Rien ne valait mieux sur cette Terre que les cigares. C'était un soir alors que la nuit fraiche laissait greloter les Gothamites. Mais pas un soir d'ordinaire, le soir de l'annonce des résultats du premier tout de l'élection à la mairie, dont Cobblepot était un des grands favoris pour entrer au second tour. Il patientait, tel un requin dans son habitacle La fumée épaisse qui se dégageait du cigare était comme un écran, dissimulant la vue. C'était au Bowery qu'il fallait se concentrer pour espérer réussir, selon pas mal d'habitants. Et justement, c'était bel et bien au Bowery que les riches s'installèrent. Parmi eux, la racaille, la lie de Gotham City. Écroulé dans un fauteuil dernier cri, Le Pingouin regardait les fondations de Gotham, toute cette architecture qui passerait bientôt sous son contrôle, et pour ça, il fallait faire preuve d'ingéniosité. De la tactique dans la pratique ! Qu'est-ce que les bonnes gens promettaient aux pauvres Gothamites ? Les politiciens, rongés par leur sens avare des affaires n'avaient plus rien à offrir à la ville ! Tout résidait dans l'appât du gain, et c'était sur cette route en forme de progrès qu'il fallait jurer pour réussir. Le choix n'était quasi pas permis. C'était bras dessus bras dessous qu'il fallait épouser sans tarder les idéaux corrompus de la gracieuse Gotham. Soudain, le téléphone sonna. Le cri hardent du téléphone déstabilisa quelque peu Oswald qui lâcha son cigare. Il répondit sans tarder.

"Allo ?!"

"Oui ... Monsieur Cobblepot, ici Steffano Di Roviere, du comité de l'élection à la mairie de Gotham, nous avons bien reçu les résultats et il semblerait que vous serez au second tour."

"Face à James Gordon, hein ?"

"Comment le savez-vous ?"

"J'ai mes petits renseignements. Wak wak wak. Allo ? Allo ?"

Plus de tonalités. C'est alors que la lumière disparut, et l'électricité. Plus rien. Oswald hurla le nom de son assistante. Il se passait quoi ? Quel était ce merdier à nouveau ? Les génératrices, toute la lumière, le quartier, toute la ville. Le Pingouin se leva de son fauteuil et lâcha un soupir monumental, alors qu'il continuait à fumer, sans trop se presser. Qui pouvait être en train de faire mumuse avec l'électricité de la ville ? Il alla à la porte et ouvrit cette dernière en criant une seconde fois le nom de son assistante.

"Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?!"

Il n'eut malheureusement pas la chance de prendre le temps d'avoir une réponse, qu'il entendit des tirs dans son musée, des tirs de ses hommes, et des râles d'agonie. Ce n'était pas une bataille, mais une guerre monstrueuse qui se déroulait dans les locaux de l'Iceberg Lounge. Et dire qu'il avait tout préparé pour sa victoire, c'est vraiment de la merde, cette soirée ! C'est alors qu'Oswald ressentit comme une explosion derrière lui. Il retourna à son bureau et espionna par les fenêtres, c'était une véritable débandade ! Les lieux-dits de la ville partaient en fumée et on s'en prenait à son Iceberg Lounge, c'était cette fois-ci pire que n'importe quel cigare, même bon marché. Le choc, intense, fit tomber le monocle du Pingouin au sol, il ne prit même pas la peine de le ramasser, c'était le bâtiment d'en face qui sautait. Cobblepot recula et eut un sarcasme bien senti.

"MERDE ! Je savais que les flics voulaient nettoyer la ville ! J'aurais p'tet dû me renseigner sur les méthodes employées !"

L'ironie, ça permet de détendre un peu l'atmosphère quand tout commence à partir en cacahuètes. C'est alors qu'Oswald se retrouva dans le noir complet. Colérique, il se jeta sur son parapluie pour parer toute éventuelle attaque surprise. Qui osait s'en prendre à lui ? Qui osait le mettre dans un pareil merdier comme ça ? Il se refusait à mourir et encore moins, il se refusait à perdre tout ce qu'il avait amassé. Non, personne ne viendrait lui prendre ce qu'il avait fait. Un bruit le fit sursauter, et il se retourna et tira quelques balles grâce à son parapluie mitrailleur. Rien du tout. C'est alors que par la fenêtre, il les vit ... Ses oiseaux venaient d'être relâchés. Comble de l'horreur ! Et dire qu'il y'a quelques minutes, il aurait dû faire un magnifique discours, qu'il aurait rabattu les cartes pour combattre Gordon sur son propre terrain, et au lieu de ça, voila qu'il passe une soirée à chasser la vermine. D'un rugissement de colère, il se rua dans l'ascenseur privé qui allait le mener vers son antre secret.

"WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAK !"

Hurla-t'il en se dirigeant vers sa volière personnelle. Sa colère pouvait être un boulet de canon, une rage imperceptible s'emparait de lui. Qui était au courant ? Qui savait ? Comment avaient-ils sût ? C'était impossible ! Qui que ce soit, ces gens étaient biens informés. Alors qui ? QUI ? QUI ?! Falcone ? Cet espèce de vieux salopard ? Ce pourrait être possible, mais il n'avait pas le matos nécessaire encore pour pénétrer l'Iceberg Lounge, et il ne connaissait rien du lieu. Qui ? Bossworth ? Lark ? Impossible : Trop fidèles pour s'en prendre à leur propre patron. Mais qui bordel ? Le Batman ? Il avait pété les plombs ? Il avait décidé de faire le grand nettoyage de la ville sans en parler, sans faire de la diplomatie ? Peu probable. Une chose est certaine, il fallait énormément de monde pour faire un truc pareil. Et surtout s'en prendre à quelqu'un d'aussi puissant que le Pingouin. Il n'y avait que quelques personnes qui se comptaient sur les doigts d'une main qui connaissaient l'existence de la volière personnelle du Pingouin. Tous ses oiseaux, tous ses beaux oiseaux ... Lorsqu'il entra dans la volière, il vit les cages vides ... Lamentablement ouvertes, la baie vitrée grande ouverte. Il hurla de plus belle, alors que l'obscurité l'engloutissait. Il entendit quelqu'un, il hurla, mais quelqu'un le cogna par derrière, et Oswald Cobblepot tomba dans les pommes.