The Dark Knight

Piégé.

Qui ? Comment ?

Qu'importe. Mon instinct me dit que ça ne va pas bien se terminer. J'essaie de contacter Penny-One par le biais de mon casque. Aucune réponse. Le problème des endroits bétonnés. Je ressens une espèce de pression. Nous sommes soit dans les airs, soit sous le niveau de la mer. C'est possible. Je suis ligoté, les bras en l'air, et ma ceinture est manquante. Mon masque est toujours sur le visage, j'observe les alentours. Les ténèbres, et rien d'autre. Essayons de se concentrer : Que s'est-il passé avant que je ne tombe ici ? Je sais que j'avais réussi à m'échapper de Iron Heights, et que je m'apprêtais à enquêter sur les possibles responsables de tout ça, mais après ? Je ne me rappelle plus ... Un bruit. Quelqu'un est là. Quelqu'un m'observe, dans l'ombre. Quelqu'un m'épie. Je regrette, au plus profond de moi, de m'être fait avoir aussi bêtement. Je repense à ce qui s'était passé ... J'essaie de me rappeler un éventuel indice ... Des rumeurs. De sales rumeurs ont atteint mes oreilles. Et pour tout dire, je n'appréciais pas certaines d'entre elles. D'après ce qui se disait dans les rues, on annonçait le retour de Dollmaker, une des ordures les plus pénibles et les plus dangereuses s'il se montrait assez intelligent pour prendre de l'intérêt dans Gotham City. On murmurait qu'il était bel et bien de retour à Gotham City, et cela ne me faisait pas une agréable surprise. Pour tout dire, avec le départ de Zucco pour la case Blackgate, et de l'importance de Falcone dans les affaires de la ville, j'en étais à me dire qu'il préparait un mauvais coup, un mauvais coup qui pourrait déclencher une nouvelle guerre de gang. Un bruit !

"Qui est là ?"

Ma voix est plus grave, plus sombre. Qui m'avait eu ? Sûrement, revivre son pire traumatisme peut déclencher certains retours sur lesquels on faisait une croix. Un retour de la haine, de la violence. Je ne savais pas si j'arriverai à me contrôler si je mettais la main sur celui qui m'avait eu, mais une chose est certaine, il allait souffrir, vraiment ... La liste de mes ennemis capables de réussir un tel coup pouvait se compter sur les doigts d'une main. Aussi furtif ? Peut-être la Ligue des Ombres ? Qui sait ... Cette ville est remplie de tous les pires monstres possibles ... Il y'avait bien quelque chose qui pouvait être immortel, les démons. Et dans notre ville de Gotham City, il y'en avait quelques uns, comme Etrigan par exemple. Mais il y'avait aussi le Père de Talia, Ra's al Ghul. Hors, ce dernier était censé être mort selon Talia, tué par elle-même il y'a cinq ans lors qu'une émeute qu'elle a elle-même orchestré pour faire chuter le démon. Se pourrait-il qu'il soit de retour ? Quelque chose me tiquait, comme l'arrivée d'un danger imminent, comme si quelque chose allait fondre sur moi. Sa dernière phrase me surprenait aussi, ne savait-il pas qui j'étais ? En tout cas, quelque chose arrivait par derrière, je sentais comme quelque chose d'étouffant, de lourd qui commençait à venir de cette menace perpétuelle. Un assassin ... Oui, un tueur qui se déplace comme ça. Qui ? David Cain ? Deathstroke ? Copperhead ? Les questions se bousculent dans mon crâne et je n'ai pas le temps de réfléchir. Encore des jeux, encore des actes de théâtre. Qui ? Qui ? Gotham City avait besoin d'un ange des ténèbres, et je l'étais. L'endroit devint plus noir, plus sombre, un instant, je ferme les yeux. Je me désactive cette fonction sensorielle. Les yeux fermés, je mise sur le bruit des pas, et sur le fourreau des lames. J'entendais, j'écoutais, j'espérais pouvoir bien déterminer l'endroit d'où viendrait l'apparition de ceux qui sont derrière tout ça ... Mais qui ? Non ... Pas lui ... J'espérais au plus profond de moi que cela ne soit pas lui ... Faites que ce ne soit pas lui ... Il y'avait quelque chose de bizarre, de terriblement inquiétant même, mais j'étais certain que je mettrais la main sur lui, et que je le vaincrais ce soir. Ces jeux m'ennuient, tout comme cette guerre perpétuelle à Gotham City, mais pourtant, j'étais là, toujours à lutter. Et ce soir, je ferais une nouvelle fois la croisade contre ceux qui veulent détruire ma ville. Encore, et encore. Pour toujours. J'erre dans ces ténèbres, et j'attends de saisir ma proie, mon ennemi, et surtout, j'attendais d'avoir des réponses. De bonnes réponses. Toujours piégé, j'attendais, fermant les yeux, et espérant que ce ne soit pas lui. Que Dieu fasse que je me trompe. Par pitié, faites que ce ne soit pas lui.

