Strange fear in the sewers (avec Jonathan Crane/Scarecrow)

Strange fear in the sewers (Ft. Scarecrow)

La dernière fois que Hugo Strange et Jonathan Crane s’étaient vus, la rencontre avait été très brève : c’était à l’asile d’Arkham, il y a quelques années. Crane était interné et ils avaient discuté un peu. Strange avait manifesté son intérêt pour les travaux de l’Épouvantail sans aller plus loin. Celui-ci lui avait confié que Ace Chemicals était son endroit préféré où se fournir. Vu qu’il était recherché, il ne pouvait pas se trouver en plein air, donc il allait dans le réseau d’égout en direction de l’usine. L’Épouvantail était intelligent, il possédait plusieurs planques dans Gotham. Et cet endroit en faisait forcément partie. Et là, bingo.
Les chaussures souillées d’eau putride, une lampe torche à la main, il aperçut une porte dissimulé en revenant sur ses pas. Derrière ces portes, des caissons de produits inconnus, des ustensiles de chimie et des vivres. Un sourire illumina le visage d’Hugo. Il était aussi content d’avoir trouvé Crane que de ne plus devoir arpenter les couloirs nauséabonds et moisis des égouts. À l’affût du moindre mouvement, il avançait prudemment, sans rien déplacer. Il connaissait les tendances perfectionnistes borderline de son compère.

"M’entendez vous Jonathan ? Je suis Hugo Strange, nous nous sommes déjà rencontrés. Je suis venu vous faire une proposition."

Dans un coin de la pièce, il observa un mouvement qui s’avançait doucement vers lui. Il espérait juste que ce n’était pas Killer Croc .

Fait par KoalaVolant

Fear

Beware the Scarecrow

Après avoir remis mes lunettes, je m'empressais de remettre la main sur ma mallette, l'objet le plus précieux à mes yeux en ce jour. Je fouillais, passant mes mains fines dans la poussière, la crasse, les rats qui me pinçaient ... Pourquoi les journées parfaites finissent toujours mal ? Afin de bien faire comprendre la situation, résumons. Moi, Docteur Crane, je venais de glisser dans une bouche d’égout afin d'échapper à la plèbe de ces justiciers malfaisants qui ne tarderaient pas à me trouver. Un simple petit vol, d'un composé chimique des plus que nécessaire à ma prochaine toxine de peur. Mes lunettes étaient intactes mais j'avais perdu ma mallette où mes poisons, gaz toxiques et compte-rendu de recherches qui étaient soigneusement rangés et donc, me voilà en train de me faire agréablement bouffer par des rats mutants gros comme des chiots, dans la saleté et agressé par l'odeur nauséabonde des égouts. Au bout de cinq minutes, je finis par oser plonger la main dans l'eau répugnante. Malgré une grimace de ma part, je réussis à trouver ma mallette qui était tombée dans l'eau, mon sang ne fit qu'un tour. Tout mon travail ravagé par les eaux dégueulasses de Gotham ? Mon travail à refaire en entier ? Mes substances complètement fichues ? Il y avait intérêt que ce ne soit qu'une angoissante peur. Dans un excès d'effroi, j'ouvris ma mallette aussi rapidement que possible, un grand sourire se dessina sur mon visage, suivit d'un soupire de joie. Il s'avérait que cette boite en fer était très hermétique ! Voilà enfin un peu de chance dans la vie passionnante d'un Épouvantail en quête d'effroi ! Je décidais donc de me diriger vers une de mes anciennes cachettes dans les ténèbres souterraines de Gotham City. C'est un peu plus loin, mais tranquille pour quelqu'un qui a besoin de calme et de sérénité pour infliger la peur à Gotham. Si la peur doit s'évacuer, elle devra s'extirper des bassesses de la ville, rampante, nauséabonde, terrifiante. Elle dévorera chaque individu de Gotham, les uns après les autres.

