Trigger warning: Violence, shooting de masse, propagande, parodie d'un mouvement politique.
Résumé: La vie reprend doucement a Gotham, mais des forces malfaisante s'apprêtent dans l'ombre a provoquer encore une fois le chaos pour quelques likes.
“Je n’arrive pas a croire qu’ils aient réussi à remettre cet endroit en ordre aussi vite !”
La voix de l'adolescente est légèrement nasale, ses bronches encore préoccupée par les griffes de l’hiver Gothamite, alors que ses yeux font des allers-retours entre l’écran de son téléphone et ses alentours. Les quelques photos du centre commercial durant “l’occupation” sont terrifiantes, les murs recouverts de graffiti, des impacts de balles dessinant les lignes de fractures ça et là et les echos du pillage systématique des magasins gisant sur le sol avec les corps des idiots qui avaient voulus se dresser face à la cupidité du gant. Mais autour d’eux se trouve le décor absolument normal d’un centre commercial intact. Des sols de faux marbre luisant sous les plafonniers chromés, de larges vitrines offrant une vue imprenable sur les derniers articles à la mode et la foule du vendredi soir déjà occupée à dépenser sa paie hebdomadaire. La différence majeure se trouvant dans l’absence notable de la fontaine centrale et son décor d’Agora gréco-romaine - une touche stylisée qui a été considérée comme de mauvais goût après les événements et habilement remplacée par une zone de jeu pour enfants. Moins de colonnes, plus de toboggans.
“T’imagine les millions qui ont dû partir ? Tu parles qu’ils savent toujours où trouver de l’argent quand c’est pour les grandes corpos ! Mais j'attends encore l’assurance pour mon scooter !”
La remarque est ponctuée d’une gorgée de frapuccino au éclats d’Oreo alors que le groupe d’ami alors que la conversation s’oriente vers une critique du système capitaliste et de ses déboires, le tout ponctués d’achat compulsif à l'aide des cartes de crédits parentales.
* * *
Le vendredi soir, les foules d’étudiants en weekend et des adultes sortant du travail se mêlent pour former l’une des vagues d’acheteur les plus profitables de la semaine. Le centre commercial Killinger bat son plein, les population se retrouvant mixée dans le plaisir primal d’obtenir plus de trucs. Une petite solde de “retour à la normal” aidant clairement a dénoué les portes monnaies les plus récalcitrant, rien de mieux que l’illusion de bonnes affaires pour démunir de leur dollars les mêmes habitants les plus pingres. Enfin, ce n’est pas exactement vrai, il y a une manière bien plus efficace et qui ne demande même pas de donner des articles en retour - et qui coûte bien moins cher en impôts : Profiter de l’état de loi encore fragile après l’attaque du gant pour toucher une deuxième chèque de reconstruction du complexe. Mais qui pourrait bien venir mettre à sac un centre commercial tout juste reconstruit en plein milieu d’un Gotham se relevant tout juste de ses blessures ? Quel genre de monstre sociopathe oserait venir cracher sur la résilience fragile de ses habitants ? Prouver encore une fois que le manège d’horreur n’a pas de fin ?!
“Bonjour, bon matin, bonsoiiiiiir ! C’est l’heure du show ! Du PUPPET SHOW !”
Avec un hurlement strident le système de sécurité LockBox s’active à travers le centre commercial, des rideaux métalliques tombant avec fracas devant chaque sortie, les quelques fenêtres et les massives verrières, privant les acheteurs stupéfaits des derniers rayons du soleil couchant. Le jazz doux et reposant - incroyablement propice à la vente - est brutalement coupé, laissant la foule dans un silence stupéfait. Un murmure de panique commence tout juste à traverser la foule lorsque les fumigènes rouge traversent les airs, laissant sur leur chemin une brume sanguine et ondulante. De la fumée émerge un quintet de silhouette masquée. Pantalons cargos, protections de moto-cross, épaisses ceintures et gilets par balle noirs forment un uniforme approximatif, un large A rouge et encerclé peint à même leur torse indique leur allégeance commune alors que leurs visages sont dissimulés derrière des masques de fauve ultra réaliste. Un Lion, un Guépard, une Panthère, un Jaguar et un Tigre. C’est ce dernier qui s’exprime, sa voix lourdement modifiée sonnant à travers le centre comme projetée par un mégaphone.
“Aujourd’hui va brûler ce temple a la consommation de masse ! Et au nom de notre sauveur Che Guevara, je vous déclare tous coupables de capitalisme au premier degré !”
Les canons des armes sont relevés, les premiers cris de panique résonnant dans la foule terrifiée alors que les acheteurs se retrouvent à regarder la mort droit dans les yeux.
“A mort le système et tous ses moutons !”
Le fracas de la poudre et du plomb envahit l’endroit, assourdissant, faisant trembler les vitrines alors que d’autres sont exposées sans sommation par les balles perdues. Les premières lignes de la foule tombent comme le blé sous les caresses d’une moissonneuse batteuse, les munitions militaires traversant plusieurs victimes sans problème avant d’aller se perdre dans le décor. Personne ne remarque les pigeons étrangement immobiles assis ça et là, observant la scène sans sembler plus dérangés que cela par le martellement des fusils d’assaut ou l’odeur grandissante du sang alors que les corps disparaissent dans la brume rouge des fumigènes.
* * *
L’accès aux caméras de sécurité est un plaisir pour l’équipe du show. Divisant facilement le besoin en caméra active par deux - même si une réserve a été prévue en cas de coupure de courant - et la qualité est tout à fait acceptable, la marque d’un système performant, la dépense sans doute motivée par l’idée de rapidement se le faire rembourser. Kostya aurait sans doute pu prendre le contrôle du système de sécurité sans aucun souci, mais c’est un plaisir de travailler avec les accès gracieusement fournis par le propriétaire des lieux. Le seul effort consistant à bien tout nettoyer avec que les forces de l’ordre ne puissent découvrir le pot aux roses. Toutefois, effacer ses traces est une seconde nature et le placement habile d’une bombe dans la salle des serveurs effacera les derniers iota de preuves. Il a même réussi à couper l'alerte automatique que le système LockBox envoie normalement aux forces de l’ordre. Bon, quelqu’un va forcément finir par avoir le temps de composer 911, mais cela prendra quelques minutes de plus, surtout avec le fracas des balles et des hurlements, et c’est toujours plus de temps d’antenne pour le show ! Dans son casque résonne la voix modifiée de Strings qui s’adresse à leur public.
“Qui va donc s’opposer à l'anarchie rampante de Gotham city ? Les habitants sauront-ils renverser la vapeur et se défendre contre le chaos et la menace rouge ?!”
Et le chat s’enflamme.
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Sujet: Re: Vendredi Rouge [Avec Alienor] Mer 13 Mar 2024 - 17:55
Le vendredi soir au centre commercial Killinger... Encore l'une des bonnes idées de Plague !
Les deux hackers s'étaient connu sur le serveur des "Hacker Republic" et avaient fait parfois fait équipe pour faire tomber quelques gros bonnets de Gotham. Liz choisissait ceux qui avaient la "main lourde" sur leurs femmes ou les femmes en général. Puis avec Plague et les autres : Trinity et Bob the dog, remontaient toutes les traces électroniques pour finalement les donner en pâtures aux médias sans une once de remords. Le plus souvent, c'était la prison et parfois pire : Blackgate. Mais jamais leurs cibles ne s'en sortaient indemnes. C'était le seul du petit groupe qu'elle avait déjà vu physiquement. Il est donc l'un des rares à pouvoir faire le lien avec son identité numérique.