"Je ne sais pas qui est là, mais une chose est certaine. Je me sortirais de ces entraves, et je vous traquerais."

Semer la peur dans l'esprit de mes adversaires, un point que je me devais de continuer à exercer. Ma voix est calme, rauque, mais je me garde de trop bouger, pour le moment, gardant de voir ce qui allait arriver par la suite. Gotham City avait déjà énormément de problèmes en ce moment, et ce n'était pas le moment, vraiment pas, de rajouter une couche de criminalité en plus. Je serre les dents, en attendant de savoir à quelle sauce j'allais être dévoré. J'avais la hargne et la motivation pour détruire des empires du crime. J'avais la motivation pour exterminer les relents de moisis qui sévissaient dans ma ville, et je n'avais pas besoin que les autres monstres errants ne viennent encore pour semer le trouble. Maintenant, j'allais les calmer. Mais attendons de voir qui allait arriver ... J'essaie de reprendre mes esprits et de garder mon calme.

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Le Joker s'était prêté à un jeu de subtilité, de quelque chose de pénétrant, qui m'avait surpris. Je ne le pensais pas capable d'une telle chose et cela me terrorisait. Que savait-il au final ? Que pouvait-il vraiment faire de moi maintenant ? Pour le moment, il m'avait piégé. Lui, et le ... Terrible Trio ? Ils étaient de retour ? Comment cela était-il possible ? La surprise était de taille, alors que j'essayais de tester les liens qui me retenaient prisonniers. Le Joker, et le Terrible Trio, rien que ça ... Je ne m'attendais pas à un plan simpliste, pas avec "lui". Il savait parfaitement s'y prendre pour faire sortir les gens de ses gonds, et il savait qu'en me piégeant ici, il gardait un certain avantage pour commettre une horreur dont il avait le secret. Qu'allait-il faire ? S'en prendre à ma famille ? Tuer quelqu'un que j'appréciais ? Faire exploser le GCPD ? Assister le Terrible Trio ? Non ... Le Joker avait d'autres plans, d'autres idées, et je ne pouvais pas moi-même penser comme lui. Au fond, c'était assez étonnant. Comment pouvions-nous nous haïr comme cela alors que nous ne savons rien de rien l'un sur l'autre. C'était déconcertant. Je reprends d'une voix grave, histoire de mettre un peu d'eau dans leur vin, et surtout, pour semer une espèce de zizanie entre eux. Ce qu'il y'avait de bien avec le Joker, c'est que sa faiblesse était son propre ego. Et j'allais me faire plaisir. N'écoutant rien de leurs délires, je les laisse entre eux, tandis que je réfléchissais à une idée ... Et je l'ai trouvée.

"Je n'imaginais pas que tu aurais besoin de t'allier à d'autres pour m'avoir, Joker. Je suis déçu de toi. Je m'attendais à mieux."

