Sujet: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Mer 24 Mar 2021 - 16:09
Retour forcé
Tout était fini, le sang, les larmes la mort. Rose était là au milieu de tout ça, avec personne d’autre que moi, c’était ma faute putain, ma faute si elle avait été enlevé, ma faute si ses parents étaient morts. Un jour ses fils de putes me le paieraient, un jour je vengerai ma fille, la chair de ma chair, mais pour le moment c’est pas de cette façon qu’elle avait besoin de moi. J’allais devoir m’occuper d’elle, l’accompagner, la protéger mieux que je ne l’avais fait jusque là. Mais est-ce que j’en avais seulement les épaules, tout ce que je touchais je le détruisais, la seule personne insensible à ça jusqu’ici c’était Zatanna, et c’est pour ça que j’estimais qu’elle était plus forte que moi. Son pouvoir allait au delà de mon pouvoir destructeur. Mais Rose, elle était forte bien sûr, c’était ma fille, mais elle était si fragile à la fois, comment pourrait-elle surmonter tout ça ? Putain ! Comment moi je pourrais devenir le père que je n’avais jamais été pour elle ?
J’envoyais un texto à Zatanna pour la prévenir de la situation, elle méritait de vivre tout ce que je trainais derrière moi, ce sillage constant de morts et de catastrophes. Je réfléchissais, j’allais devoir aller en Angleterre, il fallait que je prenne le temps de rester un peu seul avec Rose, et il fallait enterrer ses parents, enfin sa mère et son beau-père, j’arrivais pas à me faire à l’idée. J’écrivais également à Jason, j’avais besoin d’un logement sur place, Chas était absent en ce moment, il se dorait la pilule au soleil avec un gonzesse et il était hors réseau. Heureusement Blood était un bon pote, il me passait son château dans les Cornouailles et il me prêtait même son gland de servant. Maintenant il me restait juste le plus compliqué à faire, annoncer tout ça à Rose putain ! Je m’agenouillais pour plonger mes yeux dans les siens et je lui prenais la main. C’était maladroit mais j’agissais par mimétisme, j’espérais que ces automatismes viendraient d’eux même avec le temps.
«Ma Fleur, je suis vraiment désolé pour tout ce qui est arrivé, c’est ma faute, j’aurais dû mieux te cacher, mieux te protéger, j’aurais dû être là pour ta maman. Je t’aime à un point que tu ne peux imaginer, je ne t’abandonnerai pas, plus jamais. Tu ne réalises pas à quel point c’était dur pour moi de ne rien te dire, de venir pour tes anniversaires et de devoir te quitter pour te voir élever par un autre. Je remercierai jamais assez Steve pour tout ce qu’il a pu faire pour toi, mais c’était dur pour moi. Mais le seul but a toujours été de te protéger, et de toute évidence j’avais tort. Mon Amour, je suis pas un père, je me suis forcé à ne pas l’être, il va falloir que tu sois patiente, il va falloir que tu m’apprennes, je vais pas être doué au début c’est sûr, mais je te promet de faire tout mon possible pour que ça se passe bien. On va partir en Angleterre quelques jours, juste toi et moi, pour apprendre à s’apprivoiser, pour voir comment ça marche. J’ai une copine, elle s’appelle Zatanna, elle est très gentille, tu vas l’adorer, elle viendra nous retrouver là-bas et on ira à l’enterrement. Ensuite si tu veux bien tu viendras habiter chez nous, c’est une très très grande maison magique pleine de gens qui prendront soin de toi, tu ne t’ennuieras jamais tu verras.»
Je la prenais dans mes bras pour la porter et je passais un portail qui m’amenait directement dans le domaine de Jason dans les Cornouailles. Je frappais à la porte et le jeune Scott Watson venait nous ouvrir.
Dernière édition par John Constantine le Sam 3 Avr 2021 - 3:45, édité 3 fois
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Jeu 25 Mar 2021 - 13:45
La musique dans mon coeur :
Perdus dans la nuit
J'étais dans le flou. Une nébuleuse étrange, comme quand on rêve mais qu'on a l'impression d'être éveillé. J'étais consciente que tout ça n'était pas un rêve. Ni même un cauchemard. La douleur dans mon coeur était trop puissante pour être imaginaire. Je m'étais accrochée à John de tout mon être, de toute mon âme. J'avais besoin qu'il me garde près de lui, au plus près, de peur de rejoindre mes parents s'il s'éloignait. Mais après ça... rien. Le néant, comme le montage raté d'un film où il manquerait une partie du scénario. Je voyais mon oncle, enfin... celui qui, je le savais maintenant, était en fait mon... père... s'agiter. Je le voyais au téléphone, envoyer des messages, appeler des gens, me regarder. De loin on aurait peut-être pu croire qu'il gérait d'une main de maître ce qu'il faisait ; mais il y avait dans ses yeux bleus... Les mêmes que moi... une lueur étrange. J'essayais d'analyser cet éclat, juste pour ne pas réfléchir, éviter de penser, et surtout ne plus ressentir. Je l'interprétais à un moment comme de la simple inquiétude, puis comme de l'angoisse. J'avais même cru déceler de la terreur. De quoi est-ce qu'il pouvait bien avoir peur ? Il venait de se battre dans une guerre incompréhensible, il m'avait sauvée, il avait gagné, il était tellement fort. Il n'aurait pas dû avoir peur, en tous cas plus maintenant, si? Je le regardais, une main accrochée à son trench coat en lambeaux. Mes yeux rougis et irrités ne voyaient plus que lui dans cet océan de malheur, et un sursaut dans ma pointrine me fit comprendre qu'à partir de cet instant, il serait tout pour moi. Le surnom qu'il me donnait avait été prononcé avec une douceur telle que je sortais un peu de ma léthargie. C'était totalement en contradiction avec le paysage. C'était apaisant. Réconfortant. Sa voix m'attirait, et pourtant je ne voulais pas sortir de cette torpeur, parce que ça voudrait dire que j'allais avoir mal. Je ne voulais plus avoir mal. Je ne pouvais plus avoir mal. Plus de mal me tuerait probablement. Il fronçait les sourcils, il avait l'air tellement soucieux... Je ne voulais pas qu'il souffre lui aussi, alors je me forçais à combattre mes maux et me concentrais sur ses mots. Il parlait, et je répondais. Oui, je lui répondais, mais il ne semblait pas m'entendre. Je me rendis compte alors que ce que je disais ne franchissait pas la barrière de mes lèvres. C'était... comme si elles étaient scéllées.
[...] (Non, c'est pas de ta faute... maman dit que c'est pour mon bien que vous vouliez pas me dire qui tu étais. J'ai confiance en toi. Tu m'as sauvée ; et tout ça, c'est pas de ta faute...) [...] (Tu ne m'abandonneras pas... pour l'instant. Pas volontairement. Mais un jour...comme Steven et maman... Ou peut-être que je partirais en premier... Tout se termine un jour...) [...] (Et est-ce que moi je saurais être ta fille? Est-ce que je saurais un jour te voir comme un père plus que comme mon oncle? Est-ce que j'en ai envie? Est-ce que si j'en ai envie je trahis mes parents?) [...]
Il parlait de rencontrer Zatanna, aller à l'enterrement, habiter une maison magique... Là, je n'arrivais plus à suivre. C'était trop, pour mon cerveau et pour mon coeur. J'avais le tournis, envie de vomir, tout ce que j'avais repoussé remontait à la surface et si j'ouvrais la bouche je risquais de craquer. Heureusement il me pris dans ses bras à ce moment-là, et je le serrais fort. Si fort que j'aurais pu l'étouffer si mon corps n'était pas si petit et si vidé de son énergie. Une lumière était apparue et d'un coup on se retrouvait dans un tout autre endroit. On était devant un immense château. J'aurais dû être sidérée. Choquée. Ou au moins surprise. Mais ça n'était pas le cas. Après tout ce que j'avais vu... peu importait ce qu'il se passait, et où il m'amenait, je me foutais de ce que John prévoyait tant que j'étais avec lui.
L'homme qui nous avait acceuilli dans la nuit noire nous avait proposé une douche le temps de préparer un petit déjeuner. Alors je me retrouvais seule, sous l'eau bouillante, incapable de retenir les larmes qui se fondaient avec les gouttes sur mon visage. Je me lavais, doucement, puis la sensation de devoir me débarasser de toutes les traces de cette nuit se faisait forte et je me frottais avec ardeur. L'eau était presque gelée, j'avais dû rester longtemps... Mais je n'avais plus la notion du temps. J'entendais John crier mon nom à travers la porte. J'entendais la crainte dans son ton, et je me sentais coupable. Coupable pour mes parents, coupable de lui causer de souci. Alors je sechais mes larmes, je me faisais la promesse que ça serait les dernières, et que je ferais tout pour ne pas être un fardeau pour mon sauveur.
Un peu plus tard, installés à table, John avait essayé de me convaincre de manger, mais je n'arrivais pas a avaler quoi que ce soit. J'étais comme une âme sans corps, une âme en peine. L'âme n'a pas besoin de nourriture, l'âme n'a besoin que d'amour. Et la femme qui m'avait mise au monde n'était plus là pour me nourrir de son amour. Une heure après notre arrivée, John me portais jusqu'à une chambre. Il m'expliquais qu'il fallait que je dorme, qu'on parlerait après, il me disait des mots rassurants. J'avais envie de lui dire que je n'arriverais pas à dormir, mais non, toujours rien ne sortait de ma bouche. Allongée dans mon lit, j'étais à bout de force et le sommeil m'envahissais contre ma volonté. Je le regardais avec intensité et, pour la première fois, j'amorçais moi-même un geste vers lui. J'avais besoin de lui faire savoir que j'avais besoin de lui. Je lui serrais la main doucement et, dans un souffle, suppliais : "s'il te plaît" (reste avec moi... Ne me laisse pas seule ici... Merci de m'avoir sauvée... Ne pars pas... Je t'aime...)
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Ven 26 Mar 2021 - 2:00
Le dernier jour de ma vie
Rose m’inquiétait beaucoup, depuis que je lui avais annoncé que j’étais son père elle n’avait pas dit le moindre mot, elle avait l’air complètement traumatisée la pauvre. En même temps qui ne le serait pas. Mais vivre ça à onze ans qu’elle atrocité sans nom. Elle était sous la douche depuis plus de demi heure, je ne savais pas quoi faire. Je frappais doucement à la porte pour prendre de ses nouvelles.
«Rose, ma chérie, ça fait longtemps que tu es sous la douche tout va bien ?»
Mais je n’obtins que le silence pour seule réponse, qu’est ce qu’elle pouvait bien foutre là dedans ? J’étais stupide, je savais bien qu’elle avait besoin de temps à elle, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me ronger le sang, et si elle faisait une bêtise, et si c’était trop pour elle au point qu’elle ne veuille plus vivre. Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas si je devais entrer ou non, je ne savais pas quoi faire ! Putain !
«Rose, je suis inquiet, réponds-moi au moins ma Fleur, je ne veux pas rentrer dans la salle de bain, s’il te plait dis-moi juste que tu vas bien.»
Mais comment ça aller bien ? Quel connard j'étais ! Bien évidemment qu’elle n’allait pas bien, elle venait de perdre toutes ses attaches à la vie et elle se retrouvait avec moi. Comment est-ce que ça pouvait bien se passer ? Comment est-ce que ça pourrait putain de bien se passer bordel ? Si elle ne sortait pas dans 5 minutes je rentrais tant pis, je pouvais pas prendre ce risque. Si il lui arrivait quoi que ce soit je ne me le pardonnerais jamais. C’était encore pire que d’avoir perdu Astra, je devenais fou, la seule chose qui m’ancrait encore sur ce plan d’existence, la seule chose tangible en ce moment c’était elle. Mais à mon grand soulagement elle finit par sortir de la salle de bain et je sentis un immense soulagement, une vague de chaleur envahit mon cœur. Ce sentiment de détresse s’était évanoui aussitôt en voyant ma fille, c’était comme si je revivais un peu. Puis quelques secondes plus tard je fus à nouveau rongé par la culpabilité, dans mon obsession pour la santé de ma fille j’avais presque oublié Zatanna, elle aussi était mon monde, je ne sais vraiment pas ce que j’aurais fait sans elle, j’avais dépassé toutes les difficultés que la vie avait mises sur ma route, mais cette épreuve là je ne pourrais jamais la traverser sans elle, je n’en aurais pas la force, pas après tout ça.
Scott nous avait préparé un repas avant de s’éclipser dans sa chambre, il avait préféré nous laisser seuls, c’était sans doute pour le mieux. Rose refusait de manger quoi que ce soit, en même temps je la comprenais, moi même je ne souhaitais pas avaler la moindre bouchée, je n’avais pas faim. Je me forçais quand même, l’estomac noué, je devais montrer l’exemple à Rose. C’était sans doute ça être père, j’en savais rien. Putain est-ce que la moindre action que j’allais faire allait toujours être comme ça dorénavant ? Est-ce que quoi que je pense j’allais y réfléchir en me demandant quel impact ça aurait sur Rose ? J’étais tellement égocentrique, comment est-ce que j’allais pouvoir me mettre à agir pour deux ? Arrête John concentre toi sur l’instant espèce de tocard, ce qui compte maintenant c’est que ta fille se nourrisse un peu.
«Rose chérie, tu dois manger un peu s’il te plaît. Je sais que t’as pas faim mais c’est important»
Mais rien n’y fit, elle ne voulais rien avaler. Elle restait sans dire un mot tour à tour les yeux dans le vide ou me fixant avec ardeur comme si elle voulait être sûre que j’étais bien là avec elle. Cette vision me fendait le cœur, elle avait l’air tellement brisée, comme si elle ne contrôlait pas vraiment son corps. Après une petite demi-heure je rendais les armes et je l’amenais se coucher, elle me jetait un regard plein de désespoir qui voulait probablement dire qu’elle ne voulait pas dormir.
«Je sais que tu as peur de faire des mauvais rêves, je sais que c’est dur, mais tu ne peux pas faire ça mon cœur, tu ne peux pas arrêter de manger et de dormir, tu ne vas pas pouvoir continuer ainsi. Tu as vécu une tragédie et tu as besoin de repos ma Fleur.»
Je la bordais maladroitement, putain mais je faisais même pas mon propre lit, la maison le faisais pour moi, enfin j’étais pas doué mais j’y mettais tout mon cœur. Je m’apprêtais à sortir et à passer la nuit devant sa porte. Fais ce que je dis mais pas ce que je fais, ma résolution d’être exemplaire n’avait pas tenu une heure putain ! Au moment où j’allais la laisser seule pour qu’elle soit un peu tranquille Rose m’attrapa la main et mon cœur s’emballa comme s’il était à nouveau autorisé à battre. Elle m’adressa enfin quelques mots. Ce n’était rien qu’un « s’il te plait», mais à mes yeux il voulait dire le monde. D’un regard je compris ce qu’elle voulait dire, elle avait peur de rester seule, finalement ma présence se valait plus rassurante que gênante. Toute la peur que j’avais eu, qu’elle ne me pardonne jamais ce qui lui était arrivé s’envola aussi sec, en un instant rien d’autre ne comptait que de rester à ses côtés et à veiller sur ses rêves. J’enlevais mon trench-coat déchiré, ma cravate et mes chaussures et je remontais les manches de ma chemise pour m’asseoir sur le bord de son lit le dos appuyé au mur.
«Ne t’en fais pas ma Fleur, je ne vais nulle part, je reste avec toi toute la nuit, c’est promis.»
Elle me serrait fort contre elle comme si elle avait peur que je m’échappe. Je passais la main dans ses cheveux pour la rassurer, pour qu’elle sache que j’étais là et que rien au monde ne m’empêcherait d’être à ses côtés. Je fredonnais doucement une berceuse irlandaise pour l’aider à s’endormir. Finalement au bout d’une heure je sentais son étreinte se desserrer, elle avait fini par trouver le sommeil. J’étais soulagé, au moins elle aurait un peu de repos. Dans un murmure je récitais une formule magique.
«Dedit ea vitam mea»
Je passais un peu de mon énergie vitale à Rose, elle n’avait pas mangé et elle devait prendre des forces. Rien à foutre de moi, elle seule comptait en ce moment. Demain matin j’allais devoir appeler Zatanna, demain matin serait le premier jour d’une toute nouvelle vie, pour elle comme pour moi.
Dernière édition par John Constantine le Sam 3 Avr 2021 - 3:44, édité 3 fois
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Sam 27 Mar 2021 - 0:55
Musique magique :
Spoiler:
Un jour sans fin
J'étais à table avec Steven et maman, en train de manger des petits cœurs coulants au chocolat pour le dessert . Qu'est-ce qu'ils étaient bons ! Je me sentais bien, je ne sais pas pourquoi je n'arrivais pas à me souvenir de ce que j'avais fait aujourd'hui, mais je savais au fond de moi que c'était une bonne journée. Et puis d'un coup, comme le vent qui tourne, je sentais que quelque chose d'étrange allait se dérouler juste devant mes yeux. C'était bizarre, un goût de fer envahissait ma bouche. Ecoeurant ! Je regardais ma cuiller et voyais que le cœur des biscuits était liquide. Très liquide. Trop liquide pour être du chocolat fondant. Je regardais de plus près et voyais que c'était rouge foncé ; j'allais demander à mes parents ce qu'il se passait.Est-ce qu'on avait raté quelque chose dans la recette ? Peut-être que Steven s'était trompé dans un ingrédient quand il avait voulu nous aider... Ca ne serait pas étonnant venant de lui ! Je sourais à cette idée ; mais en relevant la tête je les voyais tous les deux, attachés à leurs chaises, livides, leurs vêtements en lambeaux, des griffures sur le corps et deux trous percés à leurs gorges. Je me levais paniquée pour courir vers eux, appeler les secours, je ne comprenais pas ce qu'il se passait, ils allaient très bien il y a cinq minutes et je n'avais rien vu ni entendu ! En arrivant à leurs pieds, un tourbillon noir m'emprisonnait dans le bruits strident des battements d'ailes de chauves-souris m'emportant au loin, laissant mes parents pour morts. Je criais de toutes mes forces :
(Au secours ! A l'aide ! Aidez-les !!! Nooon, au secours, je vous en supplie, ils vont mourir si on ne les aide pas ! Pitié faites quelque chose !)
