Sujet: Le démon revint de Géorgie Mer 13 Juil 2022 - 23:10
Nom & Prénom du Personnage : Jonathan Crane Alias : L'épouvantail
Nationalité : Américaine Âge : 33 ans
Métier : Psychiatre / assistant enseignant à l'Université de Gotham / Chercheur Groupe souhaité : Asile d'Arkham ou Citoyen
Votre but à Gotham City : La science Marty ! LA SCIENCE !
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Quelle est ton expérience Jeu de Rôle ? J’ai expérimenté avec plusieurs formes de JDR il y a quelques années et j’avais beaucoup aimé. Ma vie s’étant stabilisée, je me suis dis que je pourrais me relancer. Quelle fréquence de jeu peux-tu investir sur notre forum ? Pour commencer un ou deux posts par semaine? Es-tu un Double ou Triple compte ? Si oui celui de qui ? Nope
Liens éventuels de ton personnage : Aucun, ceux qui connaissaient son père sont partis en retraite et ce dernier est mort il y a plusieurs décénnies.
Parle nous un peu de toi : Timide goblin administratif qui rivalise avec Donald sur le nombre de petits boulots. J’ai une licence dans un domaine, un Master dans un autre, un travail sans lien, des hobbies qui n’ont pas grand-chose à voir et plus de livres que je n’ai de temps pour les lire. La seule constante de ma vie a toujours été une passion pour l’univers du Chevalier Noir.
Comment nous as-tu trouvé ? En tapant « Gotham RPG » sur Google. Il y en avait un autre avant mais il paraissait à l’abandon, d’où ma présence ici.
Mot de passe du règlement ? Validé par Nightwing
Votre parrain/marraine : Joker
Es-tu d'accord avec les règles en vigueur sur notre forum ? oui
L’épouvantail n’est pas un surnom facile à porter. Cependant quand on frôle les deux mètres de haut depuis le lycée sans que la balance ne puisse afficher un chiffre au-delà de soixante, celui-ci est une évidence. Ce qui est le plus flagrant chez Crane c’est sa haute stature, capable de toiser la majorité de la population. Ce qui aurait pu être intimidant est légèrement émoussé par son apparence famélique ; S’il avait eu l’envie de s’humilier en posant en maillot de bain, quiconque pourrait alors l’utiliser à loisir comme squelette d’anatomie ou, pour les plus artistes, jouer un air de xylophone sur ses côtes. L’athlétisme auquel il s’astreint lui a permit de prendre en muscle sinon en masse, mais ceux-ci s’étirent sur ses os comme autant de fils de fers tendus sur un mécanisme, à peine caché par sa peau diaphane.
A l’adolescence il avait eu l’espoir que son physique s’améliorerait avec l’âge, comme un bon vin. Mais hélas, le bon docteur tient plus de l’infection mycosique que du grand cru : il ne fit que prendre des rides et perdre des cheveux. Une vie de privations a fait passer sa tignasse plate à un brun légèrement fauve. A trente-trois ans, ses tempes s’éclaircissent déjà. Seules les marbrures rouges et les tâches de rousseur apparaissant au soleil rappellent le roux cuivré de sa jeunesse. S’il reste encore de la place entre ses cicatrices, bien sûr, car il en fait collection. Traces de canne droites sur son dos, multitudes de « V » sur ses bras pour chaque bec d’oiseau, tâches troubles sur ses doigts témoignant de brûlures de briquet...
Néanmoins, le bleu glacial de ses yeux est resté tout aussi perçant. Bien que bordés de cernes et de rides prématurées, ses yeux sont ce qui est le plus souvent remarqué chez lui. Perçants, dérangeants, parfois effrayant, les iris d’un bleu si pâles qu’ils peuvent paraître surnaturels laissent toujours une impression désagréable sur leurs spectateurs.
Jonathan n’est pas beau, ne l’a jamais été et ne le sera jamais.
Avant toute chose, il est important de savoir qu’au plus profond de lui-même, Jonathan Crane n’est rien de moins que le pire hypocrite que cette terre ai porté. Il reproche nombre de défauts à son prochain, mais tous ceux qu’il détestent le plus sont en réalité une projection de ce qu’il déteste chez lui. Et la haine, ça c’est une émotion qu’il a à revendre.
