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Sujet: En apnée [Libre] Lun 28 Nov 2022 - 14:40
Type de RP : Event du 20/11/2018
Date du RP : 20/11/2018
Participants : Lisbeth Zalachenko + d'autres ?
Trigger warning : violence, mutilation
Résumé : Liz se retrouve embarquée par des cultistes pour un remake de Jeanne d'Arc à la sauce Gotham...
Hérétique !
La petite hackeuse s'était bien fait avoir, elle n'avait rien vu venir. D'abord les explosions lointaines, puis le clignotement des lumières dans toute la ville et enfin le silence assourdissant. Plus de générateurs qui grisaillent en arrière-plan, ni de musique ou d'appareil électrique, plus rien : le vrai silence. Puis dans les minutes qui suivirent, les sirènes. Leurs sons longs et lancinants qui vous invitent à vous demander ce qui se passe, comme une introspection forcée. Toutes les antennes GSM étaient coupées, elles aussi, faute d'alimentation. Et donc aucun portable captait quoi que ce soit. Les habitants étaient tirés brutalement en arrière, cinquante, soixante ans peut-être. Et c'était sans compter le général hiver qui serait bientôt sur nous. Le dernier était encore dans toutes les mémoires tellement, sa morsure avait été terrible.
Dans son petit studio, Liz sortit la tête de son écran lorsque ce dernier perdit toutes les connexions avec le monde extérieur. Instinctivement, la mutante se projeta aussi loin qu'elle pût dans le réseau, mais là encore, elle ne put rien "accrocher" aucune entrée, aucune porte, tout était noir et vide. Alors que le monde des réseaux était d'habitude animé. Son effort lui fit poindre une petite migraine, elle la sentait fleurir derrière ses yeux. Une douleur sourde et pulsante, qui si elle n'y prenait pas garde allait lui déclencher des saignements de nez ou des migraines ophtalmiques. Lorsque les sirènes retentir, la hackeuse en train de démarrer sa petite 125.
Elle ne put faire que quelques pas avant qu'un homme ne lui bloque la sortie du parking. Il était vraiment beau gosse, muscles bien dessinés sous un marcel blanc moulant, un hispanique aux yeux clairs. Il était le chef de la bande qui "contrôlait" le quartier. Le leader charismatique croisait les bras et n'était visiblement pas content. Mais sur son visage, on pouvait lire, derrière le masque de la sérénité, une lueur de peur ou d'incompréhension. Et dans ce genre de situation où tout le monde se regarde en chien de faïence, la mutante faisait office de parfaite coupable.
_ "C'est toi tout s'merdier ?" Demanda le beau gosse.
Liz mit pied à terre sans pour descendre de sa monture. Elle fit un signe de tête négatif, sans parler.
_ "Alors pourquoi tu fuis ?!" Fit-il en haussant le ton.
Déjà quelques voisins s'étaient rapprochés, les fenêtres s'étaient ouvertes et les oreilles se tendaient. Mais que restait-il à faire à part discuter avec d'autres êtres humains ? La hackeuse d'un geste de la main releva sa visière tintée de son casque intégral et fixa de ses yeux vairons celui qui lui faisait face.
_ "J'me prépare. Et tu d'vrais faire pareil..." L'averti-t-elle avec son petit accent russe.
Le jeune homme s'écarta pour lui laisser la place en reniflant de dédain. La moto fila dans les rues désormais sombres de la ville du crime. Les quelques voitures roulant à cette heure-ci étaient comme en état de léthargie. Les automobilistes regardaient les feux, mais ces derniers n'émirent aucune couleur. Si bien qu'à chaque carrefour des accrochages avaient lieu. Des sirènes de polices étaient lointaines. On aurait dit qu'elles avaient quitté le quartier des Narrows, pour aller où : mystère. La petite souris esquiva tranquillement les accidents pour finalement arriver à son objectif : le magasin d'électronique. Elle se gara devant, et ouvrit la porte double porte battant d'un mouvement de la tête : pas le temps de respecter les conventions sociales. Passant telle une ombre dans les rayons sans vie des cartes à puce et autres jeux vidéo, elle déboucha finalement dans le rayon des téléphones.
