Just a cop in Gotham

Le calme régnait dans le commissariat et je venais de m'assoupir sur mon bureau, la tête dans les dizaines de dossiers étalaient un peu partout. Ma tasse de café laissait encore échapper une légère fumée, depuis des années je buvais cette drogue infâme, te permettant de tenir le coup durant une longue journée de boulot. Mon corps était maintenant trop habitué, les effets de la caféine ne me faisait malheureusement plus rien. La fatigue m'ayant pris, je m'étais écroulé sur le bureau pour me mettre à ronfler comme un goret en pleine nuit. On dit que Gotham City est impossible à contrôler. C'est vrai. Plus le temps passe, et plus je vois cette longue lutte inexorable qui me tire vers le bas. Mais même dans les ténèbres, on ne peut que voir la triste réalité : Tout est sombre, et je n'avais hélas, plus beaucoup d'espoir pour cette ville. Ni même pour les autres. Métropolis venait d'être rasée de la surface du globe, et des réfugiés commençaient à arriver en ville. Certains flics rescapés nous ont rejoint, mais combien d'entre eux étaient traumatisés par ce qui s'était passé ? Me réveillant difficilement, je n'avais dormi que quelques minutes, écroulé par la fatigue. Je sifflotais une tasse de café tout en regardant les rues vides de Gotham par la fenêtre de mon bureau. Incapable de comprendre le but des criminels, ils cherchaient à prendre le contrôle de la ville en détruisant tout sur leur passage. J'étais malheureusement dans le doute et impossible de faire quoique se soit, sans que ce merdeux de Spencer immisce son nez dans mes affaires en court en mettant au courant les pontes de la mafia urbaine. Il se faisait soudoyer par la thune, et je connaissais son passif. L'homme reste trop souvent avide lorsque l'on lui tend une tonne de billet dans une mallette et lui promet monts et merveilles pour le futur. Je tourne le dos à la fenêtre et me rappelle soudainement l'indice laissé par l'un des héros peuplant la ville. Il avait pointé une flèche dans mon bureau pour s'assurer que je me rappelle de son passage et que je jette un œil sur l'un des dossiers qui ornait mon bureau. D'innombrables affaires me prenaient beaucoup de temps et je devais délaisser ma nièce pour pouvoir permettre à la ville de vivre tranquille. Une fois ma tasse vide, je prends les photos d'une affaire en court, cherchant la moindre informations qui pourrait me permettre de mettre en branle ce cartel. Quand j'entends du bruit dans le commissariat. Je quitte ma place et ouvre la porte, les policiers courraient dans tous les sens et j'attrape un jeune imprudent en lui demandant :

"Que se passe-t-il ?"

Le jeune policier stoppe sa course et se retourna brusquement et me répond essoufflé.

"Un homme vient de faire irruption devant l'entrée du commissariat, il a amené un fugitif !"

Surpris, je claque la porte de mon bureau en attrapant mon blouson à l'intérieur et me dépêche de rejoindre le lieu du tumulte. Je ne savais pas sur quoi j'allais tomber. Un fou, un gamin qui apprend les rudiments de la justice ? Un nouveau vengeur ? J'enfile mon blouson aussi vite alors que nous descendons, mes gars et moi, en direction de l'entrée du QG. Alors que nous approchions du lieu de la rencontre, je sentais tous les regards des policiers dans mon dos. Tous devaient sans doute se demander pourquoi j'agissais ainsi, avec un tel calme, même moi je ne pouvais que le savoir. Le grand James Gordon, le commissaire le plus illustre et le plus reconnu de tout le GCPD. J'avais un rang à tenir et si un criminel qui réclame ma présence me nomme et que je décide dans les dernières secondes de me tirer. Ma réputation en prendra un sacré coup et je ne pourrais plus jamais me rendre au boulot en me regardant le matin dans un miroir. Sachant qu'un jour, j'aurais courbé l'échine devant un fou furieux pour me carapater dans mes appartements ou me mettre à l'abri sous mon bureau à ruminer mes conneries du passé. Alors que nous ouvrions la porte du commissariat, mes hommes pointent leurs armes, c'étaient les premiers alertés et ne savaient pas à quoi s'attendre face à un ... Homme déguisé en romain ? Bon Dieu, cette ville. Sortant ma pipe, je lève le bras.

"Baissez vos armes."

Mes mains étaient moites et mon vis-a-vis prenait encore plus de plaisir au fur et à mesure que les secondes s'égrenaient et que le doute continuait de me ronger l'intérieur. Je perdais la totalité de mes facultés, je ne savais pas quoi répondre à ce genre de folie. Est-ce bien le mot ? Le doute m'égraine. Observant l'homme encagoulé, un de mes gars lui retire le sac pour ne voir qu'un homme qui a pendant longtemps, été recherché. Ayant fait mon choix de rester calme et de voir où cela va nous mener, certainement l'un des plus difficiles et dangereux de toute mon existence et de ma carrière de flic. Il fallait rester calme, face à tout scénario, face à tout imprévu. J'avais rejoins les formidables rangs du bien, afin de faire renaître la justice dans ce monde tombant en ruine et de lutter contre les criminels de la pire espèce. Mais en général la malchance, cette putain ivrogne et avide de pouvoir et foutre le bordel dans tout les recoins pourri me tenait à la gorge. Et ce soir, je ne savais que penser de ce petit spectacle qui m'attendait. Encore un jeu de justiciers ? Quelque chose qui me pendait au nez ? Allons bon ... Gotham City a toujours quelque chose qui vous tire les vers du nez ...

"Vous vouliez me voir ? Je suis le commissaire Gordon. Je ne sais pas ce que vous voulez, mais je ne suis pas contre un peu d'aide dans la capture de fugitifs, monsieur ?"