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 Les secrets criés (a. E.Phillips & A.Maligait )

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MessageSujet: Les secrets criés (a. E.Phillips & A.Maligait )   Les secrets criés  (a. E.Phillips & A.Maligait ) EmptyVen 26 Avr 2024 - 17:51




  • Type de RP :
  • Date du RP : 20/01/2020  
  • Participants: Maligait, Phillips, Sonelli
  • Trigger warning: A voir
  • Résumé: Enquête: Les enfants aux cheveux blancs - Interrogatoire du détective Elio Phillips - Officiers: Sonelli, Maligait - Auditionné: Phillips



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G.C.P.D
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MessageSujet: Re: Les secrets criés (a. E.Phillips & A.Maligait )   Les secrets criés  (a. E.Phillips & A.Maligait ) EmptyVen 26 Avr 2024 - 17:52

Sonelli n’avait jamais aimé arrêter les gens. Il avait plus de pitié que de colère pour les petits voyous. Certains de ses collègues les regardaient avec mépris voire dégout, quand ils ne cognaient pas. L’inspecteur n’était pas de ceux-là. Sans le crier haut et fort il n’était pas non plus certain de tout à fait bien cacher qu’il avait encore moins de sympathie pour les seconds que les premiers. Rarement des monstres, plus souvent de jeunes crétins.

Cinq ans que son communiste de père reposait au cimetière de son village natal, lui contre lequel il s’était engagé dans les forces de police des Etats-Unis. Pure provocation. Cela aussi à bien y penser, dans la catégorie des actions de jeune crétins…. Trente-deux ans qu’il exerçait ce métier. Il faisait bien son travail mais se sentait toujours aussi décalé dans sa tenue de policier. Cela ne s’avouait pas lorsque l’on est inspecteur de police à la brigade criminelle du GCPD mais il n’aimait pas beaucoup l’ordre qu’il gardait et l’idée même de la prison inconsciemment le gênait. Un malaise. Il lui arrivait même quelquefois de regretter de certains qu’ils n’aient pas fui avec plus d’intelligence et qu’ils se soient faits rattrapés.

Il y avait des exceptions bien sûr. Le Chapelier fou, qui quelques mois auparavant avait enlevé une jeune anarchiste d’à peine seize ans. Les jeunes vauriens qu’ils avaient arrêté pour avoir tabassé presqu’à mort un sdf "pour s’amuser ". Ce gangster au sourire sirupeux qui avait missionné un tueur à gage pour tuer un juge trop intègre, lui sa femme et ses deux jeunes enfants. Il lui arrivait lorsqu’il encadrait des arrestations de devoir calmer des velléités de vengeances sommaires ou d’expression violentes d’indignation devant tant d’inhumanité, à coups de poing, gifles ou coups de pieds, qu’elles viennent de proches de victimes ou bien d’hommes du GCPD. Il arrivait que cela puisse lui coûter. Il était fastidieux d’avoir des principes.  

Mais ce qu’il se passait aujourd’hui était encore autre chose. Il s’imaginait quelque part dans les étage du dessous, dans le sous-sol du commissariat tourner en rond entre les murs étroits des cellules de garde à vue un jeune homme aux cheveux bruns qui ne lui était pas un inconnu.

Phillips. Elio. Pas un petit voyou habitué à se retrouver en garde à vue pour des menus larcins. Un ancien du GCPD. Grand solitaire, Sonelli parlait peu. Ils avaient eu pourtant l’occasion quelques fois d’échanger. Travailler ensemble un peu. Lui faire profiter tant qu’il le pouvait des quelques conseils de son expérience. Des cheveux en bataille, un air gentil quoique peut être un peu niais. Ils ne se connaissaient pas tellement mais il lui inspirait de la sympathie.

La nouvelle génération. Ces jeunes recrues, débutant comme il l’avait été. Cet autre monde, modernes pensées, modernes méthodes, nouvelle façon de vivre, une autre époque. Celui qu’il ne comprenait pas et qui lui rappelait qu’il vieillissait. De la tendresse dans son regard pour ces nouveaux venus, la vingtaine, la trentaine d’années. Ils auraient presque pu être son fils. La relève. De nouveaux espoirs.

La pensée de Poppy revint en sa mémoire avec la violence nostalgique des souvenirs. La vivacité timide de son intelligence. Son sourire discret et ses cheveux blonds peroxydés. Son petit carnet et son stylo, sa manie de noter tout ce qu’il se passait. L’agacement de se la voir coller dans les pattes lui qui n’aimait pas travailler en équipe, se muant en une sympathie presque de père à fille. Lui n’en avait pas eu. Elle si.

