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 Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]

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MessageSujet: Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]    Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]  EmptyDim 23 Juin 2024 - 20:52




  • Type de RP : flashback
  • Date du RP : 15/11/2019  
  • Participants: Bianca Neve (Kaspar der Jaeger), Aliénor Snake Greenblood (Tigre (comme anarchiste), Cobra (comme hackeuse) )
  • Trigger warning: à compléter
  • Résumé: Rencontre virtuelle de deux informaticiennes dans les bases de données de la police où ni l'une ni l'autre n'est supposée avoir le droit d'accéder.




Ceux qui croient assez en l'avenir pour se battre pour leurs valeurs sont fêlés.
Et tant qu'y aura d'la haine dans mes seringues, je ne chanterai que pour ces dingues !



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Dernière édition par Aliénor Snake Greenblood le Dim 23 Juin 2024 - 21:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]    Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]  EmptyDim 23 Juin 2024 - 20:53



Gatsby était malade, malade d’inquiétude.

Personne n’avait eu de nouvelles de Marianne depuis six jours. Certes, l’on était sur un îlot anarchiste, pas à l’armée ou à l’usine. Personne ne vous demandait de pointer à heures fixes. On venait quand on pouvait, quand on voulait, chacun à la mesure de ses moyens, de ses besoins, de l’évitement également de la surveillance acérées d’un système qui savait fort habilement se montrer oppressant. On était libres, et c’était même pour cela que l’on se battait.

Mais cela n’avait rien à voir. Marianne n’était pas malade ou occupée, ni retenue par sa mère étouffante qui ignorait tout de l’activité militante de sa fille, et ne l’aurais sans doute pas approuvée. Elle s’était évaporée.

Gatsby l’avait attendue du côté des docks de Coventry, dans le hangar qui leur servait de lieu de rencontre et d’échange de documents. La plupart des squatters qui occupaient le lieu désaffectés étaient trop plongés dans leurs propres paradis artificiels pour se soucier vraiment des messages de révoltes qui se tramaient ici à l’ombre, et la plupart d’entre eux étaient plus ou moins des alliés bien prêt à accueillir les jeunes gens qui murmuraient des paroles enflammés contre le capitalisme dans le lieu jonchés de seringues et de canettes de bière vide, depuis que leur précédent local, qui avait été pris d’assaut et occupé par des skinheads néonazis pendant les évènements du Gant n’était plus aussi sûr qu’avant, et qu’ils avaient naturellement été expulsés du campement du tribunal où pendant cette période troublée les anarchistes s’étaient regroupés.  

Des heures il avait attendu dans le froid de novembre et les odeurs désagréables d’urine et des relents chimiques ou alcoolisés de toute la palettes d’écrans que les âmes échouées des junkies essayaient de placer entre leur esprit et la réalité. Lorsque l’aube avait fini par pointer sur les os transits de celui qui pensait retrouver son amie en milieu d’après-midi, il était devenu évident qu’elle ne viendrait pas. Ponctuelle et investie qu’elle se montrait toujours, c’était bien la première fois qu’elle lui faisait faux bond et il avait immédiatement senti au fond de lui poindre une inquiétude d’une violence inexpliquée. A aucun des messages qu’il avait pu lui transmettre par les canaux cachés de communication une réponse ne s’était manifestée. Celle qui d’ordinaire répondait toujours dans l’heure ne laissait plus derrière elle qu’un silence de mort. Ses craintes enflaient comme une bulle au bord de l’explosion. Les tracts aussi manquaient à l’appel, ceux qui dénonçaient les manigances de l’industrie immobilière qui prenaient d’assauts les quartiers ruinés par le Gant pour installer luxueuses demeures de riches et chasser ceux des habitants de ces quartiers modestes qui avaient survécus aux attaques de Hurt et se voyaient maintenant sans autre forme de procès exclus sournoisement des lieux où ils avaient vécu toute leur vie. La gentrification dans toute son horrible splendeur.

En cet instant pourtant les tracts importaient peu, relégués au fond de l’oubli par les craintes qui le rongeaient pour celle qui devait les lui transmettre. Celui qui répondait à des slogans clamant n’avoir « ni maîtres ni dieux » aurait bien prié tous les saints du paradis que la jeune femme soit à l’abri, mais il avait fini par un peu trainer du côté de son quartier de résidence, lui qui l’avait toujours évité dans un souci de discrétion pour lequel l’adolescente avait avec férocité insisté. Ni à son école ni dans les rues approchant son logement on ne l’avait vu. L’idée du pire s’était en lui doucement, violement insinuée.

Lui était arrivé malheur ? Quelqu’un l’avait-il fait disparaître à cause de ses idées ? Il ne pouvait en supporter l’idée. C’était lui qui avait fait découvrir leurs idées à cette amie d’ami, rencontrée par hasard dans une soirée où par une connaissance commune ils avaient été tous deux invités. C’était lui qui lui envoyait le texte des tracts qu’elle mettait en page, lui qui récupérait les papiers que par des moyens connus d’elle seule elle parvenait à faire imprimer. Elle était un rouage indispensable de la diffusion de leurs idées, mais plus encore, avant tout une amie sur laquelle on pouvait compter.

Il n’était pas question de s’ouvrir de ses inquiétudes à la police, mais l’énergie des camarades à défendre les leurs s’était alors déployée. On avait retourné tout ce que l’on connaissait de la ville, on avait récolté tout ce que l’on pouvait savoir de l’activité des agents de l’ennemi, entendre les fa, principalement, on avait surveillé l’activité de ceux que dans les tracts en question l’on avait attaqué. Mais nulle trace de la toute jeune femme ne s’était laissée trouver.  


