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 Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]

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MessageSujet: Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]    Heart, strawberry wine and all the time we used to have  [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]  EmptyDim 12 Mai 2024 - 10:05




  • Date du RP : 17/01/2020
  • Participants: Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt
  • Trigger warning: deuil... (à compléter)
  • Résumé: Lisbeth suit le dr Grandt dans la rue alors qu'elle part déposer l'article de journal incriminant Strange pour ce qu'il lui a fait subir durant son enfance. Mais en sortant du journal, la médecin s'enfonce dans la ville jusqu'à la grille en fer forgé d'un cimetière.




Dernière édition par Katheleen Grandt le Dim 12 Mai 2024 - 10:52, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]    Heart, strawberry wine and all the time we used to have  [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]  EmptyDim 12 Mai 2024 - 10:09




"We buried your bones in plywood
I said love is fast asleep on a dirt road with your head on my shoulder
Strawberry wine and all the time we used to have
Those things I miss but know are never coming back"



Elle se déplace dans la rue, son attaché-case à la main comme un rond de cuir ou un petit étudiant. Elle jette autour d’elle quelques nerveux regards méfiant, a l’attitude crispée, nerveusement calme, neutre et anonyme de ceux qui transportent des bombes. Individu banal parmi la foule, elle ne se fait pas remarquer, mais, serrant contre elle le sac et les papiers bien rangés qu’il contient, comme si elle y protégeait du bruit des voitures et de la pollution une portée de chatons nouveau-nés, il y a quelque chose d’un peu trop normal pour être naturel dans sa banalité. Scrutant les voitures en traversant d’une nerveuse attention, elle arrive finalement devant un grand bâtiment au-dessus de la porte duquel le nom du journal en lettres sérieuses et vintages est gravé. Elle échange quelques mots succinct avec le vigile à l’entrée, lui montre un papier. C’est une carte de visite. Difficile de loin de le distinguer mais on peut deviner qu’un horaire dessus au stylo bille est marqué et signé. Elle a rendez-vous et on la laisse entrer.

Difficile d’apercevoir à travers les persiennes déployées qui dissimulent les complots qui se trament dans les rédactions des grands journaux, mais à bien, très bien y observer, on pourrait voir bouger quelque chose à la fenêtre du premier étage, le journaliste qui se lève de son bureau pour venir saluer la silhouette vêtue de bleu qu’au plus fort de ses troubles mentaux, lorsqu’il était soigné en l’endroit même sur les secret duquel il enquêtait aujourd’hui, il avait comme docteure rencontré. Les minutes passent ainsi que les papiers, de main en main. Quelques mots s’échangent, une promesse négociée quelques jours plus tôt est renouvelée. Les mots qu’il faut dire, les maux dont il faut parler seront publiés. Un salut cordial clôt les paroles et les paumes se serrent.

La femme sort, libérée de son fardeau, mais pas du poids de sa charge, regardant la rue comme si elle la voyait pour la première fois, rendue neuve d’une menace renouvelée. Elle reprend sa marche, passe devant la rue où elle devrait tourner, continue son chemin comme si elle ne l’avait pas remarqué pour s’arrêter quelques pas plus loin seulement, devant l’échoppe d’un fleuriste. Rieuses et colorées, roses, tulipes et jonquilles (*) éclosent de gaité, mais elle s’éloigne sans les cueillir, avec tout juste un regard de tristesse pour les temps fanés, un œil lointain pour ces fleurs d’une autre saison. Car c’est sur un petit bouquet d’œillets blancs que se porte son choix. Un échange de billet avec le fleuriste et elle repart avec à la main ce qui semble peser plus lourd encore sur son cœur que les sombres secret que sa mallette contenait. Elle erre dans les rues comme un fantôme, du pas déterminé de celui qui sait où il va. Jusqu’à ce qu’elle s’arrête un peu à l’écart de la ville, devant une grille en fer forgé que la rouille tache comme de sang séché.

La silhouette endeuillée passe à travers les tombes comme dans un endroit où elle pourrait se déplacer les yeux fermés. Elle sait par cœur à l’ombre de quel arbre se trouve celle où est retenu son cœur.

Elle s’agenouille et sur la froideur du marbre dépose les fleurs. Elle ne se signe pas. Cela ne signifie plus rien pour elle, pour lui, cela n’a jamais été le cas. Elle ne porte pas de noir, respectant sa dernière volonté. Sa vie s’est figée dans le bleu de son deuil. Il ne voudrait pas non plus qu’elle pleure, mais elle ne peut pas empêcher les larmes de couler.

« Alan… » Sa voix est à peine un murmure, et sa gorge est nouée.

« Tu disais qu’il y a tant à vivre que c’en était étourdissant. Tu disais que tant que l’on resterait main dans la main, on trouverait un moyen de donner un sens à nos existences, et j’y croyais aussi. Même la vue monotone entre les villages de mon pays natal étaient beaux lorsque je les regardais en pensant à toi, même lorsqu’ils ne me rappelaient qu’à quel point j’étais loin et à quel point tu me manquais. Mais je trouvais la force de supporter ma famille, la Caroline et ce monde parce que je savais que tu m’attendais.

Même à travers toute la souffrance de ton absence, je ne te remercierais jamais assez que l’on se soient rencontrés. Je n’aurais jamais su ce que signifiait avoir une vie avant la mort si je n’avais pas quitté ma région pour Gotham, si je n’avais pas quitté mon destin pour la médecine, et si je ne t’y avais pas rencontré.

Depuis que tu es parti, j’ai eu des moments difficiles. En fait, je crois que je n’ai eu que ça. Tu me manques tellement… J’ai élevé notre fils pour deux. J’ai élevé bâti notre hôpital pour deux. J’ai travaillé pour deux, pour trois, et puis pour plus encore, autant que je l’ai pu, pour tous ceux qui étaient nos amis, nos camarades de classe, nos collègues et qui d’une manière ou d’une autre ont quittés nos rangs. J’ai travaillé pour Jonathan, que je croyais notre ami, et qui nous a trahi lui aussi. J’ai travaillé pour tout ce que les gens ont besoin de médecins, sans jamais arriver à vider un peu cette sorte absurde de tonneau des Danaïdes, qui n’a jamais été aussi plein. J’ai travaillé sans jamais atteindre aucun de mes objectifs, car je ne serais jamais assez pour combler ton absence, ni celle des autres et aucune charge de travail ne me fera oublier que tu n’es plus avec moi. Et parce qu’après ce constant il ne restait plus rien d’autre à dire, j’ai travaillé encore. J’ai travaillé jusqu’à manquer de te rejoindre, et je regrette parfois que ce ne soit pas le cas.

Tu disais que je vivrais pour deux. Mais depuis que tu n’es plus là, j’ai perdu les plans. Je n’y arrive pas. J’essaye de regarder le ciel entre les buildings, mais même lorsqu’il est bleu, même lorsque l’orage l’illumine, je ne vois que le fait que tu n’es plus là pour le voir, et toutes mes tentatives pour le regarder ne seraient qu’une vaste blague. Et si je suis honnête, je préfèrerais ne même pas le voir. Le bonheur, n’en parlons même pas. Il m’a quitté en même temps que toi, et je sais que ni l’un ni l’autre vous ne reviendrez pas.

Paul te ressemble un peu plus à chaque jour qui passe. Tu serais tellement fier de lui. Il est curieux de tout, malin, réfléchi, il a toujours de ces réponses qui font avancer vers une solution… c’est tout toi. Pour le reste, comme tous les enfants trop seuls, il a beaucoup d’imagination et rêve le monde comme s’il était loin. Pour cela il a pris de moi. J’aimerais tellement le voir dans ce qu’il va devenir, grandir, devenir adulte. Je crois que c’est aujourd’hui la seule chose qui me maintient vraiment en vie, même si je ne crois pas que cela arrivera. J’ai peur pour notre fils, Alan, pour notre hôpital. Si je dois te rejoindre plus tôt, cela me va, mais je ne veux pas que nos enfants payent le prix de mes choix… »


Elle a un geste long et suspendu pour essuyer ses yeux, mais même de dos, même sans voir son visage, on ne peut que comprendre que cela ne servira à rien, qu’il y aura bientôt autant de larmes que si elle n’avait pas fait cela.