Il se souvenait encore de la manière brutale dont il était tombé des nues en apprenant que sa collègue était mère d’un bébé en même temps que le fait qu’elle était décédée. Explosion du commissariat, l’attaque du Gant. S’il n’avait pas été en congés dans ces moments, aux chevet de la maladie de sa vieille mère, il serait ce soir là peut être lui aussi mort en mission.

En même temps qu’à quel point il la connaissait si peu, il avait réalisé à quel point elle lui manquerait. Encore aujourd’hui il sentait un sentiment de tristesse et d’injustice lorsqu’il s'apercevait que ses questions et ses hypothèses ingénues ne le suivraient plus. Lorsqu’au détour d’un couloir il apercevait la salle d’attente où elle n’attendait pas, voyait la chaise où son ancienne binôme n’était plus assise. Réalisait qu’elle n’était pas partie en congés. Que demander la date prévue de son retour serait vain. Qu’elle n’avait pas été muté. Que s’il se décidait à vaincre son aversion pour la technologie pour téléphoner personne ne répondrait.

Il avait presque hésité à lâcher l’enquête, demander d’en être dessaisi. Il n’aimait pas fouiller dans un passé qui lui rappelait trop le sien. Même indirect. Il voyait déjà cela trop souvent. Les gens qui mourraient. Les souvenirs oubliés. L’histoire vendue à la découpe. Les quartiers de son enfance métamorphosés. La nostalgie et l’angoisse qui le prenaient à la gorge à chaque fois. Il travaillait à découvrir la vérité. Il n’était pas payé à se faire du mal.

Pourtant malgré lui, il savait qu’en abandonnant il aurait fait une grosse connerie. Il n’était pas sympathique aux yeux de tout le monde parmi les proc’ et au GCPD parce qu’il était un genre de flic anarchiste. Trop indépendant aussi, pas assez dans les clous. Trop consciencieux à aller jusqu’au bout des secrets aussi parfois. C’était une chose mais en abandonnant le cas, il faisait leur jeu. L’enterrement de ses chances de monter plus haut dans la hiérarchie l’indifférait certes, il ne voulait pas non plus se retrouver muté à la direction des passeports.

Surtout il y avait Elio. L’enquête. Le fils du maire et son regard terrorisé. Le cadavre au cheveux blancs comme lui, retrouvé dans une ruelle abandonnée. S’il abandonnait l’affaire, il ne savait pas entre quelles mains elles seraient confiées et il n’était pas sûr qu’elles ne chercheraient pas à l’étouffer.

Une aurore claire et blanche réveillait lentement les locaux de la ville qui ne dormait jamais. Sonelli entra dans son bureau comme dans un musée du siècle dernier ou les ruines d’une civilisation oublié. D’une propreté paisible, il y régnait un désordre absolu, méticuleusement rangé. Stylos, crayons, gommes, et quelques livres. Objets divers éparpillés s’égrainaient sur le bois. Piles de feuilles et rapports rangés dans des pochettes plastifiées. Dans les mots glissés entre ces feuilles se relataient les récits des malheurs d’une villes, se racontaient les vies que ces rapports décrivaient et quelquefois achevaient. Achevées aussi gisaient là les restes de sa naïveté et de ses illusions, suspendus dans l’atmosphère poussiéreuse. La lumière tamisée du petit jour à travers les persiennes offrait une variation calme et atténuée du désordre du monde. Comme déambuler entre les rayons poussiéreux d’une vieille bibliothèque. Alors que le tintamarre des appels et des interpellations n’avait pas encore commencé, dans l’espace-temps singulier du petit jour régnait une atmosphère presque paisible bien différente de sa propre nervosité.

Le jour était à peine levé, il n’était pas encore l’heure, ils attendaient le greffier. L’inspecteur regarda sa montre. Ressorti un dossier dont il vérifia le titre et le classement. C’était le dossier complet de la fugue de l’étrange enfant aux cheveux blancs. Cassidy Strange, adopté il y avait de cela moins d’un an. Il reparcouru page à page le dossier. Beaurevin qui maîtrisait mille fois mieux que lui l’ordinateur et l’accès à la base de données avait eu la gentillesse de le lui imprimer. Il songea qu’il faudrait qu’il invite le jeune adjudant à La Trattoria pour le remercier. Un autre coup d’œil à sa montre. Il avait encore le temps. Il vida d’un geste le cendrier avant de reprendre la lecture du dossier. Une fugue de peu de temps, et à la fin bien plus heureuse que tant d’affaires de disparitions de mineurs de ces précédentes années. Des souvenirs durs, amers. Il hésita à fumer une clope pour les faire passer, avant de repousser, dépité, le cendrier.