C’était ainsi que l’affaire de cette disparition était arrivée jusqu’aux oreilles de Tigre et à sa détermination d’aider ces gens qu’elle ne connaissait dans le fond pas vraiment mais qui partageaient les mêmes idées. Marianne Winston elle ne l’avait jamais rencontrée, mais l’on s’entraide entre camarades et elle n’avait pas hésité. Elle avait remonté l’enquête à sa manière, explorant les tréfonds des ruelles de la ville et de l’internet, jusqu’à ce qu’émerge en son esprit une piste que personne n’avait explorée. Et si la responsabilité de cette disparition venait directement de la police ? Dans ses longues filatures autour de ce qu’on lui avait révélé être l’habitation de l’adolescente, elle avait remarqué cet homme solitaire qui fumait dans un angle de rue en se croyant discret, cet homme qui s’était aventuré auparavant dans le hangar qui avait été leur cachette, l’auscultant, le fouillant avec une intensité suspecte. Il n’avait pas d’uniforme, mais tout en lui sentait le flic, lui criait son intuition. Elle avait eu raison, on le lui avait confirmé. Certes, malgré l’année entière, et même d’avantage, qui depuis son arrivée dans cette maudite ville américaine s’était écoulée, elle ne connaissait ici pour ainsi dire personne, renfermée qu’elle pouvait se montrer, mais quand on cherche bien, l’on fini par trouver. De fait, il lui avait suffi de suivre en toute discrétion cet homme jusqu’au commissariat.

Lorsqu’elle avait lancé au grand jour sa théorie, autour d’elle s’étaient vu levés des sourcils. Certes, dans l’imaginaire collectif des militants, la figure de l’uniforme, particulièrement policier n’évoquait guère un ami, et ceux qui avaient un peu de notions d’histoire se souvenaient de la violence de ce qu’avait été le maccartisme envers les camarades rouges, et le GCPD entre individus sans foi ni loi et corruption n’avait en aucun cas bonne image mais l’idée de ce que les forces de l’ordre aient pu organiser la disparition d’un des leurs qui gênerait vaguement comme le faisait leur amie des intérêt puissants n’avait pas su totalement convaincre. Elle s’était aperçue que si des rancœurs d’évènements datant de quelques années continuaient à couver, la police de Gotham City, à l’exception d’une assez grosse poignée d’individus particuliers avait moins une image de bruit des bottes que d’incompétence crasse. Moins que le rejet de ce qui pouvait ressembler à une théorie du complot par un certain nombre d’aspects, il fallait bien l’admettre, mais n’était au regard de l’histoire pas toujours si absurde que ça, elle y tenait, elle avait compris que ce qui suscitait l’incrédulité était surtout la pensée que la police de Gotham était tellement incompétente qu’elle n’aurait jamais été capable de mettre en place un plan si compliqué.

Peut être, mais chat échaudé craint l’eau froide et Tigre n’avait pas renoncé, si ce n’est à prétendre que son hypothèse était la plus valable, tout du moins à vouloir l’explorer. De sombres souvenirs résonnaient en elle quelques soient ses efforts pour les chasser. Elle avait peut-être tort, mais si elle avait raison, la seule éventualité de l’impunité des coupables lui était insupportable. Elle se décida à prendre les choses en main, à surmonter l’épais et trouble magma de peurs, de haines et de cauchemars, qui n’étaient pas tous juste intrinsèquement liés à la seule théorie de ses idées militantes et s’installa devant son ordinateur.


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MessageSujet: Re: Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]    Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]  EmptyMer 26 Juin 2024 - 18:35

Il n'y a que peu de choses qui apportent un réel plaisir à Bianca depuis son diagnostique. Apprendre sa demi-immortalité demeure des années plus tard un poids invisible sur ses épaules, lequel a encore augmenté lorsqu'après son enlèvement et libération, ses pouvoirs se sont éveillés à grands cris, tournant le hacking qu'elle avait élevé au rang d'art à une action horriblement triviale. Même maintenant, elle a plus tendance à "plonger" au lieu d'utiliser le bon vieux codage à l'ancienne juste pour la facilité que ça lui donne. Cela dit... Aujourd'hui, alors qu'elle se prépare à le faire, c'est pour une bien meilleure raison qu'à l'accoutumée.

****Bon sang... c'est moi ou depuis le remplacement du signore Gordon, la sécurité du commissariat est encore moins assurée qu'avant ?****

Alors qu'elle s'affale sur son lit, prenant la position la plus confortable possible, Bianca a presque envie de hurler : Après toutes les fois où elle a piratés ses idiots pour exposer toutes leurs failles, elle pensait qu'ils auraient enfin pris les devants pour corriger ces stupides problèmes ! Mais noooon, bien sur que non ! C'est au dessus de leurs forces ou peut être de leurs moyens ! Elle ne peut pas s'empêcher pour le coup de se demander combien de téra de données Black Mask ou même n'importe quels petits gangs du coin ont pu se mettre sous la dent depuis des années à cause du colossal degré d'incompétence de l'idiot supposé assurer la sécurité informatique non seulement du commissariat, mais aussi de réseau de cette fichue ville !

****C'est à croire qu'ils le font exprès...****

Donc oui, pour le coup, son humeur est assez... explosive... Raison pour laquelle elle juge qu'il est grand temps qu'elle agisse de manière plus directe. Avec ses pouvoirs, trouver et détruire les backdoors laissées par les hackers devrait être un jeu d'enfant. De même que remonter à leur source et détruire quelques milliers de dollars de matériel. Après tout, Pourquoi elle devrait avoir peur ? Personne ne peut la voir quand elle fait ça ! Cette idée en tête, elle ferme les yeux, notant vaguement le désordre qui marque sa chambre et permet à son esprit de se déconnecter, plongeant vers la source de puissance quelque part à sa droite... rouvrant les yeux dans un endroit familier. Comme toujours, ce carrefour en routier avec un ciel nocturne. Oh bien sur, en regardant de plus près, les magnifiques étoiles scintillantes au dessus d'elle sont en fait des codes binaires, mais même ainsi, ce carrefour semblant perdu en pleine forêt lui paraît toujours aussi féérique, la mettant presque directement de meilleure humeur. Mais rapidement, elle se souvient de pourquoi elle est là et elle soupire, se dirigeant vers le mur de flammes bleues à l'Est, se retrouvant ensuite directement devant la réplique de sa maison. Comme pour répondre à son humeur, Mirror Gotham semble baignée d'une lueur menaçante, de gros nuages noirs semblant enfler rapidement au dessus d'elle. Une simple pensé la téléporte devant la réplique du commissariat central... Et si elle était dans un animé et surtout, dans son vrai corps, elle serait surement en train de tiquer en voyant la mare de bitume dégoulinant le long des murs, montrant clairement qu'un autre pirate a eue la même idée qu'elle. et sa mauvaise humeur revient au galop, correspondant à une rapide accumulation de nuages au dessus d'elle et à un coup de tonnerre violent alors que sa main spectrale fuse brutalement en direction du fluide noir, détruisant la connexion. Ou du moins, c'est ce qui se serait produit si elle n'avait pas eu un rapide flash de la recherche faite par l'autre hacker.

