- Type de RP : Solo, Fashback.
- Date du RP : 10/09/2012
- Participants: Ashley
- Trigger warning: Insultes, pensée suicidaires, policiers se comportant comme des êtres humains.
- Résumé: Ashley, il y a quelque année, envoie sa voiture dans le décors d'une route déserte, avec assez d'alcool dans les veines pour espérer ne s'en sortir.
Ma tête fait un bruit sourd lorsque je la frappe contre la portière.
La pluie est étrangement rafraîchissante.
Un soupir échappe à mes lèvres, les gouttes dessinent des lignes dans mon maquillage ruiné, aplatissant le chaos de mes cheveux et imbibent lentement mes vêtements, mais ne suffisent pas à calmer le feu qui me brûle de l'intérieur. Derrière moi elles siffle en tombant sur le moteur complètement détruit d’une voiture que je pensais être toute ma putain de vie. Quelle foutue rigolade.
Ma salive est aussi facile à avaler qu’une poignée de gravier à travers le nœud que tu as laissé dans ma gorge. J’essaie vainement de ne pas pleurer, de garder la faiblesse à l'intérieur, avec ma rage et mon alcool, mais l’averse cache les larmes qui se perdent dans les restes dégoulinant de mon mascara. Waterproof mon cul, je peux apercevoir ma gueule dans le rétro arraché, qui me regarde, posé sur le bitume avec tout le reproche d’un miroir brisé. Nous voilà deux, posés sur la 190, à nous faire tremper par une pluie d’été qui fait sans doute sauter de joie tous les agriculteurs à l’Est d’Eldorado. La cité d’or pourrait bien brûler ce soir pour ce que j’en ai à foutre.
Je frappe l’arrière de ma tête contre la portière déformé, encore plus fort.
Un sanglot s’arrache de ma gorge, la douleur n’arrive plus à me centrer.
Je noie mon envie de hurler dans une autre gorgée du whisky le plus dégueulasse que j’ai pu trouver. Mais l'alcool n’a pas plus d'emprise que la force contondante et je sens ton foutu prénom écorcher mes cordes vocales alors que je le crache vers le ciel qui me pisse à la gueule ! Chaque syllabe comme une lame de rasoir le long de ma langue, un écho de plaisir que j’avais à le murmurer et le poison qui infiltre chacun de ses souvenir pour en faire une trahison, un regret, une envie de tout changer.
Pourquoi je vois ta tête lorsque je ferme les yeux ?! Pourquoi est ce que l’idée de ton sourire m’arrache le cœur du torse mais que je n’arrive même pas a me foutre en l’air sur un bord de route comme une meuf normale ?
Pourquoi tu ne peux pas répondre à l’un de mes cent putain d’appel ?!
Des lumières.
Bleu et rouge, palpitante comme mon pouce derrière ma tempe. C’est vraiment ma soirée… un connard de passant à dû les appeler. J'apprécie instinctivement l’absence de sirène et, alors qu’une silhouette s’extrait prudemment de l’une des deux bagnole, je m'empresse de finir la bouteille. Le courage liquide risque d’être indispensable. La saveur n’est pas sans rappeler celle de l’essence, c’est plutôt thématique, mais je ne sais pas si je vais réussir à redémarrer le moteur. Quelle quantité faut-il ingérer pour oublier deux ans de relation ? Pour se réveiller sans l'écho de tes lèvres sur ma peau ? Pour vomir tout l’amour qui me consume de l’interieur comme un putain d’acide ?!
“
Mademoiselles ?”
La lumière aveuglante d’une lampe torche. Je plisse les yeux.
Je dois être magnifique, trempé jusqu'au, le visage un tableau impressionniste de mascara et de tristesse, mes lèvres éclatées par le choc. Je lève une main pour me protéger, révélant ma paume ensanglantée. Merde. Le verre par terre, je n’ai pas fait gaffe… je n’ai même pas mal.
“
... vous m’entendez ?”
Je lève de nouveau les yeux.
Grand, il a au moins l'âge de mon père, une barbe qui irait mieux à un bûcheron canadien, et une étincelle d’inquiétude qui semble un peu trop sincère pour quelqu’un qui porte un badge. Avec la gorge comme le nœud gordien, je me contente de hocher la tête, reposant la bouteille vide à côté de moi. Le flic pousse un soupir résigné.
“
Vous êtes capable de vous relever ?”
J’inspire.
L’odeur de l’huile de moteur, sans doute en train de couler de la carcasse de mon bébé, le fumet du whisky, du sang et l’odeur profonde de la pluie qui tombe sur le désert. J’aurai dû retirer mes airbags. Avec un grognement je commence à me relever, une lance de douleur remontant le long de mon bras lorsque j’appuis ma mains déjà écorchée sur le sol couvert d'éclats de verre. Le flic fait mine de s'avancer mais il continue d’observer avec méfiance la bouteille vide que je tiens fermement.