« Il a neigé hier. Et avant-hier aussi. La neige sur la pelouse devant l’université… Tu aurais trouvé cela joli. Il faisait le même temps lorsque l’on s’est assit dans ce café, tu te souviens… Le patron du café à pris sa retraite maintenant. Sa femme est morte l’année dernière, d’un AVC, pendant les évènements du Gant, pas chez nous, à l’hôpital central. C’est le fils cadet qui a repris l’établissement mais sa femme à lui ne l’aide pas à préparer les boissons et à faire des cookies, il a un commis. Sa femme, elle travaille à la clinique de Leslie, c’est une collègue. C’est étrange. Tout change… C’est la vie. Je ne l’ai jamais rencontrée, il paraît qu’elle est bien, et je me dis que si Leslie l’a choisie pour travailler avec elle, il faut surement lui faire confiance… Tu y arriverais, dans ces circonstances, à faire encore confiance ?

Je me souviens quand on est entrés dans cet endroit, la première fois. Il y avait une neige comme celle-ci. C’était aux abords de Noel, et j’allais bientôt devoir rentrer chez moi, même si je n’en avais aucune envie. On avait fini plus tôt que d’habitude, et on rentrait à pied en évitant l’eau sale et la neige fondue qui nous éclaboussaient à cause des pneus des voitures. Il faisait froid, mais c’était agréable, parce que dans le Sud, même en plein hiver, il aurait fait au moins quinze degrés, et que ce n’était pas là que j’étais, mais avec toi. C’est toi qui a eu l’idée qu’on aille là, car tu avais toujours des bonnes idées. Dedans, il faisait bon, les banquettes en bois et les rideau qui ressemblaient à des couvertures rendaient tout cela plus chaleureux. On a commandé des vins chauds à la fraise et on a regardé les gens dehors qui marchaient sous les flocons. C’est un beau souvenir. Puis tu m’as embrassée et tu ma promis que tu m’attendrais aussi longtemps que je devrais rester chez mes parents. »


"Aujourd’hui c’est moi qui attends ", pense-t-elle un instant, d’autant plus douloureusement qu’elle ne croît pas en l’au-delà ni qu’ils se reverront où que soit. A cette idée, ses larmes redoublent. Ce sont d’autres mots pourtant qui sortent de ses lèvres.

« Aujourd’hui, les amis que nous avions sont sous terre ou des monstres au-dehors. J’ai vécu à quel point la neige que nous aimions regarder pouvait être un mortel danger. Aujourd’hui je jette une bombe sur une profession qui est celle à laquelle nous avions voués nos vies. Car depuis, j’ai vu toutes sortes de choses, fait toutes sortes de rencontres. Lorsque je me disais que tout cela n’avait aucun sens, je me rappelais la voix d’Alex qui me disait ne n’avoir pas si peur de perdre mon temps, "tout sert ". Mais rien ni personne ne pourra jamais me convaincre que semer le malheur et la souffrance sert à quelque chose. »

Elle reste ainsi longtemps, immobile, figée dans sa douleur, avant soudainement de se retourner. Ni surprise ni étonnement dans sa voix, comme si elle ne faisait qu’observer ce que depuis longtemps elle sait déjà. Un sourire calme perce à travers les larmes silencieuses qui coulent de ses yeux.

« Vous pouvez venir, Lisbeth, si vous le voulez. Vous n’avez pas besoin de vous cacher. »





(*) Dans le langage des fleurs, la rose, la tulipe et la jonquille symbolisent respectivement l’amour, l’amitié, l’espoir et la joie. L’œillet blanc, à l’inverse, représente à la fois l’amour pur et la fidélité, mais surtout le deuil.
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MessageSujet: Re: Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]    Heart, strawberry wine and all the time we used to have  [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]  EmptyLun 13 Mai 2024 - 11:47

Cimetière


Lisbeth avait bossé comme une folle dans un appartement loué pour l'occasion, sous la fausse identité d'Irène Nesser une Norvégienne de passage à Gotham. la petite hackeuse avait scripté des algorithmes de récupération de données et les avait fait mouliner sur les principaux réseaux sociaux. Son but était de classer les opinions des gens sur Strange, qui était pour le nouveau maire de Gotham et qui était contre. Quels étaient les arguments des uns et des autres. Et cela, afin de maximiser la pression de la presse et des lecteurs sur le maire et lâchant des petites informations au bon moment. Après tout, Liz jouait contre plus gros qu'elle, mais elle n'avait pas peur, elle n'avait jamais vraiment peur, de personne, de ses actes et des conséquences de ces derniers. La Petite Souris avait la vérité pour elle, la loi et une alliée aussi déterminée qu'elle, dans son combat contre un univers médical d'un autre temps.

Mais elle savait aussi que les coups de couteaux dans l'ombre allaient pleuvoir sur elles. Exposées médiatiquement, les deux femmes seraient tantôt des cibles tantôt des héroïnes. Et selon l'expérience de Lisbeth, cette exposition serait néfaste pour elles et leurs combats. Elle qui avait toujours vécu dans l'ombre des immeubles des Narrows, toujours à éviter les contrôles d'identité, de payer en liquide, de baisser la tête pour ne pas être reconnue. Cette vie-là était sur le point de prendre fin. Mais à la guerre comme à la guerre, il fallait se battre avec toutes les armes dont elles avaient à leur disposition, média y compris.

La jeune femme avait surveillé sa comparse des jours durant, la fameuse doctoresse et directrice d'une clinique, Kathleen Grandt. Voulant la protéger de toute interaction avec Strange et ses hommes. Pour le moment, c'était le calme avant la tempête. Lisbeth n'avait, pour le moment, pas eu à se montrer ni à agir, mais l'homme de science était rusé, il ne laisserait aucune trace de ses méfaits. C'est pour cela que la punk l'avait suivi à moto jusqu'au Gotham Globe puis jusqu'à la tombe de son mari dans le cimetière de Gotham. Elle s'était positionné une rangée derrière Katheleen, et, par mimétisme, avait incliné la tête, faisant semblant de regarder la pierre tombale en face d'elle, un certain Robert Mitchum, homonyme de l'acteur certainement.

La mère de la jeune russe avait disparu durant sa douzième année et n'était jamais réapparue. Elle n'avait pourtant jamais cessé de la chercher depuis tout ce temps et logiquement n'avais jamais placé dans un cimetière une plaque à son nom : Sofia Agneta. Seul les faits sont importants. Son manque d'empathie et de connaissance des codes sociaux ne lui permettent, ni de se rendre réellement compte de l'importance de cette tradition pour les uns, ni de se projeter dans le malheur qui les accable parfois. À ses yeux, c'est juste un parc de plus dans Gotham, mais plus silencieux que les autres.  

Depuis qu'elles étaient arrivées, Lisbeth n'avait rien décelé, ni communications étranges, ni silhouettes inquiétantes en train de les observer. Juste une jolie brune, les épaules voûtées, semblant parler tout bas. Le vent froid apportait parfois aux oreilles de Liz quelques sons prononcés par la doctoresse, mais elle n'en comprenait jamais le sens. La hackeuse aurait pu user de ses dons pour s'introduire dans le téléphone portable de sa presque amie et activer le micro pour entendre ses paroles. Mais dans ce lieu si paisible et emprunt d'une symbolique si forte, l'ancienne pensionnaire d'Arkham se décida à ne pas agir. Jouant avec son briquet dans sa poche, les 30 minutes d'inactivité forcée commençaient doucement à faire monter son stress. Et puis son soutien brisa le silence.  

