On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna)

Rappel du premier message :

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Retour forcé

Tout était fini, le sang, les larmes la mort. Rose était là au milieu de tout ça, avec personne d’autre que moi, c’était ma faute putain, ma faute si elle avait été enlevé, ma faute si ses parents étaient morts. Un jour ses fils de putes me le paieraient, un jour je vengerai ma fille, la chair de ma chair, mais pour le moment c’est pas de cette façon qu’elle avait besoin de moi. J’allais devoir m’occuper d’elle, l’accompagner, la protéger mieux que je ne l’avais fait jusque là. Mais est-ce que j’en avais seulement les épaules, tout ce que je touchais je le détruisais, la seule personne insensible à ça jusqu’ici c’était Zatanna, et c’est pour ça que j’estimais qu’elle était plus forte que moi. Son pouvoir allait au delà de mon pouvoir destructeur. Mais Rose, elle était forte bien sûr, c’était ma fille, mais elle était si fragile à la fois, comment pourrait-elle surmonter tout ça ? Putain ! Comment moi je pourrais devenir le père que je n’avais jamais été pour elle ?

J’envoyais un texto à Zatanna pour la prévenir de la situation, elle méritait de vivre tout ce que je trainais derrière moi, ce sillage constant de morts et de catastrophes. Je réfléchissais, j’allais devoir aller en Angleterre, il fallait que je prenne le temps de rester un peu seul avec Rose, et il fallait enterrer ses parents, enfin sa mère et son beau-père, j’arrivais pas à me faire à l’idée. J’écrivais également à Jason, j’avais besoin d’un logement sur place, Chas était absent en ce moment, il se dorait la pilule au soleil avec un gonzesse et il était hors réseau. Heureusement Blood était un bon pote, il me passait son château dans les Cornouailles et il me prêtait même son gland de servant. Maintenant il me restait juste le plus compliqué à faire, annoncer tout ça à Rose putain ! Je m’agenouillais pour plonger mes yeux dans les siens et je lui prenais la main. C’était maladroit mais j’agissais par mimétisme, j’espérais que ces automatismes viendraient d’eux même avec le temps.

«Ma Fleur, je suis vraiment désolé pour tout ce qui est arrivé, c’est ma faute, j’aurais dû mieux te cacher, mieux te protéger, j’aurais dû être là pour ta maman. Je t’aime à un point que tu ne peux imaginer, je ne t’abandonnerai pas, plus jamais. Tu ne réalises pas à quel point c’était dur pour moi de ne rien te dire, de venir pour tes anniversaires et de devoir te quitter pour te voir élever par un autre. Je remercierai jamais assez Steve pour tout ce qu’il a pu faire pour toi, mais c’était dur pour moi. Mais le seul but a toujours été de te protéger, et de toute évidence j’avais tort. Mon Amour, je suis pas un père, je me suis forcé à ne pas l’être, il va falloir que tu sois patiente, il va falloir que tu m’apprennes, je vais pas être doué au début c’est sûr, mais je te promet de faire tout mon possible pour que ça se passe bien. On va partir en Angleterre quelques jours, juste toi et moi, pour apprendre à s’apprivoiser, pour voir comment ça marche. J’ai une copine, elle s’appelle Zatanna, elle est très gentille, tu vas l’adorer, elle viendra nous retrouver là-bas et on ira à l’enterrement. Ensuite si tu veux bien tu viendras habiter chez nous, c’est une très très grande maison magique pleine de gens qui prendront soin de toi, tu ne t’ennuieras jamais tu verras.»

Je la prenais dans mes bras pour la porter et je passais un portail qui m’amenait directement dans le domaine de Jason dans les Cornouailles. Je frappais à la porte et le jeune Scott Watson venait nous ouvrir.

On ne naît pas père, on le devient...

Best Breakfest ever!