Elle prit les boites une à une pour les jeter à terre, visiblement le contenu ne plaisait pas à Liz. Elle avait en tête un modèle de téléphone bien spécifique. C'est dans une vitrine qu'elle le trouva : un téléphone satellite, avec lui plus besoin de passer par le réseau classique des bornes sur le toit des immeubles, il était directement relié au satellite géostationnaire au-dessus de la ville. Elle savourait sa trouvaille, il lui faudrait le coupler à un modem, mais elle pourrait bientôt avoir accès à la toile.
_ "C'EST ELLE ! C'EST L'IMPIE !"
Sa rêverie fut interrompue par les cris d'hommes ridiculement vêtus, des sortes de clochard armés de bâtons cloutés et de lacets en cuir, d'autres avaient des livres à la main et d'autres, encore, portaient des stigmates récentes d'automutilations, mais tous avaient en commun leurs visages extatiques et des yeux exorbités aux regards fous.
_ "C'est quoi s'bord..." S'étonna Liz avant que son casque de moto n'absorbe un terrible choc. Elle s'étala de tout son long sur le sol froid du magasin. Des mains solides lui attrapèrent alors les bras et elle fut traînée sans ménagement hors du magasin. La punk eut juste le temps de voir le téléphone réduit en miettes par l'un des "prêcheurs". Elle gesticula et hurla autant qu'elle put des insultes dans toutes les langues qu'elle connaissait, mais on la traîna tout de même de force sur plusieurs dizaines de mètres. Et c'est en plein milieu d'un carrefour que la gothamite comprit ce qu'ils avaient prévu pour elle.
Un autodafé de plusieurs mètres de haut était dressé là, autour d'un lampadaire éteint, qui faisait office de totem sacrificiel. Les cultistes qui étaient plusieurs dizaines réunis là comme en 1431 à Rouen. Plusieurs mains lui bandèrent les yeux et la bâillonnèrent. On lui arracha ensuite ses vêtements pour lui passer une sorte de poncho de lin blanc et une ceinture en corde. Encore une fois, elle fut traînée de force et attachée au lampadaire, les mains au-dessus de la tête. Liz se tordait comme un ver au bout d'un hameçon. C'est à ce moment de la nuit que des prêcheurs entonnèrent un chant lugubre tout en s'auto mutilant. L'un des leurs s'avança face à la suppliciée et parla d'une voix grave, torche à la main.
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Sujet: Re: En apnée [Libre] Jeu 16 Mar 2023 - 15:46
On n’a rien vu venir.
On était peut-être séparés par les kilomètres, les évènements, et même un océan. Mais quelques heures tous les soirs, le miracle de la technologie te ramenais un peu parmi nous et je l’espère à la vie. On n’a rien vu venir.
Tu avais bataillé pour l’acquérir, cet ordinateur, dans cette ville où tu étais arrivée sans matériel, sans le sous, sans connaître personne. Tu avais passé tes nuits d’insomnie à coder dessus les adresses cryptées qui nous permettaient de nous voir sans nous faire repérer. Nous, on veillait qu’à tout heure, il y ait quelqu’un qui reste à proximité de l’ordinateur sur lequel tu pouvais nous contacter. Nous, on avait espéré que ce temps sacrifié à ton sommeil finirait par t’extraire de tes cauchemars. On n’a rien vu venir.
Chaque fois que tu perdais le contrôle de ton angoisse et que le vacillement de ton esprit te faisait peur, tu savais qu’il y aurait quelqu’un à l’autre bout pour pleurer avec toi, pour pouvoir par le cœur te serrer dans les bras. Ce n’était dans le fond qu’une combinaison de pixels sur un écran, qu’une webcam, qu’une messagerie, qu’une combinatoire de couleurs parmi tant d’autre. Mais ce n’est pas ce qui est écrit qui est important. Tu seras toujours avec nous, même si ce n’est que par ce moyen là, rien ne nous séparera. On n’a rien vu venir.
Gotham est loin d’être sans dangers, mais on pouvait faire semblant. On pouvait toujours essayer de croire que tout allait bien se passer. Nous on sait résister, demandez aux anglais. On n’a rien vu venir. On a entendu des explosions à travers le son de ton ordi. Des échos de coups de feu et de cris. Et puis l’écran c’est éteint, le courant, les lumières, le chauffage, le réseau. Tous nos espoirs aussi. On n’a rien vu venir.