Il blâme son aspect frêle et l’injustice de la société pour sa timidité, sa tendance à éviter les confrontations de face. Il préfère de très loin les coups portés dans l’ombre, d’où on ne peut pas l’atteindre. Son passif, dirais certains, ses traumatismes, justifierait-il. Malgré tout cela, il se moque de la peur des autres et prend grand plaisir et planter ses griffes là où ça fait mal. Un parent souffrant ? Un secret honteux ? Rien n’est trop bas pour le Docteur Crane, tant qu’il pourra se sentir plus fort que sa victime.
« L’ignorance est un fléau ! » vous dirait-il, mais sa plus grande honte, une peur insidieuse qui lui tord les boyaux la nuit, c’est qu’il ne soit pas à la hauteur de ses ambitions, manquant de confiance dans sa propre intelligence. Et pourtant il est brillant, capable de résoudre des équations mathématiques complexes, de parvenir à des raisonnements instinctifs, de se souvenir d’encyclopédies entières si l’envie l’en prend.
Rancunier, solitaire, hargneux, envieux... il ne déborde pas de traits positifs. Son goût pour la littérature ? Sa passion peut-être ? Sa détermination indomptable à achever tout ce qu’il entreprend ? Encore faut-il que son but ne soit pas vicié. Ce qu’il est. Le plus souvent.
La seule façon de faire ressortir le peu de compassion qui habite son esprit malade de haine, c’est de lui ressembler. Il peut se montrer protecteur (ou bien est-ce possessif ? Obsessionnel?) envers ceux qui lui rappellent ses propres tourments. Ce n’est pas une bonne chose.
Enterre-le, mère.
Voici les premiers mots que l’ont prononça à sa naissance.
Aussi cruels furent-ils, peut-être aurait-ils dû être écoutés.
Né d’une mère à peine sortie de l’enfance et d’un père qui ne voulait aucune attache, Jonathan Crane n’aurait jamais dû naître. Par un tour cruel du destin, sa mère oublia sa pilule, sa grand-mère refusa qu’on l’avorte et son arrière grand-mère insista pour qu’il vive. Ce n’était pas par pitié, par amour, ou pour qu’il fasse perdurer le nom de Keeny. Au contraire elle le nomma après son père pour exiger de lui une large somme. Sans quoi, argua-t-elle, son indiscrétion avec la jeune Karen Keeny, qui n’avait pas atteint la majorité sexuelle lors de sa conception, serait révélée par une tonitruante attaque en justice pour détournement de mineure.
Soucieux du scandale qui pourrait ébranler sa carrière, Jonathan Crane Senior recueillit l’enfant. Ce fut tout d’abord à contre cœur, et jusqu’à sa quatrième année il vu plus de nourrices et d’au-pairs que son paternel. Ce furent les années les plus heureuses de sa vie. Il n’en garde aucun souvenir. A l’aulne de sa cinquième année, le directeur de l’Asile d’Arkham voulu se lancer sur de nouvelles recherches, basée en partie sur la théorie touchant aux peurs enfantines de Piaget. Ses patients étant tous adultes, il décida qu’il était grand temps qu’il fasse connaissance avec sa progéniture. Il renvoya les nourrices. Il changea de domicile. Il aménagea la cave. Dans celle-ci il créa un cagibi des horreurs, peuplé de membres désincarnés, de choses étranges, de pourriture. Il n’y avait pas assez de lumière pour savoir quelle monstruosité son fils touchait et pas assez de place pour les éviter. Les hurlements de son fils ne le troublaient point, mais avant que l’année ne touche à sa fin ses propres recherches eurent raison de lui. Les stupéfiants qu’il consommait - pour le travail- causèrent une crise cardiaque foudroyante qui le frappa en pleine expérience.
Jonathan Senior périt ce jour-là.
Jonathan Junior resta cinq jours dans la cave. Ce fut son premier souvenir.