Zatanna fut immensément déçue lorsqu’elle se réveilla et vie que John n’était plus dans le lit. Déjà 3 secondes qu’elle s’était rendue compte de son absence, et celle-ci était déjà devenue insoutenable. Mais elle se devait d’être forte et courageuse. Elle alla se couler un bain pour se détendre un peu de toutes ces émotions et de tout ces rêves bizarres, laissant l’occasion à John et Rose de passer un peu de temps à deux. La maison de Jason était chouette, mais un peu ennuyeuse finalement… Enfin, c’était Jason, si l’ennuie et la non-créativité devait avoir un avatar sur Terre, ce serait définitivement Monsieur Jason Blood… Ce qui la motiva définitivement à sortir de sa baignoire pourtant encore remplie d’une eau chaude et réconfortante, ce fut l’alléchante odeur de œufs et de bacon qui émanaient d’en bas… Ça, c’était clairement le genre d’odeur qui vous satisfaisait pour toute la matinée. Elle s’habilla rapidement et descendit pour embrasser son homme et lui ébouriffer les cheveux :

-Bon matin Amour, tu m’as attendue pour manger ?

Ils prirent le petit-déjeuner, en amoureux. Et comme à chaque fois que John cuisinait, c’était tout simplement divin. Rose était partit dans le jardin, et Zatanna était contente de savoir qu’elle trouvait encore de l’intérêt à prendre l’air, c’était bon signe. Alors que Zatanna débarrassait tranquillement la table, elle entendit une voix juste à côté d’elle

-Laissez Mademoiselle, je vais m’en occuper.

Elle sursauta en entendant la voix de Scott, Scott lui même sursauta en voyant la prestidigitatrice se relevait dans un geste brusque, et Zatanna lâcha l’assiette à cause de la surprise. Tout se passa très vite, mais l’assiette tomba sur le plancher sans un bruit, et plus étrangement encore, sans se casser. Elle ne fut pas totalement sûre de ce qu’elle avait vue, mais Zat aurait juré que, avant de terminer sa course à terre, l’assiette flotta au ras du sol pendant quelques millisecondes… Elle se tourna vers Constantine en pensant que c’était de son fait, mais celui-ci était en train de fixer l’intérieur du frigo avec un intérêt passionnel…
Mais si ce n’était pas John, et que ce n’était pas elle… Scott s’excusa platement. La jeune femme attendit qu’il ramasse l’assiette et la repose sur la table, pour lui demander doucement :

-Scott… ?

-Oui Mademoiselle Zatara ?

L’italienne s’approcha de lui et posa sa main sur le front du majordome pour ressentir les énergie magiques qui entourait l’homme. Elle n’y croyait pas trop elle même, mais son sort lui confirma ses doutes, c’était ténue mais il y avait de la magie en lui. Jason était-il au courant… ? En même temps, c’était parfois à se demander si Jason ne prenait pas l’existence de son servant en compte uniquement lorsqu’il avait besoin qu’on le débarrasse de sa veste. Lorsque la brune rouvrit les yeux, elle eut l’air tout aussi troublée que Scott qui se demandait encore ce qu’il venait de se passer… Elle lui dit poliment :

-Hum… Je reviens Scott…

Elle s’approcha de John et lui dit doucement :

-Mon cœur… ? Je crois que… hm… Que Scott est… Enfin, qu’il a de la magie en lui… Je… Je te laisse t’en occuper ?

Rose et John Constantine

E P S I L O N

Inquiétudes et révélations

Rose était partie depuis une petite demi-heure quand j’entendis de l’activité à l’étage. Mon amour allait sans doute se faire couler un bain, à son habitude. J’attendais quelques minutes qu’elle se délasse et je relançais le petit déjeuner en cuisson. À peine avais-je mis la dernière touche aux œufs brouillés, avec un peu de ciboulette fraiche ciselée que Zatanna entra dans la cuisine. Elle m’embrassa et passa sa main dans mes cheveux.

«Bonjour mon ange, bien évidemment que je t’ai attendu.»

Nous mangions en amoureux, tout semblait normal, ce repas préparé avec ma fille et partagé avec mon Amour était un îlot de tranquillité au milieu de l’océan du chaos qui nous entourait. Je réfléchissais un peu à ma situation, ça aurait dû être lourd pour moi de devoir aider les deux femmes que j’aime à faire leur deuil, mais étrangement ça l’était pas. Bien sûr c’était dur de les voir souffrir, mais tout faire pour qu’elles aillent mieux me demandait aucun effort, je le voulais tellement au fond de moi que tout était simple et naturel.

