Cela faisait plusieurs jours que le gant noir avait été battu, la vie revenait à la normale même si cela était difficile et que les gens vivaient grâce aux aides et les supermarchés recommençait péniblement à se remplir. Tout comme les bars et tout endroit de divertissement, surtout que certains avaient été tous simplement détruits.


Mais elle reçoit un message de ces amis anarchistes, ils allaient organiser une grande fête dans des bureaux inoccupés depuis l’attaque du gant noirs, ils avaient tout préparé et demandait à tous leur contact de venir. Évidemment, une fête organisée par des anarchistes l’entrée n’était pas privée et Alexa à son tour envoyé plusieurs message à ces contacts.


Salut, ce soir, il y aura une grosse soirée dans les anciens locaux de Gotham-Insurance de Otisburg, je serais sur place, j’espère te voir là-bas.


Alexa était pressée que cette soirée se passe, elle était déjà sur place et aidait ces amis anarchistes à mettre en place la soirée, les platines, le bar, plusieurs meubles pour que les gens puissent s’asseoir. Certains des anarchistes étaient bien contents de pouvoir être avec une Alexa toute excitée toute heureuse de faire la fête dans quelques heures. Elle les connaissaient depuis longtemps, mais c’était la première fois qu’il avait autant une attitude de séducteur avec elle, mais Alexa pensait à quelqu’un d’autre et elle espérait vraiment le voir arrivé à cette fête.

Le rez de chaussé était la salle où tout se passait, il y avait une piste de danse, des chaises, des bars. La musique était très forte les premières personnes étaient déjà là et commençait à danser. Le deuxième étage était plus calme un petit bar, des chaises des canapés, des personnes étaient déjà installé en train de fumer dans une ambiance plus tranquille. Le troisième étage était occupé par des chambres des anarchistes qui avaient occupé le bâtiment depuis plusieurs jours, les différents bureaux étaient devenus des chambres et Alexa y avait déposé des affaires.


Alexa discutait rigolait avec ces amis anarchistes, elle voyait les personnes autour d’elle, l’ambiance était quand même bizarre, les gens n’avaient pas encore trop l’esprit à la fête n’ayant pour certains pas encore fait le deuil des personnes décédés pendant les attaques du gant noirs. Plusieurs personnes buvaient beaucoup, il y avait beaucoup de drogue et plusieurs dealer. Il y avait une forte possibilité de bagarre, mais les anarchistes avaient quand même prévu de la sécurité. Un des anarchistes vient la prendre par la main et l’emmène sur la piste de danse, Alexa, qui avait déjà bu deux bières, danse avec lui en lui souriant essayant d’oublier l’ambiance un peu spéciale de la soirée, mais aussi d’oublier cette guerre civile imposée par le gant noir et de recommencer à vivre comme avant.

Lisbeth était une fêtarde invétérée, que cela soit pour le prix des boissons, pour l'ambiance ou le lâchée prise qu'elle pouvait ressentir dans ces moments-là. Mais aussi et surtout pour repartir avec quelqu'un et s'amuser de beaucoup d'autres manières. Quand les réseaux sociaux bruissèrent d'une fête sauvage organisée dans les locaux d'une ancienne grosse société, la petite punk bondit sur ses deux pieds et poussa un cri de joie non feint. Puis, une fois l'annonce passée elle fit ses petites recherches sur le bâtiment en question, histoire de voir si un peu d'urbex dans l'immeuble serait amusant et profitable.

La Petite Souris alla faire le plein de sa petite moto pour être parfaitement prête le soir venu. Elle aurait bien aimé que Cass l'accompagne, à la fois pour tester ses pouvoirs. Résister au bruit, à tout ce monde qui se frôle et se touche parfois dans un endroit, qui pour le coup, pouvait vite devenir exigu. Mais cela faisait maintenant plusieurs semaines qu'il avait ramassé ses affaires et quitté l'appartement de Liz. Puis depuis, aucune nouvelle. La pirate informatique avait bien essayé de le chercher du côté de la mafia russe, mais là aussi, chou blanc. Elle devrait donc aller seule à la petite sauterie.

Le soir venu la motarde se gara à une rue de là et termina le trajet à pied. Elle portail un baggy marron sans trous, un crop top noir qui laissait voir plusieurs tatouages, dont le plus récent, un cercle bizarre avec des runes dessus, dessiné par une connaissance. Et pour terminer la silhouette, par dessus tout cela un perfecto usé. Et pour cette grande occasion, la miss avait consenti à mettre un peu de noir autour de ses yeux. Elle débarqua avec une bouteille de Vodka dans chaque main et les posa sur le bar improvisé. Sans demander la permission à personne alla tagger le "A" des anarchistes à la bombe rouge sur l'un des murs de la piste de danse improvisé. Puis alla se mêler aux danseurs déjà présent.

Liz en soirée:

Ren lance un regard désabusé à sa conductrice.
Après des mois à vivre ensemble sous la contrainte du Gants, le secret interne a fini par céder et, qu’elle le veuille ou non, Strings a dû relever son visage a son équipe. Son reste caché - si Simon Hurt ne l’a pas dévoilé quelque part avant l’effondrement du gant - et sa présence minimale sur les réseaux sociaux lui évitera de se faire retrouver par chance. Rien qu’un logiciel de reconnaissance faciale et un accès aux données du gouvernement venezuelien ne puisse résoudre, mais ce n’est pas à portée de tout le monde.
La révélation de son visage a toutefois un “avantage” : celui de pouvoir interagir en civil avec son équipe. Cela peut sembler comme un énorme risque opérationnel, mais le lait est déjà renversé et, bien qu’elle refuse de l’admettre, la super-criminelle s’est attachée à sa bande durant les derniers mois. Peut-être pas au point d’avoir totale confiance en eux, mais assez pour laisser Iris s’incruster dans son bureau pour regarder des films, discuter construction de PC avec Kostya et… rejoindre un fête de squatter avec Ash ?

“C’est censé être ton idée d’une soirée pour se détendre ?”