Mais personne ne répondait. Les chauves-souris m'emportaient au-dessus d'un grand lac et me lâchaient tout d'un coup. Le lac était gelé, noir, profond. J'avais du mal à respirer, j'essayais de nager pour remonter à la surface, c'était dur, tellement dur... Au moment-où je voyais une lumière vive je me pressais, utilisais mes dernières forces pour me battre, je sortais enfin la tête de l'eau. Je prenais une grande respiration, essayais de me calmer... Impossible, à peine le temps d'inspirer qu'un voile vert recouvrait le ciel. Je le regardais, inquiète, et le vis bouger d'une façon déconcertante. C'était comme si ce ciel vert avançait vers moi. Tétanisée, j'observais la scène comme si mon âme était sortie de mon corps et assistait à ça en simple spectatrice. Tandis que la brume s'approchait dangeureusement, un petit bruit désagréable se faisait attendre. Un genre de... bourdonnement. A quelques mètres de là je distinguais enfin ce que c'était : des insectes. Une nuée d'insectes verts fonçaient vers moi à toute vitesse. Je me plongeais moi-même sous l'eau et retenais des larmes en forçant mes muscles à bouger pour aller vers la rive. Je nageais, nageais sans arrêt, mais je n'atteignais jamais le bord du lac. C'est comme si la terre reculait au fur et à mesure que moi j'avançais, dans une dance funèbre qui me faisait sentir que mon heure était arrivée. Alors j'abandonnais. Je laissais tomber. Je ne bougeais plus les bras, et mon corps, comme un poids mort, s'enfonçait dans l'eau. Je croyais que les profondeurs, les abysses, seraient glaciales. J'étais persuadée que plus on descendait, plus la mort s'approchait, plus on avait froid. Bizarrement, c'était le contraire. Pendant que je sombrais, une douce chaleur se répandait en moi. C'était de plus en plus chaud, et lumineux. Ca me consumait, s'intensifiait, et la sensation devenait presque désagréable. Plus ça allait, plus ça me brûlait... Maintenant, c'était comme si l'eau m'ébouillantais.
« AAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH ! »
J'ouvrais les yeux et me relevais en sursaut. J'avais entendu un cri et je m'inquiétais, je cherchais autour de moi d'où est-ce que ça venait. J'étais au sec, je n'étais pas en train de brûler, je ne savais même pas où j'étais. Avant que je ne panique davantage, un John aux yeux cernés et aux traits tirés me prenait dans ses bras. Il parlait, son ton était rassurant. J'entendais mais ne comprenais pas ce qu'il disait. Il avait l'air épuisé... Au bout de quelques minutes, je me calmais un peu. Je me souvenais alors des événements de la veille et comprenais que mon cerveau avait fait un affreux mélange pour me torturer. Comme si la souffrance quand j'étais éveillée n'était pas suffisante ! J'étais étonnée d'être moins fatiguée que la veille ; les quelques heures de sommeil agité que mon corps m'avait offertes n'aurait pas dû suffir à ce que je retrouve des forces. Ces forces-là, je les employais à me cramponner à John. Je ne bougeais plus et ne versais plus de larmes. J'avais trop pleuré la veille, mon corps n'était probablement même plus assez hydraté pour réussir à en produire. Il me caressait doucement la tête en me disant que ça irait, qu'on se sortirait de tout ça.
Après ces paroles réconfortantes, il m'amenait à la cuisine. Il disait qu'il fallait manger, que je ne pouvais pas rester le ventre vide, qu'il comprenait que je n'ai pas faim mais que c'était nécessaire. Je m'installais docilement sur une chaise, parce que je ne voulais pas être un boulet pour lui. Il demandait à la personne qui nous avait ouvert hier s'il pouvait me préparer quelque chose. Le majordome servait plusieurs petits plats sur la table. En temps normal, j'aurais sauté dessus. Ils auraient dû être colorés, brillants, attirants. Mais j'avais l'impression de les voir en noir et blanc, fades... Et ça ne m'inspirait rien.
Pendant un moment, j'avais l'impression d'être sourde. C'est comme si tout le bruit environant avait disparu. Je restais assise, le regard dans le vide, sans même formuler une pensée cohérente. Est-ce que je ne devrais pas être en train de pleurer ? Ou de crier ? Pourquoi est-ce que je ne ressentais rien ? C'est le mouvement soudain de John qui raviva un peu mon âme. Je le vis prendre son téléphone sur la table et sortir de la cuisine en me jetant un regard tourmenté. Il restait juste derrière la porte, et je pouvais le voir mettre son portable à l'oreille. Je me demandais brièvement qui est-ce qu'il appelait. Est-ce que c'était la fille d'hier ? Ou peut-être sa copine ? Il fronçait les sourcils, avait l'air contrit, faisait les cent pas. J'étais absorbée par ses mouvements, me demandant ce qu'il était en train de dire. Est-ce qu'il voulait rassurer cette personne ? Est-ce qu'il voulait expliquer pourquoi il n'était pas chez lui ? Est-ce qu'il voulait...s'excuser d'avoir dû rester avec moi ?...
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Sam 27 Mar 2021 - 3:19
Le premier jour de ma vie
Rose se réveillait en panique, elle était agitée depuis une bonne demi-heure. Je lui caressais les cheveux tendrement jusqu’à son réveil. Elle avait hurlé pour se réveiller en sursaut, cherchant un repère des yeux, elle posa alors ses yeux sur moi et mon cœur s’embrasa en constatant le soulagement dans son regard.
«Ce n’est rien mon cœur, je suis là, je serai toujours là je te le jure. C’était juste un cauchemar, tu es en sécurité. Papa est là t’en fais pas je sais que c’est la merde… heu le bazar, mais tout va finir par s’arranger. Je ne laisserai plus personne te faire du mal ma Fleur.»
Je la prenais dans mes bras pour la porter jusqu’à la salle à manger où Scott s’affairait déjà comme s’il avait ressenti que nous étions réveillés. Je lui demandais s’il pouvait préparer quelque chose à manger ce qu’il fit de suite. Rose s’installait à table et le serviteur du druide posait sur la table les éléments d’un vrai petit déjeuner anglais. Mais malgré tous les efforts de Scott, Rose n’avalait rien, je donnais le change en avalant difficilement quelques haricots à la tomate des œufs brouillés et du bacon. Mais cela ne changeait rien, ma fille restait là, les yeux dans le vide ne réagissant pas à ce que je pouvais faire ou dire. Je recevais un texto de Zatanna qui me disait qu’elle était disponible pour un appel dès que je le serais moi même, de toutes façon Rose ne bouffait rien, je pouvais la laisser le temps de l’appel, Zat’ pourrait peut-être m’aider. Je m’isolais de l’autre côté d’une porte vitrée pour que Rose puisse toujours avoir un contact visuel avec moi. J’avais compris que me savoir auprès d’elle la rassurait et je ne voulais pas rajouter des tourments à son esprit déjà brisé.
« - Allo Amour ?
- Hello mon coeur, tu vas bien?!
- Pas fort tu t’en doutes, Chione t’as raconté ? Comment elle va ?
- Huuuum, c’était pas super super clair, elle est encore en état de choc… Mais dans l’idée j’ai compris. Elle est fatiguée, je suis un peu inquiète mais je suis sûre que ça ira mieux demain.
- Je sais pas ce qu’il s’est passé, je sais pas qui a fait ça, Rose elle a tout perdu putain ! Je sais pas ce que je vais faire, elle va devoir habiter chez nous… Je panique complètement là.
- Chhhht, ne paniques pas mon coeur, ça va aller. Ta fille va traverser une période compliquée, ça peut être long, mais tu seras là pour elle, et elle finira par faire son deuil. Soutiens là, montres lui que tu tiens à elle et qu’elle est importante à tes yeux. Tu es son père, elle ne peut que t’aimer, même si elle ne va peut-être pas le montrer de suite. Je préviendrais les autres, je suis sur qu’il seront adorable avec elle, après tout, c’est une membre de la famille a présent.
- C’est de ma faute tout ça putain, c’est pour me toucher à moi qu’ils s’en sont pris à elle. Je ne vois pas comment elle pourrait me pardonner. Comment est-ce qu’elle pourrait me voir comme un père, je suis son oncle depuis onze ans putain de bordel de merde !
- Bon, je n’aime pas faire ça mais… Écoutes moi bien John Constantine, tu vas cesser de te lamenter tout de suite ! Tu n’as ni le luxe, ni le droit de chouiner sur ton sort actuellement. Tu vas être fort et aimant ! Pour ta fille ! Elle n’a pas besoin d’une vieille loque chouineuse pour le moment ! Elle a besoin d’un oncle, ou d’un père, peu importe, elle a besoin d’un John qui l’aime et qui la rassure ! Qui soit là pour elle ! Tu es officiellement papa maintenant ! Félicitations, à partir de maintenant, ta priorité, ce sera ton enfant avant toi !
- Fous toi de ma gueule. T’as raison j’ai pas le choix, mais je sais pas quoi faire, elle bouffe pas elle parle pas elle a mis un temps fou à s’endormir. Putain elle m’a demandé de rester avec elle cette nuit, t’imagines même pas ce que j’ai ressenti, le soulagement qu’elle parle enfin, le fait qu’elle veuille de moi. J’ai dû balancer un sort pour lui filer de l’énergie vu qu’elle a refusé de se nourrir. Je sais pas comment je vais faire pour la forcer à manger, je peux pas faire ça tous les jours non plus. Je le ferais s’il le faut, mais c’est pas une solution putain.
- Rien d’étonnant après la tragédie qu’elle a vécu… Mmmh… Essayes de cuisiner avec elle, un truc bête et réconfortant, genre des pancakes. Tout le monde aime les pancakes, surtout les enfants. Je pense que ça se tente… La forcer à manger n’aidera pas, mais tape sur des petites collations assez souvent, elle ne doit pas encore avoir le coeur à de gros repas, mais un petits trucs de temps en temps, ce sera déjà pas mal et plus supportable pour elle, je crois...
- T’as raison mon Ange, je sais pas ce que je ferai sans toi. Tu sais, tu fais toujours partie de mes priorités hein ? Ça change rien à mon amour pour toi, il est éternel. Je te laisse du coup je vais essayer de faire des pancakes avec elle pour la peine. Je t’aime plus que tout, enfin t’as compris je vous aime plus que tout. Je t’embrasse on s’écrit hein. Tu me manques.
- Comme si tu avais besoin de le préciser enfin! Ne t’en fais pas, tout va bien se passer, j’ai foi en toi. Je te tiens au courant mon coeur, courage, c’est un très mauvais moment à passer, mais il passera. Tu me manques aussi, je t’aime Amour! A plus taaard !»
Je terminais l’appel remonté à bloc, Zatanna était vraiment magique, enfin oui elle l’était, mais elle avait quelque chose en plus de la magie, quelque chose qui me donnait envie de me battre, de me défoncer même quand je n’y croyais plus. Elle avait raison, que ce soit ma faute ou non ça ne comptait pas vraiment dans la balance, ce qui comptait c’était Rose et uniquement elle. Je devais tout faire pour qu’elle mange et qu’elle se sente bien. Et si ça prenait des années bah je passerais des années à prendre soin d’elle, elle le méritait. Je rentrais dans la salle à manger gonflé d’une énergie nouvelle.
«Bon Rose, si tu n’as pas faim ce n’est pas grave mon cœur, on va faire des pancakes et on va les décorer avec plein de trucs sympas ça te dit ? Et après on ira faire des courses et tu me diras ce qui te fait envie. Tout ce qui pourrait te plaire à manger on le prendra, et si tu ne le manges pas au final c’est pas grave.»
Elle sortait de sa torpeur pour acquiescer l’air un peu perdu. Bon elle ne parlait toujours pas mais au moins elle acceptait de faire quelque chose. Je devais penser comme Zat’, je devais trouver du positif dans toute situation. Y a que comme ça que j’allais y arriver, mon amour était une femme positive et à l’écoute, j’allais suivre sa voie. Si je voulais qu’elle me parle j’allais devoir lui faire comprendre qu’elle pouvait tout me dire.
«Rose, tu sais, tu peux me parler de tout ce qui te passe par la tête, même si tu penses du mal de moi je peux l’entendre. Tu pourras jamais penser plus de choses mauvaises sur moi que j’en pense en ce moment de toutes façons. Je sais que j’ai pas été le père de l’année, mais je vais tout faire pour que ça change.»
Dernière édition par John Constantine le Sam 3 Avr 2021 - 3:43, édité 3 fois
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Sam 27 Mar 2021 - 19:19
C'était hier:
Vivre dans le déni
John raccrochait et revenait dans la pièce. Il s'approchait de moi et semblait moins fatigué. Enfin, ses traits étaient plus aussi tirés, il était clairement moins soucieux. La personne qu'il avait appelée lui avait visiblement redonné le moral. Ou un peu d'énergie en tous cas.
Il parlait doucement, mais un peu plus fermement. Il ne forçait rien, il avait juste l'air... plus sûr de lui. Faire des pancakes ensemble... j'avais pas le coeur à ça, mais c'était mon petit-déjeuner préféré, et je ne voulais pas décevoir John. Il avait l'air d'attendre que je bouge, que je parle. Je ne sais pas quoi, ni comment, mais dans le silence qui s'était installé j'avais ressenti quelque chose. Comme quand j'avais mes présentiments. Une vague chaude avait traversé mon corps, et je décidais que oui, j'allais faire ça. Parce que mes présentiments tombaient toujours juste, j'allais suivre mon instinct. J'allais être avec lui, que je connaissais depuis toujours, faire des pancakes, manger, le suivre, et tout irait bien. Je le regardais enfin dans les yeux et hochais la tête doucement.
Je ne regrettais pas d'avoir quitté ma léthargie, parce que ce simple petit mouvement, tout bête, avait permis à mon... père, de sourire. Comme il était beau quand il souriait... Ses yeux avait un éclat nouveau, et j'étais heureuse de le voir sous cet angle. C'était rassurant de voir un sourire s'étirer sur son visage : s'il pouvait le faire, après tout ce qu'il s'était passé hier, après qu'il ait risque sa vie, c'est que je pourrais probablement le refaire un jour moi aussi.
Il demandait à notre hôte de nous sortir tout ce qu'il fallait. Les ingrédients et ustensiles posés sur la table, on se mis côte à côte et on commença à cuisiner en silence. Il me jetait des coups d'oeil de temps à autre, alors que je le fixais constament. J'étais surprise qu'il sache cuisiner. Steven n'était franchement pas doué pour ça, lui. Etrangement, cette pensée ne m'avait pas fait trop mal. Ca n'était pas normal, je m'en rendais bien compte ; mais je décidais d'ignorer ça. Réfléchir à ce que je pensais, c'était prendre un risque inutile.
Alors qu'il me donnait le saladier pour que je remue la pâte, il m'exprimait clairement son envie de me voir parler. Il voulait que je dise ce que je ressentais, et il pensais que je lui en voulais. A vrai dire, je ne savais plus trop ce que je ressentais, d'ailleurs je ne voulais pas le savoir. Mais pour ce qui le concernait, il n'aurait pas pu avoir plus tort... Il fallait que je lui sorte cette idée de l'esprit. Mes lèvres brulaient, mais je me surpassais, pour lui, et j'arrivais enfin à dire ces quelques mots avec une voix tremblante :
" Tu sais onc.. euh, John... Rien n'est de ta faute. Tu n'y es pour rien. Je t'aime beaucoup, et ça ne changera jamais."
J'avais lâché ça comme une bombe. D'un coup, d'un seul ; parce que si j'avais pris mon temps, j'aurais fait marche arrière.
Il me regardais interloqué, presque choqué. D'après ce qu'il venait de me dire, il s'en voulait, et s'attendait à ce que je le déteste. Ca n'était pas le cas... Jamais je n'aurais pu le haïr. Il faisait partie de ma vie depuis toujours. Il n'était pas celui que je croyais, mais les sentiments ça ne s'efface pas comme ça. Maman l'aimait elle aussi. Je ne saurais pas dire ce qu'il pensait à ce moment-là, mais moi, j'avais un poids en moins sur la poitrine. Le fait d'avoir parlé avec débloqué un truc. C'était bizarre, je me sentais totalement différente d'un coup. Comme si ça allait. Mon coeur ne me faisait plus mal, j'avais même l'impression qu'il ne battait plus du tout : je n'avais pas mal, pas peur, je n'étais pas inquiète. Anormal... Mais tant pis. Ne pas penser : c'était mon objectif. Il fallait que mon cerveau n'ait pas l'occasion de réfléchir. Il ne devait pas comprendre.
Je lui rendais le bol pour qu'il fasse cuire nos pâtisseries, et au moment où nos mains se touchaient, je lui chuchotais :
"Et maintenant? Qu'est-ce qu'il va se passer?... Et... tu crois qu'on pourrais passer à la maison tout à l'heure?..."
Oui, c'était certain : quelque chose clochait avec moi. Mais je ne voulais pas analyser ça. Je savais juste que j'avais envie et besoin de rentrer chez moi. Mon coeur me disait que retourner dans ma maison était nécessaire ; vital et inévitable.
En fin de compte, j'avais l'impression de pas avoir vécu les événements d'hier, c'est comme si j'avais juste lu une histoire. Une terrible histoire. Mais une histoire fictive.
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Dim 28 Mar 2021 - 5:30
Le premier "je t'aime"
Rose ne disait toujours pas le moindre mot mais au moins elle avait accepté de cuisiner avec moi. Je la regardais du coin de l’œil pendant que Scott préparait les ingrédients, un peu comme si elle avait pu exploser si j’avais le malheur de la quitter des yeux une seule seconde. J’avais l’impression pugnace que nous nous comprenions sans dire un mot, la cuisine était un langage universel, elle transmettait des émotions. Et pour le coup j’avais l’impression que Rose se réchauffait légèrement. Bien évidemment c’était pas la joie, comment ça aurait pu l’être ? Mais elle essayait, et elle avait l’air d’aller un peu mieux. C’était absolument tout ce qui comptait à mes yeux en ce moment. Je lui souriais et je m’affairais à la préparation des pancakes les plus importants de ma vie, ceux qui auraient le pouvoir de redonner un peu de joie de vivre à mon enfant. Aucune magie n’était plus puissante que ce que j’essayais de faire en ce moment, rien ne dépassait la détermination de ce moment, je devais avancer avec elle, la tirer avec moi vers un futur un peu moins sombre. Zatanna avait gueulé et elle avait raison, il en était de ma responsabilité de père, la pauvre gosse n’avait rien demandé. Je lui passais le saladier pour qu’elle finisse la pâte à crêpes elle même, peut être que ça lui donnerait un peu l’envie de manger, c’est alors que mon cœur s’arrêta.
Putain…Putain….Putain ! Elle m’avait parlé, elle m’avait dit qu’elle m’aimait et qu’elle ne m’en voulait pas. Je ne savais pas si c’était l’effet Zatanna ou non, mais ce coup de fil avait réglé tous les problèmes. Enfin non c’était toujours la merde, mais au moins les soucis les plus urgents. Premièrement Rose était sortie de sa catatonie qui commençait sérieusement à m’inquiéter, ensuite elle ne m’en voulait pas, je ne savais pas très bien comment c’était possible mais je prenais. Et finalement elle m’aimait. Si tu savais ma fille à quel point cette simple phrase venait de changer ma vie. Si tu réalisais à quel point tes mots étaient une lumière au bout d’un tunnel très sombre. Même avant tout ça je rêvais intérieurement que tu me dises ça un jour, mais je n’étais que ton oncle John et on ne dit pas ça à son oncle. Je la fixais bêtement sans dire un mot avant de lui donner en guise de réponse un simple sourire et une tendre caresse sur la joue.