« Vous pouvez venir, Lisbeth, si vous le voulez. Vous n’avez pas besoin de vous cacher. »

La directrice n'était ni bête, ni rêveuse. Elle avait dû sentir sa présence depuis un moment déjà ou même repéré ses petites filatures. Mais tout cela allait bientôt s'arrêter, elle avait un plan.

Lisbeth piétina Robert sans que cela ne chamboule son repos éternel et s'avança vers Katheleen.

_ "Yeap" Fit-elle en guise d'introduction, jetant un coup d'œil rapide sur la plaque d'Alan Millhgan, avant de revenir vers la brune.    

_ "J'ai trouvé quelqu'un pour vous surveiller pendant qu'on s'occupe de Strange..." Dit-elle en haussant les épaules, comme pour chasser de futures protestations.

_ "J'ai dû gueuler sévère avec le Batman pour qu'il s'en mêle un peu."

Jouant du bout du pied avec une petite motte de terre, comme pour s'excuser.

_ "C't'un justicier du coup, il viendra bientôt, y pourra plus rien vous arriver comme ça"

_ "J'connais un peu la justice et pas du tout l'ordre des médecins... Faut faire quoi avec eux pour mettre Strange en taule ?" Demanda la petite brune avec un petit accent russe.
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MessageSujet: Re: Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]    Heart, strawberry wine and all the time we used to have  [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]  EmptyMer 15 Mai 2024 - 15:37




"It’s been a long year
Would we survive in a horror movie?
I doubt it we’re too slow moving
We trust everyone we meet
We didn’t know that the sun was collapsing
‘Till the seas rose and the buildings came crashing
Keep my hand in yours"




La jeune femme à la robe bleue répond à peine, se contentant de hocher la tête, pensive. Ses yeux et son sourire, triste et généreux comme à l’ordinaire, se sont tournés vers la petite punk, mais ses pensées regardent ailleurs.

L’année a été longue. Rien n’avait jamais été facile, depuis l’automne dernier, c’était dans un film d’horreur qu’ils s’étaient enfoncés. La ville en était sortie, blessée, mais vivante, pressée d’enterrer les morts et les souvenirs des instants où ils avaient dû courber la tête devant l’horreur et la bassesse pour survivre, détourner le regard des mourants, ne pas tendre la main au malheurs des autres, par égoïsme ou de peur de s’y noyer. La vie avait repris, les tumeurs, les pustules et les malhonnêtetés avaient hâte de gangréner la ville de nouveau comme si rien ne s’était passé. La salle projetait de nouveaux films, films de scandales politiques, films d’emprisonnement, tragédies, drames. Figurante et même quelquefois personnage principal de ce nouveau cinéma, elle était, elle, restée bloquée quelque part dans les crédits de fin de leur apocalypse passée. Car son mal venait de plus loin. La Peste la hantait déjà avant de s’abattre sur la ville, mais contrairement à Tarrou, l’infection qui l’avait à la fin soudainement rattrapée avait connu une rémission matinale prolongée. (*)

S’ils avaient été deux, que ce serait-il passé ? Aurais-tu su gérer le chaos là où j’ai échoué ? Aurais-tu su sauver les vies que j’ai échoué à guérir ? Deux fois plus nombreux, comment n’aurions-nous pas abattu plus de travail que seule je ne pourrais jamais le faire ? Nous avions choisi nos spécialités pour être complémentaires, moi la cardiologie, toi les cancers. Entre temps, la létalité des cancers a dépassé celle des maladies cardiovasculaires, jusqu’aux statistiques de notre métier, pour nous rappeler à quel point je suis dépassée…

Saurais-tu protéger notre fils mieux que je le fais si c’était toi qui avais vécu, moi que la voiture avait percuté ? Je l’aime et pourtant il est à cause de moi en danger maintenant… Qu’aurais-tu, toi, face au choix de Sophie décidé ? Je ne peux abandonner ni lui ni le serment de notre métier.

Aurais-tu vu notre ami sombrer, là où j’ai échoué ? Aurais-tu su remarquer les signes de ce qu’il devenait, l’aider ? Aurais-tu compris qu’il n’était pas notre ami mais un traître dont il fallait se méfier ? Tu as toujours été beaucoup plus optimiste, beaucoup plus confiant que moi. Tu te méfiais beaucoup moins des gens que nous rencontrions. C’est moi pourtant, qui suis la première devenue l’amie de Jonathan. Aurions-nous été, ensemble plus aveuglés par notre félicité que je de mon malheur je ne l’ai été ? Peut-être n’aurions-nous pas vu l’apocalypse s’effondrer sur nous, aucune de ceux que cette année j’ai traversé, aveugles jusqu’à ce que l’ouragan fasse s’effondrer sur nous les bâtiments, jusqu’à ce que la terre se fende devant nous, jusqu’à ce que l’océan nous emporte… Mais nous aurions été deux, mains dans la main pour l’affronter. Nous n’aurions pas échappé aux vagues, mêmes à deux rames sur notre barque, mais nous aurions eu quelque part à défaut d’un port au moins un phare. Si tu avais été là, j’aurais eu surtout une raison de continuer, mais je ne vois plus de sens depuis que tu es parti.



Perdue ainsi dans les souvenirs et les deuils, à la proposition de Lisbeth elle répondit à peine. Elle était, presque sans s’en rendre compte, touchée par cette intention de la protéger, même si elle la savait guidée avant tout par des raisons pratiques et factuelles et qu’elle était loin d’avoir tort quant à celles-ci. Comprenant la pertinence des mesures suggérées, peut-être leur nécessité était loin pourtant de s’enthousiasmer à l’idée d’être suivie en permanence par un inconnu masqué. Peu sensible à la vague d’admiration plus ou moins généralisée que semblait provoquer dans leur sillage le chevalier masqué et ses alliés, elle demeurait d’un scepticisme légèrement teinté d’ironie tout en les félicitant de leur bonne volonté, mais elle n’avait pas spécialement envie de les voir interférer avec son métier, et l’ombre d’une intrusive surveillance n’était guère compatible avec l’absolu secret médical qu’elle se devait de pouvoir promettre. Enfin, elle ne s’ouvrit pas de ses objections et de ses doutes à la petite mutante, se disant qu’elle verrait bien plus tard à s’en préoccuper, si cela devait arriver, directement avec l’intéressé.

« La première chose dont il faut avoir conscience, c’est que l’Ordre des médecins est une juridiction distincte et séparée de la justice classique, qu’elle soit pénale ou civile. Rien n’empêche théoriquement l’Ordre et la Justice de rendre des avis différents ou opposés. »

Sa voix avait pris un autre ton, plus calme, plus neutre, plus posé, plus didactique. Dans l’océan d’incertitude dans lequel elle nageait, elle pouvait avoir au moins confiance en ses connaissances factuelles sur un sujet qu’elle maîtrisait.

« Maintenant soyons francs : si un tribunal judiciaire venait à envoyer à Blackgate le maire, je doute que l’Ordre déclare "circulez, il n’y a rien à voir ". Avec tous les récents évènements qui ont entachés la réputation de la profession, ils ne pourraient pas se le permettre s’ils veulent protéger la crédibilité du métier. »

Une ombre était passée dans son regard, une nouvelle fois, à la mention des évènements récents, car elle pensait, elle, à cette autre nouvelle, cet autre scandale presque noyé dans celui du Gant. Strange et Hurt avaient causé tant de souffrances… Jamais ne pourrait être pardonné leurs actions, ni leurs manquements à leur serment, mais jamais par ces traîtres Katheleen ne s’était trahie. Il faut accorder sa confiance pour cela. Tout n’était pas si simple pour le dernier cas.

