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Sujet: Alea Jacta Est [Intrigue] Lun 8 Mai 2023 - 21:01
Damnation éternelle
Gotham Stadium - Début Mai 2019
La ville était en partie plongée dans le noir. Certes. Mais le Gant Noir, lui, ne faisait que briller dans ces temps assez difficiles pour toute la ville de Gotham City. Depuis des semaines, on murmurait dans les rues de la ville, la tenue de nombreux jeux organisés par Charlie Caligula, l'un des nombreux pontes du Gant Noir. Du moins, un des valets de Simon Hurt, l'organisateur en chef. Bien que Caligula se prenait pour le Joker, et qu'il aimait se croire imprévisible, ses petits jeux éculés n'étaient rien d'autre que du vent, du réchauffé, lui, que l'on appelait "little boots" dans les rues de Roma, à l'époque où il n'était qu'un jeune tribun qui essayait de prendre sa place dans les arènes du Colisée. Du moins, c'était ce que son cerveau rongé par la folie dictait. Car oui, son surnom de "Caligula" en disait énormément sur la tenue du personnage. Depuis des semaines, alors qu'il avait réquisitionné la Tour Wayne à son actif, en tant que propriété, et pendant quelques semaines, il avait approfondi son idée, son grand délire. De nombreux légionnaires de l'Empereur de la Tour Wayne furent chargés de réquisitionner des citoyens, les mettant pour ainsi dire, en esclavage pour organiser les préparatifs du grand jeu. Ceux qui ne tenaient plus sous la cadence du fouet et des coups, furent disposés sur des croix, crucifiés aux alentours du Gotham Stadium. Les corbeaux et les autres prédateurs ne manquèrent pas pour venir achever ceux qui luttèrent encore, avec une légère étincelle de vie pour tenir le coup ...
Mais aujourd'hui, tout cela n'avait plus d'intérêt. Ces esclaves continuaient d'agoniser, tandis que d'autres n'étaient plus que des cadavres. Les légionnaires de Caligula formèrent une magnifique colonne, alors que cette journée brillait de merveilles pour l'Empereur. En parfaite cadence, ils avancèrent, suivant leur Empereur sur son char, qui saluait les foules et haranguait les dieux de le bénir pour cette belle journée. Mais les Gothamites n'y étaient pas. Pas de sourires, la faim se lisant sur leurs visages, Caligula savait que pour attirer la plèbe, il devait offrir du pain et des jeux. Aussi, pour motiver les gens à venir dans son Colisée personnel, il devait promettre nourriture et autres plaisirs pour les délires d'un homme qui se prenait pour le Caligula des temps romains. Déraison et folie, ne font jamais bon ménage. L'Empereur ordonnait à ses scribes de marquer dans les pages d'histoires, que la foule saluait avec gaieté et joie, l'arrivée de son dieu. Après tout, l'Empereur Romain n'était que le descendant des dieux, et on lui devait honneur. Caligula aimait ce genre de choses. Il aimait se sentir aimé, même si la population ne le voyait pas comme un dieu. Pas pour le moment, du moins. Mais cela viendra.
Alors que les trompettes retentirent dans ce qu'il restait du stade : Des tribunes déchirées, dégradées, l'herbe avait jaunie par manque d'entretien, tous se ruèrent pour entrer et s'y installer, tandis que l'Empereur, entouré par ses cohortes, prenait ses aises dans la tribune qu'on lui avait installée. La foule était au rendez-vous, et c'était une très bonne chose. Les dieux inauguraient le règne du Gant Noir, et même si Caligula avait sacrifié bon nombre de gens pour s'amuser, tout cela en valait la chandelle. Après tout, n'est pas dieu romain celui qui ne s'y croit pas. De sa main gauche, il tenait sa toge, et d'un sourire, il regarda l'ensemble de la population qui était venue. Des esclaves de l'Empereur offrait des morceaux de pain à tous ceux qui étaient venus dans les tribunes. Du pain et des jeux, toujours. César l'avait compris, Tibère l'avait compris, Marc-Aurèle l'avait compris, et Caligula aussi.
Que les jeux, commencent !
Qu'il était beau notre Empereur, dans sa belle tenue, alors que les gueux ne faisaient que pâle figure devant sa beauté. S'installant sur le siège, il claqua des mains, son intendant avait réquisitionné quelqu'un pour organiser les jeux de la soirée. Nul doute que la récompense en attirerait beaucoup. De la nourriture, du confort, et surtout, un endroit à l'abri de toute la merde qui trainait dans les rues. C'était le cadeau du représentant des dieux sur Terre à la petite populace, à celui qui sortirait de sa condition d'insecte. Mais on le sait très bien, même les demi-dieux comme Hercule, devait faire leurs preuves avant d’accéder à l'ultime récompense. Mais avant toute chose, il devait cependant offrir du beau spectacle à son public. Un des commentateurs de la soirée, annonça alors l'entrée des prisonniers qui allaient être témoins de la puissance de Caligula. On fit alors défiler quatre sommités de Gotham. En premier lieu, Murray Franklin, le commentateur de son émission éponyme, qui avançait, ligoté. Jeremiah Arkham fut le second, lui qui avait été emprisonné par Simon Hurt lui-même. Vicki Vale fut la troisième, et enfin, pour le dernier, ce n'était autre que Carmine Falcone, qui avait été capturé lors de son attaque par le Gant Noir, dans sa propre demeure. Tous les quatre furent installés sur des piliers, au centre de l'arène. Ils auraient un beau spectacle en guise de dernière soirée, avant que les fauves ne viennent les dévorer. Ce serait un très beau geste, un geste d'humanité de leur Empereur, pour leur montrer qu'il sait être cruel avec ceux qui échouent, ou qui avilissent le peuple. Cailgula le savait, il serait perçu comme un dieu en massacrant ces plébéiens.
"Habitants de Gotham, l'Empereur Caligula va jeter ces chrétiens dans la gueule des fauves en fin de soirée. En attendant, nos jeux vous divertiront, et vous permettront de gagner de la nourriture, si vous voulez vous joindre aux jeux !"
Alors que l'on ligotait les quatre protagonistes de la soirée, des gothamites ayant le besoin de se nourrir, se joignirent à l'armement que les légionnaires offraient : Des casques, des épées, des tridents, et même des filets. Histoire de respecter les bonnes mesures de l'histoire. En attendant, les premiers gladiateurs s'affrontaient, dans un fracas d'épées, de boucliers et de lances. Du sang jaillit, et dans ce genre de combats, se rendre n'est pas une option. Non. L'Empereur est spécifique dans ses demandes, la mort est nécessaire et elle doit purger cette ville. Mais en attendant, place aux jeux ! Place au lucre ! Place au sang ! Les torches rougeoient, les légionnaires bloquent les sorties, et la foule harangue les plus courageux, tout est fait pour que ce spectacle soit une réussite ! Au Gotham Stadium ce soir, ce serait de la folie, et tout était fait dans la gloire de l'Empereur, et pendant que l'épreuve du premier nettoyage de civils était en cours, d'autres festivités allaient survenir ! On avait promis à l'Empereur des merveilles, alors il fallait combler l'Empereur. Sinon, il y'aurait un peu plus que quatre personnes qui seraient offertes aux fauves ! S'amusant de la situation, Caligula se permit de prendre sa lyre, avant de faire quelques sons de musiques avec. Gotham brûlait, et Caligula avait une très folle envie de faire comme son ancêtre, le bien dénommé Néron.
Gotham City Rebirth
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Lun 8 Mai 2023 - 21:55
Alea Jacta est
Azzurra Falcone fights back!
In media res. Approcher Falcone. Une main moite vint lui ébouriffer les cheveux. Cara Mia tourna la tête vers celle qui l'avait emmenée ici. Gia Viti. A son regard, Azzurra avait vu qu'elle n'était pas très nette. Il lui avait fallu beaucoup de temps pour comprendre ce qui se passait. Comment en était-elle arrivée là, dans les gradins de ce colisée improvisé pour l'occasion ? D'autres grands pontes du Gant Noir étaient là, situés tout autour de Caligula, ce cinglé qui se prenait pour Néron. Gia lui parla alors en italien, après avoir pointé du bras Carmine Falcone qui arrivait ligoté au centre de l'arène :
- Tu voulais voir ton oncle, le voilà.
Azzurra se leva pour mieux voir. C'était lui. En fâcheuse posture. Ce n'était pas ce que la Détective lui avait dit - cette femme lui avait promis de voir Falcone... dans son manoir... enfin... c'était ce qu'elle avait compris. La grande Italienne éclata d'un rire cristallin qui surprit Azzurra.
- Tu es prête à te battre, n'est-ce pas ? Serais-tu prête à crever pour sauver ces ordures ? Sans ton masque, bien évidemment, les gens veulent voir le second round de l'héroïne des femmes battues. Nous avons un public à satisfaire. Evidemment, le deal tient toujours. Je ne suis pas une sombre merde comme Carmine, moi. Tu survis, tu sauves les sacs à merde, je partage l'argent, et tu auras une deuxième heure de gloire. Tu crèves, les sacs à merde avec, et tu auras une part d'argent pour tes amis. Et tu auras une deuxième heure de gloire quand même. Martyr ou héros, ça rapporte pareil. Moi, je suis toujours gagnante, toi, également, la seule chose qui pourra être changée est simplement la date où je devrai demander à ce qu'on creuse un trou pour se débarrasser des restes.
- Vous parlez beaucoup. Plus avec les mains, moins avec la bouche. souffla Azzurra.
- Elle a du caractère, je l'aime bien. Vous ne la trouvez pas adorable ? fit Gia à son voisin d'à côté qui écoutait la conversation sans vraiment trop la comprendre. Azzurra sentait la pression monter en elle. Elle était prête à se battre. Il y avait de l'argent à la clé et la possibilité de rencontrer Carmine Falcone, mieux, de lui sauver la vie. Ca, et beaucoup d'autres choses. La femme près d'elle la tira par la manche et la fit s'asseoir, avant de lui glisser un petit sachet dans la main, et lui attraper le menton avec ses mains. Son regard glacial croisa celui de la brune.
- J'ai d'autres projets pour toi. Je te veux vivante. Je sais que tu en est capable. Utilise ça qu'en cas d'urgence, d'accord, poupée ?
Azzurra acquiesça. D'autres viendront. Elle ne ferait pas le poids, mais la peur était à présent absente. Elle voulait cogner, et cogner, et encore. Sa mystérieuse associée l'avait équipée pour l'occasion. Des jambières, des avants-bras, des cestes, et une tenue en polymère renforcé qui lui permettrait d'éviter des déchirures provoquées par d'éventuels coups de lames, et de griffes. Ses cheveux ayant poussé à une longueur où ils pourraient la déranger, elle les avaient maintenus avec des barrettes.
Au-dessus de cette tenue qui offrait une vraie protection grâce à la technologie, une armure légère, un plastron, et une cape dorée, pour coller au décor. Elle allait rayonner, cette nuit, brodée de l'or qui faisait Maestra le Masque d'Or, mais à visage découvert. Sous son bras, un casque léger doré, lui aussi renforcé pour limiter les chocs crâniens tout en n'obstruant pas sa vision déjà peu transcendante malgré ses lentilles de contact.
Le public, parmi eux pléthores de psychopathes et de gens qui filmaient allaient être servi : l'oisillon qui s'était battu contre les titans au refuge allait de nouveau en découdre. Cette fois-ci, pas pour sauver des innocents, mais parce qu'elle avait simplement la haine. Azzurra vida d'une traite la bouteille d'eau qu'elle avait dans sa main.
D'un pas rapide, elle s'élança et se jeta dans l'arène. Un tonnerre d'applaudissements, et de stupéfaction. Certains la reconnurent rapidement. Son associée rectifia sa position pour se mettre confortable sur son siège. Elle ignorait quoi penser. D'un côté, deux Falcone allaient crever pour le prix d'un. D'un autre, cette fille lui aurait rapporté bien plus d'argent vivante que morte.
Une escorte-girl se battant la nuit avec un masque doré. Tant de choses à exploiter.
- C'est elle, votre poulain, Mme Viti ?
- Oh, oui. Elle n'a pas été facile à dégoter, celle-ci. On ne trouve pas des cas pareils dans n'importe quel club de boxe clandestin.
- Elle s'est bien battue, y a deux mois, mais c'était qu'un coup de chance. Elle va crever comme une merde.
Mme Viti tourna la tête vers l'autre associé du Gant Noir à ses côtés.
- Très cher. Avec tout le respect que je vous dois. Je n'ai pas bâti mes empires sur des coups de chance. Cette gamine a de l'or plein la gueule, je lui grifferais le visage que j'en aurais sous les ongles pour l'année à venir. Si vous ne voyez pas ça, alors ne vous demandez pas pourquoi vos affaires sont au plus bas ces dernières années. Gros tas de merde.
Ce qui était beau, mais son interlocuteur ne s'en rendait pas compte, c'était qu'en effet, Azzurra Falcone avait une tendance à avoir de l'or plein la gueule. Les yeux de Gia se mirent à briller de mille feux alors qu'à quelques mètres, dans la fosse, une héroïne allait jouer des poings. Ou se faire ouvrir en deux. Azzurra mit son casque et s'apprêta à combattre.
Gia espérait simplement qu'elle tienne plus de quarante huit secondes.
Dernière édition par Azzurra Falcone / Maestra le Lun 8 Mai 2023 - 23:04, édité 1 fois
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Lun 8 Mai 2023 - 22:44
Ren pousse un long soupir. Le miroir brisé du vestiaire lui renvoie une image incongrue. Bien loin est son costume habituel de “travail”, ses cravates colorées et son masque réfléchissant. Une longue robe blanche à la coupe antique tombe jusque sur ses sandales, relevée par une palla rouge sang. Il lui a fallu quelques jours pour maîtriser la manière dont est censé se porter le large carré de tissu brodé d’or, mais elle doit reconnaître que le résultat est élégant, si un peu plus féminin qu’à ses habitudes. L’autre avantage majeur étant la capacité de la tenue à dissimuler les deux armes à feu qu’elle garde sur elle le plus souvent possible. Pour tout l'accueil amical que lui à fait le Gant, elle n’oublie pas qu’ils ont réussi mystérieusement à découvrir son identité et qu’elle n’est rien de plus qu’un pion sur leur échiquier chaotique - une idée qui n’a pas manqué, ces dernières semaine, de la plonger plusieurs fois dans ses spirales de panique dont seule la violence la plus brutale lui à permis de se sortir. L’image de la jeune femme se faisant tabasser jusqu’au limite de sa survie lors de l’attaque du refuge ramène une fois de plus un sourire aux lèvres de Ren.
Les yeux vides d’un visage métallique semblent la juger depuis son perchoir, sur le lavabo. C’est un masque de cavalerie romaine, représentant un homme à l’expression sévère, directement intégré à un casque antique de légionnaire du même rouge que sa palla. La vénézuélienne se demande un instant comment Caligula à fait pour réunir une telle quantité d'armes et d’armures antique - répliques et originaux - mais un groupe capable de prendre Gotham en une nuit a sans doute accès à des ressources difficilement quantifiables. Après un derrière regard vers le miroir, elle enfile le casque.
* * *
Iris regarde avec une moue sa tablette. Les constantes des marionnettes sont stables, leur armes sont déjà en place, pour la plupart fixée à leur mains via des bandages serrés, pour éviter tout désarmement intempestif et les colliers sont tous opérationnel, même si pas tous en ligne. La méthode si particulière - et révolutionnaire - de la Patronne pour prendre le contrôle d’autres gens fait passer les signaux par un système obscure dont elle à le secret, mais ce dernier présente des limites : avec leur matériel actuel, 5 marionnettes actives sont la limite haute de leur contrôle. Pour une soirée comme celle-ci, le groupe à donc dû trouver des solutions sans précédent, préparant les “jouets” en plusieurs escouades à envoyer tour à tour. En plus de cela, les futur pilotes de char sont eux aussi à garder en état de paralysie le temps que leur tours viennent… autant dire que le tout le monde a bien plus que sa part de chose a faire, voilà pourquoi la jeune femme, habituellement occupée à gèrer leur résaux sociaux, se retrouve soudain à devoir surveiller leur gamme de jouets du soir pendant que les autres préparent les drogues, vérifie les armes et tout un tas d’autre chose. Elle est juste heureuse de ne pas être celle à devoir vider les intestins de leur captifs avant l'événement.
* * *
“Auguste Empereur, merci encore de nous accorder vos grâce !”
La voix de Ren résonne dans le stade. Elle tient devant son masque un micro qu’un coup de bombe a teinté d’or pour ne pas trop sortir de l’ambiance, sa robe éclatante voletant alors qu’elle s’incline devant la silhouette vautrée du fou. Elle est heureuse que son masque dissimule son expression, n’ayant pas à craindre que la courbe moqueuse de son sourire ne lui vaille de finir dans l’estomac d’un fauve. Dans un tourbillon de tissu blanc et rouge, elle se retrourne vers le publique.
“Et quelles graves ! Ô peuple de Gotham c’est une soirée sublime qui s’annonce ! Ce soir le sable de l’arène va s’abreuver du sang des faibles pour nourrir les forts, laisser les victorieux goûter un instant à la gloire et au fumets des lauriers ! Il y aura des héros, des perdants, de quoi faire battre votre cœur alors que d'autres s’arrêtent et de quoi marquer pour toujours votre mémoire !”
Une jeune femme se jette au milieu de l’arène, équipée d’une armure suffisamment antique pour ne pas faire tâche dans le décors. Ren se demande combien feront l’effort, connaissant l’amour profond de la population locale pour le théâtral, il y à de forte chance que certain puissent surpasser l'hôte de la soirée si jamais ils trouvent la motivation. La jeune volontaire est trop loin pour qu’elle puisse la voir en détail, une petite silhouette au cheveux brun sur le sable de l’arène. D’autres ne sauraient tarder à faire leur apparitions. Une partie d’elle se demande si Batman fera une apparition. Elle l’imagine équipée d’une cuirasse héroïque de bronze musclée comme un buste d'Apollon, avec une cape rouge impériale et un des batarang dorés ! Mais elle doute que le chevalier se prête au jeu de la soirée déguisement.
“Ô peuple de Gotham salut tes champions ! Salut ceux venus divertir ton empereur, venu rendre hommage à sa divinité par leur mortalité et décorer le sable de l’arène du carmin le plus pur !”
Il lui a fallu un soirée entière pour écrire ce ramassi de conneries grandiloquentes, si loin de son style habituel, mais “Quand à Rome, fait comme les Romain” dit le proverbe… on oublie souvent la seconde partie : sinon tu vas finir avec 30 centimètres de glaive en bronze dans les tripe. Et pour tout son amour de la violence, c’est une pratique que Ren préfère largement être appliquée à d'autres personnes dans la mesure du possible. En parlant de cela…
“Et pour leur faire face, ce soir nous vous avons amené les plus sauvages des animaux de Gotham, les plus brutales des créatures de la nuit, qui rodent dans les ruelles, sans âme ni émotions, sans regrest ni remords, sans morale ni sentiments ce sont… DES HUMAINS !”
Dans l’entrée opposée à celle de leur “invités” une première escouade de marionnette fait son apparition. Ce sont les versions finales des prototypes utilisés lors de l’attaque du refuge. Rendu massif via des semaines à être bourrés de stéroïdes et musclé chaque jour par des machine à électrodes, ces opposant du gant sont devenu, en quelques mois, des parodies amphétaminées de bodybuilder. L'expérience détruit tout simplement les organes de la victime sur le moyen terme, mais leur utilité cessant à la fin de la soirée, ce n’est pas vraiment un problème. Et puis qui en à quelque chose à faire de la survie de quelques anciens gangster capturés ?
Les armures sont rutilantes, le bronze luisant presque autant que leur peau huilée sous le feu des projecteurs. Deux d’entre eux sont des mirmillon massif, reconnaissable à leur casques et lourds bouclier tours, des courtes lames solidement attachées dans leur mains droites, de l’autre côté de leur formation en demi cercle se trouve deux Hoplomaque, armée de lances courtes et de boucler arrondis et au centre se trouve un unique rétiaire, les pointe de son trident luisant dangereusement. Le lancé de filet demandant une dextérité particulière, l’usage de l’arme en directe est impossible, Ren à donc préféré tricher, tout simplement : la forme cylindrique d’un canon lance-filet ornant le bras gauche de ce dernier gladiateur, rendant le tout beaucoup plus simple, si un peu moins “historique”. Pour la même raison, la majorité des armes et armures sont faites d'acier peint, le bronze n’étant pas pratique à commander en grande quantité dans une ville coupée du reste du monde. Si Caligula trouve à se plaindre des anachronismes, il n’aura qu’à lui laisser un vrai délai de préparation la prochaine fois.
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Ven 12 Mai 2023 - 21:33
« Voilà où avait disparu Falcone, lâcha une voix mi-étonnée, mi-indifférente.
- Je saisis l'occasion de faire le rabat-joie, répliqua une voix grave et profonde avant de poursuivre avec exaspération,- plus de la moitié d'entre nous n'ont pas de visuel donc une description me serait utile.
Un soupir se fit entendre, un reniflement, un putain de baillement puis, finalement, une longue expiration exaspérée avant que l'homme ayant annoncé l'apparition du parrain de la Famiglia ne daigne s'executer.
- Ils ont attaché quatre personne au centre du stade, je ne reconnais que Falcone et Vale. Il y a un type de la télé aussi on dirait, le quatrième, je n'en sais rien.
Quelques murmures se firent entendre, comme si ils ne provenaient pas tous du même endroit, pourtant, ni les acclamations, ni les cris, huées et autres sons emplissant le stade décrépit ne semblait passer dans le canal audio.
- Très bien, lança une nouvelle voix, ferme, autoritaire et teintée d'excitation, on l'a notre objectif secondaire finalement. C'était presque écrit vu comment il concorde avec ce que nous sommes venus faire. Gladiateur ?
Un quatrième larron s'invita dans la conversation, répondant avec une légèreté au diapason de la tension qu'il s'échinait que trop visiblement à cacher.
- C'est vraiment éculé comme nom de code, quand est-ce que l'Opérateur revient d'entre les morts ? »
Lâché sans la moindre délicatesse, la spirituelle réplique ne trouva aucune réponse, rien si ce n'est, après dix longues secondes, un long soufflement de nez. La voix auparavant légère se fit sincèrement peinée en demandant :
« Toujours trop tôt ?
- Pour moi non, murmura le lascar qui avait spotté Falcone un instant auparavant, mais si je ricane, les clampins aux alentours vont croire que je complote.
- Silence ! Gladiateur, tu peux te mettre en position, ordonna l'autoritaire.
Quelques secondes de silence suivirent avant qu'une ultime cinquième voix n'apporte son timbre apathique quoi que méprisant dans le lot.
- Et cesse de vouloir épargner les gens, ils-
- Ta gueule sociopathe, trancha net le mauvais blagueur qui ne semblait plus du tout dans le même état d'esprit à présent, fais ton travail et n'essaye pas de recruter, tu as déjà une cinglée à modeler à ton image.
Se mêlant au flot des désespérés, une silhouette encapée se rendit dans la fosse d'un pas calme. Le soleil haut dans le ciel réchauffait le tissu épais qui n'avait pas d'utilité dans l'enclave privée de courant d'air, et pourtant, l'asiatique ne semblait pas décidé à s'en défaire, pas encore.
Alors que les premiers escrimeurs du Dimanche allaient déjà pour se mettre sur leurs pitoyables gueules avec le rustique attirail qui leur était gracieusement prêté par leurs tyrans, l'homme aux yeux en amandes se déplaça de côté, refusa les offres des légionnaires avec des signes de têtes dédaigneux et tenta de se tenir à l'écart des forcenés qui se calmèrent après un long instant d'anarchie générale.
La raison de cet apaisement vint de la voix tonitruante qui venait faire le show. Trop concentré sur son environnement de combat et ces nouveaux adversaires sans commune mesure avec les quidams qui allaient droit à la mort, le Guerrier ne tenta même pas d'en comprendre le moindre mot. C'est ce qui lui permis d'entrevoir une silhouette familière, une réminiscence d'un combat pas si lointain, Tao vit Azzura mais ne réalisa pas qui elle était, faute d'indice, ou faute d'intelligence.
Son attention se retourna finalement vers les golgoths qui semblaient vouloir faire office d'adversaires principaux à la foule. Le Guerrier de la Triade avala sa salive avec quelques difficultés, puis murmura en mandarin :
« Ca, c'est une promesse que je ne pourrais pas tenir. »
Du coin de l'œil, il entraperçut un mouvement, furtif, un homme l'avait entendu parler et s'avançait subrepticement de lui avec une mine renfrognée. D'un geste presque imperceptible, le taïwanais écarta un pan de sa cape et, sans s'annoncer, sortis un bras musculeux et élégamment équipé pour déployer un épais fouet de cuir. D'un geste simple mais ferme, il l'envoya claquer dans le manche du glaive de l'inconvenant qui, de surprise, le lâcha.
« Ennemi être là. »Dit-il dans son pitoyable anglais tout en levant son bras armé en direction des cinq montagnes destinées à les exterminer. Peut-être n'avait-il aucune intention de mener ces crétins suicidaires pour leur donner une chance de survie, mais il n'allait quand même pas en étaler un gratuitement non plus.
Dernière édition par Tian Hong le Mer 21 Juin 2023 - 17:18, édité 1 fois
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Mar 20 Juin 2023 - 18:37
Damnation éternelle
Charlie Caligula se voulait être quelqu'un d'imprévisible. D'être aussi imprévisible que le Joker ... Mais il n'était que le numéro éculé d'un vieil homme qui se prenait pour un criminel un tant soit peu respectable. Peu apprécié du Gant Noir, il avait quand même tenté de faire en sorte que les jeux du cirque soient organisés selon ses convenances. Il s'ennuyait à vrai dire, au final, et tel un Empereur Romain de l'ancien temps, il se considérait ennuyé par ce qu'il voyait. Cependant, il avait aussi les mêmes traits que Néron, à savoir un grand talent pour la poésie, la musique, mais aussi pour la pyromanie. Il bailla, de toutes ses dents, tandis que la première épreuve commençait. C'était du vu, du revu, et surtout, de l'ennuyeux. Où était le fantasque ? La folie ? L'exubérance de la foule ? En parlant de la foule, elle ne semblait clairement pas dans l'humeur. Les privations, les crises, les massacres, personne n'avait envie de rire, de batifoler, et surtout, de hurler sur des gladiateurs. Voila que les gothamites font d'étranges sujets. Jetant son calice rempli de vin de colère, sur le tapis qu'on avait mis dans la tribune de Caligula, ce-dernier vociféra sa colère contre une des gargouilles du Bossu.
Pourquoi la foule ne réagit pas ? Pourquoi ne font-ils pas des huées en mon nom ? Pourquoi ne manifestent-ils pas leur amour pour leur empereur ?!
Vexé, jusqu'au plus profond de son être, Caligula ne supportait pas ce mépris de la foule. Il s'acharna avec son sceptre, sur la gargouille qui subissait les coups de ce petit personnage qui se prenait pour un empereur romain. Il tapait, il tapait si fort que du sang sortait du masque que portait la gargouille. Dans un geste de colère, il se laissait happer par ses sentiments intérieurs, et cela ne lui plaisait pas. Personne ne remplissait ses demandes. Personne ne s'amusait, et surtout, personne ne le respectait. Voila ce qui amenait donc à l'idée de refaire ce que Néron avait jadis accompli. Alors qu'il ne tapait plus que sur des os cassés, les os du crâne de l'être qu'il avait frappé avec force et vigueur, un son mouillé et écœurant se faisait entendre, alors qu'il continuait de taper inlassablement ... Il s'arrêta, alors que les jeux, eux, continuaient, dans une ambiance plus que maussade, et franchement déprimante. Cette ville n'était pas faite pour Rome. Alors il fallait donc rebâtir la cité, pierre par pierre.
Dites à l'organisatrice que JE change les règles du jeu ! Et si elle n'est pas contente, je l'envoie moi-même dans les geôles des tigres !
Rebâtir une ville sur du sang, cela avait déjà marché, et la ville n'en avait été que plus belle, plus pure, plus propre. Néron l'avait compris. Il avait tout compris, et une idée germa alors dans l'esprit horrible de Charlie Caligula. Un mince sourire se détacha de son être, alors qu'il fixait le légionnaire qui était en poste, pour sa propre protection. Il s'avançait, d'un pas courroucé vers l'homme en poste.
Mettez le feu au stade ! Brûlez tous ces hérétiques ! Tous ces païens ! Tous ces traitres ! Rome n'a pas besoin d'eux ! C'est à moi de reconstruire cette ville, avec le sang des justes, et les cœurs de ceux qui se battront pour ma ville ! Brûlez ! Brûlez ! Je dois composer des vers ... Je dois ... Laisser mon inspiration se mettre en inspiration.
Il se massa les tempes, alors que les festivités continuaient dans l'arène, mais tout cela n'avait plus aucune importance pour lui. Il prit alors une harpe, et commençait alors à composer quelques notes de musiques, assis sur le rebord de sa tribune. Il jaugea la plèbe, ses subordonnés, et le public. Il eut un regard de dégoût, de mépris, de colère pour ces gens, pour ces minables qui ne comprenaient rien à l'art, à la merveilleuse Rome. Dans les sous-sols du stade, les légionnaires ramenèrent l'huile stockée, et aspergèrent les entrées, tout ce qui était inflammable. Et le feu fut propagé ... Le feu commençait à se propager, à se répandre dans les entrailles du stade, et bientôt, cela atteindrait le terrain, les tribunes, et les sorties. Tous périront, alors que les cris de ces gens inspireront une prose à Charlie Caligula. Toujours assis sur le rebord de sa tribune, le regard plongé dans sa propre folie, il regardait avec impatience, le moment où les flammes allaient brûler cette place. Il ferait une poésie, un vers, quelques diatribes, peut-être, cela dépendra de son inspiration ... Peut-être qu'il ne fera rien ? Bonne question ... Mais le feu purificateur allait arriver. Des gens allaient brûler, comme à Pompéi. Il inspira la brise du soir, avec un sourire, et sur une note de musique, sa folie l'emmenait loin ...
Gotham va brûler ce soir. Songe de rêve, ou de désespoir. Cette âme qui est la mienne, déchirée. Ne sait plus où se tourner. Gotham, Gotham, tes cris retentiront dans la nuit, mais toute cette folie me réjouit ... C'est plutôt bon ... Que la soirée commence, que les poèmes de Charlie Caligula résonnent, alors que la ville se prépare à mourir, encore, et encore, et encore !
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Messages : 849 Date d'Inscription : 25/10/2022
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Ven 23 Juin 2023 - 23:52
Ren prend une longue inspiration. C’est la seule chose qui lui permet de retenir une très longue tirade d’insulte. Sa main tremble, crispée autour du micro jusqu'à en blanchir ses phalanges, tout son contrôle d'elle-même nécessaire pour ne pas envoyer l’objet valser en direction de l’empereur fou… puis sans doute sortir son arme pour la lui décharger dans la gueule ! Expiration. Ce n’est pas le moment de céder à la frustration ou la colère, aussi satisfaisant que cela puisse êtres sur le moment, finir criblé de balles par ses foutu fanatique en jupette de cuir n’est pas dans les plan de Strings et elle porterai bien mal son nom si elle n’arrivait pas a se sortir de là. D’un mouvement du pouce elle coupe son Micro, sa voix devenant un murmure alors qu’elle passe sur la chaîne de communication privée installée par son équipe. C’est le défaut de laisser une demie douzaine d'ingénieur et d’informaticien bosser ensemble, ils trouvent des failles. Sa voix est tendue comme un ressort d’acier et malgré le murmure on peut entendre le tourbillon d'émotions qui la traverse actuellement.
“Bon, le plan cirque part en fumée. Enclenche la procédure bas les masques aussi vite que possible, puis vous prenez tout le matos et vous évacuez.”
La voix d’Iris commence à poser elle ne sais pas quelle question mais elle coupe immédiatement le communicateur, même si leur radio à onde courte est supposée être sécurisé, elle ne peut pas prendre le risque de passer plusieurs minutes à lui expliquer et surement pas à l’écouter essayer de la convaincre de venir évacuer alors qu’elle est sous les projecteurs. Une partie de Ren est profondément amusée qu’elle se “sacrifie” pour que son équipe puisse s’enfuir, mais la facette plus pragmatique se rend bien compte qu’elle n’a aucune chance d’atteindre leur route d’évacuation aussi vite, surtout pas avec les nouvelles directives brûlantes de l'empereur. Mais en parlant de changement de programme.
“Mesdames, messieurs et autres genres, il semble que la partie vient de changer, restez bien accroché à vos sièges, je suis certaine que vous brûlez déjà de connaître la suite de votre soirée mais croyez moi, il suffit d’une étincelle !”
Quoi ? Quitte à mourir, autant s’amuser.
* * *
“Strings ?! Bordel tu ne peux pas just…PUTIAN !”
Iris n’a pas la retenue de sa patronne et la radio à onde courte modifié vole a travers la pièce, rebondissant sur le torse d’une des marionnette inactive avant de s’exploser sur le sol en eclats de plastique noir et morceaux de circuit imprimé. Ashley hausse un sourcil, à moitié amusé par la colère soudaine de sa collègue habituellement si retenue, mais tout de même inquiète de ce qui aurait pu provoquer un changement aussi extrême. Sentant l’interrogation de la texane, Iris fait un geste vaguement énervé en direction de la radio explosée.
“On lance bas les masques. Maintenant. Et après on prend la camionnette et on se barre d’ici… commence à charger le matos avec les gars, je vais aider Kostya pour le transfert.”
Ash sait qu’elle pourra poser ses question plus tard donc, au lieu de parler dans le vent, elle fait un rapide geste aux deux gars qui préparaient les marionnettes et il se mettent rapidement en mouvement. Des sacs de sport sont rapidement chargés d'armes et de tout le matériel noté comme important par leur patronne avant le show. Resté sous le joug du gant n’avait jamais vraiment été une option durable, et comme toute personne vivant une vie de crime et de tromperie, Strings avait fait des plans… dans ses plans. Alors qu’ils sortent de la pièce pour aller charger la voiture, elle reconnaît le claquement métallique d’un pistolet silencieux. Un sourire sauvage se dessine sur ses lèvres et elle sort son scorpion de son holster.
* * *
Troy manque de s'étouffer avec une gorgée de docteur Pepper lorsque l’alerte se lance sur son PC. Habitant presque une heure au sud de Gotham, c’est l’un des rares joueurs du show à avoir accès à une connexion internet et à ne pas devoir siphonner de voiture pour faire tourner un bloc électrogène. Ces deux qualités ont fait de lui un candidat idéal pour le petit événement de ce soir. Une soirée V.I.P, seulement ventilateur s’il on veut, à laquelle ont été convoyés les plus dégénérés des réguliers du Puppet Show avec une mission bien précise : punir le Gant Noir pour avoir autant limiter la production de leur émission favorite. Mais l’activation ne devait commencer que dans une vingtaine de minutes !
“Merde merde merde ! Démarre putain de casque de chiotte !”
L’écran de chargement du Puppet englobe soudain sa vision et il ne peut empêcher une sourire des plus satisfait de se dessiner sur ses lèvres. Puis, avec une légère sensation de vertige, le voilà soudain ailleurs. Le sable, la foule en délire, la lourde épée de bronze dans sa main droite. Troy laisse échapper un rire profond alors que la liste de commande pré-enregistrée s’affiche dans son HUD, l’une d’elle lui indiquant même un “Baroud d’Honneur” avec un symbole rouge de tête de mort. Pas d’explosion cette fois, mais Strings aime toujours laisser quelques bonus. Des paramètres de mission sont rapidement tapés dans son champ de vision, différent des annonces plus vocales de la présentatrice, mais il comprend vite pourquoi.
Mission : Follow the Red String. Notre présentatrice préférée a été forcée à mettre ses talents au profit de cette farce antique. Faite en sorte qu’elle échappe vivante à cette soirée et vous serez grassement récompensé. Les élimination de membres importants du Gant apporte divers bonus.
Une liste de Photo apparaît à l’écran, avec, notamment, une type nommé Caligula dont la tête vaut un délicieux quart de million de dollars.
Inutile de se battre contre les autres participants. Même si ça te fait très envie, Troy.
Notre adorable gamer plisse les yeux devant cet ajout un peu plus personnel que d’habitude. Certes, il sait que l’équipe du show connaît sa véritable identité - ils lui ont bien envoyé leur système de jeu à domicile - mais il n’a pas vraiment l’habitude de recevoir des mentions direct lors d’un… Oh. Son bébé est là ! Et elle n’est même pas dans l’équipe opposée cette fois ! Est ce qu’elle va le reconnaître ? Est-ce qu’il lui a manqué ? Est ce qu’il a laissé des cicatrices dans sa chair ou dans son âme ? Quelque chose de sombre et poisseux s'éveille au fond de son esprit alors qu’une chose sale et flasque fait de même au fond de son caleçon.
* * *
Iris retient un rire alors qu’elle regarde les crânes explosés des légionnaires. C’est un des gros problème de la réalité virtuelle, surtout lorsqu’elle est aussi prenante que celle du show : c’est compliqué de se rendre compte que quelqu’un est en train de tuer votre petite bande de porteurs de toge. Les deux derniers ont même commencé à se relever, l’odeur du sang probablement, mais le 9 millimètre court vite et maintenant il y a de la cervelle plein le carrelage. C’est normal qu’elle se demande quel goût ça a ?
“Hackerman, je me suis occupé de l’équipe Z, on doit rejoindre les autres ASAP, je n’ai pas envie de finir en grillade !”
Le russe lui lance un regard aussi que la bande de légionnaires, décidant de ne pas la corriger une énième fois sur ce surnom ridicule, roulant des yeux il pousse un long soupir et commence à courir vers la porte, chargé de sacs bourrés d'électronique. Iris regarde la cervelle encore fumante, se lèche les lèvres, inspire l’odeur cuivrée de l’hémoglobine. Non. Pas le temps ! C’est avec les joues légèrement roses qu’elle suit en courant son collègue taciturne. Est ce qu’elle a trop regardé de rapport sur Porcelaine ? Ou bien Killer Croc ? Il parait que Zsasz mange des morceaux de ses victimes aussi ! Mais la police dit qu’il n’y a pas de preuve de cannibalisme dans son cas… Le fait que Poison Ivy utilise des gens comme engrais doit sans doute marquer des points, mais elle n’est sans doute plus assez humaine pour que ce soit du cannibalisme. C’est juste plus raisonnable de faire du compost plutôt que des déchets !
* * *
L’attitude des gladiateurs change soudain. On peut les voir se regarder les un les autres, puis leur armes, immédiatement quatre d’entre eux se mettent à courir, non pas en direction de leurs “adversaires” mais droit les l’un des sortie de l’arène. Troy, lui, reste un instant avec les quelques courageux qui sont venus se risquer sur le sable de l’arène, sa voix déformée jaillit, à peine assez forte pour être entendue au-dessus du vacarme de la foule.
“Changement de plan les loulous. Nous, on se casse d’ici, je ne veux pas vous mettre le feu aux fesses, mais Cali-goulag a décidé de brûler par les deux bouts ! Alors vous pouvez nous suivre ou vous pouvez cramez !”
Avec un rire gras il sprinte à la suite de ses compagnons de jeux, profondément triste de ne pas pouvoir offrir un clin d'œil à sa petite zuzu. Rho, il sait qu’elle va le suivre, elle a la niaque comme ça… il devra sans doute lui mettre un coup d’épée surprise s’il veut la voir brûler ce soir. Leur foulé traverse le sable sans soucis, l’un deux semblant décharger ce son lance filet, la boulle de corde tombant sur le table avant qu'il ne relève son avant bras visant l'une des sortie. Avec le bruit caractéristique d’un canon à air comprimé, le projectile vole vers l’épaisse porte de bois les séparant du reste du "colisée". Mais ce n’est pas un filet qui se déploie, non, c'est une sphère sombre de la taille d’une balle de baseball file à toute allure alors qu’une goupille glisse hors de l’arme improvisée.
Avec un bruit de tonnerre, couvrant un instant tout le vacarme des lieux, un nuage de sable et d’éclat de bout est soudain soulevé dans l’arène, l’un des massifs battant réduit en miette par l’explosion de la grenade et l’autre tombant lourdement en arrière, arraché de ses gonds, soulevant une deuxième vague poussiéreuse. Les marionnettes ne craignent ni le sable ni le vacarme arrivant au contact des gardes avant que quiconque ait pu réagir, les mastodontes use immédiatement d’une brutalité sans retenue. Une pluie de coups, porté par des bras massif et des doses de drogue absolument irraisonnées, tombe soudain sur les légionnaires encore sonnés par la soudaine explosion. Les hurlements de la foule sont assourdissants, surprise, rage, élation, tout se mélange dans un rugissement monstrueux. Au sein du chaos, Strings tente de se glisser vers la sortie la plus proche, abandonnant son micro et relevant la capuche de sa robe pour échapper aux regards.
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Sam 24 Juin 2023 - 14:52
Les entrées sont en train de flamber, qu'est ce qu'il se passe ?
Déjà ?! D'ici, j'ai juste vu un nabot à la tribune cogner sur une gargouille. J'crois qu'il joue de la harpe là.
Pour le Guerrier, la pique du Malfrat passa sans lui tirer un sourire. Les monstrueux gladiateurs étaient là, menaçant la foule inconsciente par leur colossale stature, imposant à l'athlète le plus grand sérieux pour ne pas se risquer à périr sottement et sans la moindre dignité. Malgré l'annonce qu'il avait eu dans son oreillette, nul ne semblait être au courant du piège en cours de réalisation. Ils étaient juste là, à avoir vu le prétendu empereur faire son caprice depuis sa tribune, et les laisser à présent livrés à eux-mêmes.
Quelle ne fut pas sa surprise de voir les monstres prendre "vie", comme si on leur insufflait subitement l'âme auparavant volée, tout ça pour déguerpir en lâchant quelques mots d'esprits que le taïwanais ne compris pas autrement que comme un doigt d'honneur envers sa répulsion pour la langue anglaise. Mais qu'est ce qui était en train de se passer ?!
Merde. Les drones se font la malle. Je n'ai pas compris ce qu'il a dit mais ça va bientôt grouiller dehors.
Auguste aux Tribuns. Vous devez temporiser encore quelques instants, les cohortes mettent encore en place la souricière.
Je vous avais dit de miner le pont, mais qui écoute le spécialiste des attaques surprises ?
Temporiser ? Comment ? Passé la surprise, les gens commençaient déjà à paniquer, que ce soit dans l'arène ou les tribunes, la confusion régnait et la rumeur s'amplifiait à chaque seconde. Il n'en fallut pas plus d'une vingtaine pour que les plus opportunistes, ou désespérés, commencent à frapper et charcuter leur prochain. Sot espoir ? Sans doute mais alors qu'une partie des combattants semblaient partis pour suivre les inhumaines créatures gonflées aux anabolisants, d'autres s'étaient donc décidés à se montrer plus loyaux encore que les connards en jupe et empêchaient quiconque.
Ce sont ceux-là qui s'attirèrent l'antipathie du vigilante de Chinatown. Entrant dans un furieuse mêlée, la cape du taïwanais se décrocha de ses épaules pour révéler sa flamboyante armure couleur jade et son arsenal d'outils approuvé par le lobby des plâtres médicaux.
Manquant sans doute de modestie, il se montra particulièrement vexé en s'apercevant que son petit manège ne suscita que quelques ricanement de celles et ceux qui le prirent pour cible. A croire que cette ville toute entière était définitivement blasée de ce genre de fantaisie, quelle déception.
D'autant plus retord une fois piqué au vif, le Guerrier déploya toute sa superbe et commença à claquer quelques gueules, étaler l'un ou l'autre rigolo, sans doute des fuyards également, mais quelle idée de ne pas libérer l'espace quand un chinois se décidait à faire du kung-fu ? Malgré ses vaillants efforts, la clique des fuyards peinait à vaincre les autres forcenés. Ceux-ci, encore trop nombreux, forcèrent Tao, Azzura et quelques courageux rangés derrière leur "bannière" à reculer et se laisser encercler plus à l'écart de l'issue, laissant au moins l'opportunité de déguerpir aux moins vaillants et aux blessés.
Besoin d'un coup de main, Gladiateur ?
Seulement si tu as pris des non-létales, on pourrait leur mettre un coup de flash aussi, si ils restent rassemblés.
Compte pas là dessus ! Suce-t'es-là à Trib-1, un soutien flash serait pas de refus. On est coincés à l'intérieur pour le moment et ça s'enfuis, magnez vous !
Descendus dans le sable de l'arène, une demi-douzaine de types en costard soulevèrent leurs masques de démon chinois pour révéler leur faciès plats et bridés. Et même si la chose aurait pu prêter à sourire, particulièrement pour les quelques légionnaires restés là afin de guider l'anarchie là où elle pouvait être contrôlée, l'apparition d'armes à feux figea les visages.
S'étaient-ils attendus à avoir affaire à des crétins de chinetoqués amenant des poignards ?! Avant d'avoir réalisé leur erreur, les silhouettes en uniforme romain commencèrent à s'écrouler. Certains tentèrent bien de prendre la fuite. Méthodiquement, la poignée d'asiatique les exécutèrent, sans fioritures, sans cris ni déferlement de violence ou de plomb.
Ainsi, en une simple demi-minute, la périphérie de la tribune s'avéra nettoyée, permettant aux portes-flingues de progresser au trot vers les gladiateurs aux prises avec les malades rendus fous par l'appel du sang et leur mort prochaine.
Je réitère ! Prolegat à Gladiateur et Sutela. Rassembler qui ? Quoi ? Qui s'enfuis ? Informations messieurs !
Les blancs-becs dans l'arène, ils sont trop nombreux et paniqués. Je ne peux pas les gérer. Le Gant noir évacue. Faut nous étourdir tout ce petit monde.
Négatif, ce n'est pas la fonction du flash. Si vous ne pouvez plus temporiser, sortez les otages de là !
Malgré tout ses stratagèmes, l'usage d'écran de fumée et d'une violence de plus en plus débridée que seule l'inconnue costumée avait égalée, Tao se retrouva dès lors dans l'incapacité d'envoyer chier son ami, projeté, mais heureusement pas brisé, par un coup de masse qui l'envoya percuter un autre opposant et chuter au sol. Face contre terre, les poumons vidés, il se mit à tousser de toutes ses forces, luttant pour ne pas succomber au voile noir qui lui tombait sur le regard.
Relevant pourtant la tête et poussant sur ses bras pour se redresser, il vit son agresseur ruer, l'énorme masse de chantier levée haut au dessus de sa tête. C'est dans une ultime tentative pour s'épargner la plus dégueulasse des fins qu'il s'envoya rouler sur le côté, oubliant les autres combattants qui n'auraient aucun mal à venir lui trancher la gorge.
Cependant, allongé sur le dos, la respiration saccadée, le ciel cessa de s'assombrir, et contre toute attente, rien ne vint finir ce qui avait été bien entamé. Il y eut bien des vibrations dans le sol, des ombres fugaces et des cris, et puis un semblant de calme. Encore étourdi, vulnérable, l'athlète en armure se redressa à l'aide de ses coudes plantés dans le sol et jeta un coup d'œil hébété autour de lui. D'un côté, vers le centre du stade, les truands se partageaient les poteaux des suppliciés pour les libérer sans cérémonie.
De l'autre, une scène étrange, une familière silhouette féminine se détournant d'un Tchang méfiant pour s'approcher de lui, le Guerrier tombé au combat mais pas achevé. Autour d'eux, des corps, immobiles, rampants, criants et pleurants. Probable que le Malfrat avait fait de son mieux pour les épargner mais il n'avait pas pris le risque de voir son vieil ami périr par la faute de sa quête de rédemption.
Les yeux finalement rivé sur la dame dorée, incapable de faire mieux que d'attendre, allongé dans le sable, son oreillette à moitié hors de son oreille murmura.
Sica aux Tribuns. Prologue terminé et premier Acte en avance. J'ai un acteur surprise, nommons le... Scorpus.
C'est un hommage ou vous êtes tous nuls pour les codes ?
Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Sam 24 Juin 2023 - 17:17
Alea Jacta est
Azzurra Falcone fights back!
Azzurra n'était pas seule. Cette fois-ci, elle n'était pas seule. En voyant les bêtes féroces entrer elle pâlit. Elle était prête. Dompteuse de cauchemars. Pourtant, ses jambes refusaient de bouger. Elle eut un instant de réflexion. Elle réfléchit à ce qu'elle aurait pu faire un soir comme celui-ci. Commander des pizzas, regarder un film romantique italien et pleurer devant, ou lire un livre. C'était ce qu'elle faisait quand elle n'était pas là, au milieu d'une arène romaine. Qui lui rappelait sa ville natale. Elle jetait un oeil contre ce malade qui se prenait pour un empereur romain. Elle aurait voulu monter et juste l'ouvrir en deux. Il n'y avait que de la haine dans ce petit corps tétanisé devant les mastodontes qui allaient la transformer en bouillie.
Azzurra tomba à genoux. Gia se leva pour applaudir alors que des flammes venaient lécher le pourtour de l'arène. On parla d'un changement de plans et ses cauchemars se détournèrent d'elle. Ou du moins essayaient de ne pas l'attaquer.
Est-ce qu'elle n'aurait pas à les combattre ? Gia semblait hurler des choses à ses compatriotes et visiblement, la suite du combat se passerait dans les gradins. Son regard parcourait l'armada de Chinois qui se mettaient à visage découvert. Azzurra se jetait sur ses jambes et pour chasser la mort qui avait engourdi ses membres, prit part à la castagne. D'un pas léger, élégant, sans donner le premier coup mais ripostant à chaque attaque avec une violence extraordinaire. Une sensation agréable la prenait alors qu'elle prenait un coup de poing fouet qu'elle amortissait, et que soudainement, sa cible devenait toute légère alors qu'elle le projetait contre un autre. Une voix dans un haut parleur, visiblement celle d'un organisateur, déformée, venait la parcourir d'un long frisson. Etait-ce... ?
Lâches...
La Justicière s'approchait de Carmina Falcone libéré par les hommes de Tchang, attrapa ses mains et sans dire un mot, lui transmit une carte de visite, avant de le pointer des deux index, ouvrant grand ses yeux et fuyant.
Azzurra voulait les retrouver et les dégommer. Peut-être le taré à la harpe. Mais comment monter maintenant qu'il y avait des flammes ? Solide sur ses appuis, la jeune femme se mouvait sur l'arène alors que les flammes montèrent, combattant au côté des Chinois, se concentrant, ne laissant place à aucune erreur. Un des hommes tomba près d'elle. Azzurra s'arrêta et son regard sombre vint se poser sur lui. Un léger pas de côté et elle lui tendit le bras et... bon, avec un peu de mal le remit sur pied.
Visiblement ils ne parlaient pas anglais, surement pas trop espagnol ou italien, dans le doute elle plongea son regard dans le sien, d'un air parfaitement neutre, et lui tendit le poing avant de lui faire un pouce en l'air, puis pointa Caligula dans les gradins du doigt, avant de taper son poing sur sa main ouverte.
Ce qui ne plut pas à l'asiatique qui proposa de fuir plutôt.
Mais elle, elle ne voulait pas partir sans s'être défoulée. Azzurra fronça les sourcils, lança un grognement de tigresse avant de taper du pied, puis finalement détourna le regard avant de foncer vers les gradins. Dans sa course, la jeune femme n'avait pas tant réfléchi à comment grimper, mais elle détecta rapidement des chemins possibles pour monter, en utilisant les gens qui se trouvaient là comme appui. Elle se jeta sur un homme, puis avec un trick de PARKOUR difficile à expliquer, elle s'accrocha au rebord et se hissa. La chaleur était épouvantable, mais elle avait traversé le mur de feu.
Azzurra monta les escaliers quatre par quatre, pour rejoindre Gia.
- Mais qu'est-ce que tu fous ? Il faut qu'on se barre. Il a pété un câble !
Reprenant son souffle, la Justicière se contenta de lui mettre une baffe avant de pointer la sortie du toit.
La trouvant méritée, Gia prit ses jambes à son cou. Azzurra, toujours gardant un oeil sur sa cible, s'assied un instant pour reprendre son souffle, avant de se relever et retourner frapper.
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Ven 30 Juin 2023 - 19:58
The Dark Knight
Le Gotham Stadium était devenu un lieu de folie. Et à l'instar de Charlie Caligula, la folie régnait dans ce monde anormal. Comme toujours ... Gotham City venait de panser quelques blessures, mais cela ne changeait rien. Le mal était toujours actif, et tant qu'il le sera, le Gant Noir ne desserrera pas ses mains autour du cou de Gotham ... Un piège, c'était ma première pensée, alors que je fonçais à vive allure à travers les rues de la ville à bord de la Batmobile. Alfred s'inquiète pour moi, et les derniers relevés de ce qui se passe au stade, ne me permettent pas de dire que cela me plait ...
"Contactez Dick. Dites-lui que j'aurais besoin de lui."
"Et si c'est un piège, monsieur ?"
"Bien sûr que ça en est un."
J'avais besoin de Dick Grayson, le meilleur de mes combattants. Même en étant Batman, je ne serais pas éternel, et la vieillesse me gagnera bientôt. Je devais faire en sorte de toujours avoir quelques alliés auprès de moi. Le combat ne s'arrête jamais. Bien sûr que ça en est un, bien sûr que tout ça était uniquement dans l'optique de me tester et de me voir survivre à un jeu abject. Le Gant Noir essaie de me tester, d'éprouver la ville, à la façon du Joker. J'éteins la radio, mais je ne peux m'empêcher de marmonner quelques hypothèses. Alfred ne m'entend pas bien sûr, mais j'étais certain de la chose. C'était un piège, grossier, et terriblement mal conçu, oh bien sûr, il y'avait le fait que j'avais besoin d'alliés, afin de survivre et de continuer le combat. Que j'avais besoin de vivre et de continuer tout ça. Mais pour tout dire, j'avais besoin aussi d'aller voir ce qui m'attendait, c'était un peu la curiosité actuelle, je ne sais pas ce qui m'attendait derrière. Un criminel à combattre ? Un jeu pervers et dément ? Les hypothèses sont toutes bonnes et méritent d'être explorées, mais je n'avais pas le choix, et la Batmobile s'élance à nouveau vers le stade. Alors que je fonce vers le stade, un bip sonore est émis à tous ceux qui sont en contact avec moi, de près ou de loin. Quoiqu'il se passe, c'est quelque chose d'énorme, de puissant, et de vindicatif qui arrive ... Et ça va faire mal. Charlie Caligula obéissait à Simon Hurt, un foutu psychiatre de l'asile d'Arkham. Mais aussi quelqu'un qui sait pour Bruce Wayne et Batman. Et pour cause, j'avais réussi à tracer son origine, et son véritable nom n'était autre que Thomas Wayne. Un imposteur ... Mais un homme qui faisait malheureusement parti de ma famille. Un mouton noir ... Selon ce que j'avais recueilli dans son bureau à l'asile, et dans les dossiers qu'il avait caché sous son plancher, il me considère comme quelqu'un en colère, et d'apathique, ou même pathétique. C'était son point de vue, et je pourrais en dire trèèèès long sur lui. Surtout que je n'aurai qu'à utiliser mes archives et celles du GCPD pour en avoir un peu plus sur lui et sur son passif, sur certaines de ses exactions en 1931 par exemple, et ses petits secrets infâmes parlant de Barbatos. Oui, et je pourrais alors le hanter à Arkham, le voir dans sa cellule, et lui faire regretter chaque seconde de sa vie. Oui, j'étais peut-être un voyeur comme il se plaisait à le souligner, mais contrairement au voyeur véritable, j'agis pour la bonne cause, et pour la justice. La Batmobile approche du stade, j'allais maintenant faire une entrée fracassante ...
"Bélier."
L'armure de la Batmobile se prépare à l'avant de la voiture. Elle s'apprête à percer les grilles et à foncer droit vers le terrain de jeux. Caligula allait être le premier à payer. Mais pour le moment, je me devais de vite comprendre la règle du Jeu. Je devais le mettre à terre, vite, propre et net, mais ce ne serait pas une chose facile non. Il aurait tout prévu, et malheureusement, je ne me tromperais pas. La voiture percute le portail d'entrée lourdement fermé, dans un bruit monstrueux, et qui ne laisse aucune place à l'imagination. Surtout : Garder son calme, et ne pas céder à la panique. Respirer lentement altère le corps et empêche de se fatiguer pour rien. Une respiration rapide engendre la panique et l’emballement du cœur, c'était ce genre de calme que j'avais appris auprès des moines tibétains qui me permettait de rester d'un calme glacial. Ne pas se laisser avoir, jamais. Il était temps pour moi de faire peur à ces ordures, et je n'allais pas prendre des pincettes. La voiture passe à toute vitesse dans les coulisses du stade avant d'arriver sur le terrain de jeu en enchainant un magnifique dérapage qui ne laisse que de belles empreintes de pneus sur le sol. La Batmobile est là, rugissante, prête à l'emploi, et le cockpit s'ouvre ... J'en sors avant d'observer les premiers éléments qui seront les premiers à prendre cher. Ma silhouette en terrifie plus d'un. Des légionnaires ... C'était ridicule.
"Vraiment ?"
Dis-je d'une voix désabusé en voyant les clowns attifés comme des gladiateurs et des romains qui viennent vers moi. Certains hésitent, mais je ne laisserais aucun survivant dans mon passage. Tant mieux pour moi et tant pis pour eux, s'il aimaient la douleur et si le Gant Noir aimait cette débauche de violences, de haines, et de meurtres, et bien j'allais lui montrer ce que je fais de ses serviteurs, j'allais lui montrer que moi aussi je peux infliger la douleur, que je peux faire mal à ce qu'il semble tenir. Pour tout dire, j'étais parfaitement calme en apparence, mais ce serait la fureur d'un homme, d'un surhomme peut-être ? Qui se déverserait sur la peau d'un monstre. Qu'importe la souffrance que j'exercerai sur Dollmaker, il allait souffrir, il allait avoir mal, très mal. Et je lui casserai les doigts des mains, histoire qu'il ne ressente plus jamais la sensation de toucher. Un chirurgien avec les mains broyées, ce serait une ironie pour lui. En tout cas, j'allais lui rendre ce service, et j'allais sauver Gotham. Pour tout dire, ça allait saigner, et qu'importe ce que feront les docteurs de l'asile d'Arkham pour le soigner, j'en avais rien à foutre. Ce soir, ma colère était à saturation. Alors que je les vois s'avancer vers moi, en hurlant en latin, je plonge sur le premier de ses messieurs, et je commence alors à me faire plaisir ... Ce soir, j'allais offrir au dieu de la guerre, Mars, son tribut en poings, en fractures et en bleus biens sentis. L'arène allait être un massacre. Dick, j'espère que tu seras là ...
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Sam 1 Juil 2023 - 0:30
L'appel d'Alfred Pennyworth n'avait pas étonné le justicier, qui roulait déjà à toute vitesse dans les rues de Gotham vers le stade. Ses pneus crissaient sur le bitume froid de la ville, qui avait perdu de sa splendeur. Car Gotham pouvait être parfois cruelle, mauvaise et sale, cela ne restait qu'une partie de tout ce qu'elle représentait réellement. C'était pour tout ce reste emplit d'amour, de joie et de rire, que Nightwing n'avait toujours pas baissé les bras. Les mots du majordome avaient été clairs, plus que jamais auparavant ; c'était un piège. Mais vers quel danger, Dick et Bruce n'avaient-ils pas couru en toute connaissance de cause ? L'étau se refermant sur leur carcasse n'avait jamais été un argument pour rebrousser chemin.
Dis lui que j'arrive, assura l'acrobate d'une voix ferme et confiante. Alfred lui répondit que la radio du Chevalier Noir était coupée. Ainsi, il s'était une nouvelle fois isolé. Mais Batman avait demandé de l'aide, et dans cette simple sollicitation à son égard, Dick voyait un changement positif dans le comportement de son mentor.
Les théâtres se jouaient sans fin à Gotham, et chaque pièce avait son propre lot de surprises et de drames. Les parties endiablées conçues par le Joker avaient un goût amer dans les souvenirs de chaque justicier l'ayant affronté, mais aujourd'hui, quel allait être le mot d'ordre du Gant Noir ? Devant des spectateurs contraints de jouer les rôles de pantins désabusés, dans quel autre univers encore plus sombre cherchait-il à tous les faire sombrer... Il n'y avait pas le temps d'avoir la boule au ventre ou de retenir sa respiration, paralysé par la peur. Toute sa vie, Dick avait été entrainé pour ces terribles moments, pour y mettre un terme et baisser le rideau avant le dernier acte.
Plongé dans l'obscurité de la ville, Nightwing arrivait au Gotham Stadium. Il laissa sa bécane là où il était sûr que personne ne tomberait dessus par hasard ; auquel cas, la sécurité était activée et les moyens de défense s'enclencherait automatiquement. Pour l'heure, le justicier qui avait pris son envol il y a cinq ans, observait depuis les hauteurs ce qui se tramait dans le centre de la scène. Le gazon avait été troqué pour de la terre, l'ambiance entière des lieux normalement si familier avait laissé place à un décors prévu pour un spectacle de mauvais goût. Dans les gradins, les citoyens subissaient l'assaut d'un énième ennemi. Si tous ne capitulaient pas, si tous ne jouaient pas à ce sordide jeu, c'était parce qu'au milieu du paysage déchu l'ombre du Batman se mouvait déjà contre les légionnaires. Sans plus attendre, l'acrobate déploya ses bras, les jambes tendues, le corps plongeant dans le vide. Il se laissa plusieurs secondes attirer par la gravité, avant que son bâton n'éjecte le grappin qui amorti sa chute. Sa course prit fin en se heurtant sur les épaules d'un premier adversaire, autour desquelles Nightwing enroula ses jambes pour l'envoyer valser.
Batman, derrière toi ! lâcha-t-il en se tournant vivement vers son mentor, lançant un batarang qui se nicha dans la chair d'une piètre représentation d'un gladiateur. Celui-ci hors d'état de nuire, il en arriva d'autres, et bientôt l'oiseau de nuit avait rejoint le Chevalier Noir pour s'adonner à une danse impitoyable qu'ils ne connaissaient que trop bien ; le combat dans un parfait duo harmonisé.
Comme au bon vieux temps...
― Ink ―
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Dim 2 Juil 2023 - 17:48
Damnation éternelle
Une bien mauvaise surprise, oh que oui. Et Charlie Caligula ne la tolérait pas ! Quelle déchéance, quel ennui ! Voila maintenant que tout tournait au sempiternel vau-de ville. Voila maintenant que des assaillants inconnus portant des masques chinois s'en prennent à mes légionnaires, et pour paraphraser le tout, voila que le Batman entre dans l'arène. Quelle déception, quelle blague. Caligula continuait de jouer de la harpe, alors qu'il observait son monde en train de sombrer, il se sentait envahi d'une pulsion de mort des plus violentes, alors qu'il voyait de nombreuses factions lutter contre lui ! D'un geste de colère, il hurla depuis sa tribune, en direction du Batman. En direction de tous ceux qui venaient à lui pour ruiner ses plans. Il vociférait de sa rage, alors que tout Rome était en train de s'effondrer. La voila, la déliquescence de l'empire romain ! La voila la triste et délicate fin de toute chose. Son grand plan pour faire de Gotham City sa nouvelle Rome, venait d'échouer lamentablement. Tout partait dans l'évier, dans les tréfonds, ses grands rêves se disloquèrent en deux, et il ragea de colère. Il les maudissait, tous ! Inspirant, il déclama alors, tendant son pouce vers le bas.
Qu'est-ce donc que cette vilénie ? On m'abat ! On me trahit ! Tu quoque fili ! Tous se liguent contre moi ! Même le Gant Noir m'a abandonné !
Hurla-t'il alors qu'il comprenait qu'il s'était foutu lui-même dans ce merdier déplorable. Il citait Julius Caesar à sa sortie du Sénat, honteusement poignardé dans le dos par ceux qu'il avait protégé à de nombreuses reprises. Apparemment, les démons asiatiques lui avaient réservé une mauvaise surprise, et malheureusement pour Caligula, cela venait d'être amplifié par l'arrivée du Batman, de Nightwing, et d'une justicière au masque d'or. La dénommée Renata Cardozzo avait trahi l'Empereur romain ! Elle sera écartelée pour cette traitrise, tandis qu'il rageait de son tout son être à la tribune. Il inspira. Il était temps de montrer qu'il était le seul empereur de Gotham City. Qu'il était le suzerain que cette ville méritait, au milieu de toute cette traitrise !
LÂCHEZ LES FAUVES !
Hurla-t'il alors que son scribe appuya sur le levier qui ouvrit la porte aux fauves. Des tigres en sortirent, et se ruèrent sur tous les participants. Otages, civils, justiciers, triades et autres vermines de ce genre. Tous allaient comprendre la colère et la fureur des dieux. Il inspira alors qu'il se dirigea dans son appartement personnel, juste derrière la tribune. C'est à ce moment-là qu'il comprit qu'un empereur ne devait pas qu'être spectateur de cette décadence. Non. Il serait aussi LE combattant pour son empire. Il serait le maitre de cette ville, ou ce sera la mort. L'honneur dans la mort, ou dans la victoire. Mais pas de parjure. Alors que ses serviteurs enfilaient une armure dorée sur Caligula, le combat dehors ferait rage et retarderait les nombreux spectateurs improvistes de cette soirée qui aurait dût être le couronnement de Caligula. Tous étaient des traitres, et ils seraient tous châtiés. Jupiter et Mercure feront le tri des bonnes âmes et les victorieux resteront en vie ce soir. Se regardant dans le miroir, Caligula sortit alors de son coffre, un étrange liquide qu'il se gardait pour un moment comme celui-ci. Et le serrant dans la main, il écoutait le tumulte des combats. Il était temps pour lui, de rejoindre l'arène, et de faire ce que tout défenseur de Rome faisait, tel un César des temps modernes : Anéantir la démocratie pour assurer la survie de Rome, quitte à instaurer une tyrannie, comme Jules César. Inspirant lourdement, il se reprit avant d'emprunter les escaliers. Parmi les fauves que l'on entendait, il y'avait des tigres, des lions, et même trois éléphants qu'il avait fait réquisitionné au zoo de Gotham City. C'était un beau spectacle, et ça allait très certainement surprendre ses adversaires. Dans sa magnifique armure dorée, Caligula sortit un glaive, et gardait toujours son flacon dans la main gauche. Dans la tête de Caligula, tout n'était qu'un capharnaüm de colère, de haine, et de ressassements. On l'avait trahi de toutes parts, et il sentait sa colère poindre, celle de la divine colère de Jupiter. Il se sentit ragaillardi, alors qu'il s'apprêtait à pourfendre, en compagnie de ce qu'il restait de ses légionnaires. Il rassembla ses ultimes forces, ses derniers conscrits, les réserves de l'empire romain qui ajustèrent leurs lances et leurs boucliers, avant d'avancer en formation serrée dans les tribunes du stade. Le bruit métallique se faisait entendre. C'était une belle troupe, environ trente hommes prêts à rejoindre le combat dans le Colisée. Alors que la grille se relevait, il pénétra dans l'arène en hurlant, dans sa magnifique armure.
Vous osez détruire mon œuvre ?! Vous osez vous en prendre à l'armée romaine ? Vous allez découvrir la justice de l'Empire Romain ! Tremblez devant votre Empereur ! Tremblez devant le véritable seigneur de Gotham City !
Alors que ses légionnaires avançaient en courant vers leurs ennemis, Caligula ouvrit le flacon qu'il conservait. Du Titan. Un dérivé du venin de Bane, que le Gant Noir avait prélevé sur le criminel avant qu'il ne soit renvoyé à Santa Prisca. Simon Hurt avait tout prévu au cas où, et Caligula en avait pour lui, lui qui n'avait pas un physique des plus avantageux, et surtout, qui avait quand même passé la cinquantaine. De quoi donner un petit coup de fouet pour son grand âge. Alors qu'il avala le contenu, ses yeux devinrent verts fluo, et l'Empereur commençait à se changer en une créature grotesque et monstrueuse. Alors qu'il grandissait, sa colère ne faisait que se décupler, et il allait d'abord s'en prendre aux chinois, à ces démons d'Asie qui venaient de ruiner son magnifique projet. Après, le Batman et ses alliés prendraient aussi très cher. Alors qu'il hurla de nouveau, Caligula gardait pleine conscience de ce qu'il faisait. Sa taille avait augmenté, ses muscles avaient triplé, et il frappa du sol avant de se ruer en courant, vers les hommes de la Triade qui avaient commis ce crime de lèse-majesté. Il hurla d'une voix rauque, et passa à côté de ses légionnaires qui commençaient le combat. Le spectacle était violent, et c'était dommage de ne pas pouvoir filmer tout ça ... Mais il le faisait, pour la gloire de Rome, et de l'Empire. Il était l'Empereur de Gotham City. Le seul, et l'unique. Ses yeux verts se dirigèrent vers les membres des gangs asiatiques, et il se rua donc vers eux. D'abord le menu fretin, après, le gros gibier.
GNIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIARGH !
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Dim 2 Juil 2023 - 22:47
Et soudain, elle est perdue dans le chaos. Si ce n’avait été que ses gladiateurs quittant l’arène a grand renfort d’explosif et de violence extrême, Ren aurait sans doute pu trouver son chemin vers la salvation et échapper aux flammes comme à la revanche impériale. Malheureusement, ils ne sont pas seuls sur ce damier et d'autres pièces sont misent en mouvement alors même qu’elle tentait son Queen’s gambit. L’écho d’armes automatiques, des masques démoniaques se révèle et la mort balaie les légionnaires dans une pluie de plomb ordonnée. Les hurlements de la foule répondent à ceux des mitraillettes, mais personne ne semble vouloir abandonner le spectacle des yeux. La masse humaine est absorbée par la fascination morbide, s’abreuvant de la violence comme le sable de sang alors que tombent légionnaires et gladiateurs dans un tourbillon de violence et de fumée.
Sa silhouette se glisse discrètement en bordure de la foule, un casque doré dissimulée sous une capuche, la main fermement agrippée à la crosse de son pistolet mitrailleur. Ce dernier est gardé sous les replis de sa robe, cherchant à garder ce bruyant avantage secret le plus longtemps possible. Sa seule rafale surprise sera la première, elle le sait. Strings profite que tous les yeux soient dirigés vers l’arène pour se diriger à grand pas vers la sortie, dans son oreillette, elle écoute les progrès de ses marionnettes et de son équipe sans prendre le temps de leur répondre - trop d’oreilles inconnues aux alentours. Caligula ne semble pas avoir envoyé d’hommes à sa poursuite, mais elle ne compte pas vraiment lui laisser le temps de corriger cette erreur.
“Bordel de merde ! C’est Batman !”
L’exclamation de l’un des spectateur lui fait soudain arraché les yeux de la sortie alors que, depuis l’entrée opposée, une ombre noir des plus famillière jaillis en vrombissant dans le stade. La batmobile soulève une mini tempête de sable, s’ajoutant à la fumée de l’arène alors que les légionnaire encore libre se retourne soudain pour encercler le véhicule du chevalier noir. Un demi-sourire se dessine sur les lèvres de la présentatrice. Un mouvement de cape plus tard, et le justicier est déjà en train de distribuer avec gusto une entière livraison de pied bouche… et Ren est somptueusement heureux de ne pas être sur la liste. L’ennemie de mon ennemie yadda yadda. Qu’ils s’entretue tous. Lorsqu’elle relève les yeux elle s’arrête brutalement, au milieu des gradin, une femme vient d’en gifler une autre. Des ondulations brunes et un masque aussi doré que le casque de cavalerie que porte Ren. Une petite voix au fond de son esprit lui dit que le destin se fout de sa putain de gueule.
* * *
Son cœur bat à cent à l’heure. Il est si excité qu’il a du mal à ne pas rire en continu, mais il sait que ce genre d’attitude risquerait de lui attirer l’attention d’une chauve-souris un peu trop remontée. Mais est ce qu’on peut vraiment lui en vouloir ? Massacrer ces looser est absolument hilarant ! Un large mouvement horizontal et l’un des légionnaires se retrouve soudain les tripe à l’air, son visage un masque de surprise et d’agonie alors qu’il tente vainement de retenir son rembourrage qui éclabousse le sol de sang et d'excrément. L’odeur doit être absolument immonde, mais il n’a pas vraiment de retour olfactif de toute façon. L’une de leur marionnette est déjà tombé, abattue par une volée de pilum étrangement précise, la masse de muscles stéroidés se retrouvant a jouer les hérisson alors que le joueur en question rage sur le salon vocal comme un gamin frustré. L’arrivée du Batman et de son amoureux à mis le feu aux cul du gant, et il est soudain beaucoup plus facile d’avancer à travers les lignes clairsemée de l’armée impériale, cette dernière bien trop occupée à accumuler de la dette médicale à coup de batarang. Franchement, il devrait écouter sa mère et devenir dentiste, vu la quantité sur le sable, c’est un métier d’avenir. Puis un rugissement de rage pur se fait entendre dans l’arène et un colosse armures d’or se retrouve soudain au milieu de l’arène, si massif que leurs marionnettes semblent diminutives en comparaison.
“C’est Cali-cul-gras ça ?! Bordel je veux la même dope !”
Laissant le reste des idiots s’occuper de sauver Strings, Troy fait demi-tour, un sourire sauvage sur les lèvres alors qu’il court vers le géant aux yeux luminescents. Fervent joueur de la série des Souls et de Fromsoft en général, l’idée même de ne pas aller se frotter au boss géant est impossible. Ce n’est pas comme si il y avait le moindre danger pour lui de toute façon. Laissant son rire surexcité s’échapper, il charge l’empereur fou avec sa lame tachée du sang des légionnaire.
“MON NOM EST MAXMUS DECIMUS MERIDIUS ! JE SUIS VENU T’EN METTRE PLEIN L’ANUS !”
* * *
Ashley grince des dents alors que le hurlement débile de l’autre nerd sature complètement son oreillette. Retenant ses propres insultes, elle monte rapidement dans le 4x4. La hacker russe prend shotgun alors que le reste de l’équipe monte à l'arrière, chacun tenant une arme d’une main plus ou moins tremblante. Devenue membre d’un groupe criminel a Gotham, la texane n'aurait jamais cru dire cela, mais l’arrivée du Batman est providentielle. L’expert des jeunes garçons en collant est immédiatement devenu l’ennemi numéro un, et leur petite troupe n’a eu qu'à se débarrasser des traînards pour se glisser jusqu’au garage. Le vrai problème, c’est que le brasier commence à prendre sérieusement : une masse de fumée huileuse s'accumule doucement au plafond alors que la chaleur se fait étouffante dans les profondeurs du stade.
“Bon, tout le monde attache sa ceinture et s’accroche à son flingue !”
Les plaintes concernant l’absence de ceinture sont inaudibles alors qu’elle fait rugir le moteur avec satisfaction. Des bons tuyaux américain, fait pour foncer sans regarder la consommation en essence ou les conséquences sur le climat. Tout ce qu’elle aime. La radio se lance d'elle-même, un son gras de guitare envahissant l’habitacle et Ashley souris encore plus.
♪Dead I am the one, Exterminating son.♪
Le 4x4 se lance dans les couloirs en vrombissant, le rire d’Iris à peine audible, les couloirs renvoyant les échos de la musique et du véhicule dans une cacophonie assourdissante. Les lumières du stade sont éteintes, ne reste que les phares et les lueurs ondoyantes des flammes au loin. L’équipe fonce à travers la fumée, les virages serré éclaboussant les alentour de jaillissement d’étincelles, laissant derrière eux les éclat de leur rétroviseurs, perdu dans un passage trop étroit et des lignes creusées dans les murs par la carrosserie. Accrochée d’une main à l’habitacle, Iris, hilare, décharge son scorpion sur toutes les silhouettes qui osent se dresser devant eux, légionnaire ou spectateur, les flammes de son arme éclairant son expression extatique comme un stroboscope alors qu’elle décharge encore et encore sur la moindre ombre vaguement humaine. La plupart de ses tirs passe loin à côté de ses cibles, les mouvements erratiques de la voiture et son absence d'expérience à peine compensée par le volume de plomb qu’elle envoie devant eux. Mais elle laisse tout de même un mural des Gotham Knight divisé en deux d’une longue rafale.
“ATTENTION LA TÊTE !”
L’équipe se met à couvert alors que le véhicule traverse les flammes qui scelle la sortie. Sa carrosserie léchée par le brasier, elle jaillit soudain dans la nuit gothamite, sortant par la porte que la Batmobile a gentiment défoncé en entrant. Une large colonne de fumée s’étend vers la masse nuageuse de la cité, derrière eux, l’incendie hurle vers le ciel en dévorant les murs du stade.
Trop d'informations. Le cerveau d'Azzurra était en ébullition. La pauvre poupette était submergée d'informations, trop pour son petit cerveau d'introvertie. Le type qui se prenait pour un empereur romain avait disparu de sa vue, et derrière c'était le chaos. De nulle part alors qu'elle avait le dos tourné, elle vit l'ombre du Batman.
Le vrai Batman.
Mais c'était trop. Impossible de s'extasier, et sous sa tenue sa poitrine se déformait pour se reformer subitement, rapidement. Elle était à deux doigts de la crise de panique. Probablement la déshydratation, le stress, où le fait d'avoir été sous le coup de l'adrénaline et la dopamine trop longtemps pour qu'un violent contre-coup s'opère. Du glucose. Il lui fallait du sucre. Elle s'assied sur un banc, jeta un œil vers le ciel noir, perdant son regard dans un dirigeable qui se perdait vers l'infini. Sur les gradins où s'étaient situées une foule qui se dispersait, tentant de quitter cet endroit, elle était la seule assise. Des verres de vin au sol, des vins italiens explosés qui valaient des sommes. Si bonnement gâché.
Azzurra adorait le vin. Elle aurait tué pour cette bouteille débouchonnée qui avait roulé, intacte, à moitié vidée. Elle la souleva et la posa droite. La vue était bien, ici. Une vie parfaite sur l'arène, sur les combats qui s'y déroulaient. Un colisée en flammes. Un magnifique colisée. Etirant ses bras vers l'arrière, elle attrapa une grappe de raisins et commença à les manger.
Ils étaient sucrés. Pas autant qu'en Italie. Infiniment plus sucrés que celle qu'elle trouvait à Walmart. Le Batman était là. Il avait un acolyte avec lui, Nightwing. Elle le reconnaissait à ses couleurs bleues et son costume moulant. Ce devait être un bien bel homme, pour tout dire. Elle ne voyait pas très bien depuis là, juste une silhouette dont elle imaginait la portée des formes. C'était les halos de lumière qui l'aveuglaient. Personne n'avait pu réellement filmer son visage, et le casque refermé le masquait.
Masque d'Or.
Et de l'Or, il allait y en avoir alors qu'un chevalier en armure dorée était entrée dans l'arène. C'était ce fou de Caligula. Un autre rush d'adrénaline la fit redescendre des gradins pour le rejoindre en bas. Azzurra allait lui casser la gueule auprès du Batman. Peut-être était-ce le moment de montrer ce qu'elle valait, pile au moment où un véhicule mitraillait la foule. Elle se jeta au sol, se releva et attira l'attention de l'homme en or :
- Adversus solem ne loquitor ! Vappa !
Oui, que ses cours de latin au lycée lui servent un peu.
- Abi pedicatum ! In cruce figaris ! Terrae tuber !
Putain d'Américain qui se la jouait Fallout New Vegas (elle n'avait jamais joué au jeu d'accord). Serrant les poings, elle continuait d'invectiver des insultes en latin tout tout en se mettant en triangle autour de lui pour l'encercler avec les deux autres.
Fait étrange, une marionnette l'avait attaqué. Le Golgoth, le même genre qui l'avait envoyé à l'hôpital près d'un mois était de son côté. Auprès de Batman, Azzurra se sentait en sécurité, sans être capable de comprendre comment cette situation pouvait être possible. Elle ne pouvait y penser. Sa main tremblait, alors qu'elle le mettait d'une façon peu naturelle pour obstruer sa vision afin de cacher la marionnette de son champ de vision. Elle ne voulait pas le voir, ne plus admettre son existence. C'était trop pour elle. Un simple coup d'œil l'emplissait d'une panique certaine. Alors Azzurra se contentait de rester sur le fou furieux en armure tout en cachant le colosse de sa main tendue devant son visage, sur le côté.
Il avait une allure de boss final, après avoir pris sa potion étrange. Elle es demandait alors si cette potion avait un rapport avec le Sole Nero. Ses yeux ne brillaient pas, mais qui sait ? Azzurra restait prudente, ne sachant pas à quoi s'attendre de cet immonde enculé. Sans son modulataeur de voix, elle ne pouvait faire beaucoup plus de bruit, mais la haine y était.
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Jeu 6 Juil 2023 - 23:51
On a les VIP, allez allez allez, on traîne pas, le regardez pas, foncez !
Si tous les officiers sur la ligne ne l'entendaient que trop bien, le Malfrat ne ressemblait pourtant qu'à un homme d'affaire en pleine folie meurtrière, agitant ses poings armés et invectivant ses hommes, en vain. Le chaos était tel que le stade n'était plus qu'une grande cacophonie de cris de foule d'où émergeait parfois une plainte distincte. Pourtant, ceux-ci finirent en effet par se détacher de la contemplation d'un Caligula hors de lui, soutenant ou portant carrément, peut-être sans grande dignité, ceux à qui on avait promis la peine capitale ce soir.
Hélas, quelque chose allait évidemment gêner le plan.
Je ne vais pas mentir. J'avais oublié cet élément là. Tribuns, le zoo est de sortie.
Jetant un coup d'œil vers les deux super-héros venus prêter main forte dans la "gestion" des légionnaires, il s'épargna le risque de leur signaler lui-même ce qu'ils avaient probablement remarqués. Plutôt, il devança Tchang qui levait déjà ses pétoires, parés à one-shot ces malheureuses bêtes utilisées contre leur gré. Avec souplesse mais fermeté, Tao agrippa le bras amaigri de Tchang, provoquant chez lui un mouvement mortel qu'il stoppa à mi-parcours pour observer le Guerrier, interloqué.
Qu'est ce que- ?!
Stop. Comme avec le Clown. Tu me fais confiance et tu couvres mes arrières. Après, on lui fera la guerre, à l'Australienne.
Croisant leurs sourires mutuels, les deux asiatiques échangèrent un check de leurs poings armés, puis se tournèrent dos à dos. Féroce, le Malfrat fendit le groupe de ses hommes, n'ayant même pas un regard pour Falcone ou Vicki Vale, pas plus que les autres qui n'évoquaient rien de bien familier. Tout au plus daigna t-il se tourner après coup et pointer son arme à feu sur le Guerrier qui déroulait son imposant fouet en avançant sur les animaux effrayés.
Abattez uniquement les légionnaires qui vous prendront pour cible. A la première ouverture sûre, déguerpissez et commandez votre brèche.
Et ainsi, le cœur soudainement plus lourd, il continua d'avancer à la recherche d'un glaive en jupette qui aurait eu la malchance d'échapper à la vigilance conjuguée du Batman, de Nightwing et du Titan sous stéroïdes. Et comme ceux-ci étaient pour ainsi dire inexistant, son esprit baguenauda. Il pensa à la clinique Blackwell, il pensa à la sécurité, au réconfort qu'y trouveraient tous ceux qui auraient la bonne idée de s'y réfugier. Il envia ces gens, par ce que son tour était déjà passé.
Prolegat aux Tribuns. Situation !
Un ennui mécanique. Quarante putains de secondes et j'vous fout le feu à la piste !
D'un mouvement de bras simple et élégant, le fouet se souleva puis frappa la piste en soulevant et écartant le sable sur son passage. Rugissante, la panthère grogna en baissant les oreilles mais ne tenta pas de frapper la lanière de cuir. Profitant de l'accalmie, le Guerrier tâtonna sur ses flancs et pris possession d'une boule grisâtre pour la lancer à l'adresse du tigre. En heurtant le sol, un flash de lumière l'aveugla, provoquant un puissant rugissement venu du fin fond de sa gueule faites pour déchirer les chairs les plus tenaces.
Cohortes en place. Brèche sur premier barrage. Batmobile a ruiné l'Icare. Véhicules et personnels indemnes.
Reculant précipitamment, Tao manqua de chuter à nouveau au sol, hors d'haleine. Malgré tous ses efforts, la meute était trop vaste, effrayée, affamée, et foutrement en rogne. Il se rendit à l'évidence, si il parvenait à en faire reculer certains, il ne faisait que temporiser les attaques et permettaient aux autres de contourner la menace qu'il représentait. Il n'y parviendrait pas seul, et pourtant, il s'entêtait, trop fier pour admettre ses limites. Ses muscles le brûlait, les rugissements autant que les barrissements avaient remplacés les hurlements de la foule en panique.
Acte 2 avorté. Improvisation.
Faisant un bond en arrière, l'homme aux écailles brunes eut néanmoins le souffle coupé lorsque la défense percuta son buste. S'empêchant néanmoins d'expirer tout ce précieux air, il bloqua douloureusement son diaphragme et enroula ses bras sur l'imposante excroissance d'ivoire. Aussi furieuse que la seconde d'avant, la bête barrit avec véhémence, tenta de gifler l'asiatique, mais se heurta aux écailles de titanes dressées, se blessant à nouveau. Folle de douleur, la bête pivota son énorme tête, puis l'envoya valser de l'autre côté, expulsant en même temps l'incongru acrobate qui ne parvint pas à maintenir son accroche.
Dans son vol plané, quoi que concentré sur le sol s'approchant à grande vitesse de son corps, il entendit une voix déformée, souffrante et jouissante, un concentré de puissance qui n'avait rien à envier à l'énorme bête qui venait de se défaire de lui.
On a un code pour ça ? Le nabot en jupette a bu de la potion magique, maintenant c'est un gros con avec des yeux pour voir dans le noir.
Ses Beretta levés vers la monstruosité et ses pitoyables mignons, le Malfrat eut un arrogant regard plein de dédain pour le nouveau Caligula, d'autant plus qu'il s'était tourné dans sa direction. Tournant brièvement la tête sur le côté, il vit la silhouette en armure d'écaille ramper jusqu'à un gadget sur le sol, mais celui-ci semblait être en piteux état. De l'autre côté, ses hommes formaient un cercle protecteur autour des otages mais n'avaient toujours pas d'ouverture. Les bêtes affamées s'étaient éparpillées mais l'issue qu'ils avaient empruntés demeuraient impraticable.
Maintenant…
Sous les regards effarés, et alors que le Titan ruait sur la monstruosité et son groupe de jupettes, l'un des légionnaires en question lâcha son glaive pour le remplacer par un minuscule surin qu'il planta à plusieurs reprises dans la gorge de son plus proche compagnon. Puis, dans le chaos général, il se retourna vers Caligula et les autres pseudo-romains, scutum penché sur son grand corps fin, et là où se trouvait le surin apparut un étrange pistolet. L'homme recula, ôta son casque masqué d'un geste souple et calme et révéla son regard froid, entouré de fines paupières, enfoncés dans son visage pâle et beau, une milliseconde avant de mitrailler l'empereur dopé de cinq fléchettes tranquillisantes.
Que- qu'est-ce… code… tonnerre ?
Négatif. Pas en aveugle, vous-
Fout leur une guerre à l'Australienne, Tian ! Fais leur quelque chose qu'ils oublieront jamais !
Hurlant à s'en rompre les cordes vocales, le Guerrier peina ensuite à récupérer son souffle. Devant lui, deux lionnes se pourléchaient déjà les babines, ayant à l'évidence constaté son affaiblissement, et la disparition de ses armes. Quoi que la situation paraisse désespérée, le taïwanais se prépara à l'impact. Il esquiverait sans mal la première, mais la seconde le mettrait à terre, il lui faudrait donc convenablement protéger sa tête et son cou mais elles se casseraient les dents sur son armure.
Et puis finalement…
Il me semble que c'est mon signal !
Si les sept détonations éclairant le ciel de violents flash sans flammes paralysèrent les moins aguerris, dont une bonne partie de la foule et de nombreuses bêtes, le rugissement d'une nature toute sauf animale provoqua l'immédiate débandade des créatures les moins téméraires qui s'étaient gardés de s'éloigner de leur entrée.
De la large ouverture libérée, un véritablement hurlement mécanique propulsa une silhouette à quatre roues dans l'arène. Cependant, à peine arrivée sur le sable, plusieurs coups de volants et un bon appui sur le frein la firent longuement déraper, jusqu'à filer un violent coup d'aile arrière à un cougar malheureusement pris dans les phares et n'ayant su réagir à temps.
Le véhicule enfin stoppé, tous purent enfin le détailler. A première vue, cela ressemblait à une mustang qu'on aurait abusivement maltraité pour la faire paraitre ruinée, avant de l'attifer d'ornements, insignes et couleurs pouvant rappeler les décorations de chars antiques. Privée de portières, de pare-brise et d'un plafond, l'homme musculeux se trouvant à la place conducteur se hissa debout à l'aide du chassis.
J'espère que vous filmez ça.
Un sourire en coin, insensible au chaos ambiant, ne prêtant en fait même pas attention à la situation, même carrément convaincu que le stade tout entier s'arrêterait pour admirer son entrée, Kento se pencha vers la place passager et se releva avec un mégaphone dans la main. Celles-ci étaient bandées jusqu'aux coudes, ce qui était admirablement visible à cause de sa tenue des plus minimalistes, pour ainsi dire un bas d'uniforme de légionnaire, et un collier autour de cou.
Amenant enfin le mégaphone devant sa bouche, il s'adressa à Caligula, qu'importe sa situation, ou son état. La voix de l'asiatique en pleine overdose d'adrénaline, ainsi amplifiée, porta aisément pour être perceptible jusque dans les tribunes, pourvu que quelqu'un y prête attention dans le tumulte :
« Désolé pour le chat ! De sa main libre, son majeur pointa le cougar sans vie dans le sable.Viens me punir Calgiuleta ! Allez viens ! Viens ébouillanter ça ! »
En ultime et peut-être dernière insulte à proférer de son existence, le sino-japonais retourna son poing couvert de bandage et tint son majeur levé à l'adresse de la monstruosité. Après quoi seulement, il se laissa retomber dans son siège et se remis en mouvement, tiré par quelques centaines de chevaux dans le sable qui allait rendre ses trajectoires bien hasardeuses, même pour un spécialiste dans son genre.
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Dim 16 Juil 2023 - 10:01
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Tandis que les fauves affamés lâchés dans l’arène rugissaient, à quelques rues de là, dans un local poubelle rééquipé pour l’occasion une tigresse anarchiste attendait son heure. Air concentré et sourcils froncés sous le masque félin, la jeune ingénieure finissait de brancher les câbles et fils qu’elle avait passé la nuit à installer.
Cela faisait deux semaines qu’un bataillon entier de camarades avaient disparu du côté du quartier historique de la ville lors d’une mission de recherche d’alimentation. Et lorsque la rumeur de ce jeu macabre et cruel organisé par encore un dingue dangereux fanatique de vieilles antiquités avait commencé à bruisser dans le quartier, les anarchistes avaient commencé à craindre de savoir où ils allaient les retrouver.
La jeune irlandaise souffla, regrettant de ne pouvoir essuyer la sueur sur son front. Elle avait tout donné, ce dispositif compliqué, c’était leur dernière carte à jouer. Toutes les tentatives précédentes de s’introduire dans le colisée avaient échoué. Aujourd’hui était le dernier espoir. C’était l’heure de délivrer les camarades ou de mourir en essayant.
« Caligula est dans les gradins. » « Le début des jeux a été annoncé. » « Début des premiers combats » murmura dans le talkie leur informateur, caché dans les gradins parmi les foule de sociopathes ravi de voir couler sur le sable du liquide carmin et les pauvres hères qui voulaient seulement du pain. « Les légionnaires surveillent l’empereur, les combattants et la foule. Ils semblent très occupés. Médiocre surveillance des entrées » leur fut communiqué depuis le cœur de l’action où l’un des leurs c’était discrètement infiltré. Il ajouta les noms de quatre otages, quatre grands bourgeois qui à entendre les réactions du reste de la bande étaient des notables très en vue dans la cité, mais aussi des gens dont Aliénor n’avait jamais entendu parler.
Ils avaient trouvé des talkies walkies dans le coffre d’une voiture de police dont les cadavres des conducteurs avaient été retrouvés - pas par Aliénor, heureusement- devant leur volant. Ils avaient été tués par le Gant. La jeune irlandaise avait un rien bidouillé les appareils, juste histoire d’en changer la fréquence et de sécuriser. Ce n’est pas avec les flics que les anarchistes avaient le plus envie de parler. Lorsque l’irlandaise immigrée avait accroché l’outil de communication à sa ceinture, son cœur s’était emballé d’une mélodie qui pour une fois, n’était pas celle du désespoir ou de l’anxiété. Dans un coin de sa tête elle avait entendu la voix de Nolan s’exclamer un « Le retour de l’arme préférée de tous les résistants et agents secrets, trop cool, trop stylé, comme au bon vieux temps ! » aussi clairement que s’il avait été dans la pièce. Elle aurait dû s’inquiéter de ce qu’elle entendait des voix, visiblement maintenant, mais elle avait souri tout simplement.
Debout dans son local technique regard concentré, presque confiant et déterminé, les mains crispées sur le câble aux gaines rouges et aux fils dénudés prêts à être reliés, elle n’attendait qu’un appel de la base pour crier « Contact !», rapprocher les fils et faire des étincelles.
- Message à Tigre. Message à Tigre. Opération feu d’artifice annulée. Caligula a lui-même mis le feu au stade.
- Attends. Quoi ?
Il ne fallut que quelques mots à l’irlandaise pour comprendre ce qu’il s’était passé.
Une canette vidée oubliée dans le bâtiment de tôle ondulée fit les frais de la colère de l’insurgée, qui l’explosa à coups de pieds.
« Eh bien, Al, t’as l’air bien énervée ! Tu regrettes à ce point de ne pas pouvoir tout faire péter ? » lui fit remarquer dans sa tête la voix gentiment piquante de Nolan.
Interrompue dans son débordement de rage par son ami comme elle l’était quelquefois en Irlande, Aliénor manqua de peu de sourire comme autrefois à Dublin. Au moins, sa schizophrénie, ou son abyssal sentiment de solitude, avait le sens de l’humour. Si la pique était aussi cohérente que facile, elle n’était pas tout à fait exacte néanmoins, ainsi qu’elle lui répondit comme elle répondait à Nolan et ses amusantes conneries. Si son petit bouquet d’effets pyrotechniques avait été soigneusement calculé pour être aussi impressionnant qu’il n’était pas létal, ce dernier point semblait le dernier des soucis de l’empereur fou et cela l’inquiétait.
- Ok. On garde le feu d’artifice pour plus tard. On y va maintenant. Ouvrez la plaque d’égouts.
Il y eut quelques instants de silence et de grincements désespérés de l’autre côté du talkie.
- La plaque est fermée. Quelque chose de lourd est garé dessus. - Bordel, vous ne pouviez pas, genre, je sais pas, vérifier avant ? - Bien sûr, pour qu’on se fasse repérer avant même que l’opération ait commencé. - La subtilité, tu connais ? Vous ne pouviez pas juste essayer de l’entrouvrir ? - Et si quelqu’un passe à côté à ce moment-là ? Tu y as pensé ?
Brutalement, l’irlandaise interrompit la discussion. - J’y vais.
- Fais attention, Tigre, c’est dangereux ! s’inquiéta une voix de l’autre côté de la communication.
Seul le sarcasme de sa camarade lui répondit : - Nan ? Sans blague ?
Elle ajouta, sérieuse et terriblement déterminée : « Je vais les trouver et je vais les ramener. »
Et puis, refusant d’entendre quelconque objection, elle coupa tout simplement la communication.
Bon. Passons au plan B. L’anarchiste attrapa un tournevis et un rouleau de ruban adhésif. Puis elle se saisit de ce qu’elle avait remisé dans un coin : un gros cube métallique et plastifié don sortaient des fils de cuivre, des condensateurs, et un petit système d’émetteur récepteur. Elle avait pris le soin de débrancher une prise, à la fin tout de même utile de ne pas mourir brûlée vive ou électrocutée avant d’avoir pu aller démolir la gueule du Gant Noir et de ses alliés. Elle la rebrancha en retenant légèrement son souffle, mais eut l’agréable surprise de ne rien voir exploser. Quelques petites vérifications supplémentaires plus tard, elle conclut que ce qu’il n’y avait aucun risque que la machine se déclenche toute seule sans qu’on ne lui ait rien demandé. A l’opposé, rien ne permettait de dire qu’elle se déclencherait bien de loin, si cela s’avérait une nécessité. Un boîtier noir à antenne doté d’une molette mécanico-électronique et de quelques boutons à ressorts rejoint un couteau dans la poche d’Aliénor. Cette dernière referma et sécurisa le local poubelle avant de se diriger vers l’Arène. Certes, l’anonymat de leur place forte et sa discrétion était leur principale protection, mais une mauvaise surprise attendrait tout de même qui essayerait un peu trop d’entrer là où il aurait mieux fait de ne pas mettre le nez.
Seule la nécessité de respirer lui faisait déserrer les dents, mais pas les poings, dans sa course effrénée à travers les ruelles. Tous ses muscles pulsent d’une adrénaline brûlant sur le combustible de l’inquiétude qu’elle ressent pour les camarades et d’une rage guerrière et d’une détermination nourrie par la colère et par ses rêves de révolution. Cette fois, plus question de banderoles et de piquets de grèves pour demander la libération d’une poignée de camarades retenus en GAV après une manif pas très autorisée. C’est bien aussi, mais pas question de faire avec Caligula ce genre de politesses là. Nous, nos compagnons, on les libérera nous-mêmes, dans les ruines de ses illusions.
Pas besoin d’escalader la façade du Colisée comme cela avait été initialement envisagé. Quelqu’un d’efficace quoiqu’un peu bourrin avait directement fait une entrée fracassante en pétant le mur avec sa voiture. Merci bien camarade, ça va me faciliter l’entrée. Après tout ce n’est pas comme si j’allais me gêner.
Une balle lancée depuis une voiture manqua de peu de mettre fin prématurément tant à son expédition qu’à ses rêves de révolution. Elle n’eut que le temps de se jeter derrière un tas de pierres issue du colisée pour éviter de périr à la fois criblée de balles et écrasée. « Merci pour la prudence, connard ! » jeta-t-elle à l’automobiliste avant de lui crier une insanité, poing levé, moins en colère d’avoir failli crever – après tout, elle n’avait jamais eu un mode de vie très sécurisé, et en plus vivait à Gotham depuis plus d’une demi-année – que contre les lâches qui fuyaient comme des rats abandonnant le navire, non seulement sans aider les gens, mais en leur tirant dessus, carrément.
Quelques bonds lui suffirent à se jucher en haut des gradins et observer la situation. C’était le chaos, l’anomie la plus absolue. Chacun frappait où il pouvait sans se préoccuper du sort de ceux qui tombaient. Elle ne reconnut pas le Batman, et pour cause elle ne le connaissait pas. Au camp des anarchistes, on avait bien pu lui parler du justicier costumé, celui qui défendait le peuple des criminels qui régulièrement le décimait, mais aussi le système qui les oppressait. Mais il était tellement loin d’être la priorité pour le moment, et elle parlait si peu aux gens. Certes, dans une autre vie, du temps où elle étudiait à Dublin avec ses amis, elle lisait la presse internationale, surtout lorsqu’elle provenait des camarades. Mais c’était pour la politique étrangère, pas pour les souris – fussent-elles chauves – crevées. Quant au type qui se battait à ses côtés, elle n’en avait carrément jamais entendu parler. Dans les gradins, une bonne femme engoncée dans une ridicule tenue dorée avec cape et plastron associé cessa de manger – quel genre de sociopathe mangeais dans un moment comme celui-là ?- pour se jeter contre une espèce de monstre qui vu sa toge et ses lauriers fanés dans le coin de la figure devait sans doute être Caligula. De son côté un groupe d’hommes asiatiques en tenues antiques avaient retirés des masques de démons chinois pour tire ici et là. Visiblement, il n’y avait pas que le dingue et son armée qui avaient fait l’effort de venir déguisé, mais aussi les invités. Tous les magasins de déguisements pour mioches du coin avaient dû être dévalisés. Y aura pénurie au carnaval cette année. Plus sérieusement, qu’il y ait autant de gens prêts à jouer le jeu de cette sordide comédie, même pour s’y opposer, était pitoyable au dernier degré.
Un souffle d’air léger, chauffé par les flammes du braisier, gonfla la tenue de l’anarchiste. La sien, de costume, n’avait depuis sa première apparition qu’à peine évolué. Elle était toujours vêtue presque intégralement de noir et si le nouveau sweet était plus souple et un peu plus rembourré, la légère protection que son vêtement de combat offrait ne la protègerait guère d’un flingue ou d’un coup d’épée bien placé. Mais, avantage qui faisait sa fierté de manière immodéré, il affichait désormais fièrement le symbole de ses idées.
Elle, n’avait pas donné dans les cérémonies de mardi-gras et autres simagrées. On sait, on sait… A Rome, faire comme les romains. Oui, mais non. Il faut être cohérent avec ses idées aussi. Et être anarchiste, ça s’associe assez mal avec le fait de se plier aux normes injustes d’autrui. Ça va assez mal, avec l’idée de se conformer aux ordres d’un « en haut » qui ne tient sa légitimité que dans la violence qu’il sait exercer. Ça va assez mal tout court avec l’idée de se conformer.
Et puis, non. Définitivement non, le faste prétentieux de l’Empire romain n’avait pas de quoi éblouir les yeux de la communiste libertaire. Non qu’elle ait quoique ce soit contre les aqueducs, les colonnes ou les sandalettes à trous. Mais il faut dire qu’elle préfèrait d’autres formes d’organisations politiques. Et elle n’était pas non plus impressionnée par la noblesse antique des toges et des drapés. De toute façon, la notion même de noblesse n’était de nature à l’impressionner. A part pour parler de la condition des serfs sous l’Ancien Régime, Aliénor ne prononçait ce mot qu’absolument forcée.
En face d’elle, en dessous des gradins, de l’autre côté du champ de bataille et des flammes qui gagnaient du terrain, une ouverture béant en pente vers l’obscurité était close par une lourde grille aux barreaux de fer forgés. Si ce n’était pas là que leurs camarades étaient enfermés, elle n’avait pas d’autres idées. Ne restait plus qu’à traverser.
Bon. Et, c’est parti.
D’un mouvement ample et souple, elle déploya ses armes. Fixée en croix dans son dos, les deux longues tiges de métal vert se déployèrent en arc de cercle dans les airs, avant de tournoyer dans ses mains en faisant bruisser un léger sifflement. Redoutables prolongements de ses bras, ajustés d’une masse plus importante à l’extrémité qu’à la poignée, augmentant la force de frappe sous l’effet de la force centrifuge, cet armement lui donnait une vague allure de ninja frappant implacablement et agilement, ou d’un Arsène Lupin maniant la cane de combat à la manière d’un fleuret. Si dans l’adresse et le style, il y avait peut-être ressemblance en effet, tant dans le matériau de base que dans les faits il fallait reconnaître ce qu’il en était. Aliénor avait surtout masterisé la baston à coups de balai. Enfin, bon, elle avait toujours un couteau dans sa manche, un autre dans sa botte, et même toujours des pieds et des poings qui fonctionnaient très bien et qu’elle serra hargneusement avant de se jeter à l’eau, ou plutôt dans les flammes.
Ils voulaient du spectacle. Ils auraient du spectacle.
Bondissant comme l’animal auquel elle doit son surnom, Tigre se jetta toutes griffes dehors dans une course enflammée. Slalomant entre les gradins dans lesquels les flammes commencent à crépiter, elle court, saute, vole entre les sièges et les bancs. Ses bâtons virevoltent dans les airs, bloquant les lances et les glaives qui pointent vers elle, frappant ceux qui tentent de s’opposer à son chemin. Dans les gradins, la foule effrayée par la tournure des évènements se rue vers les sorties dans le sens opposé comme une masse informe engloutissant sur son passage faibles et lents. Souple comme un serpent, l’anarchiste zigzague entre les gens, les mouvements de son bâton, quoiqu’ils ne visent jamais les innocents, dissuadant beaucoup de s’approcher de trop près de la guerrière s’ils peuvent l’éviter. Mais elle n’est pas toujours assez rapide, et quoique n’ayant de cesse d’accélérer jusqu’à pousser ses muscles au dernier degré de leur capacité, elle ne parvient pas toujours à éviter les obstacles, qu’ils soient immobiles ou mouvants. Parmi les spectateurs désemparés qui tentent de fuir pour leur vie le chaos ambiant, plusieurs heurtent ses bras, ses jambes, menaçant de la faire tomber. A chaque pas, des toges, des bols, des cordes et tout un fatras d’objets que les fuyards ont abandonnés là se prennent dans ses pieds comme le faisaient dans les bois de son enfance les racines et les branches mortes qu’elle savait mieux éviter. La situation semble inextricable, mais n’est-ce pas, ce qu’a précisément voulu Caligula ? Que les citoyens ordinaires poussés par la souffrance et la nécessité fassent ressortir de l’Homme ce qu’il y a de pire en lui, toutes les bassesses qui peuvent être commises au nom de la survie ? Même si elle n’avait pas été avertie que ses flammes avaient été allumées par celui qui se croyait un nouveau Néron, elle l’aurait senti. Ce braisier est de main d’homme. Les flammes sont trop hautes, trop régulièrement folles pour être celle d’un accident. Et l’odeur de l’essence partout se sent.
Soudain, un pan entier d’une estrade enflammée s’effondre devant elle dans un déluge de braises et de flammes, manquant de peu de la tuer. Se jetant sur le côté, se raccrochant à un dossier pour ne pas s’effondrer, elle se relève immédiatement mais ce n’est que pour pouvoir constater que l’intégralité de sa route est en train de s’embraser. Pourtant, là-bas, de l’autre côté, c’est le cachot des prisonniers qui est en train de s’embraser. Il n’est pas un instant à perdre. Pas le temps de contourner l’incendie. Pas l’opportunité de réfléchir. Impossible de reculer.
L‘anarchiste ne se permet qu’une légère seconde de recul en arrière, le temps d’inspirer une bouffée d’air qui a déjà le goût acre et amer de la fumée, avant de se jeter dans les flammes. La chaleur est épouvantable, infernale. Mais pire encore est la fumée. Epaisse, lourde, oppressante, elle l’étouffe à chaque pas, s’infiltrant dans les poumons lacérés par la course dératée, en incendiant les bronches, en obstruant la trachée. A chaque pas l’irlandaise se demande si elle va suffoquer. La sueur coule le long de son dos, de son front de sa tête, sans qu’elle ne puisse passer sa main sous son masque pour l’essuyer. Chaque inspiration est comme une lame perforant ses poumons. Son nez et sa gorge sont en feu. Pourtant pour continuer à avancer, elle doit retenir ses spasmes, s’interdire de cracher, de tousser.
Son sac bat contre son dos. La fumée obscurcit sa vision et ses pensées. Dans le brouillard ambiant, des embûches qu’elle ne voyait pas à un mètre apparaissent sur son chemin, lui laissant à peinte le temps de les esquiver. Sous ses pas, des pierres roulent et glissent, autour d’elle bouteilles et bancs se brisent dans d’affreux craquements. Le pan de mur semble être sur le point de s’effondrer. Des blocs entiers de parpaings enflammés chutent autour d’elle, fusant comme des projectiles incandescents qu’elle a à peine le temps d’éviter. La tension monte d’un cran. L’anarchiste se plaque contre le sol pour éviter les branches d’une palissade en train de s’effondrer, se redresse, se jette sur le côté. A peine vient elle de se redresser qu’une nouvelle pierre vient de s’effondrer, à peine à l’endroit qu’elle vient de quitter. Le choc provoque des éclats de pierre qui montent comme une colonne de feu dans son dos. Son cœur bat à cent à l’heure et ses oreilles bourdonnent comme si elles allaient exploser.
La cendre incandescente et gazeuse qui s’accumule dans son masque, l’asphyxiant. Cela devient suffocant. Incapable de respirer, l’irlandaise est contrainte de s’arrêter. Elle sait qu’elle ne devrait pas rester là, que sinon elle va mourir et ne pas pouvoir les sauver, mais sens membres ne lui obéissent plus tremblants, écœurés, épuisés. Piégée dans le braisier, elle croit un instant sa dernière heure arrivée, quand un vieux réflexe vient à elle se rappeler. Comme du temps des manifs un peu agitées dans lesquelles pleuvaient les lacrymos, elle remonte le foulard vert amarré à son cou sur son masque et son visage, recouvrant et filtrant l’air qui entre jusqu’à sa bouche et son nez, jusqu’à ses yeux embués de larmes. Ce foulard, c’est le symbole de son passé et de son engagement. C’est le symbole de ses proches, de son pays qui lui manque tant. C’est ce foulard le premier pas vers le masque qu’elle porte aujourd’hui. C’est dans ce foulard qu’à coulé son sang lorsqu’elle a essayé de se tuer. C’est ce foulard que Solvieg lui a rendu lavé de son sang. Non qu’elle l’ait passé à la machine, elle avait simplement pleuré dedans. Et certes entre temps, quoique biologiquement incapable de s’en séparer, elle l’avait tout de même lavé. Même le plus pur des désespoirs n’annihile pas toute forme de notion élémentaire de propreté. Mais c’est aujourd’hui la fraîcheur de ces larmes et le parfum de cette amitié qu’elle sent contre sa peau, à travers le masque, filtrer du carré de tissu. Comme si son amie de toujours, depuis Dublin où elle est, envoyait un fin filet d’air frais filtrer à travers l’obscurité de cendre qui se loge dans ses poumons comme un démon. Un filet, presque une simple goutte d’air frais, mais qui avait la saveur de l’eau claire des montagnes, de leurs montagnes. Mêmes ses yeux gonflés et rougis par la noirceur de la vapeur et l’éclat du braisier revoyaient un peu. Comme si son amitié perçait l’éloignement et les difficultés pour lui venir en aide et la sauver. Comme si elle était avec elle, lui rendant le souffle, la protégeant de ses mains, lui prêtant ses yeux.
Les derniers pas sont une torture, même avec cette force nouvelle dans sa poitrine pour la faire avancer. Ses vêtements sont brûlants. Ses bottes lui semblent du métal en fusion sous ses pieds. Des morceaux de pierre et de bois mêlés tombent autour d’elle en sifflant. Quelque part autour d’elle, elle entend un impact sourd et un hurlement de douleur absolue. Comme un rappel au cas où le message ne serait pas bien passé. Se faire toucher, c’est la mort assurée. Tous les sens, tous les muscles, toutes les fibres de son corps en alerte, elle ne se demande plus si le mouvement est le bon, à peine s’il va dans la bonne direction. Son instinct de survie entend un sifflement ou un roulement et agit. Enfin, elle arrive au bout du tunnel de feu. Et tandis que sous ses pas, le plancher est en train de s’effondrer, elle bondit au-dessus d’une barrière de sécurité. Pas assez haut cependant. Son mollet heurte de plein fouet le métal incandescent, tandis qu’elle se retrouve projetée dans le sable de l’arène, vivante mais sonnée.
Sa tête, aveuglée par le goût du sang dans sa bouche lui semble sur le point d’exploser, comme si son crane était fissuré. Fort heureusement, il n’en est rien. Elle n’a pas même le nez cassé, ayant eu juste à temps le réflexe instinctif de mettre ses mains en avant pour se rattraper. Ses genoux et ses paumes saignent, sérieusement éraflées, mais seul son mollet semble sérieusement blessé. La brûlure qui l’a cramé suinte d’une sensation qui lui brûle un instant le corps jusqu’au cerveau, la mettant hors service quelques secondes, complètement sonnée.
Elle ne s’accorde pourtant pas un instant supplémentaire pour se laisser aller et enfonçant son poing dans le sable brûlant, retrouve station debout et regard étincelant de rage et d’une sorte de fierté de survivant. Pas le temps de souffler, pas le temps de rester exposée avec seule protection l’inexistante pitié d’adversaires qui n’hésiteront pas l’achever. Pas présente à Gotham depuis assez longtemps pour pouvoir nominativement les reconnaître ou les citer, elle n’est pas née de la dernière pluie, et sait qu’elle est entourée d’ennemis. Skinheads néonazis, Gant Noir, sociopathes, mafias, bandits, politiciens corrompus de tout ordre, fanatiques de tout poil, justiciers, policiers, pseudo-sauveurs, conservateurs et capitalistes de tous les pays, chiens de garde du système, intéressés et cyniques ne cherchant qu’à s’en tirer… Pour vouloir leur peau pour sûr, il y a du monde. Le sigle rouge sur son habit noir qui lui a donné un tel élan de fierté, qui est sa force et son espoir, lui permet d’être et de porter haut le symbole que partout son cœur voudrait crier. Mais il en fait aussi une cible et elle le sait. Pas le droit d’être faible. Pas le droit de souffler. Elle serre dents et poings, et dans un violent choc la douleur s’éteint, comme écrasée par la montée d’adrénaline.
A côté d’elle, un tigre banc, un vrai, en chair et en os grogne. Intéressé, par ce morceau de chair humaine légèrement rôti ? Pas tellement, il semble puisque c’est vers un autre homme, un chinois vêtu de jade, qu’il semble vouloir se jeter. Peut-être la face aux allures de semblable de cette humaine a-t-elle de quoi le dérouter ? Quoiqu’il en soit Aliénor n’a que le temps de jeter son bâton entre les pattes du félin qui feule, offusqué. « Camarade, je n’ai pas le moindre commencement d’idée de qui t’es, mais disons que pour l’instant, t’as l’air d’être du bon côté » pense-t-elle à l’endroit du guerrier. D’un geste de tête, elle salue celui auquel elle vient de filer un léger petit coup de main.
Entourée de lionnes, de guépards et de tigres qui paraissaient n’avoir, ces dernières semaines, pas assez mangé, et semblaient la considérer avidement comme un potentiel petit déjeuner, la jeune femme aurait pu assez vite voir sa situation dégénérer, si une guimbarde de luxe désossée, mochement décorée par un fan de tuning fou n’avait pas fait irruption dans l’arène. Fort heureusement pour elle, l’interruption du grand con qui hurlait dans son mégaphone lui permis de s’éclipser discrètement loin des crocs affamés pour rejoindre les cachots où les survivants, maigres, sales et exténués étaient enfermés. Sous les encouragements teintés d’espoir de ses camarades, qui étaient bien présents parmi ceux des esclaves encore vivants, et mêlés d’hésitation du reste des prisonniers, qu’elle n’avait pas pour autant l’intention d’abandonner, elle crocheta la serrure avec le couteau suisse offert à cette fin par Nolan il y a bien longtemps, et qui lui avait déjà permis de s’enfuir d’un couvent.
Se tournant tandis qu’elle ouvrit la porte, elle vit de nouveau la justicière dorée en plein combat entrer dans son champ de vision et à la faveur d’un mouvement de combat où pendant quelques instant vers elle elle se tourna, elle reconnût Azzurra. « Nan, mais qu’est-ce qu’elle fout, cette andouille ? Elle ne peut vraiment pas s’empêcher de se mettre tout le temps en danger. » grogna-t-elle, moins comme un reproche qu’elle ne pensait qu’à moitié et qu’elle aurait été bien mal placée de formuler que par agacement de ne pouvoir aller la rejoindre et l’aider. Mais elle devait d’abord sauver les prisonniers . La plaque d’égout ! Elle était sous les roues du char garé là, et dont le conducteur immobile fixait les combats comme s’il ne les voyait pas. Evitant un énième coup de lance, elle s’approcha, s’attendant à ce qu’il l’attaque mais il n’en fit rien. Pas plus qu’il ne fit quoique ce soit lorsqu’elle lui demanda de dégager de là. Elle essaya de bander ses muscles pour dégager le véhicule de là, mais toute sa fore n’y suffit pas. Et il l’agaçait, ce type immobile, sourd, indifférent à tout ce qu’il se passait. Qu’elle lui crie dessus, l’invective ou le menace, il restait de glace. Elle s’apprêtait à lui mettre un coup bâton sur le crâne ou une gifle à lui faire exploser la tête – littéralement quoique cela n’eut pas été de son fait et aurait surtout constitué son acte de décès- quand elle fut opportunément sauvée par l’arrivée de légionnaires les ayant vu se sauver et bien décider à venir les massacrer.
Si elle recula, ce ne fut ni par peur ni par appréhension. Si elle écarta les bras vers l’arrière, ce ne fut ni pour leur souhaiter la bienvenue, ni pour être la plus vulnérable possible, ni pour offrir une saisissante imitation de chrétien crucifié. Lorsqu’évitant le premier coup de lame, elle ramena sur le devant ses bras, on pût voir l’incendie incandescent aux extrémités de son arme. C’était pour cela qu’elle était plus lourde aux extrémités qu’à la base. Parce qu’aux pointes étaient fixés des chiffons imbibés d’essence qui se consumaient dans un rouge flamboiement.
Les bâtons tournèrent dans l’air, les flammes jaillissant brutalement vers le ciel, nourries par l’apport d’oxygène, tandis que la guerrière adressa à ses ennemis une révérence moqueuse de personnage de la comedia dell’arte :
« Messieurs, je vous attends. Qui de vous veut mourir en premier ? » lança-t-elle avec panache et une voix railleuse avant de se reconcentrer.
Ils n’étaient peut-être que trois, avec leur folie meurtrière et leurs tenues dignes d’un mauvais téléfilm. Ce qui n’était pas tant que ça. Les skinheads qu’elle et Alexa avaient combattu il n’y a pas si longtemps de cela étaient bien plus nombreux et pas moins dangereux. Et elles s’en étaient plutôt bien tirées. A la fin elles étaient libres, et même en vie.
C’étaient plutôt les conditions du combat qui allaient être compliquées. Il ne s’agissait pas de leur échapper, pas même de les vaincre, mais de les empêcher d’attaquer les affranchis qui s’enfuyaient, hagards et affamés, les flammes rugissaient dans son dos, les fauves autour d’eux. Des combattants de tout poil s’agitaient partout. Et en prime, il lui fallait surveiller une Azzurra qu’elle n’était pas en mesure d’aller aider. Les conditions n’étaient pas optimales.
Ceux qui croient assez en l'avenir pour se battre pour leurs valeurs sont fêlés. Et tant qu'y aura d'la haine dans mes seringues, je ne chanterai que pour ces dingues !
Portrait d'Aliénor :
Quand fera-t-il jour camarades ? :
Dernière édition par Aliénor Snake Greenblood le Mar 22 Aoû 2023 - 16:24, édité 7 fois
Messages : 7269 Date d'Inscription : 13/12/2016
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Manoir Wayne. ♥ Love interest: Personne en vue pour le moment. Armes & gadgets: Bruce Wayne / Batman
Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Dim 16 Juil 2023 - 11:14
The Dark Knight
Nous y étions enfin. Ce grand moment où tout allait enfin basculer pour le Gant Noir, et même si les choses ne semblaient pas encore bien gagnées, il faut dire qu'avoir Dick près de moi, c'était quand même une très bonne nouvelle. Dick, mon meilleur élément. Je regrettais presque de ne pas voir Jason surgir des ombres et de s'en prendre aux légionnaires, comme au bon vieux temps. Mais comme toujours, avec Dick, c'est le retour du tandem, et alors qu'il enchainait une de ses pirouettes, j'agissais de concert pour répondre à son initiative ... Comme au bon vieux temps. Je ne disais rien, mais j'étais content de le voir enfin de retour, prêt à se battre, comme toujours. Dans mon casque, tandis que je m'occupais d'un des larbins de Caligula, la voix d'Alfred se met à résonner. Alors qu'il parlait, j'en profitais pour asséner un coup bien mérité dans les gencives du premier qui venait à moi. Et je fonce vers un second avant de lui asséner un énorme coup en plein visage. Je pouvais carrément voir le visage se tordre de douleur, et la peau bouger dans le sens du vent. Hors de question de laisser les bons sentiments m'aveugler. Cette fois, c'était le moment de montrer que je pouvais frapper fort, et durement. La voix d'Alfred Pennyworth retentit dans mon casque, alors que je m'apprêtais à foncer sur un autre de mes ennemis.
Alfred : "Un 4x4 s'apprête à quitter le stade, monsieur."
"Bien."
Pas un mot plus haut placé. Pas besoin d'en dire plus. Ce soir, la fureur de la chauve-souris allait être violente, pour tous. D'un geste sur le clavier relié au gant, j'ordonne à la Batmobile de démarrer au quart de tour, et de foncer vers le 4x4. Nul doute que certains protagonistes essaieront de s'enfuir au lieu d'affronter ma colère, et ce sera bien pire pour eux. Malgré mon sens de l'honneur et de la justice, je ne pouvais pas risquer le fait que certains amis du Gant Noir puissent s'échapper de cet endroit. S'ils en sortaient vivants, ils seraient tentés de commettre de nombreuses nouvelles atrocités, et cela, je n'en avais vraiment pas le besoin, ni même l'envie. Gotham City n'avait pas besoin de ça, elle avait assez souffert comme ça et je me devais de mettre un terme à ces jeux monstrueux. La Batmobile démarre donc, automatiquement, prise en relais par Alfred qui la pilote depuis la Batcave. Et elle se dirige à une vitesse furieuse, en direction de ce 4x4 qui s'enfuyait. Pas de sentimentalisme. Le but principal de la Batmobile sera de faire plonger ce 4x4 dans la baie de Gotham City. Qu'importe si ses occupants sont blessés ou non. Ils vont prendre cher. C'était étrange quand même, au niveau de l'horreur, le crime semblait vouloir se surpasser, en forçant les gens à devenir des monstres, or, Batman n'a jamais tué, et Batman ne tuerait pas, cependant, Batman est humain, et comme tous les humains, il peut commettre quelques erreurs, je pouvais être quelqu'un de terriblement maladroit ou d'irréfléchi, c'était humain, mais en tant qu'être humain, j'avais aussi des choix, et je ne regretterais pas celui que j'avais fait. Maintenant, il était temps qu'on se charge de Caligula une bonne fois pour toutes. Cette nuit, j'avais vu certaines limites humaines repoussées, contournées, et mêmes mises à mort, des gens ont abandonné des principes de valeur, et j'ai cru moi-même avoir sombré dans la colère et la haine en combattant ou en souffrant pendant toute cette période de ténèbres. Physiquement et mentalement, je suis fourbu, mais toujours déterminé, à aller jusqu'au bout. Et j'avoue que j'en avais marre de toutes ces horreurs, je voulais juste mettre un terme à cette menace et rentrer me reposer, même Batman peut atteindre ses limites, et pour le coup, j'étais moi-même assez brisé pour la soirée. Il me faudrait du temps pour me remettre de ce que j'ai vu, des horreurs et des souffrances, mais je m'en sortirais. Batman s'en sort toujours, et qu'importe le danger ou les menaces, il serait toujours là. Observant Dick, qui se démène tel un Diable, j'essaie quand même de faire en sorte que nous tenions le front.
"On doit se regrouper, Nightwing. L'ennemi de notre ennemi est notre ami."
Dis-je, en mentionnant les hommes qui se battaient avec une ardeur brutale dans l'arène. Caligula venait donc de vider les réserves de ses hommes et venait désormais pour nous. Enragé par du Titan ... Les ressources du Gant Noir sont vastes, mais je ne m'attendais pas à voir cela. J'inspire. Le combat sera très difficile. Mais même sous cette forme, Caligula reste, et restera un minable. Je sens la colère me monter au nez, le silence impassible me rendait nerveux, normal, après une nuit pareille. Fort heureusement, je n'étais pas seul. L'ambiance est vraiment palpable, électrique, sombre, comme si l'un de nous allait mourir ce soir, comme si l'un de nous attendait son jugement dernier. Tel un prédateur, j'observais la bête plaquée d'or qui se dressait devant nous, prête à nous foncer dessus. Je le toise, d'un air mauvais. Il allait connaitre la terreur, il allait connaitre la peur, il allait connaitre le jugement vindicatif d'un homme qui était à bout, et qui avait subit un nombre d'horreurs suffisantes pour le rendre marteau. Mais Batman survivrait, Batman continuerait le combat, toujours, et encore, et même s'il se refusait à tuer, rien ne l'empêcherait de le mettre à terre pour de bon. Je suis fatigué, énormément fatigué de voir des monstres pareils encore agir dans ma ville. Comme s'ils étaient toujours et inexorablement attachés à ma présence. Mais je suis toujours là, toujours debout ... Mais il fallait quand même bien voir que les choses n'allaient pas s'améliorer. Dans une ultime tentative de s'en prendre à Caligula qui était monstrueusement dopé au Titan, les membres du cartel asiatique tentèrent quelque chose d'osé. Mais intéressant. Une tactique se met donc en place alors que j'observe la situation. La cavalcade qui allait se produire allait très certainement énerver le titan. Une diversion qui me permettrait de pouvoir mettre un terme à ses exactions.
Alfred : "Si je peux me permettre, monsieur. Vous n'êtes pas en état de le faire seul. Dois-je appeler la ligue de Justice ?"
"Je n'ai pas besoin d'amateurs. On peut s'en charger."
Alfred : "Bien monsieur. Dois-je cependant vous rappeler qu'il y'a un nombre peu négligeable de criminels et ils sont dangereux."
"Envoyez la Batwing, qu'elle largue de la mousse pour éteindre les incendies qui restent. Il y'a encore des gens prisonniers de Caligula."
Alfred : "Bien monsieur. Attendez ... Mais ?"
Mais le signal se brouille. Alfred ne répond pas à ma dernière demande. Le vieux majordome ne répond pas à mon dernier appel. C'est étrange. Quelque chose s'est passé. Mais quoi ? Je n'avais pas le temps pour réfléchir à ça pour le moment, un signal m'indique que la Batwing décolle et fonce vers nous pour assister. J'avais été odieux avec la ligue de justice, mais je n'ai pas besoin d'eux. Gotham City était ma priorité, et non une ville pour héros invincibles. Alors qu'une chasse au char venait de commencer, je remarquais que certains édifices commençaient à s'écrouler. Inutile de dire que Caligula faisait du désordre, mais il avait aussi de nombreux ennemis à virer. Une fois que tout ça sera terminé, il me faudra remercier ceux qui étaient là, même si nos divergences sont réelles, cela peut contribuer à la reconstruction de la ville. Nous unir, une nouvelle fois ... Mais nous n'en sommes pas là. Le cœur du problème, Caligula, méritait que l'on s'occupe de lui avec violence. Un morceau de béton arraché me manque de peu et je me retrouve à nouveau encerclé par des fauves. Je n'aimais pas faire du mal aux animaux, mais dans ce genre de jeux, c'était la survie du plus fort qui important. Je n'emploie aucune méthode létale pour les neutraliser. Un peu de gaz sous le nez leur permettra de faire un petit somme, mais je ne manque pas de me prendre une patte de fauve dans le dos. La douleur est violente, et j'essaie de me contenir. Je suis blessé, mais ça passera ... J'en avais vu des pires. Alors que cette situation n'en était que plus désespérée, je ne pouvais que compter sur Dick pour m'aider à faire ce qui se devait d'être fait. Alors que je me retourne vers lui, un léger sourire sur le visage, il était temps de ressortir nos vieilles habitudes de duo dynamique. Une tactique qu'on pourrait essayer, pour faire chuter Caligula.
"Tu te rappelles du plongé ? On le fait dans trois secondes ... Deux ... Un ..."
Il saurait de quoi je parle. C'était quelque chose qu'on avait mis au point pendant des mois. La technique vise à ce que l'un des deux, aide l'autre à se propulser dans les airs, et à bondir sur le haut de l'adversaire pour lui fracasser les yeux avec un objet qu'il a en sa possession. Dick avait des bâtons électriques. Pas besoin de faire un dessin, il devrait faire le travail, après tout, c'était lui le plus aérien de tous mes Robin ... Il était un des meilleurs. Caligula n'aurait aucune chance face à ce genre d'attaque, et le cartel nous offrait une belle diversion pour le frapper au moment où il ne s'y attendrait pas. Ce n'était pas la solution, mais ça en était une, dans le vacarme qui nous entourait. Cette ville souffrait, et le bruit de la bataille allait offrir un avenir des plus incertains pour ce qui resterait de Gotham City. Le vacarme aux alentours était tonitruant, les légionnaires avançaient, et même si leur formation semblait méthodiquement rigide, des failles étaient perceptibles. Si on tombe Caligula, alors on pourra infléchir la balance du combat en notre faveur ... Mais il fallait que l'on soit prêt ... Et surtout, que ça marche.
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Ven 11 Aoû 2023 - 18:30
Damnation éternelle
Caligula avait tout eu. Malgré cette pénible farce dans laquelle il s'était vautré, il aurait pu tout avoir. Et pourtant, loin de là, le Gant Noir observait avec patience ce qui se déroulait sous ses yeux. Un vaudeville, une blague effroyable, une monstruosité sans nom, et malgré tout ça, ils restaient impassibles face à la bouffonnerie dans laquelle s'était engagé Caligula. Du venom ? Quelle bâtardise effroyable de la beauté humaine. C'était presque lamentable pour le niveau de Charlie Caligula, mais qu'importe. De son côté, Caligula enrageait de colère, de haine, et ne voyait qu'une seule chose : des plébéiens qui essayaient de mettre un terme à la Rome Antique de ses rêves. Comment la Rome de naguère avait-elle échouée ? C'était simple : Des barbares sont arrivés dans Rome, sans combattre. Ils ont destitué le gamin empereur de cette époque, et ils se sont partagés les richesses qu'offraient la cité éternelle. Mais maintenant, il n'y avait plus de Rome. Il n'y avait plus rien. Batman et Nightwing venaient de lui infliger un coup monstrueux en le cognant suffisamment fort pour le faire saigner du nez. Un coup monstrueux qui le propulsa à terre, temporairement, alors qu'il se relevait. Ses yeux s'illuminèrent d'un vert éclatant, sous l'effet du venom, avant de regarder en direction de celui qui était dans sa voiture. Celui qui le provoquait ... Caligula était enragé, il se mit alors à poursuivre l'une des voitures qui le provoquait. Dans un hurlement, Caligula se dirigea, fuyant le Batman et Nightwing, pour se diriger vers la voiture de celui qui venait de se moquer de lui. Les pas du géant se rapprochèrent dangereusement de celui qui était en voiture, l'asiatique provocateur. Caligula n'avait qu'une seule envie, l'envoyer ad patres dans le décor. Dans un hurlement qui ressemblait plus à de la douleur qu'autre chose, Caligula était en train de mourir intérieurement. Son corps n'encaissait pas le venom, et son palpitant était en train de lâcher. Mais il avait encore de l'énergie pour tenir. Il avait encore de quoi faire, et il comptait bien en envoyer quelques uns dans la tombe, Batman compris. Il hurla de nouveau.
VOUS NE COMPRENEZ RIEN ! VOUS ÊTES DES AVEUGLES DANS LA LUMIÈRE ! JE SUIS L'EMPEREUR ! JE SUIS ROME ! JE SUIS GOTHAM ! JE SUIS ÉTERNEL !
Ses rêves de grandeur ne pouvaient pas mourir. Non. Même s'il venait à disparaitre, d'autres de ses disciples reprendraient le flambeau. Ils reprendraient le travail que Caligula avait entreprit. Après tout, c'était comme ça dans les grandes familles d'Empereur. Les fils doivent suivre les pas de leur père, et Caligula avait de nombreux fils. Il hurla de douleur, alors qu'il se rapprochait en courant, de la voiture de l'asiatique. Dans le champs de bataille, tout devenait de plus en plus compliqué. Les renforts de Caligula, eux, continuaient à suivre leur empereur. Pire encore, les deux jumeaux Remus, et Romulus, deux légats de Caligula, deux de ses "fils" d'adoption, apparurent sur le champs de bataille, dans leurs chars motorisés, prêts à fondre sur les différents adversaires qui se trouvaient devant eux. Deux hommes, deux jumeaux, qui suivaient la parfaite lignée de Caligula. Ils franchirent l'arène, et devant l'effroyable spectacle, hurlèrent comme des damnés, le glaive au poing.
Avé Caesar !
Morituri te salutante !
Romulus et Remus, deux noms évocateurs : Les fondateurs de Rome. Les deux enfants nourris par la louve. Tels deux gladiateurs, les deux hommes se ruèrent vers les assaillants à bord de leurs motos. Prêts à foncer sur ceux qui remettaient en question le nouvel ordre établi par le glorieux Caligula. Rien ne pouvait les faire fléchir, et mort s'ensuivrait jusqu'au bout. Armés de lances tranchantes, le but était d'empaler un maximum de ces païens qui ne croyaient pas en la puissance de Jupiter. Malgré le fait que leur empereur ait décidé de boire le calice jusqu'à la fin, le combat s'annonçait bien plus que glorieux. Il serait dans les livres d'histoires, et c'était ce qui importait. Les deux chars motorisés se ruèrent vers les premiers combattants, et renforcèrent le moral des troupes. C'était un bordel monstre : Entre les fauves, Caligula, les légionnaires et le "camps du bien", tous se décidèrent à lutter, pour savoir qui serait celui qui dominerait Gotham City. Mais l'heure tournait, et la fin approchait ... Les deux légats de Caligula foncèrent sur la foule déchainée, qu'importe que le sang coule, la fin justifiait les moyens. Tout pour Rome.
C'était une infamie ! Les esclaves se déchainaient, c'était une révolte digne de Spartacus, et elle méritée d'être punie de la pire des façons. C'était cette idée qui germait dans les têtes des quelques esclavagistes encore présents dans l'intérieur de l'arène. Dans les coulisses de l'arène, dans les salles des esclaves, le grand inquisiteur Maïus sortit un fouet à crochets avant de se diriger, avec ses quelques hommes, à la recherche des esclaves qui tentaient de s'évader. Nul doute que Maïus avait encore un atout dans sa poche. Il allait faire un massacre, il allait apprendre à tous ces prisonniers ce qu'il en coûte de déchainer la colère de Caligula. La répression allait être terrible. Tous ceux qui trahissaient l'empereur seraient châtiés, crucifiés, et ce serait une mort des plus lentes, mais des plus satisfaisantes. Cette ville avait besoin d'une purge, et l'inquisiteur savait parfaitement comment donner du plomb à cette ville. C'est en sortant dans l'arène qu'il la vit. Une jeune femme qui jouait des coudes. Elle semblait peu sûre d'elle, mais elle avait cette fougue en elle. Parfait. Maïus se disait qu'il était temps qu'il entre dans la guerre lui aussi. Et bien entendu, il ne se priverait pas pour faire d'elle une esclave, si elle venait à perdre. Maïus aimait les esclaves, c'était son péché mignon. Il sortit le fouet et le fit tournoyer avant de se poster devant Aliénor. Il allait lui faire goûter le fouet.
Caligula, déchainé, et complètement ivre de puissance grâce au venin de Bane, poursuivait toujours la voiture. Batman et Nightwing avaient infligé un coup, mais tant qu'il pourrait encore respirer, il ferait en sorte de se déchainer, pour sa gloire éternelle, avant d'entrer dans le panthéon des dieux. Il se saisit alors d'une pierre et ...
Gotham City Rebirth
Nous enclenchons la phase finale. Pour cette dernière partie, votre chance sera votre destin.
1 à 3 : Ton pilote trace et arrive à esquiver les projectiles que te lances Caligula. Mais il faut quand même que tu trouves un moyen de le neutraliser ... 4 à 6 : Caligula arrive à saisir ta voiture. D'un geste puissant, il cogne l'arrière de la voiture et t'envoie dans le décor. 7 à 9 : Caligula, malgré la fatigue, se lasse de te courir après, et se dirige vers ce qui reste de tes hommes.
1 à 3 : Romulus et Remus te chargent, et décident que tu dois mourir. Tu arrives à esquiver leurs attaques, mais tu dois trouver un moyen de les neutraliser, et vite. 4 à 6 : Romulus et Remus te chargent, et tu ne vois pas le danger s'approcher de toi. Ils te blessent gravement avant de se retourner vers les autres prisonniers. 7 à 9 : Romulus et Remus te chargent, mais, emportés par la rage de tuer, ils se détournent de toi et massacrent des prisonniers qui se retrouvent dans leur rayon d'action.
1 à 3 : Maïus vient pour toi, et il espère faire de toi son esclave. Mais tu arrives quand même à le neutraliser facilement. 4 à 6 : L'inquisiteur arrive à te surprendre et à te lacérer la partie de ton corps avec son fouet à multiples croches, qui arrachent la peau. Libre à toi de te venger sur lui. 7 à 9 : Maïus s'en prend à toi directement, mais le lion derrière lui, s'en prend à l'homme avant toi, et lui arrache la peau du visage avec ses crocs acérés. L'homme hurle avant de s'effondrer à tes pieds.
Batman et Nightwing : L'un d'entre vous fait un rand ici
1 à 3 : Vous vous focalisez sur Caligula, mais la mort fait rage autour de vous. Des gens sont tués, et le dilemne moral vous tiraille. 4 à 6 : Vous vous occupez des civils, et autres alliés, histoire de gérer les pertes humaines. Attention, les combattants de la légion de Caligula vous prennent pour cibles à abattre, et ils useront de tout pour vous faire du mal. 7 à 9 : Batman et Nightwing décident de s'en prendre à Romulus et Remus, mais le combat les amène à subir un gros nombre de blessures assez graves.
1 à 3 : Tu réussis ton évasion, et tu te sors de ce merdier avec les honneurs et sans problème. La Batmobile en direction assistée, a du mal à te repérer parmi les ambulances qui foncent vers l'arène. 4 à 6 : La Batmobile percute le 4x4 et ton véhicule fait un plongeon dans la baie de Gotham. Tu en ressortiras vivant, mais tu n'oublieras jamais ... 7 à 9 : La Batmobile tire quelques balles en caoutchouc et crève le pneu de ton 4x4. Tu t'encastres dans un autre véhicule abandonné. Tu arrives à t'enfuir après un léger choc grâce à l'impact, mais le sort de tes compagnons est incertain. Certains restent inconscients.
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Ven 11 Aoû 2023 - 22:50
Ignoré. Malgré ses insultes, malgré son physique de héros grec huilé et sa tenue de gladiatrice tutilante. L'arrivée de la chauve-souris et son amant en tenue moulante ont complètement annihilé tous les efforts de Troy pour se faire remarquer… Et comment leur en vouloir ? Avez-vous vus les fesses rebondissantes du sidekick luire à la lueur de l'incendie alors qu’il plonge sur l’Empereur géant tel un oiseau de proie ? Maintenant oui. L’instant n’est toutefois pas aux considération fessière, aussi parfait soit l’exemple ici présent et la marionnette se retrouve délaissée du milieu de champs de bataille alors que sa cible s’enfuit a pas de géant, poursuivant vainement le vrombissement d’une voiture atrocement décorée - on dirait ce qu’il faisait sur Need for Speed à quatorze ans ! - laissant derrière lui la plèbe olbligée de se battre contre les fauves et les légionnaires assez fou que pour se frotter au chevalier noir alors que des tigres affamés rodent. Il y a un nombre impressionnant de ces derniers, la paie est sans doute impeccable. Et vu ce qu’ils se prennent dans la bouche, une bonne couverture dentaire ne serait pas de trop.
La lame de Bronze traverse la fourrure clairsemée d’un fauve aux abois, la force impressionnante de son avatar de chair suffisant à craquer les os de la créature affamée. Une gerbe de rubis liquide jaillit du flanc déchiqueté lorsqu’il retire son arme d’un geste brutal, le feulement de la lionne se finissant en gémissement alors que ses tripes se déversent sur le sable brûlant.
“PAF ! C’EST TOI LE CHAT !”
Ses spectateurs lui manquent, et il espère vraiment que Strings prendra le temps de faire une VOD de ce petit épisode hors série, ce serait vraiment dommage de ne pas faire un super édit façon péplum avec un remix nightcore de la BO du film et sans doute centuries de Fall Out Boys ! Il frappe d’un large coup horizontal, faisant reculer un tigre et laissant une ligne sanglante dans sa fourrure. Le niveau de ces nouvelles marionnettes est incroyable, mais leur durée de vie est bien plus limitée : le timer de son HUD a déjà réduit d’un tiers, le cocktail drogue courant dans les veines de son jouet poussant ce dernier aux limites de l’être humain, quitte à exploser en vol. Un série d'alerte s’ajoute à celle-ci lorsque la passe griffue d’un tigre frappe son bras armé, écrasant l’acier peint comme si c’était une canette et laissant de profondes rayures dans le métal. Le membre devient immédiatement moins réactif, le bouclier s’écrasant dans le sable alors que les doigts sont parcourus d’un spasme incontrôlable.
“Chiotte ! Putain de matou de merde ! C’est pour ça que t’es en voie d'extinction !”
C’est là qu’il la voit. Si gracieuse sur le sable, perdue au milieu du chaos laissé par le départ en trombe du géant. Ses boucles brunes balayées par le souffle grandissant de l’incendie, son visage transfiguré dans une délicieuse expression de concentration alors qu’elle se bat pour sa vie. Troy inspire brusquement, une pointe de désir délicieux se glissant au devant de ses pensées. Il pourrait la détruire maintenant, l’attaquer par surprise, alors qu’elle regarde ailleurs, semblant même l’éviter du regard… Ce serait si facile. N’est il pas assez beau, assez musclé, assez massif pour elle ? N’est il pas le plus beau spécimen de male alpha présent ?! Même avec Batman, lui ne passe pas ses journée avec des gamin en short ! ET LES HENTAI DE FEMBOY NE COMPTENT PAS !
Mais alors qu’il contemple l’idée, une paire de chars traverse soudain le nuage de sable soulevé par la course poursuite du géant armuré d’or et de la voiture rutilante. Ces derniers embrochent les extras aux passage, laissant dans leur sillage mort et mourants, les lames tourbillonnantes de leur roue faisant un sort de ces derniers. C’aurait été une vision absolument hilarante, magnifique même, si ce n’est que les deux hurluberlus foncent droit sur sa proie ! Avant même de décider il se retrouve à courir, son regard fixé sur sa petite tête alors qu’elle se tourne vers les deux arrivants. Avec cette vitesse presque inhumaine elle parvient à danser hors de portée des griffes d’un tigre. Les moteurs des chars rugissent. Ses pouces se crispent sur ses joystick, poussant la marionnette au maximum, une série d’alerte envahissant son champ de vision. Il hurle.
“ELLE EST À MOI FILS DE CHIENNE !”
La lance de bronze traverse l’air tel un éclair scintillant. Le sang jaillit, dessinant un arc vermeil sur le sable, la chair qu’il veut détruire se faire percer par un autre. Il voit rouge. Son bras armé fait un geste sur rapide qu’il a lui-même du mal à comprendre ce qu’il vient de faire et la lame de bronze est projetée comme un missile, un tourbillon mortel fonçant droit vers l’outrecuidant qui a osé toucher à son jouet personnel. Mais Troy ne regarde même pas le résultat de son attaque, il cours jusqu’à la silhouette diminutive de la jeune femme. Sa peau halée est étrangement pâle, le sang bouillonne hors de son épaule percer, son armure n’ayant pas suffit à protéger sa chair. Troy coupe le modulateur alors que de son bras intact il saisit Azzura.
“Ne t’en fais pas. Je suis là.”
Il presse son autre main sur la blessure, son bras trop abîmé pour se battre mais encore assez maniable pour empêcher le sang de jaillir comme un Geyser. Merde qu’est ce que dirai un mec cool ? Troy fouille son repertoir mental à la recherche d’une phase iconique a dire, quelque chose qui rassure sa proie tout en prouvant définitivement qu’il est un mec ultra cool mais, voyant l’expression douloureuse de la jeune femme, une seule citation lui vient, volée à son cruch d’enfance, une invocatrice aux cheveux court qui s’ouvre a son gardien au bord de la rivière, dans l’intimité nocturne.
"Stay with me to the end...please?"
* * *
Les pneus crissent avec un gémissement d’âme perdue. Ashley mord sa lèvre inférieure au point de goûter le sang. Les vidéo de la Batmobile ne lui font pas honneur, la bête noire qui la poursuit n’a rien a voir avec celle de diffusion du Show : celle-ci est méthodique, froide, dénuée de la colère brûlante du chevalier noir pour ne laisser qu’un clame terrifiant alors que le bolide les pousuit sans relâche, ignorant les rafale imprecise d’Iris et les maneuvre de plus en plus risquée de la pilote alors qu’elle esquive les tentatives brutale de leur poursuivante de les envoyer dans les décors. Son système nerveux est enflammé par l'adrénaline, les balles de caoutchouc, aussi large que des poings, frappe sa carrosserie comme une pluie de grêle, laissant la tôle tordue et les vitres brisées, l’un de ses rétroviseurs ayant même été arraché par un tir particulièrement chanceux. Mais elle voit le pont.
“Accrochez vos cul !”
C’est idiot, rien ne lui dit que le prédateur motorisé la lâchera parce qu’elle passe cette frontière symbolique, mais quelque chose lui dit que la Batmobile ne s’éloignera pas trop de son propriétaire… et il faut bien qu’elle s’accroche a quelque chose. Son moteur rugit, les cylindres poussés à bout alors que ses quatre roues motrices la projettent en avant, l’ombre noire sur ses talons. Louvoyant entre les véhicule carbonisé à pleine vitesse, elle illumine la nuit d’une gerbe d'étincelle lorsque le flanc droit de son véhicule frôle un lampadaire arraché, ses roues quittant une seconde le sol alors qu’elle utilise une plaque de bitume arraché comme tremplin improvisé, les hurlements de ses passager comme seuls hommages à sa folie. Mais la bête mécanisée à leur trousse ne lâche rien. Son siège est moite de transpiration. Elle arrive sur le point. La Batmobile ne s’arrête pas. Ashley serre les dents. Encore un peu, juste quelques mètres.
“RETOURNE VOIR TON MAÎTRE ESPÈCE DE POURRITURE DE…”
Sa phrase est interrompue lorsque le premier obus explose à quelques mètres de la camionnette. Elle n’a pas le temps d’être surprise alors qu’une ligne de douleur pure se dessine soudain sur sa joue droite et que les hurlements des membres de l’équipe double soudain d’intensité. Mais personne ne les entend : les autres mortiers ont tiré. Soudainement, le chaos, shrapnel d’acier et morceau de bitumes volent dans tous les sens alors que la mort pleut sur eux par salves d’acier. La panique balaie toute sa concentration et ses mains se crispent sur le volant, ne sachant pas comment réagir alors que le monde autour d’elle explose.
Un choc brutal venu de derrière, la carrosserie qui gémit. La Batmobile qui les percute avec toute sa masse et sa vitesse. Devant eux, la barrière métallique cède comme du papier mâché. La voiture vole, les membres du show soudain en apesanteur, la marionnette parant de son côté, dénué du réflexe salvateur de s'accrocher au véhicule alors que celui-ci tombe comme une brique en direction des eaux glaciales. Ashley aimerait vraiment insulter l’univers entier. Elle a mieux à faire. Inspire. Plouf.
* * *
Ren lance un regard dubitatif vers le bas. La chute n’est pas spécialement longue, mais elle n’est pas une malade qui passe son temps à parcourir la ville avec une cape et un grappin, en bas, les deux marionnettes font de leur mieux pour tendre une toile entre elles. L’autre option serait de faire tout le tour, risquant les fauves, les légionnaire et le reste du bordel dans lequel Troy s’est lancé avec gusto - putain de connard inutile ! Cela lui apprendra à recruter des Junky de la violence. La vénézuélienne pousse un soupir, ferme les yeux et se laisse tomber. Cela ne peut pas être pire que se prendre un balle dans la tête ! Le tissu la rattrape presque parfaitement et, si ce n’est une épaule douloureuse, elle s’en sort intacte. Mais l’auberge est grande, en feu et remplie de personnes qui veulent sa peau.
“Bon, allons voir si l’un de nos chars fonctionne encore, je pourrais transférer l’un des joueurs inactif au pilotes et on va se barrer de ce bordel…”
Les deux marionnettes marchent devant et Ren dégaine rapidement son arme. Elle est trop consciente de ses propres lacunes pour se prendre pour deadshot, mais il vaut mieux une balle manquée que pas du tout et elle espère que l'élément de surprise et les deux armoires à glace suffiront à garantir sa survie. La chaleur de l’incendie est en train de devenir étouffante et le trio accélère le pas, les deux mastodontes ouvrant un passage, la majorité des spectateurs se contentant de courir dans l’autre direction en apercevant les deux gladiateurs couvert de sang. Les plus braves essaies de se glisser subrepticement sur le côté, mais c’est sous estimé la violence inhérente des fan du show qui font rapidement preuve de leur addiction grandissante au meurtre en abattant même les plus inoffensif des fuyards, le tout en riant a gorge déployée. La mort et les cadavres ne sont pas étrangers a Ren et même aussi proche et de manière aussi sensorielle, l'agonie et le sang ne l'affecte pas vraiment, plus frustrée par la perte de temps que par les vies humaines prises par ses protecteurs. Plus vite elle sera sortie d'ici plus vite elle pourra recommencer a gagner sa vie grâce a la souffrance au lieu de juste vivre au milieu. C’est alors que retentit un claquement de fouet, étrangement clair dans la cacophonie ambiante.
Devant Ren se dresse un tableau des plus étranges. Une jeune femme ressemblant a une sidekick inconnue d’Anarky se tiens a coté de l’un de ses chars inactifs, suivit par ce qui semble être des prisonniers de l’empereur - la source principlae de ses experimentations ces dernières semaines - et face à elle se trouve la silhouette incontournable de l’inquisiteur. Un sac a merde qui a toujours fait objection a sa participation active dans les plans de l’empeureur, une minable obsédé par la gloire de son chef attardé. Et ce connard se trouvait sur son chemin. Elle aurait sans doute pu faire ami ami avec les fuyard, ces derniers n’ayant aucune idée de la part qu’elle a joué dans ce bordel, en faisant “démarrer” les chars et en leur offrant une porte de sortie commune, mais l’inquisiteur est certain d’ouvrir sa foutue gueule si elle s’avance maintenant. D’un geste elle ordonne a ses homme de se reculer un peu, décidant de voir la mise avant de dévoiler ses cartes. Ren se murmure à elle même, les sourcil froncé sous son casque devenu étouffant dans la chaleur du brasier.
“Rien n’est jamais facile dans cette ville…”
Précisions:
Du coup je pense que je n'étais pas assez claire, mais Ren est encore dans l'arène, j'ai fait un 4 sur le jet donc j'ai envoyé la camionnette et l'équipe dans l'eau, et j'ai décidé que Ren se retrouvais elle aussi bloquée pour que cela se reflète ici aussi.
Invité
Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Sam 12 Aoû 2023 - 13:34
Alea Jacta est
Azzurra Falcone fights back!
Deux gladiateurs en armure avaient fait irruption dans l'arène en moto. Le cerveau de l'Italienne pulsait alors que l'angoisse et la fatigue la prenait. Les flammes l'éblouissaient et son sang bouillait. Il y avait quelque chose de pas normal, au-delà du chaos ambiant, elle soupçonnait ses pouvoirs d'être la source de ce qui lui arrivait à présent. Des flash lumineux violents envahissaient sa tête dès qu'une nouvelle information lui parvenait. Azzurra voyait tout. Tout en même temps. Chaque action que faisaient les combattants autour d'elle, ses réflexes s'activaient, son corps y réagissait, en même temps, peu importe si en effet ils avaient une chance de la toucher. Elle tremblait, tétanisée alors que son corps se déconnectait des sens pour ne pas surréagir. Elle tenta de faire de son mieux pour se défendre de ce qui lui tombait dessus, incapable de poursuivre les autres, incapables de planifier quoi faire. Incapable de se rendre compte qu'elle ne pouvait rien faire contre des lanciers à moto. Ou contre des tigres, qui pour beaucoup étaient bien trop occupés à traquer ceux qui couraient, avant qu'une de leur gueule de con vienne se tourner vers elle pour l'attaquer, qu'elle esquiva avant même de se rendre compte qu'il allait sauter.
Alors que son regard se perdait dans la cohue générale, un spasme violent la fit décaler sur le côté, suite au présage d'un bruit s'étant amplifié dans son entourage. Une déchirante douleur la ramena à elle. Elle tomba à genoux, et cet instant de déconcentration lui donna l'opportunité de ne pas relever la tête, mais de fixer le sable rouge et empêcher ses yeux d'acquérir trop d'informations. Elle ne l'avait pas vu. Elle l'avait pressenti grâce à l'ouïe, mais il n'était pas dans son champ de vision. Ou peut-être que si ? Si, il était dans son champ de vision, mais Azzurra ne l'avait pas vu. Et si son corps n'avait pas réagi, elle serait morte.
Maintenant, ça faisait mal. C'était chaud et huileux. Azzurra posa sa main sur son épaule, geste qui la brûla atrocement et la fit crier alors qu'elle se rendit compte que le motard passé à côté d'elle lui avait asséné un coup de lance au niveau de l'épaule. Elle se leva subitement sous l'adrénaline, son bras gauche ballant. C'était le gauche, ça aurait pu être pire. Non. Elle était une justicière, elle avait besoin de ses deux mains. Ca se guérit ce genre de blessures ? Un des robots humains tueurs de femme l'avait saisi. Son regard se tourna vers lui alors qu'une voix étrangement humaine ... et pucelle... tentait de la rassurer. Azzurra cligna des yeux plusieurs fois. Elle ne comprenait rien.
- Encore me battre... je peux pas abandonner.
Avant de se tordre de douleur et se jeter dans les bras du truc qui l'avait visiblement sauvée. Elle n'avait plus le choix, il n'était plus question de se battre.
- Je veux pas mourir. Sors-moi d'ici.
Dans cette situation-là il pourrait l'emmener n'importe où, elle s'en fichait. Ou plutôt, Azzurra était incapable d'y penser alors que les informations cessaient d'affluer dans sa tête, seulement remplacées par un sereine et plaisante torpeur glacée.
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Mer 16 Aoû 2023 - 19:20
Levant son bras pour protéger son visage, le Malfrat encaissa la pluie de sable. L'arène commençait à être bombardée par des explosifs purs, sans shrapnels, et allait dans quelques instants transformer l'arène romaine en ligne de front franco-allemande. L'attaque n'était encore qu'impressionnante, et pour cause, la Triade n'avait ni l'intention de détruire le Gotham Stadium avec des dizaines de milliers de gens dedans, ni la bonne idée de sacrifier parmi ses meilleurs éléments, même pour le plaisir d'une destruction totale.
Vous savez qu'on va tous finir sourdingues avec nos conneries ?
Un rugissement de moteur fit se retourner le Guerrier qui abandonnait un légionnaire au sol, hurlant après son épaule déboitée. A leur grande surprise, meta-Caligula avait mordu à la puérile provocation du Marchand, et celui-ci s'en donnait à cœur joie pour lui faire bouffer du sable en dérapant continuellement sur le pourtour de l'arène.
Je sais pas pour vous les mecs, mais moi, ça me file des vibes de safaris illégaux tout ça. Dans mes souvenirs par contre, j'avais des larbins pour fumer le rhinocéros à ma poursuite.
Les trois chinois au centre de la piste échangèrent un regard circonspect. La monstruosité n'avait pas bronchée à cause des fléchettes de l'Assassin, probable que les balles n'auraient pas plus d'effet sur lui. L'armure était probablement déjà trop épaisse à elle seule, alors que la drogue le rendait probablement insensible aux coups non-mortels.
Qu'est ce que ça aurait été sympa d'avoir un expert en tactique avec un QI surdéveloppé, juste là...
Auguste. Imperator intouchable en l'état. Il tourne avec Scorpus là mais soit il va le choper, soit se lasser, il faut faire vite. Une idée ?
Juste le temps de stopper une flèche bien précise avec son scutum, voir l'archer être immédiatement pris pour cible par Tchang et abattu sans sommation d'un tir encore plus précis, la voix de l'Administrateur répondit avec une exaspération plutôt illégitime mais sans doute expliquée par sa passivité forcée, rien ni personne n'était encore parvenu à emprunter les ponts qu'ils barraient.
Récupérez son focus. Rendez-vous aux gradins "prologue". Epinglez le et commandez Colisée. Auguste à Prolegat. Levez le feu nourri. Préparez la salve Colisée pour frappe sur zone "prologue" et nettoyez les issues en attendant, il faut que le petit peuple trouve une issue, vite.
Roulant des yeux, Tchang rengaina l'un de ses deux Beretta puis fit sauter l'autre de sa main gauche à sa main droite. Déjà, l'enragé à la poursuite de la Mustang semblait perdre en vitesse, l'écart se creusait doucement malgré la conduite dangereusement hasardeuse de Kento. Tant mieux, cela faciliterait grandement le tir, ne restait plus qu'à attendre qu'ils arrivent devant le gradin opposé.
Sans un mot, les deux autres larrons s'étaient positionnés en protection de chaque côté du Malfrat. Celui-ci, pivotant lentement pour suivre l'immonde masse de muscle dopée, eut une pensée pour ses hommes. Etaient-ils encore coincés dans le chaos ? Avaient-ils profités du vide crée par le Marchand ? Il l'espérait. Bientôt, les issues seraient repeintes à la poudre ABC et les incendies localement apaisés. Pour eux, en revanche, pas de sortie par la grande porte.
La balle qui avait parcourue une petite centaine de mètres s'envola par rebonds et alla s'évanouir dans les remous de sables. La bête enragée aux yeux verts, elle, s'était stoppée, lasse de sa puérile poursuite. Sans doute Caligula aurait-il pu jurer avoir senti quelque chose tenter de s'introduire à travers son casque, mais ce ne pouvait être vrai, personne n'aurait pu croire un instant qu'il pourrait le défaire par ce-
D'un geste vif, le golgoth se retourna vers le centre de l'arène et poussa un rugissement pour le moins honorable. Il faut dire que d'aussi loin et avec autant de drogue dans le corps, le tireur avait l'air de se tenir comme s'il faisait les jeux olympiques alors qu'un trouduc en jupette observait accoudé sur un scutum et qu'un troisième, la main sur l'oreille, avait l'air de tenir une conversation à un portable invisible.
Fais de ton mieux, si tu ne peux pas nous prendre, on se démerdera, oublie pas le code, ils ne te reconnaitront pas sinon.
Roger that !
Un bras dans le dos, tourné de profil, le bras droit levé, tête droite et la paupière gauche crispée, le Shanghaïen tira pour la troisième fois. Tao, suivant le trajet supposé de la balle, passa du bras de Tchang à la silhouette monstrueuse de Caligula, avant de jeter un œil à Lee qui jeta un petit coup d'œil indifférent avant de revenir à la protection de son côté, accroché à son bouclier romain.
Ainsi, avec tout le calme qui puisse caractériser l'expert en kung-fu, le Guerrier fit trois pas pour s'approcher du tireur sportif, regarder Caligula, sursauter légèrement à la 4e balle tirée, puis regarder de l'autre côté, vers les gradins, avant de lancer, non sans ironie :
On attends qu'il vienne nous enculer ou on se barre là ? Je crois que tu l'as bien foutu en boule, j'peux voir la bave d'ici.
Ouvrant son second œil, puis clignant rapidement des yeux, le Malfrat observa le Guerrier avec une pointe d'étonnement, puis reporta son attention sur le golgoth qui tentait de prendre de la vitesse mais, fort heureusement, se voyait continuellement ralenti par un animal, un combattant ou un civil, mais se rapprochait quand même à bonne allure. Baissant son bras et commençant à reculer lentement, il bredouilla :
Maintenant que tu le dis, j'sentais bien que le tir semblait plus facile. Assassin, on décam-
Les deux frères d'armes regardèrent Lee qui avait commencé à courir vers les gradins sans les attendre. Il était bien plus lent qu'on s'y serait attendu, la faute à son armure volée et ce foutu bouclier qu'il ne semblait pas vouloir quitter, mais il leur avait quand même déjà mis une quinzaine de mètres dans la vue.
HO L'ENCULÉ
de sociopathe opportuniste de merde !
de baiseur de cadavre de ses morts !
Et ils se mirent à courir, courir à en perdre haleine, courir comme s'il avait un T-Rex au cul, courir et sauter comme des foutus cabris au milieu d'une bataille épique où ils ne faisaient qu'esquiver, contourner, frapper à l'occasion. Et si Tao se mouvait ainsi sans la moindre peine, se permettant même de coller quelques mandales sans même se ralentir, il s'aperçut bien vite que le tueur froid mais peu entraîné et son foutu junkie d'ami ne parvenait pas à suivre, ce pourquoi il se stoppa, repris une grande inspiration, et hurla à l'adresse du Gùn :
Tian. Tian ! Nous faut une salve ! Centre du stade ! Des sifflantes !
Car si l'arène s'était momentanément apaisée, les coups de canons continuant de retentir pour arroser les parties visibles de l'incendie (et surtout les accès visibles depuis le Nord) avec des bombes extincteurs, les hommes retranchés dans Financial District avaient plus d'une surprise dans leurs caisses d'artifices artisanaux.
Ne restait qu'à espérer que l'Assassin et le Malfrat parviennent à surmonter leur problème de cardio, il leur fallait atteindre l'abri temporaire des gradins et y entraîner Caligula, c'était leur meilleur chance de le mettre hors d'état de nuire, c'était leur seule chance en fait. Et cette chance était conditionnée par une batterie de mortiers artisanaux. Une batterie de mortiers dans une tour de bureaux. Une batterie qui devait trouver à l'aveugle le timing très serré dans lequel la chute d'une demi-douzaine de fusées sifflantes et pétaradantes désorienteraient l'empereur sous l'emprise du Venom.
Dernière édition par Tian Hong le Jeu 14 Sep 2023 - 15:26, édité 1 fois
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Mar 22 Aoû 2023 - 16:08
Musique:
Le premier des légionnaires s’avança, lance à la main.
« Eh bien, voici donc notre suicidaire ! » s’exclama avec panache et raillerie l’anarchiste pour qui jouer l’hôpital qui se moque de la charité n’était guère un problème. Pas de réponse, fors la lame de métal au bout de la lance qui visa son cœur. Mais au lieu du bruit mou la lame s’enfonçant dans les chairs, c’est la barre de feu qui répondit. Balai contre lance, la lutte pouvait sembler inégale, mais le feu contre le bois fit son effet. Surpris de voir son arme s’embraser l’homme au casque romain marqua un instant de recul qui marqua surtout la fin de ce combat. Profitant de l’instant d’inattention, le manche de bois le frappa à la tête et, sonné, il s’écroula.
Les deux légionnaires restants eurent l’intelligence d’attaquer de concert. Cela ne les sauva pas. Les manches de bois décrivaient de larges cercles enflammés qui empêchaient toute approche des glaives, tandis que bondissant comme un feu follet, l’anarchiste évitait les mouvements des lances. La technique des Horiaces n’ayant, contrairement aux règnes impériaux des brutes et des tyrans, pas quelques milliards de raisons de devoir cesser d’exister, et ayant même largement fait ses preuves, Aliénor, après une révérence moqueuse, recula de quelques pas.
Le premier légionnaire, celui dont son recul l’avait le plus rapproché, bondit sur elle sans attendre d’être rattrapé par son compère, visiblement plus instruit des avantages matériels qu’apportait la soumission aux lubies de Caligula que des légendes antiques. Sarcastique, Aliénor sourit sous le masque. Elle avait gagné. Quelques coups de balai bien placés eurent rapidement raison du romain gothamite. Le temps que le second les rejoignent, elle s’était débarrassée du premier. Il ne fallu que quelques coups supplémentaires pour qu’il en soit de même du second.
La tigresse n’eut pas le temps de se réjouir de sa victoire. Le sifflement sourd d’un fouet souffla à ses oreilles. Ses muscles réagissant à l’instinct, elle n’eut que le temps de se baisser pour éviter la lame de cuir, qui frôla son épaule sans parvenir à mordre. Tournant la tête comme une vipère à laquelle l’on vient de marcher sur la queue, l’anarchiste fit face à l’attaquant. Si l’homme lui était parfaitement inconnu, elle n’eut pas besoin de détailler longuement sa tenue pour y reconnaître un gradé. Et le murmure de frayeur terrifiée qui geignit dans la bouche des esclaves l’informa bien assez qu’il était des pires de leurs bourreaux. Dans les yeux pleins de violence cruelle se fixèrent le regard froid, réfléchi, et brûlant de colère d’un prédateur. D’une justicière. D’une guerrière.
Le fouet claqua de nouveau dans les airs, mais cette fois, Aliénor était prête. Elle chuta avant le tir de cuir, esquiva, roula sur le côté. Son esprit à vif, elle compta les instants, à l’affut comme un métronome. Le masque dissimulait le sourire tordu qui déchirait ses joues, à la manière d’une embuscade. Dans son esprit, bloc de glace imperméable, lucide et froid au milieu d’un océan de lave et de rage, à l’image de l’Inquisiteur se superposait celle des traits ivrognes de son père. Au creux de ses veines les habitudes de l’enfance lui donnaient l’instinct sûr des gestes mille fois répétés. Le fouet de l’esclavagiste n’avait ni la même amplitude ni le même tempo que la ceinture paternelle, mais la logique était la même. Et même était la méthode de combat pour l’affronter. Lorsque l’arme se releva, tournoyant à la poursuite du coup fatal qui aurait dû l’achever, les muscles de la tigresse étaient prêts. Prêts à se relever d’un bond et lui sauter à la gorge.
Elle n’en eut pas le temps. Un autre fauve s’en chargea. Efflanqué, affamé, le lion à l’allure maigre et miteuse ne s’en révéla pas moins une dangereuse montagne de crocs et de griffes lorsque poussé par la peur et la faim, il bondit sur le tribun. Le combat fut aussi bref que désespéré. Le romain, dans un hurlement, lâcha l’arme du bras dans lequel était planté les crocs du fauve sans même parvenir à l’abattre sur les côtes ocres du félin. Ses coups de pieds et de poings furent tout aussi utile à faire lâcher prise à l’animal que ne l’aurait été le souffle de la brise entre ses oreilles. On n’entendit bientôt plus que des hurlements.
Attaquée à son tour par les légionnaires aux ordres de Maïus qui semblait plus enclins à en découdre avec la foule affaiblie des affranchis qu’à porter secours à leur chef, Aliénor dû enchaîner les coups de flammes, de couteau et de pieds pour éviter que le surnombre ne vienne la submerger. Ce faisant, elle eut la chance d’éviter le douloureux dilemme entre laisser un félin qui lui inspirait bien plus de sympathie que son bourreau soulager à coups de crocs ses entrailles qui criaient famine ou se battre pour ne pas tolérer qu’un Homme se fasse dévorer sous ses yeux.
Les coups pleuvaient autour d'Aliénor. Leurs ennemis, nombreux, ne lui laissaient aucun repos. Que l’un recule ou s’effondre, blessé, et un autre prenait sa place, s’en prenait à un autre de ses protégés. Une fatigue rampante grignotait petit à petit les muscles de la guerrière essoufflée. Hagards, blessés, brisés, les plus courageux ou les plus vivants des esclaves s’étaient armés de pierres, de morceaux de bois ou de ferraille ou bien de quelques armes glanées ici ou là sur des cadavres. Avec toute la force de l’ivresse de leur liberté retrouvée, ils affrontaient comme ils le pouvaient le contingent armé, mais affaiblis qu’ils étaient, cette défense désespérée faisait plus pitié qu’un efficace rempart prêt à s’effondrer. Tigre ne pouvait pas renoncer, elle ne pouvait pas reculer. Elle ne pouvait pas les abandonner.
Sous la figure de tigre qui recouvrait sa tête résonnaient amplifiés les sons du combat. Le bruit des cothurnes, le crissement des armes, le tintement de glaives et des boucliers… tout cela résonnait à ses oreilles au rythme endiablé de ses efforts acharnés. Muscles et tendons la brûlaient à la cadence de plus en plus frénétique du tintamarre de coups qui pleuvaient autour d’elle. Dans cette cacophonie mortelle, un instant d’essoufflement lui fut presque fatal. Brusquement surprise, elle entendit la douleur de la lame mordant son genou avant que de la voir. Déséquilibrée, elle s’effondra, lâchant son arme qui s’écrasa au sol.
Il s’en fallut de peu que sa vie s’achève là, le sang dans le sable de l’Arène, mais une lourde de pièce de bois s’abattit contre le casque du soldat qui criait un peu trop vite victoire. Un garçon aux cernes creuses et sales et aux cheveux emmêlés lui sourit. Au regard vert cuivré qu’il lui sembla avoir déjà vu ailleurs sans avoir souvenir de son identité, moins qu’au « Camarade, est-ce que ça va ? » dont elle fut gratifiée, elle devina qu’il était de ceux qu’ils cherchaient.
La tête lui tournait. Elle chercha de l’air, les parois épaisses du masque lui renvoyèrent la moiteur suffocante de son propre souffle. D’une voix rauque qui sous la gangue plastifiée réverbéra comme un grognement, elle souffla : « La plaque… La plaque d’égouts. Il faut la libérer. Il y a les renforts et une sortie dessous. »
Un goût acre de bile lui remonta dans la gorge lorsqu’elle se releva, un peu vacillante. Mais ce fut pour voir la masse lourde et épaisse de Caligula foncer vers eux. Dans un bref instant de terreur irrationnelle elle crût voir un géant dont un pas, un seul suffirait à tous les écraser sous sa monstrueuse plante de pied. Rapidement, la logique et la raison chassèrent cette hypothèse fantaisiste et suspendant la peur, reprirent le chemin de l’action.
Hâtivement et légèrement tremblante, sa main fouilla dans sa poche à la recherche de la télécommande du système explosif qu’elle avait mis tant d’énergie à construire. Ses doigts ne mirent guère qu’un instant à trouver la boursouflure lisse de l’interrupteur plastifié, mais lorsqu’elle pressa le bouton rien ne se produit. Réenclencher le mécanisme une seconde fois s’avéra sans résultat et ne vit pas de réaliser la diversion escomptée. En quelques secondes, le cerveau de l’ingénieure saisit la nature du problème. L’hypothèse la plus probable était que l’épaisseur large de pierres et de ciment du Colisée se révélait plus puissante que la maigre capacité de transmission de l’objet bricolé. Elle s’insulta mentalement. Comment n’y avait-elle pas pensé ? Idées et plans fusèrent dans sa tête pour améliorer le système et remédier à ce défaut technique, mais elle n’accorda son attention qu’à la seule chose qui importait à l’instant : trouver une issue pour ne pas mourir, donner à ses camarades le temps de s’échapper, vaincre Caligula et peut-être avoir le moyen de réfléchir à l’optimisation technologique de ses explosifs plus tard, lorsqu’un monstre hideux assoiffé de venin et de haine ne serait pas en train de foncer vers eux.
Pour l’instant, l’empereur déchu semblait focaliser toute son attention sur les trois asiatiques qui fuyaient à toutes jambes entre les bêtes sauvages et les spectateurs déboussolés, mais il était évident qu’il n’allait pas tarder à les repérer et il était à craindre que son ire se trouve piquée de voir son troupeau d’esclaves s’affranchir de leurs chaînes, brisant encore l’un des symboles de son éphémère triomphe.
Lorsque d’un mouvement bestial l’antique dément tourna sa tête vers le groupe, Tigre se dressa devant lui, droite et fièrement campée sur ses jambes dans une posture de défi. Curieusement, sa blessure semblait moins grave qu’elle ne l’avait cru au premier abord en voyant la mare de sang échappée de son genou inonder ses gants. Malgré les éclats de douleur qui tiraillaient ses chairs, elle parvenait à marcher presque normalement, comme si de rien n’était.
« Eh, toi, la mocheté ! » Oui, le trait n’est pas très inspiré. Mais après plusieurs jours à installer des explosifs, une course poursuite dans les flammes de l’enfer dans un Colisée romain, des combats contre des légionnaires romains au XXIe siècle, avoir été sérieusement blessée à la jambe, deux fois et avoir vu un homme encore vivant se faire dévorer ne lui pardonne-ton pas ce léger manque d’idée ? Quoiqu’il en soit, l’apostrophe, même plate et sans subtilité suffit à déplacer sur elle la colère de la masse hargneuse et essoufflée qu’était désormais l’empereur, éloignant son attention de la fuite surtout des camarades. En somme, l’impertinente guerrière avait compris que l’orgueil et la bêtise crasse de Caligula étaient très réactifs aux provocations, et elle s’en servait.
« Viens me chercher si tu l’ose ! » La provocation s’accompagna d’une petite révérence moqueuse. Une charge de taureau furieux devant un drapeau rouge lui répondit. Maintenant, il fallait courir.
Bondissant comme l’animal auquel elle doit son surnom, Tigre s’élança vers les gradins. Ses pas hâtifs slaloment entre les fuyards et les fauves affamés. Il n’est plus temps de se battre et le balai éteint a repris sa place dans son dos, battant contre ses omoplates à chaque mouvement. En haut. Il faut aller en haut. Des pierres roulent sous ses pas. Des blocs entiers, se déchaussent instables, au fur à mesure que l’on met le pied dessus. Chaque mouvement se fraye un passage entre une volée d’embuche, survolant à chaque foulée le terrain vallonné et inégal des pierres. A de nombreux endroit le monde ne brûle plus ou par de modestes flammèches dévorant ça et là un banc ou un fanion, mais une mousse pâteuse et glissante remplace la fureur des flammes. L’anarchiste manque de tomber plusieurs fois. A chaque regard en arrière que la dangerosité du terrain l’autorise, elle s’étonne de l’agilité de la masse de chairs épaisses en toge romaine qui la suit en soufflant comme un bison qui charge, ne se laissant guère distancer.
La tigresse redouble de vitesse. Plus haut. Il faut aller plus haut. Sans qu’elle en ait conscience, l’adrénaline et la hargne nourrissent son pouvoir. Le cœur battant sous l’effet de la vitesse et du danger, elle ne sent plus la douleur de sa blessure que par intermittence, des éclairs de douleurs foudroyant par éclats son genou avant de se taire, mais sent bien que chaque pas agrandit sa plaie, tandis que son mollet qu’elle avait presque oublié se rappelle douloureusement à elle dans une douleur soude de plus en plus virulente.
Sous ses pas, sous le poids cumulé de la frêle anarchiste et de la bête immonde qui la suivait de près, le bois à moitié calciné d’une estrade de bois s’effondra sous leurs pieds. Aliénor, qui avait prévu la chute de son ennemi, passant à dessein par ce point mais avait pensé aller assez vite pour éviter la sienne, n’eut que le temps de se raccrocher aux parois glissantes d’une corniche de pierre pour ne pas être emportée par l’avalanche et dégringoler à sa merci, au milieu des débris. Au prix d’un effort qui lui parut surhumain elle parvint à tirer sur ses muscles, les tendant comme un arc pour se propulser et se hisser hors de l’éboulis où elle s’effondra entre les débris de pierre, au bord de l’épuisement.
Dans un ultime geste de courage, de force ou de désespoir, elle pressa le bouton de son détonateur, priant pour que cela marche. En bas, dans l’Arène, la bouche d’égout avait été libérée. Et tandis que quelques camarades montaient des égouts armes à la main, les esclaves libérés, blessés, brisés, au bout de leur force rejoignaient l’ombre à leur place, se glissant le long de l’échelle vers la froideur rassurante des conduits humides et peuplés d’eau sale et de rats. Sous l’obscurité féline qui cachait son identité, Aliénor leur adressa un sourire éperdu. A cet instant l’idée qu’elle allait peut être mourir de la diversion qui devait leur donner quelques précieuses secondes l’emplissait de fierté mais ne la satisfaisait plus qu’à moitié. Elle voulait vivre ! Elle voulait que sa petite machine fonctionne, survivre, s’assurer que son sacrifice ne serait pas vain. Continuer à les aider. Il fallait que ça marche ! C’était maintenant ou jamais, et jamais n’était pas au programme.
Le temps de latence fut de quelques instants qui lui semblèrent durer des semaines. Et puis soudain, un grondement de tonnerre, sonore et féroce, rugit avec fracas. Cela avait marché ! Elle avait réussi ! Le A rouge cousu sur son vêtement s’imprima à cet instant en fierté sur sa poitrine étincelant pour son cœur d’une lueur brûlante. Une lueur que n’égala pas la suite et ses fusées lumineuses qui s’élançaient dans le ciel comme un cri de rage, déboussolant pour l’ennemi, symbolique pour eux. Une détonation. Une diversion. Un défi.
Peut-être est-ce cette fierté sortie du drapeau pour rejoindre les tréfonds de son cœur qui lui rendit un instant la force de vivre que si longtemps elle avait perdu ? Peut-être est-ce l’inquiétude qu’elle lu dans les mouvements anxieux de ceux qui se demandaient craintivement d’où venait ce nouvel orage qui la poussa à revendiquer cette manifestation ? Peut-être est-ce cette volonté un peu folle d’incarner un instant pour ceux qu’elle défendrait jusqu’à la mort un espoir qu’elle n’était pas sûre de ressentir elle-même qui ralluma la flamme de son énergie, lui donna la force de relever la tête, de se relever, de lever le poing. Et sous la lumière rouge du clou de leur spectacle, de la fusée lumineuse qui inonda un instant dans une gerbe d’étincelles d’une couleur de rubis et de flamme le sable de l’Arène, l’anarchiste du haut de son monticule de pierre leva fièrement un poing frondeur vers le ciel.
Le temps qu’elle accorda à ce symbole, et à la formidable sensation de vie qui à cet instant la parcouru ne dura que peu. Profitant de la diversion qu’elle avait créée, elle empoigna son briquet et rendit vie au braisier de son arme avant de se jeter au combat contre Caligula. Du coin de l’œil, elle apercevait bien que Romulus et Remus attaquaient les spectateurs, que les fauves rôdaient autour des blessés, que ses camarades étaient aux prises avec les légionnaires qui tentaient d’empêcher les leurs de fuir. Son regard balaya l’Arène, cherchant du regard Azzurra, mais ne la trouva pas. Tant pis pour ce qu’elle ne pouvait pas faire ! L’important pour le moment était de combattre Caligula, d’anéantir tout ce qu’il représentait de tyrannie, d’impérialisme et d’esclavage, de le retenir le temps que les esclaves fuient.
Il était bien loin, le tyran qui se donnait des airs précieux de dandy poète. L’empereur fou, ivre de venin et de rage n’agissait plus que comme une créature bestiale qui chargeait hargneusement. Devant son royaume tombant en ruine et les assauts de ses ennemis, il n’était plus qu’une bête sauvage acculé par l’usure de ses forces, mais, et cela Aliénor était bien placée pour le savoir, d’autant plus prête à tout donc d’autant plus dangereuse.
Ceux qui croient assez en l'avenir pour se battre pour leurs valeurs sont fêlés. Et tant qu'y aura d'la haine dans mes seringues, je ne chanterai que pour ces dingues !
Portrait d'Aliénor :
Quand fera-t-il jour camarades ? :
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Dim 3 Sep 2023 - 19:07
The Dark Knight
Nightwing, on se charge des motards.
Qu'importe ce que faisait Caligula. Il fallait improviser et mettre le jeu de notre côté. La situation s'envenimait, et je n'avais pas dans mes habitudes de laisser des civils être pris pour cibles dans ce genre de cacophonie déroutante. Ce soir, on sonnait la fin du jeu. On sonnait la mort de cet empire ridicule qui ne méritait même pas de finir dans les livres d'histoires. Non. Ce soir, nous mettions à bas un des géants du Gant Noir. Cette fois, Gotham City sera débarrassé d'une bonne paire de mafieux dangereux. Je ne pouvais pas laisser ce panier de crabes se tirer aussi facilement les uns les autres. Et même si la justice les libéraient, le temps qu'ils passeront en détention condamnera leurs petites actions dans ma ville. Temporairement, mais c'était du temps de gagné. Largement. Restons maintenant sur nos gardes, ces deux-là ne me semblent pas faciles à vaincre, et visiblement, ils s'en sont pris à plusieurs des personnes au centre de l'arène, dont une jeune femme qui semble quitter le terrain au plus vite. Il fallait que je me charge d'eux. Alors que je dégaine deux batarangs de ma ceinture, je vise les deux motards qui se croient impuissants sur leurs bécanes d'acier. M'avançant au beau milieu des combats, je fais face aux deux rejetons de la louve.
D'un geste, le batarang se dirige vers les deux coyotes sur leurs bécanes. Et le carnage allait commencer. Alors que les deux abrutis sur leurs motos se font percuter par le batarang téléguidé, ils tombent en arrière de leurs motos et je plonge sur le premier de ces messieurs, le dénommé Remus. Et je cogne, je cogne jusqu'à ce que je vois enfin perler le sang de son visage. Il prend cher, pour sa jolie petite gueule. Il prend très cher et il a plus l'air du fringant connard que d'une brute épaisse. Mais c'est sans compter sur son "frère" : Romulus. Lui, c'était autre chose, et je n'avais pas vu, emporté par la rage du combat, le coup de massue qu'il m'administra. Il hurla tandis que je me remettais péniblement, j'essuie le sang de ma bouche. J'ai pris un très bon coup dans l'épaule, et je le sens plutôt pas mal ... Il est temps que je m'occupe de lui.
C'est tout ce que tu as, mauviette ?
Je gronde, je me montre en colère, cela ne m'était presque jamais arrivé d'être aussi en colère. Tandis que l'orage se faisait entendre, tandis que le feu et l'incendie commençaient à se développer dans le bâtiment, ma colère, elle, chantaient en trio avec le crépitement des flammes et le grondement du tonnerre. Fixant Romulus, le regardant droit dans les yeux, je l'avais appelé mauviette, ne considérant pas cet homme être capable d'être un véritable combattant. Il était Romulus, un criminel monstrueux qui avait déjà fait parlé de lui autrefois, sous les ordres de Caligula. Aujourd'hui, il reprenait le flambeau de son empereur, et s'inscrivait dans une logique établie. Il était semblable à la vermine que Gotham City avait en son ventre fécond. Ce n'était pas une âme perdue non, il avait choisit, et ce soir, j'allais lui montrer que mes valeurs valaient largement mieux que les siennes, passées de longue date. De la rage que j'éprouvais ? Oui. J'éprouvais une forte colère, une haine vis-à-vis de ce que je voyais devant moi. Il voulait faire dans la mort et la violence ? J'allais lui montrer que je peux aussi me joindre à sa danse, tout en respectant mon code de l'honneur. Tendant mon doigt vers lui, je crie d'une voix empreinte de colère et de rage. Il prépare sa lance, tout en me fixant.
Tu attends quoi ? La chute de l'empire romain ? Ramène-toi !
Hurlais-je avant de recevoir un coup de lance qui me traverse le bras, je hurle et de colère, j'assène un violent coup contre le casque de Romulus. Je laisse la lame dans le bras, si je le retire, je perdrais beaucoup de sang, et je peux tomber dans les pommes, pas une bonne chose. J'étais fatigué, aux limites physiques de mon corps et pourtant, je me devais de continuer, même si je devais sauver ces pourritures de légionnaires de cet endroit qui commence à s'écrouler, je le ferais quand même. Maugréant quelques insultes, je me relève et je fixe Romulus, sa lame toujours dans mon bras. C'était l'enfer, oui, l'enfer à Gotham. Pas un rituel, juste une sale habitude qui te fait désespérer du genre humain. Par la faute de Caligula, un nouveau cycle de haine allait s'abattre, et par sa faute, les innocents allaient payer. Le Gant Noir m'avait bien eu, il avait été brillant sur ce coup, mais il paierait ses fautes. Je fonds sur Romulus, Remus est trop endommagé par mes poings pour oser se relever, avant de lui asséner un second coup sur le casque. Je le prends par le col de sa tunique, malgré la douleur qui me déchire le bras et me perfore les ligaments. Mais ma colère s'exprime par un hurlement grave et sonore.
J'EN AI ASSEZ ! ASSEZ !
Je me laisse aller à mes plus noires pulsions. Je suis blessé, cassé, et j'ai la haine dans mon âme. Ces gens ont commis trop de souffrances, infligés trop d'horreur dans les vies des gothamites, et tout ça pour quoi ? Du pain ? Des jeux ? Le délire d'un crétin à la tête d'une organisation ? Frapper. Casser les os. Et surtout, laisser une marque de mon passage dans le crâne de cette ordure. Je frappe, je cogne, je fais mal. Je lui apprend ce qu'il en coûte de jouer avec ma ville, je lui apprends que ça ne lui fera pas que du bien de jouer, surtout avec moi. Et ce soir, un règne s'achevait. Un feu de paille, il n'aura jamais eu le temps de bien en profiter. Alors que Romulus prenait cher à son tour, il me plante à nouveau un glaive dans le bas ventre, et je hurle un cri monstrueux avant de lui briser le bras en morceaux. Je suis possédé par la violence, la violence, je la transforme en mon arme, et ce soir, les anges de Gotham pleureraient la chute d'un homme dans le cycle éternel de la haine. Romulus hurle et je lui administre un bon coup de boule qui l'envoie à terre. Mais je suis salement blessé ... Très salement blessé ... Au loin, le combat continue, mais tout ça m'était étranger ... Tout ça me paraissait comme lointain, j'étais perdu dans mes pensées, perdu dans ce que je venais d'accomplir. Observant le corps inanimé de Romulus, j'essaie d'appuyer sur ma blessure la plus grave, et surtout, j'essaie de voir ce que je peux faire pour aider qui que ce soit ... J'espère que pour Nightwing, tout ira bien. Le tumulte du combat continue, et au loin, je pouvais voir que mes alliés d'infortune encaissaient eux aussi, de nombreux problèmes ...
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Mer 6 Sep 2023 - 19:13
Damnation éternelle
Le poison. Caligula le savait, il avait ingéré beaucoup de venom, mais cela lui conférait la puissance, la force, la haine suffisante pour faire ce qu'il avait à faire. Il devait vaincre. Fluctuat Nec Mergitur. Tel était le crédo. Mais la mort, la mort elle-même venait frapper l'auguste Empereur de ces terres. Il bavait, il hurlait, il voulait détruire, arracher, briser des membres, qu'importe le malheur qu'il apporterait. Gotham ne serait plus qu'un tas de cendres, et il devait faire en sorte de l'emporter dans la tombe avec lui. Mais à quel prix au final ? Ses cohortes se font décimer, les héros commencent à prendre l'ascendant, et le Gant Noir ne venait pas. Où étaient les gargouilles du Bossu ? Les troupes de Scorpiana ? Les drones d'El Sombrero ? Attendez un petit peu ... Alors que le cerveau de Caligula était en ébullition, son cœur, lui, commençait à lâcher. Les feux d'artifices prévus par les membres de la triade achèveront ce qu'il reste de l'Empereur, mais déjà, quelque chose au fond de sa poitrine commençait à le tirailler, à le déchirer intérieurement. Il s'arrêta, net, et porta sa main droite à son cœur, alors qu'il commençait à cracher du sang. Du sang rouge, émaillé de vert. Le venom commençait à le détruire de l'intérieur.
NON ! PAS MAINTENANT ! PAS MAINTENANT ... Je suis si ... Prêt du ... But ...
Mais ce n'était qu'une simple alarme, juste de quoi l'inquiéter. Non, il verrait cela après ... Non ... Il savait qu'il allait mourir le moment même où il avait avalé la fiole qu'il s'était procuré. Il allait mourir, mais pas sans offrir une belle mort, digne d'un récit héroïque que l'on raconterait pendant des siècles. Sa propre mort serait un acte de théâtre. Comme l'avait organisée Néron jadis, et comme il espérait voir sa propre mort. Oui, sur pièce, sur scène. Mené par sa rage et sa haine, il s'avançait toujours vers les asiatiques qui l'avaient défié, qui le défiaient, mais la mort était là, elle approchait. Sa faux se manifestait, et il sentait qu'il serait bientôt un cadavre. Il s'avançait toujours, en direction de ce qui allait accélérer sa propre mort. Mais déjà, le cœur commençait à gonfler, il pompait trop fortement, et la pression commençait à aller de plus en plus vite. La sueur dégoulinait du crâne de Caligula qui ne voyait désormais que le stade de Gotham comme une Rome en train de brûler.
Qu'ils me haïssent ! Pourvu qu'ils me craignent !
Rugit-il en voyant ses cohortes de légionnaires mises à mal par l'ensemble des héros de cette soirée. Ses hommes commençaient à s'en aller, à fuir. Ils perdaient espoir en leur empereur. Ne restait-il plus personne de fidèle à la cause de la grande Rome ? Caligula les ferait crucifier pour ces désertions. Il observa avec dédain, ses yeux devenus verts sous l'effet du venom, n'offraient plus que la démence caractéristique de son aïeul. Il cracha à nouveau avant de bondir dans les rangs des membres de la triade qui le défiaient toujours, impunément. Il leur portera le coup de grâce ... Peut-être. Il sauta sur eux et dans un dernier effort, il en saisit un avant de lui broyer les doigts avec son énorme main. Il savourait la douleur infligée. Il distribua quelques coups, quelques tentatives pour faire le plus de dégâts, pour faire du mal, pour offrir un dernier chant du cygne à tous ces parvenus, à ces horribles ordures qui avaient défié la puissance de la Rome éternelle. Il ria alors qu'il commençait à glisser lentement vers la mort. Sa propre mort. Elle n'était pas belle, mais elle avait un goût de victoire qui passait dans les yeux de Caligula. La folie réclamait son dû, et le venom le rendait complètement fou, dans ses derniers instants.
Je suis l'Empereur ! Inclinez-vous devant moi ! Inclinez-vous ! Je vous l'ordonne !
Mais ses troupes étaient en déroute. Romulus et Remus avaient perdu. Son maitre esclavagiste avait fini avec le visage arraché. Ses hommes battaient en retraite. Lâches, pleutres, idiots ! Ils ne comprenaient pas. Ils ne comprendraient jamais ... Les hommes de Caligula fuyaient, l'incendie semblait se contenir, et les cadavres parsemaient la piste du stade, tout était organisé pour un maximum de chaos. Mais l'avènement de la soirée fut un flop monumental, et Caligula était sur le point de mourir. Déjà, il sentait cette petite chose au fond de lui qui le rapprochait du trou, et alors qu'il s'apprêtait à les tuer et à les broyer avec ses mains, il sentit une monstrueuse douleur le prenant dans son coeur. Quelque chose le lacérait. C'était la crise cardiaque qui le prenait. Mais son coeur était en train de lâcher. Il était en train de mourir. Son palpitant pompait, pompait ... Et trop fort, trop rapide pour son simple corps d'humain. Il posa le genou à terre, il avait encore de la force, mais il se rendit compte de son état, son corps allait lâcher d'un moment à un autre.
Je ... N'ai plus le choix. Alea jacta ... Est.
Il sortit des lambeaux de sa toge, un petit magnétophone. Alors qu'il était sur le point de rendre l'âme. Un mot apparaissait. Un minuteur qui annonçait "Bientôt" ... Mais bientôt pour quoi ? Ceux qui ont une petite idée pourraient très bien comprendre de quoi il en retournait. De nombreuses rumeurs avaient circulé dans les rues de Gotham City, et quelque chose allait se régler très prochainement. Caligula ne voyait plus le grand combat, déjà, il commençait à voir les ténèbres l'encercler. Il voyait son empire s'effondrer. Rome s'effondrait, comme autrefois. Et rien n'y paraissait de mieux ... Rien. L'empire chutait. Et les barbares étaient à ses portes. Rome était morte, et dans quelques secondes, le corps de Caligula serait inanimé pour de bon. Mais un sourire sur son visage, un sourire radieux alors qu'il savait très bien ce qui allait attendre nos chers vengeurs de la soirée. Quelque chose de funeste. Il retomba sur le sol, une masse monstrueuse qui se vidait de son sang contaminé, par tous les orifices. L'Empereur était mort. Vive l'Empereur, non ? En attendant, un cri déchirant parcourait le stade. "L'Empereur est mort". Et les légionnaires rebroussèrent chemin, les derniers survivants de cette débâcle allaient très vite rejoindre les bases arrières, dans l'idée de se regrouper. Dans l'espoir d'une contre-offensive ... Peut-être. En attendant, ce minuteur aura de quoi intriguer ... Parmi ceux qui restent sur le champs de bataille, n'est-ce pas ?
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Quelque part au fond du Stade, dans une salle oubliée de tous, le feu dévore. L’insolation plastique des câbles fond, le cuivre déjà rougis par la chaleur infernale alors que la peinture même des murs est consumée par le brasier. Les ordinateurs explosent les un après les autres, leurs éléments les plus complexe transformer en une bouillie de métal fondu et de résine carbonisée. Mais, caché derrière le système de contrôle des marionnettes se trouve un élément plus important, une construction étrange, un amais de cable qui ferait hurler les non initié à la bombe, un petit bijou sur lequel les ennemis du show aimerait bien tomber. Le transmetteur de signal secret de strings.
L’objet a été fait en secret, loin des yeux curieux de l’empereur et de ses hommes, assemblé avec des matériaux de récupération, juste pour être sûr que leur petite rébellion se passe sans accro. Mais aucun plan ne résiste à la rencontre avec l'ennemi et personne n'avait prévu que Caligula joue les Néron et anime leur soirée de ses tendances pyromanes. Tout aussi exotique que soit cette technologie, les câbles n’en sont pas moins les mêmes et aucun secret ne protège des flammes. Avec un sifflement strident, le système d’auto destruction se déclenche, la charge explosive réduisant le relais en miette.
* * *
Strings se demande ce qu’elle va bien pouvoir faire… Le géant vient de tomber, mais le combat n’est pas encore fini, ça et là des poches de résistance continue le massacre, certains par désespoir, d’autre par colère et une bonne partie essayant simplement d’organiser une retraite correcte pour ne pas se prendre une rafale ou un batarang dans le dos. La présentatrice est infiniment consciente de sa fragilité toute humaine a ce moment, malgré la protection des deux colosses, personne n’est à l’abri d’une balle perdue et sa toge ne risque pas de la protéger de quelque manière que ce soit. Elle se tourne vers ses deux mastodontes couvert de sang.
“Bon, je pense que l’on va aller prendre l’un des c…”
Ren est soudainement projeté au sol. Son crâne sonne comme s’il on venait frapper son casque contre un gong et un goût immonde de cuivre et d’autre chose lui emplit la bouche. L’odeur du sang parvient, pendant quelques instants, à surpasser celle de l’incendie alors qu’il dégouline sur son visage, chaud et collant, se mêlant à la transpiration et se glissant entre ses lèvres. Les bruits sourd de corps s'effondrent sur le sol et le fracas métallique de leurs armes abandonnées. Strings essaie de se redresser, la tête tournant et une atroce nausée remontant le long de sa gorge comme une vague acide. Le système d’urgence des poupées vient de s’activer. Elle a de la cervelle dans la bouche. Dans un moment de panique animale elle parvient à décrocher son casque, l’arrachant de son visage à temps pour vider ses entraille sur le sol, terriblement consciente de la texture gélatineuse que sa bile décolle de ses dents, du petit morceau d’os qui lui a entaillé la lèvre après avoir traversé le cuivre de son casque ruiné par l’explosion. Dans le chaos ambiant, personne n’aperçoit la silhouette prostrée, parcourue de spasme alors qu’elle dévoile sur le sol poussiéreux son dîner oublié.
* * *
Ashley prend une longue inspiration en s’extrayant de l’eau glacée. Ses mains tremblent alors qu’elle se traîne hors de la rivière, parcourue de frisson, ses dents claquant si fort qu’elles pourraient se casser et sa chevelure blonde plaquée contre son front ensanglanté. Avec un soupir elle parvient à s'asseoir, s’appuyant sur les briques usées du pont, ses yeux injectés de sang observant les flots. Ce n’est pas la première fois qu’elle doit sortir d’une voiture immergé, mais jamais elle n’était tombée d’aussi haut pour s’écraser dans la flotte et le choc a bien failli sceller son sort. Elle ne sait pas trop ce que les autres sont devenus, un peu trop occupée à nager dans les flots noirs et glaciaux de Gotham pour vraiment se demander si elle pouvait sauver le reste de l’équipe. S’il sont tous morts… elle ferait sans doute mieux de disparaître avec eux. Si cette foutue ville n’était pas en quarantaine c’aurait été un jeu d’enfant, mais échapper au justiciers et au gants n’est pas vraiment dans ses cordes. Surtout sans aucun soutien. La texane se redresse avec un grognement, chaque muscle hurlant en protestation, bien décidé à l’obliger à rester immobile pour les prochaine heures, mais ce n’est pas vraiment dans les cartes.
“Encore vivante, cow girl ?”
Un sourire fait son chemin jusqu’à ses lèvres. De l’autre côté du pont se dresse la silhouette dégoulinante d’Iris, supportant un Kostya boiteux mais conscient, la jeune femme a le sourire tiré, l’un de ses bras pendant mollment a son coté et ses cheveux habituellement si sauvages lui tombant devant les yeux. Ash prend le temps de cracher ses poumons avant de répondre.
“Trois étoiles sur cinq, très bel endroit mais le service était nul et le trafic était super agressif.”
Alors que sa collègue lui offre un rire étranglé, la pilote ne peut s'empêcher de se dire que sa prochaine clope risque d’attendre un sacré bout de temps.
* * *
Ren se redresse, s’essuyant les lèvres de sa manche trempée de sang. D’un main tremblante elle vérifie que son arme soit encore là, le poid rassurant de l'instrument de mort l’aidant à se centrer. Pas de problème, que des solutions. L’un de ses yeux est parcouru d’un spasme en observant ses derniers atouts baignés dans une mare de leur propre sang, la nuque encore fumante. Il lui faut quelqu’un pour l’escorter hors d’ici. Pour toute la confiance qu’elle a en sa propre personne, se sortir d’un stade en feu au milieu d’un mêlée générale n’est pas vraiment dans ses cordes. Une voix ridicule lui dit simplement de se rapprocher au maximum de la chauve-souris et d'espérer que son statut de civile fasse le reste du travail, mais ses tripes lui disent que c’est une très mauvaise idée si elle ne veut pas cracher ses dents juste après avoir rendu son repas. Ses yeux se posent sur une autre silhouette.
Une qui est en train de garder un plaque d'égout pendant que les prisonniers de Caligula s'enfuient un via celle-ci. Une qui a fait face aux légions et aux fauves sans sourciller et s’est même dressée face au mastodonte sans montrer aucune peur : La parfaite imbécile héroïque pour la sortir de ce merdier, d’autant plus que cette dernière semble avoir une porte de sortie toute trouvée ! Si elle ne venait pas de perdre des semaines de travail et un délicieux tacos, la vénézuélienne aurait même pu sourire devant une telle aubaine. Agrippant fermement son arme, elle commence à trotter vers sa “sauveuse”, guettant autour d’elle les menace éventuelles. Un détail amusant a propos de l’être humain : il ne possède pas vraiment de prédateur volant, contrairement à la majorité des rongeurs par exemple, l’idée de regarder en l’air pour y chercher des menaces potentielle n’est pas un reflexe que l’homo sapiens sapiens a eut besoin de développé. Un point dont toute une ribambelle de héros use avec brio, que ce soit via la lévitation ou les grappins. Mais Ren passe son temps à chercher les angles de vue de caméra, et ses yeux se tournent un instant vers le plafond.
“Joder…”
L’immense couverture du stade est en flammes, ces dernières se délectant des épaisses toiles plastifiées et dévorant sans retenue l’assemblage complexe qui les maintient au-dessus des gradins. Le problème ? L’un des écrans massif est sur le point de se décrocher, ne tenant plus que par une paire de câbles d’acier déjà rougis par la température infernale des flammes et, juste en dessous, se trouve sa porte de sortie. Trop loin. Mais quelque chose attrape son regard, l’un de ses chars de course, le pilote arraché au commande par son explosif crânien, les motos encore intactes. Ren cours à travers le sable de l’arène, sortant son arme et serrant les dents alors qu’elle traverse les zones de combat. Une petite voix lui dit qu’elle peut sans doute prendre le véhicule et fuir par elle-même, sans se soucier de cette inconnue. Mais Strings ne travaille pas seule, pas au milieu d’une guerre de gangs arbitrée par Batman, pas au milieu d’un foutu stade en feu. D’un bon elle se jette au commande du char, ignorant les reste grisâtres de matière cérébrale encore collée au guidon. Un remerciement muet est envoyé à Ashley d’avoir insisté pour que les commandes soient les plus simples possible. Les moteurs des quatre bécanes hurlent à l'unisson et le char vole soudain en direction de l'héroïne masquée.
Au-dessus d’elles, avec un craquement de fin du monde, l’écran se décroche, la masse de verre, d’acier et de plastique en fusion tombant vers le sol tel un météore. Le monde entier de Ren semble ralentir alors que l'adrénaline se déverse au creux de ses veines. Ses pupilles se dilater, elle ressent intensément la vibration du char sous ses pieds, la ligne de souffrance qu’un éclat de masque a dessiné le long de sa pommette. Gardant une main sur le guidon elle tend son autre bras en dehors du char, droit vers cette inconnue héroïque. La mort tombe à pleine vitesse, les premier éclats de l'écran se brisant sur le sol alors que les derniers prisonniers se bousculent pour essayer d’atteindre la bouche d’égout.
“TA MAIN, VITE !”
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Sujet: Re: Alea Jacta Est [Intrigue] Ven 15 Sep 2023 - 22:16
Magne toi !
Putain quelle idée de porter vingt kilos de métal !
Hissant à grande peine l'Assassin, le gangster et le vigilante jetèrent un regard inquiet pour la masse enragée qui fonçait vers leurs gradins. Leur chance avait été que la diversion fonctionne. Leur malchance furent de sous-estimer la puissance que Caligula avait acquise. Hors d'haleine, tous trois étalés sur les marches en bétons, ils le virent avec horreur se hisser à leur niveau.
Immédiatement revenu sur ses jambes, le Guerrier se dressa devant ses compagnons, prêt à en découdre. Il ne fut interrompu dans son mouvement de bravoure que par un déferlement de coups de feu venu d'un Malfrat apeuré, Beretta aux poings, déchargeant l'intégralité de sa maigre puissance de feu sur l'armure dorée du pseudo-empereur. Sans grand effet si ce n'est vaillante diversion, ce dernier se détourna du combattant en armure pour avancer vers le petit chinois qui avaient dès lors abandonné ses armes et tentait de se relever pour fuir.
Sur le point de saisir le malheureux vétéran pour en faire de la charpie, son bras tendu fut parcouru d'une subite sensation glacée. Se stoppant, il balaya les cinq seringues vides plantées entre ou à travers les lacets de ses brassards de bronze doré. Un simple regard vers le tireur, celui-ci regardait la monstruosité avec une lueur de défi tout en cherchant à tâtons quelque chose à sa ceinture, quelque chose qu'il ne trouva pas.
Une seconde d'inattention, le tueur taïwanais baissa la tête vers son absence de munition et ne vit pas le geste vif de Caligula. Sa main fine enroulée avec les doigt gonflés et la paume puissante et dopée de son adversaire, une rare expression de surprise parcouru ses traits lorsqu'il releva la tête. La seconde d'après, ne lui restait que la lugubre sensation de sa main cherchant une échappatoire par les interstices du gant de métal qu'il portait.
Ecrasée avec la force d'une presse hydraulique, ne restait qu'une subtile quantité de sang suintant de la main de Caligula. La surprise se mêla à la douleur, puis muta rapidement en colère, puis en rage, mais l'Assassin n'avait plus ni air, ni mot, ni une capacité de raisonnement suffisante pour répliquer. Si le Guerrier tenta bien de porter assistance et taillader là où il pu, il fut renvoyé heurter la rembarde des gradins. C'est grâce à cette intervention que Rannilaine trouva le temps de s'extirper du col d'armure de l'Assassin et, sa petite main fermement accrochée à sa chevelure, se dresser sur son épaule pour pointer l'autre vers le sourire goguenard de Caligula.
« Incline toi devant ça ! »
Le petit poing se ferma puis un cliquetis se fit entendre, propulsant le petit avant-bras droit dans l'œil vert avant de pétarader. Paralysé par la douleur, l'Assassin demeura là, spectateur de son sauvetage. L'enfoiré avait pris son pied, il en prenait maintenant plein la gueule. Mais il avait déjà gagné, gagné l'abominable honneur d'être la cible qui lui aurait coûté le plus, et cette idée répugna Lee. Surpris, l'énorme pogne relâcha l'entremêlement difforme de chair et d'acier, et Lee tituba en arrière, mais ne chuta pas. Au lieu de cela, les dents serrées, les yeux larmoyants, la bave aux lèvres, il tira une télécommande de sous son armure.
A moitié aveuglé, l'attention détournée par la défection de ses troupes dans l'arène, Caligula déclama la dernière réplique de sa pièce minable. Il ne restait donc que lui, entouré de trois chinois et une poupée. C'est l'instant qu'il choisis pour tirer un objet suspect de sous sa toge. Aucun des autres ne comprirent ses mots, sans doute perdus à tout jamais, écrasés par une réponse sadique et revancharde.
Bonne chute… Caligula…
Et qu'importe qu'il soit mourant, titubant après avoir lancé son pathétique objet vers l'arène, en contrebas de la montagne de muscle qu'il était devenu, l'homme qui n'avait plus qu'une main leva la sécurité de son détonateur, et en pressa l'évident bouton rouge.
Sur le sol, tous les objets abandonnés sur le sol tremblèrent, puis un gouffre s'ouvrit sous les pieds des combattants. Avertis et préparés, Tchang et Tao se jetèrent sur les rambardes afin de s'empêcher d'être pris dans le glissement de terrain. L'Assassin, moins chanceux, ou plus suicidaire, ne se raccrocha qu'in extremis à une tige de béton armé, aux meilleurs loges pour regarder la monstruosité morte disparaître dans les profondeurs, mais pas seule...
« Ca ne devait pas finir comme çaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! »
Frappe Colisée en approche. Dégagez la zone.
Le regard plongé dans le noir où la poupée avait disparue, l'Assassin soupira, releva un visage étrangement humain vers ses deux compagnons, souris, et lâcha la tige de métal pour disparaître à son tour sous leurs regards éberlués. Pantois, ils faillirent rester là et se faire surprendre mais parvinrent pourtant à redescendre dans l'arène avant que les gradins ne subissent pire encore que s'effondrer sur eux-mêmes.
Ne prêtant même pas attention à tous les protagonistes présents aux abords de cette partie du stade, les deux asiatiques se jetèrent simplement au sol après avoir vainement courru quelques mètres depuis le mur duquel ils étaient descendus.
Faisant cette fois trembler le stade tout entier, l'explosion ne parvint pas jusqu'à l'air libre mais les débris, eux, s'envolèrent, lançant un énorme nuage de poussière qui revint s'écraser avec une moiteur ajoutée d'une répugnante odeur de charogne. Ce qu'il restait du gradin sembla imploser et terminer son travail d'ensevelissement. Empereur enterré dans son colisée, avec celui qui prétendait pouvoir prendre sa tête, et sa petite acolyte surprise.
Peinant à se relever, Tchang et Tao furent récupérés dans les secondes suivantes, emmenés dans la ridicule mustang qui n'eut aucun mal à se frayer un chemin dans la débandade et l'incendie jugulé. Ils quittèrent le stade sous les rugissements de moteurs, les hurlements de joie du pilote et l'étrange soulagement partagé par les deux frères d'armes.