Provoquer le Clown. Je me devais de l'énerver le plus possible, de lui faire perdre la tête, à moins que ce ne soit déjà fait. Comment m'étais-je fais avoir ? Qui m'avait vraiment eu ? Qui avait réussi à me capturer pour m'offrir à eux ? J'essaie de ne pas prendre en compte les délires du Joker et les dires du Terrible Trio, mais si je peux les monter les uns contre les autres, alors je pourrais gagner du temps pour me sortir de là. Je me maudissais intérieurement, me maudissant d'avoir été si aveugle face à ce qui me guettait dans l'ombre. Encore une erreur, et j'allais sûrement en payer le prix fort. Détestable sensation oui, comme si mille aiguilles me perforaient la colonne vertébrale à chaque fois que j'entends cette voix nasillarde et grinçante : celle du Joker. Il était une plaie, une plaie qui jouait à chaque fois un jeu des plus morbides, et je me refusais à chaque fois, de le tuer, entrainant alors la mort dans le sillage de ce malade. Qui allait mourir par ma faute ? Qui allait payer les pots cassés ? Je priais de toute mon âme pour que je puisse les sauver à temps. En attendant, il me fallait écouter ce démon aux cheveux verts. Mon regard se place droit dans les masques des trois animaux qui discutaient entre eux.

"Quant à vous, je ne m'attendais pas à ce que vous soyez aussi subtil dans cette manière de manipuler le Joker. Bravo. Vous m'avez surpris."

Les monter les uns contre les autres. Flatter le Terrible Trio au détriment du Clown. Cela risquait de l'énerver. Je me devais de dénigrer le Joker, et de cette manière, il allait commettre une erreur. Une terrible erreur, à son tour. Le meilleur moyen pour moi de renverser la vapeur. Sa voix, le timbre de sa voix, ses paroles, il avait cette opportunité de me détruire, de me terminer, mais il ne le fera pas. Il ne le fera pas pour la simple et bonne raison qu'il juge cette mort indigne pour moi. Le Joker ne s'estimait pas être un véritable boucher, pas dans le sens où la mort n'aurait rien de drôle, néanmoins, il avait une vengeance à accomplir, il voulait voir mes alliés mourir de façon abjecte. Il était le criminel classique qui annonçait son méga plan de destruction du monde, un cliché, un cliché grotesque qui me laissait neutre. Je priais pour que l'on vienne me récupérer, Gotham City ne devait pas rester entre les mains de ce fou furieux. Dieu seul savait ce qui trottait dans la tête de ce dément, et j'étais résolu à ne pas lâcher ce monstre. Qu'importe notre avenir commun, à lui et à moi. Le Joker était de retour, et connaissant le triste sire, je m'attendais à quelque chose d'énorme, de monstrueux, de digne de lui. Le Joker ... De tous les criminels que je côtoyais, il était le seul à montrer un tel acharnement à me persuader que nous sommes tous les deux pareils. Mais à chaque fois, je le renvoie à l'asile, à chaque fois, il perd la partie. Et pour toujours, je serais là pour l'empêcher de créer l'anarchie et le chaos. Pour toujours, je serais là. Propre à Gotham, et dans l'ombre de n'importe quel criminel. Un léger sourire intérieur, tandis que je contiens mon rythme cardiaque, un sourire sur le visage.

"Je dois l'admettre, Joker, tu as perdu de ta superbe. Je crois que le Terrible Trio mérite sa place de ... Meilleurs criminels dans cette ville."

Il était évident que c'était un mauvais tour, une blague qui semblait se précipiter vers quelque chose qui ne me plaisait absolument pas. Nom de Dieu, j'avais mal au crâne, je sentais mes forces s'épuiser, se dissiper, je sentais que tout n'allais pas comme prévu. Quelque chose me détruisait au fond de moi-même. Quelque chose qui me brisait ma volonté. Comme si on m'avait administré quelque chose pendant mon inconscience, mes muscles sont endoloris, et petit à petit, ils me reviennent. J'arrive enfin à serrer le poing. Et ça tombe bien, j'avais besoin de ça pour mettre quatre criminels sous les verrous ... Patience.