Aliénor s’effondra sur le sol de sa chambre comme un pantin désarticulé dont on aurait coupé les fils. Elle ne sentait plus le monde extérieur, ni même son propre corps, juste le bourdonnement de CD éraflé qui résonnait dans son crâne. Ses pensées tournaient en boucle dans le vide dans le fond de sa tête, mais elle n’était pas en état d’en faire sortir une seule de ce marasme, à plus forte raison de les aligner dans un ordre cohérent. Elle sentait les larme dans ses yeux sans que celles-ci ne parviennent à en sortir. Larmes enfermées dans ses globes oculaires, cri enfermé dans sa poitrine, esprit enfermé dans sa douleur. Elle-même enfermée dans ce pays lointain, dans cette ville étrangère. Prisonnière.
Comme chaque fois qu’elle se sentait piégée, elle implosait. Comme un étourneau enfermé dans une pièce sans issue, elle se tapait la tête contre les murs à force de tourner en rond. Elle devenait folle de panique et de désespoir. Elle ne su pas combien de temps elle passa à terre, presque inerte, avant que son intelligence retrouve la faculté de penser à construire une idée qui soit de ses clés qui ouvrent les prisons. S’il n’y avait plus de réseau pour les téléphones, c’était parce qu’il n’y avait plus d’électricité pour alimenter les antennes GSM. Le réseau satellite géostationnaire, lui, fonctionnait de toute évidence. Un téléphone satellite fonctionnerait, lui, sous réserve qu’elle se procure un générateur électrique pour le charger. Ou qu’elle le fabrique. Pour peu qu’elle parvienne à se procurer le matériel nécessaire, la jeune ingénieure devait en être capable. Un modem lui redonnerait même accès au réseau internet, et elle pourrait récupérer la messagerie cryptée, bien plus discrète et sécurisée qu’elle avait passé tant de temps à coder. Elle se souvenait d’où dans la ville elle avait vu un magasin d’électronique qui disposait de ce genre d’articles.
S’y rendre représentait sans doute un risque démesuré. Mais comme tous les désespérés, Aliénor n’avait rien d’autre à perdre que sa vie, et cela ne comptait pas. Rapide et furtive comme un chat ou un voleur, elle passa entre les patrouilles de police et de gargouilles, entre les hordes de voyous et les balles. Les portes du magasin étaient ouvertes. Elle passa de rayons en rayons, sans un regard pour les jeux vidéo, cartes sd et autres disques dur.
« C'EST ELLE ! C'EST L'IMPIE ! »
"Ca, c’est moi." Pensa avec ironie, la partie laconique de son cerveau pendant que son habitude de vivre sur le qui-vive se préparait à défendre chèrement sa peau, quoiqu’elle put penser de sa valeur, sans se détourner d’un millimètre de la quête obstinée de ce qui lui permettrait de retrouver la voix de ceux qu’elle aimait. Mais ce n’était pour une fois pas à elle que la foule haineuse en voulait. Instinctivement immobile entre les chargeurs et les casques audio, elle entendit les cris et chocs d’une rixe. Lorsqu’hurlements et belligérants se furent assez éloignés pour qu’elle puisse se risquer à jeter un œil, elle s’aventura dans l’allée marchande. Les téléphones satellites étaient là. En miettes. Elle avait perdu. Elle était perdue.
C’est fini ma pauvre Aliénor. Tu es désormais tout à fait seule.
Le constat lui fit l’effet d’un coup de poing dans l’estomac. Une douleur de la violence d’un ouragan la laissa sans le souffle. Ceux qui avaient décidé de couper la ville de l’électricité et de l’extérieur semblaient déterminés à empêcher tous et chacun de conserver quoique ce soit de ce qui faisait leur vie, quoique ce soit de beau, à piétiner tout espoir. Et elle, elle perdait elle perdait les derniers fils qui la reliaient à la vie.
Les hurlements de colère et de détresse de celle qu’ils trainaient hors de la boutique résonnaient au loin et quelque chose de la rage que la peur et le marasme avait anesthésié dans son esprit se réveilla dans un rugissement féroce.
Non. Il ne te reste peut-être plus personne à qui parler, plus personne avec qui vivre, plus personne à aimer… Mais il te reste des gens à haïr.
