Venue de la tête de démon

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Cette même odeur de mort qui s'était répandue dans les rues sombres et sales de la ville. Cette vision d'enfer à chaque avenue et un pressentiment de peur qui rongeait le peuple. Durant ces quatre années, rien n'avait finalement changé. Les criminels de la ville devenaient de plus en plus psychotiques et les habitants quittaient au fur et à mesure la cité, pour échapper à ce complexe qu'était le meurtre. Il s'attribuait de génération en génération et tout ceci n'était pas bon signe pour Gotham City... De nombreuses attaques avaient détruites les parties de la ville. Les guerres de gang s'amplifiaient à tel point que la police n'avait plus la main mise sur son propre quartier où se situait le QG du GCPD. Tout semblait prendre une allure plus horrible, plus obscure. Tout était immuable. Le crime jouissait d'une immunité détestable pour les honnêtes gens et ceci sous le regard impuissant des fédéraux. De nombreuses organisations avaient tenté de venir en aide à cette Sodome du nouveau monde. C'était le cas de la Ligue des Ombres. Puissante société secrète régie jadis d'une main de maître par la Tête de Démon, âgée de 600 années. Mais hélas la progéniture du Démon n'avait pas jugé bon de le laisser commander la Ligue. Au lieu de ça, la trahison avait été la meilleure issue pour cette descendance indigne d'être. Par conséquent, le rôle du Démon semblait lourdement diminué au cours du temps ...

Présumé mort, Ra's Al Ghul n'avait plus donné signe de vie. Son dernier repaire, dans les catacombes du Devil's Square avait été détruit lors de l'assaut de Batman contre le vieil homme. La police avait mis la main dessus. De nombreux membres avaient été arrêté et interrogés sans grand succès. Aucun n'avait été capable de révéler la cachette du Démon. Qu'était devenu Ra's Al Ghul ? Ses proches savaient pertinemment que la Mort n'était qu'une étape chez lui avant une Renaissance en grandes pompes. La « faute » aux puits de Lazare ... Depuis ces dernières années, Talia Al Ghul avait dû reprendre la tête de l'organisation, destituant ainsi implicitement son père. Mais, lui, était-il réellement disposé à voir cela sans rien faire ? Rien n'était moins sûr ... Un seul fidèle à Ra's parmi l'ensemble des soutiens de Ra's avait échappé aux autorités. Ubu était un peu les yeux et les oreilles de Ra's en son absence. Et c'était bien lui qui, ici-bas, regardait tout ceci d'un œil avisé. Mais qu'était devenu réellement cette Ligue dirigée par une impure ? Rien de bien glorieux, aurait certainement dit la Tête de Démon s'il était toujours là. Et pourtant, Ubu semblait l'espion idéal et semblait en savoir plus sur Ra's que quiconque dans cette cité hideuse ... Il paraissait chercher quelqu'un. Mais pas n'importe quel homme ! Avait-il reçu des consignes ? C'était fort probable ! Mais de qui ? Personne n'avait aperçu Ra's depuis cet épisode inoubliable avec le Bat de Gotham ... Encapuchonné sous une immense robe pourpre, il guettait les agissements d'une femme bien agile. Ce n'était que Talia, la seule et l'unique. Elle venait de pénétrer dans le sacro-saint lieu qu'était Wonder City. Ubu guettait tout ceci.

Cela faisait bien des années, voir plus, que je n'étais plus venu en ces lieux. Wonder City, la ville qui aurait dû être ma plus belle oeuvre, était tombée dans l'oubli à cause de l'arrogance humaine mais plus jamais je ne permettrais cela. La ligue était maintenant au sommet de sa puissance et il était temps pour Gotham City de se diriger vers une nouvelle ère. Une ère d'ordre et de justice sous la coupe de la ligue des assassins, sous ma coupe, ma tutelle. Oui, il n'y avait que moi et mon armée pour maintenir la paix et débarrasser la criminalité qui était une gangrène qui tuait peu à peu cette ville.