Rose ne revenait pas, j’étais un peu inquiet. Pas parce qu’elle aurait pu être en danger, dans l’enceinte de la demeure de Jason il ne pouvait rien lui arriver. Mais je savais qu’elle me cachait sa peine et si elle mettait du temps à revenir c’est qu’elle avait besoin de temps sans moi, comme quand elle a fait semblant de dormir hier. Peut être que je n’étais pas là de la bonne manière, peut-être que ce n’était pas de moi qu’elle avait besoin. Mais c’est pas vraiment comme si elle avait le choix, elle comme moi on allait devoir composer, je devais me montrer meilleur encore pour qu’elle m’accepte vraiment.

Nous avions fini de manger et Zatanna allait débarrasser la table, je rangeais le lait dans le frigo quand j’entendis derrière-moi un bruit de porcelaine. Mais pas un bruit habituel de vaisselle brisée, non comme si on avait fait tomber un bol et que par miracle il ne s’était pas brisé. Je me retournais pour constater qu’effectivement une des assiettes était sur le sol et que Zatanna avait l’air extrêmement surprise. Quelque chose n’allait pas, l’air interloqué de Zat’ impliquait qu’elle ne comprenait pas la situation. Elle posa une main sur son front, je savais qu’elle sondait la magie en lui. C’était vraiment ce gland qui avait empêché l’assiette de casser ? Mon Amour s’approcha de moi pour parler au creux de mon oreille.

«Je m’en occupe t’en fais pas Amour, je vais voir ça avec lui.»

Je l’embrassais tendrement et j’allais à mon tour sonder la magie de l’assistant présumément non magique de Jason qui me regardait comme si j’allais le frapper. Zatanna avait raison, bien évidemment, il y avait de la magie en lui, mais elle était bloquée, comme s’il se refusait, comme s’il se coupait volontairement de la magie. Forcément, domestique et fils de domestique, il manquait de confiance en lui au moins sur le plan magique. Et puis le manque de considération de Jason pour les gens ne l’aidait sans doute pas. Jason était parfois un peu abrupt et paraissait distant, à son âge ça se comprenait pour lui la plupart des humains n’étaient que de passage et il ne souhaitait pas s’attacher, pour s’éviter de la souffrance même s’il ne l’avouerait probablement jamais.

«Effectivement, Scott il semblerait que tu sois bien un Homo Magi, félicitations.»

Il me fixa comme si j’étais en train de lui jouer un mauvais tour.

«Un h... Homo Magi ? Mais... Sir Blood l'aurait remarqué ce n'est pas possible voyons. Je sais que vous fa.. faites des bonnes blagues Monsieur Constantine mais cela n'est point drôle.»

Non mais il était sérieux, il pensait vraiment que j’avais que ça à foutre ? Je regardais Zatanna qui d’un regard me fit comprendre que je devais me calmer et pas lui rentrer dedans.

«Non je plaisante pas, Jason est parfois…Déconnecté de son entourage, et tu bloques ta magie, Zatanna serait sans doute passée à côté sans cette assiette, et moi plus encore, l’assiette n’aurait même pas éveillé mes soupçons.»

Il continuait à me regarder médusé, putain me dit pas qu’il me croit toujours pas. Mais il m’a pris pour un comique ou quoi ?

«Mais ce n'est... Enfin ce ne sont pas des assiettes qui révèlent la magie. Ce doit être une coïncidence, le château de Maître Blood est parfois étrange !»

Un nouveau regard à Zatanna m’intima une fois de plus de garder mon calme, très bien mais c’est sa dernière chance, s’il me croit pas je le mets en situation où il n’aura pas le choix.

«Mais réfléchis deux minutes, si tu me crois pas à moi crois Zatanna, on t’a sondé tous les deux, tu penses vraiment qu’on est pas foutus de sentir la magie dans quelqu’un ? Est ce qu’il a essayé Jason ? Je pense pas, sans quoi lui aussi il l’aurait senti.»

L’assistant du druide jeta un regard à Zatanna qui acquiesça d’un signe de tête.

«Je... J'ai de la magie en moi !? C'EST GÉNIAL, QUAND JE VAIS LE DIRE À MADEMOISELLE VOLGIN !!!!»

Bon, ben au moins il avait cru Zatanna c’était déjà ça.