****Qu'est ce que...****

Habituellement, les hackers attaquant le commissariat cherchent divers renseignements allant des filatures aux infiltrations en passant par les potentiels transferts de prisonniers de la garde à vue à Blackgate. Il y a aussi diverses tentative de découvrir de potentielles "balances" ou encore de plaintes adressées envers un caïd ou l'autre de la ville. Mais là, la recherche a l'air plus... ciblée. Alors que sa main s'enfonce dans le bitume huileux, Bianca ne peut pas s'empêcher de se demander quoi faire. Son premier réflexe est d'achever son mouvement et détruire la connexion. Mais sa curiosité commence à chauffer légèrement. Cette recherche est trop... précise. Trop directe, semblant ne viser qu'une personne et une date en particulier. Ordinairement, Les caïds se moquent complètement de ce genre de détails. Une seule personne ? A moins que la dite personne ait vraiment accès à des renseignements plus que compromettants, personne n'y mettrait ce genre d'efforts. De plus, les gangs savent généralement où et quand leurs associés sont capturés et ne prendraient que rarement le risque de pirater le commissariat central pour ça de peur se faire détecter en pleine action, même avec une cybersécurité plus proche d'un gruyère avarié et dévoré par les vers que d'un mur.

****Intéressant...****

Peut être qu'elle devrait... et puis, pour faire passer sa frustration... Après tout, personne ne peut la voir, ni la suivre quand elle fait. En fonction de qui elle va trouver, se faire passer pour un fantôme pourrait être amusant ? Mais quelque chose lui dit que sa journée va vite devenir plus intéressante... Si bien qu'elle inspire profondément avant de se projeter dans le bitume, grimaçant en sentant l'horrible impression de poisse l'envahir alors qu'elle remonte facilement le signal jusqu'à...

****Oh... Je m'attendai pas vraiment à ça...****

Les Narrows ? En effet, elle s'attendait à tout, sauf à ça. D'un autre côté, depuis les agissements du Gant... Beaucoup de gens sont allés se réfugier ou ont été envoyés dans cet endroit pour diverses raisons, certaines... beaucoup moins agréables et/ou honorables que d'autres. C'était quoi le mot déjà ? Gentri... quelque chose. En tous cas, beaucoup de gens qui avant avaient les moyens de vivre dans des quartiers plus beaux se sont désormais retrouvés dans cet enfer pour diverses raisons. Est ce qu'un hacker tenterait de se venger ? Ou est ce que c'est autre chose ? Alors qu'elle entre dans le bâtiment qui vient de se métamorphoser devant elle et qu'elle se retrouve dans une nouvelle croisée différente de la sienne, elle se surprend à sourire. Grâce à ses pouvoirs, prendre le contrôle du pc qu'elle occupe est un jeu d'enfant, mais elle ne le fait pas. En tous cas, pas entièrement. Elle se contente de parasiter les hauts-parleurs tout en projetant une image qui vient juste de lui passer pas la tête. Après tout, c'est fou à quel point il est facile de trouver des images clichés de Jäger Hessien de nos jours Et en même temps, elle murmure doucement, en essayant d'imiter un accent germanique et en utilisant la voix parasite d'un haut parleur mal branché afin de déguiser la sienne :

"Oh... Un autre Jäger ? Intéressant... Vous avez de la chance que ce soit moi et pas la proie qui vous ai remarqué..."
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MessageSujet: Re: Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]    Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]  EmptyMer 3 Juil 2024 - 22:37



Aliénor se saisit de la bouilloire à café qui chauffait, périlleusement branché sur la multiprise du petit logement, et en but à même le bec verseur une longue gorgée. La boisson, amère, infecte et lavasse lui brûla la gorge sans l’empêcher de vider le fond d’énergie qu’elle contenait d’un trait. Sur son clavier, elle cliqua, lançant l’étape suivante de la manipulation. Devant elle, s’affichait sur son écran l’ombre sournoise et menaçante du logo du GCPD. Elle sentit son pouls s’accélérer, sa main trembler.

Avec une habileté anxieuse, presque maniaque, elle avait construit et mis en place la protection la plus avancée qu’elle savait tisser dans le temps restreint qui lui était attribué, mais ce n’était pas la difficulté technique du hack ni même se mesurer aux capacités de l’ingénieur cybersécurité de l’administration qui la terrifiait. Disparu de son écran derrière le code en train de tourner, le logo bleu marine continuait devant ses yeux à la hanter, l’emplissant de souvenirs cauchemardesques et de craintes jusqu’à lui donner l’envie de dégueuler. Pour empêcher la terreur de la clouer au sol et les larmes de couler, l’anarchiste libéra sa colère comme un fauve déchaîner, la laissant prendre possession de son cœur et son sang. Elle reprit son travail à coup de claviers violents, serrant les dents, se mordant la lèvre jusqu’au sang.