Quelques heures plus tard, j'avais rejoins ma petite base souterraine. Enfin ... Une base ? C'était surtout un lieu où je pouvais mettre quelques affaires en cas de coup dur. Un endroit calme où je peux attendre, sans qu'on ne vienne me chercher. Tenant mes derniers échantillons, je manipulais avec un grand soin, ce qui se tenait entre mes doigts. Un futur concentré de peur. D'une monstruosité à toute épreuve. Je ne respirais plus, tellement j'étais plongé dans cette ferveur extrême. Puis, un sourire. Le composé prenait. Il me faudra un peu de temps pour le travailler, mais ça viendrait ... C'est alors qu'une voix s'extirpa des ténèbres. Comment ? Replaçant à la va-vite mon masque, j'éteignis la faible lumière pour voir qui osait et ... Hugo Strange ? Ici ? Que répondre à ça ? Je restais tétanisé, le dos tourné à cette voix terrifiante, revenue du passé. Je ravalais ma salive nerveusement, Scarecrow ne doit pas avoir peur car rien n'est plus terrifiant que lui, pensée qui me redonna confiance. Avec un sourire sinistre, je me retournais et découvris donc la source de cette voix inhabituelle à mes oreilles. D'habitude, j'entendais plus souvent le rire sardonique du Joker. La voix insupportable du Pingouin. La jovialité dans la voix du Chapelier Fou. Mais Hugo Strange ... Il était étrange qu'il soit le plus normal d'entre nous.

"Je me souviens de vous."

Ma voix s'élève alors de la pénombre, répondant à l'appel du docteur dans une ambiance presque morbide. Comme dans une pièce théâtrale de Shakespeare où le héros invoque les esprits pour qu'ils lui répondent. Je me déplaçais doucement dans la pénombre, ne sachant pas où il se trouvait, mais je comptais sur l'effet d'écho pour que ma voix se répercute dans le tunnel. Qu'elle donne l'impression au docteur que je suis partout, et nulle part à la fois. Histoire d'accentuer l'effet de peur.

"Je vous croyais mort."

Ce dernier mot se répercuta dans le tunnel. Tout le monde avait cru qu'Hugo Strange avait disparu suite aux évènements d'Arkham City. Personne ne sût ce qui était arrivé au docteur. Personne. Il avait tout simplement disparu de Gotham City, sans laisser quelque chose derrière lui. Mais dans les murs d'Arkham, on avait murmuré beaucoup de choses, de choses terribles, et beaucoup en voulaient encore au docteur. C'était le cas pour Roman Sionis par exemple, même Oswald Cobblepot paierait très cher pour avoir le docteur sous la main quelques instants. Mais où serait la délicate tentation de voir ce qu'il avait à proposer ? Il n'était pas anodin que cette ville ait eu son contingent de folie, et de tentatives pour sauver celle-ci d'elle-même. Je me remis à sourire, parler de malheur était un de mes plaisirs personnels, encore plus lorsque je me disais que je serais bientôt l'un des acteurs de cette horreur. L'Épouvantail allait sortir à nouveau de son champ de blé, bientôt. Mais j'avais encore beaucoup de choses à préparer, et pour tout dire, avoir un allié ou deux pourrait me permettre d'avancer et de terminer mes plans au plus vite. Un génie comme Strange pourrait m'y aider, mais ... Après avoir fait plâné un petit silence guttural et sinistre, ma voix reprend.

"Puis-je vraiment vous faire confiance, docteur Strange ?"

La question mérite d'être posée, surtout quand on est parano comme moi et qu'on voit des chauve-souris partout. Mais qui n'était pas fou dans cette ville ? Question qui me fit sourire de façon arrogante. Je notais malgré nos différences apparentes, quelques points communs entre ce 'monstre' et moi, déjà, même si se terme ne devait pas lui plaire vraiment, cet adjectif nous correspondait à nous deux, deux monstres à notre façon. Il avait été un génie, selon de nombreux points que je ne pouvais tous les énumérer. Un génie de la psychiatrie, aussi, il me faudra être très attentif à ne pas me laisser embrigader bêtement. Strange était plus retors, plus imprévisible que moi, et même si je n'aimais pas être "inférieur", je devais reconnaitre qu'il était un supérieur tout à fait intuitif en ce qui concernait ce domaine d'étude de l'intellect humain. C'est à ce moment là que je sors ma lampe torche, m'étant rapproché du docteur Strange suffisamment, de manière silencieuse, pour allumer la lumière et ...

"Bouh."

Je me tins devant lui, la lumière en pleine vue sur mon masque, j'espérais très sincèrement qu'il prenne peur. Ou bien même, qu'il fasse une crise cardiaque. C'était un des effets que j'appréciais voir chez les normaux. Enfin, les normaux, le bétail, les idiots, si vous préférez. Et vous, docteur Strange. Êtes-vous un idiot ? Ou bien quelqu'un de terriblement résistant ?