Cette fois-ci Plague devait lui remettre un composant électronique, pour le Grand Projet de Liz. Il avait une facilité avec la création électronique. Alors quand la petite punk avait les mains qui tremblaient et que les choses prenaient trop de temps, la Petite Souris faisait appel à Plague. Ces services étaient rapides et discrets, mais payants. Et avec le retour à la normale à Gotham, le hacker avait monté ses tarifs. Toujours des liasses de billets usagés, en petites coupures dans un sac en papier marron que l'on trouve dans les supermarchés de tout le pays.
Lisbeth le maudissait pour son choix du rendez-vous, elle n'aimait pas la foule, n'aimait pas le bruit et n'aimait pas le bruit de la foule. Et s'est vêtue d'un baggy troué, d'une paire de ranger rafistolées au scotch et d'un sweat à capuche gris que la petite mutante slalomait entre les groupes d'acheteurs compulsifs. Ses écouteurs vissés sur les oreilles crachés de la musique douce pour lui permettre de trop penser à son environnement.
Liz en vadrouille:
Son sac à dos sur l'épaule lui pesait plus qu'à l'habitude. Elle avait les liasses de billets verts pour Plague planqués dedans, en plus de son ordinateur. Assez pour acheter une demi-douzaine de smartphones à la mode. Ses yeux d'un bleu froid scrutaient l'entrée de la galerie par laquelle son contact devait arriver. Smartphone crypté à la main, elle checka une fois de plus ses messages pour savoir pourquoi il mettait autant de temps. La Petite Souris se frictionna les cheveux et remonta pour la dixième fois la bretelle de son sac à dos. Elle avait dû le manquer...Il avait pris peur...Il avait un souci dans les transports... Après tout à Gotham, tout pouvait arriver. Enfin, la silhouette caractéristique d'un adulte en surpoids déboula de l'escalator et sans aucune discrétion fit de grands signes vers Lisbeth pour attirer son attention.
Liz n'y preta aucune sorte d'attention et fit basculer son sac à dos sur son ventre puis ouvrir la fermeture d'un geste sec pour fouiller dedans. L'argent changea de main.
_ "C'est mieux de mon SMIC, ça" Dit-il d'un ton triomphant.
_ "T'habitues pas Plague" rétorqua du tac au tac la mutante "T'as mon antenne ?"
_ "Ouaip, tes spec étaient vraiment cheloues, enfin j'veux dire : plus que d'habitude" fit-il sardonique
_ "heumf" souffla Liz en examinant l'objet sous toutes les coutures sans prêter aucunement attention à son interlocuteur. C'était du bon boulot, de quoi supporter la charge et l'environnement hostile. Elle doutait de savoir faire cela un jour tellement le travail du hacker était bien fait, il n'y avait rien à dire : le type était doué. Quand elle leva les yeux, Plague n'était plus là. Ce qui allait très bien à la petite punk.
_ "HEY !" Lança la hackeuse
_ "MARCHE MOI D'SSUS CONNARD, CA M'FAIT PLAISIR !" Explosa-t-elle en levant ses 2 poings au ciel, index tendus, vers le dos de celui qui l'avait bousculé... Presque mise à terre à vrai dire. Son mètre soixante et ses 50 kilos étaient probablement pour quelque chose à cela.
C'est à ce moment qu'elle remarqua que tous les gens autour d'elle s'étaient égaillées, comme s'il y avait des soldes monstres dans un autre magasin de la galerie et que tous voulaient en profiter. Quelque chose ne tournait décidément pas rond. La mutante se figea quand un cadavre s'effondra à ses pieds et sursauta quand la vitre d'un magasin de mode explosa tout proche d'elle. Puis se retournant lentement pour voir qu'à une quinzaine de mètres son amie Tigre, armes aux poings, semblant la fixer étrangement.[/color]
Trancher dans Le Vif Attention chérie, ca va couper !
On ne peut pas vraiment dire qu'Alaya ait une vie heureuse. Gotham n’est pas vraiment une ville facile si l’on est pas milliardaire - ou bien adopté par l’un d’eux, mais c’est rare. Avec l’ombre d’une mère toujours occupée à subvenir aux besoins de la famille et un père qui a essayé de régler leur problème de l’autre côté de la loi et se retrouve maintenant de l’autre côté des barreaux, personne n’a de temps pour elle. Sa grande soeur s’est trouvé un copain aussi stupide qu’elle et va sans doute pondre tout un tas de neveux et de nièce dont elle sera incappable de s’occuper et son petit frère a besoin de tout le temps qu’on peut lui accorder.
Des vêtements de seconde main, achetés en friperie, récupérés dans des bacs de dons ou bien volés sur les étals des marchés couverts de la vieille ville. Une langue un peu trop pendue pour s’entendre avec l’autorité et un peau un peu trop sombre pour que les badges l'ignorent. Des cicatrices de matraque sur son visage, des souvenirs de rasoir sur ses poignets, des courbes tremblantes récupéré de la plume d'apprentis tatoueurs une histoire écrite sur sa peau de souvenir et de regrets.
De la tristesse qui lui donne la nausée, du dégoût d'elle-même récupéré des remarques de sa sœur, de la nonchalance de sa mère et des regards des mecs dans la rue. Une oreille un peu trop tendue pour ne pas entendre, des sentiments trop volatiles pour ne pas réagir. L’humiliation de ses camarades de classe, l’envie brûlante de se ramener avec un flingue au lycée, de pouvoir leur sourire juste une dernière fois, de leur montrer ce qu’elle vaut. Les yeux perdus de son frère lorsqu’il la regarde.
Le besoin dévorant de revanche, d’argent, de changement… de contrôle. Avec un sourire sauvage, des larmes au coin des yeux, elle appuis sur la gâchette de sa manette, un set up qu’elle n’aurait même pas pu rêver de se payer.
“CREVEZ BANDE DE CAPITALISTES DE MERDE !”
Sur l’écran se dessine une ligne de mort sanglante. Le plastique vibre dans sa main pour simuler le recul de son arme automatique alors qu’une pluie de plomb déchire la chair de la foule en panique. Un mélange de redbull et de whisky volé lui brûle le fond de l’estomac, se mélangeant a la rage habituellement impotente qui s’y cache, l’alchimie d’un courage haineux et brutal, qui lui donne envie de rire à gorge déployée lorsqu’elle voit une petite fille se faire coupée en deux par une rafale qui décime les jambes des imbéciles trop lents pour sortir de son champs de vision.
“HAHAHAHAHAH ! VOUS NE POURREZ PAS ÉCHAPPER AU TIGRE !”
Les cartouches forment une cascade d’or fumante, le tintement métallique qu’elle font en rebondissant sur le carrelage inaudible sous les fracas de la poudre et de l’agonie qui résonne sous les hauts plafonds du centre commercial.
* * *
“Il semble que le fauve soit des plus réveillés aujourd’hui ! Ecoutez le rugir !”