Sur la chaise de bois pourri et dur, contrastant si violemment avec l’allure flambant neuve et technologiquement perfectionnée de l’écran de la machine de compétition, elle s’étira, féroce et sauvage comme le félin aux crocs acérés qui rugissait sur le masque remisé dans le fond de la pièce et le tatouage de son bras, avant de se remettre au travail. Le regard bleu glace fixa de nouveau le code de l’écran, brûlant de fureur. Elle se sentait comme un bâton de dynamite, prête à exploser, et mue d’une haine qui pourrait cramer ce monde du sol au plafond. Si elle avait écouté la tornade de rage qui hurlait ses cris dans son esprit, elle se serait laissé aller à détruire, ruiner et déchiqueter jusqu’au dernier les pixels policiers, détruire de fond en combles le système informatique des kidnappeurs et tortionnaires de sa camarade. Mais jusqu’aux doigts qui en gestes nerveux, grattaient le plastique noir de sa souris savaient qu’il valait bien mieux se contrôler, se cacher dans l’ombre comme le serpent qui lui savait en hacking de pseudonyme, attendre, traquer sa proie, se faufiler discrètement dans ses failles, se tapir, patiente et invisible dans les recoins jusqu’à bondir et mordre au bon moment.

Lentement, elle se sentait revenir à la raison, devenir aussi fourbe, rusée, implacable et froide. Rien de la haine et la violence ne s’était calmé, mais désormais la tornade et le braisier s’était transformé et un éclat d’iceberg dur, coupant, glacé. Libérée de la crainte de se laisser emporter par l’incontrôlé tourment de la brûlure déchaînée de ses sentiments, elle se sentait devenir forte et terrible en cet instant dans un portrait qui la terrifiait parfois presque autant qu’il ne la rendait fière, sans jamais toutefois s’en inquiéter autant que de l’ombre du premier.

Son souffle sec de glace, anormalement régulier était presque rendu rauque par la hargne et la concentration tandis qu’elle tapait, calme et frénétique, sur son clavier. Si les tous premiers mouvements lui avaient paru bien plus faciles que prévu, elle fut rapidement étonnée de croiser un peu plus de difficulté. Le concepteur du système était coriace. Cela ne l’empêcha de s’accrocher, mais après moultes essais et efforts sur son travail, elle dû bien s’avouer bloquée. Elle jura, menaçant son clavier qui ne répondit pas de quelques agressives insanités. Elle reprit papier et stylo, griffonna sur un coin de son bureau, tâcha de comprendre, et n’en tira que des boulettes de papier sales et raturées qu’elle jeta à ses pieds. Ce fut presque par hasard, en bidouillant un détail sans grand-chose à voir, qu’elle tomba comme si par spiritisme elle l’avait invoqué sur ce qui ressemblait littéralement à une porte d’entrée.

Il lui fallut plusieurs minutes pour y croire, mais elle venait visiblement de trouver le jackpot de l’accès illimité. D’un chemin pavé d’embûches toujours plus compliquées, elle était passée à un accès d’une facilité si déconcertante qu’elle s’en demanda si elle était tombée dans un piège ou en train de le rêver. Aussi méfiante qu’étonnée, elle reprit feuille et crayon pour analyser l’étrange nouveauté qui se déroulait sous son nez. Au cours de son apprentissage des arts informatiques, l’irlandaise s’était plusieurs fois fait réflexion que les camarades hackers qu’elle avait eu l’occasion de voir travailler, avaient une certaine habitude de se répartir en deux sortes de personnalité.

Dans la première catégorie, les génies de la bidouille, prodiges de l’improvisation, as de l’intuition, experts en adaptation, ceux pour lesquels le codage était une seconde langue maternelle avec laquelle ils dansaient, dans laquelle ils naviguaient. Du second côté, les experts de l’organisation, as de l’architecture de système, prodiges de la déduction, génies de la théorie, ceux qui pensaient leur code comme une construction rationnelle et planifiée, une équation logique à dessiner. Aux échecs, les premiers auraient flairé l’adversaire, lu ses yeux et testé les tactiques promptes à le déstabiliser, les seconds auraient sur les murs de leur esprit dessiné le double immatériel du tableau pour y calculer l’arbre des possibilités, difficile en revanche de dire qui aurait gagné… Etudiante ingénieure formée à la théorie théorique de l’informatique, entrée dans le monde merveilleux du hacking par le biais des mathématiques, rigoureuse jusqu’à l’extrême, logique jusqu’à l’obsession, carrée jusqu’à l’abstraction, et portée sur la préfabrication de l’architecture des codes compliqués avec un crayon et un papier, Aliénor appartenait résolument à la seconde catégorie.

Combien de temps passa-t-elle sur ses calculs et ses projections, Aliénor ne l’aurais pas su dire, fascinée qu’elle était. Mais lorsqu’elle eut fini de noircir les pages d’écriture et de schémas compliqués, elle esquissa un sourire que pour une fois ni hargne ni la colère ne guidait. Elle était juste victorieuse, presque un instant heureuse… Enfin, se dire victorieuse sur une simple hypothèse était sans doute un peu prématuré, restait à la tester. Totalement absorbée, la jeune femme sur son clavier recommença à taper, et lorsque le script se déroula, se fut cette fois la hâte et la curiosité qui firent à son cerveau monter l’adrénaline.

Lorsque la réponse apparut devant elle, la hackeuse manqua de peu de lâcher un véritable cri de joie. Devant elle apparaissaient, construites sur le même modèle quatre nouvelles entrées. L’accès au système qu’elle venait d’atteindre était plus étendu que tout ce qu’elle avait pu imaginer, mais surtout son hypothèse était validée ! Elle avait compris comment les backdoors qu’elle avait, par le plus grand des hasard, trouvées avaient été construites, et c’était magnifique. Elle observait l’écran avec la fascination d’un enfant devant l’aquarium des poissons tropicaux, avec la passion du maître luthier pour un violon Stradivari, ou d’un docteur en mathématiques pour la démonstration de la conjecture Thurston de Perelman.