Après le décès de son père, les services sociaux ne surent pas trop quoi faire de lui. Son père était décédé, sa mère en désintox suite à une overdose, sa grand-mère ne voulait pas en entendre parler. Il fut projeté de le donner aux soins d’une famille d’accueil, charmés par son silence, la politesse timide, son intelligence et ses grands yeux bleus encore chargés d’innocence. Mais après tout les familles aimantes c’est surfait, alors on le rejeta entre les griffes décharnés de l’arrière-grand-mère qui s’en était débarrassé à la naissance, dans une bâtisse isolée au fin fond de la campagne de Géorgie où personne ne pouvait l’entendre crier. Encore une fois, elle n’accepta pas par amour, mais parce que l’argent de son paternel avait été dépensé, et qu’il lui fallait maintenant un serviteur pour l’aider dans ses vieux jours. Ou, selon son humeur, lui servir de défouloir.
Il grandit dans la peur de sa canne, de ses remarques acerbes. Dans la honte des vêtements troués par les mites qu’elle lui faisait porter. Dans la peur du regard des autres à l’école, qui virent en ce vilain petit canard une victime parfaite. Dans la peur des oiseaux de la volière, volière qui naguère avait été remplie d’oiseau exotiques, jusqu’à ce que l’infortune des Keeny ne laissât que les plus hargneux, les plus décharnés, qui attaquaient les humains à vu si tant est qu’ils puissent en arracher une bouchée. Plus que tout il était terrifiée par son arrière-grand-mère, qui à la moindre contrariété pouvait déverser sur lui plus de tourments que son père aurait pu imaginer en une vie.
Ostensiblement, le but était de lui enseigner de bonnes valeurs puritaines, l’obéissance envers ses aînés, que les menteurs ne prospèrent jamais et que l’onanisme est une chose abjecte dont la suspicion seule mérite des coups de cannes.
Ce qu’il en retînt c’était que la peur était la plus grande force des faibles, que les gens ne voient que ce qu’ils veulent bien voir, qu’un peu de discrétion pouvait le mener très loin et que la science, c’est fantastique.
A dix ans, il cacha des serpents venimeux dans le casier d’une fille qui s’était moqué de lui. Elle ne passa que deux semaines au centre antipoison, mais elle ne revint jamais à l’école.
A onze ans, il attrapa le petit chien d’un camarde de classe. Ce fut très facile, il n’eut qu’à s’approcher avec une tranche de jambon et le bichon blanc et beige trottina vers lui pour lui lécher la main. Son maître lui avait brûlé les doigts au briquet. En retour, il pendit le chien.
A quinze ans, une fille qu’il convoitait de loin en respirant trop fort l’invita à une fête. Dans l’atmosphère semi-privée d’un garage plein d’adolescent avinés, elle s’approcha de lui, ostensiblement pour l’embrasser. En vérité, le petit ami de la fille lui baissant son pantalon en public, révélant que tout cela n’avait été que le théâtre d’une nouvelle humiliation. Il coupa les freins de leur voiture. Elle fut tuée au premier virage, son petit ami paralysé à vie.
A seize ans seulement, il réuni enfin assez de courage et de haine pour traîner son arrière-grand-mère, son bourreau, le spectre terrifiant qui hantait chacun de ses gestes, jusqu’à la volière où elle-même l’avait jeté lors de ses propres accès de rages. Il la jeta en proie aux rapaces affamés, assez voraces pour la torturer, mais pas pour la tuer. Il lui fallut des jours de hurlements de plus en plus faibles pour qu’elle meure enfin, éborgnée et écorchée vive.
Pendant ce temps-là, Jonathan Crane avait préparé ses valises. Sa vive intelligence, appuyé d’un trophée d’athlétisme, lui avait gagné une bourse dans plusieurs Université prestigieuses. Au final il avait choisi l’alma mater de son père, dans l’espoir de retrouver la trace d’un temps dont il ne se souvenait pas, où il s’imaginait avoir eu sa place.
Et alors que les oiseaux dévoraient les entrailles de son arrière-grand-mère, il claqua la porte une dernière fois et, sifflant une mélodie entraînante, il se dirigea vers Gotham.