Le public est subjugué par l’explosion soudaine d’ultraviolence. L’objectif avide des caméra capturant la marée de panique qui se répand soudain dans le centre fermé, des vagues humaines venant s’écraser sur les rideaux de sécurité, l’écume de la panique jaillit, les plus faibles se faisant piétiner par les courants alors que des rapides séparent amis et famille dans le flot chaotique du cerveau reptiliens face à la mort imminente.
“Nous aurons sans doute besoin d’une étude détaillée des victimes de chacun pour donner un score final, mais c’est une magnifique performance que nous offre notre nouvelle joueuse !”
Ce n’est pas si facile de trouver du sang neuf pour le show. Il faut une certaine manière de pensée pour pouvoir s’amuser du massacre, se sentir à l'aise à l'idée de piloter un autre être humain pour commettre les pires atrocités. Tout le monde n’est pas capable de tenir le rythme et si beaucoup de déchets se laissent prendre à l'expérience, trop peu y reviennent. Mais le désespoir peut être un moteur incroyable. Qui serait Strings de priver une jeune fille désespérée d’une chance de se sortir de sa condition ? De gagner pour une fois dans sa vie, de ne plus être le dindon de la farce, mais bien celle dont le rire résonne à la fin de l’histoire.
“Oh, mais on dirait que Lex Mobile va avoir tout un tas de nouveaux consommateur !”
Une vingtaine de personnes ont pris refuge derrière les tables métalliques et les larges plans de travail de la boutique, le décor futuriste offrant des couverts solides même si le minimalisme n’aide pas vraiment à dissimuler les silhouettes prostrée des consommateurs devenus proies. Un jingle de guitare sèche se joue sur le chat.
“Oh non, il semble que la joueur 4 n'ait pas envie d'entendre les dernières offres de données mobiles illimitées…”
Un tube métallique sombre vole à travers les airs, une goupille partant rejoindre le parterre grandissant de souille. Sur le côté du projectile, une personne a collé un sticker en forme de flamme souriante avec les mots “Too Hot for You” inscrit en dessous. Une jeune femme agrippant son sac avec assez de force pour le déchirer a tout juste le temps de se demander qui à bien pu faire cela alors que la grenade incendiaire roule jusqu’a toucher ses louboutin hors de prix. Boom.
Un flash, comme un éclair tombé dans le magasin puis, soudainement, tout est en feu. Le métal, le béton, les chaises designer, les téléphones… les gens. Certains sont morts sur le coup, d’autres n’ont pas cette chance, essayant de hurler simplement pour offrir au brasier un chemin jusqu’à l’oxygène de leur poumon. Les vêtements synthétiques se transforment en une seconde peau en ébullition alors que les cheveux se font torches et que la solution hautement inflammable se répand partout. Une demie douzaine de silhouettes englouties de flammes jaillissent du brasier, agitant leur membres en tous sens alors que douleur et panique les empêchent de se rendre compte qu’ils sont déjà morts. L’eau croupie du système incendie arrive de longue seconde après, laissant le temps au public du show de réchauffer leur petit cœur de psychopathe alors qu’au moins une douzaine de personne est soudain garantie de ne plus jamais avoir froid.
“Voilà un début d’émission fracassante ! Que nous réserve la suite ?!”
Liz dut se couvrir le visage tellement la chaleur de l'explosion avait été forte. Une vague momentanée de chaleur qui lui assécha l'iris. Elle toussa et pleura un peu. Ces tireurs étaient fous, des armes automatiques et des grenades incendiaires contre des civils. Elle connaissait un peu la Tigresse, elles avaient déjà discutées calmement et posément après un hack ou dans son appartement. Mais Liz ne l'avait jamais vu un telle état de rage. Même avec son passé de droguée, la hackeuse ne connaissait aucune drogue pouvant transformer une fille aussi droite dans ses convictions en monstre tueur d'innocents. La mutante décida de sortir de sa cachette afin d'attirer leur attention quelques instants... Peut-être serait-ce suffisant pour que quelqu'un des clients puissent s'échapper ?
"!! HEY !! LES CONNARDS !" Hurla la petite punk en sortant de derrière une pilasse abîmée par quelques rafales. 5 masques se tournèrent vers elle presque simultanément, de quoi la faire déglutir un instant. La jeune femme chasse l'idée de fuir sans demander son reste ainsi que les picotements de peur sur toute sa colonne vertébrale. Elle voulait une explication de la part de Tigre. L'avait-elle manipulée ? Lisbeth était en colère et usa de son don pour projeter les 4 des assaillants de quelques mètres, ne laissant plus que Tigre debout. Rien de mortel, mais elles allaient être seule à seule quelques secondes. Elle essuya d'un revers de manche un peu de sang qui coulait de sa narine.
_ "Tu fous quoi putain ! C'est pas eux le Capitalisme ! C'est quoi ton problème !?" Cria Liz pour couvrir les hurlements de douleur des mourants et des cris de peurs des autres. S'accrochant des deux mains à la bandoulière de son sac à dos.
La hackeuse fit un pas puis un autre vers la personne portant le masque de Tigre, une main tendue, d'un air déterminé.
_ "Pose tes armes et vient"
Les 4 autres s'étaient déjà remis sur pied, rapide.
Le coup claqua dans l'air, comme un bruit blanc et percuta Liz avec la force d'un boulet de canon. La mutante ne savait pas avancer et se protéger. Elle avait préféré faire un pas vers Tigre. Grave erreur. La douleur se diffusa dans ton son petit corps. Elle réussit tant bien que mal à rester debout malgré la force de l'impact et porta instinctivement sa main sur sa blessure. La mutante éleva un mur psychique pour se protéger des autres projectiles. Liz s'était entraînée avec un lanceur de balle de tennis, mais jamais contre une arme à feu : le principe était le même. Elle pouvait former avec son pouvoir une sorte de demi-sphère en face d'elle pour se protéger, mais en faisant cela, elle était incapable de se mouvoir.
Comme à chaque utilisation de son don, elle sentait sa force lui filer entre les doigts. Elle ne pourrait très bientôt plus le maintenir. Ses tempes battaient la chamade et une migraine grandissait derrière ses yeux. Soudain ce fut le calme plat puis le bruit caractéristique des armes que l'on recharge. L'ex-patiente d'Arkham ne demanda pas son reste et fila, en boitillant, vers l'un des portes qui menait à l'arrière des boutiques du centre commercial. Les couloirs formaient un petit labyrinthe, elle aurait déjà plus de chance de survie que dans les grandes allées bien large et éclairée du centre.
Mais la blessée laissait des traces évidentes de sang sur son passage, entre sa main qui s'appuyait sur les murs et sa blessure au bas-ventre. Ce n'était qu'une question de secondes avant que les balles ne sifflent à nouveau à ses oreilles...
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Sujet: Re: Vendredi Rouge [Avec Alienor] Mer 8 Mai 2024 - 18:19
La canette de soda tombe avec un fracas sourd dans l’une des nombreuse poubelles qui jalonnent le parcours du centre commercial. Le petit trésor d’aluminium vient d’écraser au milieu de tous ses semblables aux couleurs différentes et aux tout aussi bigarrées et fantasques promesses de donner du sucre sans faire grossir, de donner de l’énergie sans causer de tachycardie, d’enivrer d’alcool, de glucose, de caféine, et de consommation. Encore à demi-pleins pour la plupart, les emballages exsudent une nauséabonde odeur de graisse périmée de la seconde dernière qui l’a rendue dépassée, la puanteur de la médiocrité alimentaire en barquette, de la friture de frénésie consommatrice débridée, la senteur saumâtre de l’excès, de la futilité et de la mort prochaine des oiseaux dans l’estomacs desquels on retrouvera des bouchons de plastique et des tessons. Mais l’odeur est soigneusement enfermée dans le container en plastique dur qui enferme le magma lourd des restes de la vie liquide attendant leur aller simple vers la déchetterie.