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J'essaie de trouver un maillon faible, mais je les laisse discuter. Apparemment, la discorde n'est pas loin, et cela peut me faire gagner du temps, si je peux essayer de retourner la situation en ma faveur. Le Joker, comme à son habitude, il tente de s'imposer, de montrer qu'il est lui-même en position de force. Ce qui n'arrivera pas. Comment le forcer à se retourner contre le Terrible Trio ? Comment aurais-je pensé qu'un trio aussi inutile en tant que criminels de cette ville, pouvaient s'associer avec le Joker ? C'est ça la clef. Si je veux survivre, je me dois de jouer sur leurs rivalités. Le Joker ne me répond pas, il évite de me parler, de m'adresser la parole, il se croit au-dessus, il se croit vraiment en position de force. Ce qui est pour le moment, vrai. Mais les dès ne sont pas joués. Sous son masque, les yeux du milliardaire s'étaient plissés un peu plus. Avait-il déjà entendu cette voix par le passé ? L'avait-il réellement croisé ? Ou était-ce simplement les élucubrations d'un bouffon envieux de faire du bruit ? Quelque chose ne collait pas. Quelque chose ne collait jamais avec le Joker. Il n'était pas comme à son habitude. Comme si quelque chose manquait. Mais quoi ? Je me devais de le pousser un peu plus loin dans la psychologie.

"Tu ne réponds pas à mes questions, Joker."

Le Joker était hilare, tout heureux de son petit plan. Tout mon inverse, dont la bouche arquée vers le bas démontrait tout le mépris que je pouvais avoir à l'égard de ce cinglé qui me faisait face. Là encore, les émotions contraires des deux protagonistes restaient intéressantes. Si l'un semblait visiblement s'amuser, et était prêt à rire de la situation, c'était l'exact opposé pour le Chevalier Noir, le visage tendu par une colère aussi croissante que l'hilarité de celui qui lui faisait face. Quelques minutes de discussion, seulement, et je le haïssais déjà profondément. Sa présence m'insupporte, comme à chaque fois que je le croisais. Et ça ne faisait que commencer. La voix du Joker, suintant le contentant, débordant d'une joie sinistre vrilla de nouveau les oreilles de la Chauve-Souris qui sentait ses dents grincer tant sa mâchoire se contractait. Et le verrouillage de la situation ne m'aidait pas vraiment.

"T'associer avec des criminels de seconde classe, Joker. Vraiment ? Pourquoi ne pas avoir choisit Killer Moth pendant que tu y étais ?"

Dis-je calmement, toujours enchainé. Je dois le provoquer, je dois laisser un ancrage dans son esprit pour le pousser à la colère, et à ce moment-là, il sera pris au piège de son propre esprit. J'attends le bon moment, pour saisir ce petit passe-partout logé dans mes gants, pour me démettre de cette position inconfortable. Un retournement prévu à la dernière minute, comme je les appréciais. Un bon drame de psychologie me permettrait de le pousser à commettre le geste de trop, lui faire perdre ses moyens. C'est un homme de spectacle, un homme qui aime le rire, et il espère que je sois son meilleur spectateur. J'essaie de le provoquer, de le pousser à la faute. Rien n'est jamais simple avec le Joker. Ce que je redoutais, c'était notre liaison qui était à la fois tellement liée et tellement divergente. Ce qui me faisait peur au fond, c'est que le Joker partageait de nombreux points communs avec moi : l'abnégation, l'imagination, une belle dose d'audace. Aucune cellule n'était assez sécurisée pour retenir une telle densité de folie. Au contraire, l'enfermement ne ferait qu'une chose ; le rendre plus mauvais, plus malin, plus insidieux et plus dangereux, tout simplement. Cette fois, je délaisse le Terrible Trio, qui n'est, contrairement à ce que l'on peut penser, pas une menace à mes yeux. Ils ont juste été malins sur le fait de m'avoir. Mais il n'y avait rien de plus. Ce n'étaient qu'une bande d'idiots, qui espéraient se faire un nom dans le royaume du crime, alors qu'ils ne valaient rien. Mon regard lâche celui du Joker, et dévie lentement pour essayer de regarder autour du Terrible Trio. Je suis pris d'un vain espoir de le voir tomber dans sa propre cuve d'acide. Mais la chance n'est pas pour moi cette fois, je devais encore une fois, jouer des poings. Je commence doucement à retirer, le passe-partout qui me permettra de me délier de mes gonds. Seulement quelques secondes, et ce sera la fin de cette pénible expérience en leur compagnie. Cependant, j'attends de voir ce que révèlera vraiment le Joker. Je lance une dernière menace, la dernière qui s'annonce la plus violente possible. Et je ne compte pas les épargner. Ma colère allait tomber sur ces quatre-là.