Elle poussa un discret soupir déchiré et reprit : « L’Ordre n’enverra pas Strange en prison. Pas par déni, ni par soutien, mais parce qu’il n’en a pas le pouvoir, ni la possibilité. Cela n’est pas sa mission, pas plus que de vous faire obtenir un dédommagement, si vous le vouliez demander. La justice de l’Ordre est surtout là pour faire le ménage parmi ses membres. En revanche, si comme cela devrait, il est radié du tableau, à la minute où il se ferrais prendre à tenter de nouveau de porter une blouse blanche, il irait moisir sur la paille humide des cachots…»

Elle tenta d’agrémenter d’un sourire de connivence et de soutien la manière drolatiquement exagérée dont elle essayait de présenter ses derniers mots dans une un peu dérisoire tentative pour détendre l’atmosphère, mais elle-même n’y croyait pas, et cela tomba à plat.

« Face à l’Ordre des médecins, en somme, ce qui est en jeu, c’est l’autorisation d’exercer la médecine, pour Strange… et pour moi aussi. »







(*) Tarrou est l'un des personnages principaux de La Peste de Camus. Hanté par des préoccupations humanistes, notamment son refus de « tout ce qui, de près ou de loin, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, fait mourir ou justifie qu’on fasse mourir. », il recherche vainement une manière d'être innocent des injustices de la société et n'y parvient pas, pas plus qu'à trouver la paix, du moins, pas avant de mourir. Il attrape en effet dans les derniers jours de l'épidémie la maladie dont il se considérait comme «déjà atteint bien avant le début de l'épidémie » et est l'une des dernières victimes de la peste, malgré un sursaut de santé où la maladie semble se calmer, la rémission matinale, moment où il semble possible qu'il survive, même s'il sait qu'il ne s'agit que d'un sursis très temporaire.


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MessageSujet: Re: Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]    Heart, strawberry wine and all the time we used to have  [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]  EmptyJeu 30 Mai 2024 - 13:46

Cimetière


Lisbeth regardait la brune s'expliquer sur l'ordre des médecins sans rien dire, mais en enregistrant toutes les informations dans sa tête. La petite punk inclina la tête intriguée suite au sourire de son interlocutrice. Le moment semblait plus sombre qu'amusant, mais bon, peut-être aimait elle cela après tout ? Liz fourra les mains dans ses poches une fois finies. Et regarda autour d'elle, mais seul le silence du cimetière lui répondit.

_ "OK" Fit-elle tranquillement.

_ "J'propose d'trouver si les gars d'l'ordre sont pas en ch'ville avec Strange. J'vais m'en charger s'tu veux bien ? T'aura un dossier pour chacun d'entre eux à la fin d'la s'maine." Expliqua-t-elle doucement tout en fouillant dans ses poches à la recherche d'un quelconque objet.

_ "Tu peux lancer la procédure ? Faudra combien d't'emps avant qu'ils veulent m'entendre les blouses blanches et voir l'dossier ?" Le ton de sa question était un plus nerveux qu'elle ne l'aurait voulu, couplé à cela le briquet et la cigarette qu'elle sortie de son manteau, vous obtenez une Liz qui n'a pas envie de faire ce qu'elle dit, mais qui s'y pliera comme elle l'a promis.

Elle alluma la cigarette et tira dessus, puis laissa échapper un long panache de fumée qui fut emporté au loin.

_ "On attend qu'l'ordre des médecins le vire pour lui faire un vrai procès ou pas ?" Demanda la jeune femme.

_ "Perso, j'peux avoir des fonds illimités que je piquerais aux banques pour nous payer des avocats s'il faut" Fit-elle en haussant les épaules, comme pour minimiser l'illégalité de sa proposition. La mutante savait que la directrice de la clinique jonglait avec les chiffres pour ne pas fermer la porte tous les mois de l'année ou presque. Elle ne voulait pas lui assainer ce genre de facilités pour lui faire ressentir la vacuité de ses batailles quotidiennes face à sa comptabilité.

Laissant un peu de temps passer sans rien dire, Liz tira une nouvelle fois sur sa cigarette et relâcha lentement la fumée de ses poumons.

_ "T'es courageuse"

Personne n'avait pris autant de risque pour elle depuis... heum... jamais finalement. Peut-être que tout se passerait bien finalement ? Que Strange atterrirait en prison. Qu'elle serait débarrassé de lui et que Cass serait libre lui aussi ? Elle sourit fugacement devant ces belles perspectives.

Elle réfléchit encore quelques instants le regard dans le vague, tête baissée, puis la redressa pour déclarer :

_ "Faut qu'j'te montre un truc qu'j'ai construit. Ca pourrait carrément nous aider..."

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MessageSujet: Re: Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]    Heart, strawberry wine and all the time we used to have  [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]  EmptyVen 21 Juin 2024 - 18:24




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La médecin regarda Lisbeth avec une certaine surprise réservée, comme si elle jugeait sa proposition étonnante, presque incongrue. Elle était loin pourtant de la trouver mauvaise, bien au contraire même. Un sourire las mais encourageant lui répondit.

« Je me serais honnêtement plutôt attendue à être celle qui vous informe sur… » Elle chercha ses mots, une métaphore qui soit seyante autant à la réalité générale qu’aux récents évènements. « La géographie des méandres de ce panier de crabes ? » proposa-t-elle finalement, avec un peu de malice, et surtout beaucoup de chagrin et d’amertume. Complice, elle tira de sa poche un document légèrement froissé dans les coins qu’elle tendit à Lisbeth, la laissant lire. Il s’agissait d’une copie du trombinoscope officiel du conseil de l’Ordre, rien que la jeune hackeuse ne puisse retrouver en quelques clics, mais la preuve que quitte à se jeter dans la gueule du loup, elles n’y allaient tout du moins pas les yeux fermés. « Mais je ne peux que vous donner raison, et ne doute pas de l’intérêt de ce que vous pourrez trouver. » Incapable de fouiller dans les tréfonds des univers numériques à la recherche des secrets cachés, Katheleen apportait tout du moins l’avantage du terrain, de sa connaissance des êtres autant que des controverses, aspirations et jeux d’alliances qui les liaient.

« Pour ce qui est de la suite, plusieurs chemins peuvent se dessiner. La première est naturellement d’attaquer en premier. Vous le pouvez naturellement, soit en personne, soit en demandant à une association de victimes d’agir en votre nom. En tant que médecin, je peux également être celle qui déclenche la procédure. La première solution est celle qui vous expose le plus. Dans cette configuration, c’est vous et votre récit qui sont au centre du jugement. Vous pouvez être assisté d’un médecin de votre choix, bien sûr, éventuellement d’un avocat, mais c’est vous qui portez le procès, en fin de compte. Sans compter que… » Elle eut un instant d’hésitation, de ceux qui marquent l’annonce d’une nouvelle pénible, avant de devoir reprendre le fil de son récit. « Le protocole de tout recours devant l’Ordre des médecins, quel qu’il soit, impose avant jugement une première étape de conciliation entre l’accusé et le plaignant, quel que soit le tort dont il se déclare victime, y compris dans un cas comme le vôtre et y compris si elle s’y déclare opposée, est obligatoire dans toute action devant l’Ordre. »