Strange fear in the sewers (Ft.Scarecrow)

"Bouh"

Cet instant de pur flottement, avec tout ces sens en alerte, Strange dû le mettre à profit pour déterminer si il était sous l’emprise de ce maudit mais prodigieux gaz de terreur. Devant lui, n’était pas une créature infernale issue des recoins de son esprit ou une quelconque hallucination de son passé. Non. Devant lui, un homme. Son visage émacié trahissait les séquelles d’une longue chasse à l’homme et une impressionnante abnégation dans ses travaux. Ou peut-être juste une anorexie chronique. Une fois qu’il s’aperçût qu’il était dans le monde réel, il lui fallût utiliser toute son énergie à ne pas sursauter devant ce grossier jump scare. Il ne fallait surtout pas passer pour un faible d’esprit.
Il réussit à réprimer une expression de surprise et garda un visage hermétique à la peur. Une fois ses dents desserrées, il reprit contenance et ouvra la bouche.

"Je sais, Monsieur Crane, je suis censé être mort. Mais en vérité je n’ai jamais été aussi bien. Autant être franc avec vous. Je me suis rendu dans la patrie de ce cher Bane pour fuir le chaos à Gotham. Elle refuse que je la sauve ? Fort bien ! Je n’aurais qu’à revenir quand elle aura besoin du vrai héros dont elle requiert les soins. Et pendant cet exile, j’ai pensé mon cher Jonathan. J’ai réfléchi. J’ai réfléchi à quoi était plus puissant que le respect. Et la réponse, vous ne la connaissez que fort bien mon ami : c’est la peur. La peur dicte nos moindres gestes dans cette vie."

Il attendait que Crane apprécie l’étendue de son génie avant de continuer.

"Vous savez comme moi que cette ville n’est pas dirigée par un maire mais par la peur. La masse écoute la peur mieux qu’un leader. En toute logique, qui incarne la peur contrôle la ville. Les habitants de Gotham ont peur du Gant Noir. Ils n’ont plus peur de vous, ou des légendes urbaines de Waylon Jones ou des meurtres à thème de Julian Day. Et si nous leur donnions quelque chose qui les effraie encore plus, et si nous leur donnions quelque chose à craindre à la place du gant noir ? Et si nous leur donnions la peur…du Batman ?"

Fait par KoalaVolant

Fear

Beware the Scarecrow

"L'idée est plaisante."

Que mijotes-tu Hugo ? La peur du Batman ? Pourquoi pas, mais cela vaudrait à faire un travail de sape immense du chevalier noir. Comment atteindre cette peur ? Comment détruire l'image de Batman aux yeux du monde ? Cette idée était délicieuse, et mettrait une nouvelle peur en exergue, mais tout cela avait besoin d'être un peu plus étudiée. Tu n'avais eu qu'un léger frissonnement, une légère peur face à mon être délicat et effrayant. Mais tu sentais quand même cette peur qui t'animais. Tu sentais que tu n'étais clairement pas dans ton élément, malgré ce que tu veux me faire ressentir. Ma voix reprit, mais ce n'était pas le maitre de la peur qui parlait, non. C'était Jonathan Crane. Le docteur, et non le spécialiste des folies. Le psychiatre était de retour, pour un léger temps. Je savais que la discussion ne mènerait sûrement à rien, mais mon but premier était surtout d'analyser ce personnage étrange. Puis, avant toute chose, je notais dans un coin de ma tête lugubre que mes toxines ne pourraient parvenir jusqu'à ses narines à cause de ce qu'il proposait de faire. Après tout, ce qui peut nuire à Gotham City était plaisant et correspondait à mes envies.

"Mais comment voyez-vous cette idée, Hugo ? Le Batman n'est pas un élément simple de la psychiatrie. Si des gens comme moi, Quinzel, Valentin ou toi n'avons pas réussi à percer son esprit. Pourquoi crois-tu que nous réussirions à nouveau ? C'est un plan qui ne peut être voué qu'à l'échec. La folie, c'est de croire qu'en répétant la même chose tout le temps, on puisse arriver à un résultat différent."

