SYDNEY'S FAIR, FEW DAYS AGO // la nuit était tombée depuis plusieurs heures sur sydney et les températures étaient toujours aussi douce. un vrai plaisir pour toi qui appréciait tout particulièrement la douceur et le temps de cette période de l’année. cette soirée était d’ailleurs assez spéciale pour toi, parce que pour la première fois depuis des années tu t’autorisais à revivre vraiment pour toi. troisième rendez-vous avec ce gars qui te plaisais bien. petit nerd, étudiant en littérature avec qui tu avais eu l’occasion de beaucoup échanger et avec qui le rapprochement s’était fait de la manière la plus naturelle qu’il soit. ça t’faisait du bien, vous parliez de tout et n’importe quoi et pourtant, aucun de vous deux n’aviez oser allez jusqu’à vraiment vous embrasser. un rapide baiser volé par-ci, un autre par-là, rien de bien fou. tout c’que tu savais, c’est que il te plaisait bien et que c’était réciproque. peut-être que c’était votre simplicité mutuelle, ça te changeait. c’est ce don t’avais besoin : la simplicité, quelque chose de simple, loin de tout ces souvenirs d’une vie lointaine et complexe. là c’était simple, trop simple, tu finirais peut-être par t’ennuyer et tu savais très bien que t’aurais jamais avec qui que ça soit ce que t’avais eu avec ton ex fiancé. surtout qu’il était tout ce que conner n’était pas, mais dans tout les cas tu l’appréciais tout particulièrement. peut-être car justement, c’était tout ce qui te séparait de cette ancienne vie que tu avais menée.
t’étais habillée simplement, même pour un date. t’avais voulu faire les choses simplement, une simple jupe, et un débardeur et une paire de bottine. rien de bien extra, fameux, juste une tenue que tu portais également tout les jours mais qui te convenait, que tu agrémentais soit par un maquillage un peu plus voyant soit par quelques accessoires en vue de l’évènement. et ce soir, c’était spécial mais simple. tu voulais pas trop en faire, tu savais qu’il risquerait de prendre la fuite dans tout les cas. alors autant faire les choses simplement.
— attends, t’as jamais lu dracula ? tu souris, balayant la tête de gauche à droite de manière innocente.
— dorian gray ? frankeinstein ? — nope. tu continues de répondre négativement. des classiques de la littérature qui apparemment devaient être lu une fois dans une vie. toi qui cherchait constamment à étendre tes connaissances, tu gardais le nom dans un coin de ta tête tandis que tu l’écoutes te citer divers noms parler avec passion. c’était passionnant, et c’est peut-être ça qui te fait craquer. tu observes vaguement autour de toi, pour voir la fête foraine vivante sous vos pieds, la roue tournant d’une lenteur telle que tu aurais parfois presque l’impression que le temps se stoppe. et alors qu’il remonte ses lunettes sur l’arrête de son nez en tournant le regard vers toi, tu t’approches de lui de manière à venir l’embrasser. vraiment cette fois. là le temps se stoppe vraiment tandis que vous restez comme ça pendant quelques secondes avant de vous séparer par les mouvements de la roue. le rouge apparaît sur tes joues tandis que tu souris légèrement, bêtement.
la soirée continue, simplement. des jeux, du tir à la carabine, aux autres trucs divers. c’est drôle, vous riez, vous adorez. il parle, tu parles, vous continuez de vous découvrir tout en vous arrêtant de temps à autre pour venir vous embrasser. tu t’sens tellement jeune, tellement gamine, et dans l’fond tu l’es megan, mais tu peux pas t’empêcher de te sentir telle une adolescente, les papillons dans l’ventre et tout ça.
— parfum de glace ? tu te penches pour observer les diverses propositions. tu sais pas trop, tu n’as pas l’habitude de sortir de ta zone de confort alors après de longues secondes, tu décides de ne pas renouveler, de faire simplement.
— vanille caramel. tu dis en redressant le regard vers lui. il commande, il paie et très vite, vous voilà marchant de nouveau au sein de cette fête foraine, vagabondant, vous amusant comme des vrais gamins. le temps qui continue de s’écouler, simplement.
— et là c’est orion. tu dis en pointant les trois étoiles situées l’une à côté de l’autre, formant ainsi la célèbre ceinture d’orion.
— fascinant, n’est-ce pas? tu dis d’une petite voix en gardant les yeux rivés vers le ciel sombre.
— c’est tellement difficile de réaliser l’étendue de tout ça. tu acquiesces, petit air nostalgique au visage.
— nous ne sommes d’un minime point parmi tant d’autre. peut-être que les martiens nous observes en se disant « hey, regarde, c’est la terre là-bas! » tu dis d’une petite voix qui déraille légèrement. tu savais qu’ils le faisaient, tu savais que la terre apparaissait telle une étoile dans le ciel sombre de mars. tu savais qu cette vision que vous voyiez de temps à autre dans l’année de votre planète, ils avaient la même en vue des proximités de celle-ci. tu baisses le regard, la nostalgie se lisant sur ton visage avant de vite retrouver le sourire, te tournant alors vers l’homme à tes côtés.
— j’veux que tu m’apprennes les constellations. tu souris, acquiesçant.
— promis. tu manges un autre morceau de ta glace avant de la tendre au brun qui te tend aussi la sienne. tu apportes tes lèvres à la friandise glacée lorsqu’un bruit bien distincte et un courant d’air se fait sentir, caressant alors ta peau si pâle. tu glisses une main dans tes cheveux, ramenant une mèche derrière ton oreille, des murmures se faisant alors entendre. tu tournes alors le regard et à peine tes yeux se posent sur la silhouette qui est soudainement là devant toi, ta glace tombe au sol sous la surprise. tu te redresses afin de faire face au brun qui est là devant toi, le « s » de son costume bien distincte. tes sourcils qui se froncent.
— conner ? tu demandes de manière réthorique, tu sais très bien que c’est lui tandis que les exclamations se font entendre. les gens s’extasient devant superboy, dont le gars avec qui t’étais ce soir. toi tu restes là, incapable de dire quoi que ça soit, ton coeur loupant plusieurs battement. il est toujours aussi séduisant, toujours tout.
— je … tu sais pas quoi dire, tu bafouilles, t’es perdue, même mal à l’aise.
— comment tu … tu regardes autour de toi, tandis que l’attention est tournée vers lui.
— attends, tu connais superboy ?! clame ton rendez-vous de ce soir. tu baisses le regard, l’observant alors d’un air confus. t’as aucune explication à donner, tu baisses simplement le regard.
— on s’appelle ? tu demandes. il te souris, voyant bien que tu es perturbé et il se penche vers toi pour embrasser ta joue. tu te raidis soudainement, peut-être à cause de celui avec qui tu fus fiancé à une époque lointaine et il commence à quitter les lieux. toi, tu redresses alors le regard vers le brun qui est là, en face de toi.
— comment tu m’as retrouvé ? tu demandes enfin, totalement incapable de savoir quoi dire quoi faire. tu avais des doutes sur ton oncle qui avait peut-être dévoilé ta localisation. fuck, tu lui avais pourtant dit de rien dire, pour justement éviter de voir ton ex déboulé dans ta vie et tout rechambouler.
(c) mars.