Un poing rageur essuie les larmes qui embrument ses yeux. De loin, se déplaçant d’ombres en ombres, elle emboîte le pas aux Gargouilles, qui trainaient de force la jeune femme qu’ils avaient empoignée dans la boutique. Attendant le moment propice pour lui porter secours, elle vit les illuminés l’entrainer dans ce qui ressemblait fort à un rituel sacrificiel de secte, la bâillonner et l’attacher à un lampadaire dont la lueur avait été soufflée par la rupture de courant, mais qui risquait fort de s’illuminer des couleurs de l‘incendie. Lorsqu’un homme portant un haillon en soutane, des sacs à patate troués en guise d’aumusse et une mitre en carton noir s’avança torche à la main de celle qu’ils appelaient l’hérétique, Aliénor décida qu’il fallait agir maintenant ou jamais.
La pierre déchaussée aux pavés d’une ruelle atterrit à l’arrière du crâne de l’évêque des fous qui s’étala de tout son long comme une poupée de chiffon. Moins un. Aliénor avait toujours été douée pour lancer la caillasse. Restait à s’occuper du reste de la meute…
« Est-ce moi que vous cherchez ? » lança- t-elle à la cantonade en sortant de l’ombre, d’un ton fier de provocation.
Des yeux aveugles d’un hébètement brumeux se tournèrent vers elle comme une horde d’hypnotisés. Privés de leur chef, en plein sommeil forcé sur le bitume, la meute semblait privée de tous repères et incapable de donner une direction à l’action des trois neurones qu’ils semblaient partager à eux tous. Raison de plus de ne jamais se soumettre à l’autorité d’un chef.
« Vous cherchez l’hérétique, non ? La voilà. » déclama-t-elle avec un panache incisif de défi avant de s’incliner sarcastiquement comme un personnage de la comedia dell’arte.
Quelques-uns de la bande de zombies avancèrent vers elle d’un pas incertain mais certainement menaçant. L’un des plus fous ou des plus téméraires s’approcha un peu trop, un mouvement vite de sa botte vient le cueillir à la tempe et il s’effondra. C’était là tout à fait ce qu’elle espérait générer, mais elle ne comptait pas s’arrêter là. Elle voulait toute la bande.
« Alors, vous ne venez pas me chercher ? » les interpella-t-elle, moqueuse.
Elle s’éloigna d’un bond des premiers à vouloir l’attraper. D’un mouvement chassé, elle s’écarte du suivant, mais elle reste, là, presque à portée de main. Quelques hommes de plus s’avancent vers elle, elle s’éloigne de quelques mètres avec un rire agressif. Depuis les quelques mètres qui la sépare de la meute, elle les attends, jouant du genou, sur le point de filer de nouveau. Ils se rapprochent, elle repart sur quelques pas. La lourdeur de sa haine accroissant la légèreté de la raillerie avec laquelle les envolées de son rire les provoque à ce jeu du chat et de la souris.
Lorsque quelques mètres plus loin, elle sent le poisson bien ferré, elle s’élance. Ses muscles se tendent et se replient, alors que sa course entraine la meute à sa poursuite dans les rues de la ville., les éloignant de leur victime. Et tandis que l’air sec et givré de la ville qu’elle respire à pleins poumons pour nourrir sa course, elle se sent, de nouveau, un peu vivre. Un sourire mauvais et exaltée d’une joie claire comme l’eau d’une source de montagne étire un instant son visage quand l’adrénaline explose dans son sang comme un geyser en provenance du cœur.
Ceux qui croient assez en l'avenir pour se battre pour leurs valeurs sont fêlés. Et tant qu'y aura d'la haine dans mes seringues, je ne chanterai que pour ces dingues !
Portrait d'Aliénor :
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Sujet: Re: En apnée [Libre] Lun 20 Mar 2023 - 13:25
Lisbeth ne voyait plus rien, mais la petite russe pouvait encore entendre et sentir. Autant vos yeux ont des paupières qui permettent de ne plus voir votre environnement, mais les oreilles et le nez, vous obligent à faire avec, que cela soit dans un train bondé avec des indélicats qui écoutent leurs musiques sans se soucier des autres ou bien encore de l'odeur de tous ces corps à l'odeur rance pressés les uns contre les autres. Pour la sacrifiée, c'était la même chose. Attachée à un lampadaire les pieds nus s'appuyant sur un petit monticule de palettes en bois, les clameurs d'une foule en colère couvraient ses hurlements. Et puis il y avait la voix d'un homme qui lui imputait des pêchés imaginaires, issue d'un cerveau malade d'une autre époque.