Page après page il parcouru le document méticuleusement. Plus il lisait, plus il mordillait le stylo avec lequel il prenait des notes sur son carnet. Intéressant. Très intéressant. Et surtout dérangeant. Pas ce qui y était, ce qu’il y manquait. Il relu une seconde fois la déclaration de disparition, réalisée par le père de l’enfant tout juste adopté. Quelque chose clochait. Une question de ton, de sentiments... Il ne parvenait pas à l’expliquer. Il repensa aux dernières déclarations de fugues ou disparitions inquiétantes qu’il avait enregistré. Pas de vraie différences palpable, une fin -en apparence- plus heureuse que beaucoup d’affaires de mineurs disparus. Et un doute latent. Il n’aurait su dire lui-même ce qu’il soupçonnait mais cette désagréable impression le rongeait.

Il referma le dossier qui se superposa à la pile, puis ajouta sur son carnet de notes quelques lignes. Un moment égaré de ses pensées besogneuse il fixa avec tristesse sa propre activité. Ecrire quelques notes pour mettre au clair ses pensées, c’était là une attitude que son ancienne binôme avait influencé, presque sans qu’il s’en rende compte. Il la lui avait lui-même suggéré, comme une idée en l’air avant qu’à force de la voir perpétuellement accrochée à son calpin, paniquée à la perspective de n’avoir pas tout noté, il s’était pris lui-même à coucher de petites pattes de mouches sur le papier. Les trois quart de ce qu’il écrivait n’étaient que gâchis de papier mais quelquefois par surprise surgissait une bonne idée. Hélas, pas aujourd’hui et il ratura d’un geste las tout ce qu’il avait écrit. Superflus. Inutile.

Il referma le carnet pour le rouvrir et en extirper une feuille de papier. Dépliée elle se révéla être un article de journal, un peu froissé et très annoté. Il en parcouru de l’œil de nouveau les lignes, en soulignant quelques phrases, dans l’espoir de voir sauter à ses yeux un détail qui dans ses lectures antérieures lui aurait échappé. Comme si cette fois, cela allait être différent, comme s’il allait comprendre. Il lui arrivait souvent de relire ainsi des documents, pour n’importe quelle enquête d’ailleurs. Parfois de vieux rapports de routine au papier jauni et à l’encre aussi délavée que le lien avec l’affaire, dans l’espoir d’y découvrir un jour nouveau sous lequel éclairé un fait, une date, un mot, un personnage. Il fallait plus de patience qu’au pêcheur qui guette sa ligne pour ce genre d’opération ce qui ne le gênait guère. La patience était le socle de sa réflexion. Souvent il rangeait les documents dans leurs cartons sans résultat. Pour une prochaine fois. Pourtant, aujourd’hui il ne renferma pas le papier sans son calpin. Saisi d’une soudaine impulsion il laissa visible sur un coin du bureau la une du journal de ce jour dernier plutôt que de la ranger.

Il sortit de sa poche le nouveau portable auquel il ne comprenait rien mais que son fils lui avait offert pour Noel et entreprit d’envoyer à son grand garçon deux SMS. Le téléphone toujours à la main, il chercha de la main libre dans sa poche son paquet de cigarettes. En tira une du paquet avant de l’y reposer et de jeter le dit paquet dans un coin du bureau. Il se leva, se rassit, passa en revue d’un coup d’œil ses documents, alla ouvrir la fenêtre pour aérer avant de soupirer. Il avait besoin d’un café.

Devant la machine branlante dont la qualité du produit n’avait pas vraiment évolué, Sonelli fouilla son portefeuille à la recherche de monnaie, inséra quelques piécettes dans la machine et ramena jusqu’au bureau quelques doses de sucre et trois cafés.


Dernière édition par Elmo Sonelli le Mer 22 Mai 2024 - 10:45, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les secrets criés (a. E.Phillips & A.Maligait )   Les secrets criés  (a. E.Phillips & A.Maligait ) EmptyVen 26 Avr 2024 - 20:11


Arold était amplement renseigné sur les faits de la soirée de charité, quand il se présenta sur les lieux de l'entretien. Il n'avait pas regardé les actualités mais on n'y échappait pas en ces lieux de travail en équipe, intensément lié aux événements qui émaillaient la ville. Et d'autant plus quand les protagonistes faisaient partie de l'équipe... Impossible de traverser un couloir, ou même d'aller aux toilettes, sans être alpagué par quelqu'un qui tenait absolument à raconter sa version du conflit. Et quelque part, c'est encore ce qu'il allait recevoir désormais : une énième version, mais cette fois, celle du principal concerné.

Il espérait que les passions seraient un peu retombées. Il n'y aurait que des alliés dans cette salle, même si parfois les alliés étaient justement amenés à se communiquer des vérités difficiles à entendre. Pour sa part, il était très soulagé de n'avoir aucunement son avis à donner. C'était bien pratique d'être le simple témoin des actions de la police, tout comme il était celui des actions des criminels, finalement. Il travaillait avec la police parce que sa mère l'avait élevé ainsi, et il en ferait de même pour le restant de cette vie qu'elle lui avait donnée, mais tout de même, assez souvent, il n'aurait pas du tout aimé être à leur place.