Je repensais à ce temps où j'aurais pu me retrouver face à eux, dans une petite pièce aux murs blancs carrelés, eux coincés dans leurs camisoles trop serrées et moi devant eux le sourire narquois aux lèvres. C'est alors que j'aurais le pouvoir de les détruire psychologiquement à coup de grands mots ignobles tels que schizophrénie, bipolarité, dépression, délires mystiques ou encore psychopathologie et je me ferais un grand plaisir de leur offrir une palette de médicaments massacrants dont on ne ressort qu'en légume incapable de réfléchir par soi-même. C'était comme si un croque-mort demandait à un boucher si il s'y connaissait bien en cuisson. C'était une question absurde. J'étais tenté de lui répondre quelque chose de complètement ahuri histoire de lui faire comprendre à quel point je me sentais blasé et surtout outré par cette idée qui sentait légèrement le réchauffé. J'avais déjà tenté une idée semblable, le Joker aussi. Beaucoup de criminels dont Bane avaient tenté de détruire l'image de Batman en se prenant pour lui, et à chaque fois, ce fut un échec lamentable. Mais Hugo Strange était peut-être un peu plus intelligent que notre masse grouillante de monstres de foire. Peut-être qu'il avait quelque chose en tête de plus élaboré, de plus fou à annoncer. Tel serait le comble pour un psychiatre de devenir fou, je ne me considérais pas comme psychologiquement dérangé mais plutôt comme un simple chercheur passionné. Je pourrais vous parler longuement du ce sujet, la passion, car c'est selon moi ce qui guide l'homme, un homme sans passion est voué au suicide.

"Je veux des détails. Je ne suis pas un abruti comme Killer Croc, et encore moins influençable que Condiment King."

C'est alors qu'une idée proche de l'hystérie me vain à l'esprit, sincèrement, je n'attendais pas de moi d'avoir une proposition aussi étrange à lui proposer étant donné que pour moi cet être n'était pas un des cinglés notoires que l'on peut croiser à Arkham. Il n'était pas à classer dans la catégorie des arriérés et que je répugnais à travailler avec en équipe. Hugo Strange était plus intelligent qu'il ne le montrait, et c'était cette formidable capacité d'adaptation qui le rendait sournois, et dangereux. L'atmosphère est morbide, je souris dans la presque obscurité. Je m'approche sinistrement de l'éclairage de la lampe de poche que je tenais, découvrant mon visage pâle, c'est calme, tristement calme seule ma voix parvient à percer ce silence infâme. J'éteignais la lampe et la rallumais brusquement, laissant paraître un affreux, atroce et ignoble visage d'épouvantail dont la voix rauque et malsaine cracha à Hugo Strange :

"La ville a peur du Gant Noir. Oui. Mais qu'elle patiente pour l'épouvantail. Et cette fois, je l’emmènerais dans la tombe."

Plongé dans l'ombre, on ne pouvait distinguer qu'à moitié mon visage maigre rappelant cet Épouvantail fantomatique des effroyables cauchemars qui hantèrent une dizaine, que dis-je ? Une centaine de patients. En regardant Strange, je me remémorais ces nombreux patients aujourd'hui fous ou morts qui j'avais lentement accompagné dans un funeste rêve sans fin. J'étais respectueux envers ces gens, malgré le fait qu'à mes yeux, ils n'étaient que des cobayes comme un scientifique utiliserait une pauvre souris, la faisant souffrir pendant de longues heures atroces, mêlant supplices inaudibles et satisfaction grotesque. Je n'étais pas intéressé par tester mes toxines sur des animaux, leur psychologie n'est pas aussi complexe que celle de l'homme. Mais ce cher Hugo Strange ? De quoi avait-il peur ? Quels épouvantables phobies avait-il dans cette cervelle si pleine de plans, et d'intelligence ? L'idée m'intéressait de le psychanalyser. Même mieux, de lui planter une aiguille et de voir ce qui se cachait dans cet esprit. L'idée était séduisante, mais pour qui je passerais ? Un traitre ? Non. Attendons déjà de voir ce qu'il proposer et ... On verra après ...

STRANGE FEAR IN THE SEWERS (FT.SCARECROW)