La prisonnière avait beau se tortiller comme un ver, les membres de cette secte l'avaient solidement ferrée, pas moyen de dégager ne serait-ce qu'un doigt. Son odorat, pas particulièrement développé, sentait pourtant nettement la fumée des torches. Ils allaient la faire brûler vive comme la vilaine mutante qu'elle était. Elle frotta sa tête contre le poteau pour essayer de faire glisser le bandeau qu'elle avait sur les yeux, mais là encore, il tient bon. Et sans un regard sur la scène qui se déroulait devant elle, pas moyen d'utiliser son pouvoir de télékinésie. La Petite Souris sentit les larmes lui monter aux yeux et humidifier le tissu qui lui couvrait les yeux. Elle ne voulait pas mourir comme cela.
"... Et les dessins sur son corps chétif de sorcière le prouvent..." Sa tirade fut ponctuée d'un hoquet et du bruit d'un corps qui tombe. L'espace de 2 battements de cœur Liz n'hurla pas qu'on la détache... Mais essaya juste de s'imaginer ce qui avait pu se produire.
« Est-ce moi que vous cherchez ? » Lança une voie féminine pleine de sarcasme
Liz tourna instinctivement la tête en direction de la nouvelle voix, mais n'osa pas parler. La fumée des torches était toujours bien présente autour d'elle. Mais la donne avait changé. La foule ne bougeait pas, ces gens étaient-ils tous des malades ? La voix féminine réitéra sa demanda avec maintenant de l'emphase dans le ton. La colère de Lisbeth céda la place à sa froide logique : elle voulait les détourner d'elle. La prisonnière entendit un brut de lutte vite terminé... La hackeuse espéra sincèrement que la femme leur avait donné une belle raclée.
Sa troisième incartade, tournée de manière piquante et moqueuse, fit son effet et la foule se lança à la poursuite de la femme. Liz avait gagné un répit qu'elle espérait être le plus long possible ! Mais elle n'était pas pour autant sortie d'affaire. C'est à ce moment qu'elle la sentit. Nous parlions du son de l'odeur, mais il avait aussi un autre celui du touché... Et les pieds de Liz sentaient une chaleur sourde poindre doucement sous eux.
Ne comprenant que trop bien ce qui se passait, l'ancienne pensionnaire d'Arkham, incapable de bouger, hurla à pleins poumons qu'on lui vienne en aide. L'écho de ses cris semblait se répercuter à l'infini sur les vitres en verres des immeubles du quartier.
La suppliciée ne put voir l'homme, atteint par le projectile à l'arrière du crâne, se réveiller et ramper lentement jusqu'à une torchère jetée là par la foule en colère pour venir la fourrer dans le tas de palettes, faisant naître par là même le feu "purificateur".
Dernière édition par Lisbeth Zalachenko le Dim 26 Mar 2023 - 15:47, édité 1 fois
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Sujet: Re: En apnée [Libre] Sam 25 Mar 2023 - 18:48
Les coups de ses talons, agressifs et réguliers, frappaient les pavés, avalant le sol sous leur rage désespérée, exaltée de colère et de haine. Muscles tendus comme un arc et poumons brûlés par l’effort, concentrée sur sa course, Aliénor esquivait ses poursuivant avec la souplesse mortelle et sournoise d’un chat jouant avec les souris et l’agilité solide et anxieuse du cerf poursuivi par la meute de loups. Ses chasseurs n’étaient certes pas de grands athlètes, et ils n’étaient pas rompus à ce genre de course poursuite, contrairement à elle. Néanmoins, ils étaient nombreux. Et déterminés. Et même si elle en avait déjà mis un certain nombre au tapis, elle ne pouvait pas s’occuper de tous ceux qui passaient à sa portée sans risquer de se faire rattraper par les autres.