A ce stade, l’hypothèse qu’il puisse s’agir d’étourderies involontaires s’excluait d’elle-même faceà la beauté insolente de cette harmonie. Quelqu’un avait réussi à pirater le système informatique du GCPD et à y installer des portes d’entrée d’une superbe subtilité au nez à la barbe des policiers. C’était du génie.

Elle se sentait transpercée de l’enthousiasme de ses passions qui enflamment et font vivre. Il en était quelques-uns ainsi des sujets et des domaines qui lui donnaient la force et le courage d’affronter la vie, et mieux encore des raisons de le faire. Depuis combien de temps n’avait-elle pas ressenti cet élan vers ceux-ci ? Depuis qu’elle était arrivée à Gotham, depuis qu’elle avait été agressée, de quelles sortes de moments similaires pouvait-elle se rappeler ? Lorsqu’elle avait discuté avec la jeune anarchiste blonde avec laquelle elle était partie en mission, s’étant mutuellement sauvées et qu’elle avait recommencé pour la première fois depuis des mois, elle qui vivait dans le silence, la peur et la claustration, à parler d’idées anarchistes et de leur commun combat, elle avait revu dans son cœur brûler un peu cette flamme qu’elle avait cru perdue. Avoir sauvé des miliciens la petite punk aux cheveux noirs qui lui ressemblait tant à l’aube des évènements du Gant avait réveillé une étincelle combattive, et une certaine fierté. Lorsqu’elle avait trouvé le courage se décider à recommencer à vivre, c’est-à-dire de franchir l’entrée du camp anarchiste son cœur emmuré dans une gangue de pierre avait un peu recommencé à battre lentement, mais si douloureusement. Le minutieux travail de physicien et d’artificier que pour libérer les camarades prisonniers de Caligula elle avait préparé s’était montré la conjonction de son engagement militant et d’un défit intellectuel plutôt stimulant que l’horreur et la crainte pour les camarades enfermés avait pourtant péniblement miné. Quelques étincelles ainsi de ses passions ressortaient de temps en temps, vestiges d’une vie passée qui avait connu plus que son lot de malheurs mais qu’elle désespérait de retrouver. Une courte poignée de secondes, elle ferma les yeux pour savourer de nouveau ce bonheur un instant, avant de les rouvrir, impatiente et déterminée.  

Certaine de n’avoir pas encore tout trouvé, la jeune ingénieure, eut quasiment envie de tout lâcher pour explorer le trésor de hacking et l’énigme informatique qu’elle avait sous les yeux. La passion, l’esprit scientifique et la curiosité de savant se réveillaient en elle. Elle voulait savoir, décortiquer, comprendre comment ce hackeur était parvenu pour la première fois à entrer, à construire ses failles, à les implanter… Mais au milieu de cet enthousiasme nouvellement acquis, l’image de la jeune disparue s’imposa à son esprit et sa concentration revint en même temps que sa haine. Elle ne pouvait pas l’abandonner. En colère autant que dépitée, elle repoussa son papier.

Qui que soit le génie qui avait construit cette intrusion de génie, elle l’en remerciait. Il venait de lui être très utile. Maintenant qu’elle avait accès à la base de données, elle y tapa quelques mots clés, le nom de la camarade disparue, la date à laquelle ils l’avaient perdue de vue, son lieu de résidence, le nom du quartier, les informations que Gatsby lui avait communiquées.

Une nouvelle fois tourna le script destiné à faire jaillir la véracité, des pistes et hypothèses. Mais le résultat fut bien décevant et une fois le premier round de son exploration finie, ce ne fut pas un cri de joie qui franchit ses lèvres, mais bien un sombre murmure à demi fait d’inquiétude et pour l’autre moitié de dépit. Dans les documents qu’elle avait retrouvés, une déclaration de disparition inquiétante réalisée par la mère de leur amie, une perquisition au domicile de celle-ci, des explorations du hangar où les camarades et les junkies avaient l’habitude de se retrouver, celles-là même qui avaient créées bien des mécontents des deux côtés... rien en tout cas qui soit un aveu flagrant de leur culpabilité ou un moyen efficace de la retrouver.

La première chose que confirmaient ses documents, c’était que l’adolescente avait bel et bien disparu, pas seulement quitté leurs rangs ou été confinée loin de leurs activités par ses parents. A ce stade, c’était tout sauf surprenant, mais pour autant pas moins inquiétant. Ensuite, si l’étudiante scientifique voulait suivre les principes de ce bon vieil Ockham, elle devait bien avouer que la fâcheuse tendance à tourner autour des lieux du crime des policiers pouvait s’expliquer par leur enquête avec une économie d’hypothèse qui comparée à celle d’une disparition orchestrée par les forces de l’ordre aurait ravi le minimalisme du logicien scolastique. Néanmoins, le rasoir, pour utile qu’il soit indubitablement n’était pas une preuve, juste une méthode rationnelle pour savoir comment investiguer en maximisant les probabilités de ne pas s’égarer dans des dédales inutilement compliqués. Et l’anarchiste était loin d’être totalement persuadée de l’innocence des policiers. Dans le fond, quoi de plus logique que les preuves d’une telle action qui sentait bon la police politique et l’illégalité ne figure pas en accès direct sans être à minima un peu cachée ou cryptée. En tous les cas, qu’ils soient innocents ou coupables, il lui fallait reprendre l’enquête rigoureusement et entièrement.

Elle pouvait élargir le champ de recherches sur la base de données à tout ce qui concernait les mouvements politiques. Remonter aux dossiers internes des policiers chargés de l’enquête, histoire de savoir à qui elle avait affaire était aussi une possibilité. Puisqu’elle avait désormais accès au VICAP et autres logiciels de recoupement de données qu’elle savait exploités par les policiers, elle allait également l’utiliser.