Depuis plus de 600 ans maintenant, je lutte contre la décadence, contre la violence, la pègre et les corruptions, diverses et variées. La ligue des ombres est intervenue dans de nombreux conflits, mettant à feu et à sang certaines des plus grandes métropoles du monde au fil du temps. Rome, Londres, et bien d'autres furent purifiées par le feu. Notre lutte nous a mené à Gotham. Cette ville est condamné depuis des décennies et pourtant, certains essayent en vain de lui redonner un nouveau visage. Ces héros auto-proclamés me font vomir. Leur cause n'est pas si différente de la mienne et pourtant, ils ne vont pas au bout des choses. Il faut y passer, il faut toujours aller plus loin dans la purge nécessaire de l'humanité. Sombre et implacable, la silhouette se tenant devant le puits, se retourna et hurla en direction de Talia. Ce n'était autre qu'Ubu, qui venait de plonger le corps de son maitre, dans le bassin de Lazare.

Ubu : "INFIDELE !"

Hurla-t'il, la rage et la bave aux lèvres. Elle osait pénétrer dans ce lieu tandis que son maitre revenait à la vie. Ra's entendait bien sûr, il avait entendu les paroles de sa fille alors qu'il revenait à la vie encore une fois.

"Je ... Revis ... ENCORE UNE FOIS ! HA HA HA HA HA HA ..."

Je riais, sous l'emprise de la possession du puits, ce même puits qui me dévore, qui me rend ma vie mais qui étire ma conscience mentale, qui me rend de plus en plus accroc à cette éternelle jeunesse. J'étais tellement sorti de ce puits de Lazare, encore. Encore et encore. Seul, perdu dans mes pensées, dans la folie temporaire du puits, je me laisse aller à mes pires pulsions. Cassant les quelques machines se trouvant devant moi. Mes serviteurs étaient sortis, le temps de contenir ma folie. Ne restaient que Ubu et cette chère Talia. Mais heureusement, la folie ne dure qu'un temps. Que quelques minutes. Qu'est-ce que quelques minutes de folie quand on peut rester en vie éternellement. Mais le calme revint, et Ubu en profita pour m'apporter quelques vêtements, que j'utilisais pour me couvrir. J'avais besoin de ce genre d'attention, à chaque fois que je sortais du puits.

"Ma très chère fille. Ma Talia. Cela faisait bien longtemps."

L'air glacial qui entourait Wonder City venait des égouts de la ville en partie, froid, et apporteur d'odeurs de décomposition. Wonder City était en décomposition après tout, mais Talia apportait une fragrance nouvelle, quelque chose de chaud et de réconfortant, surtout pour un immortel comme moi. Il était temps de discuter, elle voulait la paix. La paix pour notre organisation, pour notre faction sans cesse en guerre. Oui, c'était peut-être le mieux pour nous recentrer ? La guerre n'est pas bonne pour l'entreprise de la famille après tout. Cependant, je ne dévoilerais rien pour le moment mais il faudrait que je trouve quelqu'un de manipulable mais qui pourrait aussi être un grand manipulateur ... Les promesses de gloire et de puissances auront toujours un impact sur les esprits ne pouvant pas voir plus loin que leurs nez. Talia était-elle faible ? Bien sûr que non, j'avais tout fait pour qu'elle devienne quelqu'un de puissante, et malgré sa jeunesse, elle restait intelligente. Elle restait quelqu'un de rusée. De dangereuse. Mais en famille, il faut savoir pardonner.

"Tu as raison ma fille, il est temps d'effacer ces querelles idiotes, et penser à faire la paix."

