Invité | Sujet: Ton coeur va éclater ... [Poste d'introduction au Dollmaker] Lun 21 Mar 2022 - 15:27 | |
| Seul. Tu mourras seul. Seul.
"Silence."Toujours cette même petite voix qui traine dans mon esprit, toujours cette petite conscience intérieure qui me rappelle l'état mental déplorable dans lequel je vis depuis toujours, depuis la mort de mon père. Sans cesse, je suis à la recherche de la perfection, et malgré les obstacles mentaux qui se dressent dans mon esprit, je continue d'avancer, de faire ce que je semble être le mieux pour moi. Un instant de silence, dans le lieu sordide où je me trouve. Dans ce vieil hôpital délabré et pourri, j'apprécie la douceur du silence. Malgré le fait que je sois seul pour ce soir, mes enfants sont en quête de leur diner, je m'éternise sur une tentative de travail qui me brûle l'ambition. Cette voix dans ma tête vrille sans cesse, tandis que je suis en train de plancher sur ma toute nouvelle expérimentation. Sans cesse, je dois repousser les limites de la science, sans cesse, je dois aller le plus loin possible. Du fil chirurgical. Bien. Une scie. Parfait. Le tablier. Tout est là. Le cobaye me regarde, les yeux révulsés, tandis que je n'accorde aucun regard de miséricorde pour ce pauvre type qui avait cru bon de venir dans ce lieu qui m'appartenait. Cet endroit est mon terrain de chasse, celui de ma meute. Bien mal avisé est, le crétin qui pénètre dans ce sacro-saint lieu qui m'appartient. "Silence."Dis-je pour moi-même, tout en essayant de faire mes doutes tandis que j'essaie de faire le point sur ce que j'ai en face de moi. Un homme ligoté, allongé sur une civière, complètement paralysé par la dose de drogue que je lui ai injecté dans le corps. Il ne bougera pas, mais il ressentira chaque chose que je lui ferais. Pas de grand monologue, pas de grand discours grandiloquent, je ne suis pas ce genre de criminel. Non. Mes méthodes sont froides, cruelles, et abruptes. Tel un prédateur, je prends ce dont j'ai besoin, et je laisse dans mon sillon, mes créations les plus abominables. Je n'étais que très peu connu, un simple murmure dans l'esprit de cette ville, un simple croquemitaine que les enfants évoquaient pour se faire peur les uns les autres, une simple rumeur dans le commissariat de police, un simple nom chez quelques ivrognes ou chez quelques prostituées qui craignent la mort dans un lieu comme les Narrows. Et c'est ce qui comptait : mon anonymat. Personne ne devait savoir que j'existais vraiment. Pas avant que les Gordon ne soient entre mes mains. Jim Gordon ... Je me demande ce qui se passerait si je venais à arracher le visage de ta fille sous tes yeux. Serais-tu en colère ? T'effondrerais-tu en larmes ? Aurais-tu envie de me tuer ? Tellement de questions me parcourent l'esprit, alors que je veux voir le bourreau de mon père, en proie à la mort prochaine de sa douce progéniture. Enlevez à un homme sa descendance, et il deviendra perdu, il perdra pied dans le monde de la réalité, et il sera enclin à tout accepter pour oublier ce doux cauchemar. Mais tout cela, je le garde pour moi, pour mes pensées les plus noires, les plus abjectes, les plus horribles. Mes songes sont faits de la même matière que les cauchemars après tout ... Mes yeux froids se dirigent vers l'homme attaché à la table d'opération. "L'homme doit avoir dans la quarantaine. Sûrement un sans-abri local en quête d'un logement pour la nuit. Malnutrition. La peau ne me servira pas à grand chose. Les radios que j'ai établi me montrent que les organes sont en biens mauvais états. Cet homme sera une de mes créations, et non une de mes ventes au marché noir. Je comptais faire avancer mes idées pour voir que je peux obtenir. Il est temps de lancer mon idée d'homme tronc." Suite à ses mots, l'homme tentait de hurler, mais il n'y arriva pas. Je prie la scie, tout en commençant à lui sectionner les bras, les jambes, tout en commençant à lui trancher les membres pour voir ce que cela pouvait lui faire ressentir. Ressentir la douleur pour renaitre, mais indirectement, je le condamnais à mort pour de bon. Dans la faune animale, il serait mis à mort pour son handicap, mais je lui donnais une chance de devenir une créature, un de mes enfants, une de mes merveilles. Une de mes poupées personnelles. Froidement, mon regard se plonge dans le sien. Sortant un chiffon, j'enlève la sueur de mon front, tout en observant le résultat. Il avait perdu ses deux jambes. Par un mouvement magnifique de cette scie chirurgicale, par le découpage des chairs, des muscles, des tendons, et la brisure de l'os, j'applique un certain soin à lui offrir les quelques douceurs de répit d'une amputation. Mais une double amputation ? Survivra-t'il à la perte d'autant de sang ? Qu'importe. "Le sujet ne dispose plus de ses jambes. En temps normal, ce genre de handicap l'empêche de survivre, de se mouvoir dans un monde aussi froid que le nôtre. Mais peut-être qu'il pourra trouver la force d'accepter ce nouvel état de fait."Je sors la bobine de fil et l'aiguille pour recoudre les blessures que je lui ai faites. Je recoud avec brio et avec tact, l'homme qui hurlait intérieurement de douleur. Mais tout cela ne sera qu’éphémère. Il tente un nouveau contact au niveau des yeux. Est-ce le remords qui me ronge ? Dois-je ressentir de la pitié pour cet être qui risque de sombrer dans le coma alors qu'il allait se vider de son sang ? Est-ce cela que l'on appelle l'empathie ? Je ne ressens rien. Il n'est que de la matière première, et peut-être qu'il pourra devenir un membre de ma famille. Cet être que je soignais de sa condition devait s'estimer heureux. Je lui offre un avenir bien meilleur qu'il ne l'aura jamais dans une société malade qui l'a jeté à la porte. Je lui offre un bien meilleur avenir à mes côtés, alors que tous l'ont rejeté. Mais moi, je vais l'accueillir dans cette famille que je dirige. Il sera à moi, et il verra que je lui offre quelque chose de meilleur, j'en suis certain. Et s'il ne comprend pas ... Et bien ... Peut-être qu'il servira de message. Un mince sourire sur mon visage, tandis que je m'ingénie désormais à refaçonner son visage, avec l'aide d'un scalpel. L'homme allait dire adieu à sa vie de jadis, pour maintenant renaitre. Renaitre et devenir quelque chose de meilleur, de bien meilleur oui. Quelque chose qui transcende les limites de la médecine, quelque chose de bien mieux. De ma main gantée, je pose celle-ci sur son front, pour l'immobiliser. "Ne t'en fait pas, ce sera bientôt terminé."
Après tout cela, il me faudra me préparer pour quitter Blüdhaven pour Gotham City. Je ne resterais pas ici, trop exposé, et trop embêté par les quelques visiteurs nocturnes inattendus. Je me devais de déménager ma clinique pour un nouvel endroit. Quelque chose de lointain, de reculé, de calme. Le calme m'aide à façonner. Et j'en avais besoin. Gotham City me semblait si proche, mais trop bruyante. Je devais garder cette idée de calme, de menace peu perceptible, et surtout, continuer d'agir en attendant de mettre la main sur la jeune Barbara Gordon. Et après ... Notre jeu pourra commencer, cher commissaire Gordon. |
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