La médecin eut une moue gênée. « Oui, je sais, c’est… » Elle ne trouva pas ses mots, mais l’intonation oscillait entre l’affligement et l’exaspération. Elle n’avait jamais été partisane de ce système, défendable dans le cas des litiges d’honoraires ou de concurrence déloyale, criminellement stupide dans ces sortes de cas. « Si je suis celle qui dépose la plainte, non seulement nous vous épargnons cette épreuve, mais aussi… » Une nouvelle fois elle chercha ses mots, soucieuse tant de faire preuve d’autant de tact que possible, et d’éviter les sujets périlleux, mais finit par se rendre à l’évidence qu’elles n’avaient plus le luxe de se permettre le circonvolutions délicates et se rabattit sur la brutale franchise. « Disons que, malgré tout, et avant tout aussi, je reste moi-même médecin. C monde auquel je jette à la figure ses propres vices, ce monde contre les errements duquel je vous défendrai toujours, ce monde enfin qu’il me sera fatalement à un moment où un autre reproché de trahir, c’est aussi le mien. » Un silence douloureux ponctua cette déclaration. Il ne dura pas longtemps avant qu’elle ajoute : « Ce que je veux dire, c’est que j’en connais le vocabulaire et les codes, et sais globalement ce que devant l’Ordre il faut répondre. »

Le regard qu’elle dardait sur la petite mutante était directe et franc, la gêne qu’elle éprouvait à ses propres mots s’y lisait cependant. Elle ne voulait pas sembler insinuer que la petite punk était incapable de comprendre les arcanes de ce monde, et voulait tout sauf insulter son intelligence. Ce qu’elle craignait en revanche, c’est que la peur et la défiance généralisée qu’elle ressentait à l’égard de la médecine toute entière se retourne contre elle. L’Ordre entendrait peut-être d’écarter de ses rangs quelques brebis galeuses, mais que la jeune femme traumatisée montre un rejet de l’univers des blouses blanche un compréhensible rejet généralisé, et elle ne parviendrait qu’à se les aliéner. Pour elles deux, ce serait alors la catastrophe.

« L’inconvénient en revanche, de ce que ce soit moi qui dépose la plainte, est paradoxalement l’article qui est en ce moment même entre les rouages de l’imprimante. On s’entend, je maintiens qu’il était nécessaire. Sans celui-ci, l’affaire, même avec une plainte, aurait été enterrée dans les méandres de l’oubli et nul n’en n’aurait jamais plus entendu parler. Mais si je suis celle qui porte la plainte, ce raisonnement va se voir et l’Ordre risque de penser, non sans raison d’ailleurs, que j’essaye de leur forcer la main. Ils ne me le pardonneront pas, et nous partons avec un a priori fortement négatif. »

Une nouvelle fois, le regard bleu scanner fixa avec une intensité presque désespérée la jeune hackeuse, attendant s’il y en avait lieu, questions et remarques avant d’enchaîner : « Par ailleurs, Strange peut également déposer plainte contre moi. Les prétextes ne lui manquent pas, diffamation, défaut de confraternité, dénigrement d’un collègue, je serai accusée de salir l’image du Métier… Enfin, l’Ordre peut également s’auto-saisir, et s’ils lisent les journaux, ils le devraient ici, tout du moins normalement. Je ne vous cache pas que ce se serait sans doute la meilleure des solutions pour nous, du moins si c’est contre Strange qu’il se saisit, et non pas seulement contre moi… »

Marbré d’angoisse et de tristesse, ses mots bien différents de l’éternelle douleur et des sanglots étranglés avec lesquels elle s’était adressée à la tombe de son ancien fiancé, n’en avaient pas moins l’assurance et le ton détaillé et précis de celle qui connaissait ce dont elle parlait. Sur l’aspect juridique, ses réponses en revanche furent plus hésitantes, plus floues, le plus souvent formulées comme des hypothèses qu’il faudrait vérifier auprès d’un expert. Elle ne s’en cachait pas, ce n’était pas là son domaine.

Aux explications de la jeune femme concernant le possible financement elle ne manifesta rien, ni réprobation quant au caractère bien peu légal de ses méthodes, ni appréhensions quant aux ennuis où cela pourrait les mener, se contentant de hocher la tête. En revanche, au compliment de Lisbeth elle la releva, émue.

Depuis combien de temps n’avait-elle pas entendu pareil compliment ? Depuis si longtemps, elle n’entendait plus les remerciements et les paroles gentilles, les prodiguant sans rien n’attendre en retour. De la petite mutante qui avait tant souffert aux mains de ses collègues le compliment la touchait particulièrement. Sans illusion, la médecin savait qu’elles allaient au-devant de durs moments, mais elle qui avait perdu l’habitude de l’espoir pour elle-même ne pouvait que souhaiter pour la petite mutante qui n’avait déjà que trop souffert que désormais tout irait bien.


Suivant dans le silence la jeune informaticienne en dehors du cimetière et vers ce qu’elle prévoyait de lui montrer, la docteur lui demanda soudain à brûle-pourpoint si elle pouvait lui poser une question. Lorsque celle-ci lui eut donné son accord, la jeune femme répondit simplement :

« Vous m’avez l’autre jour raconté que vous aviez fait la chasse aux mutants pour le compte du président Luthor. Puis-je vous demander pourquoi avoir accepté ce rôle ? »

Dans le ton de sa voix, ni méchanceté, ni jugement, seulement l’étonnement qu’elle gardait depuis le jour de cette révélation sans vouloir paraître brusque à en poser la question. Mais la fréquentation de la petite punk lui avait montré quelqu’un de révolté, presque anarchiste, défiante envers le pouvoir, et doté d’un grand cœur malgré sa maladresse sociale et ses airs renfermés. Elle ne l’imaginait pas participer au massacre de ces semblables de son plein gré sans aucun plan caché.
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MessageSujet: Re: Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]    Heart, strawberry wine and all the time we used to have  [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]  EmptyMar 25 Juin 2024 - 13:43

MIA


Lisbeth plissa les yeux à l'exposé de la doctoresse. Elle n'avait pas tous les cas de figure en tête et enfonça ses mains profondément dans son blouson, à la manière d'un gosse en train de bouder. La punk pensait pouvoir gérer la totalité du problème seule avec parfois un appui de Katheleen de temps à autre, en fonction des aléas de la procédure. Mais ce n'était pas la direction que prenait la conversation. Et l'argumentaire de la belle brune était de taille. Elle se rangea de l'avis de son alliée, qui soit dit en passant, mettez sa carrière en jeu pour elle. Liz aimait son petit côté mère poule, qui la mettait parfois à sa place dans l'appareil judiciaire.

_ "OK, on fait comme tu dis... La s'conde soluce." Elle ne choisissait pas cela pour se cacher des médecins ou éviter la conciliation avec Strange, mais pour que son attaque soit la plus franche et la plus directe possible. Frapper l'ennemi une fois, une fois seulement, mais correctement, pour ne pas qu'il se relève, qu'il ne puisse pas anticiper d'autres coups ou comprendre votre logique pour gagner de prochaines batailles. Il fallait le sonner, le rendre incapable de réagir.  

L'entrepôt où devait se rendre la petite hackeuse et son amie n'était pas si loin que cela, si l'on se réfère aux transports en commun de la ville de Gotham. Elle avait mémorisé toutes les lignes de bus et de métros ainsi que leurs horaires dans ces premiers jours en ville. Ce genre de détail pouvait vous sauver la vie à certaines occasions. Elles marchèrent sans rien se dire, la tension était palpable, comme quand vous avez révisé et que vous allez entrer dans la salle pour le grand oral. Ou alors quand vous avez révisé, que vous avez tout de même vos antisèches sur vous et que vous allez entrer dans la salle pour le grand oral.

_ "Le 4 passe à 10h08... On l'prendra. On s'mettra pas ensemble et tu descendras 8 arrêts après être montée et moi 9 arrêts. J'viendrais t'rejoindre." Fit-elle sur un ton monocorde.