Au moment d’orienter le curseur de la souris vers la première opération, encore incertaine de la piste par laquelle elle allait commencer, l’écran se figea, comme hanté par une puissance occulte et maléfique, mais l’informaticienne était bien trop rationnelle et bien assez expérimentée pour ne pas savoir de manière plus réaliste ce qu’il était en train de lui arriver. Et à tout prendre, le fantôme ou le démon, elle aurait peut-être préféré. Elle venait de se faire elle-même pirater.

Figée de terreur, incapable de bouger, Aliénor regardait l’image fixement, les mains crispées au-dessus de l’ordinateur qu’elle avait lâché comme s’il pouvait la brûler. Comme si elle avait été projetée par la fenêtre, volant tout en s’approchant de plus en plus vite du sol son esprit perdait pied, imaginant toutes les pires possibilités qui pouvaient traverser son esprit. Tout en haut de la liste trônait l’insupportable idée d’entendre à tout instant une sirène de police débarquer.  

Elle mit plusieurs secondes à reprendre le contrôle de son cerveau et à reconnecter sa raison de nouveau. Plusieurs longues secondes la panique n’avait laissé dans son esprit qu’un long flash blanc débranché de la réalité. Sa toute première idée fut de manuellement tout débrancher, et prendre la fuite en courant tant qu’il en était encore temps avant d’être réellement en danger.

Alors qu’elle s’apprêtait à effectivement se lever et décamper, la foule de détails perturbants qui l’entourait vint brutalement frapper son esprit, comme une bouffée d’oxygène à qui est passé juste à côté de se noyer. Elle n’avait jusqu’ici jamais eu affaire à la police à travers son ordi, mais il lui semblait hautement peu probable qu’un cyberingénieur policier envoie sur son appareil une image de personnage d’opéra dessiné lui parler plutôt qu’une patrouille pour l’arrêter. Son mystérieux interlocuteur, qui s’adressait à elle en imitant, mal, l’accent allemand – elle pouvait difficilement s’y tromper, son meilleur ami était à moitié originaire de ce pays – se définissait comme un chasseur et parlait du système piraté comme d’une proie. Même pour un piège cela ne ressemblait vraiment pas à ce qu’aurait effectué un officier du GCPD. Cela ne l’informait pas plus avant sur ses intentions ni son identité. Elle ne s’en sentit pas moins rassurée.  

Une hypothèse soudaine l’effleura. A avoir précédemment admiré la beauté de l’œuvre des backdoors qu’elle avait étudié, elle n’avait même pas envisagé de se demander pourquoi ces failles avaient été codées. Un hacker facétieux attiré par l’exploit du geste et sur lequel elle était par hasard tombé ? Un solitaire qui avait conçu et piégé les failles pour faire chanter ceux qui voudraient un peu trop explorer le système informatique du GCPD ? Un espion ? Quelqu’un qui travaillait pour le crime organisé ? … Un camarade ?

Quoiqu’il en soit, elle devait au moins essayer de négocier. Les mains encore tremblantes et sans même essayer de s’empêcher de jeter par la fenêtre des regards apeurés, elle se leva et récupéra son masque dans la cachette dissimulée derrière son matelas. Elle avait de toute manière depuis longtemps eu la présence d’esprit de débrancher tout ce qui pouvait à distance permettre à son insu de l’observer. Mais ce n’était pas l’image qui l’intéressait en ce cas. Bricolé par ses soins, artisanalement amélioré, le camouflage anarchiste était équipé d’un modulateur de voix.  

Elle brancha à l’ordinateur la prise son qui pourrait lui permettre de communiquer.


« Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous voulez ? »

Malgré ses efforts, si par la machine le ton de ses mots était partiellement masqué, la diction de sa voix fut loin de parvenir à sembler totalement assurée.


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MessageSujet: Re: Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]    Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]  EmptySam 6 Juil 2024 - 19:34

A en juger par la respiration précipitée et le temps que la réponse prend à venir, l'autre hacker ne s'attendait pas du tout à se retrouver en sa compagnie et ne sait pas comment réagir. D'une certaine manière, Bianca peut facilement le comprendre : bien qu'elle n'ait jamais été hackée, elle sait que la plupart des gens ressentent souvent d'horribles choses lorsque ça leur arrive. Nul doute que même pour un autre hacker, ça doit être traumatisant, mais d'un autre côté, si on le fait aux autres, il faut être préparé à subir également. Si bien que lorsque l'autre hacker... qui à en juger par sa voix est en fait une femme lui demande d'une voix tentant surement d'être confiante ce qu'elle désire, Bianca hésite un très bref instant avant de répondre calmement, toujours avec son accent germanique :

"Vous parlez comme si j'étais un des imbéciles que vous êtes en train d'observer... Rassurez-vous, ce n'est pas le cas. Pour être honnête, je faisais juste la même chose que vous au même moment et vu que vous vous êtes engagée dans l'une des backdoors que ces clowns ont laissée ouverte après tout le temps que j'ai passé à les en avertir... J'avoue avoir été un peu curieux."

Être en SP dans un haut parleur a toujours quelque chose d'étrange. Elle ne voit rien, contrairement à ce qui se passe quand elle occupe un ordinateur ou son écran. Elle ne peut qu'entendre et parler. Elle ne voit rien, elle ne sent rien et elle ne touche rien. Quand ça se produit, elle a juste l'impression de flotter dans un océan noir avec seulement les sons autours d'elle pour la stimuler. D'une certaine manière, c'est aussi troublant que déroutant et même à ce jour, elle ne sait toujours pas vraiment ce qu'elle en pense. Une partie d'elle aimerait bien soupirer à l'idée du bazar que son pouvoir représente, mais c'est naturellement quelque chose dont elle est biologiquement incapable actuellement, si bien qu'elle se contente de poursuivre :

"Je m'appelle Kaspar."