Parfois, bien sûr, il se disait que ce serait pratique d'être un justicier sans peur et sans reproche, capable de hautes actions d'éclat. Tout comme ce serait pratique d'avoir un troisième bras sur le crâne pour pouvoir se gratter le milieu du dos ; on l'a tous pensé mais personne ne le souhaite vraiment.

La veille, il avait vu un film, à 18h30 avec le repas du soir dûment servi par son père comme s'il rentrait de l'école et devait se coucher tôt. Et il le devait, pour se lever tôt le lendemain et prendre le temps de penser à tout, alors qu'il errait au radar à travers l'appartement ténébreux. C'était laborieux pour lui, il devait s'y reprendre à plusieurs fois en utilisant ses petites techniques pour se concentrer. Et il tenait à arriver en avance, comme aujourd'hui.

Dans son esprit tournait en boucle l'impression de choc désagréable qu'il avait ressentie, comme ce heurt de la ceinture de sécurité lorsque le véhicule pile tout à coup, en entendant les voisins se mettre à hurler en même temps que les personnages du film. Maudits soient ces murs en feuilles à cigarettes. Son père était allé voir dans le couloir ; par voir, il entendait écouter, évaluer si la vie de quelqu'un semblait en danger, et revenir en assurant que ce n'était rien de grave. Mais quelques minutes plus tard, l'épouse du majordome dans le film avait déclenché une ambiance angoissante en sanglotant au fond des couloirs durant les nuits sans lune... et il s'était dit que, cette nuit, quelqu'un sangloterait peut-être dans leur immeuble et personne ne l'entendrait. Parce que la vie n'était pas un film et il n'y avait pas de happy end.

Il avait détesté cette pensée et ça n'avait pas été facile pour lui de savourer la suite du film. "Une enquête, ça va te plaire," avait assuré son père. De son côté, ce dernier avait conféré avec les voisins pour l'organisation d'un vide-grenier et il avait un point de vue positif sur la vie. C'était beau à voir. Amusé par son enthousiasme, le greffier s'était bien gardé de l'en dissuader. Il fallait que quelqu'un dans cette maison garde le cap et la tête haute ! Et n'était-ce pas précisément pour cette raison qu'ils s'étaient installés en colocation ?

Il allait officier dans la salle des divorces cet après-midi. Il n'avait pas hâte du tout. Mais enfin, c'était une journée comme les autres, songea-t-il en arrivant au bureau où il était attendu. Une contrainte en compensait une autre, une gêne soulageait d'une précédente et finissait par donner presque envie de passer à une suivante. Il salua d'un sourire aimable l'inspecteur qui avait, semble-t-il, déjà tout préparé ; il se passa la main sur le menton dans un geste de légère nervosité, pas sûr de son côté d'être prêt à tout ce qui l'attendait. Et il constata, en marmonnant intérieurement un juron, qu'il avait encore oublié de se raser ce matin. Trop d'alertes à la suite. Mieux valait zapper ça plutôt que ses chaussettes, comme l'autre jour... Heureusement, il n'avait aucun moyen de déceler que sa cravate était à peine de travers, ce qui l'horripilait un peu chez les autres, mais arrivait trop souvent chez lui pour qu'il se permette de râler.

"J'espère que ça ne se passera pas trop mal," dit-il simplement, de ce timbre effacé qui était le sien et laissait le choix à l'interlocuteur : on pouvait toujours faire mine de ne pas l'avoir entendu. Enfin, aucune controverse dans ce qu'il disait là. Il était difficile d'en souhaiter autrement, pour qui que ce soit. Si toute cette sinistre comédie pouvait se passer "pas trop mal" pour tout le monde, ce serait déjà... eh bien, pas trop mal. Oui, il ne referait pas l'Histoire de la Philosophie, et d'autant plus à l'aube en arrivant au travail. Mais c'était sincère, à défaut d'être révolutionnaire. Il l'aurait souhaité pour deux inconnus et il le souhaitait naturellement pour ces deux personnes qui ne lui inspiraient que compréhension et sympathie.

La logique de ses habitudes aurait voulu qu'il prenne place à son clavier, sans plus ouvrir la bouche ni même porter sur ses camarades un regard qui aurait pu les déconcentrer dans leur échange. Mais il prit le temps de jeter un coup d'oeil rapide au dossier, avec un petit geste machinal dans la direction du bras de l'inspecteur. Sans le toucher réellement, il ne se serait pas permis. Et pour la millième fois de la journée, il se dit que ces lieux sentaient la clope et qu'il lui fallait une stratégie contre ça, mais il n'alla pas plus cette fois au bout de son raisonnement.
Cet après-midi, en écoutant les ex-couples se déchirer, il laisserait son esprit divaguer quelques instants et aurait la révélation : ramener un pot de citronnelle. Mais ce ne serait pas gentil pour la citronnelle.