Le bus était annoncé avec quelques minutes de retard et Katheleen en profita pour poser une question à Liz. La mutante la fixa de ses grands yeux comme si elle la voyait pour la première fois. La question aurait dû être posée bien avant cela. Toutes les personnes qu'elle avait fréquentées auraient dû lui poser la même question, mais jamais personne ne l'avait fait. De quoi douter encore plus de la capacité à l'être humain à se débarrasser de ses vilaines habitudes comme tuer son prochain. La punk pensa à la réponse à donner tout en jouant du bout de sa chaussure avec un caillou qui traînait là. Tout dans son attitude disait qu'elle était absorbée par autre chose ou qu'elle n'avait pas entendu la question. Mais ce n'était pas le cas.

_ "Vous promettez d'pas vous'z'en mêler ?" Demanda-t-elle finalement. C'était son fardeau, pas celui de Kathe. Et puis la Russe était convaincu qu'il fallait être une mutante d'un bon niveau pour ne pas s'écrouler sous le poids des révélations. De toute façon, elle ne dira jamais à personne qu'elle a racontée son histoire à quelqu'un. La doctoresse ou ses proches en souffraient tôt ou tard.  

La mère de famille hocha silencieusement la tête et laissa la Liz s'exprimer à sa convenance.

_ "Un jour, une limousine s'est pointée chez moi, j'avais gagné un prix pour des trucs en informatique qu'j'avais fais. On m'a conduite directe à la maison blanche. Là, j'ai rencontré Luthor, il voulait qu'j'bosse pour lui, genre tueuse mutante, j'ai r'fusée, alors il m'a enfoncée une bombe dans l'crâne pour m'obliger." Expliqua-t-elle en haussant les épaules, comme pour alléger ses paroles.

_ "Lendemain, j'faisais chuter ses actions en bourse, il a perdu des milliards" La petite mutante regarda la route déserte à cette heure-ci, pas de bus à l'horizon.  
 
_ "J'ai réussi à r'tirer la bombe. Mais il avait pas assez payé. J'ai alors apprit qu'Iron Height, sa prison volante pour mutants, avait une ligne directe vers la maison blanche... J'm'suis engagé comme mercenaire pour un jour monter d'dans..." Lisbeth dut se racler la gorge pour enlever les trémolos dans sa voix avant de continuer.  

_ "J'ai traquée mes amis pour monter en grade. Le jour où j'ai arrêté de Bruce Waynes, j'ai pu grimper dans la prison. J'ai libéré les prisonniers, voler tous ces sales petits secrets et fait s'cracher la prison pour couvrir le vol. Mais y'a eu des morts..." Ces yeux furent alors remplis de larmes qu'elle chassa d'un revers de main énervé.    

_ "Fait chier, pourquoi y passe pas c'putain d'bus ?" Râla la jeune femme, comme pour changer de sujet.

Le visage de Mia, sa colocataire, une ancienne de la brigade Canine du GCPD, s'imposa à elle. Liz la revoyait, morte dans sa cellule, de n'avoir pas pu la sauver. Elle l'avait tout de même remise en état dans un puit de Lazare, mais Mia ne se souvenait plus d'elle. C'est pour cela aussi que l'actuel président paiera.    

Finalement, le bus arriva et emporta les deux femmes. Liz trouvait que pour aller vers une destination inconnue dans un endroit pas recommandable, Kathe s'en sortait bien.

Liz dans le bus:
   

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MessageSujet: Re: Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]    Heart, strawberry wine and all the time we used to have  [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]  EmptyVen 30 Aoû 2024 - 9:49




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D’un simple signe de tête, la médecin approuva le plan de Lisbeth comme elle approuvait sa générale extrême prudence. Elles n’avaient plus le luxe de pouvoir se passer de se méfier, à supposer qu’elles ne l’aient jamais possédé. De la même manière, à la demande de la petite mutante elle acquiesça. Ne pas se mêler de ce qu’elle entendait, qu’elle voyait, qui passait tous les jours dans son cabinet, toute sa vie elle l’avait fait. Elle en souffrait parfois, et tout à fait franchement, elle aurait même dû dire qu’elle en souffrait souvent. Comment lutter contre la souffrance et le mal, en étant du côté de tous les humains, et donc aussi, fatalement, de ceux qui devenaient le mal en faisant tant souffrir des gens ? Plus d’une décennie de deuil, de souffrances mais aussi de métier, pourtant à cette question, elle n’avait toujours pas de réponse à apporter.

Sans rien dire, elle écouta la jeune femme au cœur blessé, la laissant prendre le temps de trouver les mots pour raconter. Ironiquement, face à celle qui avait si peur des médecins et pour de si bonnes raisons, la docteur puisa dans toutes ses années d’expériences pour ne montrer aucune émotion qu’une bienveillante compréhension. Peut-être par moments, son visage marqua pourtant l’ampleur figée de son étonnement, mais elle dissimula assez habilement à quel point intérieurement elle grinçait des dents.

Sans doute n’aurait-elle pas dû se montrer si surprise. N’avait-elle pas récemment, découvert en même de temps, tant de choses si grave, si inconcevables et à quel point la vie de la jeune hackeuse ne lui laissait aucun répit pour la paix ? N’avait-elle pas toujours au fond, et récemment plus que jamais, une défiance généralisée envers tous et tous ceux qui possédaient un peu de pouvoir sur d’autres qu’eux ? Que les plus hautes sphères de la politique trempent dans de sales magouilles, c’était un soupçon commun. Que le pire dans les arcanes du pouvoir se retrouve aisément, elle y croyait facilement. Et pour ce qui est du pire, un quotidien douloureux, répété maintes fois sur de multiples saisons, lui avait donné une certaine imagination.

Certes, mais il y avait des choses auxquelles l’on n’est jamais préparé tout à fait. Et ce qu’elle entendait était si violent, si grave, si romanesque et si inconcevable qu’à le réaliser elle mit un certain temps. Elle croyait Lisbeth pourtant. Scandalisée par la gravité de ce qu’elle racontait, qui indubitablement du scandale d’état relevait, elle resta probablement figée un instant.

Se taire face à l’horrible, face à des secrets si terribles, dissimulés et qu’elle connaissait maintenant. Cela lui était plus dur encore aujourd’hui que cela ne l’était déjà, maintenant qu’elle avait rompu le silence une fois. Elle ne le regrettait pas mais savait que sa situation, même à supposer qu’elles s’en sortent de cette histoire, serait alors plus difficile encore. Qu’encore plus de dangers menaceraient son idéal presque irréalisable d’universel et de neutralité. Mais plus important encore que cette épineuse question, restait que ne rien dire et ne pas intervenir dans ses problèmes, sa patiente elle-même venait de le lui demander. Et elle respecterait sa volonté.

« Vous êtes courageuse. » déclara-t-elle simplement « Une véritable révolutionnaire. » Elle n’ajouta rien, mais son sourire et son admiration étaient sincères sans hésitations.

Elles regardèrent le bus enfin arriver sans plus longtemps se parler. Pourtant, avant qu’il ne s’arrête, la fondatrice de clinique se laissa aller à une confidence et se tournant vers l’autre jeune femme et ajouta simplement :

« Enfin, il est par certains aspects, sans doute mieux, pour quelques-uns et pour nous deux que nous ne nous soyons rencontrées que récemment. »

Un clin d’œil et un sourire complice ponctuèrent cette soudaine déclaration, juste avant que ne les séparent la nécessité de discrétion qui les firent entrer dans le plus par deux portes opposées.