Il y a une certaine dose de racisme dans la voix de Ren.
Ce n’est pas que cette dernière n’aime pas faire la fête - au contraire - mais sa vie l’a plus habitué aux décors brossé des clubs les plus huppé de la ville, aux carré VIP, aux bouteilles de champagnes hors de prix et a de la cocaïne d’une pureté à vous en rendre la votre.
Autant dire que le rythme assommant sortant d’ampli usé, l’odeur de bière renversé, d’urine et de sueur humaine sont légèrement hors de sa zone de confort.

“Mais ouais ! Ça va être super cool ! Il faut absolument que tu sorte de ta spirale de parano a chier !”

Ashley est comme un poisson dans l’eau.
La vibration de la musique la fait déjà sautiller alors qu’elle les guide à travers les couloirs des bureaux transformés en boite de nuit improvisée, l’open space devenu un chaos entre la piste de danse, la fosse d’un concert et un bar. Ici l’odeur de la bombe de peinture arrive presque à couvrir le fumets des humain plus ou moins hygiénique, les murs couvert de symboles, de phrase et de dessin plus ou moins travaillé, l’iconique A des anti-système se retrouvant régulièrement.
La texane porte une tenue qui semble plus adaptée pour une rave que pour la scène très punk-grunge de l’endroit, mais personne ne semble vraiment s’en formaliser, la majorité des regards se perdent avec plus ou moins d’envie sur les courbes à peine dissimulées. Ses bottes sont massives, des plateforme d’une dizaine de centimètre qui remonte au dessus de ses genoux, toute de cuir et de sangle, une large bande de cuisse est laissé visible par sa jupe presque indécemment courte, le morceau de cuir plissé décoré de chaînes, de clous et de patch de groupe obscurs tel que les “Rash Reaver Raccons” ou “Abysmal Crocks”, des membres de la scène très vivante de la musique indépendante Gothamite. Le vêtement remonte jusqu’à sa taille, maintenue la par une large ceinture d’un vert fluo. Son haut est en résille, ses manche longue se terminant sur des mitaine intégrée, sa seule concession à la pudeur prenant la forme de deux croix de scotch fluo dissimulant le strict minimum, son corset noir laissant sa poitirine parfaiement libre. Le tout est complété par un large collier de cuir clou doté d’un large anneau et un maquillage noir et vert acide.

Ren est resté plus “soft”, portant un large pantalon cargo de camouflage urbain, des bottes de moto empruntées à Ashley et une veste en cuir rouge sang. Le fait qu’elle ne porte qu’un soutien gorge de sport en dessous de celle-ci a été le résultat d’un long débat avec sa guide, cette dernière arguant bec et ongle de ne pas pouvoir être vue avec une “prude incapable de faire rebondir la marchandise”. La texane avait à la base envie que sa patronne ne porte rien d’autre que la veste, mais l’idée de se faire arrêter pour indécence publique a fini par la convaincre.
Le maquillage de Strings est plus léger que d’habitude, ayant peint ses paupières d’un fard métallisé et ses lèvres d’un rouge sombre rappelant sa veste et la couleur thématique de la soirée.
Du coin de l'œil, elle voit Ashley rejeter la tête en arrière, avalant clairement quelque chose avant de se tourner vers elle, sa main contenant une petite pilule rose, l’un des multiples échantillons achetés par le show pour tester sur les marionnettes, certains acides permettant de stabiliser leurs cocktails.
Les yeux de la blonde pétillent déjà d’excitation alors qu’elle lui fourre son cadeau dans la main, criant pour se faire entendre au-dessus de la cacophonie ambiante.

“Allez chou, vit un peu, oublies tes emmerdes et qu’ils ailles tous se faire foutre !”

Avec un demi sourire elle la glisse entre ses lèvres.

Inspiration pour la tenue d'Ash:

HJ: Si des personnes veulent venir dans le sujet, c'est toujours ouvert même si je viens de commencer le deuxième tour. Par contre, le sujet aura pas spécialement d'intrigue il est surtout là pour créer du liens entre les personnages pour la suite de Gotham post Gant Noir.

La soirée battait son plein, du monde partout, Alexa dansait sur la piste, elle parlait avec des amis, qu’ils soient anarchistes ou non, elle avait appelé tout son répertoire. Elle voit à côté du DJ sur une estrade des proches d’Anarky des hommes qui étaient venu à son retour et avait prit le tribunal. C’était tous des grands costaud, tous plus d'un mètre quatre-vingts, des anarchistes de la première heure. Alexa décide d’aller les voir. Elle monte sur leur estrades et commence à discuter de la suite pour le mouvement anarchiste à Gotham, ils respectaient Alexa qui était elle aussi une proche d’Anarky avant son départ il avait parler d’elle pour reprendre le tête du mouvement, ce que Alexa ne voulait pas du tout est ne parlait pas du tout de ça, au contraire elle parlait de la bravoure de Tigre, avec qui elle avait combattu et qu’elle devait être un membre importante du mouvement anarchiste à Gotham. Encore mieux elle la voit dans la foule et la montre aux anarchistes


Elle les salue et fini par descendre de l’estrade et part en direction du bar, elle prend une cannette de bière et croise Pearl aussi au bar, une fois sa cannette récupérée, elle part dans la direction où elle avait vu Tigre.




Elle était là seule, cachée sous son masque et Alexa vient la voir. Elle s’avance vers elle et vient lui donner un check du poing en souriant comme elle l’avait dit.


Tigre...mon heroine à moi, je suis tellement contente que tu sois là ! Tu aimes ta première soirée anar à Gotham ? Tu joues de la guitare ?


Elle ouvre sa cannette et boit une gorgée en souriant bougeant doucement son corps au rythme de la musique. Elle voulait aller danser, mais elle voulait rester avec Tigre et pourquoi pas réussir à la faire oublier ses traumas pendant une soirée.


J’ai parlé de toi aux gros bonnets qui étaient venu à Gotham avec Anarky, n'oublie pas de penser à moi si tu auras besoin d’aide…


Alexa savait qu'Aliénor n’allait pas devenir leader du mouvement, surtout si elle gardait cette timidité, mais ce mouvement, la lutte avait l’air tellement important pour elle qu’Alexa faisait ce qu’elle pouvait par la faire entrer le plus possible dans le mouvement, elle l’avait sauvée des skinheads, elle devait bien ça à l’anarchiste masquée. Sauf qu’elle voit une autre personne qui l’avait aidée Ashley était là sur la piste, Alexa la regarde et se remet à regarder Aliénor.