«Doucement Houdini, tu vas avoir besoin d’être formé, tu reviens avec nous quand on rentre et on fera ça correctement. En attendant cette baraque a bien une putain de bibliothèque va lire tout ce que tu peux en deux jours. Une fois à la Maison des Mystères on avisera.»

Scott se cassa en courant vers la bibliothèque comme un enfant qui aurait entendu un camion de marchand de glace. Je me retournais vers Zatanna en lui souriant.

«Bon ben on va finir par devoir créer un étage à la maison si ça continue.»

J’allais vers elle pour l’enlacer, je reniflais l’odeur de jasmin de ses cheveux, j’étais inquiet pour Rose et le contact avec mon Amour était rassurant.

«Rose m’inquiète Amour, elle est partie depuis un bon moment là, je crois qu’elle essaie de me cacher sa peine. Je sais pas si je m’y prends bien ou non avec elle. Ça m’inquiète un peu.»

Le discussion qui suivit était rassurante, Zatanna savait toujours trouver les mots qui convenaient dans toute situation pour me rendre mes esprits, ça faisait partie de l’infinité de raisons qui faisaient que je l’aimais tant.

L’après midi était déjà entamée quand j’entendis la voix de Rose résonner dans le salon, j’étais toujours dans la cuisine où j’avais préparé le repas de midi. Je montais quatre à quatre les escaliers qui montaient jusqu’au salon pour prendre ma fille dans mes bras.

«Rose, tu m’as fait peur tu sais ? Qu’est-ce que tu as fait tout ce temps ? Le repas est prêt si tu as faim, on t’a attendu pour manger.»

On ne nait pas père, on le devient (PV Rose et Zatanna) - Page 2 Rose_c11

Traverser une vallée de larmes

Après avoir appelé John j'avais entendu un énorme bruit dans les escaliers qui menaient à la cuisine. J'avançais et voyais mon nouveau père débouler d'un coup, hors d'haleine. J'avais raison, je l'avais bien inquiété... J'étais déçue de moi-même pour ne pas avoir pris en compte ses sentiments à lui ; mais j'étais trop noyée dans les miens pour réussir à faire preuve d'empathie ce matin-là.
Je baissais mes yeux larmoyants, fixais le sol et lui dis à voix basse en serrant les fleurs dans ma main :

"Je suis désolée... je voulais juste faire un bouquet pour Zatanna... pour la remercier... et je me suis endormie au milieu d'un champs avec des fleurs rouges et quand je suis repartie je me suis rendu compte que j'avais perdu..."

Je retenais mes sanglots, je lui avais déjà causé du souci, je voulais pas lui faire des problèmes. J'ajoutais simplement :

"Enfin, c'est rien, c'est pas grave. J'ai juste perdu quelque chose, je chercherai plus tard..."

Il m'apprenait que Zatanna et lui m'avaient attendue pour manger et je me sentais d'autant plus coupable de pas avoir fait attention à l'heure. Ils étaient si gentils d'être là, et moi, je leur compliquais la tâche... Je décidais que je ferais plus attention maintenant.
Je le suivais à la cuisine et m'approchais de la compagne de John pour lui présenter mes excuses. Je me plantais devant elle et baissais la tête, gênée, en disant :

"Je... hum... Je suis désolée Zatanna de vous avoir fait attendre pour manger et de vous avoir fait perdre du temps à John et à toi..."

Je lui tendais le gros bouquet de fleurs, principalement blanches avec des touches de rouge pour égayer le tout.

"J'étais dans le jardin pour te préparer ça pour te remercier pour la robe de demain ; et après j'ai cherché... un truc."

Je m'installais à table avec eux et déjeunais en silence. J'avais peur que cette ambiance ne soit pesante ; mais ils avaient des choses de grands à discuter. Je les entendais parler mais n'écoutais pas les mots qui sortaient de leurs bouches. C'était comme si j'étais comme perdue au milieu d'un vaste brouillard ; ma vue était tout le temps floutée par les larmes que je retenais et mon coeur battait au ralenti.
J'avais mangé correctement, mais sans envie. C'était sûrement un automatisme, un mécanisme de survie de mon petit corps qui s'opposait à mon esprit qui, dans les moments les plus noirs, aurait voulu s'effacer de cette planète sur laquelle il était devenu trop dur de vivre.