Physiquement, on pourrait croire qu’il n’est qu’une caricature de premier de classe bigleux, mais ce n’est pas le cas. Il est au contraire très sportif. Ayant gagné plusieurs compétitions d’athlétisme dans sa jeunesse, qui ont par la suite appuyé ses candidatures en université, il continue de courir pour s’entraîner. De ce fait, il est remarquablement rapide et endurant. De plus il n’est même pas myope, et il a juste besoin de lunettes de repos à cause d’un manque de sommeil chronique. Le stress n’aide pas. Cette rapidité l’aide à fuir les confrontations physiques qu’il ne saurait gagner autrement. Il a beau prendre des protéines et se forcer à manger du gras, Crane est incapable de prendre en masse. Il a quelques notions de self defense -inévitable quand on vit à Gotham- mais rien qui ne lui permettrait de tenir plus de trente secondes contre un combattant expérimenté.
Crane n’a aucune capacité méta-humaine, ce qui ne l’enchante pas. Il avait déjà considéré faire des expériences dans le but d’éveiller en lui quelque capacité ensommeillée, mais il se révéla qu’il n’avait pas les gênes pour ça, ni pour la magie, ni pour sortir d’un bac de produits chimiques avec autre chose qu’un cancer. C’est peut-être à cause de ça qu’il a développé des idées pour un produit neutralisant les pouvoirs des méta-humains, sur lesquels il pourrait travailler s’il avait plus de fonds. Pour la science, bien sûr ! Pas parce qu’il était vexé comme un vieux pou.
Ce qu’il maîtrise le mieux c’est la chimie ou, pour être plus précis, la parapharmacologie. Il a pu recréer la toxine de peur avec pour seules descriptions des notes éparses d’une vingtaine d’années. Son produit est d’ailleurs plus efficace que ce qui avait été créé par son père, ce qui est plutôt pas mal pour un projet réalisé en un mois avec les moyens du bord. Mais ce n’est pas sa seule arme, et il serait très chafouin qu’on le lui reproche. Il peut faire différents types de bombes allant de la Molotov à la bombe nucléaire sale (en théorie, il n’a pas essayé), ou tout types de drogues artificielles, qui ne sont après tout pas si différentes des médicaments qu’on vend en pharmacie. Et avant qu’on ne lui pose la question : Non, il ne fera pas de méthamphétamines. Il ferait de l’ecstasy, c’est plus rentable.
C’était presque fini.
Il avait fait le plus dur. Quittant le marais, il avait réussi à faire démarrer Christine après quatre essais -cette voiture voulait sa mort, il en était persuadé- et avait remonté toute la voie rapide pour rentrer à son logement.
Jonathan poussa la lourde porte forgée de l’immeuble et jeta un coup d’œil furtif dans l’entrée.
Personne ne se battait dans le hall, mais une bouteille d’alcool brisée témoignait d’une dispute récente. Une araignée tissait sa toile autour de la caméra de surveillance. Un fil électrique pendait à travers les portes de l’ascenseur et son grésillement était le seul bruit que Jonathan pouvait entendre.
Il soupira. Dernière ligne droite. Il marcha le plus vite possible vers les escaliers. Ses jambes étaient si lourdes qu’elles lui paraissaient nappées de plomb et pas de boue. Sa conscience exacerbait chacun de ses pas, transformant chaque grincement des marches en hurlement. Il serra la bride de son sac un peu plus fort. Ou du moins il essaya : ses jointures étaient déjà blanches de tension, ses doigts engourdis ne sentirent pas la différence. Mais finalement, finalement, il atteignit le quatrième étage, et put rentrer chez lui sans que quiconque n’apparaisse depuis les ténèbres du couloir pour le pointer du doigt en criant.
La porte claqua. Sa mallette s’écrasa au sol. Ses jambes ne le portaient plus. Crane se laissa glisser le long du bois, les yeux perdus dans le vide. Un millier de pensées bataillaient en lui, mais aucune ne pouvait se faire plus assourdissante que les battements effrénés de son cœur. Une idée ressortait plus que les autres :
Comment est-ce qu’il avait pu MERDER à ce point ?