"J'ai encore les cours d'un instructeur, chez moi... je peux les ramener, si ça aide... un instructeur en analyse du discours. L'interview analytique ou je ne sais plus exactement comment il appelait ça. Détecter les formules employées par quelqu'un derrière lesquelles peuvent se cacher... vous savez. Des aveux, de la nervosité, des motivations profondes, des non-dits. Un vrai devin." Il rit brièvement, quoique ça n'avait rien de drôle. "Ce sont toutes ces ratures et ces notes qui m'y font penser. Nos cours ressemblaient à ça."

Il avait beaucoup parlé, et ce n'était pas le sujet du jour. Il se réfugia dans son café d'où ne dépassèrent plus que ses deux grands yeux de grenouille, quêtant timidement un pardon qui ne coûterait pas bien cher. Arold n'était qu'un geek qui se maîtrisait trop pour en avoir les côtés flamboyants. Tout le monde le savait, et son côté falot leur aurait sans doute manqué s'il avait changé tout à coup.
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MessageSujet: Re: Les secrets criés (a. E.Phillips & A.Maligait )   Les secrets criés  (a. E.Phillips & A.Maligait ) EmptyVen 26 Avr 2024 - 22:26

les secrets criés

Sonelli & Maligait



Cela ne l’étonnait guère d’être de l’autre côté des barreaux. Il l’avait prédit, qu’un jour il serait celui qui se trouverait questionné ; il n’en avait pas prévu les raisons. Elio avait toujours imaginé un grand brasier pour Gotham, s’immoler au milieu sans désir de constater quel serait le résultat d’un tel acte, il fallait seulement que tout disparaisse pour mieux recommencer. Du moins, tout recommencerait de la même manière, puisque la société était gangrénée par la corruption et tout ce qui s’y associait. On aurait repeuplé Gotham par les mêmes archétypes. Mais ainsi il n’aurait plus été témoin. Plus témoin des drames et des larmes, le sang qui se verse sur le sol et les cadavres qui le recouvrent, les bouts de cervelle qui collent au visage et forcent à se débarrasser des vêtements. Les proches devenus victime collatérale de choix impulsifs. Rien n’était fait pour gagner dans cette ville de malheurs, pour peu que l’on fût du bon côté. C’était à cela qu’il savait qu’il n’avait pas complètement basculé dans l’autre camp : la vie continuait de le baiser, et ce n’était toujours pas plaisant.

Assis sur la couchette peu confortable de la cellule dans laquelle on l’avait jeté, il avait passé la nuit à ruminer son acte. La jointure de ses doigts portait encore la marque de l’agression dont il avait fait preuve, à l’égard de Strange, la légère douleur qui l’accompagnait comme une douce satisfaction, car il imaginait ce que lui ressentait à sa pommette. Il espérait avoir briser l’os, que son visage gonfle à cet endroit et que les paparazzis obtiennent les meilleurs clichés pour l’immortaliser. Sans cigarette pour occuper ses dents, pour la première fois de sa vie il s’était rongé les ongles jusqu’à arracher les morceaux qui protégeaient le début de la partie tendre qui se trouvait en dessous. C’était davantage le résultat de la colère que de l’anxiété : personne n’avait agi. Il n’en attendait pas moins de la part de l’élite présente à cette soirée. « Charité mon cul ». Il préférait être motivé par la rage que se laisser aller au désespoir. Pas maintenant, pas ici, où il était surveillé. Peut-être s’écrouler en la présence de Constantine, dans cet appartement trop grand pour deux et un chat qui cherche son jeune maitre. Il n’avait pas daigné fermer l’œil de toute la nuit, son insomnie habituel alimenté par la crainte de se voir égorgé par un fanatique de Strange. En soi, il n’avait aucun problème avec cela. Il ne voulait simplement pas laisser Cassidy aux mains de son tortionnaire, pas quand il commençait à voir une possible solution. Pas abandonner John non plus, accessoirement.

Il su que le jour s’était levé lorsqu’on vint le chercher dans sa cellule. Les yeux fatigués, aveuglés par la lumière artificielle quand il traversa les couloirs familiers. Jusqu’au bureau, dont la porte affichait un nom qu’il connaissait bien. L’homme à qui il était associé, moins. Du peu qu’ils avaient échangé, Elio se trouvait rassuré de savoir que Sonelli allait être celui qui l’entendrait. En entrant dans la pièce, il remarqua une figure souvent croisée, avec laquelle il n’avait jamais discuté. Il se souvenait du patronyme, Maligait, seulement grâce à sa mémoire, mais il ne lui inspirait aucun autre souvenir. Il avait au moins l’air sympathique. Un poil aussi paumé que lui. Alors qu’il s’installa sur la chaise qui lui était réservé, il remarqua trois gobelets de café, plusieurs sucre dosettes. Elio aurait pu se mettre à pleurer, s’il n’était pas aussi lessivé, autant physiquement que mentalement. A la place, il offrit un faible sourire à Elmo, puis croisa les bras, fit mine de prendre ses aises pour cacher la posture défensive.