Je vais voir une amie, je reviens te voir dans cinq minutes...Ou tu veux venir danser ?


Alexa attend la réponse d’Aliénor avant de partir voir Ashley. Elle était déjà tout sourire de la revoir et passe entre les gens qui était entrain de danser avant d’arriver à quelques mètres d’elle.



AAAAAAaaah Ashley tu es venue !!


Elle vient la prendre dans ses bras, la chauffeuse poids lourd qui l’avait sortie de sa capture par le gant noir, Alexa qui était toute excitée par la soirée montait encore plus dans les tours. Elle regarde Ashley de haut en bas en souriant.


T’es trop belle, tu ne m'avais pas menti...quand tu parlais de tenue voyante.


Les deux filles qui parlaient de faire la fête après la chute du gant noir étaient réunies, elle s’en était sortie toute les deux, cela rendait Alexa très heureuse de la voir, surtout d’avoir une autre fille, avec un coté passionné de mode, de se faire jolie. Elle ressortait clairement de la fête était plutôt remplie personne débraillée, les deux avait un look complètement différent, Alexa avec son haut rose et son pantalon en sky très moulant avait plus de vêtement qu’Ashley mais des tissue très près du corps.


Dommage que j’ai plus ma boutique, tu aurais fait une super modèle…. Sinon ça, c’est fini comment avec le gant noirs, ces débiles ne t’ont pas trop saouler.

Spoiler:

La fête battait son plein et Liz avait un peu picolé, ce qui pouvait sembler beaucoup pour les plus jeunes des participants ou les non-initiés. Après avoir gesticulé sans fin pendant une bonne heure, collée à des corps palpitants et plein de vie que le Gant Noir avait mit sous cloche. Elle passa sa main dans ses cheveux indisciplinés pour les repousser, mais sans grand succès. Puis soudainement des mains élégantes se posèrent sur ses maigres épaules et la firent sursauter :

_ "Bouh, petite Souris. Ravie de te revoir. Toi parmi les anarchistes ?"

_ "Yeap !" Fit Liz en se dégageant doucement de l'étreinte plaisante de la belle blonde.

_ "Pearl ? Un verre ? T'es v'nue avec ta sœur ?" Criant pour se faire entendre par-dessus la musique. La petite punk alla au bar avec la ferme intention de s'enfiler encore quelques verres d'alcool en bonne compagnie. Chemin faisant, elle s'amusa de voir sa bombe de peinture passer de main en main pour agrémenter l'open space de quelques graf. La Petite Souris prépara deux shoots de Vodka sans attendre la réponse de la hackeuse.



_ "T'inspires, t'expires et t'bois puis t'expires et après, tu manges une rondelle d'orange..." joignant le geste à la parole, elle via cul-sec le petit verre et grignota un petit peu d'agrume.

Elle posa son coude sur le bar puis son menton dans la paume de sa main, le regard mi-clos, embrumé par les vapeurs d'alcool, à fixer la jumelle. La petite punk loucha tout de même un peu sur trois jolies filles qui discutaient entre elles. Puis se rappela qu'elle n'avait aucunement leurs charismes et reporta son attention sur son interlocutrice.

_ "Alors, z'êtes sur quoi ?"

La hackeuse écouta avec attention ce qu'avait à lui dire la belle blonde avant que son attention ne soit accaparée par un coup sur son épaule qui lui fit renverser le contenu de son verre. Lizzy prit son visage des mauvais jours et se retourna sèchement avec la ferme intention de corriger le parvenu qui l'avait ainsi bousculé. Elle fit face à un masque de tigre qu'elle ne connaissait que trop bien et son expression changea du tout au tout.

_ "Ho ! C'toi... Excuse..." Sur le ton de l'excuse, baissant la tête par réflexe.

Puis, elle fouilla frénétiquement dans les poches arrières de son jeans puis tendit un papier au format A4 formé d'une multitude de bouts de papiers d'emballages de cigarettes scotchés entre eux à la Tigresse.

_ "Tient, j'ai fais ça... à mettre dans le supercalculateur... c't'une carte mère custom... On aura la main totale d'ssus comme ça" comme pour se racheter d'une faute imaginaire.

La fête battait son plein. Le squat résonnait de rires et du son tonitruants des basses. Ça et là, des couples ou des inconnus enlacés profitait de la liberté retrouvée pour danser, s’amuser, s’embraser. Vivement courraient de groupes en groupe des fêtards en quête d’amis ou de substances plus ou moins stupéfiantes pour s’en faire et profiter de tous les plaisirs qu’annonçaient cette soirée,. Dans un coin, un type déguisé en Einstein et qui avait visiblement découvert une nouvelle formule, celle de l’éthanol, vomissait à la vitesse de la lumière. On s’interpelait, on plaisantait, on discutait, on draguait… Des cris de joie et des embrassades saluaient les retrouvailles d’amis qui avaient cru qu’ils ne se reverraient plus. Tout le monde était joyeux, heureux, les gens profitaient un max, s’amusaient comme des fous…
Et Aliénor s’emmerdait comme un rat mort.

Les premiers temps, elle avait erré un certain temps entre les groupes de gens en pleine discussion, les mains dans les poches et la guitare sur le dos, cherchant quelque chose mais sans trop savoir qui ou quoi. Elle se posait parfois à quelques pas d’un groupe, regardait, attendait, ne savait pas quoi. Elle ne s’intégrait ni aux danses ni aux discussions, et de toute façon ne le souhaitait pas vraiment. Elle n’avait pas vraiment quelque chose contre les gens, d’ailleurs, elle se battait au péril de sa vie pour les protéger, améliorer leurs conditions d’existence, fonder un système politique plus juste pour tous. Mais c’est pas pour autant qu’elle trouvait des sujets sur lesquels discuter, ou même qu’elle avait envie de leur parler. Après tout, ce n’était pas vraiment sa faute si elle n’avait rien à leur dire.

