Un confident, un ami, un frére...[PV Tim Drake]

Sujet: Un confident, un ami, un frére...[PV Tim Drake] Dim 31 Mar 2024 - 10:13

Type de RP : Un confident, un ami, un frére
Date du RP : 10 Janvier 2020
Participant: Tim Drake
Trigger warning: /
Résumé: Après la dispute avec Bruce, Tim décide de ce rendre chez Jason pour avoir une discussion entre frères.

Un confident, un ami, un frére... FT. Tim Drake La cuisine et les livres ont toujours été une thérapie pour Jason. Dès son plus jeune âge, les livres l'on aidé à s'évader du quotidien qu'offrait la vie dans la rue et la cuisine lui rappelait les moments passés avec sa mère avant qu'elle ne devienne toxicomane.
La semaine que venait de vivre Todd, à été intense, troublante et réaliste. Il avait passé les quelques jours de cette semaine entre ses sorties nocturnes pour se défouler sur des criminels et aussi plonger dans ses lectures pour s'évader et ne plus penser aux choses de la vie.

20 h 10, il est concentré sur son repas du soir, le préparant à l'aide d'une recette trouvée sur son téléphone. Ce dernier se met à vibrer sur le plan de la cuisine et en regardant de plus près l'écran, il aperçoit le nom de son frère qui lui demande s'il peut venir chez lui ce soir. C'est avec empressement que Jay lui répond et lui donne l'adresse de son appartement ainsi que les indications pour y accéder. Jason téléphone dans la foulé à Sam:

"Salut Sam, mon petit frère Tim va passer me voir, tu peux le laisser monter chez moi. Tu as besoin de moi ce soir pour le bar ? Non, ok, oui, je profite de ma soirée...Oui à demain."

Il raccroche et reprend sa cuisine en attendant l'arrivé de son frère. Jay se rend soudainement compte qu'il lui manque un ingrédient pour finaliser son plat, il s'en presse d'envoyer un SMS à Tim. Malgré toutes les péripéties de cette semaine, il était content de passer du temps avec son frère même si son SMS l'inquiète un peu.

Une bonne vingtaine de minutes plus tard, quelqu'un frappe à la porte. Jay enlève le tablier qu'il avait sur lui. C'est affublé d'un vieux t-shirt de rock et d'un bas de survêtement qu'il ouvre la porte. Son frère se trouve devant lui, l'air furieux.

« Oh, toi tu as besoin de te défouler et surtout de parler. Entre je viens justement de terminer de préparer le repas si tu as faim. Nouilles sautées aux légumes et au poulet. »

Il prend au passage la sauce soja des mains de Tim pour éviter que ce dernier ne le jette de rage. Il connaît bien ce sentiment, il en a en lui depuis son retour à la vie et les dernières semaines n'ont pas été de tout repos. Il ferme la porte derrière lui et se dirige vers le plan de travail de la cuisine et invite son frère à s'installer sur les chaises hautes.

« Bon explique moi ce qui se passe ? Tu t'es soit pris la tête avec Grayson ou avec le vieux. Je me trompe ? »

Tout en servant les assiettes, il écoute attentivement son frère parler et vient s'asseoir à côté de lui.

Un confident, un ami, un frére... FT. Jason Todd Ça avait été un geste impulsif, poussé par la colère. S’il avait réfléchi plus de quelques minutes avant d’envoyer ses messages, il se serait rendu compte que Jason Todd n’était peut-être pas la personne la plus adaptée pour la tâche. Mais il avait pris une décision presque spontanée, s’était instinctivement tourné vers le membre de la famille qui comprenait le mieux à quel point Bruce pouvait être frustrant. Le seul qui ne s’inquièterait pas que sa colère ne le pousse à s’éloigner un peu plus de la famille.

Le fait est que Jason est à la fois le mieux placé pour l’aider à gérer sa colère que la pire personne vers laquelle il aurait pu se tourner. Une part de lui espère toujours un jour voir le brun se réconcilier avec son père adoptif. Et aller se plaindre de lui n’allait certainement pas faire avancer les choses dans ce sens. Surtout pas s’il venait à lui expliquer la raison de sa colère.

Tim se retrouve donc à la caisse d’un petit magasin qui ne paie pas de mine, à payer pour une bouteille de sauce soja. Peu désireux d’échanger avec d’autres êtres vivants, il abandonne un billet au caissier, et lui grommelle de garder la monnaie avant de récupérer son bien nouvellement acquis et de s’extraire de la boutique.

Il est toujours occupé à ruminer sa soirée et les raisons qui l’ont poussé à contacter son grand frère au lieu de se contenter d’arpenter les toits de Gotham à la recherche de criminels sur lesquels passer ses nerfs lorsque ses pas l’amènent devant le bar indiqué par Jason. Le justicier ne s’arrête que le temps de quelques battements de cœurs avant de pénétrer dans l’établissement.

Levant le menton avec tout le dédain dont les Drake sont capables de faire preuve, il tente d’éviter au mieux les regards que lui lancent quelques piliers de comptoirs et retient un sifflement agacé. Du haut de ses vingt-quatre ans, il est pourtant fréquent que sa petite taille et ses traits fins ne poussent les gens à l’estimer plus jeune qu’il ne l’est vraiment. Un problème semi récurrent dans les établissements qui servent de l’alcool. Il avait fini par s’y habituer, mais les regards inquisiteurs et les haussements de sourcils surpris lui font bouillir le sang ce soir. Il resserre sa prise sur la bouteille de sauce soja et avance vers le bar.

« Sam je suppose ? » Demande-t-il à la femme qui tiens le bar d’un ton plus sec qu’il n’aurait voulu. Il laisse la gérante de l’établissement le jauger du regard un instant avant qu’elle ne confirme d’un hochement de tête. « Je suis là pour voir Jason. Il m’attend. » Explique-t-il en haussant un sourcil, la mettant silencieusement au défi de le rembarrer.