Rose avait toujours l’air perdue mais elle avait parlé et ça m’avait donné une nouvelle fois une énergie renouvelée. Comment un instant avais-je pu douter d’elle, de son amour et de sa compassion ? Liz’ était une femme adorable, et Steven un chic type, cette gamine avait vécu dans l’amour je m’en étais assuré. J’étais sûr que désormais tout serait de plus en plus simple entre nous, j’allais faire de mon mieux pour qu’elle se sente toujours aimé, j’allais devoir apprendre à mieux exprimer mes sentiments. Elle me passait le bol de pâte à pancakes et nos mains s’effleurèrent. À cet instant précis elle me posa des questions sur ce qui allait se passer. À nouveau mon cœur bondit dans ma poitrine comme si c’était la première fois qu’il battait. Chaque son émis par sa petite voix me mettait en joie, et c’était la première fois qu’elle parlait sur le ton de la discussion.
«Je ne sais pas ma Fleur, on fait ce que tu veux. Qu’est-ce que tu dirais de prendre les évènements un par un au fur et à mesure qu’ils viennent ? Regarde là pour me moment on fait des pancakes, ensuite on va manger ce qu’on a cuisiné, ça me semble pas insurmontable. Après ça on ira faire les courses un peu, c’est pareil, c’est facile. Si tu veux qu’on passe à la maison on y ira, c’est toi qui choisit pour le moment. Tu me laisserais nettoyer un peu avant qu’on y aille ?»
Je pensais qu’il était important de virer les traces de la mort de ses parents, pour moi elle ne devait pas voir ça. Mais je décidais de commencer à instaurer une relation de confiance entre elle et moi en lui expliquant ce que je souhaitais faire, si je le lui cachais je la trahissais et elle n’avait pas besoin de ça surtout en ce moment. C’était un peu ma façon de lui montrer qu’elle pouvait me faire confiance, ma façon qu’elle comprenne que son avis comptait à mes yeux. Je pliais les jambes pour me mettre à hauteur de ses yeux, c’était dingue, elle avait vraiment les mêmes yeux que moi. Je la prenais dans mes bras sans raison apparente, juste parce que je voulais lui transmettre un peu d’amour.
«Je t’aime Rose, et je t’aimerai toujours, on va apprendre l’un de l’autre OK ?»
J’étais pas vraiment habitué à verbaliser ce genre de trucs, enfin si avec Zatanna, mais ça s’arrêtait là. En général je préférais montrer que dire, mais j’avais l’impression que Rose avait besoin de l’entendre aussi souvent que je pourrais le lui dire. J’essayais de lui faire comprendre qu’il n’y avait pas de hiérarchie entre nous, j’étais son père certes, mais j’avais autant à apprendre d’elle qu’elle de moi, c’est ensemble que nous marcherions désormais, un père et une fille côte à côte dans l’adversité. Et puisqu’on serait ensemble rien ne pourrait jamais plus nous atteindre.
«Tu vas te préparer mon cœur ? On va aller aux courses. Si tu veux des vêtements tu me demandes et on ira acheter ce qu’il faut aussi tu verras ça va être cool. Après on va rentrer ici et on ira faire un tour à ta maison d’accord ?»
Rose prit une douche rapide pendant que j’écrivais à Zatanna. Quand elle sortit elle avait enfilé les mêmes vêtements que la veille, les seuls qu’elle avait ici la pauvre, elle avait vraiment besoin de fringues, bien sûr j’aurais pu aller dans la maison de mystères chercher de quoi l’habiller mais je ne voulais pas la laisser seule. On était d’abord allé lui acheter quelques tenues pour qu’elle puisse se sentir bien, puis on avait fait des courses pour qu’elle choisisse elle même ce qu’elle voulait manger, au diable l’équilibre tant qu’elle mangeait quelque chose, l’éducation viendrait plus tard, elle viendrait après le deuil.
Dernière édition par John Constantine le Sam 3 Avr 2021 - 3:42, édité 3 fois
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Lun 29 Mar 2021 - 0:30
On peut s'en sortir...:
Tu seras mon père,
je serai ta fille.
Quand il m'avait prise dans ses bras, je ressentais une vague de chaleur douce, agréable, apaisante. Je lui répondais simplement :
"D'accord".
Je ne voyais pas ce que je pouvais ajouter de plus. D'accord, on allait faire les choses les unes après les autres ; parce que si on faisait plus, je serais noyée sous l'angoisse. Et d'accord, on allait apprendre à se connaître. Se connaître vraiment. D'accord, il serait ma famille maintenant. D'accord, je l'accepterai en tant que père. A cette idée, mon coeur flancha. Mais mon esprit se rebella : je refusais la sensation de trahir mes parents. Parce que c'est ce qu'ils auraient voulu. Ca prendrait sûrement du temps, beaucoup de temps. Mais je sentais - et mes sensations ne me trompaient jamais - que notre relation allait évoluer rapidement.
En le regardant cuire les pancakes, je réfléchissais à ce qu'il venait de dire. J'en avais un peu mal au coeur, et perdu l'appétit que j'avais regagné en préparant la pâte avec lui. "Nettoyer un peu avant qu'on y aille"... qu'est-ce que ça voulait dire exactement? Est-ce que la police était intervenue? Est-ce que les gens savaient ce qu'il s'était passé? Est-ce que quelqu'un m'avait cherchée? Est-ce que les corps... Non, non, il ne fallait pas que je formule l'image qui venait d'entrer dans mon esprit. Je fermais les yeux très fort comptais jusqu'à trois; puis me reconcentrais sur lui, sur l'odeur qui se dégageait de la poêle, et sur ses derniers mots : "Je t'aime". C'était ça le plus important : il était là, avec moi, je n'étais pas seule au monde. Et s'il y a une chose à laquelle j'étais sûre de pouvoir me raccrocher, c'était celle-ci : il allait me protéger de tout ce qui pourrait me faire du mal.
Après avoir manger deux pancakes et bu un petit chocolat, j'allais me préparer. Je restais un peu bête avant d'entrer dans la douche : je n'avais rien à me mettre que les vêtements d'hiers, sales, déchirés... De quoi est-ce que j'aurais l'air?
"C'est pour ça qu'il a parlé d'acheter de quoi m'habiller..."
En sortant de là, je retrouvais John. Un peu honteuse de ne pas être plus présentable je baissais la tête. Je ne saurais pas dire comment il m'avait regardée, mais il avait pris ma main sans hésiter et m'avait sortie du manoir.
Arrivés au magasin, je choisissais quelques vêtements, les essayait et garder une des tenues sur moi. En passant à la caisse, il demandait à la femme de jeter mon ancienne salopette toute abîmée. Il avait raison ; bien sûr qu'il fallait se débarasser de ça... mais je me retournais quand même vers lui pour lui dire dans un souffle triste :
"Est-ce que... tu crois qu'il faut que j'abandonne ce qui est chez moi?... Que je remplace... tout?"
Je ne sais pas ce que mon "tout" signifiait exactement; mais il englobait bien plus que les simples choses matérielles. Est-ce qu'il faudrait que j'oublie mes souvenirs pour aller mieux? Est-ce qu'avec sa... magie, il serait capable d'effacer ma mémoire? J'avais le coeur lourd. C'était dur. J'avais envie de pleurer. Mais je ne céderai pas. Je m'étais dit un peu plus tôt que je m'autoriserais à être triste, mais pas faible.
Je le suivais ensuite pour quelques courses. Etant donné que j'arrivais enfin à parler, ou en tous cas à prononcer de petites phrases sans que la gorge me brûle trop ; je lui apprenais quelques trucs sur moi au fil des conversations, ou quand il me posait des questions. Je lui expliquais que, pour une anglaise, je n'aimais pas le fish&chips. Que j'adorais le chocolat. Que j'adorais les plats étrangers, exotiques. Que mon Tarot était devenu comme un doudou. Que maman refusait que je tire les cartes et que je n'avais jamais compris pourquoi. Qu'on me complimentait souvent sur mes yeux tout en pensant au fait que je savais maintenant de qui je les avais hérités. Ca avait pris plusieurs heures, et je ne révélais que des petites choses pas importantes, mais il me demandait toujours avec douceur et intérêt ce que je voulais, ce que je pensais ; il s'intéressait à moi et c'était réconfortant.
En rentrant, on avait préparé un déjeuner ensemble. Une simple pizza, mais il avait encore proposé de cuisiner à 4 mains, et j'avais accepté sans hésiter parce que le matin ça avait été un moment de paix, et que je prendrais n'importe quel moment qui allègerait mon coeur. Dans l'après-midi il me proposait d'aller à la maison. Il avait tenu à y aller en premier, m'avait rassurée, et m'avait promis de revenir dans les 5 prochaines minutes. J'aurais voulu le retenir, ne pas se séparer, mais je lui faisais déjà confiance et je savais qu'il tiendrait parole. De son côté, il n'avait pas l'air serein de me laisser seule non plus... Mais il m'avait bien expliqué que c'était nécessaire, et que si ça n'avait pas été indispensable il ne m'aurait jamais laissée seule, pas même une seconde. Il prononcait des mots dans une langue que je ne connaissais pas et ouvrait un portail magique, je restais sidérée devant ce qu'il était capable de faire... Durant les cinq minutes suivantes, je pensais à la magie. A son existence. A sa puissance. A ce que je pensais de John avant ; à ce que je pensais de lui maintenant. Quand il revint me chercher, je sentis un poids sur ma poitrine. J'avais besoin de retourner dans ma maison, mais j'appréhendais aussi beaucoup. Alors, la main tremblante, je m'accrochais à lui et il m'aida à passer le portail. Je me retrouvais dans le salon. Tout était... parfait. Comme tous les jours. Comme d'habitude. Comme si rien n'était arrivé hier. Les larmes repoussaient les portes de mes yeux, mais je les sechais d'un revers de la main. Je regardais John et lui dit :
"J'ai juste... quelque chose à récupérer. Je... je vais faire vite, promis".
Je partais alors rapidement en quête de mon Tarot. C'était stupide. Pourquoi est-ce que je voulais le récupérer? Il ne m'avait montré que du malheur... Oui, c'était totalement idiot. J'étais une idiote. Mais c'était encore une de mes impressions, c'était plus fort que moi, et je ne pouvais pas m'en défaire.
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Mar 30 Mar 2021 - 2:00
Une journée à double tranchant
Lorsque j’avais demandé à la vendeuse de jeter son ancienne tenue complètement déchirée, j’avais sans doute été un peu rustre parce que Rose me posa une question qui me déchira le cœur.
«Mais non mon cœur, bien sûr que non. On va aller à ta maison, tu prendras ce que tu dois prendre le temps qu’on reste chez Jason, et on y retournera avant que tu viennes habiter chez nous pour prendre tout ce que tu voudras prendre.»
Je pouvais lire l’incertitude sur son visage, je devais essayer de lui faire comprendre qu’elle n’avait pas à changer.
«Ma jolie Fleur, je t’aime comme tu es, tu n’as pas à modifier quoi que ce soit, tu es ce que tu es et c’est très bien comme ça. Je suis ton père, mais ça ne veut pas dire que tu dois te sentir coupable si tu aimes Steven plus que moi, et même si c’est comme ça pour toute ta vie j’ai pas le droit de t’en vouloir. Tu es parfaite ma fille, ne laisse personne t’en faire douter un jour. Dans le cas contraire il aura affaire à moi.»
Pendant les courses alimentaires Rose avait pris de quoi faire des pizzas, je m’attendais à pire, laissez un enfant choisir ce qu’il veut manger et il prendra des bonbons. Mais Rose était responsable, j’en étais heureux, je pensais qu’il fallait que je le lui dise mais je n’étais pas certain de comment faire.
«Heu Rose, je suis fier de toi, je t’ai laissé choisir tout ce que tu voulais et tu as été très raisonnable.»
Elle m’expliquait tout un tas de trucs sur sa vie, ce qui m’intriguait le plus c’était sa relation avec son jeu de tarot, bien sûr Liz m’en avait parlé, elle était inquiète que la magie se manifeste chez Rose, si une entité démoniaque pouvait sentir que sa magie était celle de ma lignée elle aurait pu s’attaquer à elle juste parce qu’elle était ma fille.
«Dis-moi Rose, quand tu tires le tarot, est-ce que tu tombes souvent juste ?»
Elle me confirma que oui, et je posais ma main sur son front comme si je prenais sa température. À la différence prêt que je concentrais mon énergie magique dans ma main pour analyser sa puissance. Le résultat fut sans appel, cette gamine débordait de magie, une magie d’une forme que je ne connaissais pas. Putain mais c’était même pas à cause de moi que j’allais devoir protéger ma fille, si ça s’apprenait elle serait l’objet de toutes les convoitises, tous les crevards magiques de ce plan d’existence allaient rappliquer.
Après ces quelques courses Rose et moi avions préparé les pizzas tous les deux, je ne savais pas si elle faisait ça pour me faire plaisir ou si elle appréciait vraiment ce moment de partage. Mais elle souriait, elle parlait, elle vivait tout simplement, et ça me comblait de joie bien plus que je ne saurais l’exprimer. À la fin du repas je laissais Rose seule, après lui avoir assuré que je ne partais pas plus de cinq minutes, son expression me fendait le cœur mais je devais faire en sorte que la visite de ce qui avait été sa maison et qui était désormais une scène de crime.
J’arrivais dans la maison à travers un portail et je constatais l’horreur de la scène. Du sang sur les murs, des coussins éventrés, des cadres brisés. Comment avait-elle pu supporter ça ? Ce putain de vampire et toutes les personnes impliquées dans ce massacre allaient me le payer cher, très cher. Je n’aurais pas de repos tant que je n’aurais pas vengé ma fille. Je lançais des sorts pour effacer toute trace qui aurait pu rappeler la nuit passée à Rose, je n’avais pas envie qu’elle revive son traumatisme une nouvelle fois. Moins de cinq minutes plus tard j’allais la récupérer et elle se joint à moi pour retourner dans sa maison. Elle était moins impactée que je ne l’aurais pensais, bien sûr elle essuya quelques larmes, je détournais le regard pour qu’elle pense que je ne l’avais pas remarqué. Elle fila dans sa chambre et revint avec pour tout objet uniquement son jeu de tarot. J’étais surpris, je m’attendais à toute autre chose. Ce jeu de tarot était de toute évidence très important à ses yeux. Ce qui n’était pas pour me rassurer quand j’y pensais, je ne pouvais pas à la fois devenir son père et son précepteur, ça allait être compliqué de gérer les deux en même temps. Pareil pour Zatanna, c’était encore plus compliqué pour elle, elle ne connaissait même pas Rose elle ne pourrait pas lui enseigner la magie. Il restait bien Jason, mais il avait déjà prévu de prendre des apprenties en la personne de Bianca et Care. Non entre le tarot et les disponibilités des professeurs je ne voyais personne d’autre que Madame Xanadu, j’allais essayer de la contacter au plus vite dès que Rose manifestait l’envie d’apprendre la magie. Et puis un tirage concernant l’avenir de ma fille ne serait pas de refus pour m’aider à comprendre sa nature.
Quelques minutes plus tard j’ouvrais une autre portail vers le château de Jason et nous le traversions. J’avais décidé de faire une petite surprise à Rose, j’allais essayer de cuisiner tout seul pour elle, j’avais bien écouté ses préférences et je voulais lui montrer que j’avais retenu ce qu’elle avait dit.
«Ma Fleur ça te dit si Papa cuisine pour toi ce soir ? On est plus efficaces quand on est deux mais j’aimerais te faire une petite surprise. Si tu veux tu te mets en pyjama et tu me tires les cartes pendant ce temps.»
Le temps qu’elle se change, je commençais à m’affairer en cuisine elle avait dit qu’elle aimait les plats exotique, j’allais lui proposer un curry d’agneau au lait de coco et au beurre de cacahuètes et un moelleux au chocolat dont je tenais la recette d’un chef français. Pendant que je préparais ça Rose me faisait un tirage au tarot, je savais que c’était une de ses grandes passions je m’intéressais à elle. Le repas préparé nous mangions et pour mon plus grand bonheur Rose avait un peu plus d’appétit. Après le repas je portais Rose jusqu’à son lit et je la bordais.
«Ma Fleur ce soir papa dort avec toi encore, mais demain on essaye de faire autrement si ça te va. Je reste avec toi jusqu’à ce que tu t’endormes et je pars dans la chambre juste à côté et si ça va pas ou que tu te réveilles avant moi tu peux venir me rejoindre. On tente de faire ça comme ça ?»
Je m’asseyais à nouveau à côté d’elle et je la regardais s’endormir, qu’elle était belle, j’aurais pu la regarder dormir des nuits entières.
Dernière édition par John Constantine le Sam 3 Avr 2021 - 3:42, édité 3 fois
Invité
Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Ven 2 Avr 2021 - 22:50
Ecce in posterum
Après avoir quitté la maison et être retournés au château, John me proposa de cuisiner seul un plat pour moi. J'avais aimé cuisiner avec lui, mais j'étais aussi contente qu'il fasse ça pour me faire plaisir ; il était tellement gentil. Je me sentais un peu mieux avec lui, et j'étais maintenant sûre qu'il serait toujours là pour moi. Alors quand il me proposa de tirer les cartes pour lui, j'hésitais pas une seconde. C'était rien, mais c'était ce que je savais faire de mieux. Je filais dans la chambre à toute allure pour me changer. Je sorti alors d'une de mes poches un bien encore plus précieux que mes cartes...
Dans la maison, tout à l'heure, j'étais partie seule pour récupérer mon jeu ; mais j'étais aussi passée très discrètement dans la chambre de maman et j'avais pris dans sa commode un foulard blanc ; son préféré. Elle le mettait presque tous les jours, et il sentait son odeur... Je luttais contre le malheur pour ne pas m'éffondrer à ce moment-là, mais je savais qu'avoir cet objet comme totem me ferait du bien. Il serait un peu comme... un doudou. Je le rangeais sous mon oreiller, pour qu'il soit prêt de moi et que je puisse le sentir avant d'aller dormir tout à l'heure. Je passais ensuite mon pyjama et sortais mon jeu de Tarot puis rejoignais John à la cuisine. Il avait déjà sorti les ingrédients, et je savais pas ce qu'il allait faire, mais il avait l'air d'avoir confiance en ses talents de cuisinier. Je m'étais assise à table et sortais les cartes, les posais et les regardais un moment.
(Est-ce que je vais y arriver ?... Et si... et si je faisais un tirage qui prédisait du mal ?... Et s'il lui arrivait quelque chose d'horrible à cause de moi ?...)
J'avais d'abord pensé à un tirage en croix, mais ça prendrait beaucoup de temps ; alors finalement je me lançais dans un tirage simple en trois cartes sur les Majeurs. J'étalais doucement les cartes, fermais les yeux, posais les mains au-dessus, et respirais profondément. Ca durait quelques minutes, c'était court, mais très intense. Je ressentais des vibrations, leur énergie, plusieurs sentiments confus, puis une grande sérénité. Ca me permettait de faire le vide, et c'était nécessaire parce que les émotions négatives faussent tout : c'est ce que Maria m'avait appris. Au bout de quelques instants, je rouvrais les yeux, calme et concentrée. Je voyais plus et entendais plus ce qui se passait autour de moi, je voyais que les cartes. Je les ramassais, les battais puis entamais mon tirage.
(Gauche... Milieu... Droite.)
Je les retournais au fur et à mesure.