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MessageSujet: Re: Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]    Heart, strawberry wine and all the time we used to have  [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]  EmptyMar 3 Sep 2024 - 13:49

Lisbeth tourna la tête pour ne plus fixer la doctoresse, voulant cacher maladroitement sa réaction. Car tous ces petits mots gentils rentraient comme dans du beurre dans son cœur si sec et triste habituellement. Elle paya avec quelques pièces qui traînaient dans sa poche de jeans et comme convenu, les deux s'installèrent à deux endroits du bus différents. Et ne se parlèrent pas. Lisbeth allant jusqu'à ne pas avoir de contact visuel avec elle. Les arrêts se succédaient avec une lenteur consommée. Et conformément au plan énoncé quelques minutes plus, Katheleen descendit avant Liz. Et la petite punk la rejoignit quelques instants après sous l'abri bus.

_ "Y'a plus d'caméra ici. On peut avancer à deux tranquil'" Lâcha la brune sans préambule.

_ "J'connais quelques révolutionnaires comme tu dis, ils sont sympas avec moi, parfois. La fille avec le masque de renarde surtout."

Elles marchèrent le long d'usines désaffectées. Énormes carcasses métalliques aux vitres cassées où seuls les pigeons avaient élu domicile. Corrodée à l'extrême, ces anciens fleurons de la technologique d'un autre temps étaient maintenant supplantées par les gratte-ciel du centre de Gotham. Les seuls passants rencontrés furent des sans-abris qui traînaient avec difficultés des kadis remplis de vide. De quoi leurs assurer un peu de chaleur autour d'un feu ou quelques nourritures dégotées çà et là.

Sans crier gare, la Petite Souris indiqua du menton une grille métallique recouverte d'une bâche en plastique fermée par une chaîne et un cadenas. La chaîne était trop grande pour garder la porte bien fermée et une personne d'un petit gabarit, comme Liz pouvait s'y faufiler. Ce qu'elle fit sans soucis. Ses yeux bleus glace scrutèrent la doctoresse quand elle passa la grille. Cela sembla lui convenir, car elle continua d'avancer dans une sorte de grande cours bordée de bâtiments à l'abandon. La chose la plus curieuse était que cette friche industrielle était couverte d'un parterre de fleurs à la teinte rouge sang. Autant de végétation semblait incongrue dans cet endroit livré aux quatre vents. Liz perçut dans le regard l'interrogation silencieuse de son amie.

_ "Le site est pollué par des métaux lourds. Ces connards ont jamais payé pour dépolluer. Alors j'ai planté des tas d'plantes qui vont tout nettoyer. Mais ça prend un max de temps... C'était mon cadeau d'anniversaire pour ma mère adoptive. Elle est docteure aussi... Mais des plantes, pas des hommes..." Expliqua-t-elle sans qu'on ne lui ait demandé.

La balade se poursuivit à l'intérieur d'un bâtiment. Un large couloir, une annexe administrative, au carrelage en damier, sale et fissuré par endroit. Il traînait çà et là des armoires, des bureaux et des sièges, tous très anciens et abîmés par les intempéries. Au détour d'un coude, une double porte battante leur barra le passage. Les lourdes portes étaient fermées par une chaîne et cadenas récents.

_ "On y est." Fit la jeune femme en se penchant pour saisir le code du cadenas. Après quelques secondes, un bruit métallique indiqua que la chaîne glissait sur le sol.

_ "J'ai encore une sécurité, faut rester près d'moi c'oup-ci" Demanda-t-elle.

La salle dans laquelle les deux femmes pénétrèrent était vaste et haute de plafond. Toutes les fenêtres avaient peint pour que personne ne puisse regarder les activités de Liz. Mais il y faisait très sombre. Seules quelques silhouettes de meuble pouvait se deviner dans le fond de la pièce. Puis sans crier garde, un bruit sifflant d'une pompe hydraulique qui se met en marche, suivie du bruit d'un moteur électrique qui monte en régime et enfin à une dizaine de mettre du couple, un yeux rouge mécanique s'alluma à un mètre cinquante du sol. Puis des bruits de pas massif qui s'avancent.

Promeneur:

_ "Promeneur... Protocole "A.M.I.E" " Fit Liz d'une voix forte en direction du robot.

Après quelques secondes, le robot se détourna lourdement de Liz et de son invitée, avant de ce rasoir sagement dans un coin de la pièce.

_ "C'est Promeneur... Un robot que j'ai créé pour défendre mon atelier. Il tire des cannettes de soda sur les intrus... Bon... Avec un canon électromagnétique, donc c'est un peu dangereux parfois." Expliqua-t-elle en allumant la lumière.

_ "Tu crains plus rien... T'es une amie à présent pour lui. "

La lumière crue des néons se déversèrent dans la vaste salle. On pouvait y voir un coin cuisine, avec une plaque de cuisson, un micro-onde et un frigo. Ainsi qu'une table bancale et 3 chaises dépareillaient, mais solides. Une partie était dédiée au couchage, avec plusieurs matelas installés les uns sur les autres et posé à la va-vite au-dessus une grosse couette. Le reste de la pièce était utilisée par un gros établi, sur lequel était posé divers outils de précision, et des armoires débordantes de pièces électroniques.

Mais ce qui attirait l'attention était une grosse bâche au centre de la pièce. Elle couvrait une chose dont la forme était oblongue longue de 3 mètres et haute d'un mètre quatre-vingts en son centre, pour une largueur d'un mètre cinquante. Liz tapota fièrement la bâche avec un petit sourire et ajouta :

_ "C'est mon bébé, j'ai bossé comme une dingue pour la mettre au point. À l'époque, je cherchais ma mère, alors je voulais un truc qui puisse me faciliter la tâche..."
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MessageSujet: Re: Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]    Heart, strawberry wine and all the time we used to have  [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]  EmptyLun 7 Oct 2024 - 13:49




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La jeune femme aux yeux bleus entra, du côté opposé à celui de la petite mutante, regardant ailleurs comme si elles ne se connaissaient pas. Elle s’assit tout au fond du bus, sortit un livre et tenta de lire, ouvrage sur les genoux, calme et concentrée comme une écolière studieuse, mais son esprit était ailleurs. Dans sa tête défilaient les noms des membres de l’ordre des médecins, celui qui détestait Strange pour l’avoir dépassé, prenant une place qu’il avait brigué, celui qui devait un poste au médecins sociopathe et lui rendrait le service rendu bien volontiers, celle qui avait envers elle de l’amertume, jugeant trop politique sa manière de soigner, celui qui, parrain d’Alan, serait peut-être vers elle, par son souvenir mieux disposé… Pour ou contre elles, aucune de ces analyses prévisionnelles ne lui semblaient basées sur de bonnes raisons, ni sur un avis juste et éclairé. Consciente que ces spéculations, bien sombres, n’étaient que les fruits de sa douleur et des trahisons passées, et qu’elle poussait tout au noir, elle ne pouvait cependant s’en détacher.

Une mère, son bébé dans les bras, s’assit à ses côtés. De toute sa tristesse, elle leur adressa un sourire. Le sien était un peu plus grand, mais ne lui manquait pas moins. Elle souffrait de ce que pour elle, le protéger ne pouvait plus signifier le garder en sécurité dans ses bras, mais avait du vouloir dire l’éloigner.

Descendue à l’arrêt que la petite mutante lui avait indiqué, elle tourna la tête de part et d’autre détaillant le décors qui s’offrait devant elle. Le long du chemin qui les menaient à leur mystérieuse destination. Ce spectacle était celui d’une interminable suite de fabriques en ruines et d’usines désaffectées. Les bâtiments étincelants qui avaient fait la richesse et l’éclat de la région en un autre temps se démantelaient inéluctablement, rongés par l’acidité des produits qu’ils avaient crachés dans l’atmosphère et qui retombaient sur leurs carcasses vides en pluie, effondrés par le poids inexorable des ans. Les flaques de produits chimiques sur lesquelles poussaient les fleurs que la jeune femme lui avait montrées témoignaient de tout l’échec des Hommes à réparer le mal qu’ils avaient causés. Les airs hagards et les allures sans espoir et ruinées des rares passants montraient bien assez le prix qu’en payait l’humanité. Ironique sans surprise, la médecin n’avait pas tout à fait l’impression que c’étaient les mêmes qui détruisaient et qui payaient l’addition.