"Une chose est certaine, ce soir, je me ferais un collier avec vos dents."

Je me montre menaçant, comme toujours, et j'attends de voir leurs réactions. Patience, je suis bientôt libre, et croyez-moi, vous allez la sentir passer celle-là. Renversement de vapeur. Le Joker qui avait l'avantage se retrouve à son tour en fâcheuse posture. Et apparemment, les dissensions futures risquent d'amener un peu de piment à la conversation. Je pouvais comprendre le point de vue du Trio, qui ne voulait pas se retrouver à la place de la cigale, dans la comptine. Non, je pense qu'ils veulent leurs part, et peut-être même un peu plus. En témoigne ce ton qui devient de plus en plus houleux. J'attends de voir la réaction du Joker, et si ça dégénère, je compte bien m'interposer pour m'occuper de ces énergumènes dérangés qui méritent leurs places à Arkham.

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Pour tout dire, je commence à m'enfoncer dans un calme olympien, je commence à fermer les yeux doucement, puis, j'entends sa voix, son rire, je l'imagine dans mon crane et je repense à ce qu'il avait dit. Toutes les preuves étaient là, malheureusement. Et malgré tout, je m'étais fait avoir, bêtement. Je ne m'attendais pas à un plan simpliste, pas avec "lui". Il savait parfaitement s'y prendre pour faire sortir les gens de ses gonds, et il savait qu'en me piégeant ici, il gardait un certain avantage pour commettre une horreur dont il avait le secret. Qu'allait-il faire ? S'en prendre à ma famille ? Tuer quelqu'un que j'appréciais ? Faire exploser le GCPD ? Assister Luthor dans son idée de réglementer Gotham City ? Non ... Le Joker avait d'autres plans, d'autres idées, et je ne pouvais pas moi-même penser comme lui. Au fond, c'était assez étonnant. Comment pouvions-nous nous haïr comme cela alors que nous ne savons rien de rien l'un sur l'autre. C'était déconcertant. Essayant de garder et de lutter pour ma conscience dans ce plan de la réalité, j'observais et de loin, le visage ricanant du Joker. Je suis à quelques secondes de ma libération. J'avais cette impression désagréable de ne plus sentir les parties de mon corps, comme si je ne pouvais plus parler, et pourtant, je le pouvais, ce n'était qu'un état d'esprit, un symptôme et je pouvais parler, je pouvais garder le contact. Droit dans les yeux, je reprends, à l'attention des quatre clowns en face de moi. Le Terrible Trio, et le Joker, en alliance pour m'avoir. C'était d'un pathétique, mais ça avait quand même marché. Un léger sourire sur le visage, mauvais, je les fixe. C'était déconcertant. Essayant de garder et de lutter pour ma conscience dans ce plan de la réalité, j'observais et de loin, le visage ricanant du Joker. Il était une menace plus dangereuse que ce que l'on peut croire. Quant au Terrible Trio ... Est-ce vraiment judicieux de les qualifier de menace ?

"Ne me faites pas rire."

C'est ce qui était pénible avec le Joker, on ne savait jamais ce qui pouvait trotter comme idée dans son esprit malade. De tous mes adversaires, il était celui que je ne pouvais comprendre, celui dont tous les motifs me restaient inconnus. Une véritable énigme qui me filait dans les doigts comme du sable. Et à chaque fois que je l'arrêtais, il revenait encore plus monstrueux, plus sadique. Tout ça n'avait été une qu'une farce, encore et toujours avec le Joker. Encore une de ses lubies idiotes qui visent à me faire perdre mon temps et à me détourner de l'objectif premier de ce malade. Mon poignet, j'arrive à le dégager et je peux ordonner un ordre précis grâce au tableau de commandes. Je suis bientôt libre, au bon moment, quand ça commencera à suer la peur. Loin de là, dans une avenue sombre. La Batmobile s'active, ses sécurités se baissent et elle s'élance dans les rues de Gotham vers ma position. Une simple touche sur mon ordinateur intégré à ma combinaison, et elle rapplique en cas de détresse ou de coup dur. Et c'en était un.