Il passa ses mains contre son visage. C’était un désastre. Il avait fait les choses comme il fallait pourtant : il avait rejoint l’université, s’était fait bien voir de ses professeurs, fini ses études avec de l’avance, accepté un poste à l’université même ou son propre père avait exercé ; N’était-il pas dans l’ordre du possible qu’il soit curieux de ce qu’il ait pu faire et, tient, pourquoi pas, qu’il puisse demander à accéder à ses cherches ? Non, c’était trop demandé, lui avait-on rétorqué. Nonobstant toutes les heures supplémentaires impayées qu’il avait acceptées, la qualité de son travail et la rigueur scientifique dont il faisait preuve depuis des années, il semblerait qu’une requête aussi minîme que d’accéder aux archives lui soit refusée. Il serra les dents. Vraiment, si on lui avait donné la permission -qu’il était EN DROIT d’avoir- rien de tout cela ne serait arrivé.
Dans un sens, c’était son héritage qu’on lui refusait.
Ne se laissant pas abattre, il s’était dit qu’il fallait mieux demander pardon que la permission et était entré par effraction dans le bureau de l’archiviste du laboratoire. En encore, effraction était un bien grand mot : elle avait laissé la porte ouverte. Tout avait été digitalisé par soucis de sécurité, mais l’archiviste en restait la gardienne. Hors, à soixante-quatre ans, cette dernière était dépassée par toutes ces technologies et elle ne prenait jamais la peine de fermer sa session. Que ce soit sur son ordinateur ou celui des autres. Le Professeur Pigeon, son directeur d’études, avait récupéré un accès à l’ensemble des archives de cette façon. Dans la pénombre crépusculaire, Crane s’était dit qu’il allait juste copier tous les documents sur une clé usb pendant qu’elle se faisait un café. C’était simple et ça marchait dans les films.
Sauf que dans les films, les ordinateurs ne tournent pas sur Windows 95.
Le téléchargement des fichiers prenait une éternité, l’ordinateur soufflait et il n’osait pas poser quoi que ce soit sur la colonne brûlante pour l’assourdir de peur qu’elle ne prenne feu. Il recommença par deux fois, sans succès. A la troisième tentative, qui fonctionna mais lui afficha vingt minutes d’attente, il dû se résoudre à faire comme tout le monde et soudoyer l’archiviste. C’est avec cet état d’esprit qu’il l’avait attendu.
Mais la vieille Mme. Otranto refusa de faire quoi que soit pour Crane. Il était si bizarre. Il avait des yeux de furet. Elle ne voulait pas l’assister, ça devait forcément être malhonnête ! Sa perruque ridicule trembla sous la force de sa fureur, quand il pointa qu’elle prenait des pots-de vins à tout va. Jonathan regretta immédiatement sa remarque. Sa voix nasillarde se fit stridente et elle le somma de quitter son bureau. Il l’aurait fait, il était tard et cette rencontre l’avait fatigué, il l’aurait vraiment fait, si elle n’avait pas sorti son téléphone pour appeler la police.
La seringue s’était enfoncée si facilement dans sa gorge. Elle se débattit, mais aussi maigre qu’il était, il restait suffisamment fort pour retenir une vieille secrétaire. Il gardait une seringue pleine de somnifère pour se protéger, avec assez de produit pour faire tomber un homme deux fois plus lourd. Sur elle, ce fut mortel. Il serra sa mâchoire pour qu’elle ne crie pas. Il endura les griffures sur son costumes, les coups de talons dans ses tibias. Se n’est pas un accident, se dit-il, ignorant en tremblant ses gémissements et son souffle court. Devrait-il arrêter ? La menacer et en rester là ? Mais c’était trop tard, non ? Pas à son âge et avec une telle dose, non ? Indécis, n’osant s’aventurer sur un autre choix que celui qu’il avait pris dans la panique, il la serra dans ses bras, ne la lâchant que quand elle eu fini de se débattre, de bouger, de respirer.