La section de Dublin, l’Irlande et ses potes lui manquaient terriblement. On riait, on chantait, on parlait politique et on dansait souvent. On écoutait Black 47, OOMPH !, Renaud, les Stones et Maxime le Forestier. Le vieil électrophone était tout le temps détraqué, chacun avait une langue différente pour l’insulter. Internet était le repère d’une porte ouverte vers les genres musicaux les plus variés. Lorsque Paddy et Lughnaid s’engueulait trop à propos de Kropotkine, on mettait du métal norvégien parce qu’il n’y avait que là-dessus qu’ils pouvaient être d’accord. Et puis si l’on s’était basé pour écrire nos tracs sur la ligne politique d’Aaron, on serait vraiment passé pour des cons. Entre Aliénor et Monika, le ton montait parfois, surtout sur les mysticismes. Quand c’était quelque part un peu trop l’embrouille, Oliver en guise d’arme ultime de réconciliation sortait son violon. Depuis qu’elle avait bu un peu trop de bière, le son de l’enceinte portable de Nolan ne pouvait plus se baisser. De toute façon, les voisins du dessous étaient bien sympathiques : quand il y avait trop de boucan, ils se plaignaient qu’aux flics. Sinon, lorsqu’ils menaçaient d‘enfoncer la porte, Lughnaid proposait toujours de les inviter. En général ils ne restaient pas trop. Discuter du marxisme dans le cyberpunk ou réciter des vers de Gaston Couté, curieusement, ça n’avait pas tellement l’air de les inspirer…  


A un moment, un type était venu avec des sachets de pilules de toutes les couleurs en s’approchant de trop près. Il avait fait une blague, qui avait amusé un groupe de fêtards en habits échancrés, mais la tigresse n’avait pas ri. « Range-moi ta camelote immédiatement. », avait -elle dit avec un regard et un ton qui ne laissait pas de place à la discussion. Le regard sombre, elle avait lancé une diatribe enflammée contre les stupéfiants produit dans l’esclavage et l’exploitations des populations de paysans défavorisés, qui abrutissait ceux qui tombaient dedans, les enchaînaient médicalement et économiquement, les trafics qui nourrissaient le grand banditisme et la grande bourgeoisie du crime en dirigeant les petits délinquants toujours plus vers les intérêts contre-révolutionnaires des grands patrons et des classes dominantes. « A la fin, pour tout le monde, c’est précarisant. » avait-elle conclut en regardant le dealer avec un ton de superbe politique qui aurait pu être impressionnant, mais qui était surtout vaguement terrifiant.

Elle l’avait regardé, il l’avait regardé, les autres l’avaient regardé. Personne n’avait rien dit et était parti. Aliénor avait s’était vaguement attendue qu’une personne quelque part, quelqu’un, lui réponde en lui parlant de l’influence des drogues récréatives dans les contre-cultures et le mouvement hippie, après tout on était aux Etats-Unis, ou du lumpenprolétariat et de son potentiel révolutionnaire, ou des politiques de répression de la drogue par les néo-conservateurs, ou même de la nécessité, ou pas, d’en vendre pour se faire de l’argent, ou de l’envie d’en prendre pour faire la fête. Elle aurait préféré à peu près n’importe quelle réponse plutôt que l’air ahuri qu’on lui servit. Aliénor soupira. La conclusion était universellement unanime : elle était un zéro social.

Elle s’éloigna vaguement dépitée, en se demandant avec dépit si elle devenait snob, si sa vision des choses était brouillée, biaisée par les teintures chatoyantes et crépusculaires les lunettes déformantes de la nostalgie, par le manque cruel de ses proches et de son pays ou si elle était tout simplement profondément déprimée. Sans doute pouvait-il s’agir des trois à la fois, à la vérité.  


Avec l’enthousiasme et la gaité qui semblaient perpétuellement la caractériser, Alexa, chatoyante dans sa tenue de soirée, vint l’aborder. Sa gentillesse, comme toujours, était touchante, d’autant que la jeune femme toujours au cœur par tant de lames blessées appréciais la délicate attention qu’elle savait derrière le simple salut cachée, mais Aliénor n’eut que le temps de bredouiller quelques vagues onomatopées de réponse que le flot joyeux de la soirée avait déjà embarqué vers d’autres rivages son amie anarchiste. Elle sourit, mine de rien, en la voyant s’éloigner vers la piste de danse et vers d’autres amis, d’un regard protecteur et pour elle réjouit.

De nouveau seule, la tigresse repéra une silhouette bien connue dans ses vêtements sombres et son air d’oisillon tombé du nid, visiblement fort occupée à s’alcooliser. Lentement, mais sans douceur, elle s’approcha, fluide et acérée comme un chat, ou plutôt l’ombre sombre d’une panthère.

« Hey.»

Un regard assassin à vous crucifier répondit à son apparition sans que l’irlandaise qui y était habituée ne s’en émeuve, mais de la part de la Guêpe pour laquelle elle avait de la sympathie finalement, c’était tout de même un brin vexant… Il lui fallut un instant pour comprendre que c’était la surprise et l’alcool renversé qui lui étaient anonymement reprochés. La crispation imperceptible de ses muscles se détendit en même temps que l’expression de la hackeuse changea. Avec un clin d’œil, elle empocha le document. Elle connaissait sa mission.  

Comme tout le monde avait des amis partout, sauf elle qui n’en avait aucun, la pirate informatique fut aussitôt accostée par une jeune femme aussi intrusive que collante. Se sentant de trop, la femme au masque de tigre s’éloigna et cherchant un coin à peu près paisible, s’adossa à un comptoir en examinant le plan laissé par Lisbeth. Comme un fauve trop longtemps anesthésié d’un sommeil pénible par l’ennui son cerveau se réveilla pour mordre à pleine dents ce nouveaux défis techniques.

Elle en était entre se demander où elle allait se fournir les composants les plus compliqués, repousser violemment les avances aléatoires d’un type éconduit par une autre plus belle et surtout complètement torché « J’ai l’air d’être l’armée du Salut ? Pour info, je déteste les ovaires et je ne couche avec personne ! » (*) et se demander pour la centième fois ce qu’elle foutait là plutôt que de retourner dans sa piaule mal chauffée avec la construction de la carte-mère, ses potes en visio, un bon café, et en fond du Brassens ou du Ferré, lorsqu’à côté d’elle, un jeunot qui avait à peine l’air d’avoir mué se fit arroser de bière par un barman visiblement pas très concerné.