(Maison Dieu, Jugement, Tempérance... Ca fait une suite assez logique.)
J'étais dans ma bulle et j'avais dû y rester un moment parce qu'elle avait éclaté de façon soudaine. Sans que je l'entende, John m'avait demandé :
« Et alors ma Fleur, c'est quoi tes conclusions ? Qu'est-ce que l'avenir me réserve ? »
« C'est pas vraiment l'avenir en fait. »
Je lui expliquais le fonctionnement de ce petit tirage :
« C'est un peu... le fil de ta vie. Le passé à gauche, le présent immédiat au milieu, et l'avenir à droite. Le passé peut-être lointain, global, ou proche. L'avenir lui... est un peu plus flou ; parce que l'Histoire est pas écrite en avance. Je sais pas trop si tu comprends... »
Je lui donnais ma propre interprétation :
« La Maison Dieu, c'est... quelque chose comme le chaos, une vie en crise, ou des échecs. Comme si tu avais vécu des choses difficiles depuis longtemps, ou que tu avais eu beaucoup de problèmes. Mais c'est pas quelque chose de mal, parce qu'en fait, c'est une carte qui offre la possibilité d'un changement. En gros, tu fais des erreurs parce que tu es humain, mais tu as toujours une chance de te reconstruire. »
Je prenais une petite pause et le regardais, je me demandais interieurement s'il avait déjà fait quelque chose de mal dans sa vie. Il avait toujours été super gentil avec moi, et maman n'aurait pas été... amie...ou plus qu'amie... avec quelqu'un de mauvais. Je devais sûrement me tromper. Je reprenais :
« La deuxième, le Jugement, c'est un présent immédiat. Ce que tu vie maintenant ou en tous cas très bientôt. C'est une carte très positive ! Tu vois, l'ange qui est en haut ? C'est l'ange qui sonne le Jugement Dernier. C'est un changement inattendu ; mais pas la mort hein, c'est plutôt un nouveau cycle dans ta vie. Si on regarde la carte du passé, ça peut être aussi une remise en question justement. Si tu as fait quelque chose de mal, le destin t'offre une chance de changer et tu décides d'accepter ce changement pour évoluer. »
Je fronçais les sourcils, il avait l'air bizarre. Il me regardait d'une façon... presque inquiète. Est-ce que ce que je lui disais lui évoquait quelque chose en particulier ? J'osais pas trop lui demander. On était déjà proche, avant que je sache... qu'il était mon père. Mais pas assez pour être aussi indiscrète. Enfin, plus depuis que j'avais l'âge de raison au moins.
Pour éviter de poser une question que j'aurais pas dû, je continuais :
« La Tempérance. C'est plutôt bien aussi. Tu vois, les deux vases qu'elle a ? Ca représente des opposés, et elle les lie avec de l'eau qu'elle transvase de l'un à l'autre. Elle représente souvent les différentes facettes de la personnalité d'une personne qui finissent par s'unir pour en faire un être plus harmonieux. C'est une évolution personnelle très lente, mais qui porte ses fruits. »
Je réfléchissais un moment et lui offrais un genre de conclusion :
« Alors le tirage voudrait dire... Que tu as fait de mauvaises choses, mais que tu as décidé de changer, et que petit à petit tu vas être meilleur ».
Je lui souris, mais il avait un air à la fois surpris et préoccupé. Je me demandais si ce que j'avais dit le dérangeait, alors j'ajoutais :
« Enfin... c'est juste un jeu, tu sais ».
Il n'avait pas répondu à ça, mais avait repris un air plus doux et m'avait proposé de passer à table. Il savait vraiment bien cuisiner ! Ca sentait bon, et c'était très bon, alors je mangeais avec un peu plus de bon cœur que la veille. La journée avait malgré tout été éprouvante, alors on était vite monté au lit. J'étais contente qu'il propose de rester encore avec moi, mais je comprenais aussi qu'il veuille dormir dans sa chambre. Ca devait pas être très confortable comme ça... Alors je pris le foulard de maman que j'avais mis sous l'oreiller, le serrais contre mon cœur et me blotis contre John. Epuisée, je tombais dans un sommeil profond rapidement, en lançant un dernier « Bonne nuit, John... » ensommeillé.
Quand je me réveillais en sursaut, sans pour autant me souvenir de ce qui avait provoqué cette sensation de mal-être, je voyais que le jour n'était pas encore levé. Je jetais un regard à John, il était endormi mais ses sourcils étaient froncés. Il devait se poser beaucoup de questions sur ce qui allait se passer maintenant et il dormait mal parce qu'il était tracassé... A cause de moi... Je savais que je ne pourrais pas me rendormir, alors je pensais à des choses qu'il avait dites hier. Le fait d'habiter chez lui, en Amérique, me faisait un peu peur. Le fait qu'il pense que je pourrais aimer Steven plus que lui, qui m'attristais ; parce que je l'aimais lui aussi depuis longtemps déjà, c'était juste un amour... différent. Et maintenant que je savais qu'il était mon père biologique, ça allait forcément changer les choses entre nous. Sa curiosité au sujet du Tarot, à laquelle je m'attendais pas vraiment, et la façon dont il avait posé sa main sur mon front ; je me demandais encore ce que ça voulait dire. Après un long moment à penser dans le noir, je décidais de me lever. John dormait encore, je lui fis un petit bisous sur le front, et lui chuchota alors qu'il ne m'entendais pas :
« Je t'aimais déjà, John. Et maintenant, je t'aimerai en tant que père, pour toujours. T'es ma seule famille, et je vais prendre soin de toi moi aussi. »
Je rougissais, parce que j'aurais jamais osé lui dire tout ça s'il était réveillé. Je descendais discrètement à la cuisine sur la pointe des pieds pour ne réveiller personne. Je vérifiais ce qu'il y avait dans les placards et entamais la préparation de muffins, en espérant que John les aimerait...
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Lun 5 Avr 2021 - 21:01
Le punk fait père
J’avais finalement trouvé le sommeil après de longues heures de réflexion concernant les pouvoirs de Rose et son tirage au tarot. C’était peut être juste un effet Barnum, mais en effet j’avais eu une vie de merde, et Zatanna et maintenant Rose m’avaient rendus meilleur. Je le sentais au fond de moi, même si je refusais de l’admettre publiquement, j’étais plus le punk aigri que j’étais dans ma jeunesse, je m’autorisais le bonheur, l’amour et je faisais de plus en plus de bonnes actions désintéressées. Même le fait défaire ce bilan était une preuve de mon évolution quand on y pense, des années en arrière je m’en serais juste tamponné que ma vie change ou non, je cherchais pas à réfléchir parce que la réflexion était douloureuse, le constat que ma vie était un échec constant n’était pas agréable. Mais aujourd’hui j’avais envie d’avancer, de me dépasser pour les gens que j’aimais, j’avais un amour, une famille et désormais ma fille avec moi. C’était en Angleterre que j’avais vécu mes années d’anarchie et c’est ici qu’elles prenaient concrètement fin. Le Punk mourrait à Londres quand à Gotham naitrait un Père..
Je fus tiré du sommeil par Rose qui était agitée à côté de moi, je gardais les yeux fermés quand elle me dit la plus belle chose que j’avais entendue de ma vie. Elle m’avait embrassé sur le front, m’avait dit qu’elle m’aimerait toute sa vie et qu’elle prendrait soin de moi. Et putain puisqu’elle pensait que je dormais j’étais certain qu’elle m’avait pas dit ça pour me faire plaisir cette fois. Je culpabilisais un peu d’avoir fait semblant de dormir, le but était seulement de la laisser se rendormir, mais la culpabilité était écrasée par cette vague d’amour que j’avais reçu en pleine tronche. Mon cœur se serrait et je mettais du temps à réaliser toute l’ampleur de ce qu’elle venait de me dire, le bon comme le mauvais. J’étais sa seule famille, elle n’avait personne d’autre que moi, je n’avais pas d’autre choix que de pas merder. Mais si l’ancien John aurait paniqué face à cette assomption le nouveau John, lui, était déterminé.
Je laissais Rose une bonne demi heure seule en bas, pour lui laisser un peu de temps avec elle même, je ne savais pas si elle en avait besoin ou non mais je pensais que ça ne pouvait lui faire que du bien, au moins à long terme. La journée allait être compliquée pour elle et je ne voulais lui laisser un peu de temps pour faire son deuil avant de lui faire voir une horde de policiers, de croque-morts et de marchands du temple en tout genre. Je m’habillais doucement avant d’envoyer un SMS pour rassurer Zatanna qui avait un peu peur que Rose ne l’aime pas. C’était une des rares craintes que je n’avais pas concernant Rose. Ces deux là étaient faites pour s’entendre, et j’étais persuadé que la tendresse de mon Amour serait nécessaire à ma Fille dans cette période difficile de sa vie. Enfin je ne le formulais pas dans mon message, la pauvre Zatanna avait déjà bien assez de pression sur ses épaules par ma faute. Quand j’y songe heureusement que j’ai eu la présence d’esprit de lui parler de ma fille cachée après l’attaque de l’Epouvantail sur Old Gotham, sans quoi je lui aurais imposé la situation de façon beaucoup trop brutale.
Finalement je descendais dans la cuisine pour trouver Rose affairée à faire de vrais muffins anglais, c’était pas évident, même pour un adulte. J’étais stupéfait par ses talents de cuisinière, et agréablement surpris par l’attention qu’elle me portait en me faisant un repas comme je l’avais fait la veille.
«Tu as bien dormi ma grande ? Tu te débrouilles comme un chef, je suis super impressionné. C’est une gentille attention, je te remercie, je vais faire du bacon et des œufs pour aller avec ces délicieux muffins. Comment tu aimes tes œufs ?»
À sa demande je fis donc des œufs brouillés et du bacon et nous passions à table, les muffins étaient vraiment bons, ça me rappelait vraiment des bons souvenirs du pays de sa putain de majesté. Une fois le petit déjeuner terminé j’allais discuter avec Rose de la suite du programme de la journée qui allait être un peu chargée en émotion pour elle la pauvre.
«Ma Fleur, on va aller voir la police ce matin, ils doivent te chercher partout. C’est important, il faut que tu dises que tu étais avec moi pour laisser ta mère et Steve passer la Saint Valentin en amoureux, je sais que c’est un mensonge et que ça va être dur pour toi, mais si on leur raconte la vérité ils me prendront pour un fou et ils ne me laisserons jamais te garder. Je suis ton tuteur légal, j’ai vérifié, mais ils peuvent ralentir les procédures et j’ai pas envie que tu vives cachée pendant des mois le temps que ça se fasse.»
Clairement, s’ils ne me laissaient pas partir avec ma fille je la prendrais quand même avec moi, mais les procédures pour la faire reconnaître une fois à Gotham seraient plus longues et plus complexes même si Fox acceptait de m’aider. J’appréhendais un petit peu, si les flics me cassaient les couilles j’allais devoir montrer le mauvais exemple à ma fille, et c’était quelque chose que je voulais éviter à tout prix.
«Après ça, on ira choisir les fleurs et les textes pour la cérémonie, on fera tout comme tu voudras pour leur dire au revoir correctement. Et si c’est trop difficile tu me ce que tu aimes et je ferai ça comme il faut d’accord ?»
J’avais tellement mal pour elle, si jeune devoir gérer des problèmes de grands en plus de sa peine, je ne savais pas quoi faire de plus pour l’aider, voyant une ombre passer dans son regard je la prenais dans mes bras et je déposais un baiser sur son front.
«Ça va aller ma Fleur, je suis là avec toi, t’es obligée de rien.»
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Mar 6 Avr 2021 - 0:20
Le début de la fin
J'avais mis tout mon coeur dans ces petits muffins anglais ; c'était pas facile à faire mais avec maman j'étais bien entraînée. Quand John était descendu, il avait été surpris de me trouver aux fourneaux et m'avait offert un doux sourire. A sa question sur mon sommeil, j'avais un peu hésité, mais je lui répondais :
"J'ai... pas trop mal dormi. Ne t'inquiètes pas, ça va aller. Je pourrais dormir toute seule, maintenant."
Après un petit silence gêné, j'ajoutais sur un ton un peu plus léger :
"Ca me fait plaisir de cuisiner pour toi ; tu sais, c'était... une des recettes préférées de maman. Et les oeufs, ça se mange que brouillés!"
On mangeait dans un silence confortable, on avait pas forcément besoin de parler pour être à l'aise. Je l'observais à la dérobée, me demandant à quoi est-ce qu'il pensait. Il avait toujours l'air un peu préocuppé. Enfin, comme n'importe quel adulte, j'imagine. C'est à la fin du petit-déjeuner que je comprenais pourquoi il avait autant froncé les sourcils : il abordait alors un sujet qui faisait mal. Il me parlait de ce qu'on allait faire aujourd'hui : police, papiers, église, fleuriste... J'avais pas envie. Pas envie d'affronter tout ça, parce que ça rendrait la situation encore plus réelle qu'elle ne l'était dans mon esprit jusqu'à présent. Je savais que j'allais souffrir, et je voulais fuir. J'avais envie de dire non à John, non à tout ça, et lui demander de m'amener loin, là où lui habitait, et tant pis pour les papiers. Mais... Je pouvais pas. Il avait raison, il fallait que je dise au revoir à maman et Steven... et il fallait qu'il soit officiellement, légalement, mon père pour que je puisse partir d'ici.
J'avais un noeud dans la gorge, et l'impression que respirer me coûtait trop d'énergie ; mais je trouvais la force de lui répondre un simple :
"D'accord"
Rien de plus. Tout le reste était dans ma tête :
(Ils vont me demander quoi les policiers? De toutes façons il a raison, on peut pas leur dire la vérité. Ils ne savent rien... Personne ne sait rien ici. Et qui est-ce qui va dire si je peux rester avec John? Et s'ils ne veulent pas? Et s'ils voulaient me mettre dans un orphelinat? Est-ce qu'il serait d'accord pour que je m'enfuie avec lui?)
Quand il reprenait en me disant que je n'étais obligée de rien, je m'approchais pour lui faire un câlin et répondis :
"Si, John. Je suis obligée de faire tout ça. Pour maman et Steven. Ils auraient voulu que je sois forte, et que je puisse vivre avec toi. Je sais que maman t'aimait beaucoup et te faisait confiance. Alors... je vais aller me préparer."
Je partais en direction de ma chambre sans lui laisser la chance de continuer cette conversation. J'étais triste, bien au-delà de ce que j'aurais pu imaginer un jour, mais il s'inquiétait déjà pour moi et je voulais pas céder aux larmes.
(Chaque chose en son temps. Aujourd'hui, je dois juste... être forte)
Je prenais une douche rapide, mettait les premiers vêtements qui me tombaient sous la main, et prenais mes affaires avant de le rejoindre.
En arrivant au comissariat, je me sentais intimidée, une grosse pression avait envahi mon corps et j'étais tétanisée. John m'avait pris la main et l'avait serrée doucement sans rien dire. Je la serrais très fort en retour. Ca me suffisait pour savoir qu'il était là et que je pouvais compter sur lui. Une alerte avait dû être lancée, je ne sais pas comment ni par qui, mais ils m'avaient visiblement cherchée parce qu'en passant la porte les visages s'étaient tournés vers moi et un vent de panique avait infiltré les lieux. Une dame était venue vers moi en courant :
"Oh mademoiselle Porter!"
Elle regardait si j'allais bien, appelait des collègues pour aller chercher d'autres gens... Les personnes arrivaient, nous entourraient, commençaient à parler à John et le ton n'était pas vraiment calme. De son côté, j'avais l'impression qu'il commençait à s'impatienter, alors je tirais un peu sa main et le regardait, soucieuse. Sans que je comprenne trop comment, on avait eu le temps de me faire un check-up médical et je me retrouvais assise face à un homme qui nous posait des questions sur ce qu'il s'était passé le 14. John était resté avec moi tout le long, il répondait comme il pouvait ; mais quand l'inspecteur face à nous avait demandé à ce qu'il quitte la pièce, il s'était beaucoup énervé... Il n'avait pas eu le choix, l'inspecteur lui avait dit que c'était "la procédure" ; par contre il m'avait promis de rester tout près et d'être là dès qu'ils auraient fini de me parler.
Seule dans cette pièce, je me faisais toute petite et me recroquevillais sur la chaise pendant que le policier me parlait gentiment :
"Ne t'inquiètes pas, Rose. J'ai juste besoin de vérifier quelques petits détails avec toi. Alors dis-moi, tu peux me raconter ce que tu as vu et entendu ce soir-là? Prends ton temps et dis-moi tout. Tu n'as plus besoin d'avoir peur, quoi que tu dises il ne t'arrivera rien et on te protegera ici. Tu sais, si le monsieur avec toi t'a demandé de mentir pour le protéger, il faut nous le dire, pour qu'on découvre la vérité et qu'on puisse s'occuper de toi. On ne le laisserait pas te faire de mal tu sais. Est-ce qu'il a fait du mal à tes parents? A ta maman? Il t'as obligée a aller avec lui? Peut-être qu'il t'a fait du mal? Est-ce qu'il t'a touchée quelque part, ou forcée a faire quelque chose que tu ne voulais pas? Tu peux avoir confiance en moi, je ne repèterai rien de ce que tu me diras."
Je ne comprenais pas tout, mais surtout je n'en revenais pas. Il était en train de dire... Que John était coupable?! Il m'avait demandé de mentir, oui, mais il m'avait sauvé! J'avais envie de crier, de crier très fort la vérité, de dire tout ce qu'il s'était passé, et de leur dire qu'il m'avait sauvée. Mais je savais que si je faisais ça, je pourrais pas rester avec mon père. Alors je respirais doucement ; il fallait juste inspirer... expirer... remettre mes idées en place. Voilà, il voulait juste faire son travail comme il faut. Je lui repondais finalement calmement :
"Ca s'est passé comme on vous l'a dit. Comme c'était la Saint-Valentin maman et Steven voulaient passer une soirée en amoureux, alors J... mon père, est venu me chercher. On est partis tous les deux pour passer du temps ensemble et les laisser... tranquilles."
Les larmes commençaient à mouiller mes yeux.
"Il devait me ramener hier soir et quand on est arrivés... il y avait des barrières... et..."
Je ne pouvais plus, c'était trop dur, et je me mettais à pleurer à chaudes larmes en hoquetant. Un grand coup dans la porte me surpris, je voyais John entrer en hurlant "Ça suffit, elle en chie déjà assez après tout ça, vous avez pas le droit de la torturer". Malgré sa rage, je me jetais dans ses bras ; je l'entendais, mais n'écoutais plus ce qu'il disait exactement à l'homme, je me concentrais juste à le serrer très fort dans mes bras. Je les laissais régler le reste, ayant comme seule mission de rester collée à John. Aux mots "reconnaissances des corps", je m'effondrais presque. C'est le seul moment où je lâchais John ; c'était au-dessus de mes forces. Je l'attendais sur un banc, avec la policière qui m'avait acceuillie. Elle essayait de me parler, et je restais muette. Je voulais juste que John revienne et qu'on parte d'ici.