"Vous avez raison, Jonathan. Beaucoup ont essayé et tous ont échoué."
Strange savait que Crane ne se laisserait pas convaincre aisément. C’est un homme de science qui veut des plans logiques et logistiques plutôt que des affabulations. Crane est obsédé par la peur. Fort bien. Le Batman est donc le parfait ennemi à lui agiter devant le nez. Strange a besoin de Crane autant que de sa toxine pour mener à bien son plan génial. Pour le convaincre de son stratagème, il va falloir la jouer fine. Même si Crane est loin d’être sain d’esprit, son expertise chimique et sa haine pour Batman seront utiles.
Strange s’imagine être devant un fou qu’il faudrait exorciser de ses fantasmes pour le convaincre de sa supériorité.
"Les psychiatres d’Arkham ont dressé un profil psychologique, malgré la difficulté de vous psychanalyser. Cependant, ils étaient tous positifs : Vous, le Dr. Jonathan Crane, maitre de la peur, souffririez de phobophobie. Comme c’est ironique. Je ne vous nargue pas Dr., au contraire, c’est une grande réussite de tellement maîtriser la peur que la seul chose qui nous effraie ce soit la peur elle-même.
Vous souvenez-vous du tout début, lorsque Batman débutait ? Lorsque Batman n’était encore qu’une légende que le GCPD ne plaisait à croire pour ne pas faire face à sa propre incompétence. Je venait de sortir mon premier livre et je crois savoir que vous étiez encore un scientifique respecté. Aujourd’hui, tout le monde sait que Batman est un homme et non une légende, et pourtant personne ne sait de quoi Batman a peur. Tout le monde a peur de quelque chose, seul une légende n’a peur de rien. On dit que vous auriez développer une sorte d’accoutumance à votre toxine mais est-ce que vous êtes une légende ? Malheureusement non. Un homme extrêmement intelligent et talentueux ? Assurément ! Mais une légende ? Non. Moi-même je me considère comme un simple homme. Personne n’est une légende. Et pourtant, à force de défaire ses ennemis, Batman a réussi à convaincre tout le monde qu’il n’avait peur de rien. C’est, et ma bouche brûle rien qu’à le dire, un prodige de manipulation collective. On lui érige des statues, on fait des costumes d’Halloween, des jouets à son effigie, Batman fait partie de la vie de tous les jours. On le voit partout. Si l’on semait encore plus l’image de Batman, partout dans l’esprit des gens de Gotham et qu’on faisait croire à la mort de Batman, leur héros, ils auraient peur. Tandis que les criminels, eux, se réjouiraient. Si, grâce à votre fabuleuse toxine, on semait la rumeur que Batman serait revenu sous la forme d’un esprit vengeur ou d’un démon, que pensez vous qu’il se passerait ? Les criminels sont superstitieux, ils auraient de plus en plus peur. Et à chaque fois, une petite dose de toxine aidant, ils se retrouveraient en face de cet être surnaturel et bientôt toute la pègre se retrouvera dans une grande paranoïa collective. Vous me suivez ?"
Bien sûr qu’il suit, ce plan est génial et seul un idiot prétendrait le contraire. Les criminels transits de peur et de paranoïa se battront entre eux, et le gant noir sera forcément pris dans les feux. Ce plan est parfait.
"Au bon moment, nous gazerons les criminels pour les faire s’entre tuer violemment. Batman et ses laquais tenteront forcément d’intervenir mais ils ne réussiront pas à arrêter ce raz-de-marée. Lorsqu’il auront assez de sang sur les mains, nous arrêterons tout. Nous laisserons intentionnellement des indices un peu partout, Batman les trouvera à coup sûr."

Ce plan sans faille, Strange l’avait étudié lors de son séjour à Santa Prisca. Bien sûr, ce plan est bien plus élaboré mais pour l’instant, Crane n’a besoin de le connaître que dans les grandes lignes. Crane n’a pas besoin de savoir qu’il n’est pas le seul complice dans ce grand échiquier qu’il prépare, même si il est peut-être le plus important de tous.

"Batman viendra à moi, je le sais, il se rendra compte de mon implication. Lorsqu’il sera sur le point de me confondre, lorsqu’il me croira vaincu, je veux que vous me rendiez un dernier service : lorsque Batman me tiendra, je veux que vous me gaziez. C’est essentiel pour que mon plan soit mené à bien. Il faut que le monde croit que vous m’avez trahi. Lorsque Batman et le GCPD me croiront hors jeu, je mettrai en place la seconde partie de mon plan."

Ce plan, Strange était convaincu de sa perfection. Crane ne connaîtra que la première partie et c’est bien comme ça. L’ignorance de Crane du tableau complet est primordial. Strange était conscient qu’il était risqué de dévoiler son plan à Scarecrow, ne serait-ce que la première partie. Mais il est nécessaire de le le convaincre du génie du complot. De toute manière, si Jonathan Crane ne donnait pas son appui à ce plan, Hugo le ferait disparaître. Il en sait trop. Il est important, mais pas irremplaçable. Il espère ne pas avoir à faire ça. Crane écoutera forcément la voix de la raison. Il écoutera la voix de Hugo Strange.

Fait par KoalaVolant

Fear

Beware the Scarecrow

"Est-ce du génie ? Je me plais à le penser. Normalement, je me devais d'attendre une longue période avant de refaire surface, le moment où je serais vraiment prêt. Mais votre projet me titille et j'ai envie de croire qu'il est possible de transformer le Batman en une bête noire qui mérite d'être jeté en pâture aux loups de la ville. Mais attention docteur, je reste néanmoins suspicieux concernant vos motivations les plus profondes ..."