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Toutes les âmes méritaient d'être sauvées, disait le livre saint. Et ce dicton comprenait également les âmes perdues et les malins. Tout pêché commis dans cette vie pouvait être racheté, voilà la réflexion qui s'imposait. Ubu s'était retenu de s'en prendre à celle qui avait tenté d'empêcher la possible résurrection de Ra's Al Ghul. Les petits parricides dans la famille, c'était assez fréquent. Nyssa avait réussi son coup la dernière fois. C'était donc Ubu, porté par une demande divine, qui exécutait des ordres tombés de Spectre Blanc, encore planqué au Tibet ... Talia parla de Damian, de sa défection au sein de la croisade du Détective. Il était maintenant seul, il était aussi le premier d'une longue liste à attirer dans un piège, dans la toile de la Ligue des ombres. Mais sur le long terme, ce n'était pas Damian qui était visé par mon objectif premier, non. La mort du Détective bouleverse certains plans, et d'après ce que je sais, les choses iront de pire en pire à Gotham City. Il faut un sauveur, un sauveur capable de régler les problèmes qui vont s'intensifier. Mais dans mon esprit, il y'avait quelque chose qui m'énervait bien plus que tout. C'était l'autre. Celle qui avait été conçu comme Talia Al Ghul. Nyssa avait disparu et c'était de bonne guerre de revendiquer l'action qu'elle était disposée à fournir pour arriver à ses fins. Les nouvelles n'étaient pas bonnes. Mais le fait que Damian était à nouveau vulnérable, pouvait être une magnifique opportunité d'implanter le véritable sauveur de cette planète. Enfin, mes plans allaient enfin être récompensés. Qu'importe l'obédience du garçon ou non, il suivrait mes pas, c'était écrit. Souriant, le démon eut un rictus narquois.

"Le Détective ? Mort ? Ne me fais pas rire, Talia. Un être tel que lui avait une solution, un plan. Le Détective n'est pas mort. Et je suis prêt à parier qu'il a tout orchestré. Il se cache, quelque part dans sa ville, il se cache de quelqu'un, de quelque chose, il fomente sa prochaine action. Je le connais, je le ... Comprend."

J'avais lu et accompagné les plus grands. Bonaparte, Machiavel, Talleyrand, Nelson, j'avais étudié les meilleurs stratagèmes, les meilleurs pensées, les meilleures stratégies pour ourdir les meilleurs auspices. Si Batman feignait d'être mort, c'était uniquement pour consolider sa famille en cas de coup dur, il espérait que l'entente tienne. Quant à savoir le pourquoi de cet isolement, on peut supposer que quelque chose lui fait peur. Que quelque chose se terre dans les ombres, que quelque chose s'apprête à le dévorer. On ne tue pas le Batman. Il ne peut pas mourir, pas tant que sa précieuse ville est en danger. Amusant ... Cela me rappelait quelque chose de lointain. Un stratagème que j'avais jadis, employé, pour vérifier la loyauté de Talia. J'avais fait croire à ma propre mort et elle avait accompli une mission des plus difficiles en mon nom. Elle avait fait du très bon travail. Quant à Batman, il ne pouvait pas être mort. Il était forcément en vie. Et même s'il était mort, il était impératif de récupérer son corps. Du moins, ce qu'il en restait. Immobile, je me met à analyser la situation. Personne n'avait encore remarqué la présence de son unité dans Gotham City, et au vu du vacarme actuel, ce point ne risquait pas de changer. Les assassins pouvaient librement se rendre aux différents points de la ville, sans craindre la moindre résistance et profiter de cette diversion impromptue pour prolonger leur prise d'informations. Peut-être en ouvrant les portes de l'asile, cela attirerait le retour de Bruce Wayne. Si en une nuit, tout Arkham se vidait sur la ville, Gotham sombrerait dans le cauchemar d'un pic jamais enregistré de violences quotidiennes, ses rues déjà gangrénées par le crime organisé devenant un réservoir de fous dangereux, sociopathes et tueurs en série. Un plan séduisant, qui abrégerait les souffrances de la cité. Et qui tirerait Batman hors de son trou, comme un vulgaire rat. Le Détective n'était pas mort, et cela, Ra's en était persuadé. Un maigre regard perdu dans le vide, il se contint et regarda Talia.

"Ordonne à tes assassins de récupérer les restes de Bruce Wayne. Qu'il soit vivant ou mort, Gotham City a besoin d'un Batman. Quant à Damian, je peux pardonner cet écart de notre famille. Du moment qu'il revienne et qu'il embrasse notre cause."