La main - d’adolescent échappée du collège, de la trentenaire qui travaille dans le commercial et en en marchant prépare une réunion asap sur son téléphone, de la ménagère de moins de cinquante ans, qui traine derrière elle comme un lot de varech accrochée à une palourde, une grappe d’enfants débraillés qui ont l’air d’avoir tous un père différent, de celui qui veut claquer dans quelques nouvelle paire de jeans la prime du nouveau post gagné à la faveur de la mort du collègue pendant les dernier évènements, d’enfant, il y en a de plus en plus qui vadrouillent dans les centres commerciaux, seuls ou en petit groupes, attendant le retour du boulot de leurs parents en s’éduquant dans les rayons à leur fonction future de consommateur - qui a laissée tomber le résidu de la boisson consommée l’a déjà oubliée, et est déjà partie vers le retard d’achat qu’il est urgent de rattraper. Il faut en urgence acheter le kit programme minceur pour éliminer la graisse corporelle produite par la boisson, du chewing-gum à la menthe pour faire passer l’arrière-goût de la solution, et des bonbons médicamenteux pour soigner l’ulcère du chewing-gum.
Balançant dans l’incertitude entre la centaine de marque de yaourts identiques, les chips goût chewing-gum parfumé au praliné, les céréales "naturellement saines pour la santé ", au succédané de chocolat, à l’imitation d’éclat de noisettes et enrichies en vitamines de synthèse, les aspirateurs-lampe de poche à la fraise, deux pour le prix d’un, des T-Shirts aux coutures friables, les sacs poubelles au citron vendues avec en cadeau pour un lot de cent le tablier de cuisine assorti et tout un assortiment de barquettes de viande microndable qui ressemblent à de la nourriture pour chien, mais parfumé au chocolat… se pressent dans les rayons d’innombrables consommateurs moyens à la pointe de la mode et la fesse avachie explorant cette caverne de Midas du shopping compulsif à la recherche du prochain prêt-à-bouffer, prêt-à-porter, prêt-à-vaporiser, toujours plus nouveau et psychédélique qui leur inspirera une sensation originale et réussira à exciter leur pupilles d’acier et leurs papilles de plomb. Ils ont l’esprit critique brumeux, l’œil vitreux et pour les plus atteints le cerveau complètement lobotomisé.
Heureusement pour les mous du genou que traverserait la traitresse tentation de rentrer à la maison sans avoir rien acheté, à chaque couloir, chaque hall, chaque rayon, un millier de nouveaux panneaux, nouvelles soldes, nouvelles publicités, nouvelles occasions rappellent à chacun que pour n’être pas soi-même emporté vers la déchetterie des personnes dépassées, il faut toujours d’avantage acheter. La fête bienvenue de la fin du Gant est l’occasion inespérée de relancer les lucratifs rituels oubliés, de déstocker de nouveaux stocks, de bazarder un nouveau bazar, de solder une nouvelle camelote, de flatter les plus bas instincts consuméristes et d’écouler sur ce marché retrouvé un tout nouveau flot d’innovations anciennes reconditionnées. Des starlettes de la chanson, des experts de théâtre, de célèbres inconnus super-souriants vous incitent à la liberté de vous enfermer dans le flot la courses aux désirs, par des remises aguicheuses et des slogans flatteurs, dans un hypnotique royaume d’hypocrisie. Pas une promesse, de satisfaction, de goût, de nutrition, de forme, d’éthique, de nature ou de santé qui ne soit pas, au moins un peu, fourbe ou exagérée. Quoi de plus normal, de plus nécessaire, de plus moral ? Le consumérisme est comme la politique, ou réciproquement. Si l’on ne mentait pas un peu aux consommateurs, achèteraient-ils ce qu’on leur vend ? Pire, s’ils n’étaient pas au moins un peu déçus de ce qu’ils ont acheté, se presseraient-ils de nouveau à consommer la prochaine nouveauté ?
A travers les rayons bruissent les coups pressés de la course des sandales ou des talons frénétiques qui s’épuisent à travailler pour avoir de l’argent, pour pouvoir s’épuiser à acheter des produits contre la fatigue. Une sieste, jamais, dans ce rythme effréné, ne sera permise ni envisagée. Quelle confiance accorder à une méthode qui ne coûte rien, ne peux pas être en solde, ne peux pas être commandé en cochant l’option satisfait ou remboursé ? Comment penser à une solution qui ne se trouve pas dans les sites de ventes ou les magasins ? Comment ne pas s’agacer d’une technique qui à l’outrecuidance de se targuer d’une ancienneté millénaire et d’une perspective d’éternité ? Le jour sans doute prochain, s’il n’est pas comme c’est probablement le cas déjà arrivé, où l’on pourra acheter le guide de ses dernières tendances sera peut-être celui qui sonnera son glas, mais ce sera celui de son acceptabilité. Elle est si confortable, la norme de l’inconfort du marché, toujours moins inconfortable que d’en être rejeté.
L’environnement et les masses laborieuses expulsent encore à grand peine de leur sueur et leurs entrailles les ressources nécessaires à ce grand festin, ce grand engraissement et cette grande gabegie. On s’est défait de tous les attachements de cœur et de tous les accessoires, qui devenus démodés sont désormais honteux et inutiles. Le dépit des mensonges s’oublie dans la multitude des nouvelles promesses. Les publicités sont mensongères juste ce qu’il faut et les caddies et les containers à déchets pleins à ras bord et au-delà de ce qui n’a pas servi, ne servira pas et servira mais à rien. Ceux qui les poussent ont le regard vitreux d’un regard de drogué pour la nouvelle expérience consumériste qui les fera planner, reconnaissants à leurs acquisitions de l’absence d’attachements qu’ils leur demandent, frustrés de désirs savamment presque satisfaits et générateurs d’insatisfaction. Ils sont obèses et anorexiques.
Tout va bien.
Parmi la foule enthousiaste de consommateurs désireux de nourrir de nouveaux désirs éphémères et d’oublier les temps sombres, se glisse une discrète silhouette encapuchonnée de noir, indifférente à la fièvre d’achat autant qu’à la liesse populaire. Individu dans la masse, une parmi tant d’autres, simple numéro dans la cohue, il ne s’agit que d’une adolescente maigre, tête baissée vers le sol, yeux rivés sur son portable, écouteurs sur la tête et que l’on s’imaginerait bien mâchouillant négligemment un chewing-gum, à défaut de voir le visage enfoui dans sa capuche. Le sac à dos noir qui pend à son épaule ne fait que renforcer cette allure repliée sur elle-même et banalement scolaire de l’étudiante. Rien ne la distingue, rien n’attire le regard. Et c’est précisément ce qui est le but.