Dis-je d'un calme olympien tout en observant d'une certaine manière, le célèbre psychiatre qui avait fait les choux gras de la ville pendant des années, surtout pendant la période supposée d'Arkham City. Je n'étais pas à Gotham City à cette époque, et pour tout dire, je me moquais vraiment de ce que Strange avait fait. Appuyant mon menton de ma main droite, je me mis à réfléchir, intensément. Strange pouvait être dangereux, et il avait toujours quelque chose en tête. Quelque chose qui pourrait très bien ne pas me faire plaisir si je ne prends pas garde. Strange avait un plan, un bon plan. Mais pour qu'un plan puisse marcher, il faut cependant qu'il puisse être partagé par un maximum de criminels, du moins, ceux que l'on peut espérer être des plus secrets. Mon alliance récente avec Jervis Tetch ne me permettait pas de l'inclure dans ce genre de complot. Il était trop fou, trop instable pour le mettre dans la confidence. Mais le Pingouin, par contre, il pourrait être très intéressé. Et surtout, il permettrait d'être "l'homme" qui apporte les fonds, et qui du coup, occulte encore un peu plus le rôle d'Hugo Strange dans tout ce fatras. Un sourire s'élargit sur mon visage, alors que j'avais dans l'idée de faire une pierre deux coups. Peut-être enfin rencontrais-je une personne à la hauteur de mes attentes, je lui ferais le compliment plus tard.

"Et si nous faisions porter le chapeau au Pingouin ? Il a une sérieuse revanche sur le Gant Noir à accomplir, et je suis sûr qu'il est suffisamment idiot pour endosser le rôle que nous pourrions lui faire incriminer. Je m'explique. Votre plan est parfait, mais de nombreuses failles y sont encore décelables. Quand Batman sera en face de vous, il faut que ce soit le Pingouin qui prenne l'opprobe. Et non moi, ou encore vous. Il doit voir en moi, un simple exécutant, et vous, un simple conseiller de Cobblepot. Ce serait des plus infaillibles et cela permettrait de donner un très bon mobile à Cobblepot pour détruire le reste de la pègre, tout en essayant de s'en prendre au Gant Noir. Cela vous semble-t'il des plus ... Lisibles, docteur Strange ?"

L'idée de faire tomber le Pingouin dans les griffes de Batman, mais quelle idée plaisante. Non seulement j'étais libre de prendre toutes les mesures pour infliger la peur dans les rangs de la pègre et des malfrats de la ville, mais en plus, ce serait sous le couvert du pigeon idéal, si vous me permettez cette expression des plus chatoyantes. Strange avait eu une bonne idée, mais pour qu'elle tienne, il fallait qu'il soit réglo. Je ne pouvais pas me permettre de me faire trahir moi aussi, à ce petit jeu de trahisons fictives que je devais exécuter. Batman devait être noyé dans un torrent d'informations. Et peut-être même que l'on pourrait tirer quelque chose ... De sorte à ce que la vérité soit sous son nez, mais qu'il la réfute. Il fallait que ce soit tellement improbable pour qu'il puisse rejeter cette hypothèse.

"Nous devons offrir une vérité, sous couvert de mensonges pour pouvoir aveugler la chauve-souris. Quelle ironie, n'est-il pas ?"

Aveugler une chauve-souris. Voila qui avait une certaine appétance en terme d'ironie fallacieuse. Un rictus inhabituel se dessina sur mon visage dont la pâleur frôlait le cadavérique. Il faut dire que je passais mes jours et parfois mes nuits au laboratoire, la lumière du soleil n'était donc pas souvent sur ma peau. Ma voix était aussi glaciale qu'une tempête de neige du fin fond de l'Alaska, si je détestais la compagnie des gens que je jugeais abrutis, je maudissais encore plus lorsqu'ils ne faisaient pas leur travail qui était pourtant simple et ainsi me faire perdre encore plus mon temps. Mais Strange ne me faisait pas perdre mon temps. Il avait de très bonnes idées. Et même si j'étais du genre à travailler en solitaire, travailler en compagnie de quelqu'un qui avait mon style d'intellect, qui avait la prétention d'être aussi intelligent que moi me permettrait d'avancer, dans le bon sens.