"Tic. Tac. Si j'étais vous, je commencerais à courir."

La Batmobile est en route, et tout en se préparant à venir me sauver, elle active ses systèmes de défenses et les mitrailleuses lui ouvrent un passage dans la cloison de fer de l'entrepôt dans lequel nous nous trouvions. Elle m'avait localisée. La Batmobile était préparée, blindée, et bien entendu, pratiquement imprenable. Elle larguerait quelques fumigènes, contenus dans les enjoliveurs de la voiture pour calmer toute la meute qui allait survenir s'il y'avait des hommes de main. Ce n'était pas le but de faire un massacre et de tuer les gens qui s'y trouvaient, non. Le but unique, c'était de neutraliser le plus d'hommes possible pour que je puisse me charger des éléments les plus nuisibles. Et dans un grand boum sonore, le mur le plus lointain s'effondre sous le poids du bélier de la Batmobile. Elle inaugure l'endroit, et les gravats tombent. Le bâtiment tremble lui aussi. La guerre commence. Elle était ma diversion, pour s'occuper du Joker. Le Joker voulait la jouer à la dure pas vrai ? Il se trompait largement de cible. Je n'étais pas le premier imbécile qui se mesurait à lui, d'accord. Dans ce cas-là, le Terrible Trio faisait fort en se retournant contre lui, mais d'un autre côté, le Joker n'allait avoir aucune chance. Aucune chance de se sortir du merdier dans lequel il s'était fourré. Je n'avais pas oublié toutes ces fois où il avait semé la mort, comme toujours, comme à chaque fois. Que ce soit le stade, l'aquarium, ou un simple restaurant, c'était toujours comme ça, et cette fois, j'allais lui apprendre les règles. Je n'en avais pas fini avec lui, et j'allais prendre tout mon temps pour lui faire le plus de mal possible. Il allait souffrir, oh que oui. Qu'il en soit certain. Il allait compter ses os à Arkham, il allait comprendre la douleur qu'il avait causé, morceau par morceau. Comme toujours dans cette danse infernale. Au fond, j'aimerais qu'il meure, qu'il ne revienne jamais, mais hélas, ce n'était pas une certitude. Il était condamné à revenir me hanter, encore et toujours. Pour le meilleur et pour le pire surtout. Je suis toujours immobilisé, mais plus pour longtemps, la distraction de la Batmobile est une raison suffisante pour agir et pour profiter de l'effet de surprise pour désarmer son détonateur. Dans un dernier cliquetis, les chaines tombent et je suis libre. D'un geste, je fonds sur le Joker, qu'importe ce qui se passe. J'ignore encore ce que me réserve le Méphistophélès du crime de Gotham, mais une chose est sûre, aucun de nous deux n'en ressortira indemne ce soir. Je serais surement éprouvé mentalement, mais lui, lui, il aurait du mal à avaler sa nourriture pendant un très très long moment, pendant sa convalescence à l'asile d'Arkham. Ce serait pour tout dire, le summum et la bérézina. Ce soir, il mettait ma force à l'épreuve, ce soir, je ne décevrais pas le clown. Ce soir, je frapperais fort, et j'allais apprécier de le voir souffrir.

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"Tout ça pour ça ? Tout ça parce que tu voulais me partager avec le Trio Terrible ? Quelle sorte de jeu joues-tu encore ?"