Bonne occasion pour tester les dires de la Tégénaire au sujet de sa notoriété... Elle-même s'en moque d'être connue ou non tant que la police ou pire : Batman ne viennent pas tambouriner à la porte de ses parents. Quand à la suite de la question... Pour le coup, elle se demande quoi lui répondre. Ce qu'elle veut de cette femme ? Rien en fait, concrètement. Elle a juste été attirée là par ce hacking et sa curiosité. D'un autre côté, cette même curiosité est toujours là et lui hurle qu'il y peut être anguille sous roche. Elle même était là pour montrer son mécontentement au GCPD, mais... bah, peut être que cette femme pourrait non seulement lui permettre de montrer ce qu'elle ressent, mais aussi autre chose ? Après tout, personne ne prendrait ce genre de risque sans raison et à en juger par sa réaction, sa mystérieuse consoeur n'est pas une criminelle. En tous cas, pas dans le sens "proies de Batman". Cette idée en tête, Bianca hésite à nouveau un bref moment avant de répondre d'un ton égal :

"Croyez le ou non, mais je suis venu par curiosité... Habituellement, quand je surprend quelqu'un d'autre que moi dans les dossiers de ces idiots, ils tentent d'effacer ou de remplacer des choses... ou juste de savoir où sont enfermés leurs portes-flingues... pas de retrouver la trace d'une adolescente disparue..."

En effet, c'est une constante... et pour le coup, Bianca ne peut pas s'empêcher de se poser de solides questions. Cette femme serait une amie de la disparue ? Ou... Non, vue sa réaction, elle se doute que ce n'est pas le genre de personnes à commettre ce genre d'horreurs. Si une vie est menacée... Si elle était dans son corps, elle se doute que ce dernier serait totalement tendu. Être une héroïne n'a jamais vraiment été quelque chose qu'elle a envisagé, aussi bien à cause de sa jeunesse éternelle que de sa régénération pathétique... sans même parler du fait qu'elle n'ait aucun talent en dehors de ses capacités. Mais peut être... juste pour une fois...

****Peut être que je pourrais... juste une fois... El Padre m'avait dit que je pourrais les rejoindre, mais finalement, il a préféré dire non... Et puis, je sais pas... cette affaire a l'air étrange... J'ai juste envie de.. juste une fois...****

"Vous savez quoi ? Il m'est facile de regarder dans les profondeurs des dossiers du GCPD... Si vous voulez... pour m'excuser de vous avoir fait peur, je pourrais peut être vous donner un coup de main ?"
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MessageSujet: Re: Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]    Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]  EmptyDim 1 Sep 2024 - 16:39



Doit-elle croire les rassurantes paroles qui lui sont assénées ? La question sans répit tournait en boucle dans son esprit, comme un disque lancé à pleine vitesse sur un lecteur rouillé, passant et repassant le grincement de la même phrase de mélodie, sans jamais laisser un instant de répit. Même dans la stricte méfiance qui était la sienne comme de tous temps elle l’avait sans cesse été, « oui » lui criait sa rationalité. Quelques soupçons, une saine prudence sur les intentions de l’interlocuteur inconnu ne pouvaient certes si facilement s’écarter, mais à tout bien peser, celle d’un piège du GCPD semblait absurde. La flicaille pouvait être retorse, fourbe, pouvait-elle penser en grinçant violemment des dents.

Pour en parler, elle n’était certes pas la plus mal placée. Si l’idée qu’elle fusse aussi douée informatiquement avait de quoi soulever quelques étonnements cyniques, elle ne s’autoriserait jamais à baisser sa garde au nom de si légers préjugés. Mais elle ne pouvait pas croire qu’il y ait des policiers qui soient si créatifs pour inventer une histoire comme celle-là, ou si barrés pour penser que cela pouvait être la meilleur solution pour piéger une anarchiste un peu trop fouineuse et déterminée. Un flic n’inventerait pas un truc pareil.

Hélas, un humain n’est pas constitué seulement de sa raison et de sa liberté. Qu’importe qu’elle ait pendant tant d’années si ardemment tenté de les rationnaliser, ses sentiments lui échappaient maintenant. La raison lui hurlait de se calmer, mais le cœur, au bord des lèvres, pulsait, sourd, au rythme effréné de peurs qu’elle ne savait plus contrôler. La crainte, irrationnelle et folle comme un cheval échappé, pulsait par vagues dans son esprit, l’empêchant de penser, si ce n’est à cette sordide idée : Redeviendrais-je un jour l’être pensant et rationnel que j’ai été ? Y a-t-il un chemin pour me mener loin de cette peur et de cette souffrance à laquelle je ne parviens pas à échapper ?

Un instant les images du passé et du futur sombre qu’elle redoutait plus que la mort elle-même si elle venait à être un jour rattrapée manquèrent de peu de l’emporter. Une chose cependant la retint au dernier moment, et ce fut la pensée de celle qu’elle était occupée quelques minutes plus tôt à rechercher. L’enfer qu’elle avait subi, elle refusait d’y laisser périr une autre camarade elle aussi.

Avalant sa salive avec difficultés, elle calcula rapidement ce qu’elle devait taire et ce qu’elle pouvait raconter. Dans les dossiers étaient de toutes façons sur la disparue nombre d’informations et vain aurait été de nier à quel titre elle s’était intéressée à ce dossier.


