, Liz fixa le cadavre d'une cannette de soda posée sur la table du regard. Et cette dernière commença à s'animer, une tête, deux bras et de deux jambes en aluminium émergèrent puis le petit humanoïde fit le pitre sur la table, jouant avec les ustensiles qui s'y trouvaient, pour finir par se calmer. D'un revers de main, Liz essuya quelques gouttes de sang qui lui coulaient du nez et toussa. - Cannette qui danse (Golden Child 1986):
_ "T'as rien à craindre de moi, j't'assure, j'te f'rais jamais d'mal, alors lâche toi..." Comme pour l'encourager à poser les autres questions qui la taraudaient. |
| | | Messages : 716 Date d'Inscription : 14/10/2022
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : ♥ Love interest: Armes & gadgets: Aliénor Snake Greenblood | Sujet: Re: Derrière le bien qui triomphe (Feat. Azzurra, Aliénor) Ven 29 Déc 2023 - 1:03 | |
| Avec une curiosité non dissimulée, pas même par le masque qui lui couvrait le visage, Aliénor regarda Lisbeth retirer son camouflage et progressivement dévoiler sur son cou le tatouage d’insecte qui la caractérisait. L’anarchiste émis un sifflement admiratif, moins pour la beauté du dessin que pour l’admiration qu’elle portait à la hackeuse. Si la petite souris, la jeune femme aux vêtements punk, l’étrange personne qui déjouait des secrets d’état et s’évanouissait après avoir aligné des antennes pour redonner internet à tout un quartier lui était inconnue, il n’en était pas de même pour la pirate d’internet. La Guêpe… L’anarchiste l’appréciait, l’ingénieure l’admirait, la hackeuse y voyait un exemple, peut-être même un modèle. Talentueuse et sans doute même géniale, mystérieuse, insaisissable, elle était presque pour Aliénor un personnage de légende, aux côtés de Finn McCool, James Connolly, Goldbach et Louise Michel. (*)
Presque éblouie par un instant d’admiration, elle qui pourtant se disait critique voire hostile au prestige, et surtout touchée de la marque de confiance d’un secret si caché hésita à relever la manche de son habit, révélant en retour le tigre tatoué qui rugissait à son poignet. Un secret en vaut un autre. Pourtant son envie de partager des confidences rapidement se rétracta. Même si la jeune femme semblait être quelqu’un qu’elle admirait, était éventuellement digne de confiance, il n’était aucun avantage à trahir ses secrets. Quitte à être inconnue et clandestine, autant l’être totalement. Elle risquait trop pour elle, la cause et ses amis. A chaque instant de sa vie, elle se sentait traquée, suivie, elle avait peur, elle ne pourrait jamais accorder sa confiance totalement. La suite lui donna sans le vouloir raison. Voire la petite russe approcher mis immédiatement la tigresse sur ses gardes par un automatisme presque inconscient tant il était inscrit dans son corps et sa vie, aussi évident que l’était la respiration. Lorsque parut flagrant l’inacceptable, qu’elle voulait lui retirer son masque, sa protection, son bouclier, son identité, elle s’enfuit, évitant d’un geste félin les bras de la jeune femme, lâchant un son inarticulé qui ressemblait autant à un glapissement de peur qu’à un grondement de colère.
Le rythme de son cœur sous le choc résonnait contre sa cage thoracique. Collée contre le mur opposée autant comme si elle espérait y disparaître et s’y dissimuler que si elle prévoyait de s’y appuyer pour décupler l’élan de sa riposte ou de sa fuite en cas de nouvelle attaque, elle fixait celle qu’elle avait sauvé d’un regard inquiet et sauvage de bête traquée, prise dans une crise de panique que les excuses et l’air désolé de son homologue ne parvinrent pas à calmer.