Je sortais épuisée du comissariat. Mon père me proposait d'aller déjeuner dans un restaurant, pour reprendre des forces. C'était difficile, mais il nous restait encore beaucoup de choses à faire. Je mangeais peu, mais je me forcais un minimum, pour John.
Dans l'après-midi on enchainaît les choses urgentes et nécessaires : l'église où le Père parlait à John avec empathie et me regardait avec tristesse des textes à lire, de la cérémonie... J'avais eu du mal, et plusieurs fois j'ai cru tomber sans pouvoir me relever. Heureusement pour moi John était là et gérait. Il avait pas l'air de beaucoup aimer les églises, mais il prenait quand même les choses en main. La seule chose que je demandais c'était de passer la chanson préférée de maman, celle qu'elle me chantait souvent à la maison.
Tout était étonnament long et rapide à la fois, j'avais la tête qui tournait, un véritable vertige. On s'était finalement arrêtés pour essayer d'avaler un petit quelque chose pour le goûter, mais ça passait mal. Assise à la table d'un petit café, perdue dans mes pensées, je pensais soudain à un détail bête qui finissait d'achever mon coeur. Je dis alors à John avec des trémolos dans la voix :
"John... il faut aussi qu'on aille acheter... des vêtements. Tu sais, des vêtements noirs, pour..."
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Mar 6 Avr 2021 - 4:24
La fin d'un temps
J’ouvrais un portail vers le quartier magique de Londres, pas très loin de l’endroit où j’avais rencontré Zatanna. Nous marchions quelques minutes avant de tomber sur le commissariat le plus proche. Une fois dedans ce fut la panique, des photos de ma fille étaient placardées sur le mur. Putain ça allait être plus compliqué que je le pensais. Je devais expliquer que j’étais le tuteur légal de la gamine, que j’étais son père biologique. Mais j’avais un casier judiciaire long comme le bras et forcément ils doutaient de mes dires. Et le temps qu’un connard dans un bureau veuille bien se sortir les doigts du cul pour vérifier qu’effectivement ce que je disais était vrai ça allait prendre des plombes bordel. Et la gamine avait pas vraiment besoin de passer plus de temps que ça dans cet enfer.
«Mais allez vous faire foutre, réveillez un des mecs des bureaux et vérifiez, je ne suis pas son père officiellement mais je suis ben son tuteur légal, ça doit pas non plus prendre mille ans pour vérifier ça. En attendant moi je quitte pas la gosse, je vous préviens. De toutes façons je suis là avec vous, vous voulez qu’il lui arrive quoi de plus ?»
Rose tira un peu sur ma main, la pauvre elle était perdue et je ne faisais qu’empirer la situation à me foutre en colère comme un gland. Je me calmais un peu pour elle, hors de question qu’ils lui fassent passer ne serait-ce qu’une nuit chez les services sociaux. Autant passer moi la nuit en cellule ça me dérangeait pas, ce serait pas la première fois, autant l’abandonner à son sort, même si elle serait sans doute bien traitée, m’était totalement intolérable. Enfin, une fois calmé on a eu droit à la routine de merde, l’examen médical, et l’interrogatoire à la mort moi le nœud où je devais tout expliquer encore et encore, putain que c’était chiant, la gamine était une putain de victime, et elle devait subir ça en plus. C’est ça le problème avec les flics, et par les flics j’entends les bons policiers, pas les ordures de pourris ou les connards qui fracassent des smicards en manif. Même les bons flics ont tellement un boulot de merde qu’ils sont obligés de déshumaniser les victimes pour se détacher d’elles, et pour se préserver eux même ils rajoutent à la douleur que les pauvres gens ont déjà subi. Finalement l’enquêteur de mes rouleaux m’avait demandé de sortir le temps qu’il discute un peu avec Rose. Hors de question, je laissais pas ma fille dans cet enfer comme ça.
«Alors là Ducon c’est mort, je la laisse pas, elle a tout perdu il est hors de question que moi aussi je l’abandonne comme ça. Vous pouvez aller vous faire mettre toi et tes collègues si vous pensez qu’à un moment je vais vous laisser la faire souffrir. Que vous pensiez bien faire ou non je m’en tape, tout ce qui compte c’est elle et le reste j’en ai plus rien à branler c’est clair ?»
Le gars me menaçait d’appeler les services à l’enfance, que si je voulais avoir la moindre chance de récupérer ma fille un jour valait mieux que je la ferme et que je suive sa putain de procédure. Putain c’est pas comme si j’avais le choix, je pouvais pas défoncer les condés devant la gamine et me barrer avec elle sous le bras. Enfin je pouvais ouais, mais elle en penserait quoi ? J’allais sortir, mais pas longtemps, et dans tous les cas si ça se passait mal je reviendrais dans ce putain de bureau.
«Ma Fleur, Papa est obligé de te laisser un peu, mais je te promets que je reste juste derrière la porte et que je reviens dès que c’est fini.»
Je jetais un regard lourd de menace au flic avant de passer la porte pour me rendre dans le couloir. Une fois là un connard de laborantin tenait à me faire les conneries habituelles, prélèvement ADN et empreintes digitales.
«Hors de question que je quitte ce couloir, tu peux me faire tous les tests que tu veux, mais je ne bougerais pas à plus de deux mètres de cette putain de porte. Je me suis bien fait comprendre ?»
Le mec n’était pas un mauvais bougre, il comprenait mon inquiétude et me fit les prélèvements directement dans le couloir. Dieu merci il était moins con que la moyenne, il était même compatissant. A peine avait-il enlevé son coton tige de ma bouche que j’entendis Rose pleurer dans la salle d’interrogatoire. Aussitôt je vis rouge, je mettais un grand coup de pied dans la porte et je rentrais en furie dans la pièce.
«Ça suffit, elle en chie déjà assez après tout ça, vous avez pas le droit de la torturer.»
La gamine se jetait dans mes bras et je la serrais fort contre moi.
«T’es un con fini tu le sais ? À ton avis tocard, si j’avais fait du mal à la gamine ou à ses parents tu penses vraiment qu’elle agirait comme ça ? Si jamais j’avais fait les trucs dégueulasses que je t’ai entendu sous entendre comme un bâtard tu penses qu’elle se jetterait dans mes bras ? Tu penses que vous auriez pas remarqué un truc lors de votre examen médical de naze ? Tu arrêtes de suite de faire du mal à ma môme avant que ça devienne personnel entre toi et moi. Et si tu penses que tu peux me l’enlever ne serait-ce qu’un seul soir je te jure que tu te mets le doigt dans l’œil mon gars, essaye juste pour voir comment ça fini j’attends.»
Finalement le mec m’avait lâché, nous avions patienté près d’une heure, ponctuée par des questions rapides de flics qui s’affairaient à compléter le dossier. Finalement un légiste vint vers nous pour nous demander d’identifier les corps. C’était trop pour Rose, qui décida de ne pas nous suivre dans la morgue, j’acceptais à condition qu’on aille vite. J’entrais et je reconnaissais effectivement les corps d’Elisabeth et Steven. Je me réjouissais que ma fille ait fait le choix de ne pas rentrer avec nous, ce fils de pute de vampire de merde était vraiment un putain de boucher. Le jour où nos routes se recroiseraient un de nous deux aller crever, et je comptais pas mourir moi. Je confirmais l’identité des deux cadavres et je retrouvais Rose sur le banc où je l’avais laissé, juste devant la porte de la salle d’examen médico-légal. Après environ une demi-heure environ, le laborantin qui m’avait fait les examens me remis un papier officiel. Sur le papier de demande de tutorat que j’avais faite en arrivant, on pouvait lire en rouge le mot «Père ?» entouré en rouge. Le prélèvement ADN n’était pas si anodin que ça de toute évidence, il était là pour confirmer mes dires. Je sortais du commissariat en lançant un regard mauvais au flic qui m’avait brisé les noix pendant l’interrogatoire.
Il était près de quatorze heures quand nous étions sortis de cet enfer, finalement nous étions resté dans le commissariat près de six heures. La pauvre gamine avait l’air épuisée, moralement comme physiquement. Je décidais je l’amener au restaurant manger un morceau. C’était compliqué pour elle, et l’après midi promettait d’être éprouvante elle aussi.
Rose avait assuré comme une chef, elle avait tout choisi toute seule les fleurs, les textes et la musique, et tout ça sans flancher. Si elle avait su à quel point j’étais fier d’elle, à quel point je la trouvais forte, mais peut être que ce n’était pas vraiment le bon moment, je lui parlerai de ça ce soir une fois rentrés. En attendant nous avions mangé un morceau dans un café et elle me posait une question sur sa tenue pour la cérémonie avec des larmes plein la voix. Je caressais son visage du bout de la main avant de lui répondre pour la rassurer.
«Ne t’en fais pas ma Fleur, Zatanna va venir d’ici trois jours et elle te fabriquera exactement la tenue que tu veux en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Si tu trouves que je suis un magicien doué attend un peu de voir ce qu’elle peut faire, elle est infiniment plus douée que je le suis.»
Nous étions rentrés à la maison, Rose avait pris une longue douche et nous avions préparé des lasagnes ensemble, je lui avais expliqué que c’était le plat que je préparais à Zatanna quand elle était pas trop bien, et qu’elle avait besoin de réconfort. Puis finalement vint l’heure du coucher.
«Rose tu as été très très forte aujourd’hui, je suis vraiment très fier de toi ma Fleur, je sais qu’on avait dit que je dormais dans la chambre d’à côté cette nuit, mais si tu veux je peux rester une nuit de plus. Si tu te sens assez forte, je fais comme on a dit, je reste avec toi jusqu’à ce que tu fasses dodo, et je vais dormir dans la chambre juste à côté.»
Elle acceptait de faire un essai, si elle se réveillait elle viendrait dormir avec moi. Une fois Rose endormie, je déposais un baiser sur son front et je partais dans la chambre juxtaposée à la sienne. Je prenais une douche relaxante et je sortais prêt à envoyer un petit sexto à Zatanna quand le monde s’effondra. Sur l’écran de mon téléphone s’affichait un simple message : «Amour, Bruce est mort». Putain, comment était-ce possible, Batman mort, c’était la fin d’une époque, l’immortel héros, le symbole s’en était allé. Je répondais aussitôt à mon amour de venir me rejoindre immédiatement, je ne voulais pas qu’elle reste seule. Elle était hésitante, elle disait que j’avais besoin de rester un peu seul avec ma fille et tout un tas de conneries sans nom. Mais c’était hors de question, Rose était importante mais Zatanna l’était tout autant, et elle était à sa place là où moi j’étais, ce n’était pas quelques jours qui allaient changer quoi que ce soit alors que Zatanna, elle, avait également besoin de moi. Je l’exhortais à venir ce soir. Demain matin, les deux femmes de ma vie se rencontreraient pour la première fois.
Invité
Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Mar 6 Avr 2021 - 19:11
On ne naît pas père, on le devient...
Ca va être tellement gênant, je le sens...
SMS: "Ne t’en fais pas Amour, je suis forte. Et puis je vais pas débarquer comme une voleuse, je vous rejoins demain matin. Je ramène le petit-déjeuner! A demain John, je t’aime !"
Zatanna avait pleuré toute la nuit. Elle avait pleuré son père, elle avait pleuré des proches, et à chaque deuil, elle continuait de croire naïvement que ce serait le dernier, la dernière blessure au cœur et que plus aucune larme ne viendrait rouler le long de ses joues… Et pourtant, à chaque nouveau décès, c’était encore plus douloureux que les précédents. Elle avait passé la nuit dans son lit, à serrer ses lapins contre elle, un verre de vin en main, à pleurer son désespoir et sa détresse.
Bruce ? Mort ? Comment l’accepter ? Comment accepter l’idée que le monde pouvait encore tourner sans l’un des hommes les plus braves et courageux de ce monde ? Comment elle allait encore pouvoir tourner sans son meilleur ami à ses côtés ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Ce n’était pas important, ce qui la déchirait dans l’instant, c’est qu’elle ne le reverrait qu’à son enterrement… La dernière occasion pour Zee de lui faire ses adieux… Elle se sentait tellement vide soudainement… Tellement de regret et de remord qui allait probablement la déchirer toute sa vie. C’était le début d’un enfer sans retour, d’une spirale sans fin vers le bas. Et ses pauvres fils, son père adoptif, sa femme ils devaient être tout autant dévastés qu’elle, probablement plus. Zatanna allait ravaler ses larmes, leurs offrir ses condoléances et être présent pour eux. Comme elle le faisait à chaque fois, c’était son rôle…
A l’aube, elle avait finit de pleurer, elle avait fait son sac, avait séché ses larmes, avait parfaitement caché ses yeux encore un peu gonflés avec du maquillage. Pour les vêtement, elle avait opté pour un pantalon noir, un veston saphir et une chemise blanche, pas de chapeau haut-de-forme, elle ne voulait pas se montrer trop excentrique pour sa première rencontre avec Rose…
-Pompon, italien ou français ?
Elle cessa de compulser sur son apparence dans le miroir et se tourna vers le lapin blanc qui venait de s’installer dans le sac à main comme si il était chez lui.
-Oui, tu as raison, italien c’est pas mal. Je vais faire un détour a cette pâtisserie à Florence… Huuum… I Dolci di Patrizio Cosi… Les meilleurs cornetti de notre vie hein ? Tu t’en souviens ? Je sais que ça te vend un rêve fou Pompon, et que tu rêves d’une nouvelle tournée mondiale, mais je ne peux pas t’emmener à Londres, je dois avoir l’air d’une… De… Tu sais… De quelqu’un de normal… Je ne peux pas avoir de lapin dans mon sac, les gens normaux n’ont pas de lapins dans mon sac…
Tout en disant cela, elle saisit doucement son lapin et le sortit du sac avant de revérifier une énième dernière fois son maquillage. Elle avait mit de côté sa tristesse, ce n’était pas le moment pour elle d’être triste. Elle devait être souriante, elle devait être optimiste, elle devait être là pour cette petite fille qui venait de perdre ses parents, et qu’elle allait accueillir à la maison. Elle serait triste plus tard éventuellement, ou, éventuellement, elle n’en aurait peut-être jamais en avoir l’occasion, mais ça n’importait pas, les autres passaient toujours avant elle, Zatnna savait qu’elle pouvait tenir, si c’était pour les autres. Un peu trop pressée et dans la lune, elle ne remarqua même pas que le lapin était retourné dans son sac, alors qu’elle ouvrait un portail pour Florence…
Elle sonna chez Jason pour la forme et entra dans le hall d’entrée. Oh boy, cela faisait bien longtemps qu’elle n’était pas venu ici… Gros coup de nostalgie dans la face, Dieu qu’elle était vieille… Elle avait abandonné tout ses tracas à la maison des mystères, et posait sur la table de la salle à manger les sachets de cornetti et des bombolinni à la crème (les meilleurs de toute l'Italie) et une grande bouteille de jus d’orange frais. Elle avait sortit le grand jeu. Elle s’assit sur une des chaises en soupirant, et posa son sac à main à côté de celle-ci :
-Ca réveille des souvenirs tout ça… Dit-elle pour elle-même...
Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Mer 7 Avr 2021 - 3:42
Rencontre de mes amours
Finalement Zatanna avait pris la décision de ne venir que le lendemain matin, elle disait qu’elle était forte, comme si j’en avais douté un seul moment. Jamais de la vie je ne remettrais en question sa force, dès que je l’avais aperçu dans ce bar j’avais su qu’elle était plus forte que je ne le serai jamais, elle est d’une détermination sans faille, elle ne doute pas, elle est si merveilleuse. Jamais je ne douterais un seul instant de sa force encore moins après l’enfer quelle avait traversé. Mais j’essayais d’apporter mon soutien comme je pouvais, je savais que ce ne serait pas facile, qu’elle était plus impactée que moi par la mort de Bruce, pour de multiples raisons. La meilleure des façons pour moi de l’accompagner était de rester près d’elle, et puisque Rose avait également besoin de moi j’avais proposé ça tout naturellement.
En tous cas je n’avais pas fermé l’œil de la nuit, je pensais à Bruce bien sûr, je me demandais comment le monde allait se porter sans lui, c’était un sale con des fois mais un sale con nécessaire. Et puis moi aussi j’étais pas facile par moments. Le monde avait besoin d’un Batman, et qui qu’il ait désigné comme successeur je lui souhaitais du courage. Mais ce qui me tenait le plus éveillé c’était de penser à mon amour probablement blessée et endeuillée. Elle était très proche de Bruce, proche à un point que même moi il m’arrivait d’être jaloux parfois. Elle avait beau dire elle devait être dévastée, et l’idée m’était insupportable. Zatanna c’était de l’amour et des rires, pas de la tristesse et des pleurs. J’avais profondément mal pour elle, sans doute un peu pour moi aussi, plus que je ne voudrais l’admettre. C’était la fin d’un monde, Batman avait été le premier d’entre nous, si tant est que j’ai le droit de me ranger dans leur catégorie à Zat’ et lui. Il avait été le symbole d’une génération de gamins qui s’étaient rangés à ses côtés pour essayer de faire de ce monde de merde un endroit meilleur. Ne trouvant pas le sommeil et la matinée étant déjà un peu avancée je décidais de descendre dans les cuisines pour m’y servir un café. Je fumais clope sur clope pendant environ trois-quarts d’heure quand quelqu’un sonna à la porte d’entrée.
Scott devait encore dormir puisque je ne l’entendis pas aller ouvrir. Je remontais vers la salle à manger pour y trouver l’amour de ma vie affairée à installer le petit déjeuner sur la table. Sans un mot j’allais vers elle, je la prenais par les mains pour la lever de la chaise où elle était assise et je la saisissais par la taille pour l’embrasser tendrement avant de la serrer contre moi, enfouissant mon nez dans sa splendide chevelure de jais.
«Comment ça va Amour ? Tu es si prévenante, je pense que Rose va adorer ton attention, elle aime bien les trucs qui sortent de l’ordinaire, et c’est pas commun ici ce genre de petit-déjeuner.»
Je ne posais pas directement la question sur son état, si elle souhaitait m’en parler elle le ferait d’elle même. De même si je précisais que Rose allait adorer le petit déjeuner c’est parce que je le pensais d’une part, mais aussi parce que je savais qu’elle stressait un peu de leur première rencontres. Elle était si parfaite, je ne voyais pas vraiment comme ça pourrait mal se passer, mais je tentais, sans doute maladroitement puisqu’elle me connaissait par cœur, de la rassurer.
«Tu m’as manqué tu sais, j’aurais aimé t’avoir avec moi pour… Tout ça quoi. Enfin ça s’est bien passé, en dehors du commissariat hier matin. Tu avais raison tu sais, c’est plutôt naturel entre elle et moi, plus que je ne m’y attendais.»
Je passais ma main dans ces cheveux et je caressais sa joue du bout de mon pouce. C’était bon de l’avoir avec moi, quand elle était là je me sentais capable de soulever des montagnes, le monde pouvait bien s’écrouler autour de moi si Zatanna était à mes côtés je trouverais toujours une façon de nous sortir de toutes les merdes. À cet instant j’entendis une porte à l’étage, Rose était sans doute sortie de sa chambre pour me rejoindre dans la mienne avant de descendre comme elle l’avait fait la veille.