Un plan émergea en tête. Un clone de Bruce Wayne pourrait permettre de former Damian, de peaufiner son entrainement, de l'améliorer. Damian était né dans une cuve après tout, un clone était possible, et les opportunités qui s'ouvraient allaient être fantastiques. Même si elle présentait nombre d'intérêts sur le papier, cette idée présentait bien trop d'inconvénients et de risques à considérer. En premier lieu, Talia ourdissait ses propres plans pour Gotham. Déverser sans avertissement la population incarcérée d'Arkham risquait autant de lui faciliter les choses que de ruiner ses projets, m'aliénant à ma fille cadette et unique enfant acceptant encore de me parler. Ce à quoi s'ajoutait l'imprédictibilité de ce que feraient des fous libérés, rendant caduque toute possibilité de les intégrer dans un plan à grande échelle. Et enfin, il y avait le code. La Ligue suivait des principes, et même si, dans certains cas, la survie du plus grand nombre l'autorisait à consentir quelques sacrifices, l'organisation du Démon veillait en permanence aux intérêts de l'Humanité en priorité. Laisser un criminel se tailler un chemin sanglant au-travers d'honnêtes vigiles et d'innocents psychiatres pour libérer une ménagerie de coupables sur une ville hébergeant son lot de bons citoyens, cela restait difficilement défendable, même par le fondateur de la Ligue. Du moins, pour le moment. Si le contexte évoluait, si la situation s'aggravait, un tel scénario pouvait devenir acceptable, aux yeux des protecteurs de la civilisation moderne. Mais pas de sitôt. Concernant les assassins, elle parla de Lady Shiva. Mon regard se fronce à l'évocation de ce qui se passe. Elle osait ? Vraiment ?

"QUOI ?!"

Hurlais-je comme un dément, renversant un vieux bac de fleurs du pied. Alors que je m'étais promis de ne pas faire de vagues, j'allais devoir me manifester, prendre part à cette nouvelle dissension dans les rangs. Ne serait-ce que parce qu'avec la violence de l'attaque qui secouait les fondements de mon organisation, les dégâts moraux occasionnés parmi mes troupes risquaient, à terme, d'endommager la foi de ceux qui croyaient en moi. Il n'était pas question que Shiva prenne les devants, qu'elle s'interpose entre moi et mes plans. Shiva venait donc de se ranger, mais à quel prix ? Et pourquoi ? Je me contiens, je reste calme tandis que mes yeux se reposent à nouveau sur Talia.[code]

"Elle risque d'être une gêne. Elle doit être neutralisée. Fais passer le mot aux assassins. Ceux qui réussiront à tuer Shiva obtiendront le contrôle de la Ligue des assassins. Le Démon a parlé !"

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Je souris. Ma fille m'exposa de plein pied la réalité qui s'offrait devant nous. Une réalité des plus sombres. Le détective était-il mort ? Je ne pouvais pas le croire. Mais aussitôt, les mêmes querelles de pouvoir, les mêmes envies de faire la main-mise sur mon empire. Devenais-je trop vieux ? Est-ce que les années se sont enfin imposées à moi ? Est-ce que le terrible et brûlant fardeau de l'immortalité était en train d'altérer l'individu que je fusse jadis ? Il n'en était pas question, je suis encore maitre de mon destin, je le suis toujours. Je suis la tête du Démon, je suis Ra's Al Ghul. J'ai vu des mondes détruits, j'ai écrasé des civilisations, j'ai rayé des villes de la carte à jamais, j'ai vu des tyrans se faire écraser, et j'ai vu des armées défilées, du Maghreb à l'Asie, en passant par l'Europe. J'étais une encyclopédie vivante, un recueil d'histoires encore vivante. J'étais un demi-dieu, et je comptais encore vivre pendant longtemps. Talia m'expose son plan, son envie de m'assister. J'ai envie de lui dire oui, mais quelque part, au fond, je me méfiais. Est-ce que Talia ne serait pas en train de faire comme Nyssa ? Une espèce de parricide de manière détournée et plus sournoise que son imbécile de demi-sœur ? Nyssa était trop brute, trop entêtée. Mais Talia avait le charme du serpent, celui qui glisse doucement sur le sable pour empoisonner sa victime. Je l'avais bien formée. Ma petite fille. Mon héritière, et pourtant, ma plus grande ... Déception. Combien de fois m'avait-elle trahi pour son Détective ? Combien de fois avait-elle fait échoué mes plans parce que son amour était plus fort que ma vision pour ce monde ? Elle m'avait déçue de trop nombreuses fois, mais qui sait ? Peut-être qu'en lui laissant le contrôle, du moins, en apparence ... Je me saisis de mon sabre, et je tranche la tête d'Ubu, qui roule sur le sol. J'avais de nombreux Ubu, un de moins, un de plus, qu'importe.