Aliénor jette par-dessus la rambarde de l’escalator un regard pressé. Le rayon quincaillerie est au premier sous-sol, celui de l’informatique au premier étage. Peut-être pas si indifférente que cela finalement à la consommation, elle ne peut s’empêcher tout à fait de jeter à la librairie un regard résigné et discret avant de s’en détourner. A la différence de ceux qui trainent dans les rayons au gré de leurs humeurs et de l’influence plus ou moins subtile d’une batterie de techniques marketing, l’irlandaise sait très précisément ce qu’elle a l’intention d’acheter et ce qu’elle a l’intention d’en faire. Dans sa tête sont déjà ordonnés les plans de la manière dont elle va améliorer son équipement.
Le sac pèse lourd sur son épaule mais elle n’en montre rien. Elle l’a à l’entrée rapidement ouvert pour un vague coup d’œil jeté négligemment par un agent de sécurité à l’air peu concerné. Une trousse, des cahiers, des livres scolaires…. Il n’y a pas de quoi s’alarmer. Sauf que c’est de l’esbrouffe, tout cela, largement. Non pas que le manuel d’électronique appliquée aux sciences de l’ingénieur ne lui soit pas utile, ’ni qu’elle n’aime pas lire, encore moins, mais les quelque 1500 pages de formules mathématiques et de schémas compliqués pourraient aussi bien prendre la forme de quelques Mo de mémoire sur son ordinateur pour protéger un peu l’avenir de ses omoplates La sécurité plus que légère du centre commercial lui semble curieuse dans une ville où braquages, cinglés, fusillades et attentats semblent monnaie courante. Mauvais pour les affaires, trop coûteux à mettre en place, indifférence généralisée ou fatalisme léger, elle ne saurait dire. Tant mieux pour elle dans le fond, cela arrange bien ses affaires. Ou pas…
Ou pas.
Le hurlement strident du système de sécurité déchire les tympans de son cri d’agonie avec la violente lamentation d’une corne de brume. Le lourd son métallique du rideau de fer tombant devant les entrées résonne comme un coup de tonnerre tandis qu’une fumée d’un rouge fluorescent qui n’a rien de naturel s’engouffre dans l’air et les poumons. Et même si elle ne s’en était pas déjà doutée, au bruit des balles et des cris qui presqu’aussitôt s’ensuivent, l’anarchiste aurait compris que ce qu’il se passe est bien plus dangereux qu’un simple incendie. L’irlandaise est peut-être une nouvelle venue à Gotham, une européenne immigrée bien moins habituée que les locaux à ce que de célèbres fous sociopathes viennent massacrer un bâtiment pour l’amusement ou que de parfaits inconnus en craquage psychologique attrapent l’arme semi-automatique délivrée par le deuxième amendement et décident de faire un carton dans un lieu public avant de mettre fin à leurs souffrances privées. Est en revanche gravée dans son sang et sa chair le sens de la menace et du danger. Il ne lui faut pas un quart de seconde pour comprendre que même dans le plus banal et usuel des quotidien la mort et la violence ne sont pas décidées à la lâcher, et qu’elles parcourent en ce moment même les couloirs du centre commercial en semant le sang et le plomb.
Des pas résonnent dans le couloir. Presque imperceptibles au milieu du fracas des hurlements et de la course aveugle de l’instinct de survie, ils glacent le sang de leur inéluctable signification. Elle n’a que le temps de s’effondrer avec les morts derrière un meuble renversé avant que la rafale de la fauche. Cadavre parmi les mourants, l’instinct en elle qui refuse son anéantissement retient son souffle, aussi inerte que ceux qui ne sont plus.
Sa tête bourdonne d’un fracas sourd et plus aucun de ses membres ne répond à l’appel. Comme à travers l’immatérielle fenêtre d’un miroir déformant elle regarde, les yeux clos le réel. Une vertigineuse panique s’est rependu dans son esprit, dans un magma tourbillonnant de pensées toutes plus terribles les unes que les autres qui s’entrechoquent comme les flèches de métal jetées les unes contre les autres à pleine vitesse, se plantant dans son cœur, n’en retirant que folie et nausée qu’elle ne peut ni vomir ni calmer. A peine a-t-elle conscience de ce qu’il se passe autour, des mourants et des morts, du bruit des bottes qui s’éloignent et des pigeons qui s’envolent vers d’autres cibles humaines.
Car avant de se jeter au sol, elle a relevé les yeux vers la mort qui lui faisait face et ce qu’elle a vu lui a glacé le sang d’effroi plus encore que la faucheuse, son horreur sanguinaire et sa beauté macabre. Ce qu’elle a vu, c’est la responsable de l’horreur et de cette infâme boucherie. Et ce qu’elle a vu, c’est que c’était elle qui tenait le fusil.
Ceux qui croient assez en l'avenir pour se battre pour leurs valeurs sont fêlés. Et tant qu'y aura d'la haine dans mes seringues, je ne chanterai que pour ces dingues !
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Sujet: Re: Vendredi Rouge [Avec Alienor] Ven 17 Mai 2024 - 19:31
Trancher dans Le Vif Attention chérie, ca va couper !
Une silhouette solitaire se dresse face aux marionnettes. L’image est presque touchante, la jeune femme solitaire face aux cinq jouets mortels, tant que ceux qui tiennent les manette s’arrête un instant dans leur jeu de massacre pour mesurer du regard l’obstacle rachitique a la moue pleine de colère. Plus d’un se demande si elle va soudainement sortir une arme de son sac - on est au USA après tout ! - ou bien leur expliquer être l’enfant d’une personne importante et qu’ils feraient mieux de remballer plomb et acier avant que de terribles conséquences ne leur tombent dessus. C’était arrivé quelques fois. Mais s’il y a bien une chose auquel ne s'attendaient ni les joueurs ni leur public, c’est bien que quatre de leurs avatars de chair se retrouvent soudainement projetés par une force invisible.
“Qu’est ce que c’est que ce bordel ?”
L’exclamation outrée de l’un des joueur provoque une vague d’émoji moqueur dans le chat alors que toutes les caméra disponible sont soudainement tournées vers la nouvelle arrivante qui. L’équipe met rapidement à l'écran un petit flash-back ralentit pour pouvoir apprécier la grâce inexistante des marionnettes soudainement décollées du sol et leur retour brutal au contact de celui-ci, un instant plus tard. A l’époque ou Ren vivait encore au Venezuela, cela aurait pu la laisser bouche bée quelques instants, mais l’amérique du nord est une des zone les plus active du monde en terme de méta-humains divers et varié et on ne se laisse plus vraiment surprendre par ce genre de chose lorsque l’un des criminels les plus connus de la ville est un tas d’argile métamorphe.
“Il semblerait que notre petite escouade anti-capitaliste soit tombée sur une méta-humaine prête à défendre le système !”
Les joueurs sont clairement décontenancés, leurs marionnettes piégées dans leur animation de remise sur pieds et la seule joueuse encore débout, le Tigre, n’a pas encore fait feu. On peut voir la ligne sanglante qui coule sur la lèvre supérieure de la télékinétique alors qu’elle essaie de ramener le fauve à la raison. Un sourire prédateur se dessine sous le masque miroir de Ren, la chance de tomber sur une connaissance méta humaine de la mystérieuse anarchiste alors même qu’ils l’imite ! Voilà qui promet de faire un très bel épisode ! Malheureusement pour la jeune femme, son discours tombe dans l’oreille d’une sourde… ou d’une pauvre femme piègée dans son propre corps en tout cas et elle n’a pour répose que le flash d’un fusil d’assault. Une fleur sanglante éclos sur le carrelage derrière elle alors que la balle va se perdre dans un mur, quelques mètres derrière. D’un même mouvement, quatre autres canon la pointe.