- Bonjour. C’est pas comme ça que je voulais qu’on se revoit, mais c’est la vie.

Fit-il, le ton désinvolte. Il ne comptait pas le revoir, en réalité. Il n’avait pas recontacté l’autre policier depuis l’explosion du commissariat il y avait de cela des mois. Elio ne voulait pas assumer avoir déserté, devant celui qu’il respectait et admirait. Le GCPD, cela aurait dû être derrière à tout jamais ; et il se serait pleinement consacré à son métier de détective, enfin libre de contraintes, si le jeune russe n’avait pas débarqué dans sa vie, et son instinct n’avait pas eu envie de le protéger. Il l’avait tout de suite considéré comme son fils, sans qu’il ne puisse se l’expliquer. Elio aurait préféré rester égoïste, comme il l’avait été avant tout ce bordel, dont il espérait voir une conclusion en faveur de Cassidy. Pour lui-même, il n’attendait plus rien.

- Je vais répondre au mieux à vos questions.

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Elmo Sonelli
MessageSujet: Re: Les secrets criés (a. E.Phillips & A.Maligait )   Les secrets criés  (a. E.Phillips & A.Maligait ) EmptyLun 10 Juin 2024 - 22:33

Un sourire gentil et une banalité polie en réponse à la presque lapalissade du greffier. Lui aussi ne pouvait pour tout le monde qu’espérer que cela allait bien se passer, sans être certain de savoir ce que cela pouvait bien signifier. Quelques instants en plus tard, en voyant s’asseoir l’ancien policier dans le fauteuil des accusés, il aurait les premières réponses à cette question. Pas d’interlocuteur agressif insultant, menaçant, tentant de frapper ou borné niant l’évidence du flagrant délit. Pas quelqu’un de fermé qui refuserait de répondre ou un retors plus disposé à les abrutir sous un flot de mensonges et de divagations. L’opposé, ou du moins c’était ainsi qu’il voulait se présenter. Mais Sonelli le croyait. Il avait l’air trop éreinté, trop défait, trop désespéré pour chercher encore à dissimuler. Il aurait sans doute face à lui le suspect idéal, celui qui comprend les questions et acceptes d’y répondre sans mentir ou chercher à dissimuler. Pour le confort de leur travail, oui, cela n’allait pas trop mal se passer. Pour la justice de ce qu’il découlerait de ls situation triste dans laquelle ils étaient tous embarqués, ça, cela restait encore à déterminer.

Il poussa vers le jeune greffier discret la tasse de café. Aussi les articles, y compris celui de journal, s’il voulait les consulter.

"Je crains d’être un peu vieux pour réussir à changer les méthodes auxquelles je suis habitué pour de nouvelles stratégies tout droit sorties des laboratoires de psychanalyse. Mais si elles vous inspirent quelques idées, je suis tout à fait disposé à les entendre." Après avoir jaugé le jeune homme d’un regard bienveillant, il se fit en lui-même réflexion que sa remarque pourtant plus cynique à son propre égard que critique envers l’idée proposée pouvait être interprétée comme un refus poli et agacé. Ce qui n’était pas son idée. " Enfin, je veux bien lire vos cours si vous me les apportez. " se rattrapa-t-il, tentant de figurer un naturel de communication qui n’était que peu le sien.

Confronter l’image du jeune homme gentil et timide, un peu paumé dans le commissariat et dans l’existence comme il l’était lui aussi et comme ils l’étaient dans le fond tous, au type hagard et épuisé, mal rasé comme un vagabond et encadré par deux policiers aux allures de gorille comme un enfant fugueur ou un criminel dangereux fut un coup dans l’estomac. Pas des plus agréables. Tristesse et malaise latent se diffusèrent en lui lorsque d’un air pitoyable comme un collégien pris en faute il s’assit et le salua, manifestement aussi gêné que soulager de le retrouver dans ces circonstances après le temps passé.