Sa guitare pesait lourd sur son épaule et même elle semblait fortement désirer se barrer, et puis soudain, le jeune type en question lui parla. Son premier réflexe, immédiat, fut de se demander pourquoi il lui causait, celui-là. Quelque part dans sa tête, une voix qui ressemblait à s’y méprendre à celle de Nolan lui reprocha sarcastiquement d’être un ours. Elle sourit, elle était pire que ça : un ours polaire qui erre sur la banquise, ne supporte de rencontrer un autre être vivant qu’une fois tous les deux ou trois ans, et encore, et sinon le déchiquette et le dévore.

Comme le mioche, malgré les regards appuyés dont il dévorait Alexa avec la délicatesse et la subtilité d’un affamé regardant un jambon fumé sur l’étal d’un charcutier, semblait plutôt sympathique, elle fit l’effort de lui accorder un demi-sourire, de toute façon complètement masqué.  Comme ressortait dans son esprit le souvenir d’Alan, qui déjà en Irlande, lui répétait, moqueur, régulièrement : « Allez, Al, rien que pour le pari ! Essaye de parler à un humain sans l’effrayer ni le faire fuir en courant ! » - ce qui tentait peut-être à prouver que déjà en Irlande, dès que ce n’étaient plus des camarades ou amis proches, il y avait déjà quelques difficultés entre la jeune femme et une certaine notion de sociabilité - elle tenta d’amorcer une conversation.

« Et sinon, tu es quoi, toi ? »

C’était tout ce qu’elle avait trouvé. C’était nul. Désolée.

« Anar, coco, communiste libertaire, altermondialiste, pacifiste, écologiste, syndicaliste, marxiste… ? » avait-elle insisté devant son air totalement perdu et dépassé.

A voir le regard perplexe et perdu qui lui fut rétorqué, la militante compris qu’elle allait passer une longue, très longue soirée.

(*):

Une fine couche de transpiration couvre la peau d’Ashley.
La danse sans retenue à laquelle elle s’adonne depuis son arrivée ici est l’une des raisons, se laissant porter par les vibrations jaillissant des amplis quasi noyés. La qualité misérable compensée par le volume abusif, assez pour devoir crier, assez pour sentir ses os vibrer et se perdre dans la transe dansante d’une foule inconnue. L’autre raison cours dans ses veine, l’effet rapide d’une drogue synthétique, ses pupilles dilatées comme celle d’un chat joueur, des crispations incontrôlable serrant ses machoir alors qu’elle sent des étincelles danser sous sa peau. Des ondées de couleurs semblent vibrer au rythme des percussions, envahissant sa vision, une filtre arc en ciel pulsant sur la masse humaine, comme si des prismes tourbillonnaient devant ses yeux.
Un sourire extatique courbe ses lèvres.

Puis un ange entre dans son champ de vision.
Alexa traverse le film multicolore de son mode comme une lame de lumière dorée, son sourire presque aveuglant dans la pénombre, ses cheveux des fils d’or ondulant au rythme des basses. Leur pointe fushia semblent presque fusionner avec la matière liquide de son haut. Sans son expérience poussée avec des substances diverses et variées, Ash aurait peut être passé plusieurs secondes bouche bée devant cette apparition. Heureusement, une vie entière de débauche et d’adrénaline l’a entraînée et si ses yeux parcourent avec plaisir la silhouette - a ses yeux scintillante - de l'héroïne, elle parvient tout de même à les planter dans les siens. Se perd-elle, pour quelques battements de cœur, dans le tourbillon d’azur et de glace ? Sans doute, mais le temps est relatif et le sien l’est même un peu plus que les autres.
Le fait de se faire immédiatement entourer par des bras qu’elle sait doté d’une force surhumaine lui épargne sans doute d’avoir l’air d’un poisson sorti de l’eau. Cela lui aurait sans doute donné le temps de se composer totalement, si ce n’est que le contact de leur peau a immédiatement provoqué une série de micro explosions sensorielles traversant ses neurones. Le câlin est rendu, ses mains se serrant un instant sur la courbe musclée des épaules d’Alexa.
Il faut qu’elle fasse essayer ça à Iris !

“Hey B-girl ! J’avais dit que je viendrais !”

Se voyant observée, la Texane prend le temps d’offrir un petit tour pour la galerie, sa jupe tourbillonnant aux limites de l'indécence alors que le monde semble devenir une masse de couleur pendant un court instant.
Son corps continue de danser par lui-même, ses muscles répondant à la musique alors que ses neurones essaient de suivre les mots de la blonde. Mais elle aussi est blonde non ? Doit elle suivre ses propres mots ? Où vont-ils ? Comment les retrouver s'il se perdent ?!
Une paire de sourcils se froncent, une poigne mentale se referme sur le fil de ses pensées.
Elle, modèle ? Des images remontent de ses souvenirs, des flash, des sous vêtement, le sourire tendu de désir d’un ex et des yeux qui dévorent sa peau.

“Tu me retrouves à peine et tu me proposes déjà un boulot ?”

Oui, le sarcasme, voilà qui aide à se concentrer.
Elle danse les bras en l’air, jouant avec ses cheveux, deux croix de scotch vert rebondissant à chacun de ses mouvements, son corps ondule doucement, tournant lentement avec Alexa, suivant la marée chaotique de la masse humaine.

“On a réussi à s'en sortir, puis on s’est planqué le temps que ça retombe… Pas super fan des zone de guerre, heureuse que ce soit fini…”

Ses neurones s'allument un instant. Est ce qu’elle n’oublie pas quelque chose ?
Le sourire éclatant d’Alexa traverse son champ de vision. Bah, si c’était important elle s’en souviendrai non ?

“Et toi du coup ? Une boutique ? Tu veux ranger les gants et devenir vendeuse ?”