« Tu tombes bien, toi. Merci. » adressa-t-elle silencieusement à l’arbre dont les branchages rabougris se dressaient vers le ciel entre les plaques de bitume. Elle s’élança. Un bond, une extension sur les bras, et elle se propulsa jusqu’à la plus basse branche. De là, s’élever de branche en branches n’était que jeu pour celle qui avait passé toute sa jeunesse à escalader les falaises du Donegal. Toujours moquant et raillant pour garder leur attention et leur folie dirigée vers elle, et qu’il ne retourne pas à la malheureuse accroche à son poteau. Elle ne pouvait qu’espérer qu’elle s’était détachée elle-même, ou que quelqu’un lui était venue en aide. Mais quoique ou peut-être parce qu’ engagée dans la lutte pour un monde plus juste et plus solidaire, elle savait assez bien ce qu’il en était de la capacité des gothamites – et des autres- à aider leur prochain. Les gens, en général, étaient plutôt du genre à changer de trottoir, des fois que le malheur serait contagieux. Que chacun se noie seul dans son pré et les vaches seront bien gardées !
En bas, les sectaires s’activaient. Aucun n’avait un quart de l’agilité nécessaire pour la rejoindre et les commentaires peu flatteurs d’Aliénor sur la médiocrité des capacités que leur allouait la foi en leur dieu, quel qu’il soit, avait le talent de les mettre hors d’eux et de les convaincre plus encore du caractère maudit de la sarcastique. Néanmoins, se faire percevoir comme impie par des pyromanes fanatiques n’est sans doute pas tout à fait sans danger surtout lorsque l’on se situe dans un lieu aussi inflammable qu’un arbre.
Lorsqu’ils rapprochèrent leurs flambeaux du tronc de son sauveur et abri, Aliénor jugea qu’il serait terriblement injuste que son frère végétal paye le prix de sa générosité et de la branche tendue vers elle. Et des bras de lignine du hêtre, qui menaçait sinon de n’être plus, plus qu’un tas de cendre, elle sauta vers un grillage électrifié. La coupure de courant, comme elle l’avait espéré, l’empêcha opportunément de se changer elle-même en cendres. Il n’empêchait qu’après un acte aussi insensé elle se rattrapa légèrement étonnée de n’être pas décédée.
Agile comme un chat, elle franchit le mur de barbelés de la plus si isolée propriété privée, pour atterrir dans un genre d’entrepôt emplis de caisses et de bidons. Le soulagement fut de courte durée lorsqu’elle s’aperçu que ses assaillants avaient eux aussi trouvé le moyen d’enter. Plus collants qu’un chewing-gum sous les talons d’une godasse.
Lorsque son dos heurta le béton d’un mur et que regardant sur les côtés, elle se vit encerclée, la panique issue de son passé réactiva son venin. « Non, pas ça ! Jamais plus ! » hurla son esprit meurtri dans une colère panique et elle serra les poings décidée à se battre jusqu’au bout mais à n’être jamais, jamais, capturée vivante. Une énergie qu’elle ne maîtrisait pas bouillonna dans son sang, mais qu’était-ce de plus que de la colère ?
Une détonation fendit l’air.
L’un des bidons d’essence stockés là explosa comme si une balle l’avait traversé, propageant aux caisses de bois des flammes qui aurait réjouit les incendiaires s’ils n’avaient craint d’y périr eux même. Avec des hurlements qui n’avaient rien à envier à ceux qu’avait poussé Lisbeth sur leur bûcher ils prirent la fuite sous le regard de l’irlandaise aussi essoufflée que si elle s’était pris un coup de poing au cœur de l’estomac, et ensevelie sous l’avalanche chaotique de sentiments contraire mêlant l’infini soulagement de n’être plus piégé à l’angoisse d’être ciblée par les balles de celui qui avait déclenché l’incendie, la rage destructrice de celle qui aurait désiré voir les tortionnaires brûler dans leurs propres flammes à la rationalité pleine de principes qui se refusait à souhaiter la mort d’autrui. Sa logique lui rappela qu’il lui fallait avant tout fuir avant d’être brûlée vive et brisant une lucarne elle s’extirpa par le toit de l’endroit avant que l’incendie ne prenne trop d’ampleur.