"Je n'ai rien perdu de mon mordant, ma fille. J'ai simplement besoin de reprendre mes forces avant de me vautrer dans un bain de sang. Concernant le fait que je veuille donner le pouvoir à la personne qui tuera Shiva. Je n'ai ... Jamais impliqué qu'il conserverait le pouvoir sur la Ligue des Assassins longtemps."

Un nouveau sourire, plus perfide, plus cynique apparût sur mes lèvres. La duplicité est un art merveilleux, surtout dans la Ligue des Ombres. Il suffit de parfaire, de la doser, et surtout, de faire en sorte que l'autre en face soit assez stupide et imbus de lui-même pour faire le travail. Je ne dévoilerais rien pour le moment mais il faudrait que je trouve quelqu'un de manipulable mais qui pourrait aussi être un grand manipulateur ... Les promesses de gloire et puissance auront toujours un impact sur les esprits ne pouvant pas voir plus long que leurs nez. Je devais donc aussi savoir qui étaient les puissances autant du crime que de l'ordre qui faisaient régner leur lois au sein même de la ville. L'heure était aux concessions de toutes manières, la Ligue des Ombres était dans un état déplorable, et la dernière fois que le Batman avait agi, il avait mis à bas la plupart de mes bases en Antarctique. Il m'a fallu du temps pour repenser mon travail, il m'a fallu beaucoup de temps pour préparer l'avenir, et maintenant, nous y étions, nous sommes enfin de retour à Gotham City. Et la Ligue des Ombres allait pouvoir revenir sur le devant. Oui, toujours présente, toujours dans les ombres de la ville. Comme à son habitude.

"Je consens à te laisser diriger la Ligue à mes côtés. Dans le but commun que cette ville tremble à l'évocation de notre nom, que cette ville puisse enfin brûler dans les flammes. Tu as carte blanche pour exterminer les rebelles, les traitres, et ceux qui refuseront de voir ce changement. La Ligue des Ombres doit d'abord être purgée et enfin ... Nous pourrons prendre Gotham City. En prenant la ville du Batman, nous enverrons un message fort. Un message qui sonnera dans le monde entier, comme la fin des temps à venir."

Des projets, j'avais de nombreux projets pour éliminer quatre-vingt dix-huit, virgule trois pour cent de l'humanité. Un sacrifice nécessaire pour sauver notre planète. Un sacrifice nécessaire pour permettre à l'homme de survivre dans un monde qui devient de plus en plus instable. Il est vrai, personne aujourd'hui ne pense à notre destin commun. Les gouvernements continuent à polluer, consommer, et détruisent tout. Il faut que quelqu'un se dresse pour lutter contre la fin de toutes vies. Et c'est ce pourquoi, la Ligue des Ombres est là. Néanmoins, il était aussi temps de préparer le coup d'avance, de voir plus loin que les projets établis par Talia. Je me rapproche de Talia, je pose ma main gauche sur son épaule. Maintenant, il est temps de travailler à deux, de voir comment les choses peuvent être arrangées. Récompenser ses troupes quand elles me servaient bien, oui c'était une chose à faire pour un bon chef ce que j'étais, indéniablement. Aucune pitié mais donner du mérite à ceux qui me satisfaisait. Talia était de celle-ci mais j'avais biens d'autres projets pour elle. En ce moment même, un plan se formait dans la tête du démon. Un plan audacieux qui prendrait de court, ceux qui tenteraient de bloquer la route. Mes yeux cernés de noirs fixent la jeune femme.

"Talia, tu es maintenant mon égale au sein de la tête du Démon. Agis en tant que maitresse des ombres, désormais."