Ren se laisse glisser lentement le long du mur.
Un profond soupir de satisfaction échappe de sa mâchoire crispée. D’une langue pâteuse, elle lèche ses lèvres, envoyant une onde sensorielle qui balaie tout dans son cerveau pendant un instant. L’une de ses mains passe sur la peau rasée de son crâne, ses doigts laissant des lignes de frisson sur leur passage. Elle inspire, ne percevant plus la puanteur humaine d’il y a quelque minute, la drogue concentrant son cerveau sur la sensation de l’air qui entre et sort de son corps et des mouvements de sa cage thoracique. Combien de temps passe-t-elle ainsi, les yeux fermés, perdu dans les fonctions les plus basiques de son existence.
Elle a besoin de boire quelque chose.

De pas titubant, Ren se glisse en bordure de la foule, suivant l’un des murs vers le “bar” - si on peut appeler le tas de caisse derrière lequel se trouve la majorité des boissons présentes. Plus d’une fois le fil de ses pensées est emporté par la musique, une personne la regardant dans ses yeux ou même son admiration soudaine pour les mouvements de sa mains dans l’air et la traînée rouge sang qu’elle semble laissé dans l’air.
Après un voyage aussi interminable que celui d’Ulysse, mais plus cours d’un battement de cil, Renata referme enfin ses doigts sur l'aluminium d’une canette de soda, un sous marque avec plus de conservateur que de liquide et plus de sucre que tout le reste réuni. Voyant le lieu déjà occupé par une bande aussi hétéroclite, elle tourne les talons et s’enfonce de nouveau dans la foule, ses doigts ouvrant l’opercule par pur mémoire musculaire avant qu’elle ne le porte à sa bouche.
L’ambroisie pure coule dans sa gorge, la boisson des dieux passe la barrière veloutée de ses lèvres, un torrent de pur plaisir gazéifié noyant sa langue dans la saveur sirupeuse des exhausteurs de goût !
Un gémissement de plaisir pur lui échappe, heureusement inaudible dans la cacophonie ambiante.

Ren ouvre de nouveau les yeux, ses pupilles dilatées se perdant avec mépris sur ses confrères humains, ces imbéciles qui ne comprennent pas la valeur de l’ordre, du pouvoir absolu et inéluctable, des mondes de flamme et de tyrannie, surplombé d’un ciel rougeoyant, dirigés d’une poigne d’acier par le visage même de la dominat…
Des cheveux platine, un visage étrangement familier. Le fil de ses pensées s’arrête alors que Renata fait face à l'hallucination. Comment peut-elle en être certaine ? Et bien déjà, la prise de drogue a une légère tendance à provoquer ce genre de choses, et ce n’est pas comme si la personne avait pu se dédoubler après tout !
D’un ton absolument calme elle aborde le fruit de son imagination, ses sourcil légèrement froncé au-dessus de ses pupilles ultra dilatées, cherchant simplement à mettre au courant son interlocutrice imaginaire.

“Hey… tu ne peux pas être là, tu es déjà au bar.”

Sonelli avait toujours du mal à affronter la lourdeur des journées pesantes lorsque l’arome parfumé du café d’Italie lui promettait mieux que la tristesse et la mélancholie. Les mouettes avaient une voix criarde de chat. Les premiers rayons de la lumière du jour oblique teintaient l’étendue d’eau d’une lumière sabayon sans force ni vocation. La houle immobile qui frappait les coques de bateau le faisait sentir étranger. Hors du monde. Vain face à l’immensité. Chaque nouvel indice n’était qu’une nouvelle gommette rouge sur une carte et le rythme lancinant de la vie portuaire ne lui apprenaient rien. Il ne savait que l’ébauche de ce qu’il cherchait. Un trafic de gamin. Ils cherchaient partout sans piste. Ne trouvaient rien. Un chien qui court en rond à la poursuite de sa queue. Inutile. Superflu. Vain. Le bruit des vagues ne lui apportait aucun réconfort.

Il était de méchante humeur lorsqu’il arriva au commissariat. Devoir jouer des coudes entre les officiers pour attraper sa part du mauvais café avait exacerbé son agacement. Comble de malheur Calabron fut la première personne de la journée avec lequel il du discuter. Sonelli n’avait été enthousiaste à converser ce collègue qui le détestait. Ce qu’il lui rendait bien. Il pensait même qu’il aurait préféré une semaine entière de paperasse aux côtés de l’inspecteur Harggis. Ce qui est long. Il y avait pourtant des cas où le détective refusait de se taire.

Lorsqu’il avait entendu au détour d’un couloir le vieil officier user de menace et d’intimidation envers le jeune bleu qui n’avait pas encore ses galons cela lui avait déplu. Lorsqu’il avait entendu l’ordre l’envoyant s’infiltrer dans une fête anarchiste, c’est-à-dire au casse-pipe il avait grogné. Le mobile de Calabron était idiot ce qui n’aurait laissé personne surpris. Difficile de déterminer si c’était volontaire tant l’inspecteur trouvait que son collègue était habile à brouiller l’espace entre crétinisme complet et authentique méchanceté.

En écoutant Sonelli avait senti son esprit rebelle se réveiller. Il savait ce que cette attitude de vieux dom Quichotte avait de vain et de suranné mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Il n’aimait ni brutes ni les crapules quelque en soit l’habit. Il ne tolérait pas que les gros écrasent les petits. Une forme d’idéalisme qu’il savait dépassé à l’heure où le supermarché avait remplacé les valeurs et luttes. A tout prendre il préférait son attachement peut-être sentimentaliste à ce que les autres considéraient comme une camelote périmée à ceux qui détournaient le regard ou profitaient avec cynisme. Les amis de son père auraient dit qu’il pensait comme un curé ou comme un communiste mais Elmo voulait surtout se mettre en règle avec sa conscience et une certaine idée de justice. Et faire un peu de mieux autour de lui quand c’était possible.

Lorsqu’il avait annoncé l’accompagner pour les besoins de sa propre enquête, Calabron lui avait adressé un œil torve. Incapable de détecter le mensonge, trop convaincu que telle engeance était responsable de tous les maux.  L’intervention contrariait son projet mais il ne pouvait pas s’opposer de front à la décision de Sonelli. Blocage psychologie de la part d’un homme obsédé par les hiérarchies et la discipline. Une monomanie. Il avait dû se contenter de pur esprit de médisance. Dommage pour lui.

- Te voilà donc obligé de fouiller dans les affaires de ta famille ?

Discret sur ses origines, toujours. Cela ne les regardait pas. En prenant l’uniforme il avait voulu faire réagir son vieux père. Pas pour autant lui causer des ennuis. Discret sur la politique, assez. Ce n’était pas l’endroit. Plusieurs collègues avaient des opinions très précise très affirmées jusqu’à se présenter à la mairie. Pourquoi pas. Ce n’était pas son cas. Mais Calabron était une fouine. Bête et obstiné, il avait l’obsession de ranger les gens dans des cases et ne supportait pas que le caractère du vieux policier soit condamné à toujours y échapper. Il n’aurait jamais entendu qu’en matière de famille politique, Elmo était orphelin. Indéfectible fidèle, seulement à ses idées. Il ne prit même pas la peine de répéter pour la millième fois qu’il n’était pas encarté. Nulle part. Jamais.

- A la différence de la tienne qui ne s’est jamais pressée pour mener au grand jour des enquêtes internes.  Rétorqua-t-il satisfait de son insolence.

L’inspecteur Sonelli n’appréciait guère que l’on qualifie les policiers de fascistes. Pas corporatiste pour une obole. Juste l’impression que par réverbération l’insulte lui était à lui aussi renvoyée. Il avait vu Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçons, les longues tirades ridicules du chef de la Questure et le jeu d’acteur si particulier de Gian Maria Volonté. La réaction du vieux communiste lorsque son fils avait franchi en uniforme bleu le seuil de la maison. Maintenant Javert l’infâme, le chien fils de louve, c’était lui. Javert l’infâme peut-être. Le commissaire Sportif non. Il était beaucoup de choses. Il ne savait pas toujours ce qu’il était. Flic peut-être, fasciste non. Calabron y ressemblait. Pas lui. Il n’était pas un fasciste. Jamais.



La nuit était quoique chargée de nuage d’une douceur inattendue pour la saison. La jeune recrue s’appelait Fabian Janvalez et était né sur la côte Ouest. Son père venait de l’autre côté de la frontière du sud. Il se demandait si Calabron lui en voulait personnellement, Sonelli ne se posait pas la question.  L’air de ne pas en mener bien large il avait sacrifié un T-Shirt pour y peindre un grand A rouge à la désapprobation légère de l’inspecteur qui considérait que la meilleure couverture était la discrétion.

Le détective tendit un exemplaire de la Cronaca Sovversiva à Janvalez. "L’un des quotidiens anarchistes les plus réputés des Etats-Unis. Petit tirage, à moitié écrit en italien, mais immense influence parmi les militants de la gauche extra-parlementaire. Centré jusqu’au titre sur la notion de subversion, c’est un journal anarchiste." expliqua-t-il à la jeune recrue, étonnée comme un enfant.

- Et sinon, vous êtes quoi, vous ? Communiste, anarchiste, écologiste ?

Il avait posé la question dans une touche de courage et de provocation. Le détective sourit. Ainsi débarrassé de sa déférence hiérarchique il lui paraissait à présent plus insolent. Donc plus sympathique. Il éluda cependant la question.

- Si quelqu’un t’aborde sur des questions politiques sort le journal prend un article en anglais et demande lui ce qu’il en pense. Si après sa tirade il te retourne la question, dis-lui que son point de vue était intéressant. S’il a une rancœur politique contre le journal ou le propos de l’article et te demandes pourquoi tu y attaches de la valeur au point de l’amener, répliques que plus que l’idée tu admires la plume révolutionnaire. Cela devrait suffire à te tirer sans encombre de la soirée. En général fais toi discret et ne te fais pas remarquer. Tu es là pour confirmer à Calabron que tu n’as pas vu de manière flagrante de tueur de jeunes femmes en liberté. Lui confirmer le tapage nocturne, l’usage de stupéfiants, éventuellement une bagarre si tu en vois. Pas pour te mettre en danger. Pas non plus pour identifier qui est là, qui est ami avec qui et qui pense quoi. Si Calabron a envie de se prendre pour l’OVRA, ce sera sans moi.

La soirée ne continuait tranquillement pas de problème, pas de mouvement de foule tout ne se passait pas dans le calme, mais d’une ambiance folle, mais qui ne créait pas de plus grand problème que des gens qui buvait ou faisait trop de bruit. Alexa toute contente de revoir Ashley, elle danse avec elle.


Pas actuellement, je n’ai plus ma boutique.


Alexa dansait en souriant à Ashley, mais la belle blonde ultra sexy était aussi complètement défoncée et cela ne plaisait pas à Alexa qui elle à part peut-être un joint elle ne se droguait pas. Sans être antidrogue plus que ça, elle continue de parler avec la camionneuse.


Je veux faire les deux, la journée, j’ai ma boutique de vêtement sur mesure, la nuit, je deviens BomberGirl. J’ai commencé comme ça, mais cet enfoiré de Cobblepot, l’ancien maire à brûler ma boutique, parce que j’aime bien les ambiances anarchiques.


De la façon dont elle le dit, elle ne sait pas si elle doit rire ou pleurer, mais ce n’était pas le moment d’avoir des mauvaises pensées. Surtout que des anarchistes arrivent et demandent à Alexa de leur présenter son amie, ils sont autant défoncés qu’Ashley et ils commencent à danser avec les deux filles. Ils proposent des pilules aux deux filles, mais Alexa décline l’offre. Son verre était vide et dit rapidement à Ashley.


Je vais me reprendre un verre au bar. Tu viens ?


Alexa marche en direction du bar, le sol était déjà collant, à cause, de l’alcool renversé sur le sol. Elle voit un peu plus loin Aliénor avec son masque de Tigre et plusieurs autres filles qui était au bar, mais surtout le dernier qu’elle voit est Paul et elle lui sourit directement. Elle accélère le pas dans leur direction, avant d’arriver à quelques mètres d’eux.


Il manquait plus que toi.


Sauf qu’Alexa ne saute pas ne lui saute pas dessus comme elle avait l’habitude de le faire habituellement, elle reste assez sobre et vient juste le prendre dans ses bras.


Je me demandais quand tu allais arriver.