"Par quoi commencerons-nous, Hugo ? Avez-vous des fonds ? Avez-vous du matériel ? De la piétaille pour organiser les différentes actions qui seront à s'ajouter ? Je suis sûr que Santa Prisca vous a permis d'obtenir certaines petites choses illégales."

Cette idée me fit sourire. Bane était un homme puissant, et avec les bons mots, il pouvait réaliser vos rêves. Peut-être que Strange l'incorporerait ? Peut-être ... Aucune pensée malsaine conduisant à des expérimentations abominables sur votre corps et votre esprit pullulant d'abominations découlera de cet entretien. Ne vous en faites pas, vous en ressortirez en parfait état, aux yeux de la morgue en tout cas. Cette phrase me trottait dans la tête, ce coté morbide de mon âme aimait inspirer la peur. C'était une phrase qui me restait de mes anciennes expérimentations à l'asile. Quand la plupart des patients repartait dans de jolis sacs poubelles avant l'incinérateur ... J'avais, il y a peu, testé des thérapies ayant la crainte pour thème. Confronter les patients aux horreurs de leurs pensées en les guidant moi-même dans un gouffre sans fond. Il est si facile d'avoir des volontaires quand on sait attendre le quidam qui s'isole du reste de la société. Ma toxine de peur était prête, et il fallait juste savoir dans quelle direction il fallait aller. Ce n'était qu'un simple pointage, mais l'idée de semer à nouveau la peur dans Gotham City m'amusait déjà.

Strange fear in the sewers (Ft.Scarecrow)

Strange avait prévu l’éventualité que Crane ne saurait pas rester à sa place et voudrait mettre son grain de sel dans l’engrenage parfaitement huilé de son plan génial. Il avait construit son plan comme un arbre, dont il avait prédit tout les embranchements possibles tout en gardant un même déroulement global. Cette situation en faisait partie. Il proposait donc d’impliquer Copplebot. Strange l’aurait naturellement inclus dans son plan si seulement Copplepot savait tenir sa langue. Strange eut une idée brillante, comme à son habitude.

"Soit. Cobblepot sera de la partie. Il fera un bon fournisseur et on pourra se séparer de lui au moment propice…je dois dire que…c’est une bonne idée."

Faire semblant de faire une concession pour gagner sa confiance sans lui révéler qu’il avait prévu cette éventualité, voilà la solution ! Scarecrow ne lui avait toujours pas répondu positivement cependant.

"Qu’en dites-vous Jonathan ? Vous en êtes ? Ou dois-je conclure que vous avez…peur ?"

Hugo savait qu’impliquer Crane serait dangereux pour mener à bien le plan, mais c’était un risque qu’il était prêt à prendre après avoir pesé le pour et le contre. Strange s’était souvent demandé comment Oswald Cobblepot était arrivé au sommet de la pègre de Gotham, ses paires étant tous bons à enfermer. Sionis et son sadisme sociopathe, Dent et ses TDI, le Joker et sa personnalité borderline doublée de plusieurs autres maladies mentales. Le Pingouin, malgré son léger complexe d’infériorité et sa passion quasi malsaine pour les volatiles, était ce qui se rapprochait le plus d’un homme sain d’esprit. Cobblepot n’est obsédé que par le business. Pour l’intéresser, il faut que ce soit une affaire juteuse.

"Si vous acceptez, nous irons à l’Iceberg Lounge et nous ferons à Oswald une proposition qu’il ne pourra pas refuser."

Fait par KoalaVolant

PS: Je te laisse faire le dernier post scarecrow

Fear

Beware the Scarecrow

Qu'est-ce que la peur au final ? Dans toute ma carrière, j'avais vu de nombreuses peurs révélées au grand jour. Il y avait les classiques peurs des insectes ou des animaux comme les serpents ou les chiens. Et puis il y avait les éléments plus psychologiques, comme la peur du vide, des grands espaces ou encore celle des foules. Il y avait les peurs liées aux expériences et traumatismes du passé. C'est fou à quel point un instant peut marquer toute une vie. Ainsi, certaines personnes vont refuser de manger un aliment bien précis ou faire certaines choses par peur de recréer le même scénario, ce dernier pouvant cette fois être fatal. Ah, l'esprit humain, si complexe et tordu et pourtant si facile à manipuler. Cependant, ce que je désirais, c'était de voir LA peur qui régnait sur chacun des esprits que j'avais croisé et que je croiserais. Constater la terreur cachée, enfouie dans les plus profondes ténèbres du subconscient, voilà ce que je désirais. Un jour, j'aurais assez de données pour préparer des toxines plus spécifiques, plus intenses et surtout plus efficaces. C'est ce que je désirais le plus : pouvoir insuffler la terreur la plus primaire rien qu'en lâchant un peu de gaz dans les airs, ou juste par ma présence, devenir la peur en elle-même. Devenir la peur, sans insuffler le gaz ... Sans rien. Un effet direct et brutal, ne nécessitant aucune quelconque préparation. Cela dit, cela se passerait seulement dans quelques années. Je devais pour l'heure demeurer dans l'ombre et ne pas être attrapé. Et finalement, lorsque je me sentirais prêt, je pourrais effectuer mon test final et confronter ouvertement la société. Mais pas tout de suite, patience. Pour l'heure, il fallait s'occuper de suivre le plan de Hugo Strange.

