Un chouette plafond. Azzurra respirait péniblement, encore dans les vapes à cause du mélange de toute la merde anesthésiante qu'on lui avait inssuflé. Chaque respiration était un cauchemar, et il lui fallut du temps pour se rendre compte qu'elle était en enfer. A ses côtés, une Mindy au pied du lit, assoupie la tête posée contre elle lui tenait la main. Quel enfer. Mais trop peu de forces pour se débattre.

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Lorsqu'elle se réveilla probablement quelques heures plus tard, elle vit Mindy saucissonnée au lit d'à côté, les deux jambes dans le plâtre. Sa respiration était plus difficile, la douleur lui revenait. Alors, elle se mit à gigoter et à appuyer le bouton pour qu'on lui envoie de l'anti-douleur.

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- Je suis content que tu sois revenue, Azzu. faisait Mark, assis sur la chaise d'à côté.

- Changer ma chambre. Je veux pas être avec cette folle. Elle fait quoi, là ?

- T'imagine pas, elle était venue pour te sauver la vie, ils lui ont pété les deux jambes.

- Pazza ! Elle est complètement loco la gamine... il s'est passé quoi ?

- On est venus juste à temps.

- J'ai cru crever...

- T'es en sécurité, maintenant. On te protègera. On a des hommes autour de la clinique. Y a beaucoup de journalistes, t'es devenue pas mal connue, le petit "écureuil". C'est sorti des réseaux du Darkweb. C'est pour ça que le père de Mindy vous ont mises là. Tu auras aucun soin à payer. Trois jours dans le coma. T'as des côtes cassées et l'avant-bras en vrac, mais t'auras pas d'autres séquelles, après, tu vas avoir besoin d'aide. C'est pas commun ce que t'as vécu. Et j'veux que tu sache que je serai toujours là pour toi.

Azzurra fixait le plafond.

- Je crois ne jamais avoir été aussi malheureuse qu'en me réveillant... pas morte.

Elle lui attrapa la manche alors que ses yeux s'humidifièrent. La jeune femme déglutit lentement.

- Pourquoi... ? Pourquoi m'avoir sauvée ? Je veux plus de tout ça.

- Allons... allons... tu es en sécurité maintenant.

- Tu ne comprends pas. Personne peut comprendre.

Il prit sa main le temps qu'elle se calme. Cela prit le temps qu'il faut. Avant de s'assoupir, Azzurra demanda quelque chose.

- J'aimerais savoir. Je sais qu'il s'est jeté sur moi avant que je m'évanouisse. Est-ce qu'il m'a... ?

- Non. Je te jure que non.

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Azzurra entrouvrit les yeux. Même s'il lui était douloureux, elle pouvait un peu s'asseoir. Tout lui était insipide. Des images de cette nuit lui revenaient sans cesse. Elle n'avait pas été assez forte. D'un côté, elle voulait devenir plus forte. Maestra avait des armes, Maestra aurait vaincu. Elle, n'avait rien. D'un autre. La violence, elle en avait marre.

Pourquoi les gens pouvaient avoir des vies normales ? Pourquoi était-elle obligée de vivre sans cesse avec la mort autour d'elle ? Y avait-il un moment de sa vie où elle pouvait être en sécurité ? Elle s'entraînait dur pour être une bonne justicière, mais chaque soirée à raid des Gargouilles la terrorisait. La mort était si proche. Elle mourrait. Le quartier où elle servait et aidait les gens était sans cesse sous pression et assiégée. Même simplement servir à manger, elle était en danger. Fatalement, peu importe comment Azzurra tournait la question, elle ne pouvait s'empêcher de lâcher quelque sanglot lorsqu'elle réalisait que l'endroit où elle se sentait le plus en sécurité, c'était dans des quartiers de riches où elle devenait le temps d'une nuit l'esclave d'entités qui pouvaient la protéger contre son âme et son corps.

Azzurra souffrait d'être une femme fragile qui ne pouvait se défendre seule, sans cesse tirée hors de sa zone de confort où on la frappait à coups de batte.  Les lumières derrière la porte indiquaient un couloir animé. Les yeux mi-clos, elle essayait d'écouter qui circulait à une heure aussi tardive. Elle entendit des bruits de choc. Sa respiration s'accéléra. Un pas lourd dans les couloirs alors qu'elle s'agitait. La porte s'ouvrit en grand, et apparut la silhouette massive d'un des monstres. Azzurra se cacha sous sa couverture et se mit à hurler.