Une beauté gothique et dévastée émanait de ces immenses carcasses de métal et de leur lente décomposition. Mais le beau n’est pas, loin s’en faut, toujours rassurant, et une angoisse terrible l’étreignit devant la pensée qui par ce chant du cygne lui était inspirée. On pouvait savoir, depuis bien avant leur effondrement qu’elles n’avaient été qu’un moyen de mettre en avant un propriétaire qui s’étaient tout accaparé, on pouvait avoir constaté que le fruit de ces ans de labeurs moins que dispersé avaient été pillé par ceux qui laissaient une carcasse vide ici en en emportant les germes et les fruits. On pouvait en dire du mal de ces usines, de tout ce qu’elles avaient brûlé dans leurs ventres noirs, de tous les polymères toxiques dont elles avaient saccagé la nature, du travail brisant qu’elles avaient imposées aux ouvriers. Mais elles étaient création d’Hommes. Il fut des êtres, nos semblables, qui avaient consacré des heures du trop court temps des Hommes sur Terre à bâtir ses échafaudages et à en faire vivre les entrailles. Leur délitement semblait de tous les effort nous renvoyer la cruelle futilité. Quel sens avaient les efforts de ceux qui avaient érigés ses murs lorsqu’on les voyait se réduire en poussière aujourd’hui ?

Elle-même avait consacré tout ce qu’il restait de son existence brisée à bâtir l’hôpital qu’elle dirigeait aujourd’hui. Depuis cet accomplissement passé, qui échec ou victoire, resterait ce qu’elle aurait fait de sa vie, elle n’avait fait que lutter jusqu’au bout de ses forces pour tant bien que mal le maintenir à flots. Tout cela pour que de même que ces usines abandonnées tous ses efforts deviennent un jour une ruine morte et que tout s’érode inéluctablement ? Elle ne pouvait qu’espérer que ce temps ne viendrait pas mais ne savait que craindre que tel destin soit inscrit en lettres immuable dans la nature ontologique de toute chose. Nul moyen non plus ne lui demeurait d’éviter de penser que l’avenir de la clinique était, bien contre son gré, de facto entré au nombre des enjeux de son combat contre Strange. Et qu’elle était tout sauf certaine de la pouvoir protéger.  

Des yeux elle détailla sans mot dire la planque de la petite hackeuse, cette cachette dissimulée dans les décombres, meublée pour vivre dans une sobriété si impersonnelle et secrète qu’elle en frôlait le dépouillement, en même temps qu’atelier de construction de machines d’armement ultrasophistiqué. Nul besoin d’être grand clerc pour y reconnaître la planque de ceux qui aiment l’ombre, et sont habitués à vivre dans la clandestinité. Plus que tout cette machine, dont elle devinait la prouesse technologique, mais ne pouvait s’empêcher de voir surtout l’aspect terrifiant, criait combien la jeune femme vivait dans l’idée d’une évidence de l’adversité et dans la crainte d’être attaquée. La médecin ne put s’empêcher de lire dans cette nécessité de la jeune femme de se cacher, fusse dans les plus inhospitaliers des endroits, le reflets de ses traumas.

Elle tut les interrogations qui auraient pu lui venir, sachant bien combien la fragilité du lien qui l’associait à sa jeune patiente tolèrerait mal l’indiscrétion, et se contenta de ce qui lui sembla être la seule vraiment indispensable de ces questions :

« Je suis touchée de votre confiance, vraiment. Mais il y a tout de même quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi me montrer cela ? »
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La petite souris débâcha la forme oblongue, située au centre de la pièce, en sautillant, tant elle était petite, dévoilant peu à peu une machine cachée en dessous. La première partie était composée d'un siège qui semblait confortable avec deux manettes au bout des accoudoirs, d'un bras articulé supportant un casque de réalité virtuelle. En face du siège plusieurs écrans et un vieux clavier. La seconde partie se composait d'une sorte de gros cylindre à moitié ouvert où était connecté en série une vingtaine de cartes électronique et plus encore de disques durs. Enfin, à l'arrière de la machine se composait de 2 grosses bobines de taille d'un homme marquées du sceau de la "Waynes tech" d'où provenait un doux ronronnement électrique.

_ "Bha, j'voulais qu't'est en tête toutes les options, tout s'qu'on peut faire quand on est ensemble. Ca pourra p'être te donner des idées qu'j'aurais pas eu avec s'qui nous attends ?"

Elle s'installa d'un bond sur le siège et pianota sur le clavier. Quelques instants après le bruit des bobines s'amplifia et des lignes de codes verdâtres s'affichèrent sur les écrans. Sans s'en préoccuper la petite russe leva le bras pour se saisir du casque VR et le fixa devant ses yeux. Elle attendit une dizaine de secondes forçant son corps à ne rien faire, une éternité pour une personne toujours en train de se mouvoir. Puis sans crier gare, elle reprit la parole.  

_ "Et puis, j'ai personne d'autre à qui l'montrer..."

Ses bras maigrelets se posèrent sur les accoudoirs et ses mains commencèrent à jouer sur les deux manettes simultanément. À l'écran, les lignes de codes verdâtres disparurent au profit d'une sorte de toile d'araignée blanche sur fond noir. La toile se composait d'innombrables points reliés entre eux par un ou plusieurs traits. C'était à un point tel que la fameuse toile ressemblait de loin à un gros nuage. Quand Liz tournait la tête, sur l'écran, le point de vue sur le "nuage" changeait lui aussi en temps réel. Puis la caméra fonça vers le centre de la toile et se stoppa devant un point en particulier, que rien ne différentier des autres pixels.

_ "Chaque point c'est un objet et les traits sont des liens informatiques entre les objets. Le gros nuage, c'est Gotham. Et les objets, c'est tout ce qui apporte de l'information à la machine, comme les capteurs, les caméras, les antennes-relais, les portables, enfin tout ça. J'regroupe tout ça ici et alors j'ai assez d'éléments pour retracer l'activité des personnes."

Le point sur l'écran s'agrandit encore et on pouvait voir un homme sortir de chez lui, visiblement filmé par un téléphone portable. L'homme était grand, large d'épaules et chauve. Il portait un costume 3 pièces, sombre avec de petites lunettes rondes posées sur le nez. Puis jouant avec une molette, on vit Strange entrer dans une limousine, mais via non plus un téléphone portable, mais une caméra de sécurité. Pendant une dizaine de secondes, plusieurs caméras suivirent l'avancée de la limousine jusqu'au grand hall de la mairie.

_ "Mon algorythme peut cibler une personne et l'suivre... Là, c'est Strange ce matin. À la base, j'voulais r'trouver ma mère avec ça... Mais ça à pas été suffisant..."

La petite hackeuse retira son casque de réalité virtuel de ses yeux, ce qui figea l'image sur l'écran.

_ "Si un médecin fricote avec Strange, j'le serais. Surtout'qu'j'enregistre toutes les données." Dit-elle fièrement.

_ "Un soir Batman est venu et m'a demandé de plus l'utiliser... Et m'a promis qu'il retrouverait ma mère, alors j'ai arrêté de m'en servir. Mais ça fait deux ans et j'l'ai jamais revu. Alors j'l'utilise à nouveau."

Elle descendit de la machine et se planta devant la doctoresse.

_ "Avec ça, on a plus de chance d'éviter les coups tordus de Strange ? non ?"
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MessageSujet: Re: Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]    Heart, strawberry wine and all the time we used to have  [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]  Empty

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Heart, strawberry wine and all the time we used to have [ Lisbeth Zalachenko, Katheleen Grandt ]

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