«Je vais lui parler Amour, lui dire que tu es arrivée, tu m’attends là une minute ?»
Je montais à l’étage pour effectivement trouver Rose un peu perdue dans ma chambre.
«Je suis là ma Fleur, ne t’en fais pas. Il faut qu’on parle deux minutes ça te dérange pas ?»
Je m’asseyais sur le lit et elle venait s’installer à mes côtés. Elle me fixait avec appréhension, j’avais du l’inquiéter à disparaître et à vouloir causer sérieusement comme ça.
«Ne t’inquiète pas, tout va bien, enfin tout va bien pour nous. Tu te souviens, je t’ai parlé de Zatanna, elle devait nous rejoindre dans deux jours. Et bien elle a eu un problème, elle vient juste de perdre son meilleur ami, donc je lui ai proposé de venir nous rejoindre, ça va lui faire du bien. Je veux que tu saches que ça veut pas dire que je serai moins présent pour toi, je t’aime toujours autant et je vais continuer à m’occuper de toi aussi bien que je peux. Il faut que tu saches, Zatanna avait un peu peur que tu ne l’aimes pas, et tu sais je l’aime vraiment très fort elle aussi, tu n’es pas obligée de l’apprécier, mais donne lui une chance, elle est vraiment formidable tu verras. On fait comme ça ?»
Rose acquiesça et je la pris dans mes bras avant de déposer un baiser sur son front pour la prendre par la main et descendre dans la salle à manger avec elle. Pendant un instant le temps s’était arrêté pour moi, dans la pièce se trouvaient deux femmes que j’aimais plus que tout au monde, je n’avais aucun doute sur le fait qu’elles allaient s’adorer, mais je ne pouvais m’empêcher néanmoins de ressentir une certaine tension.
«Ma Fleur, je te présente Zatanna, la femme que j’aime. Amour je te présente ma fille Rose.»
Invité
Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Jeu 8 Avr 2021 - 16:57
Nouvelle rencontre anticipée
Le jour précédent avait été dur à vivre. Le comissariat, les policiers, John qui s'était énervé après eux, l'église, toutes ces choses à décider pour l'enterrement... C'était dur. Vraiment très dur. Hier soir, j'avais dit à mon père que c'était bon, qu'une fois que je me serais endormie il pourrait lui aussi aller se reposer, enfin. Le pauvre avait tellement veillé sur moi... il devait être épuisé, et je voulais pas être un boulet pour lui. Je sais qu'il ne voyait pas ça comme ça, mais moi, j'avais du mal à le voir autrement.
Je m'étais réveillée au milieu de la nuit, en sueur. J'avais fait des cauchemars sur tout ce qui était arrivé depuis trois jours. C'était flou, il ne restait que des sensations, des impressions ; mais elles étaient vraiment réalistes. Alors je me blotissais dans un coussin, serrant fort le foulard de maman contre moi et respirant son odeur. Ca avait mis un peu de temps, mais j'étais un peu plus calme. Il n'y avait pas encore un rayon de lumière qui passait par la fenêtre, il devait faire nuit noire ; alors je décidais de rester dans le lit, de me forcer à me rendormir. Il était hors de question que j'aille déranger qui que ce soit à cette heure. Je savais qu'à partir de maintenant il faudrait être bien plus forte, et que je n'avais plus le droit de me comporter comme une petite fille. Alors j'essayais de penser à autre chose. S'il y avait bien quelque chose qui avait réussi à éveiller ma curiosité dans cette période sombre, c'était "Zatanna". John avait déjà parlé d'elle plusieurs fois depuis qu'il m'avait sauvée, et hier encore plus. Je savais pas grand chose, alors je comptais en chuchotant :
«Hum... d'abord... 1 – C'est la femme qui partage sa vie. 2 – Elle est très gentille. 3 – Elle est magicienne. Elle sait même créer des habits. 4 – Quand elle est triste, John lui prépare des lasagnes.»
Je repensais à son visage quand il parlait d'elle et ajoutait :
«Oui, et 5 – il est fou amoureux d'elle.»
Je repensais alors à la conversation dans ce petit café : elle allait arriver dans... deux jours, maintenant. J'étais inquiète à cette idée. Pas de la rencontrer, en fait, mais plus... je sais pas, de la... déranger.
(Elle peut être la personne la plus gentille au monde, je viens tout juste d'apprendre que John est en fait... mon père. Et je vais débarquer dans leur vie, comme ça? Ils avaient sûrement d'autres projets que récupérer une enfant de onze ans... Et d'ailleurs, est-ce qu'ils sont ensemble depuis longtemps? Elle était probablement pas au courant qu'il avait une fille... Est-ce qu'elle va être fâchée contre lui?... Mh, non, je crois que c'est elle qu'il a appellée... l'autre jour. Mais ça doit... quand même lui... faire... bizarre.)
Mon débit de paroles avait doucement ralenti ; ça faisait de longues heures que je ressassais mes pensées. Et le fait de rélféchir à tout ça – pas forcément positif, mais quand même moins effrayant que tout le reste – m'avait renvoyée dans les bras de morphée. Je me réveillais un peu plus tard le ledemain matin, après une deuxième partie de nuit moins agitée. Il était un peu tard, mais j'espèrais que John dormait encore et que, comme la veille, je pourrais lui préparer un petit-déjeuner. J'ouvrais la porte doucement mais la fermais un peu fort. Je croisais les doigts pour ne pas avoir réveillé toute la maison et avançais vers la chambre de John sur la pointe des pieds. J'entreouvrais pour jetais un oeil, mais il n'y avait pas un bruit. J'entrais et me retrouvais dans une chambre vide. Prise par un petit sursaut de panique, je regardais frénétiquement dans tous les coins de la chambre ; puis, un peu plus rationnelle, me dit qu'il avait simplement dû se lever. Il faudrait que j'apprenne à ne pas le coller...
Un nouveau sursaut : John était derrière moi, dans l'encadrement de la porte et me dit :
«Je suis là ma Fleur, ne t’en fais pas. Il faut qu’on parle deux minutes ça te dérange pas ?»
Je n'aimais pas beaucoup cette phrase. Steven me disait toujours que "quand quelqu'un te dit 'il faut qu'on parle', ça craint sérieusement". Je m'asseyais à côté de lui et attendais qu'il parle en le fixant, inquiète, me demandant s'il avait changé d'avis et que finalement, il ne voulait plus me garder avec lui mais me laisser ici en Angleterre...
Son discours me rassura rapidement. Il s'agissait finalement de l'arrivée de Zatanna ici, dans ce manoir. Ca faisait drôlement écho à mes pensées nocturnes. En fait, elle était déjà là, et John me racontait qu'elle avait perdu son meilleur ami... Un petit éclair fendi encore un peu plus mon coeur abîmé. La personne qu'il aimait le plus au monde venait aussi de perdre un proche, comme moi, et il n'avait pas pu être là pour elle, à cause de moi... Et lui, il continuait à s'inquiéter pour moi... D'après lui, elle avait peur que je ne l'aime pas ; et étrangement, j'avais cette même peur. Pourquoi est-ce que je ne l'aurais pas appréciée? C'est moi qui était en train de m'immiscer dans leur vie, alors qu'ils auraient très bien pu me laisser, je sais pas, dans un foyer par exemple. Ce serait moi la "pièce rapportée"... Je ne trouvais rien à répondre à John, je ne pouvais pas lui dire tout ce que je pensais parce que ça lui rajouterait encore des tracas, et il avait l'air suffisament stressé comme ça. Alors je hochais la tête en signe d'accord et me levais pour le suivre.
En arrivant dans la salle à manger, j'étais tellement troublée par cette rencontre que mes yeux ne quittaient pas le sol. John prononca les présentations, et je levais doucement la tête. Je posais mes yeux sur la fameuse "Zatanna", et me trouvais face à une Nymphe. C'était une femme qui semblait jeune. Elle était grande, et divinement belle avec ses cheveux noirs et ses yeux bleus. Elle était d'une rare élégance, et ça m'intimidait encore plus. Elle avait un visage doux, comme si elle ne se mettait jamais en colère ; elle dégageait une aura de bienveillance et de délicatesse. Malgré tout, je ne savais ni comment m'adresser à elle, ni comment me présenter, alors je répondais simplement :
«Bonjour... madame. Je... je m'appelle Rose Por... euh, Constantine.»
Je restais scotchée, les yeux noyés dans son regard océan, la peur au ventre. Est-ce qu'il fallait que je m'approche d'elle pour l'embrasser? Que je lui présente mes condoléances pour son ami? Est-ce que j'avais été malpolie? Je jetais un regard incertain à John, sans pouvoir lui demander à voix haute ce que je devais faire.
Invité
Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Sam 10 Avr 2021 - 0:26
On ne naît pas père, on le devient...
Ca va être tellement gênant, je le sens...
Une grande partie de ses inquiétudes et de sa tristesse disparurent lorsqu’elle put coller son corps contre celui de l’amour de sa vie. Quel bonheur, quel soulagement… Elle passa une main dans les cheveux blonds de son amant, glissant son visage dans la nuque de l’anglais pour humer doucement son parfum. Chaque fibre de son corps lui avait manqué, et à chaque fois qu’ils se séparaient, ne serait-ce que deux minutes, et qu’ils se retrouvaient, Zatanna se rendaient compte d’à quel point l’absence de John lui était atrocement insupportable… Elle prolongea cette étreinte jusqu’à ce que ce manque soit comblé, pour enfin daigner le relâcher. Elle prit le temps d’admirer son prince charmant avec un sourire rêveur et des yeux émerveillés… Immédiatement, il la rassura sur le petit-déjeuner, probablement un mélange de flatterie pour la rassurer et de vérité.
-C’est le meilleur du meilleur ! On va se régaler !
Lorsque John l’invita à l'attendre, pour qu'il prévienne Rose de son arrivée, la jeune magicienne acquiesça, souriant mais teeeeellement stressée… (Et encore, cela manquait de quelques e !) Elle le laissa partir d’un air serein, avant de se laisser tomber sur sa chaise en prenant une trèèès profonde inspiration. Elle pouvait se faire à l’idée de performer devant cent mille personnes… Mais réussir à faire bonne impression devant la fille de son homme… Aaaaaaah… AAAAAAAAAAAAAAH !!! C’était beaucoup trop lui demander ! Elle allait tout foirer, elle ne savait pas encore comment, si elle avait su, elle aurait évité de foirer, MAIS LÀ ELLE NE SAVAIT PAS ! DU COUP COMMENT NE PAS FOIRER ?! Alors qu’elle se retenait d’hyperventiler, elle se tourna vers Pompon qui sortait son nez du sac à main, elle posa son coude sur la table, posa son menton dans le creux de sa main et soupira longuement :
-Oui, tu as raison Pompon, moi aussi j’espère que ça va bien se passer… Elle est tellement mignonne, je sais que c’est un cœur mais… Je suis tellement nulle avec les gens… Des fois en tout cas…
Elle entendit soudainement les pas de John et sa fille dans l’escalier, et se rendit compte… Pompon ?! Elle se leva en panique, remit doucement mais hâtivement le lapin dans son sac et ferma rapidement son sac avant de se retourner comme si de rien n’était pour faire face à John et à sa belle-fille. Elle fixa la gamine et resta quelques secondes sans voix. Elle était magnifique… Elle avait la peau métissé, une douce teinte café légèrement lactée, des traits du visages d’une douceur infinie, quelques formes qui feront un jour d’elle une superbe femme, des dreads fines qui encadraient joliment son visage, et surtout des yeux bleus. On ne pouvait pas se tromper, c’était les yeux de son père. Elle était magnifique. John n’aurait pas pu rêver d’une plus jolie fille auprès de lui, et ce de fait, Zatanna aussi. La femme que j’aime, c’était très flatteur, peut-être un peu too much, mais si John l’avait senti comme ça. Elle rit légèrement à la présentation que la jeune fille lui fit. L’italienne s’approcha d’elle et lui tendit la main, un sourire doux sur les lèvres, avant de lui dire :
-Je suis enchantée de te rencontrer Rose, je t’en prie, appelles-moi Zatanna ! J’ai ramené le petit-déjeuner, j’espère que tu aimeras, c’est des spécialités italiennes, et du du jus d’orange. Parce que c’est trop bon le jus d’orange. J’adore le jus d’orange… Et la magie… Et les animaux…
Petit temps de silence gênant avant qu’elle ne se décide qu’elle s’était assez ridiculisée comme ça, et changea de sujet :
Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Sam 10 Avr 2021 - 2:21
Que le spectacle commence !
Je n’aurais pas pu dire lequel des trois était le plus stressé, en tous cas Zatanna me l’avait bien mis à l’envers. Elle avait joué l’assurance tant que la gamine était pas là, mais maintenant je voyais bien qu’elle n’en menait pas large. C’était d’autant plus admirable, Zatanna était juste parfaite en tous points. Je débarquais avec mes gros sabots, en mode «Chérie je t’ai pas dit j’ai une fille» et elle l’acceptait, Genre quoi ? Deux mois et demi plus tard je lui annonçais que la gosse allait habiter avec nous et encore une fois elle l’acceptait. Et là elle était là, devant moi, à faire tous les efforts du monde pour accueillir ma fille, et plus encore pour faire en sorte qu’on ne remarque pas sa gêne. Parfaite ! Rose en revanche avait hésité avant de dire son nom, ça m’inquiétait un peu, elle devait pas penser des trucs comme ça.
«Rose, ma Fleur, tu t’appelles toujours Rose Porter, pour rien au monde je te forcerai à porter mon nom. Si un jour tu en as envie, vraiment, pour toi, pas pour moi ou par convention tu pourras, tu pourras même prendre les deux et dans n’importe quel ordre tant que ça te convient à toi. En attendant que ça arrive, si ça arrive un jour, tu n’as pas à être gênée, ton nom c’est Rose Porter et c’est très bien si ça te plait comme ça.»
Zatanna détendait la situation immédiatement en proposant déprendre le petit déjeuner, elle était vraiment plus douée que moi pour les relations humaines, moi j’installais juste un étrange malaise dans une situation déjà pas évidente par nature.
«Parfait, un petit déjeuner avec les deux femmes de ma vie.»
Putain mais quel connard, pourquoi j’en faisais des caisses comme ça ? J’arrivais à être naturel avec chacune d’entre elle séparément mais là une fois qu’elles étaient dans la même pièce je stressais comme un puceau dans une orgie. Ressaisi-toi mon vieux Johnny, tu les aimes toutes les deux, elle le savent, pas besoin d’en faire des tonnes.
Nous mangions tranquillement discutant de tout et de rien, Zatanna posait des questions à Rose et Rose à Zatanna. Je fis semblant de m’intéresser beaucoup plus que de raison à l’étiquette de la bouteille de jus d’orange lorsque Mon amour évoqua celles de ma fille. Putain, je comprenais bien qu’il fallait passer par là, qu’elle allait un peu devenir sa confidente pour les garçons et que ça allait énormément les rapprocher. Mais bordel j’étais pas prêt à ça, je me demandais même si je le serais un jour. Finalement la question de la magie arriva sur la table. Rose semblait captivée par le sujet. Je plongeais mon regard dans les yeux saphir de mon amante et elle me fit signe qu’elle avait compris et qu’elle était d’accord.
«Tu sais Rose, Zatanna est une magicienne, elle faisait plein de spectacles avant, je parle pas de magie comme je fais moi, j’entends par là la jolie magie, avec les lapins les colombes et tout ce qui va avec. Ça fait un moment qu’elle pense à remonter un spectacle et je pense qu’elle aimerait un public test. Je suis sûr que ça te plaira, ça te dit de l’aider un peu à juger son spectacle ? Et toi Amour ça te tente de remonter sur les planches pour présenter la grande Zatanna à Rose ? Je veux bien être ton assistant pour une fois, mais on le raconte à personne.»
Mon objectif était simple, Zat’ était à l’aise sur scène, la faire jouer le rôle qu’elle préférait entre tous et qu’elle maîtrisait mieux que personne était une façon de mettre moins de pression sur ses épaules, une façon de la détendre une peu. Et puis peut être qu’une fois émerveillée par ses tours de passe-passe Rose serait plus susceptible de faire un pas vers elle. Et puis le simple fait de voir des étoiles dans les yeux de ma fille serait une récompense largement suffisante, et je faisais entièrement confiance à Zatanna pour ça. Mon Amour d’un coup de baguette magique fit apparaître tout son matériel de scène, et, puisque j’avais accepté d’être son assistant, je l’aidais à préparer le spectacle qui allait suivre pendant que ma Fleur continuait de manger. Putain il avait fallu que Zatanna me refile un costume ridicule, je me rappelais pourquoi je refusais d’être son assistant. Un fois tout préparé et que nous étions en tenue de scène je m’éclaircissais la gorge et je me plaçait au centre de la salle à manger qui servait de salle de spectacle improvisée en faisant des effets de bras.
«Mesdames et messieurs, sous vos yeux ébahis et pour votre plus grande joie, je vous demande d’applaudir la grande Zatanna Zatara !»
Invité
Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Dim 11 Avr 2021 - 23:18
De la douceur
pour apaiser nos coeurs
Pour une première rencontre, j'avais tout foiré. J'avais bafouillé, hésité, et laissé un gros blanc ; pas une super impression pour l'amoureuse de mon père... Alors quand il me dit gentiment que je pouvais garder mon nom ou prendre le sien en temps voulu, je le regardais en lui disant un simple :
"Merci, John... Je... hum..."
Ok, j'étais paumée, je savais plus trop quoi dire. Heureusement Zatanna s'approchait de moi et me tendais une main que je serrais doucement en lui lâchant un simple "enchantée". Elle avait l'air plus confiante que moi et dégageait une joie de vivre contagieuse, et je me sentais un peu plus à l'aise. Je lui répondais, un peu plus enjouée :
"Merci beaucoup ; je suis partante pour le petit-déjeuner, ça à l'air délicieux! ... J'aime beaucoup les plats étrangers... et la magie, et les animaux aussi!"
John, lui, semblait aussi mal à l'aise que moi ; peut être même plus. Je me demandais s'il avait peur de la réaction de Zatanna, de la mienne, ou alors d'autre chose. Il avait sûrement envie qu'on s'entende bien ; est-ce qu'il pensait qu'on aller ne pas s'apprécier? Je le regardais et lui sourais doucement, lui pris la main et le tirait vers la table pour qu'il s'installe. Si c'était la femme qui l'aimait, j'allais forcément la trouver géniale moi aussi. La magicienne n'avait pas menti, les plats étaient succulents ; j'avais jamais mangé quelque chose d'aussi... arg, il y avait pas de mot pour décrire ça! Ca entrait officiellement dans mes plats préférés! En dégustant les Cornetti, on discutait de tout et de rien. J'apprenais qu'elle pratiquait beaucoup la magie, qu'elle avait grandi dans le milieu du spectacle, qu'elle avait rencontré John il y a 6 ans... Elle posait aussi beaucoup de questions sur ma vie, même si je n'avais pas grand chose à raconter. Je lui expliquais que j'étais née ici, en Angleterre et que j'avais jamais voyagé ; que je connaissais John depuis toujours même si je ne savais pas que c'était mon père... Quand elle me demandait si j'avais un petit copain, je rougissais à vue d'oeil et jetais un regard discret vers John. Il était occupé à lire l'étiquette de la bouteille de jus, je me détendais en me disant qu'il ne devait pas vraiment écouter nos bavardages, alors je lui dit en chuchotant :
"J'ai pas vraiment de petit copain, mais... il y a un garçon... Bon, il m'a embrassé une fois mais...enfin, c'est compliqué."