Par chance, Sam semble de relativement bonne humeur. En tout cas suffisamment que pour ne pas s’offusquer ouvertement du manque de politesse du plus jeune. Plus jeune qui se laisse guider jusqu’à une porte à l’arrière. Il écoute les instructions qu’elle lui donne pour trouver son chemin et bientôt il se retrouve devant la porte de son aîné.

Le justicier prend une grande inspiration pour tenter d’étouffer un minimum la colère qui semble l’étrangler, lève sa ma libre et frappe trois coups secs contre le bois. Il ne faut que quelques instants avant que la porte ne glisse dans ses gonds pour révéler Jason Todd, un demi sourire amusé collé aux lèvres.

« Oh, toi tu as besoin de te défouler et surtout de parler. Entre je viens justement de terminer de préparer le repas si tu as faim. Nouilles sautées aux légumes et au poulet.
- Si évident que ça ? »

Il laisse le plus âgé prélever la bouteille qu’il tient toujours en main, et le suis à l’intérieur de l’appartement, ou s’élève de délicieuses odeurs de cuisine. Il laisse son regard courir sur l’espace, curieux de l’environnement dans lequel Red Hood évolue au quotidien, curieux de savoir ce qu’il pourrait apprendre sur la personnalité de son tout nouvellement acquis grand frère uniquement en se basant sur la décoration de l’endroit.

« Bon explique moi ce qui se passe ? Tu t'es soit pris la tête avec Grayson ou avec le vieux. Je me trompe ? »

Grommelant dans sa barbe, Tim s’installe sur la chaise haute que lui montre son hôte. Pour être honnête, il n’avait pas encore vraiment décidé de comment il voulait la jouer. Lors de leur dernière discussion, Jason avait mentionné être toujours occupé à combattre l’influence du puit de Lazare sur son système, le fait qu’il ressentait toutes les émotions plus fort. D’un autre côté, contacter Jason avait été son premier instinct, sa première tentative de recherche de confort depuis un long moment maintenant. Avec un soupir, il décide d’improviser et de voir ou ça le mènera.

« Bruce nous a invité au Manoir ce soir, Babs, Dick et moi. » Commence-t-il, sachant pertinemment que ça ne réponds pas à la question qu'on lui a posé.

Tim lève les yeux pour observer son frère servir les assiettes, et attends patiemment que ses mains se soient plus en contact avec quelque chose de facilement brisable avant de continuer.

« Bruce voulait notre avis à propos du fait d’utiliser un puit de Lazare pour ramener Alfred à la vie. » Confesse-t-il, conscient du fait que cette nouvelle avait le potentiel de secouer son hôte autant qu’elle ne l’avait secouée lui-même. « Je pense que Dick et moi on a réussi à le convaincre d’à quel point c’était une idée merdique. Babs est probablement déjà en train de renforcer la sécurité du cimetière. » Explique-t-il pour rassurer Jason, lui exprimer que la situation, aussi pourrie soit-elle, était sous relatif contrôle pour l’instant.

« Je sais bien que Bruce est pire que tout lorsqu’il s’agit de gérer un deuil. C’est la raison pour laquelle je suis devenu Robin à la base, pour lui éviter de se suicider par vilain interposé. Je savais pertinemment ce que j’allais trouver en revenant à Gotham. J’avais espéré que le fait qu’il soit mieux entouré que la dernière fois changerait les choses, mais apparemment c’est encore à moi de nettoyer la merde des autres ! »

Il laisse un grondement furieux lui échapper et passe une main dans ses cheveux, l’autre appuyant son propos à grand renfort de gestes aussi bien inutiles que cathartiques.

« Et si ce n’était que ça ! J’ai été le leader de ma propre équipe, j’ai l’habitude de ramasser derrière les autres ! Mais bien il faut que Bruce nous demande la bouche en cœur ce qu’on pense de ramener Alfred d’entre les morts ! Comme s’il ne m’avait pas déjà reproché exactement la même chose par le passé ! Je pense même pas qu’il ne s’en soit rendu compte… »

Et ok, il n’était pas franchement fier des mesures qu’il avait pris à l’époque. Certainement pas de sa tentative de créer un clone de Kon. Rétrospectivement, il était plus qu’heureux que Dick ne soit intervenu, ne soit parvenus à le convaincre. Sentant sa colère glisser vers le chagrin, Tim appuie ses coudes sur la table et pose sa tête au creux de ses mains, laissant ses doigts agripper ses cheveux et tirer doucement dessus, tentant de refouler un deuil qui le rongeait toujours au profit de la juste colère qu’il éprouve à l’encontre de Batman.

Un confident, un ami, un frére... FT. Tim Drake Bien sûr que oui, c'est évident que Tim est remonté comme une pendule, il a le même regard que Jay quand il est énervé. Rien ne peut le calmer.

« Ah donc c'est en rapport avec le vieux, je n'avais pas totalement tort... Mais vas y continue. »

Alors que Jason avait la fourchette en main prêt à avaler une bouchée, il laisse tomber l'ustensile sur la table après avoir entendu ce que Bruce voulait faire avec le corps d'Alfred. C'est d'un air ahurit que Jay lui répond immédiatement.

« Mais il est complétement taré...Il ne sait pas à quoi il a affaire... Le puit de Lazare ce n'est pas une cure thermale. Mais il est devenu complétement con ou quoi ? Moi qui pensais être le plus cinglé de cette famille. »

Les vulgarités que faisait preuve Jason n'étaient pas dans son habitude, mais entendre ce que Tim est en train de lui raconter, le mettait hors de lui. Ça propre histoire avec ce puit n'avait apparemment pas servit de leçon à Bruce.