Les moqueries naissantes du chat sont coupées courtes lorsque la première vague de plomb ne semble pas atteindre sa cible. Tout autour d’elle les vitres explosent, les boiseries se fendent et des impactes apparaissent sur les murs. Cela prend plusieurs secondes avant même que l’équipe et les joueurs comprennent ce qu’il se passe. Une barrière invisible semble soudain protéger leur cible, trop tard pour le premier projectile, mes tout les suivant ricoche sur l’air comme sur un mur d’acier.
“Notre héroïne de la bourgeoisie a plus d’un tour dans son sac ! Sans doute grâce a l'aide de ses parents riche et de sa couleur de peau ! Mais combien de temps peut elle tenir en se vidant de son sang avant de se faire remplir de plomb ?”
* * *
Alaya est frustrée. Se retrouvée opposé à une putain de méta n’était pas vraiment dans les plans, mais Strings a l’air content du retournement et l’emmerdeuse a eut la gentillesse de la laisser debout pour pouvoir lui causer. Tant pis pour elle, elle n’a pas vraiment compris de quoi lui parlait la brune maigrichonne aux airs de chat de gouttière. Le premier problème étant qu’elle s’est trop pressée de tirer sans viser - ayant un peu peur de se faire envoyer valdinguer si elle dressait son flingue - se contentant de lui en mettre une dans le ventre au lieu d’un bon vieux headshot ! Son deuxième problème c’est que l’autre semblait capable de juste arrêter les balles ?! Genre c’est quoi cette triche ? C’est donc les dents serrées qu’elle passe son arme en automatique pour vider la totalité de son chargeur de manière totalement inutile. Une partie d’elle se dit bien que c’est sans doute un gâchis de temps et de balle, mais d’un autre côté, qui sait si l’autre peut vraiment encaisser les tirs concentrés de cinq fusils d'assaut de concert ? Clic. Un pop up apparaît au milieu de son écran pour lui indiquer de recharger son arme.
“PUTAIN !”
Sur le salon vocal, les autres poussent des grognements de frustration alors qu’eux aussi se retrouvent soudain à vide. Une équipe de force spéciale entraînée aurait peut être appris à tirer à tour de rôle pour garder une pression constante sur l’adversaire, mais une bande de gamer toxique et d’ado désespérée n’ont pas ce genre de considération tactiques. Avec un geste trop fluide pour sembler vraiment humain, la marionnette saisit le double chargeur scotché avant de le retourner et de mettre la première balle dans la chambre. Une action qui ne prend qu’une paire de secondes mais, additionnée à celle qu’elle a pris pour exprimer sa frustration, cela laisse largement le temps à leur proie de se faire la malle. Elle commence à avancer lorsque l’un des autres joueurs lui fait un ping.
“Laisse, je vais m’occuper d’elle, on va se marcher dessus si on va tous au même endroit. Occupez vous à finir les moutons !”
Alaya a envie de se proposer pour la chasse à la méta, de s’imposer comme la leader dont elle est censée porter le masque, mais l’autre a déjà commencé à courir vers la porte taché d’un emprunte de main sanglante. Avec un grognement de frustration elle use de son arme nouvellement rechargée pour abattre un groupe de lycéens qui s’était planqué derrière l’un des pylônes massif, éclaboussant le marbre alors que le flash de son arme éblouit les environs comme un stroboscope.
* * *
“Il semblerait que l’un de nos joueur se soit lancé a la poursuite de notre petite héroïne blessée ! Que trouvera-t’il dans les arrière salles de ce temple à la consommation ? Des compte offshore peut-être ? A moins que ce ne soit la recette secrète du Bat-burger ?!”
Sur la caméra on peut suivre l’avancée méthodique du joueur. Un habitué des jeux de tir à la première personne dans son élément, ce dernier vérifie chaque angle, chaque recoin d’un simple coup d’oeil alors qu’il suit avec attention les marques sanglantes laissées par sa proie. Une silhouette bouge au fond du couloir, visiblement en train de fuir. Une rafale maîtrisée remonte le long de son dos avant d’exploser son crâne comme une pastèque trop mûre. Ce n’est qu’un vendeur qui avait eut la bonne idée de vite se mettre à couvert ici, sa chemise parfaitement repassée s'imbibant de son sang. Un leger rire de gorge se fait entendre avant que la marionnette ne se remette en mouvement, faisant bien attention a ne pas glisser sur les morceaux gluant de cervelles répandus sur le sol.
“Je sais que tu n’es pas loin, montres toi ! Si tu sors gentiment, on pourra t’expliquer ce qui est arrivé a ta pote.”
Il ne sait pas vraiment quelle est la relation entre les deux, mais le masque de tigre semble avoir particulièrement fonctionné sur la méta-humaine. La note moqueuse de sa voix est presque totalement dissimulée par le vocodeur.
“On a vraiment réussi à lui ouvrir les yeux sur la société tu sais ? Je suis certain que l’on pourrait te faire comprendre a toi aussi. Ce serait dommage que tu te vide de ton sang comme une conne non ?”
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Sujet: Re: Vendredi Rouge [Avec Alienor] Mar 21 Mai 2024 - 10:34
Collier
Lisbeth alternait la marche rapide et la course pour échapper à son poursuivant. Elle comptait les secondes dans sa tête pour savoir combien d'avance elle pouvait espérer avoir. Elle avait dépassé un vendeur dans le couloir et lui ne l'avait pas cru quand la petite punk lui avait dit qu'il devait se cacher. Liz avait compté 7 secondes avant d'entendre des détonations fatales. Si on ajoute à cela la portée de l'arme et la longueur du couloir, elle ne devait pas avoir plus de 30 secondes d'avance. Mais la fugitive ne tenait pas la cadence qu'elle s'était imposée. Ses poumons étaient en feu et elle ne sentait plus son côté gauche, là où la balle l'avait transpercée. Elle devait réagir si elle voulait vivre une journée de plus.
Au loin, Liz entendit des paroles lui demandant de se rendre. Elle reste silencieuse.
Et au moment même où elle avait rassemblé assez d'énergie pour se reprendre en main et faire face à son opposant, un mur lui barra le passage : une voie sans issue.
_ "MERDE ! *" cracha-t-elle
Mais la petite punk n'était pas passée par les tortures d'Arkham, ni les traîtrises de Luthor pour se faire épingler comme un papillon dans une boite entomologique, en l'occurrence ici, le mur blanc d'un couloir anonyme d'un centre commerciale banal. Malicieusement, elle usa de son sang pour dessiner un smiley sanglant à hauteur d'homme sur le mur de l'impasse. Puis rebroussa chemin pour brouiller les pistes, usa de son don pour "pousser" la première porte verrouillée à sa portée, faisant bien attention à ne laisser aucune goutte de sang. Cette petite manœuvre devrait lui faire gagner quelques précieuses secondes.