Je m'excusais en sortant de table, et prenais la direction des escaliers pour remonter dans ma chambre un instant. J'avais traîné dehors toute la matinée et j'étais toute sale, alors je décidais de prendre une douche. Sous l'eau bouillante, je repensais à ces derniers jours. Il y avait des instants où j'étais... mieux. Ca allait à peu près grâce à John, il arrivait à me faire penser à d'autres choses. Mais ça ne pouvait pas, et ça ne pourrait jamais effacer la réalité de ce que j'avais vécu. Avec l'enterrement qui approchait, tout remontait à la surface : l'enlèvement, la mort de maman et Steve, les choses que j'avais vues sur cette place... Tout devenait de plus en plus réel dans ma tête.
Je pleurais sous le jet, et les perles qui s'échappaient des mes yeux étaient aussi chaudes que l'eau qui purifiait mon corps. Enfermée dans ce petit espace j'étais comme seule au monde et le cri du coeur que j'essayais de retenir depuis un moment sortait enfin. Je me retrouvais à genoux sur le sol humide, hurlant mon chagrin pendant un long moment.
C'est quand l'eau commençait à glacer ma peau que je me rendais compte du temps que j'avais dû passer à m'appitoyer sur mon sort et à maudire cette Terre. Je sortais alors, vidée de toute énergie, puis m'habillais tout en regardant le vêtement noir que j'allais passer demain, celui qui représenterai mon malheur.

J'errais dans la maison comme une âme en peine ; il fallait pas que je m'éloigne à nouveau. Je ne serais pas un poids pour John.
Je finis par m'appuyer sur le rebord d'une fenêtre ouverte pour contempler le paysage. Perdue dans mes pensées je n'entendais ni ne ressentais rien ; pour éviter de sombrer je me concentrais sur la contrariété d'avoir perdu ma carte ce matin-même. La seule pensée qui tournait en boucle était celle-ci :

(Où est-ce que j'ai bien pu la perdre?...)

Au moment où je me dis simplement que j'aimerais l'avoir sur moi, un coup de vent fouettait mon visage et me sortait de ma léthargie. Surprise par la morsure de la brise fraîche sur mon visage, je retrouvais un peu la vie et me rendais compte que des nuages cachaient le soleil et que le ciel s'assombrissait.
Je me recomposais un visage moins triste, j'y mettais autant d'efforts que possible et décidais d'aller trouver John pour lui parler. Il fallait que je lui explique pourquoi j'avais disparu plusieurs heures, et peut-être qu'il pourrait m'aider.
J'avais fouillé dans plusieurs pièces et finis par le trouver dans l'immense bibliothèque du propriétaire. J'arrivais discrètement et le surpris en lui adressant la parole.

"John... Est-ce que je peux te parler une minute? Si t'es occupé je peux revenir plus tard..."

"Bien sûr ma Fleur, je suis jamais trop occupé pour toi."

"C'est par rapport à ce matin... Ce que j'ai perdu... C'est un peu bête hein, je sais..."

Je me rapprochais de lui et le regardais droit dans les yeux. L'homme face à moi était présent dans ma vie depuis toujours, m'avait toujours aimée et son regard perçant me traversait comme s'il pouvait lire mon âme. C'est son regard azur qui m'avait fait flancher : juste le temps de dire

"J'ai perdu ma carte de l'Empereur"

Et je me mis à sangloter doucement, puis à pleurer à chaudes larmes devant lui sans pouvoir m'arrêter ou dire quoi que ce soit d'autre. Je pensais pouvoir être forte, ne pas trop déranger ; j'avais tenu à peu près bon jusque là grâce à John. Mais mes tout juste onze ans ne me permettaient pas de supporter davantage ; c'était juste la goutte d'eau...

On ne naît pas père, on le devient...

Best Breakfest ever!