EPSILON

Mais qu'est-ce qu'elle faisait encore ? Azzurra cria en la voyant si près d'elle. Elle voulait qu'on la change de chambre, et avait décidé de crier aussitôt que Mindy quittait son lit. Fini rigoler, comme elle disait toujours. Une autre présence la surprit, et elle resta sur ses gardes. Mindy l'avait filmée et la petite ombre avait saisi son téléphone pour lui jeter. Eh bien, en voilà une qui allait finir au tribunal, parce que papa-Mindy ne laisserait jamais passer ça et lui enverrait 10 avocats. Azzurra tenta de se relever pour voir qui venait jusqu'à se ses côtes la harassent de douleur et qu'elle s'effondre sur le dos. Elle tourna péniblement la tête avant de manquer de crier en reconnaissant la Guêpe. Tant d'idées lui venaient à l'esprit, notamment "qu'est-ce qu'elle fout là", et surtout "est-ce qu'elle sait ?". C'était le moment de rester calme. Mindy s'écrasa au sol, ce qui tirerait un sourire à Azzurra en temps normal mais elle ne fit rien tant elle était choquée de voir la Guêpe ici.

Une infirmère vint et Mindy hurlait :

- Elle m'a poussée !!

- Mais oui, elle vous a poussée, tout comme la nuit dernière cette patiente vous a demandé de dormir la tête contre elle pour ne pas faire de cauchemars.

- De quoi ? lâcha Azzurra, avant de pouvoir poser davantage de questions car les deux étaient parties. Le regard plein de fureur mêlé à la terreur, Azzurra se hissa avec un cri de douleur pour s'asseoir, avant d'ouvrir grand la bouche et se tenir les côtes avant de déglutir. Yep, pour sûr, la Guêpe l'avait reconnue. C'était une hackeuse, et à tous les coups la Tégénaire avait dit son identité ou mal caché ses traces. Voire même qu'elle l'avait reconnue à ses techniques de combat. Selon Mark, la Guêpe était très intelligente.

- On se connaît ?

Elle voulut demander de l'eau, se frotta les yeux mais se le vit servir. Azzurra déglutit encore. Elle n'en avait pas sauvé assez. Ni elle-même. Azzurra écouta calmement et tout en maintenant un regard acéré, se rendit compte que la petite ne se sentait pas super à l'aise et voulut partir. Alors, d'une voix un peu trop autoritaire, elle demanda tout de même gentiment.

- Guêpe. Reste ici. Viens t'asseoir... s'il te plaît.

Azzurra tenta un léger sourire suppliant, jusqu'à ce qu'elle vienne.

- Ecoute. Ne le dis à personne... qui je peux être dans une autre vie, d'accord ?

Elle se tenait les côtes et chuchotait.

- De toute façon, je comptais te le dire... que je suis le masque d'or. Porter un masque, ça permet de transfert toute trace négative à quelqu'un qui peut disparaître d'un jour à l'autre. Mais ça empêche aussi d'avoir des relations qui sont bien. Parfois je suis un peu triste, il y a des gens que j'aimerais bien connaître en vrai, mais avec le masque que je peux pas. Même si je suis pour beaucoup très surement dans ma vie très insignifiante pour eux.

Elle soupira.

- Mais toi tu me plais beaucoup. Pas comme cette Mindy. Elle est mon harceleuse depuis... quelques temps. Semaines ? Mois ? Ses parents sont très riches, la police ne veut rien faire. Elle veut que on couche ensemble et est très insultante. En fait elle est un peu folle et me fait peur. Son lit est juste é côté, mais ils veulent pas la changer. Parce que c'est grâce à elle que j'ai pas à payer les frais d'hôpitaux... et que je suis protégée des journalistes.

Azzurra clôt les yeux un moment.

- Je sais plus quoi faire. Même changer de téléphone est impossible et elle paie des détectives pour m'espionner. Tout ça parce que...

Ah non. Pas parler de prostitution.

- Parce que voilà. Elle est juste folle. C'est pas le gant noir qui m'a attaqué. La Tégénaire m'a dit que c'était une personne qui s'appelait Strings. Elle a des genres. Comme mannequin ? Ou des soldats drogués ? Et ils attaquent des innocents et sont contrôlés à distance. Il faut que je la trouve. Mais c'est une hackeuse ou un hackeur je sais pas trop très forte. La Tégénaire n'arrive pas à remonter jusqu'à elle. Et moi...

Son regard se perdit dans le vide. Azzurra voulait l'arrêter... mais avait si peur. Elle prit sa couverture contre elle et sembla toute tristoune.

- Pour ça que je suis devenue justicière. En fait, c'est quoi ton nom... ? Guêpe ? Maintenant que tu connais le mien. Azzurra Falcone.