Je changeais sujet, un peu mal à l'aise de parler de ça devant John. Je lui reparlais de magie, j'étais vraiment fascinée par ça et j'avais un millier de questions :
"Est-ce que c'est de la vraie magie? Je veux dire, normalement les magiciens c'est... pour de faux, comme une illusion. Mais toi tu as de vrais pouvoirs? J'aimerais beaucoup en avoir moi aussi, c'est tellement cool!"
John s'intéressait un peu plus à ce qu'on se racontait à ce moment-là et me proposait que Zatanna fasse un spectacle, là, maintenant, et j'étais super emballée. On se retrouvait rapidement avec une scène de spectacle improvisée et un John en costume à paillettes. Pour la première fois en quelques jours, j'avais envie d'éclater de rire. Même pas besoin de magie, juste cette image se suffisait à elle-même. A l'annonce de mon père, j'applaudissais l'entrée de l'artiste. Je contemplais la magicienne, tour après tour, ébahie. A la fin de la représentation, je me levais et applaudissais de plus belle en lui disant, surexcitée :
"C'était... impressionant, époustouflant, hallucinant ; grandiose, prodigieux! Tu es un génie, c'était... féérique!"
Je regardais John et ajoutais :
"Tu avais raison, c'est de la belle magie. Tu as de la chance d'avoir une aussi belle magicienne comme amoureuse!"
On passait la matinée à parler de magie et elle me racontait ses voyages. Le midi, John proposait de nous amener au restaurant, et je lui glissais l'idée d'un petit coin au centre-ville de Londres où j'avais toujour rêvé d'aller. On prenait notre temps, on discutait de leur maison à Gotham ; c'était assez facile d'être avec eux. M'intéresser à leur vie éloignait les pensées funèbres. En début d'après-midi on rentrait au manoir et je demandais timidement à Zatanna si, comme John me l'avait dit la veille, elle pouvait me confectionner une tenue noire pour les funérailles.
"J'aime pas trop les robes, mais maman adorait ça alors... Est-ce que si je te fais un dessin tu pourrais me la faire? T'es pas obligée hein, je peux demander à John qu'on aille en acheter une..."
Elle acceptait de me faire ce cadeau ; je lui dessinais rapidement ce que j'avais en tête et pendant qu'elle observait et commençait à le faire, je demandais à John un petit moment en aparté. Je voulais lui parler d'une chose sans mettre Zatanna mal à l'aise. Une fois seuls, je lui dis doucement :
"Tu sais John... tu as dit qu'elle avait perdu un ami, peut-être que tu devrais... prendre un petit moment seul avec elle cet aprem? Elle doit être triste, elle en a pas l'air, mais je pense qu'elle aussi doit souffrir en ce moment... Tu t'es beaucoup occupé de moi, tu peux aussi t'occuper d'elle..."
Je voyais à son regard qu'il n'était pas vraiment emballé à l'idée de me laisser seule plusieurs heures, mais cette femme, si douce, si gentille, si prévenante, venait de perdre quelqu'un et avait besoin de soutien elle aussi. Et probablement d'un petit moment seuls à seuls aussi. Alors pour le convaincre, j'avais une idée :
"Dis, je pensais... Tu m'as dit que quand elle était triste tu lui faisais des lasagnes... Peut être que je pourrais en préparer, tout fait maison, pendant que vous discutez tranquillement?"
Il avait l'air dubitatif donc je continuais mon petit argumentaire :
"Et puis comme ça, ça m'occupera l'esprit. D'une pierre deux coups, non? Par contre, j'aimerais que tu lui dise pas, ça sera une surprise, d'accord? Elle m'a fait un super spectacle tout à l'heure, ça serait aussi l'ocassion de la remercier. Pour ça, et pour avoir été aussi gentille en arrivant ce matin aussi."
Je passais toute la fin d'après-midi en cuisine. Ca ne serait sûrement pas aussi bon que quand John en avait fait, mais j'avais mis tout mon coeur dans ce petit plat réconfortant. Le temps que ça cuise, je préparais un gâteau tout simple pour le dessert. Je fouillais un peu partout dans la cuisine et trouvais de quoi dresser une jolie table. Une fois le tout prêt, je partais à la recherche du couple d'amoureux et les trouvais collés, Zatanna dans les bras de John.
"Hum... excusez-moi, je voulais juste vous dire que j'ai préparé le repas, si ça vous dis tout est prêt."
Je leur offrais un sourire timide, en espérant que ça serait au moins mangeable ; histoire de pas avoir honte une deuxième fois.
Invité
Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Lun 12 Avr 2021 - 20:56
On ne naît pas père, on le devient...
Ca va être tellement gênant, je le sens...
Pour le plus grand plaisir de la jeune magicienne, le courant avec la jeune Rose passait à merveille. Elle était encore un peu timide, rien d’anormal pour son âge et surtout les circonstances, mais elle discutait tranquillement avec Zatanna, très naturellement, et c’était fort agréable et rassurant pour l’italienne. Les discussions allaient de bon train, et Zat était ravie d’apprendre que la jeune fille avait déjà eu son premier bisou avec un garçon. C’était tellement trop mignooon ! Bien sûr, John ne fut pas aussi ravi, mais peu importait. En parlant du loup, John proposait à Rose d’être la spectatrice d’un des spectacles de magie de Zatanna, elle qui avait tant fait pour se détacher de son personnage public… Bon, eh bien l’idée était lancée, et Rose semblait beaucoup trop enthousiasmée par l’idée pour que Zatanna puisse faire machine arrière… Enfin, pour compenser, elle était ravie de pouvoir remettre au goût du jour la tenue de son homme, hihihi ! Bon eh bien. Tout en se levant gracieusement, elle expliquant à la jeune fille :
-J’ai de vrais pouvoirs, mais sur scène, je ne fait que de la prestidigitations, des tours de passe-passes si tu préfères. Ça par exemple, c’est de la vraie magie…
Elle claqua des doigts, et John et elle disparurent dans un nuage de fumée, pour réapparaitre, elle habillée de sa tenue de magicienne, et John vêtue d’un pantalon de satin noir, une chemise blanche éclatante et un veston à paillettes violettes. A côté d’eux, une mystérieuse boite rouge couverte d’étoiles jaunes. Elle se mit au centre de la pièce et dit avec théâtralisme :
-Moi, Zatanna, la princesse du mystère, la maitresse du prestige, je vous présente, l’émerveillement !
Elle jongla un peu avec son jeu de carte, fit choisir une carte à Rose. Elle mélangea le paquet, fit quelques tours de cartes, et soudainement, un bouquet de rose. Elle le tendit à la jeune femme, et entre deux roses, sa carte était là. Elle ajouta :
-Et ça, c’est de la prestidigitation.
Elle fit signe à son assistant d’entrer dans la boite, John le connaissait bien , il le détestait ce tour mais après tout, c’est lui qui l’avait demandé. Zat le regarda entrer avec amusement et dit en fermant l’objet :
-Et pour mon dernier tour, je vais transformer mon assistant en lapin ! Attention...
Elle sortit sa baguette magique de sa poche et tapota trois fois, et rouvrit la boîte avec prestance. A la place de John, se trouvait un lapin aux poils blonds sombres à l’allure patibulaire en veston à paillettes.
-Tadaaa !
Elle ferma la boite et la rouvrit pour laisser sortir John, toujours dans son costume. Elle fit disparaître la boite d’un claquement de doigts et s’assit sur sa chaise. Elle fit sortir Johny Bunny de son chapeau, maintenant en imperméable avec une cravate rouge pour le poser sur ses genoux et le caresser tranquillement. Rose avait l’air ravie de ce spectacle, et ces dans ces moments là que Zat se souvenait pourquoi elle continuait la prestidigitation… Elle rougit à la remarque de Rose sur leur couple et répondit doucement :
-Je suis ravie que cela t’ait plut Rose…
La journée ne passa très agréablement, et Zatanna considérait déjà la jeune fille comme de la famille. Et d’ailleurs, cela la surprit énormément, la demande de Rose de lui faire une robe sur-mesure. Elle ébouriffa doucement les cheveux de la gamine et lui répondit :
-Bien sûr ma puce, c’est totalement dans mes cordes ! Montres moi ce que tu veux et je le ferais !
Après avoir fait la robe de la jeune femme et de s’être assuré que celle-ci lui convenait, elle laissa John et Rose pour aller discuter un peu avec Scott. Celui-ci ne semblait pas vraiment ravi d’avoir été laissé de côté par Jason et de ne plus pouvoir côtoyer Eugénia. Si seulement il savait… Elle passa le reste de l’après-midi auprès de John, car Rose avait insisté pour que cela se fasse. C’était tellement mignon et attentionnée de la part de la jeune fille… Main dans la main, il discutèrent longuement dans le jardin, ce qui fit énormément de bien à la jeune italienne. Et à la grande surprise de Zatanna, lorsqu’ils rentrèrent, Rose avait préparé le repas. Elle était définitivement adorable cette jeune femme. Zatanna sourit et s’installa à la table à manger :
-Bien sûr que ça nous dit ma puce ! En tout cas ça sent très bon.
En y repensant bien, la jeune femme n’aurait pas put rêver d’une meilleure première journée avec la fille de John.
Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Mar 13 Avr 2021 - 18:40
Une accalmie
Zatanna faisait son numéro, elle rayonnait, c’était dingue de voir à quel point elle aimait ça. C’était plus qu’une passion, c’était une réelle nécessité, peut être que je devrais insister un peu plus pour qu’elle retape la vielle salle de Giovanni. En tous cas elle avait l’air heureuse, et pour mon plus grand bonheur Rose également. Pour un instant elle avait perdu son regard grave, je retrouvais en elle l’enfant que j’avais connu pour ses anniversaires. Je savais que ça n’allait pas durer, mais pour un temps je profitais pleinement de la joie dans les cœurs des femmes de ma vie. Jamais je l’admettrai ouvertement probablement, mais s’il fallait que je mette ce costume ridicule tous les jours pour les voir heureuses j’étais prêt à le faire, et même si ça impliquait ce putain de lapin qui me ressemblait soi disant. J’avais beau dire à Zatanna que c’était pas le cas je savais qu’elle avait raison, mais bon de là à l’admettre c’était autre chose. De toutes façons ça ne changeait rien, il me ressemblait comme deux gouttes d’eau et ça lui donnait le droit de dormir dans notre chambre avec nous…et Pompon. Enfin son obsession pour les lapins était peut être le seul défaut de Zatanna et il était plutôt mignon quand j’y songeais.
Une fois le spectacle terminé Rose ne tarissait pas d’éloges que ce soit pour le spectacle ou pour Zatanna. J’étais content, elle commençait à l’apprécier vraiment.
«Bien sûr que j’ai de la chance, je t’ai dit qu’elle était parfaite non ?»
J’étais content de voir que le courant passait entre elles. Rose dessinait sa robe et Zat’ la créait magiquement. Rose semblait ravie, j’étais content. J’étais pas vraiment habitué à ce que tout se passe aussi bien, surtout dans de telles circonstances. Une nouvelle merde allait pas tarder à me tomber sur le coin de la gueule. Enfin ça pouvait bien arriver, avec Zat’ à mes côtés je pouvait affronter n’importe quoi.
Finalement une fois la robe achevée mon Amour me laissa seul avec ma fille un instant, je ne savais pas trop si elle s’intéressait vraiment aux états d’âme de Scott, ce qui aurait tout à fait été son genre, ou si elle s’éclipsait pour nous laisser un peu tous les deux avec Rose. Mais Rose ne l’entendait pas de cette oreille, elle aussi tenait à ce que je passe du temps avec Zatanna, c’était mignon, elle tenait à s’occuper de Zatanna en lui faisant des lasagnes elle même, et pendant ce temps je pouvais la réconforter.
«Je te remercie mon cœur, c’est vraiment très gentil de ta part. Je suis fier de ta sollicitude, vraiment. Et puis tu as retenu que je faisais des lasagnes quand Zat’ était pas bien. Tu fais attention, tu te coupes pas, tu te brules pas, si u as besoin d’aide tu demandes à Scott, si y a une urgence on sera dans le parc.»
J’embrassais Rose sur le front et je retournais vers Zatanna qui en avait fini avec Scott pour la prendre par la main et sortir du château pour nous balader dans le parc de la propriété. J’évitais de parler de Bruce pour le moment, j’attendais de voir si elle le faisait elle même. Mais ce n’était pas le cas et j’allais pas foutre ce moment en l’air. Zatanna et moi avions assez peu de moments à nous, et j’étais pas souvent aussi démonstratif, autant profiter de l’instant un peu. Nous nous baladions dans ce magnifique parc en refaisant le monde comme quand on s’est connus. Je ne m’y attendais pas aux vues des circonstances mais j’arrivais à la faire rire, un rire qui me pénétrait le cœur à chaque fois, un rire qui me faisait fondre, un rire qui à chaque instant me rendait plus amoureux d’elle. Nous nous asseyions sur un banc prêt d’une marre et je prenais tendrement l’amour de ma vie dans mes bras.
Quelques minutes plus tard Rose arrivait avec un grand sourire pour nous dire que le repas était prêt. Elle avait vraiment travaillé come un chef, j’étais si fier d’elle. Et puis l’abnégation dont elle avait fait preuve en oubliant son propre deuil pour s’occuper de celui de Zatanna était purement admirable.
Nous nous installions à table et Rose arrivait avec un plat de lasagnes fumantes dans les mains. Je regardais Zatanna commencer à manger avec appréhension, la gamine avait sans doute suivi ma recette, mais ça comptait pour moi. J’étais soulagé de lire sur son visage qu’elle aimait effectivement les lasagnes et je commençais à attaquer ma part.
«Tu t’es surpassée ma Fleur, elles sont meilleures que les miennes ces lasagnes.»
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Jeu 15 Avr 2021 - 14:58
Une tristesse illimité
qui doit être occultée
M'occuper du repas avait chassé les probèmes pour quelques heures et voir que c'était apprécié me faisais plaisir. Je répondais aux compliments de John en rougissant :
"Tu exagères un peu, non? Tu as plus d'entraînement, les tiennes sont meilleures! Mais un jour, je te battrai, parce que je suis tenance, tu sais. Ou alors on les fera toujours ensemble. Maman dis que... c'est toujours meilleur quand... on cuisine en... famille..."
Finalement, s'inquiéter des malheurs des autres avait atténué un peu le mien. Pourtant... le fait d'être assise à cette table, entourée de ce couple, à manger un petit plat fait maison... ça me faisait mal. J'avais composé un sourire de façade, parce que John et Zatanna n'avaient pas besoin de me voir triste, ils ne méritaient pas que je gâche ce moment. Les larmes restaient bloquées au fond de mon coeur, vérouillé ; même si le noeud dans ma gorge m'empêchait de bien manger. A chaque bouchée, c'était un effort supplémentaire. Je pouvais pas m'empêcher de penser que normalement, je devrais être à la table de ma maison. Que ça devrait être maman et Steven à côté de moi. Que j'avais rien à faire là.
(C'est pas normal! Pas normal, et pas juste!)
Je retenais un sanglot, il fallait que le repas se passe et ensuite, quand je serais seule, je pourrais me laisser aller. Je tenais le coup, mais c'était comme si j'avais arrêté de respirer et j'étais moins bavarde que j'avais pu l'être dans la journée. John et Zatanna ne m'avaient pas fait de remarques, donc j'imaginais que je donnais plus ou moins le change. A la fin du repas je leur dis un peu trop vite pour avoir l'air tranquille :
"Hum... je vais aller me coucher, si ça vous embête pas... je suis un peu... fatiguée."
John proposait comme la veille de rester avec moi jusqu'à ce que je m'endorme, et malgré ma douleur et ma mélancolie, j'acceptais. L'avoir près de moi apaisait toujours un peu ma souffrance, et j'arriverais peut-être à mieux dormir... Une fois installée au chaud dans mon lit, je m'approchais de lui pour lui faire un câlin et dis doucement :
"Merci d'être là John. Je suis contente d'être avec toi ; si tu n'avais pas été là... j'aurais été tout seule. Il n'y a personne d'autre qui se serait occupé de moi. Et Zatanna, elle est vraiment gentille... Je l'aime bien. Elle a un genre d'aura, de douceur qui fait que t'as envie de lui faire confiance. Et je me trompe jamais sur mes premières impression quand je rencontre quelqu'un."
Je lui faisais tout un tas de compliments sur la magicienne qui était arrivée un peu plus tôt que prévu dans ma vie, et ils étaient tous sincères. Après un petit moment, je sentais que j'allais pas réussir à m'endormir : j'avais trop de choses en tête. Pour ne pas gêner John et sa chérie et ne pas leur gâcher leurs retrouvailles, je ralentissais un peu ma respiration et fermais les yeux pour qu'il pense que je dormais. Je savais pas s'il y croyait vraiment ou pas, mais quelques instants plus tard il quittait la chambre et me laissait seule.
Dans la pénombre, je récupérais le foulard de maman, le serrais fort contre moi, et libérais enfin les larmes qui menaçaient de couler depuis bien trop longtemps. Je pleurais, silencieusement pour ne pas alerter qui que ce soit. C'était affreusement douloureux, mais profondément libérateur. Là, seule et dans le noir, je prenais totalement conscience de la ruine qu'était ma vie depuis le 14. Le choc était passé, et maintenant j'étais la tristesse personnifiée. On m'avait tout enlevé, arraché celle qui m'avait mise au monde, on avait détruit mon coeur. De longues heures avaient passé et l'épuisement avait fini par me terrasser. Je dormais, ou plutôt somnolais. Mes cauchemars étaient trop réalistes et j'avais l'impression de pas pouvoir en sortir. Je me débattais, criais, appelais au secour, mais rien ne se passait. Est-ce que je criais vraiment? Ou est-ce que c'était juste dans mes rêves?
En fin de compte c'est une explosion de laquelle jallissais une lumière aveuglante qui me réveillais. Je me retrouvais assise, constatant que c'était la lumière du soleil qui brillait à travers les volets que je n'avais pas totalement fermés qui m'avait tirée du sommeil. C'était rare d'avoir du soleil en Angleterre à cette époque de l'année... Et ça collait pas à mon humeur. Pour qu'il brille autant, il devait déjà être tard ; j'aurais peut-être dû me lever, mais j'étais pas sûre de pouvoir affronter John et Zatanna tout de suite. Mes yeux, déjà rougis par mes pleurs d'hier soir, devaient être noircis par les cernes.
J'attrapais mon Tarot sur la table de nuit et regardais chaque carte en me remémorant les sens que chacune d'elles pouvaient renfermer. Les adultes allaient peut-être s'inquiéter de ne pas me voir descendre pour le petit-déjeuner, mais j'avais pas le coeur à cacher mon chagrin. Cette journée, la dernière avant l'enterrement, risquait d'être dure. J'avais pas envie qu'elle passe, pas envie d'être demain... Alors je restais dans ma chambre.