Cordial mais ferme, l’inspecteur demanda aux deux gardes qu’ils retirent les menottes du prisonnier et les laissent en paix travailler avant de pousser café et dosette de sucre vers l’ancien collègue. Il remarqua soudain ses ongles rongés jusqu’à la moelle qui brisaient d’un coup tout le mythe de désinvolture que le jeune suspect tentait de signifier. Sans se l’expliquer Sonelli se sentit alors brièvement d’une extrême nervosité, comme si c’était lui qui était interrogé. Rêvant de se lever pour attraper une bouffée d’oxygène par la fenêtre, si ce n’est de claquer la porte, laisser derrière lui les reflets du passé, il adressa au jeune homme un regard rassurant. Au moins autant destiné à lui-même se calmer.

Sans commenter d’autre chose que d’un sourire la promesse de bonne volonté de l’atypique prisonnier il rétracta ses sentiments troublés dans le vocabulaire. L’avantage douloureux de ce que le mis en cause connaissait la procédure presque aussi bien que lui rendait les questions routinières tout ensemble plus fluides et plus ridicules. Ils se connaissaient déjà, comme il connaissait bien la moitié des réponses aux questions qu’il posait tandis que son vis-à-vis devait savoir par cœur les grandes formules toutes faites lui indiquant que d’après les dispositions de tel ou tel alinéa du code pénal, ses déclarations qu’il feraient seraient potentiellement retenues contre lui, qu’il avait le droit de garder le silence, mais que cela n’empêcherait pas la procédure de suivre son cours. Un dialogue convenu comme entre deux acteurs en l’absence de public et non moins en quête de leur personnages que s’ils avaient été de l’autre côté du rideau de cette scène. Absurde et lunaire.

A la date du 20 janvier 2020 à Gotham, huit heure quatre, dans les bureaux du Centre d’investigation du Commissariat Central de Gotham City, devant l’inspecteur de police Sonelli Elmo, assisté pour la rédaction du présent acte de procès-verbal du greffier de tribunal Maligait Arold, comparaît Monsieur Phillips Elio, né à Atlantic City le 26 juin 1989, résidant 212 Baquer Street, ancien brigadier de police de la brigade des stupéfiants jusqu’en novembre 2018 exerçant la profession de détective privé, individu mis en examen pour les décrits par les articles 443, 452bis et 663 du code pénal relatifs entre autres à la violence envers les personnes dépositaires de l’autorité publique. Le ministère public informe Monsieur Phillips que ses déclarations pourront être retenues contre lui.  

Futile litanie dépourvue de sens, monologue orphelin de sentiments, dialogue dépourvu d’échange et confort des mots presque pédants d’un vocabulaire tant formaté pour décrire la réalité qu’il s’en extrayait. Elmo aurait eu du mal à se l’avouer vraiment mais en même temps qu’il ironisait des ridules de ce langage, il aimait un peu en prononcer les mots précieux et techniques comme s’il était devenu le Professeur ès Sciences Littéraires que son père rêvait en lui. Le surplomb de l’antilangue dont parlait Calvino, sans doute. A travers le langage surréaliste des échanges aussi lunaires que s’ils jouaient une répétition de la Cantatrice Chauve, le vieil inspecteur ne put s’empêcher de sourire d’absurde, de décalage et d’ironie. L’inanité obligatoire de ce qu’ils faisaient ici le faisait en même temps bouillir lui qui pressentait déjà sans se l’expliquer que se cachait là-dessous quelque chose de plus grave et devant lequel les rapports soigneusement consignés seraient impuissant comme une armure sans chevalier. Comme un costume perdu sur scène sans acteur pour l’incarner. Ce qu’il était. Un officier bien étrange, qui s’accommodait à son métier comme un acteur convaincu d’une erreur de casting ou du vide de l’écriture de son personnage. Ni moins ni mieux loti que la plupart de ses collègues en ce point. Lui le voyait. Lui le sentait et s’en sentait vide.

Il avait lu le Chevalier Inexistant et s’était identifié à Agilufe. Etait-ce qu’avait espéré son père en l’y poussant ? L’incarnation abstraite de l’uniforme brillant et lustré d’un idéal -contestable d’autorité, de rigidité. Encastré dans une armure de prétentions mais sans réalité. Une seconde fois il sourit à l’ancien policier, au collègue ingénu et inexpérimenté qu’il avait été. A celui qui avait peut-être eu raison de partir quand il en était encore temps. Qui existait désormais plus que l’uniforme qu’il avait laissé derrière lui. Peut-être ne le savait-il pas encore et Elmo hésita non sans ironie à recommander au jeune homme la prochaine fois qu’il voudrait se venger de Strange de lui retirer plutôt ses lunettes.

"Maintenant, expliquez-moi donc ce qu’il s’est passé."
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MessageSujet: Re: Les secrets criés (a. E.Phillips & A.Maligait )   Les secrets criés  (a. E.Phillips & A.Maligait ) EmptyMar 11 Juin 2024 - 21:56

"...Si des cours y suffisaient, la ville ne serait pas ce qu'elle est," avait reconnu le greffier dans un souffle, en toute modestie, baissant les yeux pour contempler le café et le reflet qu'il lui renvoyait. Il ne s'était pas attendu à ce qu'on prenne son offre au sérieux. "Merci."