La mutante avait espéré, en poussant la porte, trouver une sortie vers l'extérieur ou bien encore une salle de surveillance, une section d'assaut du GCPD venue les sauver. Mais le karma était décidément bien rancunier à son encontre. Elle posa les yeux sur une pièce de 3 par 3 sans aucune porte ni fenêtre, la encore un cul-de-sac. Avec pour seul mobilier un évier fissuré en émaille blanche, surmonté d'un pousse-pousse avec du savon et d'une grosse étagère vide : tout ce dont elle avait besoin pour se défendre efficacement contre une kalachnikov.
_ "MERDE ! *" Pesta la jeune femme entre ses dents en découvrant l'étendu de sa malchance.
Elle allait faire volte-face pour se trouver un autre refuge, mais n'en n'eut pas le temps, elle pouvait entendre les pas lourds du tireur s'approcher. La Petite Souris tenta le tout pour le tout et boucha l'évacuation de l'évier puis ouvrit les vannes à fond pour en faire déborder le contenu. À grande peine, serrant les dents pour faire le moins de bruit possible, elle grimpa tout en haut de l'étagère et attendit qu'entre le chasseur.
Une poignée de secondes après sa difficile escalade, la porte vola en éclats, projetant des échardes dans la petite pièce, mais sans blesser la mutante à l'abri sur son perchoir improvisé. La mitraillette, par réflexe, pivota à droite puis à gauche et c'est ce laps de temps qu'il fallut à Lisbeth pour arracher la gaine électrique du mur avec son don pour la laisser tomber dans la flaque d'eau où pataugeait le tueur.
L'effet fut immédiat, ses muscles se tétanisèrent, l'index serra la gâchette et vida toutes les balles de son chargeur dans le mur sans faire de victime. La petite mutante descendit prudemment de l'étagère et fourra le câble électrique dans un endroit sûr. D'une main, Liz appuyait sur sa plaie pour arrêter le saignement et de l'autre elle prenait le pouls du tueur. Faible mais existant. Elle commença la fouille du corps. Ce dernier portait un mixte entre un harnais et une combinaison... Il était bardé de caméras qui étaient peut-être encore en train de la filmer, flippant.
Mais l'attention de la hackeuse fut vite accaparée par un collier fixé autour du cou du tueur. Métallique, mais avec des capteurs informatiques qu'elle n'avait jamais vus jusqu'à présent. Lisbeth était curieuse, c'était l'un de ses nombreux défauts. Ainsi, la jeune femme ne résista pas à investiguer davantage malgré le danger. Avec le peu de force dont elle disposait, elle projeta son esprit dans le collier. C'était une chose qu'elle avait faite des centaines de fois pour pirater des réseaux, suivre des flux de données, analyser des infrastructures informatiques. Mais cette fois, c'était différent. C'était comme si elle passait d'une architecture campagnarde à celle d'une mégalopole. Les flux étaient présents mais différents, plus subtiles. Les couches OSI qui les composaient plus nombreuses, les paternes plus complexes, le binaire remplacé par quelque chose de plus complexe. C'était quelque chose de merveilleux à ses yeux, tant de nouveauté. Perdue dans cette nouvelle ville électronique, elle réussit à percevoir une sortie vers un sous-réseau.
Elle fut arrachée de ce lieu si singulier par le tueur, qui, dans le monde réel, la repoussa loin de lui, d'un coup de pied dans le ventre. La douleur lui arracha un bref hurlement, puis elle perdit conscience.
Une lente et longue spirale l’entraînait inexorablement vers la folie. Le tigre qui avait incarné sa force faiblement retrouvée, été le dernier gardien de sa raison, le dernier rempart empêchant la souffrance et le désespoir de la faire sombrer dans la folie, celui-là même l’avait trahie. Désormais comme un démon perfide, il hantait son esprit.
Le danger juste en face d’elle et auquel elle n’avait échappé que par le miracle improbable d’un réflexe instinctif dans lequel sa raison n’avait tenu nulle place n’était rien face au déchaînement froid et sanglant de violence. Et cette horreur en son esprit n’était en cet instant rien en comparaison de ce que lui inspirait la face masquée de l’être qui tenait l’arme meurtrière.
Ce qui se déroulait devant ses yeux impuissants, c’était sa pire crainte et son pire cauchemar. Ce qui se déroulait encore derrière sa rétine, même après le départ du commando armé vers d’autres meurtres, persuadés d’avoir réduit en lambeaux toute vie autrefois cachée ici, c’était l’entrée dans le réel de l’hypothèse maudite contre laquelle elle avait construite toute sa vie. Depuis les enfers qu’elle avait traversés, les murs fermés de l’hôpital psychiatrique et le crime qui l’avait jetée sur les routes de l’exil, entre les phobies et les traumas qui parsemaient ses jours, la peur du monstre en elle était le pire de ses tourments. Mais ce qu’elle voyait maintenant, c’était pire que la crainte, c’était pire que l’effroi. C’était le franchissement d’une limite qui était celle qui l’avait jusqu’ici empêchée de sombrer dans la folie, contempler l’insoutenable et ne rien pouvoir faire.
Si son esprit avait été assez lucide pour l’envisager, elle aurait compris en cet instant que ce gravait-là, une vision et une pensée dont sa santé mentale resterait à jamais renversée. Mais elle était aspirée bien trop loin dans le tourbillon des tourments qui l’emportaient pour jamais l’envisager, tant il aurait semblé en cet instant inconcevable à son esprit d’envisager une seconde le futur, donc sa survie. La logique, la raison, qui étaient son identité, sa fierté et ses piliers l’avaient eux-mêmes désertés. Ce qui la sauva fut tout autre. Comme un bug dans un programme bien rodé qui, implacable, la conduisait exponentiellement à la destruction, son cerveau généra l’image de ses camarades au milieu de ce sang, de cet horreur et ce chaos, comme le marchand de cravates dans le désert vous propose à défaut d’eau, de superbe colifichets. Surgit, aléatoire, des ténèbres, l’image de l’équipe souriante de ses potes, et derrière celle-ci, une question aussi aberrante que salvatrice : qui étaient le lion, le guépard, la panthère et le jaguar ? Aliénor se savait instable, grandie dans les ténèbres, nourrie dès les premiers pas de rage et de rancœur, blessée maintes fois et si elle s’était chaque fois relevée, plus ou moins vainqueur, toujours quelque part déchiquetée, elle se savait à deux pas de l’abîme qui la ferait basculer. Tigre se connaissait pour la liberté aussi déterminée que féroce, et craignait que le bloc de colère qui l’habitait un jour explose et s’épanche dans le sang. Mais jamais ses amis n’auraient fait cela.
Elle réalisa soudainement que quelqu’un était en train de massacrer des gens, et que cette personne était pour cela en train d’usurper son nom et son visage masqué, salissant du même coup ses camarades, son image et ses idées. Et cela, elle ne pouvait pas l’accepter.
A cet instant ne lui importait plus qu’une chose : arracher à l’imposteur son fusil, son masque, ses dents et lui faire bouffer le plancher. Et pour y arriver, elle devait rester en vie.
Ce fut cette colère noire qui la fit se relever. Autour d’elle s’étalait sordide et sanglant l’horrible spectacle d’un carnage dont elle doutait qu’il eut des survivants. Poitrines ouvertes, membres arrachés et flaques de sang. Quelque part au fond d’elle-même, elle savait que ces images se gravaient sous sa rétine à mesure qu’elle y circulait, qu’elles feraient désormais partie des cauchemars qui la tenait éveillée la nuit, s’ajoutant, encore sanglantes, à la montagne de ses traumas. Mais pour l’instant en ce moment-là, le choc, la rage et l’adrénaline suspendirent et bloquèrent ses traumas comme par son pouvoir elle savait désormais le faire de la douleur : cela serait encore pire après.