« J’ignore qui tu es et pourquoi tu agis ainsi, mais je te remercie de m’avoir sauvé la vie. » remercia d’un geste de la main, silencieusement, la jeune anarchiste au sniper sans doute caché quelque part dans les bâtiments alentours, et qui venait visiblement de l’aider, du moins le pensait-elle.
Sans concessions, brutale et agressive, elle se débarrassa en seulement quelques pas de ceux des sectaires qui avaient eu la malencontreuse idée de continuer à lui chercher querelle. Quand genoux ou front heurtèrent le béton d’une borne ou le goudron du sol, elle ne s’en émut pas. La colère la brûlait. Ils étaient vivants, le reste ne la regardait pas. Ce qui lui importait maintenant, c’était de retourner détacher la jeune punk avant qu’elle ne se retrouve à la merci de gens mal intentionnés. Lorsque se rapprochant des lieux, elle vit brûler les flammes qu’elle avait empêché d’allumer et la suppliciée en grand danger elle démultiplia la rage et la hâte de sa foulée, sortant de sa botte son couteau avant d’entrer indifférente à la douleur et au danger, dans les flammes pour la libérer.
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Sujet: Re: En apnée [Libre] Dim 26 Mar 2023 - 16:55
Sauvée !
Liz se déchaîna pour se sortir de ce guêpier à s'en faire saigner les poignets, mais les liens tinrent bon. Pendant ce temps-là, le feu ne resta pas inactif, il dévora le bois des palettes et devint plus fort et plus chaud, dégageant une épaisse fumée âcre qui fit tousser abondamment la petite hackeuse. Puis, toujours aussi gourmand, il s'approcha puis, doucement, lécha les pieds de la prisonnière. Liz ne criait plus, cherchant uniquement un peu d'air frais à aspirer, ses larmes étaient séchées à mesure qu'elles sortaient de ses yeux tellement la chaleur était insupportable. Le mât métallique était, lui aussi, vecteur de chaleur, et les avant-bras de la Russe commençaient à lui faire mal.
Elle n'arrivait plus à se débattre, son cerveau lui déversait des images floues de son enfance, avant son internement. Elle faisait tour à tour : de la pâtisserie avec sa mère avec beaucoup d'entrain, mais peu de résultats, ce qui ne semblait pas ennuyer le moins du monde la grande brune à ses côtés. Puis se fuirent ses premiers coups de pédale sur le trottoir devant la maison et ses échecs à se tenir droite sur la petite bicyclette, et enfin du coloriage sous le porche en été avec une autre enfant qu'elle ne reconnut pas à ses côtés. La douleur du feu se faisait plus mordante à présent, Liz sentait les cloques se former sur ses tibias.
Puis une respiration haletante se fit entendre tout proche d'elle et sentit des doigts forts et agiles tenter de la délivrer.
_ "Le bandeau" toussa Lisbeth "... Le bandeau"
_ "ça vient" cria une voix de femme à ses oreilles.
Les mains changèrent de position et lui arrachèrent d'un coup le tissu qui lui obstruait la vue. La mutante pu finalement voir les flammes qui n'étaient pas si hautes que cela au regard de sa douleur, mais méchamment proche d'elle. Un peu plus loin dans la rue le sectaire s'était relevé et regardait le feu de joie avec une jubilation macabre. Puis la mutante concentra son pouvoir sur le centre du foyer, dans la seconde qui suivit le tas de bois enflammé n'était plus. Il avait explosé, projetant des échardes brûlantes, de l'épaisseur d'un pouce, en arc de cercle devant la Petite Souris.
Sous ses pieds des cendres encore fumantes, mais plus aucune flamme, devant elle, un avant-goût de l'enfer. L'homme qui excitait la foule des cultistes ne crierait plus jamais, des morceaux de braises plantés dans tout son corps en étaient probablement la raison. Les vitres des magasins aux alentours avait été soufflées, les voitures portaient elles aussi les stigmates du souffle. La Russe saignait des yeux et du nez pour une telle dépense d'énergie. Elle tenait à peine debout et une solide migraine avait élue domicile dans son crane. Liz mit un certain temps à se défaire de ses entraves.