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Ven 16 Avr 2021 - 16:20
On ne naît pas père, on le devient...
Sadness and Bunny
Assise à la table de la salle à manger, la jeune femme piquait joyeusement et avec appétit dans son assiette avec sa fourchette pour manger les lasagnes faites maison et faites avec amour que Rose leur avait préparait. La prestidigitatrice se demandait si Rose avait choisit LE plat préféré de Zatanna, le plat dont elle avait besoin lorsqu’elle allait un peu mal, ou si tout cela n’était qu’un incroyable hasard. Ou, plus probablement, Constantine lui avait soufflé l’idée de quelle recette choisir. Et si c’était le cas, la jeune Rose ne pouvait que plus faire fondre le cœur de l’italienne. Rose était véritablement un ange. Et une très bonne cuisinière, en y repensant, à son âge, Zatanna ne savait pas faire grand-chose d’autre que de la barba papa… Des énormes nuages de barba papa… Douce, douce nostalgie…
Zatanna avait relevé que la jeune fille avait parlé de sa mère au présent, et qu’elle semblait à présent troublée. La pauvre… L’italienne avait plus ou moins toujours vécue l’absence de sa mère plutôt bien, puisqu’on lui avait fait croire qu’elle était morte lors de sa naissance. Lors de la disparition de son père, elle n’avait jamais perdue espoir, et lorsqu’il perdit la vie, elle avait toujours sa mère pour la soutenir. Et elle était une adulte lorsque tout cela arriva. Rose avait perdue ses deux parents, et à un si jeune âge… La jeune magicienne aurait put retirer à la jeune fille sa douleur, mais parfois, la douleur était nécessaire, et le deuil était un processus naturel de la vie, Zatanna savait que la petite brune n’en ressortirait que plus forte… Mais elle restait un peu triste pour elle…
Rose semblait avoir besoin de tranquillité, et la magicienne ne dit rien. Lorsque Rose leur demanda gentiment si elle pouvait sortir de table, l’italienne hocha la tête et lui offrit un doux sourire d’encouragement, et termina ses lasagnes alors que John accompagnait sa fille pour la border. Zatanna avait prit la décision d’accompagner son repas d’un verre de vin rouge, soufflant doucement du nez. Elle avait beaucoup à penser, mais ses pensées restaient pour la petite Rose. Que pouvait-elle faire ? Elle se sentait impuissante et inutile. Elle termina son verre de vin et alla se coucher pour attendre John, suivie parses deux lapins. Lorsque l’Amour de sa vie la rejoint, elle lui dit doucement :
-Tout va bien… ? Je pense que le plus dur pour elle sera passé après l’enterrement… J’espère que la transition à la maison des mystères se fera bien…
John avait l'air perplexe, il lui répondit d'un ton incertain :
-Je ne sais pas Amour, elle avait l'air d'aller mieux, mais là elle cache sa peine, elle a fait semblant de s'endormir pour que je la laisse un peu seule.
La magicienne lui laissa de la place dans le lit et lui dit doucement :
-C’est normal d’avoir des hauts et des bas. Et c’est normal d’avoir besoin d’un peu de temps seul pour réfléchir. Tu ne peux que être là pour elle et l’aider lorsqu’elle en ressent le besoin.
John regardait son amante avec tant d'amour dans les yeux en cet instant :
-Tu as raison mon cœur, ça va le faire, de toutes façons c'est comme ça je vais faire ce qu'il faut. Et puis tu es là, je peux pas échouer avec toi à mes côtés.
Zatanna lui caressa doucement la joue avec beaucoup d’amour et le fixa longuement. Il était si beau…
-Je te connais amour, tu vas assurer !
Constantine avait l'air de reprendre du poil de la bête un instant, puis un nouveau voile passa dans son regard :
-Et toi comment tu vas ?
Elle s’installa confortablement dans le lit, et soupira :
Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Lun 19 Avr 2021 - 2:12
Tant de peine
"Zatanna, tu sais que tu peux me parler, je comprends que tu veuilles être forte, mais je suis là pour toi, laisse-moi t'aider mon Amour."
En disant ça je la prenais dans mes bras et je la serrais contre moi, je pouvais sentir son cœur battre contre le mien À ce contact je la sentis se détendre progressivement et les larmes commencèrent à perler aux coins de ses yeux...
"Il me manque tellement John... Pourquoi lui...?"
Elle avait retenu ses larmes toute la journée, je l'admirais, je lui imposais ma gamine et elle elle trouvait encore la force de contenir son deuil. Je la serrais un peu plus fort contre moi et je l'embrassais tendrement sur le front.
"C'est pas juste, il méritait de vivre, il méritait de penser un peu à lui à la fin. Je sais qu'il te manque mon amour, j'ai beau dire, c'était un mec bien."
Sa respiration se faisait un peu plus rapide alors qu'elle se permettait enfin d'exprimer sa douleur.
"Oui... La pauvre famille... Ils doivent être tellement dévastés... J'ai l'impression que tout s’effondre sans lui..."
Elle relâchait 24h de pression d'un coup, ça avait du être si dur pour elle, j'avais bien fait de la faire venir plus tôt ici, hors de question que je l'abandonne comme ça au profit de Rose, j'ai de la place pour toutes les deux dans ma vie et je dois les réconforter l’une comme l’autre dans ces étapes difficiles.
"On va assurer mon ange, tu verras. On va lutter plus fort, pour lui, et si sa famille a des soucis on les aidera. Je te promet que je laisserai pas ce monde partir en vrille. En sa mémoire."
Elle finit par calmer sa respiration et le flot de larmes se calma un peu. Elle me serra un peu plus contre elle et acquiesça doucement.
"Merci Amour... On continuera son combat... C'est ce pourquoi il vivait..."
Quelques minutes plus tard sa respiration se faisait plus calme, mon Amour avait fini par s’endormir. J’étais soulagé qu’elle se livre un peu à moi, je savais bien qu’elle continuait à faire des cauchemars sur l’Enfer et pourtant elle ne m’en parlait pas. Je savais pas si elle faisait ça pour me préserver ou parce qu’elle avait des trucs à me cacher. Mais dans les deux cas je devais préserver son intimité, jamais je ne fouillerais son esprit. Je songeais à aller voir Morpheus dans le royaume des rêves pour lui demander d’empêcher mes amours de faire des mauvais rêves. Après tout il m’en devait une depuis que j’avais aidé l’ordre de Naxos à protéger Orpheus son fils.
Je n’arrivais pas à trouver le sommeil, je repensais à la fin de journée, après ce repas il était tombé comme un voile sur Rose. Le fait qu’on soit en famille peut être, c’était dur pour elle de faire un repas familial sans sa mère et Steve. Mais fallait surtout pas qu’elle pense qu’on essayait de les remplacer, on était là pour elle mais on cherchait absolument pas à être meilleur qu’eux, ni même à être quoi que ce soit d’ailleurs. On était nous et on se démerdait comme on pouvait.
Elle avait décidé de partir au lit, ça m’avait un peu inquiété, il était encore tôt, j’avais pensé que c’était pour cacher son mal-être et ça m’avait fait de la peine. Bien évidemment je l’avais suivie pour notre rituel du coucher. J’allais le maintenir au moins jusqu’à sa première nuit dans la Maison des Mystères, ensuite j’allais lui laisser le choix. J’avais envie de la protéger mais je ne voulais pas l’étouffer non plus. Elle m’avait remercié d’être là pour elle et elle m’avait dit qu’elle aimait bien Zatanna. Elle avait pas à me remercier, c’était normal, j’étais son père et je l’aimais de tout mon cœur depuis toujours et elle pouvait me parler si elle en avait besoin. Et si c’était un peu gênant avec moi elle pouvait aussi parler à Zatanna. Je lui avais aussi dit qu’elle avait le droit de pleurer, qu’elle n’était pas obligée d’être forte, que vues les circonstances j’étais là pour être fort pour elle. J’avais attendu quelques minutes, et finalement elle avait fait semblant de s’endormir. Ça m’avait peiné qu’elle se sente obligée de faire semblant, mais si elle voulait me cacher des trucs elle en était libre bien évidemment, mais c’était forcément que je faisais les choses de travers.
Je tournais et retournais des heures dans notre lit avant de trouver le sommeil. J’avais eu une nuit agitée, des mauvais rêves plein la tête, comme si Morpheus savait mes plans et m’envoyait un message. Putain de marchand de sable, ces connards d’éternels et leur putain d’omniscience. Enfin je prenais ça comme un signe positif, comme s’il me donnait un feu vert. Je me levais et je descendais pour préparer le petit déjeuner de mes amours, après l’Italie de la veille on allait taper dans un full English breakfast digne des sujet de sa Majesté. Je savais que ça ferait plaisir à Rose et puis Zatanna en mangeait pas si souvent depuis qu’on vivait à Gotham. En passant devant la chambre de ma fille je ressentais la même forme de magie que j’avais senti en elle quand je l’avais sondé. Elle était en train de pratiquer, mais je décidais de ne pas rentrer, elle avait prétendu s’endormir je devais lui laisser de l’espace.
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) Lun 19 Avr 2021 - 17:01
Sous sa protection
Enfermée, seule dans cette chambre, mes cartes à la main, je faisais le vide dans mon esprit. C'était peut-être bête ; il y avait sûrement autre chose à faire dans un moment pareil... Mais c'était une des rares activités qui me calmaient. J'oubliais le monde qui m'entourait, tout le côté physique et matériel de cette Terre et ressentais mon environnement spirituel. Finalement, le tirage des cartes, c'était aussi une forme de méditation. J'entendais dans ma tête cette petite musique typique, caractéristique de mes moments d'intense concentration. J'avais du temps, alors j'optais pour un tirage en croix ; un peu plus élaboré que ce que j'avais fait à John l'autre jour. La seule question qui me venait à l'esprit était simple : "Et maintenant, il va se passer quoi?..." J'avais chuchoté cette phrase comme si ne pas la dire trop fort pouvait atténuer la douleur. Raté ; les larmes commençaient déjà à couler le long de mes joues. Je les essuyais d'un revers de main et me re concentrais.
(Allez, Rose, tu peux te concentrer ; tu peux continuer... Ça va aller. Cette journée va être longue, il faut juste que ça passe.)
Je n'étais pas très convaincante, mais il fallait bien penser à autre chose. J'enfermais le tas de cartes entre mes paumes, respirais doucement. Une sensation familière de chaleur se dégageait du jeu ; quand je me faisais un tirage, j'avais toujours l'impression qu'un halo rose clair m'enveloppait. Un petit cocon protecteur lumineux dans lequel j'étais seule au monde. Une fois mon esprit tranquillisé, je posais les cartes : droite, gauche, haut, bas ; puis les retournais une à une Je faisais ensuite la somme des chiffres et posais au centre la carte correspondante. L'interprétation serait un peu plus longue, parce que pour ce genre de tirage, il ne s'agissait pas simplement de passé, présent et futur ; mais plutôt de ma relation au Monde et aux autres.
J'observais ma croix et disais à voix haute pour moi-même :
"Gauche, état d'esprit du consultant. Le Bateleur hum... J'avais lu qu'au niveau des sentiments ça représentait l'égoïsme. Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Que je suis égoïste en général ? Ou alors que je veux pas partager mes sentiments? Mh... Si on considère que je veux pas que John soit triste pour moi et que j'essaie de pas lui montrer quand j'ai envie de pleurer, ça peut fonctionner... Ensuite... Droite, le rapport aux autres, comment on les perçoit ou comment ils nous perçoivent. Maria serait fière de voir que j'ai retenu autant de choses. Alors..."
J'inspirais avant de continuer ; mais un bruit dans le couloir m'avais fait sursauter. John ou Zatanna avaient dû se lever ; je restais immobile, me demandant si je pouvais continuer ou s'il fallait que je range tout ça au cas où ils passeraient me voir. Quand c'était pour moi-même, c'était un moment trop intime pour être partagé. Au bout de quelques minutes, je n'entendais plus rien et reprenais un peu plus doucement :
"La Lune. C'est dommage, cette carte elle est... bon, pas mauvaise, mais pas top... L'inquiétude hein... si c'est maintenant, ça pourrait être John qui se préoccupe pour moi. Tout ce que je voudrais éviter, quoi. Après, le haut... c'est ce que je veux, ce dont j'ai besoin. La Justice... c'est beaucoup trop parfait pour être un hasard. Il y a même pas besoin d'interpréter... C'est ce que j'aurais voulu, mais..."
Je retenais mes sanglots et continuais en hoquetant doucement :
"ça viendra. Peu importe quand, ou comment. Un jour... Allez, on termine... Donc en bas, les acquis. Bien sûr, la carte sans nom..."
Je la prenais dans la main et la fixais.
"Tu es revenue beaucoup trop de fois dans ma vie depuis quelque temps... J'ai bien compris qu'un cycle de ma vie était terminé et que tout allait changer... Ce que je voudrais savoir c'est quoi ? Comment?..."
J'essuyais à nouveau quelques perles au coin de mes yeux.
"Et pour finir ; la synthèse. L'Empereur. La protection... Je sais, je suis pas totalement seule, John est là... Je sais qu'il me protégera... J'aurais juste... voulu ne pas avoir besoin qu'on me préserve..."
Je réfléchissais un long moment sur le sens de ce tirage. Est-ce que ça voulait vraiment dire ça? Peut-être que je me plantais totalement... C'était un jeu. Juste un jeu. Je lui accordais probablement trop d'importance...
C'est en me levant que je sentais une légère odeur de bacon qui avait envahi toute la maison. J'étais surprise, je ne savais pas depuis quand, mais l'odeur avait eu le temps de monter à l'étage ; j'avais dû être trop concentrée pour m'en rendre compte. Il fallait que je sorte de ma torpeur ; hier soir j'avais un peu craqué mais maintenant, il fallait que je reprenne le dessus, faire comme si ça allait. Je prenais une douche et m'habillais, faisais mon lit et rangeais mon jeu. En arrivant à la porte, je faisais demi-tour et reprenais la carte de l'Empereur pour la glisser dans la poche arrière de ma robe-salopette violette. Sans savoir pourquoi, je ressentais le besoin de l'avoir près de moi, comme un Totem. Je descendais les escaliers tout doucement et me dirigeais vers la cuisine pour y trouver John au milieu des effluves d'un petit-déjeuner typiquement anglais. Il était tard, mais Zatanna n'était pas là. Je m'approchais doucement pour le saluer :
"Bonjour John. Comment ça va ? Ça sent vraiment bon ! Est-ce que tu veux que je t'aide à faire quelque chose ?"
"Bonjour ma Rose, je vais bien merci. Et toi, tu as bien dormi ? Si tu veux, on fait les œufs brouillés ensemble c'est aussi les préférés de Zatanna."
Je venais près de la gazinière et l'aidais à préparer cette toute petite partie du petit-déjeuner. Je le regardais du coin de l'œil en me remémorant certains épisodes d'une vie qui n'avait plus l'air d'être qu'une fiction et en imaginant un futur qui avait l'air tout aussi surréaliste. C'était un peu dur d'être là, d'essayer de sourire. Vraiment, cette veille d'enterrement allait être un jour sans fin, et le sentiment de nécessaire solitude planait encore sur moi.
"Elle est réveillée Zatanna?"
"Quand je me suis levé elle dormait encore, le décalage horaire et le choc, tu comprends. Je te remercie de tout ce que tu as fait pour elle hier ma Fleur, tu as été parfaite."
"J'ai pas fait grand chose... Juste des lasagnes. Mais je suis contente si ça a pu lui faire plaisir. Elle est vraiment super. D'ailleurs..."
Je profitais d'une idée qui me permettrait de réfléchir au calme sans tracasser mon père :
"Est-ce que ça t'ennuie si je déjeune rapidement et que je vais dans le parc du château ? J'aimerais faire un petit quelque chose pour la remercier de la robe qu'elle m'a créé pour... Pour demain... Je peux ?"
"Bien sûr que tu peux, mais tu restes dans l'enceinte du parc, tu es protégée magiquement ici. C'est gentil mon cœur, je suis sûr qu'elle va adorer."
Il embrassait doucement mon front et me regardait m'installer à table. Je déjeunais vite, et peu, de toutes façons j'avais pas vraiment faim. Je faisais un petit câlin à John et filais dehors. J'étais partie tellement vite que j'avais pas senti la carte tomber de ma poche...
Je me retrouvais alors dans cet immense jardin et me lançais à la recherche de fleurs qui pourraient faire un joli bouquet. C'était vraiment gigantesque, j'aurai facilement pu m'y perdre. Il y avait tellement de fleurs et d'arbres différents... C'était beau. Et étrange, aussi : en plein mois de février certains éléments de la flore poussaient déjà alors que c'était pas du tout la saison. Je traversais un endroit plus sombre, avec des petites marres çà et là, croisais quelques animaux, et arrivais finalement dans un espace qui ressemblait à un près. J'étais sortie depuis longtemps déjà et décidais de faire une pause. Je m'allongeais dans l'herbe, au milieu de quelques rares fleurs en me disant que j'en ramasserai le plus possible pour faire un beau bouquet pour la belle magicienne.
"C'est dommage, elles sont toutes rouges ; s'il y en avait des blanches, ça serait encore plus joli..."
Je repensais à mon enfance, aux indices qui auraient pu me faire comprendre que John était mon père. Comme c'était calme ici...
J'ouvrais les yeux et me rendais compte que je m'étais assoupie. Je n'avais pas de montre, alors je ne savais pas combien de temps j'avais dormi, mais il devait être l'heure de rentrer. Je me relevais pour prendre quelques fleurs bien choisies et me rendais compte qu'il y en avait aussi plein de blanches. J'étais pourtant persuadée de n'en avoir vu que des rouges... Mais j'étais un peu déphasée, et avec tout ce qu'il venait de m'arriver, je devais être encore plus tête en l'air que d'habitude. Je préparais ma surprise pour Zatanna et cherchais dans mes poches un élastique pour les tenir ensemble le temps de rentrer et de trouver quelque chose de plus joli, ou un vase. C'est en cherchant dans les poches arrières que je remarquais que mon Empereur avait disparu. Prise de panique, j'essayais de faire le chemin parcouru en sens inverse tout en gardant mes fleurs dans une main.
"Mais elle est où?!"
Puisqu'elle était pas sur mon chemin, j'explorais d'autres coins du parc que je n'avais pas encore visité, juste au cas où... Rien à faire, elle était introuvable. Au bout d'un long moment, j'avais l'impression d'avoir passé la journée dehors et mon ventre commençait à gargouiller ; alors je me dirigeais vers le château, abattue. J'allais rentrer, manger, et repartir chercher ma carte. Il était hors de question que mon jeu soit incomplet.
En passant la porte, je regardais la grande horloge de l'entrée et me rendais compte qu'il était déjà 14 h.
(Oups... John doit être inquiet...)
J'avançais vers le salon en appelant doucement :
"John?... Zatanna?..."
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Sujet: Re: On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna)
On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna)