I guess I should build some type of skin | Dick & Cassandra

Type de RP : normal
Date du RP : mars 2020
Participants: Cassandra Cain & Dick Grayson
Trigger warning: aucun
Résumé: Cass voulait voir le maître des lieux, mais celui-ci est absent. Elle tombe sur Nightwing à la place. (à suivre)

I guess I should build some type of skin FT. Dick Grayson Sur le pas de la porte, Cassandra observe le domaine se couvrir lentement d’un fin manteau blanc. Ses cheveux de jais sont également perlés de flocons qui indiquent qu’elle est là depuis un moment. Elle n’ose pas bouger. Elle est simplement une ombre de plus, qui observe et qui attend. Elle comptait enfin confronter le maître des lieux. Enfin, “confronter” est un bien grand mot. Plutôt se tenir derrière lui jusqu’à ce qu’il finisse par la remarquer. Ensuite, elle aurait froncé les sourcils et aurait posé une question et une seule. Pourquoi ? Sans élaborer davantage, pas besoin, pas envie. C’était peut-être naïf de sa part d’attendre des explications de la part de son père adoptif. Ce n’est pas ainsi que leur famille fonctionne.

Elle reste ainsi perdue dans ses pensées pendant un long moment, assez pour que sa silhouette se peigne de blanc et que l’humidité transperce ses vêtements peu adaptés à la saison. Heureusement qu’une écharpe noire garde le bas de son visage à l’abri des rafales de vent. Enfin, Cassandra inspire et s’introduit à l’intérieur. Elle est d’une extrême discrétion bien qu’elle ne cherche pas tout à fait à cacher sa présence. Après tout, elle est là pour voir Bruce.

Ses pas la mènent instinctivement à la cuisine. Des Tupperwares s’entassent dans le lave-vaisselle ainsi que dans l’évier, la majorité encore rempli de nourriture. Du gâchis alors que quelqu’un se démène activement et continue d’en apporter malgré tout. Cassandra se rend ensuite à son ancienne chambre. L’intérieur est couvert d’un épais manteau de poussières. Personne n’est entré ici depuis bien longtemps. Tout est resté à sa place. Elle n’a laissé que très peu d’affaires derrière elle quand elle est partie pour Hong Kong. Après tout, Cass n’a jamais été quelqu’un de très matériel et quand on a vécu des années à la rue, on se contente de peu. Sa vie se résume à son activité de justicière et c’est tout. Toutefois, c’est avec un peu de mélancolie que son regard se porte sur sa tenue de ballerine et ses chaussons de danse. Bruce avait insisté pour lui acheter une paire en vue de son premier gala. Aujourd’hui, il lui était difficile d’imaginer qu’elle ait pu partir sans. Elle se souvient qu’à l’époque, elle était partie sans se retourner, submergée par le chagrin d’avoir perdu une nouvelle figure paternelle. Avec Alfred qui n’est plus là, c’est un autre modèle parental qui s’éteint.

Cassandra préfère reprendre ses recherches. Elle n’est pas à l’aise quand il s’agit d’affronter ses émotions. C’est bien quelque chose que tous les Wayne ont un commun, certains diraient même que c’est de famille. Elle arrive finalement à la Batcave, là où elle espère enfin pouvoir parler avec Bruce. Elle ne sait pas encore ce qu’elle va dire, mais il y aura sûrement beaucoup de mines renfrognées et de regards réprobateurs. C’est le silence qui l’accueille, perturbé uniquement par les ronronnements du Bat-ordinateur laissé en veille. Finalement, pas l’ombre du maître des lieux à l’horizon. Pour être honnête, elle s’attendait à une déception. Leur père a toujours été un homme occupé. Pourquoi se rendrait-il disponible quand elle a besoin de parler ? C’est peut-être pour cela qu’il ne lui a jamais dit que sa mort était une mise en scène. Il avait probablement des choses plus importantes à faire.

Tandis qu’elle fait demi-tour, des bruits de pas lui parviennent. Cassandra les reconnaît immédiatement comme étant ceux de Nightwing. Il a cette démarche assurée et enjouée. C’est quelqu’un de tellement rayonnant, la justicière se demande souvent comment il fait pour être si positif. Elle l’admire en quelque sorte. Elle aimerait pétiller comme lui, un jour. Quand il entre dans son champ de vision, Cass lui fait un signe de la main. Elle porte toujours son écharpe, mais lui sourit malgré tout, par habitude. Elle remarque un sac rempli de Tupperwares et ça lui tombe dessus comme une évidence. Évidemment que Dick est la personne qui prend soin de Bruce. Qui d’autre ? Elle aimerait lui dire qu’elle est contente de le voir, que dans cette maison remplie de souvenirs et de fantômes, sa présence est rassurante. Elle voudrait aussi lui annoncer que leur hôte ne se montrera pas aujourd’hui. Tant de choses à dire.

Tout ça, elle peut essayer de le résumer : « Bruce ? Absent. »

I guess I should build some type of skinFT. Cassandra Cain-Wayne C’est devenu une habitude qui est rentré dans sa routine. Trois mois maintenant qu’il amène chaque semaine une série de repas préparés à son père. S’il y a bien une chose en laquelle Dick excelle, c’est de se couper en quatre pour sa famille. Et si lui et Bruce étaient en froids lors de… l’accident de Jason, aujourd’hui il est adulte et il compte bien faire son possible pour aider son père… même si cela signifie s’oublier lui-même en route.

Combien de mois depuis le décès d’Alfred ? Les jours se succèdent, s’avalent les uns après les autres. Il y a tant à faire, tant à penser, tant à protéger. Un jour, peut-être, le poids du deuil lui retombera dessus tel une chape de plomb l’écrasant, l’étouffant. Pour l’heure, il ne s’est pas réellement donné le temps d’y penser.

Le départ du majordome a laissé un vide qui ne pourra jamais être remplit au sein de la famille Wayne. Un vide que Dick s’efforce d’essayer de combler, quitte à s’y épuiser. Il a fait de sérieux progrès avec Jason et sa relation avec Tim est en bonne voie pour se reconstruire correctement. Bruce… ça n’a jamais été simple avec lui. L’homme a toujours été plus ou moins émotionnellement absent, distant, perdu dans ses propres troubles.

Et même si Dick se retrouve plus souvent que jamais à devoir jeter le contenu des repas qu’il lui prépare toutes les semaines, il ne peut contenir le léger soulagement qui détend les muscles de sa mâchoire quand certaines semaines il trouve plus de tupperware vide que d’habitude. C’est bon signe. L’ainé de la famille avait eu peur de voir leur père simplement oublier de s’alimenter maintenant qu’Alfred n’est plus là pour jouer les garde-fou, pour lui rappeler de prendre un minimum soin de lui.

Et c’est pour ces quelques semaines où il se retrouve face à cette majorité de récipients vidés de toute nourriture que Dick s’acharne. Il n’a pas vraiment de problème pécuniaire, il peut se permettre l’achat de tous ces aliments. Le temps que cela lui prend de cuisiner, par contre, c’est une autre histoire. Souvent, il profite d’un jour de repos pour passer sa journée dans sa cuisine. Quand elle est disponible, Barbara l’aide à la préparation.

Leur couple connait quelques tensions par rapport à certains événements passés mais, globalement, ils forment une excellente équipe. Et cette charge mentale que Dick a décidé de prendre pour aider son père, Barbara a accepté de l’aider à la porter. Ainsi ils se débrouillent au quotidien pour que le frigo de Bruce soit toujours rempli de repas prêt à être réchauffés.

Généralement, ils les amènent au Manoir le vendredi, quand ils viennent au repas de famille que Dick a plus ou moins forcé à toute la famille. Encore une tentative de sa part de rendre moins sombre et sinistre les murs de la vieille bâtisse. A une époque, les différents enfants de Bruce avaient réussi à rendre l’imposant bâtiment un peu moins obscurs. Dick ne se souvient que trop bien d’à quel point les hauts murs du manoir l’avaient oppressé quand il a pénétré la bâtisse pour la première fois, ses maigres bagages portés par Alfred.

Sauf que cette semaine, le repas de famille avait été annulé dut à des prérogatives de type cape et masque. C’est donc en sortant du travail que Dick avait pris sa moto, un sac à dos isotherme sur le dos remplis de différents petits repas. Direction le manoir.

Quand il arrive sur place, il ne perd pas de temps pour rentrer par la porte d’entrée. Contrairement à son costume de justicier, sa veste n’est pas auto-chauffante et il n’a rien contre l’idée de se mettre un peu à l’abris de la neige et du froid qui semble avoir enlacé Gotham aujourd’hui.

Dick se rend directement à la cuisine où il commence son petit rituel. Il retire du frigo ce qui est devenu impropre à la consommation, vide ce qui doit l’être, fait une vaisselle rapide et récupère les récipients vides et propres qu’il entasse dans son sac à dos. Les repas neufs viennent ensuite remplacer les autres dans le frigo.

D’habitude, Dick se contenterait de ça avant de repartir vivre sa vie bien remplie. Mais il a besoin de récupérer quelques wingdings dans la bat-cave. Il avait demandé à Lucius de trouver une solution pour que le précieux matériel arrive directement chez lui mais dans l’attente d’un procédé discret pour ce faire, il doit toujours venir les chercher dans la cave quand ses stocks commencent à se faire maigre. Il compte bien en profiter aussi pour reprendre quelques bombes fumigènes.