Finalement libre, elle chercha du regard la femme qui l'avait sauvée, mais sans la trouver. Trop faible pour poursuivre ses recherches, la petite punk quitta la scène du buchet pour se diriger vers les Narrows. Elle espérait pouvoir s'y reposer et penser ses blessures. Et s'est vêtue d'une robe de lin blanc noircie de suie et les jambes couvertes de cloques qu'elle quitta l'autodafé, avec un dernier regard en arrière essayant vainement de trouver sa sauveuse.
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Sujet: Re: En apnée [Libre] Ven 31 Mar 2023 - 16:41
Groggy et des points noirs tournant devant les yeux, Aliénor se réveilla en chancelant entre un tas d’ordures et une carcasse de voiture carbonisée. La jeune anarchiste se releva en s’appuyant sur une portière, laissant sur sa main une longue trace de suie rouillée. Clignant des yeux pour redonner à sa vision une cohérence et chasser la migraine qui envahissait son crâne, elle parcourut du regard la scène de champ de bataille qui s’offrait à sa vue.
Si elle devina sans grande difficulté qu’une bombe avait dû exploser, il semblait plutôt qu’un ouragan avait renversé le quartier. Tout ce qu’il y avait à proximité avait volé en éclats, balayé par le souffle de l’explosion. Il n’y avait plus de traces du tas de bois qui avait servi à alimenter le bûcher que des copeaux éparpillés. Ni les voitures ni les bâtiments qui avaient eu le malheur de se trouver à proximité n’avaient encore de vitres et les poubelles éventrées par la violence du choc répandaient le contenu de leurs entrailles sur le sol, pour la plus grande joie d’une corneille, seul être vivant encore à proximité.
La tête lui tournait, nauséeuse, et lorsqu’elle porta la main à son visage, comme pour s’assurer qu’il était bien réel, elle s’aperçut qu’elle saignait du nez, ce qu’elle attribua au choc de sa chute. Les souvenirs revenaient lentement et lentement se remettaient en ordre. Elle se rappelait de l’indignation, de la poursuite, de l’aide impromptue, du fanatique à terre qui s’était relevé, des flammes que léchaient déjà les pieds de la suppliciée, d’avoir sorti son couteau pour la libérer. Elle se souvenait très clairement de la voix de la jeune punk lui demandant de retirer en premier lieu de retirer le bandeau qui lui couvrait les yeux. Ensuite, le bruit d’une explosion. Et puis plus rien.
Elle explora un peu les lieux, fouillant entre les débris de verre des vitrines que l’explosion avait soufflé. Il y avait des cendres et des copeaux de bois éparpillés sur le sol et des traces d’incendies sur les pavés. Des cordelettes gisaient encore à proximité du lampadaire. Elle n’avait pas halluciné.
Etendu à même le sol, le fanatique qui avait essayé de les tuer n’était plus qu’un cadavre. Son corps gisait dans une mare de sang, gorge, yeux et visage perforés de dizaines d’échardes acérées. La vue du corps froid et décédé fit monter dans ses viscères une nausée qui la vit proche de vomir. Peut-être aussi parce que la vue de ce cadavre lui en rappelait un autre. Détournant le regard pour respirer et chercher les traces de celle qu’elle avait sauvée et dont elle espérait qu’elle avait survécu, elle n’en trouva aucune, mais pas de trace non plus de son cadavre. Malgré toutes mes recherches qu’elle put effectuer, la jeune femme aux cheveux noirs semblait s’être volatilisée.
Dans les débris, l’irlandaise retrouva son couteau, fiché dans le sol à côté du lampadaire, si solidement ancré dans la pierre des pavés qu’elle eut du mal à l’en détacher. Derrière une poubelle, elle retrouva un prefecto en polyester, un jean noir et un débardeur imprimé « Where is my mind ? » ; les vêtements que les miliciens avaient arrachés à la petite punk sans doute. Elle les ramassa pour l’espoir illusoire d’un jour la retrouver. D’explications, en revanche, nulle trace. Inquiète et dépitée, elle se résolut à partir, car si ses observations ne pouvaient expliquer ce qu’il s’était passé, elles pouvaient prédire qu’il ne lui arriverait rien de bon si elle s’avisait de stagner dans les parages.
Ceux qui croient assez en l'avenir pour se battre pour leurs valeurs sont fêlés. Et tant qu'y aura d'la haine dans mes seringues, je ne chanterai que pour ces dingues !