La dernière fois que ton pactisant préféré et toi avez couché ensemble, tu l’as regardé dormir après vos ébats. Quelque chose te frustrait de plus en plus dans cette histoire et le fait d’hésiter à lui toucher un mot vis-à-vis d’un petit détail te turlupinait. Devais-tu lui parler ou non ? Erf. Tu auras beau le cacher et le nier si on te posait la question, ton cher Chevalier d’Arkham comptait un peu trop à tes yeux. Plissant les lèvres, tu ignores combien de temps l’as-tu contemplé, réfléchissant et grognant intérieurement. Tu avais, même, songé à le tuer pour soulager ce semblant de malaise ou de… stress… que la situation te procurait. Comment pouvait-il te perturber à ce point ? Toi, la grande Lady Blaze, maîtresse du Purgatoire, t’étais éprise d’un humain que tu ne cherchais même pas à manipuler.

Tu ne savais pas si tu devais rire ou t’énerver.
Par Satan, que cette histoire était emmerdante à souhait !

Poussant un soupir, tu finis par te préparer et descendre au sous-sol, là où se trouvait ton club pour mener tes affaires professionnelles à bien. Tu avais quelques rendez-vous prévus, sans compter qu’il fallait organiser la prochaine soirée thématique. Tu voulais faire quelque chose de différent, surtout, maintenant que ton ancien patron s’était aussi installé en ville. Vous avez le chic pour les soirées excentriques, mais tu ne voulais pas faire comme au Lux – tu aimais te faire remarquer et te démarquer du reste, quel que soit le domaine.

Raah.
Ces clients t’agaçaient et t’ennuyaient.

Ils étaient inintéressants et tentaient plus ou moins de te tromper, de baisser les prix et les échanges que vous aviez déjà convenus auparavant. Tu ne les écoutais qu’à peine, te montrant professionnelle malgré ton évident manque d’intérêt vis-à-vis de certains qui étaient un peu trop bavards, à ton goût. Tu avais eu le culot de te faire les ongles, sans regarder un petit groupe qui venait ensemble pour t’acheter des informations concernant une entreprise rivale et quelques stocks de cocaïne – les traders et la drogue, une grande histoire d’amour.

Amour…
Ouais.

Il faudrait que tu parles avec Kyle.
Songeant à ceci, tout en regardant tes longs ongles manucurés, tu vis qu’un de tes clients quittait son siège et venait brusquement frapper ton bureau avec ses deux mains – visiblement stressé et en manque. Il pensait que tu ne prêtais pas attention et, même si le leader du groupe l’avait fait taire et rester à sa place plus d’une fois. On put voir le dédain dans ton regard, tandis que tu levais les yeux vers le fauteur de troubles. Tu te montrais hautaine, mais… ce ne fut que lorsqu’on vit tes sourcils se froncer que le concerné se raidit.

— Très bien. soufflas-tu, marquant une courte pause tout en regardant le groupe, ignorant l’homme qui s’était montré discourtois – pour l’instant. Faisons quelque chose, messieurs : vous allez prendre votre drogue, vous allez me donner tout ce que vous avez apporté et vous allez partir sans les informations que vous vouliez. Je sais que vous n’avez apporté l’argent que de la drogue et que vous aviez prévu de proposer un payement en plusieurs fois par la suite, lorsque vous auriez les informations. Je sais, également, que feu votre camarade voulait ne pas payer du tout et, au contraire, cafter à la police autant notre petit échange comme vos achats respectifs.

En prononçant ces mots, un de tes hommes entra dans la pièce et assomma le fauteur de troubles d’un bon coup de crosse avant de le traîner ailleurs – visiblement, on ne risquait plus de le retrouver, pas même en morceaux. Tu ouvris un tiroir du bureau et sortis une petite mallette que tu posas à la vue des hommes restants, les invitant à le prendre, tout en laissant la leur là où ils étaient assis. Ils n’osaient même pas respirer, pâles comme des linges.

— Dépêchez-vous avant que je change d’idée et que je vous fasse tenir compagnie à l’autre impudent. continuas-tu, très sèchement, avant d’esquisser un mince sourire qui n’annonçait rien de bon – tu étais très sérieuse et tu leur donnais vingt secondes pour quitter ton bureau. Ce fut un plaisir de faire des affaires avec vous~

Ils se levèrent en bloc, laissant une valise pleine d’argent pour ensuite prendre celle que tu leur proposais et partir sans ne rien dire – transpirant : ils n’osaient même pas te regarder, mais ils eurent la décence de te remercier. Ton sourire s’élargit et tu te levas pour te servir un verre, fermant la porte derrière le groupe tout en sirotant ton bourbon. Puis, soudainement, tu sentis qu’un de tes larbins s’est fait dégommer. Un qui était censé te rendre service et transmettre un message de ta part à une connaissance.

Il l’avait mérité, puisqu’il t’avait désobéi.
John Constantine n’avait fait que le renvoyer à Enfer, mais ce démon était définitivement mort parce que tu allais le donner en pâture à tes cerbères. Il était hors de question que tu dévores une créature aussi minable, ne serait-ce que pour rappeler ce qui arrivait aux traîtres et à ceux qui ne suivaient pas les ordres. Le Purgatoire n’était pas le secteur le plus rigide des Enfers, vous étiez relativement flexibles dans vos hauts lieux, mais il ne fallait pas abuser des libertés que vous octroyiez à vos damnés et aux démons qui vivaient sur vos terres. Oh ? La suite te fit hausser un sourcil, par contre : le magicien t’appelait. Ça, ce n’était pas prévu.

Comme d’habitude, tu pris ton temps, finissant ton verre avant de prendre ton apparence d’origine. Tu utilisas le miroir de ton dressing d’urgence comme portail pour te rendre là où l’anglais se trouvait – un restaurant abandonné et à moitié détruit, pas étonnant. Esquissant un large sourire, de ceux dont toi seule avais le secret, tu apparus non loin de celui qui t’appelait.

— Quam inusuel~ commentas-tu, faisant allusion au fait que c’était rare qu’il t’appelle. Qu’est-ce que mon britannique préféré peut bien me vouloir~ ? ajoutas-tu, glissant tes doigts griffus sur l’une de ses épaules, puis son torse, tout en le contournant pour te placer devant lui – une main posée sur l’une de tes hanches. Quelque chose me dit que ce n’est ni pour le larbin qu’il vient de griller, ni pour une partie de jambes en l’air. Je me trompe ?