« Vous avez bien fait de vous opposer, j'aurais fait la même chose et sûrement en y ajoutant mon poing en pleine face. Ce n'est pas l'envie qui m'en manque d'ailleurs. »

Jason pose sa main sur l'épaule de son frère voyant que ce dernier été au plus mal après cette soirée au manoir.

« Je sais la douleur qu'on ressent quand on perd quelqu'un qu'on aime. On est souvent prêt à tout pour le ramener à la vie, mais je ne souhaite à personne de revenir à la vie en étant plongé dans un puit de Lazare. Alfred n'aurait sûrement pas voulu ça. Écoute si vous voulez que j'intervienne pour Bruce, je le ferais...Tu peux rester dormir ici ce soir si tu le souhaites. »

Et puis soudainement quelqu'un frappe à la porte, Jay regarde son frère et hausse un sourcil.

« Tu n'as pas été suivi par Grayson j'espère. »

Jay se lève et avance vers la porte afin de l'ouvrir non sans avoir une certaine appréhension. Il est soulagé quand il baisse la tête et voit Nick, le fils de Sam.

« Bonjour Jason ! Tiens ma mère m'a dit de te donner ça, elle a peur que tu meurs de faim. »

Jay s'abaisse à la hauteur de Nick qui est âgé de seulement 9 ans, mais pourtant, il était déjà très intelligent pour son âge. Un sourire se dessine sur les lèvres de Jay, il adorait ce gamin.

« Merci mon grand, tu diras à ta mère qu'elle s'inquiète trop pour moi. »

« Et puis je suis venu aussi, pour savoir si je peux jouer à la console avec toi ? »

« Ah, ça ne va pas être possible ce soir mon grand, j'ai mon petit frère qui est là et on a beaucoup de choses à se dire. Et puis tu as tes devoirs à finir et demain y a école. Tu peux passer demain d'accord »

Tout en parlant Jay se penche pour que Nick puisse voir Tim dans la cuisine. Le jeune garçon lève la main et salut Tim d'un revers de la main et de quelques mots "Bonjour Monsieur". Jay récupère le plat et se relève et pose sa main dans les cheveux du garçon avant de les fissionner.

« Aller mon grand va faire tes devoirs, on se revoit demain ! »

Le jeune garçon saute de joie et redescend auprès de sa mère, tandis que Jason referme la porte en se retournant vers son frère.

« Ne parle à personne de ce que tu viens de voir.! »

Un confident, un ami, un frére... FT. Jason Todd Une main sur son épaule. La pression est rassurante, réconfortante. Il ne peut pas s’empêcher de soupirer lourdement en même temps qu’il sent une partie de la tension qui l’habite lui échapper. Il est toujours inquiet de ce qu’il restera une fois la colère repoussée à la mer. Quelles émotions plus destructrices encore se cachent sous la fureur ?

« Je sais la douleur qu'on ressent quand on perd quelqu'un qu'on aime. On est souvent prêt à tout pour le ramener à la vie, mais je ne souhaite à personne de revenir à la vie en étant plongé dans un puit de Lazare. Alfred n'aurait sûrement pas voulu ça. Écoute si vous voulez que j'intervienne pour Bruce, je le ferais...Tu peux rester dormir ici ce soir si tu le souhaites.
- J’ai la situation sous cont… »

Le bruit d’une main qui frappe le bois l’interromps, et Tim fronce les sourcils, relevant la tête pour observer la porte comme si elle était responsable de tout ses malheurs. Qui avait l’audace de l’interrompre durant l’une des rare fois ou il s’autorisait à se plaindre de son sort ?

« Tu n'as pas été suivi par Grayson j'espère. »

Le plus jeune secoue la tête, agacé que Jason puisse penser qu’il ait mené leur grand frère jusque chez lui. Il ne doutait absolument pas de la capacité de Dick de faire ce genre de chose, d’envahir la vie privée de ses frères sans même donner l’impression de faire le moindre effort, mais il avait été prudent. Il avait le sentiment que le second Robin ne donnait pas son adresse personnelle à tout le monde, et bien qu’aveuglé par la colère, il refusait ne fut ce que l’insinuation de l’idée qu’il puisse avoir manqué de respect à cette marque de confiance. Et de toute façon, Dick était avec Barbara ce soir. Et s’il y a bien une chose qui serait toujours vraie tant que la terre tourne, c’est que Barbara est le meilleur moyen de distraire Dick.

Ce nouvel élan de colère meurt cependant rapidement lorsque la porte révèle un enfant, probablement âgé quelque part entre huit et dix ans au vue de sa taille. Il observe, un peu étonné, Jason fondre littéralement devant le bout de chou. Il ne manque pas la façon dont le langage corporel de l’anti-héro s’ouvre complétement face au gamin, la manière dont ses yeux se font plus tendre et son ton plus doux.

Lorsque Jason se penche pour laisser l’enfant l’apercevoir, Tim ne peut réprimer le sourire amusé qui lui monte aux lèvres alors qu’il offre un salut de la main au petit perturbateur. Il se contente d’observer avec un demi sourire son frère dire au revoir, et il se demande un instant si leur relation aurait pu ressembler à ça, si Jay n’avait pas été aussi fou de rage lors de son retour à Gotham. S’ils n’avaient pas perdu autant de temps en conflits et questionnement moraux.

« Ne parle à personne de ce que tu viens de voir ! » Le benjamin laisse son sourire s’élargir alors qu’il lève les mains en signe universel de paix. « Comment ça ? Je viens de voir quelque chose moi ? Oh tu veux dire le fait que le Red Hood est en fait juste un gros nounours ! » plaisante-t-il.

Leur relation est encore fraiche, tentative. Mais la précédente soirée qu’ils ont passés ensemble laissait clairement sous-entendre que plaisanteries et taquineries seraient forcément du menu. Ce qui convenait parfaitement à Tim, qui imaginait mal entretenir une relation fraternelle avec qui que se soit sans pouvoir se permettre la moindre pique de temps à autre. Même Cass y avait droit, de temps à autre.

Et il était bien décidé à démontrer à Jason qu’il n’avait plus peur de lui, alors il lui laisse son sourire se faire conspirateur alors qu’il attrape sa fourchette pour commencer à manger, se sentant déjà plus léger qu’en arrivant, ignorant totalement une possible représailles de la part de son frère.

« Pour en revenir à ce que je disais… » Reprends-t-il avec plus de sérieux. « Pas besoin d’intervenir, je pense que ça ne ferait que pousser Bruce dans la mauvaise direction. Vous n’avez pas la meilleure relation du monde, sans vouloir t’offenser. Entre moi, Dick et Babs, je pense que la situation est sous contrôle. J’avais surtout besoin de… Parler je suppose ? Désolé de te déranger. »

Distraitement, il continue à manger avant de prendre deux minutes pour vraiment gouter la nourriture qu’il amenait à ses lèvres. Surpris, il fronce les sourcils et observe un instant sa fourchette, immobilisée en plein air, chargée d’une bouchée de nouilles sautées.

« Ouah, le Red Hood est un Nounours ET un cordon bleu, voyez-vous ça. » lâche-t-il, bien décidé à voir jusqu’ou il pouvait aller avant que Jason ne contre-attaque.

Un confident, un ami, un frére... FT. Tim Drake Après ce petit interlude, Jason revient auprès de son frère, il s'installe sur la chaise et dépose par la même occasion le plat donné par Nick. La réflexion de Tim fait lâcher un petit gloussement au gros dur, enfin du moins il l'était avant l'intervention du petit garçon.

« Un nounours moi ? Tu rigoles, j'aurais plutôt dit un grizzli, j'ai tendance à grogner et à être toujours de mauvais poil. »

Il est très rare de voir Jason faire de l'autodérision, mais avec Tim, il pouvait se le permettre, malgré les différents qui les séparent, ils sont plus proches qui ne le pense. La discussion revient un peu plus sérieuse et le ton de Tim également.

« Non, tu ne m'offenses absolument pas. Je te confirme qu'après le petit cinéma qu'il nous a fait au Gala. Je ne suis pas encore prêt à lui parler. Tu as sûrement vu les images étant donné le nombre de messages que j'ai reçu de votre part. J'avoue, j'ai joué le sale con, mais c'était plaisant. »

Jay avale une bouchée de son plat qui était maintenant tiède.

« Et non, tu ne me déranges pas, tu peux venir ici quand tu le souhaites, enfin préviens moi à l'avance quand même. »

Un œil discret vers son frère qui était sur le point de goûter au plat qu'il avait préparé. Et au vu de sa réaction, il semble plutôt apprécier.

« Merci, il faut bien que j'ajoute d'autres cordes à mon arc...Et encore, j'ai d'autres qualités que tu ne soupçonne pas encore... D'ailleurs moi non plus. »

Il lui sourit et termine son plat dans le silence avant de se servir à boire et également pour Tim. Le plus vieux des frères brise le silence en s'accoudant au plan de travail en direction de son frère.

« Hormis cette dispute avec le vieux, ça va toi avec les autres et dans ta vie personnelle ? Ne te sens pas obligé d'y répondre si ça te met mal à l'aise. C'est nouveau pour moi ce genre d'interaction. »

Jason avait tellement de choses à dire et à partager avec son frère, que son enthousiasme se ressentait rien qu'avec l'aura qu'il dégageait dans la pièce.

Un confident, un ami, un frére... FT. Jason Todd L’étrangeté de la situation parviens encore à surprendre Tim quand le rire de son prédécesseur résonne dans la pièce, lui évoquant l’époque ou, tout jeune, il arpentait les toits munis d’un appareil photo, rôdant sur les chemins de patrouille de Batman et Robin. Il avait eu plus que le temps d’observer celui qu’il appelait tentativement son frère aujourd’hui. Mais il y avait quelque chose dans la lueur amusée qui dansait au fond du regard de l’ainé qui avait ramené le plus jeune loin en arrière. Et encore une fois, le chemin parcouru était tellement long, sinueux et violent qu’il en revenait à s’émerveiller qu’ils puissent se trouver dans la même pièce, seuls, sans armes, et sans plan de violence.

La vie était belle et bien pleine de surprise.

Tim se laisse donc aller à rire aux plaisanteries de Jason, a moitié étonné d’en être capable vu l’état de fureur dans lequel il était il y a encore quelques instants. Mais il sait aussi que sa colère est quelque chose de fluctuant, comme des vagues qui s’écrasent sur la digue. Il a parfaitement conscience de sa tendance à ruminer, à trop réfléchir et à trop analyser. Trois défauts qui raviveront sans aucun doute les brases de son ire pour en lever un nouveau foyer, puissant et brulant. Mais tant qu’il ne se laissait pas glisser dans les eaux glaciales d’une colère froide et calculée, il devrait s’en sortir.

« Et non, tu ne me déranges pas, tu peux venir ici quand tu le souhaites, enfin préviens moi à l'avance quand même.
- Pareil pour toi avec le Nid. Je te créerais des codes d’accès et je te les ferais parvenir. Je sais que c’est en plein dans ton territoire donc tu as surement des tas de meilleures options, mais si tu as besoin d’utiliser les installations du Nid en mission, ou pour toute autre raison, n’hésite pas. »

Il se sent un peu ridicule d’offrir un accès à son repère uniquement après que son frère lui ait offert une invitation plus ou moins permanente à venir hanter son appartement. Une part plus prudente de lui lui souffle que c’est un peu tôt pour faire confiance de la sorte. Mais Jay n’a démontré rien d’autre que de la bonne foi et une profonde honnêteté sur son désir de réparer leur relation. Si le justicier/criminel joue un coup sur le long terme, Tim se sera profondément exposé. Mais, peut-être du au fait que l’homme en face de lui est l’un de ses héro de jeunesse, l’un de ceux auquel il n’a pas encore eu le temps de se désensibiliser totalement (malgré une très bonne tentative à coup de poings), il a une profonde envie de lui faire confiance.

Le benjamin est un peu surpris que son aîné ne prenne aussi bien les piques qu’il lui envoie. Est-ce que l’autre tente d’éviter de manifester de la colère à son égard dans une tentative malavisée de le protéger ? Il voyait étrangement mal le Jason qui lui avait avouer toujours se débattre avec les pulsions due au Puit, et certainement pas le Robin à la langue bien pendue qu’il avait si longtemps observé de loin par le passé, ne même pas engager une joute verbale.

Il plisse les yeux, suspicieux. Il faudrait qu’il creuse un peu. On pouvait dire tout ce qu’on voulait de la stratégie de piquer un ours avec un bâton, mais elle était efficace. Il avait un besoin soudain de savoir si son frère se la jouait grand frère cool avec lui parce qu’il était venu à lui en colère, parce qu’il voulait stupidement éviter de réveiller un soi-disant trauma, ou si il était vraiment prêt à se laisser marcher dessus par Tim.

Il faudrait qu’il investigue. Il se devait de trouver jusqu’ou Jason le laisserait aller maintenant.

Jay ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même.

« Hormis cette dispute avec le vieux, ça va toi avec les autres et dans ta vie personnelle ? Ne te sens pas obligé d'y répondre si ça te met mal à l'aise. C'est nouveau pour moi ce genre d'interaction. »

La question le ramène au présent de manière fort brutale. La malice qui brillait dans ses iris s’éteint alors que son regard s’assombris. Sa vie personnelle était tout sauf un long fleuve tranquille ces temps-ci. Il laisse un soupir franchir le seuil de ses lèvres et prends une nouvelle bouchée, juste pour s’offrir un peu de temps avant d’avoir à répondre.

Il mache doucement, considérant exactement quel sujet il se sent d’aborder et lesquels il préfère éviter. Lorsqu’il avale et se trouve officiellement dénué d’excuses polies pour justifier le silence, il offre à son aîné un sourire pincé. Il décide de se jeter à l’eau.

« Ces temps-ci, j’évite Dick. » lâche-t-il finalement.

Il est conscient que l’information seule n’offre que peu d’explication au conflit qui l’a mené à éviter Nightwing comme on éviterait la peste. Et il n’est pas totalement sûr de comment Jason réagirait à la mention d’évènements qui ont entouré le remplacement d’un Robin par un autre.

« On a eu plusieurs conflits quand Bruce était perdu dans le flux temporel, sur plusieurs sujets. Il m’a, entre autres, viré de Robin pour le donner au petit démon, sans me prévenir, et menacé de m’envoyer à Arkham. On a tous été très occupé à partir de là, entre le retour de B et tout ce qui a suivi. Quand je suis revenu à Gotham je pensais qu’on pourrait juste se contenter d’une relation professionnelle, mais Dick a tenté plusieurs fois de me coincer pour avoir une discussion à propos de mes émotions et de notre relation. Et ouais, non… » Explique-t-il avant de grimacer. « Je suis à peu près sûr que Babs l’aide à me mettre la main dessus aussi. Je vais devoir améliorer mes firewalls si je veux avoir la paix. Ou la soudoyer. »

Peut-être que quelques nouvelles photos compromettantes de Nightwing seraient suffisantes pour la convaincre d’arrêter de soutenir son mari dans ses efforts de réconciliation.

Un confident, un ami, un frére... FT. Tim Drake Jason est heureux de la confiance que son frère lui témoigne en lui permettant d'utiliser entièrement son repaire et ses installations.

« Je te remercie pour ton invitation, mais je ne suis pas du genre à m'inviter chez les autres de mon plein gré, mais si jamais je suis dans le coin, je tacherais de venir te voir. »

Jay est surpris par la réponse de Tim, il ne s'attendait clairement pas à se que Tim soit en froid avec le frère qu'il considère comme le plus proche de son petit frère. L'expression sur le visage de Jason apporte cet étonnement.

« Tu me vois étonné pour toi et Grayson, moi qui pensais que vous étiez proche a t-elle point que les disputes entre vous deux n'existait pas. »

Et puis son frère commence à entrer dans les détails. Todd se redresse et attrape son verre d'eau pour en prendre une gorgée, avant de répondre d'un ton calme à son petit frère.

« Je te comprends pour ce qui est de te faire remplacer en tant que Robin, évidemment ce n'est pas pour toi que je parle. Pour ce qui est d'Arkham, c'est de famille d'envoyer les gens à qui on tient.... Tu es loin d'être fou. Grayson ressemble de plus en plus à Bruce et c'est ce qui m'inquiète, il l'a matricé et j'ignore si on peut lui faire changer d'avis. »

Jay s'approche à nouveau de son frère avec un sourire de coin.

« S'il y a bien quelque chose que j'apprécie chez Grayson, c'est Barbara. Elle essaie de faire les choses bien, même si parfois ces deux s'occupent trop de la vie des autres. »

Le plus vieux des deux frères vient poser sa main sur l'épaule de Tim.

« En tout cas, une chose est sûr, c'est que pour ma part jamais je ne m'immiscerai dans ta vie, j'ai horreur de ça pour ma propre personne. N'en parlons plus, et si tu souhaite rester ici, tu peux rester dormir ici... »

Un confident, un ami, un frére... FT. Jason Todd « Tu me vois étonné pour toi et Grayson, moi qui pensais que vous étiez proche à tel point que les disputes entre vous deux n'existaient pas.
- Je pensais aussi » Répond-t-il presque distraitement, quoi qu’il soit relativement incapable de gommer toute trace d’amertume de sa voix. »

Il avait après tout toujours vu Dick comme l’un des piliers fondamental de sa vie de justicier. Le grand frère dont il avait toujours rêvé, teinté d’adulation à l’égard de la personne qu’il avait espionnée à de nombreuses reprises sur les toits de Gotham, à un rythme qui avait toujours frôlé l’obsession. Alors que Bruce l’avait tenu à distance dans son deuil, Dick lui l’avait tiré à lui, s’était accroché à lui comme à une bouée de sauvetage. Là ou Bruce l’avait vu comme une erreur à ne pas recommencer, Dick l’avait toujours vu comme une seconde chance, l’occasion de faire les choses bien.

La trahison n’en avait été que plus amère.

« Je te comprends pour ce qui est de te faire remplacer en tant que Robin, évidemment ce n'est pas pour toi que je parle. Pour ce qui est d'Arkham, c'est de famille d'envoyer les gens à qui on tient.... Tu es loin d'être fou. Grayson ressemble de plus en plus à Bruce et c'est ce qui m'inquiète, il l'a matricé et j'ignore si on peut lui faire changer d'avis. »

Il devait bien avouer que le fait de s’ouvrir à Jason sur les problèmes qu’il rencontrait avec leur frère aîné avait été efficace dans le fait de le distraire de la colère qui l’animait actuellement envers Bruce. Il se sentait toujours agité, mais il n’était plus furieux au point de vouloir se battre.

C’est cette clarté d’esprit retrouvée qui lui permet de mettre le doigt sur un élément du discours de son frère. Dick, ressembler à Bruce ? Sur certains points, peut-être, ma la déclaration l’avait définitivement surprise. Il lance un regard incertain à son hôte et penche la tête sur le côté, comme un oiseau le ferait.

« Hm… D’habitude c’est plutôt moi qu’on compare à B… Je ne sais pas trop si c’est mon coté obsessionnel compulsif, ou le fait d’avoir toujours des plans de secours en réserve ceci dit. »

En, vérité, ça venait probablement du fait que, sous le masque de Red Robin, il pouvait parfois se montrer très froid. En sa défense, il avait commencé sa carrière de héro solo probablement de l’une des pires manières possibles. La quasi-totalité de la communauté masquée avait cru qu’il avait pété les plombs. Certaines relations avaient été reconstruites depuis, mais certaines animosités étaient toujours bien présentes. De là, il n’était pas franchement difficile de faire la connexion entre la froide distance avec laquelle Red Robin traitait la majorité de la communauté héroïque et celle qu’affichait régulièrement Batman, son ancien mentor. Il avait même entendu plusieurs personnes parler de lui comme d’un Batman miniature.

« En tout cas, une chose est sûre, c'est que pour ma part jamais je ne m'immiscerai dans ta vie, j'ai horreur de ça pour ma propre personne. N'en parlons plus, et si tu souhaites rester ici, tu peux rester dormir ici... »

La déclaration arrache un court rire au plus jeune. Comme si un membre de cette famille avait un jour été capable de ne pas se mêler des affaires des autres. Si c’était quelque chose d’envisageable, Tim ne serait pas ici aujourd’hui, à se tourmenter à propos de la déception qu’il était pour le Batman. Il serait probablement quelque part à Drake Manor, ou en train de voyager, de vivre une existence aussi paisible qu’ennuyeuse.

« C’est gentil Jay, et je sais que ça part d’un bon sentiment, mais ne fait pas de promesses que tu ne peux pas tenir. Pas que je n’ais pas confiance en toi, mais fourrer son nez là ou il n’a pas lieu d’être est pratiquement un sport olympique dans cette famille. Tu as beau avoir les meilleures intentions du monde de t’y tenir, il viendra bien un moment ou tu auras l’impression de ne pas avoir d’autre choix. Et c’est complètement ok. Pour être honnête, je ne te ferais pas la même promesse. Ça va à l’encontre de mon truc de stalker. »

Tim termine sa déclaration avec un sourire faussement innocent. De tout les Waynes, il était probablement l’un de ceux qui avait le plus tendance à s’immiscer dans la vie des autres, à fouiner dans l’ombre pour s’assurer que tout était en ordre. Il était probablement second sur la liste derrière Barbara. Il avait juste tendance à se montrer plus discret à ce sujet que les autres membres de leur famille. Après tout, la furtivité avait toujours été sa spécialité.

« Mais je resterais volontiers passer la nuit, si tu es capable de me supporter jusqu’au lever du soleil. » Plaisante-t-il

La présence de la main de son frère sur son épaule a quelque chose de rassurant, même si une partie de lui travaille fort à repousser les images de ce qu’il s’est déroulé entre eux à la Tour des Titans. A ce qu’il s’est passé la dernière fois que Hood l’avait tenu de la sorte.

Mais il n’était pas avec Hood ce soir. Et surtout, il n’était plus le Robin qu’il avait été autrefois. Il refusait juste purement et simplement de laisser cet événement lui dicter sa conduite avec ce frère tout fraichement accueillis. Ils étaient simplement Jason et Tim. Deux frères qui apprenaient à s’apprivoiser.

Comme un pied de nez au destin, au passé et à ses traumas, le plus jeune se laisse glisser hors de sa chaise, sur ses pieds. Se déplaçant un peu plus lentement que d’habitude, pour laisser l’opportunité à l’autre d’avorter le mouvement s’il le désirait, Tim franchis l’espace qui les sépare et laisse ses bras encercler celui qui a un jour été son tortionnaire avec une douceur presque timide.

« Merci Jay. » souffle-t-il comme une confidence. « D’avoir été là pour moi ce soir. D’avoir répondu à mon message. De m'avoir écouté. »

Un confident, un ami, un frére... FT. Tim Drake Jay enlève sa main de l'épaule de son frère et rit légèrement à la réponse de Tim concernant ce à quoi il avait l'habitude de ressembler.

« Toi ressembler à B, tu plaisantes, j'espère ! T'es loin de ressembler à ce vieux con aigri. Pardonne-moi pour mon langage assez fleuri quand on aborde ce sujet. Je ne suis pas vraiment prêt à faire un effort le concernant. »

Jay prend les assiettes vides pour les apporter dans le lave-vaisselle. Il se retourne ensuite vers son frère et lève les bras en l'air pour montrer qu'il accepte les paroles de son petit frère.

« D'accord pas de promesse dans le vent, alors pour être honnête, oui, je me mêlerais sûrement de ta vie si elle est en danger. »

Todd ne reste pas longtemps loin de son frère et ce dernier accepte de rester dormir.

« Bien sûr que je peux te supporter une nuit. N'oublie pas que j'ai côtoyé Damian pas mal de temps et ce microbe n'est... »

Sans voir arriver quoi que ce soit, Jay se retrouve entouré par les bras de son frère. Todd reste quelques secondes les bras le long de son corps ne sachant pas quoi faire, écoutant Tim le remercier pour ce soir. Puis il décide de lui aussi le prendre dans ses bras.

« Ne me remercie pas Tim, c'est normal... »

Il finit par se détacher de son frère pour le regarder dans les yeux, ce sentiment, d'être aussi proche de quelqu'un était encore difficile pour Jason, lui qui n'avait pas vraiment connu l'amour d'une famille. Et comme pour changer cette atmosphère qui devenait étrange, il propose de regarder un grand classique que Tim pourrait aimer.

Jason avait laissé son lit à son frère et avait préféré dormir sur le canapé, chose qu'il ne tarde pas à arriver à la fin du film. Les deux frères se souhaitent bonne nuit et Jason s'endort quelques minutes plus tard. Mais depuis quelques semaines, le sommeil de Jason n'est pas de tout repos, ces terreurs nocturnes on reprit.

Toujours ce même cauchemar, lui fasse au Joker attaché à une chaise et devant lui à genoux se trouvait ses parents, sa mère biologique, mais aussi les membres de sa famille adoptive. Un par un, ils se font exécuter d'une balle dans la tête sans qu'il ne puisse faire quoi que ce soit. La peur le tétanise l'empêchant d'agir. Et comme toujours, il se réveillait en criant et en sueur. Cette nuit ne déroge pas à la règle, Jay hurle et se réveille en panique et avec une boule dans la gorge. Il espère que son cri n'a pas réveillé son frère. Il passe sa main sur son visage et se redresse sur le canapé...

« Maudit Clown... »

Un confident, un ami, un frére... FT. Jason Todd Définitivement, Tim n’était à pas l’aise avec les démonstrations d’affection physiques. En tout cas il n’était pas à l’aise avec le fait d’en être l’instigateur. Les années passées dans une relative solitude pendant ses années formatrices ne l’avaient jamais encouragé à développer cette partie de lui. Plusieurs années passées auprès de Dick Grayson l’avaient cependant habitué à recevoir de l’affection physique. Mais il avait surtout voulu se prouver à lui-même que Red Hood, Jason Todd, ne lui faisait plus peur. Du coup, il se retrouvait dans les bras de son grand frère, à se demander quand exactement est ce qu’il devrait relâcher le plus âgé. Trop tôt serait bizarre. Trop tard, carrément gênant.

C’est finalement Jason qui lui épargne une surchauffe mentale en prenant les devants, et en le relâchant avant même que le plus jeune n’ait pu parvenir à une conclusion satisfaisante. Les regards des deux hommes s’accrochent, et il lui semble évident que les deux sont probablement aussi mal à l’aise l’un que l’autre.

Le jeune justicier recule d’un pas et tente de repousser le rougissement qu’il sent lui monter aux joues alors qu’il prend note : éviter les démonstrations d’affection physiques avec Jason. Non pas que ça soit un problème pour lui. Mais toute information est bonne à prendre. Au moins a-t-il pu se prouver à lui-même (et peut être à Jason aussi ?) qu’il n’a plus peur de lui. Au final, c’était peut-être ce qui n’avait pas été dit qui avait été le message le plus important.

Après ça, la soirée s’était enchaînée calmement. Tim avait continué à envoyer quelques piques vers son hôte, que ce dernier avait juste ignoré ou redirigé. Et le plus jeune devait bien admettre qu’il commençait à s’agacer de ce comportement. Il sait pertinemment que le tempérament de Red Hood est relativement explosif. Et il ne peut s’empêcher de se demander pourquoi au juste est ce qu’il a droit à un traitement de faveur. Et surtout, jusque ou s’étends ce comportement.

Le seul moment ou les deux avaient été en conflit relatif, c’est quand Jason a offert son lit à son petit frère, et que ce dernier à lourdement insister pour prendre le canapé. Les deux se sont chamaillés un temps pour savoir si le fait de laisser Tim dormir sur le canapé ferait de Jason au mauvais hôte, ou si le fait de voler le lit de Jason ferait de Tim un mauvais invité.

Au final, Tim avait cédé à son hôte, avant que ce dernier n’invoque le privilège du grand frère. Il n’était pas certain de pouvoir encaisser un second grand frère qui userait et abuserait de cette excuse. Il s’était donc laissé convaincre, non sans faire comprendre à l’autre qu’il concédait le point pour conserver la paix et faire plaisir à Jay. En vérité, avec ses insomnies et la soirée au Manoir qui n’attendait qu’un moment de calme que pour se remettre à jouer en boucle dans sa tête, il doutait franchement de parvenir à trouver le sommeil dans un environnement dans lequel il ne se sentait pas familier.