EPSILON

Demander aux femme qui sont mortes si je suis insignifiante. Azzurra se disait-elle, mais sans dire quelque chose. On ne lui avait pas dit combien étaient mortes, combien étaient peut-être devenues handicapées ou défigurées face à ça. Elle ne voulait pas savoir. Elle n'était pas prête mentalement. Ni prête mentalement à recevoir cette carte dorée. Une carte qui permettait soi-disant de retirer n'importe quel argent. Elle en était capable. Azzurra tendit péniblement la main et la toucha, l'apprécia du bout de ses doigts. Comme si elle tâtait l'anneau unique. Tant de pouvoir. Le rêve de tant de gens. Une carte... capable de telles prouesses.

La jeune femme parla de Strings comme étant une cannibale avec des pouvoirs. On n'osait pas y croire. Ca faisait froid dans le dos. Azzurra grinça des dents et baissa les yeux. Alors comme ça, Iron Height c'était elle ? Elle n'avait suivi ça que de loin. Dans tous les cas, l'Italienne s'en foutait. La Guêpe était capable de prouesses, et pouvait connaître Strings et l'aider à la trouver et la neutraliser.

- T'as raison. En fait je m'en fous qui tu es. T'as l'air utile et je pense que tu es pas une personne si mauvaise. Je veux arrêter Strings. Cannibale avec des pouvoirs, ça doit aller dans la prison, ou bien à Arkham. Et toi tu vas m'aider.

Elle jeta la carte dorée sur sa nouvelle amie Guêpe pour qu'elle la rattrape. Guêpe c'était bizarre comme nom, il faudrait quand même

- Je suis Justicière. Je veux pas voler l'argent. Même si c'est à des personnes mauvaises. Tu pourrais te faire arrêter pour ça. Mais je n'en ferai rien. Parce que je sauve les gens, pas les banquiers. Mais je ne vais pas leur voler l'argent non plus. Je veux pas de problème. Je veux juste arrêter Strings. Essaie de me la refiler encore et je la découpe avec des ciseaux. fit-elle, au début poliment mais faisant  clairement comprendre que elle ne voulait pas qu'on la lui refourgue. Elle ne voulait pas avoir quoique ce soit à faire avec ça.

C'était le chemin de la justice.

A peine la Guêpe voulait s'enfuir que Mindy entrait avec son petit pansement Winnie l'ourson sur le menton ce qui... ne fit pas rire Azzurra bien qu'un léger sourire en coin osa se dessiner sur son visage.

- Si j'ai une cicatrice à cause de cette pute je porte plainte ! Sale hippie dégénérée. Pourquoi tu m'as pas défendue ma belle Justicière ? Je croyais que Maestra protégeait les victimes démunies ! T'as laissé cette dingo me frapper !

Cauchemar. Azurra fronça les sourcils et se mit à bégayer. Mindy fit une petite tête de petite peste, le sourire en coin avant de ranger son oreillette dans sa petite table de nuit.

- Alors comme ça tu as trois vies ! Tu lui as parlé de la troisième ?

- Chiudi la bocca. Ferme ta gueule.

Mindy s'assied et se borda toute seule comme une grande.

- Ca va ! Je ne dirai rien à personne. Muette comme une carpe décédée. Mais seulement si tu es sage avec moi. Et très gentille. Tu vois ce que je veux dire ?

Azzurra respirait très vite pendant que Mindy se mettait à respirer très rapidement.

- C'est marrant parce que j'avais des... sentiments aussi pour cette fameuse justicière. Je pensais que j'étais capable d'aimer quelqu'un d'autre ! Mais en fait c'était toi ! Même sans ton visage tu dégages quelque chose de... SEXY. Ca me rassure de savoir que j'aime que toi et toi seule.

Azzurra sortit de son lit, tituba et se rua sur Mindy qui écarta les bras, prête à recevoir les coups que la jeune femme allait lui asséner. Elle eut même le temps de retirer son haut et tenta de l'enlacer. Mais Azzurra maintint ses distances avant de la frapper au visage de colère, silencieuse, pendant que celle-ci se mit à gémir.

- Frappe-moi ma belle italienne Les coups c'est OUI ! Azzurra c'est OUI ! chauCHAUFFE-MOI !

Azzu voyait rouge.

Il était là question de lui faire passer le goût des coups.

EPSILON

Cette fille avait un bras en bois... parce qu'elle avait mangé l'ancien bras ? Azzurra porta la main à sa bouche en fronçant les sourcils.

- Povero amore mio. lâcha-t-elle.

C'était ce genre de monstres. Il était vrai que Azzurra ne serait pas de taille, si elle voulait l'arrêter. Quelle bêtise.