Une femme accédait enfin au poste suprême, à mes côtés, mais je devrais quand même rester prudent avec elle ... Instant solennel oui, mais j'espérais bien qu'elle comprenne l'importance de cet acte. Il fallait maintenant qu'elle agisse pour le bien de l'organisation, et rien de plus, quitte à mettre beaucoup de choses personnelles en suspens. Bien que j'ai d'autres plans par la suite, Talia avait besoin de montrer ce qu'elle valait vraiment. Et peut-être, cette fois-ci, elle prendrait en compte le fait que la Ligue des Ombres est importante, et qu'elle ne gâcherait pas tout, pour une simple histoire d'amour. Je repose mon sabre sur le sol, encore trempé du sang d'Ubu. Qu'importe leurs morts, ils sont nés et servent le Démon. En tout âge, en tous temps. Toujours un sourire sur mon visage, je reprends doucement. Il fallait maintenant s'attaquer à bon nombre d'adversaires mais qui en particulier ? Les fous de l'asile ? Trop chaotiques pour être une menace. Les familles du crime organisé ? Minables. Non, il fallait s'en prendre à une organisation rivale, une organisation que je connaissais depuis longtemps et qui était une rivale dans le domaine.

"Maintenant, Talia ... Parle moi de la cour des Hiboux.

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Le monde ne savait plus rien. Il changeait, et oubliait, péniblement. Il galvanisait son désir de survie en prenant part à des activités malhonnêtes et honteuses qui destinait son propre avenir à la boue et au vice. Tel était Gotham: la belle qui avait cessé de briller, pour le plus grand bonheur de la Pègre de la ville qui s'enrichissait sur le dos des pauvres citoyens qui, eux, devaient se taire sous peine de mort, ou tout aussi bien participer à ces activités de bas étage pour s'assurer une place dans le nouveau monde que le crime voulait instaurer dans la cité. Était-ce réellement cela que Cyrus Pinkney avait échafaudé pour la belle ville Gothique? Tout devenait tellement sinistre. La pollution s'amplifiait et cette dernière était crée par l'Humain dans le but de détruire l'Humain. C'était macabre de voir cela et c'était pour cela qu'il y a 500 années, Ra's Al Ghul avait crée la Ligue des Ombres, dans le seul but de sauver le monde en prenant comme source mystique la technologie Lazare. Oui, le cœur de la ville battait, quoiqu'on en dise avec cette technologie. Elle assurait un avenir radieux à Gotham City et les puits qui la contenait ne manquaient pas, il y en avait même plusieurs dans la ville, dans les souterrains et Catacombes inutilisés, abandonnés et parfois méprisés. Ra's sortait d'ailleurs d'un de ses fameux bains qu'il prenait régulièrement. Le Lazare avait pour but de faire retrouver une certaine jeunesse et aisance à un vieil Homme, il renforçait en quelques sortes les capacités physiques. Les nouvelles que Talia avait à dire n'étaient pas bonnes pour les affaires, et ce faisant, j'en venais à exprimer ma colère en brisant un des vases ornant l'autel dédié au démon, dans ce sanctuaire à ma gloire.

"Maudits soient-ils !"

Un sentiment de colère m'envahit. Il était temps que je reprenne les rênes de la reconquête de Gotham City. Bien que Talia sera maintenant mon égale, il fallait maintenant composer avec un autre ennemi en vue. Nous avions déjà un ennemi en la personne de Bruce Wayne, un adversaire formidable et terriblement habile, mais est-ce que cette organisation pourrait être aussi "brilliante" que notre cher et regretté Dark Knight ? La question ne se pose pas. La Cour des Hiboux ne peut pas avoir battu aussi facilement le héros de cette ville. Je laisse échapper un soupir tout en réfléchissant à notre prochaine cible. Posant deux doigts sur mon crâne, je tente de chercher quelque chose, une faille, quelque chose qui nous permette de sortir un jeu d'avance sur cette organisation secrète ... Je n'arrivais pas à y croire, sincèrement. La Cour des Hiboux ? Derrière la mort du Détective ? Voila qui parait bien pénible à entendre. Comment une organisation aussi insipide ait réussi à vaincre le Batman de cette manière ? Maudits soient-ils, oui. Mille fois, pour l'éternité. Je ne comprenais plus cette ville, je ne l'avais jamais comprise, du moins, pas comme Talia la comprenait elle. Elle était faite pour un lieu aussi abominable que Gotham. Il fallait trouver un moyen oui, d'une voix calme cependant, je reprend doucement la discussion, étudiant dans mon esprit, ce qui peut être fait. Si Talia serait l'épée, je serai l'esprit de la Ligue. C'était un duo improbable, mais qui serait mortellement fatal pour nos ennemis. C'était le lièvre et la tortue mais chacun des deux Ghul échangeaient les rôles sans cesse pour prouver leur supériorité sur l'autre. Un combat de dominants, en quelque sorte, un combat verbal.