Mais la soirée avait contenu suffisamment de partage de sentiments et d’émotions que pour que Tim ne décide de prendre sur lui et d’avancer ces nouveaux arguments. Donc la chambre ça serait. Il se laisse guidé par son hôte jusque dans la pièce, récupère le pyjama que l’autre lui prête pour la nuit. Naturellement, les vêtements sont trop grands pour lui. Le t-shirt lui tombe jusqu’à la mi-cuisse, le col trop large glisse sur l’une de ses épaules, et il a dû retrousser les jambes du pantalon à plusieurs reprises pour éviter de devoir marcher dessus. Pour un peu, il en aurait l’impression d’avoir volé les vêtements de Bruce.

Et juste comme ça, son esprit le ramène à son père adoptif. C’est donc avec la mine bougonne que le plus jeune s’installe dans le lit offert pour la nuit par son hôte. Il éteint la lumière, se laisser bercer un instant par les bruits que fait Jason alors qu’il se prépare lui-même pour la nuit. Au bout d’un moment, le silence s’installe de façon inconfortable, et il n’en faut pas beaucoup plus à Tim que pour se mettre à ruminer sa soirée. Au bout d’un peu plus d’une demi-heure à observer le plafond et à se tendre au moindre son de la ville qui lui parvient au travers la fenêtre de la chambre, il abandonne la lutte et roule dans le lit pour attraper son téléphone déposé sur la table de chevet.

C’est loin d’être aussi pratique qu’un ordinateur pour faire des recherches, mais ça lui apprendra à accepter de passer la nuit quelque part sans avoir prévu de matériel au préalable. Il passe donc les prochaines heures dans l’obscurité, son visage illuminé par la lumière bleutée de l’écran de son téléphone, tentant vaille que vaille de progresser dans les affaires sur lesquelles il enquête pour l’instant.

Ce n’est que plus tard, quand ses yeux lui piquent suite au mauvais traitement qu’ils leur imposent, qu’il n’entend un cri venir du salon. Le plus jeune sursaute tellement violement qu’il ne laisse son téléphone lui tomber sur le visage. Ignorant l’humiliation (personne n’a rien vu après tout), il rejette les draps et se lève d’un bond. Il ne lui faut qu’un instant pour débrancher la lampe de chevet et de la saisir comme d’une arme de fortune.

Son esprit allant toujours à la pire conclusion en premier, le jeune justicier est complètement prêt à se battre si des intrus étaient parvenu à surprendre son frère dans son sommeil. Il ouvre la porte et s’avance dans le couloir, le pied léger et prudent.

« Maudit Clown... »

Et soudainement, Tim se sent particulièrement bête, dans ses vêtements trop grands, sa pauvre lampe de chevet dans une main, l’autre refermée fermement sur l’autre côté du câble d’alimentation. Décidant que, tant que son frère ne relèverait pas, il ne le ferait pas non plus, il prend un instant pour analyser la scène devant lui.

Il lui semble relativement évident qu’un cauchemar particulièrement vicieux à probablement arraché Jason à son sommeil. Et pour le coup, Tim ne pouvait s’empêcher de se féliciter de ne pas avoir trouver le sommeil, que leurs places ne soient pas échangées. Mais il ne pouvait non plus s’empêcher de grimacer. Compte tenu de la remarque soufflée dans la confidence de la solitude, il ne fallait pas réfléchir longtemps avant de comprendre la nature du cauchemar qui l’avait secoué.

Le plus jeune prends une grande inspiration et se met en route vers la cuisine, laissant ses pas faire du bruit, pour signaler sa présence à l’autre homme et éviter une surprise qui pourrait mener à une catastrophe. Tim est toujours plus réflexes que réflexions après ce genre d’épisodes, il n’était que naturel que Jason ne réagisse de la même façon après tout.

Il abandonne son arme de fortune sur la première surface qui croise son chemin et se met rapidement à ouvrir les placards à la recherche d’un verre. Ce genre de soirée appelle généralement plus à du chocolat chaud, mais Tim est une catastrophe en cuisine, et capable de rater quelque chose d’aussi simple que de réchauffer du lait sans le bruler. Et il ne veut pas prendre le risque d’abimer quoi que se soit dans une cuisine qui n’est pas la sienne. Il se contente donc de remplir un verre d’eau avec une bouteille trouvée au frigo -quand on fait leur métier depuis si longtemps, on apprend à se méfier de l’eau du robinet à Gotham City.

« Jay ? » appelle-t-il avec douceur alors qu’il s’approche de la silhouette sur le canapé.

Il rejoint son frère, prenant garde à toujours faire suffisamment de bruit pour que l’autre ne sache à chaque instant ou il se trouve. Bientôt, il se trouve à côté du canapé et se penche en avant pour déposer le verre sur la table basse, évitant tout contact physique avec l’autre homme tant qu’il n’est pas certain qu’il soit à cent pour cent de retour de son cauchemar. Parfois, Tim sait qu’il lui faut quelques minutes avant de reprendre contact avec la réalité.

Il hésite un instant, son instinct lui disant qu’il a plus de chance de s’échapper s’il reste debout, avant de se laisser tomber sur le canapé à coté de l’autre homme. Jason se sentira probablement moins menacé si Tim est au même niveau que lui, au lieu de l’observer de haut. Il laisse un instant le silence s’étirer avant de finalement prendre la parole sur un ton aussi détaché que possible.

« Tu veux en parler ? » Demande-t-il gentiment, avant de poursuivre sur un ton plus nerveux. « Non pas que tu doives. Je ne voudrais pas te forcer. Je sais que à ta place, je voudrais probablement pas en parler. Mais si jamais tu veux, je veux bien écouter. »

Bravo Tim, parce que c’est beaucoup mieux comme ça maintenant.

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