A ma surprise - et celle de l’officier - j’arrive a me remettre sur mes deux jambes, chancelante, probablement pas capable de faire plus de deux pas sans mettre un coup de boule au bitume, mais debout, une empreinte sanglante sur mon jean et une douleur lancinante dans tout le corps.
Je n’ai même pas fait un putain de tonneau bordel.
“
Okay… je pense que vous pouvez lâcher ça ?”
Ses yeux sont toujours sur la bouteille.
Une partie de moi se demande à quelle point je dois me montrer agressive pour qu’il sorte son flingue et m’abatte comme une chienne enragée. Meh, je suis un peu trop pâle pour ça, tout ce que je gagnerais pour ma peine c’est un coup de taser et des menottes plus serrées que nécessaires.
L’une de ses mains glisse toute même vers sa hanche lorsque je balance le récipient dans le désert, ce dernier n’ayant même pas la décence de s'éclater sur le sol. N’importe quelle autre jour, j'aurais sans doute réussi à sourire devant l’expression frustrée du poulet, mais j’ai du mal a faire terre la partie de moi qui veux lui piquer son flingue pour aller faire un petit tour dans un enfer un peu moins douloureux.
“
Bien. Bon, miss, vous êtes clairement sous l’influence de l’alcool. Selon la loi du Texas, l’état d'ébriété en public et au volant est illégal. Vous êtes en état d’arrestation…”
Les droit miranda glissent sur mon cerveau comme la pluie le long de mes mèches. Je ne dirais pas que je les connais par cœur, mais je pourrais sans doute les réciter dans les grandes lignes et pour être honnête, quitte à vomir quelque part, autant que ce soit dans une voiture de flic… vu que ta gueule n’est pas disponible là tout de suite.
Un éclair de rage me traverse lorsque je me rends compte que je ne l'aurais pas fait, mon envie de t’embrasser encore trop forte pour vouloir de la bile sur tes lèvres.
Une paire de mains attrape mes poignets et je reconnais la sensation d'une paire de bracelets officiels qui se referme, presque délicatement, avec un clic sonore. C’est la première fois qu’on ne les serre pas jusqu’à couper la circulation et une partie de moi en est profondément frustrée.
Pourquoi j’aurai le droit de garder mes mains si je n’ai plus le droit de caresser tes cheveux ?!
Le barbu et son collègue me traîne à moitié jusqu’à la voiture de patrouille. Un 4x4 massif fait pour traverser le paysage texan sans se soucier du sable. Un main ganté pousse gentiment ma tête pour ne pas que je m’éclate le front en entrant dedans.
“
Vous êtes dans un sale état, miss. Est ce que vous avez un numéro de secours ? Un parent ?”
Un ricanement rauque échappe de ma poitrine encore broyé par l'étau de ton absence, du mépris que j’ai lu dans ton regard, de la gentillesse répugnante de tes mots et de la lumière qui tombait parfaitement sur les boucles défaites de ta chevelure matinale.
Je leur donne ton numéro de ma voix croissante, le seul que je connais par cœur, gravé dans mon âme comme ton nom a été tatoué dans la peau de ma cuisse droite.
Qui va garder le chat ?
Ils doivent t’appeler cinq fois avant que tu répondes.
J’observe le paysage qui défile, la joue collée sur la vitre froide alors qu’on se rapproche doucement de la ville, mes vêtement dégoulinant sur la banquette arrière usée alors que les deux hommes me lancent des regard inquiet à travers le retroviseurs, sans doute trop conscient de la quantité de whisky dans mon sang et la haute probabilité que je re-décors leur caisse du contenue de mon estomac. Ou bien il se demande pourquoi une jeune femme se retrouve seule au bord d’une route déserte a trois heures du matin avec une bouteilel de whisky vide et un telephone explosé ?
“
Désolé de vous déranger à cette heure de la nuit. Agent Hudson du comté d’Ozona, on vient de récupérer miss Thompson au bord d… ha… très bien. Vous êtes sur que… ?”
Je vois le visage confus du policier lorsque tu raccroches.
J'essaye vraiment de ne pas chialer, pas comme ça, pas devant deux connard en bleu, pas pour toi, pas pour une putain d’histoire d’amour qui se termine. Je serre les dents sur la ceinture de sécurité mais je n’arrive pas à retenir les sanglots qui se secouent comme une feuille dans une tornade.
Tu ne peux même pas venir me sortir de cellule ?
Tu sais que j’ai personne d’autre.
Pourquoi je t’aime ?!