Le pauvre Scott devait très probablement se demander ce qu’il se passait et pourquoi soudainement, il recevait autant d’attention, lui qui pourtant était si invisible d’habitude. Il valait mieux que ce soit John qui fasse au jeune homme sa révélation à la magie, Scott étant après tout un immense fan de Constantine. Elle afficha un léger sourire triste lorsque le majordome du druide expliquait que si il était vraiment mage, Jason l’aurait remarqué… Il tenait vraiment en trop haute estime son patron, et il n’avait aucune idée de l’inexistence de celle que Jason aurait pût avoir pour lui… Et c’était un peu triste…
Et enfin, elle se retint de pouffer de rire lorsque le jeune homme tenta de se rassurer en supposant une plaisanterie… Non, John faisait des blagues, mais clairement pas de ce genre. Il y avait plus de démons dans les blagues de son homme…
Elle afficha un léger sourire fière lorsque l’amour de sa vie se fit remarquer que même lui ne l’aurait probablement pas remarquer. Une magicienne, et surtout, une prestidigitatrice, se devait avoir l’œil pour ces choses là…

Et voilà que le jeune Scott entrait dans la phase « déni » de la découverte de sa magie… John était depuis le temps, fort lassé d’avoir à dealer avec cette phase, que Zatanna pouvait également la trouver lassante parfois, mais elle lui lança un regard encourageant, et surtout, non-négociateur. Elle leva un sourcil interrogateur face à la réaction de Scott… D’accord… C’est une forme d’optimiste. Une forme fort étrange, mais soit… Elle haussa des épaules d’un air entendue, l’air de se dire que bon, tant qu’il le prenait bien, c’était le principale. Lorsque la jeune femme suivit du regard le jeune homme partir en courant vers la bibliothèque, elle commenta avec amusement :

-Wow, Jason serait probablement fière si il en avait eu quelque chose à foutre. En un an de formation, je n’ai jamais exprimé ne serait-ce que la moitié de son engouement pour les études.

Elle sourit et se blottit contre son homme pour répondre :

-On est plus une maison, on est une colonie de vacances magiques mon cœur, hihihi !

Lorsque son amant lui fit part de ses inquiétudes, la jeune femme caressa doucement sa joue piquante et lui répondit très sereinement :

-C’est normal qu’elle cache sa peine mon cœur, toute les ados font ça, elle essaie de gérer ça toute seule, comme une grande, c’est bien la digne fille de son père tient… Laisses lui du temps pour elle, autant qu’il lui en faut, prendre l’air doit lui faire énormément de bien je pense…

John avait continué à stresser de l’absence de Rose jusqu’à ce qu’elle revienne, mais Zat, elle ne s’en faisait pas plus que ça. Le jardin de Jason n’avait rien de dangereux. La magicienne était en train de faire un poker avec Johny Bunny alors que John cuisinait un repas qui sentait divinement bon… Alors qu’elle posait sa paire de roi, elle afficha un sourire doux en entendant la porte d’entrée s’ouvrir et la jeune fille s’excuser platement de son retard. Elle avait l’air de tellement s’en vouloir la pauvre. Lorsque Rose s’excusa auprès de l’italienne, celle-ci lui ébouriffa doucement les cheveux et lui dit gentiment :

-Mais enfin ma puce, il n’y a pas de soucis, Johny Bunny et moi on a grignoté des gressins en jouant. J’ai gagné d’ailleurs !

Elle afficha un air émerveillé devant les fleurs et cette magnifique attention :

-Rose, c’est vraiment adorable de ta part ! Ohlala, je vais les mettre dans un vase, je les planterais à la maison des mystères. Merci ma puce, je suis vraiment touchée ! Si tu as perdu quelque chose, nous pourrait t’aider à fouiller le jardin après manger si tu le souhaites.

Elle claqua des doigts et mit les fleurs dans un vase qui venait d'apparaitre. A présent, ils pouvaient manger! La jeune femme rangea les cartes d'un geste expert et invita Rose à s'asseoir et se détendre.

Rose et John Constantine

E P S I L O N

Résolutions

Bon j’avais eu un coup de chaud pour pas grand chose, elle s’était juste endormie, la pauvre. Je la serrais fort contre moi, j’étais stupide, mais maintenant que je l’avais retrouvé, j’avais sans cesse l’impression que je pourrais la reperdre à tout moment. Il fallait que je me calme, c’était pas vraiment mon genre de m’inquiéter, même pour ma fille, j’étais le genre de gars qui arrivait toujours à réfléchir dans les pires situations, mais là mon cerveau était comme embrumé dès qu’il s’agissait de Rose. Je vivais étrangement dans une sorte de peur constante depuis que j’avais constaté l’horreur qu’il était arrivé à ses parents, peur de la perdre, peur de pas pouvoir la protéger, peur de pas être à la hauteur. Elle me présentait des excuses, c’était gentil de sa part, mais pas nécessaire, si j’étais un peu moins paranoïaque je ne me serais pas inquiété de rien.