Se relevant avec une inspiration hachée, il contempla le cadavre. Jonathan eut un vertige, comme si la dépouille n’avait pas été à ses pieds mais au fond d’un gouffre. De la bile remonta dans sa gorge. Il ne pouvait pas croire qu’il venait de faire ça. Il claqua ses mains contre ses tempes. Ce n’était pas le moment de se remettre en question, il avait à faire. Les laboratoires étaient vides cette nuit, il n’aurait pas de meilleure occasion de se débarrasser du corps. Et puis, ce n’était pas son premier meurtre, n’est-ce pas ? Il s’en était sorti avant, il s’en sortirait maintenant.
A cas où un autre gêneur entre, il la traîna derrière le bureau et se mit à l’œuvre.
Comment expliquer la disparition de quelqu’un quand on est médecin ? En leur prescrivant un arrêt maladie. Il prépara deux mails, dont il différa l’envoi pour les deux prochains jours. L’un indiquait qu’elle prendrait sa journée car elle ne se sentait pas bien, le suivant confirmait qu’elle ne s’était pas remise et irait voir un médecin lundi. Grâce aux archives, il put retrouver une ordonnance vide comportant le cachet et la signature d’un autre médecin. De son écriture exécrable, impossible à reconnaître ou à relire, il lui prescrivît trois, non, quatre semaines d’arrêt pour… Infection rénale, tiens. Ce mail-là, ils ne le recevraient pas avant mardi. Après cela, il leur faudrait encore des semaines pour s’inquiéter. Le temps que les femmes de ménages et remplaçantes soit passées, il ne resterait plus aucune trace de son méfait... S’il parvenait à se débarrasser du corps.
Il regarda le cadavre à ses pieds en faisant la grimace. Elle était maigre. Il pouvait la porter, mais ne pouvait pas prendre le risque de l’emporter sur son épaule dans les couloirs. Les gens à Gotham se mêlaient de leurs affaires mais ils avaient leurs limites. La jeter par une fenêtre vers une allée sombre pour la récupérer dehors ? Il n’y avait pas de fenêtre dans ce bureau et il ne prendra pas le risque de la traîner dans le couloir. L’emmener dans une valise ne serait pas très discret non plus, qui emmène une valise au travail ? Soudain, il se frappa le front: ils étaient dans un laboratoire. Il travaillait dans ce laboratoire. On ne trouverait pas ça étrange qu’il transporte un bidon opaque avec des labels ordonnant de ne l’ouvrir sous aucun prétexte, puisque tout le monde le faisait.
Ce fut donc ainsi qu’il quitta le laboratoire de l’université, poussant devant lui un bidon cachant un cadavre, sans s’attirer plus qu’un signe de tête endormi de la part des autres chercheurs.
Seulement, une fois que le cadavre fut caché dans son coffre, il poussa un juron. Il dû tenter de la faire dissoudre dans de l’aqua regia. Pas besoin de la sortir du laboratoire et ça aurait rendu tout test adn impossible. Il regarda autour de lui sur le parking, serrant et desserrant les poings. Non, faire sortir le baril sans être vu avait été assez dur, pire, c’était un coup de chance. Il fallait qu’il parte.
Quand il démarra la voiture, Jonathan ne savait pas encore où allait. Réfléchissant à la meilleure façon de ne pas laisser de traces, il conclu qu’il faudrait un endroit où il pourrait brûler un corps en paix. Ça ne laissait pas beaucoup de choix, mais par un heureux hasard l’un d’eux possédait le nom de « Marais du Meurtre » et il trouva cela tout indiqué à la tâche.
Assis sur sa moquette, le Docteur Jonathan Crane respirait déjà plus aisément maintenant qu’il avait pu se remémorer les évènements de la nuit. Il ne lui semblait pas avoir commis d’erreur pouvant le trahir. Ses muscles étaient fourbus d’avoir traîné le baril à travers la boue et les flaques. Son nez le brûlait encore à cause de la fumée toxique. Le baril avait fondu en brûlant et les restes avaient été poussés dans un étang plus loin, où une voiture macérait déjà. On ne la retrouverait pas. Il y avait tellement de cadavres là-bas, ç’aurait été comme chercher une aiguille dans une botte de foin.