« Je ne suis pas du crime organisé, si c’est ce que vous aviez soupçonné. Et je ne suis pas non plus arrivée ici par simple curiosité, ni pour exprimer ce que je pense de la police, même si ce n’est peut-être pas l’envie qui m’en aurait manqué. La jeune femme qui est l’objet de ce dossier est à l’heure même en danger. C’est une camarade et je veux l’aider. Elle a disparu depuis presque une semaine, personne ne sait où elle est, et il n’y a personne pour croire qu’elle soit partie de son plein gré. »

Le temps de reprendre son souffle, la voix modifiée, grésillante et un peu mécanique qui sortait du visage masqué marqua une courte pause, elle qui avait lâché tout cela d’un seul coup, presque sans respirer. Ce bref instant lui permit de réaliser que le patronyme que l’inconnu avait évoqué, ne lui évoquait pas qu’un opéra mais surtout lui était dans le domaine du hacking tout à fait familier. Son esprit encore troublé ne parvint cependant pas immédiatement à retrouver ce souvenir, ce qui n’empêcha pas la jeune anarchiste de continuer, et d’une voix légèrement plus assurée de déclarer :

« Je n’ai aucune confiance en la police pour la retrouver. Je ne suis même pas totalement persuadée qu’il soit impossible qu’ils l’aient eux-même enlevée. Maintenant que vous savez de quoi il en retourne, est-ce que vous êtes toujours d’accord pour m’aider ? »


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MessageSujet: Re: Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]    Meet me in the internet [ Bianca Neve et Aliénor Snake Greenblood]  EmptyJeu 5 Sep 2024 - 0:06

« Je ne suis pas du crime organisé, si c’est ce que vous aviez soupçonné. Et je ne suis pas non plus arrivée ici par simple curiosité, ni pour exprimer ce que je pense de la police, même si ce n’est peut-être pas l’envie qui m’en aurait manqué. La jeune femme qui est l’objet de ce dossier est à l’heure même en danger. C’est une camarade et je veux l’aider. Elle a disparu depuis presque une semaine, personne ne sait où elle est, et il n’y a personne pour croire qu’elle soit partie de son plein gré. »

Apparemment, tous les cas de figure auxquels  Bianca aurait pu penser sont également apparus dans la tête de son interlocutrice. Ordinairement, elle ne croirait surement pas une telle déclaration sans enquêter d'avantage et encore moins à Gotham, mais... Même en discutant avec la jeune femme, elle sait qu'il lui suffirait d'utiliser ses pouvoirs pour infecter l'ordinateur plus en profondeur et en savoir plus. et si elle ment...

****Elle n'a pas l'air méchante... Et puis bah, si elle ment, la traquer sera facile...****

Elle n'est pas politicienne, mais elle a trainé suffisamment longtemps auprès des yakuza pour arriver plus ou moins à reconnaître une personne dangereuse. Et pour le moment, ce n'est pas vraiment l'impression qu'elle a. D'après son interlocutrice, cette dernière n'a aucune confiance en la police pour aider à retrouver la disparue. Et si elle était dans son corps, nul doute que Bianca sentirait une légère chaleur envahir sa poitrine à cette idée : au moins, elle n'est pas la seule à penser ainsi.

"Je vois... enchanté de voir qu'il n'y a pas que moi qui doute de plus en plus de ces idiots. J'ai juste l'impression que n'importe qui peut les rejoindre depuis quelques temps et faire un peu ce qu'ils désirent. Donc, pour vous répondre, Ja, je veux toujours vous aider. Vous alliez faire un tour sur le VICAP n'est ce pas ? Vous savez quoi ? Je vous propose un truc : Si vous voulez enquêter sur l'affaire elle-même, faites-le. De mon côté, je peux... disons, chasser les agents. J'ai un moyen assez efficace de les pister."

C'est le cas de le dire... Non seulement elle peut facilement avoir accès à leurs dossiers, mais en plus, il lui est facile d'infecter leurs téléphones portables, clé USB et en règle générale, tout ce qui est technologique dans leurs locaux tant qu'il y a une caméra à proximité ou juste, que le dispositif est connecté. Certes, c'est rare qu'elle le fasse, mais pour le coup... Non seulement elle se sent toujours en colère que toutes ses tentatives de prévenir ces andouilles ne servent à rien, mais en plus... cette histoire lui paraît étrange. enfin, certes, c'est Gotham et comme elle en a elle-même fait l'expérience quand elle avait douze ans, la police n'est pas toujours efficace pour les histoires d'enlèvement, peu importe l'âge et le genre de la victime. Si elle étant dans son corps, nul doute que son cœur se contracterait désagréablement à ce souvenir, bien qu'elle sente une impression étrangement cuisante aux endroits où devraient se trouver ses poignets et chevilles si elle en disposait à ce moment. La seule idée qu'une autre autre personne puisse subir les mêmes choses qu'elle-même a subies... ou pire... ce n'est pas pour rien que Bianca a une haine toute particulière envers les kidnappeurs... Et bien qu'actuellement, son corps aux poignets et chevilles éternellement scarifiées par les cordes l'ayant autrefois retenue dort paisiblement dans sa chambre...

"Croyez moi... je sais ce que vous ressentez. Ces imbéciles ne comprennent rien... Les criminels font ce qu'ils veulent et ils se contentent de courser quelques petites frappes ou de manger leurs doughnuts alors que nous autres..."

Elle se doute qu'elle en a peut être trop dit, surtout vu que l'accent Germanique a disparu alors qu'elle sentait cet horrible dégoût l'envahir. Mais ce souvenir est trop fort : elle se rappelle de cette semaine horrible, passée attachée sur un lit. Elle se souvient de cette terreur, toujours à se demander ce que ces ravisseurs voulaient et pourquoi elle. Et surtout, elle se souvient que ce n'est PAS le GCPD qui l'a sauvée. Ni Batman. Non, le clan Yakuza désormais disparu. Elle se souvient encore du redoutable guerrier sumo qui l'a portée à l'abri, l'homme considérablement plus grand et large qu'elle la portant avec précaution. L'oyabun, qu'elle a autrefois appelé "oncle" qui suivait, une main sur son katana. Elle se souvient des corps de ses kidnappeurs, exterminés par le groupe. Maintenant que ses protecteurs ne sont plus là, elle sait que si un jour cette horrible situation se reproduisait, compter sur quiconque pour venir la sauver serait totalement stupide. Alors l'idée que quelqu'un d'autre subisse ça.

"...Dites-moi juste où vous voulez que j'aille chasser et ne vous inquiétez pas du résultat..."

Le froid qui l'envahit désormais n'a rien à voir avec la ventilation du pc qu'elle occupe...
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