"Vous savez manier le verbe et la diatribe, Strange."

Un éclair de réalité me passa devant, droit dans les yeux. Hugo Strange venait-il de me prendre à mon propre piège des phobies ? Il était retors, et quelque part, en moi. J'appréciais une telle intelligence. Il avait la volonté, et dans ses yeux se dissimulait un plan bien difficile à cerner pour le moment. Il avait de l'envie, du panache, et je ne pouvais être sûr de ses réelles intentions. En attendant, il montrait une certaine détermination pour m'avoir à ses côtés. Deux têtes valent mieux qu'une, après tout. Mais selon les docteurs à Arkham, je n'étais pas quelqu'un de continuellement fou, non. J'étais ce que l'on appelait quelqu'un de "sadique". De "cruel". Non, je n'étais que la longue et froide dissociation de deux esprits. Jonathan Crane, victime. Et l'épouvantail, esprit fort et supérieur. Il n'y avait que quand je portais ce masque, que je me sentais ... Libre de toute prérogative sociale. Et Hugo Strange semblait l'avoir compris. Tendant ma main, je m'apprêtais à serrer celle du docteur Strange.

"Nous travaillerons ensemble."

Et s'il venait à me trahir ? Comme il en avait trahi d'autres ? Je garde cet élément sous le coude, et j'attendrais de voir ... Je serre sa main, à travers mon gant. Je sens une certaine force dans cette main. L'assurance de savoir que quelqu'un ira jusqu'au bout. Peut-être. Mais je dois continuellement me méfier. Les gens ne sont que des déceptions continuelles à mes yeux. Seuls les livres ne m'avaient jamais trahi. Il voulait maintenant voir le Pingouin, le rencontrer. Bien sûr, et avec plaisir. Mais ce n'était pas sûr que le Pingouin accepte de le revoir, et encore moins de le laisser en vie. D'après ce que j'avais su, Strange avait été assez dur avec ce cher Oswald. Voila qu'il me faudrait jouer sur deux tableaux pour ne pas que le plan de Strange soit compromis. La réaction de Cobblepot dépendra de ce que Strange lui dira, et surtout, de comment il prendra la chose. Ce ne serait pas aisé de lui faire ingurgiter le retour du psychiatre, mais on pouvait toujours espérer que le Pingouin se soit calmé depuis le temps. Qui suis-je pour croire que le Pingouin se calmerait ? Il a la rancune bien tenace ce bougre ...

"Cobblepot m'a envoyé une invitation à une réunion. Je pense que vous pourriez faire une belle entrée remarquée ... C'est à l'asile d'Arkham. Le lieu est encore abandonné depuis que le Gant Noir a fait son petit nettoyage. Nous nous y retrouverons, j'en suis certain."

J'éteignis ma lampe torche. L'écho de ma voix se répercuta alors qu'un rire horrible s'y fit l'écho. Je quittais le lieu, et courant dans les tunnels, l'apparition horrifique que j'incarnais disparut pour de bon. Et je laissais le docteur seul à ses turpitudes intellectuelles, et en l'occurrence, savoir retrouver sa sortie dans ce dédale de tunnels sous cette ville. Nous nous retrouverons Hugo, et je suis certain que nos deux intellects pourront mettre à bas le Batman. Quelle peur pouvait bien se dissimuler sous cette cape, sous ce masque ? Qui pouvait avoir une telle peur aussi forte, qu'il en était capable de devenir un instrument de la justice ? Ces questions nous seront réservées pour plus tard. En attendant, il nous fallait nous préparer. Je n'avais pas encore tous les éléments sous la main, mais j'étais bientôt prêt. Prêt à faire en sorte que les choses tournent au plus horrible pour cette abominable ville.

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Strange fear in the sewers (avec Jonathan Crane/Scarecrow)

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