C’est donc le pas léger qu’il passe l’horloge pour descendre dans la cave, son sac à dos sur le dos, son casque de moto abandonné sur le comptoir de la cuisine. Quand il arrive en bas, c’est pour constater que les lumières du repère des chauve-souris de Gotham sont allumées. Mmh. Bruce n’était pas censé être là, pas à cette heure-ci. Il le sait parce qu’il avait compté sur le fait d’échanger un peu avec lui dans l’optique de tenter de lui remonter un peu le moral. Mais comme c’était plus ou moins le seul créneau horaire pour lui amener ses repas, il avait dû faire une croix sur cette petite conversation père-fils qu’il avait eu envie d’avoir.

Mais à la place de la silhouette sombre du Batman, c’est Cassandra qu’il trouve en bas. Son sourire s’élargit. Il est tellement content de la revoir à Gotham. C’est confortable de pouvoir compter sur sa présence. Et il mentirait s’il dirait qu’elle ne lui avait pas cruellement manqué pendant son passage à Hong Kong.

« Bruce ? Absent.
- Je sais, Cass. Je passais juste récupérer un peu de matériel. Ça fait plaisir de te voir. Tu étais venu pour lui parler ? Je ne pense pas qu’il sera au Manoir avant plusieurs heures au moins. »

Il s’approche de sa sœur et la tire à lui, la serrant dans ses bras peut-être un peu plus fort qu’il ne le devrait. Mais, tout aussi têtu soit-il, il sait bien qu’il est pratiquement impossible de cacher quoi que ce soit à sa sœur. Cela ne l’empêche pas d’essayer. Il faut dire que les habitudes ont la vie dure et Dick est bien trop habitué à ravaler ses problèmes pour faire passer les autres avant lui.

Il ébouriffe les cheveux de sa sœur avant de la relâcher, s’éloignant d’un pas léger vers la partie de la cave qui contient l’armement. Son sac à dos est chassé de ses épaules et posé sur une table alors qu’il entreprend de le remplir de matériel encore précieusement emballé.

« Je ne m’attendais pas à te croiser au Manoir. Je pensais que tu évitais l’endroit ? » ça ne ferait qu’une Wayne en plus qui s’efforce de rester le plus loin possible, après tout. « Tu retrouves tes marques en ville ? Si tu as besoin d’aide pour te trouver un appartement, tu sais bien que tu peux me demander n’importe quand, n’est-ce pas ? »

Le sac est refermé, son précieux matériel maintenant chargé. Il reporte son attention sur sa petite sœur. Il n’avait pas été étonné quand elle ne s’était pas éternisé chez lui. Peut-être même que cela avait été une sorte de soulagement. Elle doit être la personne la plus au courant des tensions que Barbara et lui s’efforcent de cacher à tout le monde. Il y a des choses qui doivent rester au sein d’un couple, après tout.

Alors qu’il va pour rejoindre Cassandra, son regard s’attarde sur l’un des plateaux qu’Alfred utilisait tous les jours. Bruce a sans doute dû l’utiliser pour descendre un plateau repas pour manger directement devant le bat-computer. Le cœur de Dick se serre alors qu’il détaille l’objet pendant quelques secondes. Alfred était comme un grand-père pour lui. Un être qu’il a trop longtemps imaginé immortel. Le majordome a si longtemps été ce qui a empêché cette famille de s’effondrer sur elle-même ou de s’abandonner à ses tendances autodestructrices.

Son absence est un silence douloureux qui donne envie à Dick de crier et de s’arracher les cheveux. Une absence étouffante qui aurait pu l’amener à s’effondrer si seulement il ne devait pas rester debout pour supporter le reste de sa famille. Sans doute est-ce pour cela qu’il va si souvent sur la tombe d’Alfred avec un thermos de thé, qu’il passe des heures à parler à la dalle de marbre, comme s’il pouvait encore l’entendre, lui répondre, le guider. Un lourd soupire lui échappe alors qu’il détache ses yeux du plateau d’argent pour les reporter sur Cassandra. Un sourire penaud étire ses lèvres alors qu’il sait que sa sœur n’a rien raté des émotions qui l’ont frappé à la vue d’un simple objet. Méticuleusement, il change immédiatement de sujet.

« Si c’est plus confortable pour toi, on peut parler en ASL. » signe-t-il de ses mains, sachant que Cassandra est bien plus à l’aise dans la lecture du corps que dans les échanges vocaux. « J’imagine que tu es venue chercher des réponses auprès de B ? »

Après tout, le départ de Cassandra pour Hong Kong avait choqué toute la famille… encore plus quand ils ont appris que cela s’est fait sur un ordre de leur défunt père.

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