Avec un dernier soupir résolu, il se redressa.
Si on lui avait donné l’accès ça ne serait pas arrivé. Si elle avait accepté l’argent ce ne serait pas arrivé. Si elle n’avait pas tenté d’appeler la police ça ne serait pas arrivé. Ce n’était PAS de sa faute. Il avait fait de son mieux avec une mauvaise situation.
Il serra la clé usb dans son poing, laissant le métal mordre sa peau.
Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Jeu 14 Juil 2022 - 9:34
Bienvenue, Crane.
Invité
Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Jeu 14 Juil 2022 - 11:05
Yo !
Messages : 5476 Date d'Inscription : 02/08/2018
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Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Jeu 14 Juil 2022 - 11:52
Bienvenue mon gars ! Enfin quelqu'un d'utile dans cette ville, j'suis cerné par des branques.
Invité
Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Jeu 14 Juil 2022 - 12:55
Superbe avatar ! Bienvenue !
Invité
Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Jeu 14 Juil 2022 - 13:24
Ô jour frabieux. Quel évènement heureux.
Messages : 6105 Date d'Inscription : 03/05/2020
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Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Jeu 14 Juil 2022 - 15:32
Hello Crane et bienvenue, je ne te l'ai pas encore souhaité ! En attendant de lire ta fiche une fois celle-ci complète, je réponds à ta question concernant le mot de passe du règlement : tu peux le trouver ici-même https://legendsofgotham.forumactif.org/t50-reglement-general Nous tenons à ce que les futurs membres le lisent un minimum, il y a quelques détails à connaître ici et là
Courage pour la dernière ligne droite, j'espère que le personnage te plaira !
Invité
Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Sam 16 Juil 2022 - 10:59
Un ami de la peur, enchanté !
Invité
Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Sam 16 Juil 2022 - 15:28
Bienvenue, terreur.
Invité
Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Sam 16 Juil 2022 - 23:20
Magnifique fiche, monsieur qui fait peur !
Invité
Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Dim 17 Juil 2022 - 2:19
Bienvenue Démon...
Messages : 8243 Date d'Inscription : 22/03/2016
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Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Dim 17 Juil 2022 - 9:02
Une présentation des plus impeccables à mon goût. Je sens que tu vas être un bel Épouvantail. Il ne te manque que le mot de passe du règlement, et tu pourras gambader joyeusement dans la ville.
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Invité
Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Dim 17 Juil 2022 - 10:55
Pas de problème, mais même après avoir lu le règlement forum/chatbox, je n'ai pas vu le fameux mot de passe. Là je consulte la trame, les trames de l'année, les Gotham Globe, et c'est très intéressant mais je vois toujours pas le mot de passe ? Est-ce que je suis bigleuse ? Je vois bien "Validé par Nightwing" sur les fiches validées, mais je me doute bien que ça doit pas être ça (si?).
Messages : 6105 Date d'Inscription : 03/05/2020
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Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Dim 17 Juil 2022 - 11:54
J. Crane / L'épouvantail a écrit:
Pas de problème, mais même après avoir lu le règlement forum/chatbox, je n'ai pas vu le fameux mot de passe. Là je consulte la trame, les trames de l'année, les Gotham Globe, et c'est très intéressant mais je vois toujours pas le mot de passe ? Est-ce que je suis bigleuse ? Je vois bien "Validé par Nightwing" sur les fiches validées, mais je me doute bien que ça doit pas être ça (si?).
je valide les mots de passe une fois que le joueur l'a noté dans sa fiche :p mais par contre tu ne dois pas aller le chercher dans les trames et autre, il se trouve vraiment QUE sur cette page : https://legendsofgotham.forumactif.org/t50-reglement-general
Invité
Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Dim 17 Juil 2022 - 13:57
C'EST BON JE L'AI !
Messages : 8243 Date d'Inscription : 22/03/2016
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Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Dim 17 Juil 2022 - 14:14
+1 accordé, jeune spadassin.
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Messages : 6105 Date d'Inscription : 03/05/2020
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Sujet: Re: Le démon revint de Géorgie Dim 17 Juil 2022 - 15:16