Elle regarde son téléphone pour voir l’heure ou si elle avait loupé un appel de Paul, après elle regarde Aliénor et sourit à la guerrière anarchiste, elle était restée assez sobre avec Paul pour ne pas faire de la peine à son amie qui venait d’arriver à Gotham et qui devait clairement se sentir un peu seule. Elle regarde après Paul et lui sourit et tourne la tête en direction de l’anarchiste cachée derrière son masque.


Vous avez fait connaissance ? Paul, je te présente Tigre, ma meilleure partenaire, une grande guerrière anarchistes, sans elle, je serais peut-être plus là...


La présentation pouvait donner l’impression qu’elle en faisait trop, mais Alexa était sincère et cela le voyait et surtout, elle espère qu’elle allait créer un peu de contact entre Paul et Aliénor.


Faut la remercier…


Alexa sourit à Paul, elle savait aussi qu’elle voulait faire passer une bonne soirée à Paul, soirée qu’elle n’aurait pas pu vivre si Tigre n’avait pas été là pour la sortir de cette mésaventure. Elle regarde les personnes autour d’elle en attendant où cela allait la mener.

Lisbeth commençait à perdre ses repères, le temps déjà, elle ne savait plus l'heure qu'il était depuis que son téléphone était tombé dans un verre de bière. La hackeuse avait voulu le récupérer alors qu'il était en train de tomber... Mais en plus de ne pas réussir, son mouvement vif de la main ne réussit qu'à faire tomber un autre verre et éclabousser la jeune femme qui était le propriétaire. Liz avait bien bafoué des excuses, mais le russe n'était pas comprit par tout le monde dans cette belle fête. Elle fut solidement escortée à la porte et priée de faire un tour aux toilettes avant de revenir s'amuser avec les autres. De quoi rendre la petite mutante plus triste qu'elle n'était déjà.

Elle grommela son mécontentant d'être éconduit de la sorte. Dans ce cas-là, précisément, personne ne vient en aide à celle qui ne marche plus droit et les amis se font rares. La Petite Souris décida qu'il était temps de visiter les chambres improvisées du troisième étage. Elle trouverait bien un lit pour dormir et un pot de fleurs pour vomir. Son esprit la laissait un peu tranquille, bercée qu'il était par les sons graves de la fête qui battait son plein deux étages plus bas. Son plan pour le supercalculateur n'était plus qu'un plan lointain et la clef de données une étape pas si importante que cela finalement.

Ella poussa une première porte, celle de la direction. Le bureau était prit comme baisodrome et la petite russe inclina la tête pour essayer de comprendre dans quelle position les gens avaient réussi à s'imbriquer. Elle se fit insulter à nouveau et claqua la porte, non sans les avoir insultées à son tour. Liz glissa sur le mur plus qu'elle ne marchait réellement et poussa la porte suivante. Un matelas était posé à même le sol et une personne ronflait déjà. La petite punk jeta dans un coin de la pièce ses rangers et s'allongea sur le matelas en poussant un peu son compagnon de beuverie. Elle pensa qu'elle n'avait pas été jusqu'aux slows. Elle s'endormit en pensant qu'elle aurait bien pris les jumelles, une dans chacun de ses bras, pour ce type de danse ou quelqu'un de gentil, comme la Tigresse.

« Pourquoi ça ne compterait pas ? » répondit-elle, très polie, après un temps de réflexion gênée qu’elle espéra imperceptible. « Travailleurs de tous les pays, unissez-vous, n’est-ce pas ? » ajouta-t-elle pour se donner une contenance ou comme une échappatoire.

Elle ne se serait certes pas, du moins elle l’espérait, montrée condescendante envers qui aurait admis manquer de culture de philosophie politique, elle voulait bien se garder de tout jugement concernant l’intérêt pour les questions de société, les débats d’idée et le combat contre les valeurs mortifères du capitalisme, qui semblait faire totalement défaut au jeune asiatique, mais restait selon elle tout de même une question à ce compte-là. Mais qu’est-ce qu’il fichait là ?

La question brûla ses lèvres perplexes, elle ne la formula pas. Elle ne tenait pas spécialement à passer pour gratuitement désagréable auprès d’un… ex-syndiqué ? ami d’ami ? presque camarade ? Un rapide regard circulaire vers la fête où chacun semblait follement s’amuser et c’est la véritable question qui se rappela à elle sans tarder. Mais qu’est-ce qu’elle fichait là ?

Le regard sous son masque perplexe, perdu, et sans doute visiblement désappointé, elle oscilla les yeux de chaque côté, cherchant un moyen pas trop abrupte et cavalier de s’échapper discrètement de ce bourbier. Après tout maintenant, elle avait la clé USB.

Son jugement n’était pas très juste, même de mauvaise foi, et dans le fond, elle l’aurait reconnu sans difficultés si elle avait voulu y penser. Le problème n’était pas vraiment la fête, certes peu son milieu naturel, au milieu de tant de gens, d’autant plus inconnus. Ce n’était même pas finalement le décalage entre ce qu’elle voyait et ce qu’elle aurait pu rêver ou attendre en matière de débats politiques et chants révolutionnaires, qui lui causait cette diffuse impression de malaise. Ses problèmes et sa santé mentale désolée l’occupaient bien trop pour qu’elle ait cœur à faire la fête, et surtout n’étaient pas là, ceux qu’elle aurait aimé à ses côtés si elle avait dû s’amuser.

L’arrivée d’Alexa mit fin du même coup à ses velléités de départ et à ses questionnements sur la présence du jeune chinois, ainsi qu’un peu à ceux sur les motivations qui pouvaient l’empêcher d’immédiatement s’en aller. Au moins si Alexa était contente qu’elle soit là, c’était déjà ça.

Frappée en même temps d’une pointe de fierté devant la manière par laquelle par Alexa elle était présentée et de perplexité devant la manière très formelle dont le compagnon de l’anarchiste accueilli cette affirmation, elle se contenta d’incliner la tête pour lui rendre son salut, de hausser légèrement les épaules en guise d’expression… d’elle ne savait pas trop de quoi, gêne, surprise, modestie… A défaut de savoir être plus clair, surtout quand un masque félin cachait l’intégralité des expressions faciales qu’elle aurait pu arborer, elle répondit :

« C’est tout naturel. C’est bien normal de s’entraider entre camarades ! » [/color]