Pour ce qui était du Joker, je n'avais pas vu le coup de son arme me venir au visage, à vrai dire, j'étais concentré surtout sur le fait de le mettre k.o le plus vite possible, mais ça n'a pas empêché le coup en plein visage. Je suis fatigué, il faut me comprendre ... Violent, j'essaie de me redresser tandis que le clown fustige, crie, et s'amuse alors que la Batmobile nettoie tout sur son passage, semant la bagarre dans tous les sens. Je grince des dents. Rien n'est jamais facile avec "lui". Je détestais ces appréhensions surtout quand c'était lui. Le Joker, le pire ennemi que j'avais dans cette ville. Un monstre, un boucher, une ordure, il était la monstruosité notoire qui déambulait dans tout Gotham City. On pouvait le qualifier de taureau fou qui se ruait dans toutes les rues pour transpercer tout le monde. Un dangereux maniaque qui essayait sans cesse de me rabaisser à son niveau. Il me prenait pour son alter-égo, pour son jumeau, pour son frère, mais je refusais d'être assimilé à celui qui a détruit tant de vies pour son plaisir personnel. Combien de fois, j'aurais pût le tuer et m'en débarrasser. Combien de fois j'aurais pût le jeter et le faire disparaitre définitivement ? Mais je ne le pouvais pas. Si je le tuais, tout mon système de valeurs s'effondrait et je deviendrais un paria. Si je tuais ... Je fuirais sans cesse ces souvenirs jusqu'à ce que je devienne fou, et avoir du sang sur les mains serait pire que tout. Il me lance une de ces éternelles phrases de grand méchant, de grand criminel qui essaie de se mettre à mon niveau.

"Tu dors à Arkham ce soir, Joker."

Je me lance sur lui. Ma voix est calme, sombre, les clowns autour de moi puent la peur et tremblent sûrement d'excitation, mais ils sont surtout en proie à la peur à cause de la Batmobile. Le Terrible Trio décide de fuir, de s'en aller. Je les aurais plus tard. Seul comptait le Joker pour moi ... Mais lui, lui, son sourire est figé, ses yeux d'araignée me fixent. Pourquoi suis-je ici ? Est-ce parce que je ne peux pas me détacher de lui ? Ou bien que je ne peux pas le laisser tuer des gens aveuglément ? Dois-je le laisser s'ennuyer tout seul et massacrer des vies innocentes pour qu'il s'ennuie et qu'il quitte la vie criminelle ? Dois-je systématiquement tomber dans son jeu ? Une éternelle philosophie qui me hante à jamais depuis que je l'ai connu pour la première fois. Sans m'arrêter, je fonce sur lui et je le renverse avant de lui administrer deux coups biens placés dans le visage. Ne pas lui laisser le temps de parler, ne pas le laisser faire ce qu'il a l'intention de faire ... Mais quelque chose me tracasse, quelque chose de terrible, comme s'il avait prévu tout ça.

"Rend-toi, je ne le répéterais pas."

Je reste calme, mais à deux doigts de lui exploser le crâne sur le rebord en béton. Tout ça n'avait été une qu'une farce, encore et toujours avec le Joker. Encore une de ses lubies idiotes qui visent à me faire perdre mon temps et à me détourner de l'objectif premier de ce malade. Je le connais, je le hais de toutes mes forces, tout aussi bien que je ne le connaissais pas. C'est ce qui était pénible avec le Joker, on ne savait jamais ce qui pouvait trotter comme idée dans son esprit malade. De tous mes adversaires, il était celui que je ne pouvais comprendre, celui dont tous les motifs me restaient inconnus. Une véritable énigme qui me filait dans les doigts comme du sable. Et à chaque fois que je l'arrêtais, il revenait encore plus monstrueux, plus sadique. Est-ce que cela aura une fin un jour ? Ne pas le lâcher, le garder en permanence sous surveillance. Il est dangereux, et même sous surveillance, il restait un être sans morale et sans réflexion. Il se présente toujours à moi, prêt à m'attaquer, tout en me regardant comme une araignée qui voit la proie dans sa toile. J'avais l'impression, à chaque fois que je le combattais, de me retrouver face à un gosse, un gosse sans foi ni lois. Et Arkham était encore une prison trop douce pour un monstre de son espèce. Il est temps de mettre un terme à tout ça, et de lui faire gouter le béton. Je saute une nouvelle fois sur lui, cette fois, dans l'optique de lui éclater deux trois dents. Maintenant, il est temps de mettre le jeu sur pause, et de remettre le clown dans sa boite. La tension est à son comble, c'est le dernier moment, celui qui va déterminer si le Clown arrive à s'enfuir, ou s'il finit menotté dans ma voiture, direction l'asile ce soir.