Mais voilà qu'elle frappait Mindy qui voyait ses cris de jouissance se transmuter en "arrête", avec un regard de terreur. Ca elle aimait bien. Mindy lui échappa magiquement des mains et se fit tournebouler tourneboula dans le drap. De la magie ? Azzurra se tint les côtes et fut toute abasourdie de la voir se mouvoir comme ça dans la pièce. La petite Guêpe sembla vouloir la défénestrer.

- HEH. NON. Es-tu COMPLETEMENT LOCO ? Ramène-la dans son lit. MAINTENANT.

Là, Azzurra ne rigolait plus et Mindy fut projetée dans son lit. Ouf. Pas de défénestrations.

- Ho già visto abbastanza morti.

Azzurra se jeta sur le lit d'Azzurra et se rua dans ses bras, visiblement terrorisée et fortement désorientée par ce qu'il s'était passé. La brune fut surprise mais la laissa se terrer dans ses bras, fixant la punk avec un regard plein d'incompréhension. Cette fille n'était qu'une cinglée. Ca servait à rien del a terroriser davantage.

- Toi tu me poses bien trop des soucis comme cela. Tu te mets dans ton lit et que je t'entende plus, d'accord ? Plus un mot ! Capiche ?

Mindy voulut dire une connerie mais finalement acquiesça et se jeta sous sa couverture pour se cacher. Une enfant. Azzurra se remit sur ses jambes et ramassa des mouchoirs avant de s'élancer sur la petite Punkette. Maintenant c'était elle qui avait besoin de réconfort, en plus elle pissait du sang par le nez. Azzurra tomba à ses pieds, haletante, avant de lui essuyer le sang sur le visage et lui fourrer les mouchoirs dans les bras. Elle posa sa tête sur les cuisses de Lisbeth et attrapa ses mains dans ses main chaudes, aux jointures éclatées par les coups donnés.

- Caduta di tensione. Dammi cinque minuti.

La porte s'ouvrit alors et le Docteur entra. Azzurra tourna la tête et soupira longuement.

- Pas trop durs avec Mindy, per favore.

Avant de se mettre à tousser et rouler sur le dos, comme si la gravité la tirait irrémédiablement vers la position allongée la plus proche du sol possible. Elle fixa le plafond, se tenant les côtes et constatant qu'elle était toute humide de sang à cause d'avoir probablement eu quelques sutures qui ont sauté lors de son massacre. Sous son drap, Mindy faisait des petits bruits de chien battu. Insortable cette gamine.

EPSILON

Madame la Docteur était là. Azzurra sentait que quelque chose avait craqué sous ses bandages. Haletante, elle fixait Lisbeth et lui fit un signe de tête, avant de dire :

- Quand je vais aller mieux, mais pas évident avec la petite conne.

Elle entrevit Mindy sous sa couverture qui tirait la langue pour la narguer, avant de faire un cercle avec son pouce et son index et le lécher. Il fallait la corriger davantage. Azzurra grogna, avant de tourner la tête vers Lisbeth.

- Merci d'être venue. En fait.

Même si elle ne lui avait jamais demandé son vrai nom, après tout elle l'appelait Guêpe et c'était très bien ainsi, Azzurra l'appréciait. C'était une fille un peu bizarre, mais qui d'intéressant ne l'aidait pas, et toute brisée. Qui avait quelque chose, un passif, mais qui lui donnait envie de la protéger. Azzurra était prête à mourir trois fois pour sauver ne serait-ce qu'une petite Guêpe. Azzurra regardait la Dr, qu'elle trouva plutôt jolie. Elle avait l'air jeune et si maternelle. Azzurra lui sourit, d'un sourire un peu bizarre, peut-être étouffant un peu de douleur, et finit par soupirer.

- Hum... je crois j'ai cassé quelque chose j'ai très mal. Pouvez-vous regarder ? Et quelque chose pour la douleur c'est très insupportable. Je veux aussi que vous en donnez à elle pour la calmer car elle est insupportable.

Elle pointa Mindy du doigt, qui sortit sa petite tête rousse aux cheveux tout ébouriffés de sa couverture et qui fronçait les sourcils, avant de regarder la Dr. et Azzurra. Quand elle aprlait elle criait avec une voix insupportable.

- Je veux des ANTIDOULEURS mais pas des qui shootent, je dois rester parfaitement éveillée pour surveiller Azzurra parce que je dois veiller sur elle c'est une héroïne et elle est beaucoup trop belle et j'aime son odeur.

Elle tira la langue à Azzurra qui soupirait et qui échangeait un regard avec Katheleen pour lui donner son avis sur la question.

EPSILON