Trop occupée à reprendre son calme et son souffle elle n’écouta qu’à moitié, ou même sans doute moins les explications de Lisbeth, ce qui lui expliqua de n’y rien saisir et de trouver les mots qu’elle en avait extirpés incohérents et confus. Encore angoissée, trouvant quelque chose de curieusement désagréable à cette perplexité, elle décréta que ce qu’elle n’avait pas compris était sans importance ni gravité. La démonstration qui par l’intermédiaire de la charmante canette dansante lui était faite, fut, elle, beaucoup plus difficile à louper. Devant le personnage de métal qui aurait du être enfantin et innocent, la scientifique resta figée d’horreur comme devant un démon, un cadavre démembré, un pamphlet conservateur ou toute autre monstruosité. Butant sur l’atrocité de l’anéantissement du monde qu’elle avait toujours habité, analysé et pensé, son esprit refusa en bloc l’irrationnel. Il devait y avoir là quelque trucage, quelque automate, quelque mécanisme minuscule et perfectionné. Le troublant grondement des échos entre ce qu’elle voyait et quelques mots du précédent propos, avec le sang qui coulait de son nez comme lorsque sur le toit elle s’était effondrée après ses exploit… elle refusa de l’entendre. Elle ne pouvait pas entendre quelque chose, ni d’aussi aberrant, ni d’aussi horrible, ni d’aussi peu rationnel et donc crédible. Le vent insidieux de quelque suggestion sans forme et sans fond murmurait en elle pourtant. Elle le repoussa avec violence loin de son esprit, le prenant pour la manifestation, chose plus douloureuse encore, d’une forme de folie. Le regard perdu, allant de la petite mutante à l’objet, son malaise grandissait, croissait, enflait jusqu’à devenir insoutenable.
Le génie de technologie qui lui avait donné naissance aurait dû la passionner, l’intriguer, la fasciner. Elle avait à ce sujet des dizaines et des dizaines de questions à poser. Elle n’en formula aucune. Sentant intuitivement qu’elle touchait là un mystère qu’elle ne voulait ni voir ni explorer, elle se rétracta dans sa coquille comme un bernard-l’ermite. Ce qu’il se passait ici la mettait mal à l’aise, la dérangeait dans sa logique du monde et les quelques rares certitudes qu’elle croyait inébranlables et qui lui étaient essentielles.
D’un coup, il ne lui vient plus qu’une idée : fuir. Elle essaya à peine de reprendre contenance, de donner à ses réactions une forme de politesse ou de normalité. Elle visa la porte, s’y dirigea aussi normalement que le lui permettait le besoin qui lui démangeait les jambes de bondir loin, vérifia avec soulagement qu’elle n’était pas prisonnière et que le loquait s’ouvrait. Déterminée, elle renouvela à la hackeuse l’assurance qu’elle était prête pour la suite de leur plan et qu’elle n’avait qu’à appeler pour qu’elle vienne l’aider. Elle salua hâtivement et sans cérémonie avant de dévaler les escaliers et de fuir à la hâte à travers de chemins détournés, comme si les monstres invisibles de l’ébranlement absurde de son monde allaient se laisser ainsi semer.
Ecrasé par le violent trop plein d’émotions de toutes les choses en ces lieux vues et éprouvées, Aliénor s’accrocha à un mur, le vertige à la tête et le cœur retourné comme si elle allait vomir. « On ne devrait jamais rencontrer ses héros. » pensa-t-elle en secouant la tête, dépitée, pour chasser toute autre pensée. - (*):
Finn McCool, James Connolly, Goldbach et Louise Michel: Respectivement 1/Guerrier mythologique irlandais, 2/ militant syndicaliste marxiste, et héros de la guerre d'indépendance irlandaise fusillé par l'armée anglaise 2/ mathématicien très célèbre notamment pour sa conjecture sur les nombres premiers, véritable défi que les mathématiciens depuis des siècles ne parviennent toujours pas à démontrer 4/ L'une des figures les plus emblématiques de la Commune de Paris, militante anarchiste et féministe
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