Tant qu'il ne s'agissait que de bavarder avant l'arrivée du prévenu, Arold était à peu près à son aise, soulagé de partager la pièce avec un visage connu, fiable et posé, quelqu'un qui le ménageait volontiers dans ses petites maladresses et lui accordait beaucoup plus d'attention qu'il n'en recherchait, ou n'en méritait probablement. Mis à part la décence de base, il n'avait aucun effort à fournir. Et il savait d'avance que son efficacité professionnelle donnerait toute satisfaction à son collaborateur, ce qui en soi était rassurant.

Après, ils allaient recevoir quelqu'un qui avait démontré des instincts beaucoup plus conflictuels, mais a priori cette personne se moquerait bien du greffier présent dans la salle. Et même si le ton venait à monter, on n'attendrait pas de lui qu'il intervienne, n'est-ce pas ? Pas plus qu'on ne l'attendrait d'une machine à écrire, ou pour être plus moderne, d'une caméra de surveillance.

Il lui suffisait donc de rester émotionnellement détaché de ce à quoi il assisterait. Et il pensait l'être, jusqu'à ce que l'entretien démarre. Quelque chose dans la voix d'Elio l'avait forcé à abandonner un instant sa tâche. Il releva les yeux pour dévisager le nouveau venu, qu'il avait salué très discrètement auparavant.

Il n'avait pas imaginé voir apparaître devant lui cette expression de profonde tristesse. Dans son imagination, quelqu'un qui allait au bout de se convictions jusqu'à s'attaquer publiquement à celui qu'il considérait comme l'ennemi du peuple... eh bien, le lendemain était forcément un lendemain de fête pour cet homme-là. Un peu la gueule de bois sans doute, mais la sensation d'avoir vécu une folle soirée. Non ? Apparemment, peut-être pas. Pas pour tout le monde. Pas pour Phillips.

Est-ce qu'il regrettait ?

Ce n'était pas la question. Pour l'heure, ils s'intéressaient aux faits. Mais les intentions ne tarderaient pas à pointer le bout de leur nez, et il devait bien avouer, il ne serait pas fâché de comprendre. Il percevait plus ou moins confusément qu'une certaine entente existait entre les deux interlocuteurs, et il était doublement étranger à leur échange, d'une part en raison de sa fonction, qui ne lui permettait pas d'y participer - c'était toujours particulier, comme situation - d'autre part, à travers la distance qui le séparait de l'interrogé. Les inconnus lui étaient indéchiffrables. Il les contemplait avec l'attention décontenancée d'un cerf confronté à une paire de phares. Il cherchait les indices permettant de démêler l'écheveau, parfois avidement quand l'urgence le pressait, parfois avec cette lassitude contemplative qui formait le fond de son caractère. En ce moment, il pouvait se permettre ce luxe. Tout était calme. Tout se passait selon le règlement.

Cette étude patiente était une question de prudence et de sécurité. Après tout, il voyait une bouille aimable et une attitude défaite, rien de menaçant, mais toutes sortes de ressorts se cachaient peut-être dans cette machine, prêts à faire jaillir des réactions soudaines et imprévisibles ; et Arold n'aurait pas le temps de calculer une réponse appropriée si cela arrivait.

Est-ce qu'on pouvait regretter sans regretter ? Il avait l'impression de ressentir cette nuance chez le collègue disgracié. Assumer son geste, mais regretter d'en être arrivé là, peut-être, regretter les circonstances, les manquements de la société qui l'avaient piégé dans ce rôle. Ce sentiment-là, ils le connaissaient tous tôt ou tard. C'était une des malédictions de la fonction. Il avait essayé de l'expliquer à son père un jour, après un procès, mais ça n'avait rien donné. Ce dernier s'était débrouillé pour conserver une forme d'idéalisme et même d'innocence, même en étant employé d'une ambassade. Cela tenait du miracle, ou d'une capacité particulièrement solide à se créer une bulle... les rêveries d'Arold ne lui venaient pas de nulle part, visiblement.

Celui-ci notait les informations échangées sans manifester de réactions personnelles, ce n'était pas sa place, mais il y avait quelque chose d'émouvant dans cette histoire au final et il se passionnait plus qu'il ne l'avait prévu. Comment tout cela se terminerait-il ? C'était David contre Goliath, mais en principe c'est David qui gagne à la fin... Et ce n'était pas qu'un conte : une loi naturelle voulait que les organismes les plus grands soient aussi les plus fragiles face aux changements.
Gotham changerait-elle vraiment un jour ? C'était la question, et peut-être sa différence fondamentale avec Goliath, malgré leurs lettres en commun.
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