"Fait ce qui doit être fait. Purge les rangs des traitres, et commençons à faire sortir les hiboux de cette secte. Je veux que nous attaquions, que nous les poussions dans leurs retranchements. S'ils ont tué le Batman, alors nous devons en profiter pour les mettre à mort, les faire craindre la Ligue des Ombres, et je compte bien faire en sorte que nous nous affirmions à nouveau. Père, et fille."

Cependant, je me contentais d'esquisser un sourire qui exprimait à la fois une peine et une grande joie. Toute sa vie, Talia n'avait pas cessé de me désespérer et il était donc l'heure pour elle de payer l'ensemble de ses erreurs. Maintenant, elle comprenait que ses actes passés avaient eu de mauvaises conséquences pour la ligue des ombres. Maintenant, elle commençait à voir la lumière, elle commençait oui ... C'était à la hauteur de cette femme rancunière, à la recherche d'une mère qui n'a jamais su être là pour elle quand il le fallait. Enfin, après avoir écouté les différentes invectives de l'ambitieuse Talia, j'eus un sourire tandis que je me retourne doucement, je n'étais pas inquiet et ne je craignais surtout pas sa descendance. La Mort, je lui avais fait face tellement souvent que je ne m'inquiétait plus de la rencontrer de nouveau. Je suis à l'aise, sur mon terrain. Elle ne devait pas avoir trop confiance en elle. Un seul détail et tout pourrait partir en fumée, après tout, elle avait été, bien trop de fois, ce petit détail qui avait fait capoté mes plans.

"La Ligue des Ombres a été crée il y a plus de cinq cent ans. Durant tous ces siècles, elle n'a cessé de représenter l'impartialité de la Justice et l'assurance de son respect quoi qu'il arrive. J'ai toujours su mener cette société avec force, passion et savoir. J'ai par la suite reçu un cadeau de la vie, venant d'une des plus belles femmes de la Terre, Toi. Et tout du long, tu n'as cessé de n'en faire qu'à ta tête au lieu d'honorer ton père et de le servir. Tu n'as jamais su incarner ce qu'au fond, la Ligue symbolisait. Tu m'as énormément déçu par le passé, Talia."

Je dégaine mon sabre, avant de le tendre à ma fille, en guise de geste de respect, et de confiance que je tenais à lui enseigner. Une leçon encore. Les gens peuvent changer, mais pas le Démon. Je me devais de rendre mes lettres de noblesse à ma fille, après tout, elle avait enfin ouvert les yeux sur son attitude. Un sourire sur mon visage, un sourire légèrement démoniaque, calculateur, tandis que je jaugeais ma fille d'un œil circonspect. Est-ce qu'elle avait vraiment changé, et est-ce que son cœur ne ferait pas faux bond aux intérêts de la ligue si jamais le Batman revenait à la vie ? Essayons donc de voir ce que cela peut donner. Un léger abaissement de mon visage, mes yeux se plissent, tandis que j'offre à Talia, ce sabre qui indique qu'elle a désormais, un pouvoir conséquent, équivalent au mien sur la Ligue. Elle était mon égal, mon héritière, mon sang. Et quelque part, le père logé au fond de mon âme, est fier de la voir enfin, revenir dans le bercail.

"Je suis heureux désormais, de pouvoir enfin dire que j'ai retrouvé ma fille, ce soir."