Les poumons brûlés par les fumigènes, la bouche écœurée par l’odeur du plomb et du sang, elle remonta son foulard sur son visage, le dissimulant, omis les yeux presque entièrement. Elle sorti, prudente et discrète, tendue comme un fauve traqué, souple et silencieuse comme un serpent, cherchant en même temps la réponse, une stratégie, des issues de sortie et des survivants.
Il ne lui fallut pas trois minutes pour atteindre la plus proche des portes de sortie, bien moins pour s’apercevoir qu’elles étaient bloquées informatiquement, et pour comprendre que si celles-ci l’étaient, les autres le seraient également. Les portes conçues pour empêcher les cambriolages et retenir le feu étaient bien trop épaisses pour qu’elle puisse les forcer, sans cocktail, matériel ni armement. En revanche, tenter d’accéder au poste de contrôle et jouer de ses propres compétences informatiques pour les débloquer, cela méritait d’être essayé. Elle se retourna. Derrière elle, un pigeon s’envola.
Aux aguets, l’oreille à l’affut du moindre bruit, elle se perdit dans le couloir dépourvu de vivants, jusqu’à trouver une trace de sang. Le sien ne fit qu’un tour en réalisant qu’il y avait quelque part un autre survivant. Elle se décida à la rejoindre, mue par la volonté d’aider quelqu’un, convaincue par le constat qu’elle-même avait besoin d’aide si elle voulait mettre à exécution son plan.
Le temps n’avait plus ni rythme ni substance. Elle avançait dans la version moderne et libérale du désert, ces longs couloirs à la Shinning, où les familles heureuses des publicités sourient comme des possédés ou des vampires, guidée par le seul fil d’Ariane de ce ruban de sang. Des échos de cris de métal et de plomb raisonnaient au loin, assourdis par l’écho comme venu d’un autre monde, mais autour d’elle le silence était assourdissant, interrompu seulement du cliquetis inquiétant des serres sur le carrelage, de l’incongru pigeon qui la suivait en marchant.
Quel sens avait donc tout cela ? Y en avait-il un seulement ? Allait-elle quelque part ou tout cela n’était-il que projection de sa démence ? L’allié qu’elle cherchait, la victime qu’elle voulait aider était-ils mêmes vivants ? Si elle l’avait pu suivre à la trace, n’importe lequel de leurs ennemis le pourrait tout autant. Pire, ne se jetait-elle pas dans un piège directement ?
Des sons qu’elle n’identifia pas se firent soudain réel. Quoique ce fut, quoiqu’il se passe s’était désormais tout près. S’était-elle condamnée par sa bêtise ou sauvée par son beau geste ? Trop tard pour reculer, maintenant, et elle accéléra.
Lorsqu’elle parvint à la scène, la poupée, prise de sortes de spasmes se relevait à peine, et le contrôle à peine repris envoyait d’un coup de pied valser son ennemi. Peut-être le contrôle sur le mannequin de chair n’était-il pas encore tout à fait rétabli, toujours est qu’elle n’eut pas le temps de se retourner pour affronter la seconde. L’anarchiste fut plus agile et plus rapide surtout. Du premier coup de pied, elle écarta loin l’arme qui était tombée, avant que le second n’assomme la poupée, peut-être pas très longtemps, mais tout de même assez pour lui permettre de tirer le corps inerte de la blessée avec elle, de refermer la porte de l’autre côté de la poupée et de se barricader.
Son regard fit en quelques secondes le tour d’une pièce que ses pieds auraient parcouru en guère plus. Un robinet qui fuit, une flaque gigantesque sous pieds, quelques vagues traces de mobilier et une jeune femme inconsciente pour tout soutien dans l’existence. L’arme de leur assaillant trainait également dans un coin. Tout du moins l’ennemi était désarmé, mais il n’était pas seul et l’irlandaise qui n’avait jamais manié d’arme à feu se sentait avec celle-ci aussi démunie qu’avec un trombone à coulisse.
L’urgence en attendant que le pire leur retombe dessus était de soigner sa peut-être providentielle et à coup sûr seule alliée. Elle tira le meuble devant la porte, essayant ainsi de leur faire gagner plus de temps. Demandant automatiquement à la blessée qui elle était et comment elle allait, il lui suffit de s’agenouiller à ses côtés pour s’apercevoir qu’elle connaissait déjà la moitié de la réponse. Comme si la situation à elle seule, n’était pas assez compliquée…
Ni la secouer, ni lui parler ne suffit à la faire réagir aussi la sorcière du se résoudre à employer ses pouvoirs nouvellement découverts et acquis. Elle ne leur faisait pas confiance et ne les aimait pas, mais n’avait dans une situation aussi désespérée pas d’autre choix. Par chance, le pouvoir de reporter les conséquences des blessures était de son encore méconnu potentiel, l’une des plus spontanées. Heureusement, partager l’effet de ses dons était l’une des premières capacités que son insupportable mentor lui avait appris à développer. Soigner vraiment une blessure d’une telle gravité, était encore hors de sa portée, mais le temps qu’elles sortent de là, elle pouvait au moins contenir les dégâts.
Elle attrapa la main inerte de la petite informaticienne. D’abord elle devait se concentrer, faire le vide dans son esprit, ce à quoi, les sons inquiétants de l’autre côté de la porte pour tout dire n’aidaient pas. Guider le flux de sa magie n’était pas pourtant moins compliqué, ce qu’elle-même était échappant encore à Aliénor presque complètement. Sa propre magie lui était insaisissable. Elle ne parvenait toujours pas à conceptualiser ce qu’elle était supposée chercher et avait l’impression, chaque fois qu’elle devait recourir à la magie de s’essayer à retenir la brume avec une passoire pour la tresser en collier de nouilles.
Le pouvoir censé venir d’elle lui paraissait comme doté de sa volonté propre, les dons qu’elle était supposée contrôler lui échappaient autant qu’un cheval sauvage à un cavalier inexpérimenté. En un sens, il était à l’image de celle qui les détenait : indépendante, et ne suivant les règles et demandes que lorsqu’elles lui allaient. Par bonheur, cette fois, il sembla que la magie décida que c’était le cas. A la douleur que la guérisseuse improvisée sentit s’ouvrir sur son flanc gauche, elle comprit avec surprise que ce qu’elle avait tenté avait fonctionné. A l’épuisement et l’essoufflement qu’elle ressentait, elle comprit qu’elle avait beaucoup donné de ses capacités. Elle essuya le sang qui coulait de son nez tandis que la mutante aux cheveux sombres battait des paupières et ouvrait les yeux.
Inquiète à l’idée d’être démasquée, elle avait pris son air le plus inoffensif de civile sous le choc, perdue et apeurée, se rendant en compte en même temps, que ce rôle de composition n’était pas si simulé que ça.
Ceux qui croient assez en l'avenir pour se battre pour leurs valeurs sont fêlés. Et tant qu'y aura d'la haine dans mes seringues, je ne chanterai que pour ces dingues !