«Tu n’as pas à t’excuser ma Fleur, tu n’as rien fait de mal, c’est moi qui suis un peu à cran, j’en suis désolé.»

Elle avait perdu quelque chose, mais elle ne voulait pas dire quoi, j’insistais pas, elle était déjà au bord des larmes la pauvre. Finalement Zatanna avait quitté sa partie de poker contre Johnny Bunny, ce qui m’étonnerait absolument toujours, surtout qu’il trichait. Mon amour nous avait rejoint pour se voir offrir un splendide bouquet de fleurs que Rose avait cueillies elle-même. J’étais vraiment content que ça se passe comme ça, ça voulait au moins dire qu’elle aimait bien l’amour de ma vie. C’était sans doute son petit secret de ce matin pour la remercier de la robe, ce geste était touchant vraiment.

«Zatanna a raison mon cœur, le temps c’est pas vraiment quelque chose qui nous manque tu sais. Et puis j’ai cuisiné un Irish Stew, plus ça cuit longtemps meilleur c’est, le temps c’est un peu ma recette secrète. La prochaine fois on le fera ensemble si tu veux.»

Zatanna avait l’air ravie de recevoir ses fleurs, j’en avais jamais douté mais elle aussi aimait beaucoup Rose. Je pensais que ça serait plus dur pour elle de devoir assumer un enfant de moi qu’elle n’avait jamais connu. Mais de toute évidence ce n’était pas le cas, un fois de plus mon Amour me prouvait qu’elle était parfaite et qu’elle m’aimait profondément. J’avais pris la décision de la demander en mariage il y a quelques jours et chaque seconde avec elle me confortait dans cette idée. Il faudrait que j’en parle à Rose en rentrant à Gotham, mais parti comme c’était parti il y avait de grande chances que ça la réjouisse aussi. Et puis ce sera l’occasion de l’impliquer un peu dans ma vie, lui choisir un jolie robe et tout ce bordel que font les pères normaux.

Nous avions discuté de tout et de rien pendant le repas mon amour et moi, elle comprenait bien qu’il fallait faire comme si de rien n’était pour ne pas formaliser mes craintes auprès de Rose. Elle était parfaite, et chaque fois que je le réalisais elle l’était encore plus que la fois d’avant. Finalement Rose demanda à sortir de table pour prendre sa douche ce qu’évidemment je la laissais faire et elle nous laissa tous les deux tous seuls.

«Amour, je sais que j’en fais trop, que je panique pour rien et que ce n’est pas moi. Mais à partir de maintenant c’est fini. J’arrête de culpabiliser et de me dire que je suis pas un bon père. De toutes façons elle n’a que moi alors autant faire de mon mieux. Et le temps que je passe à me remettre en question c’est du temps que je ne passe pas à m’améliorer en tant que père. Demain c’est l’enterrement et je vais assurer, et après ça je ne vais plus me laisser aller. D’ailleurs je vais arrêter de picoler, je vais me limiter à disons…trois verres par jour et pas tous les jours, et je m’autorise une soirée no limit par mois tout au plus. Je suis John Constantine, je suis pas un pauvre tocard qui tremble à la moindre secousse.»

L’après midi passait et j’avais entendu Rose chercher quelque chose dans tout le château. Vu qu’elle ne m’en avait pas parlé je préférais la laisser se débrouiller seule. J’étais dans la bibliothèque de Jason et j’essayais de connaître le niveau de Scott, c’était pas faramineux mais de toutes évidence avec un bon apprentissage il pourrait s’en sortir, son problème, comme souvent dans ce genre de cas, c’était la confiance en lui. Rose était arrivée dans mon dos et j’avais poussé un petit cri de surprise. J’avais enfin le fin mot de cette histoire, elle avait perdu une carte du jeu de tarot qu’elle chérissait tant, au point d’aller le chercher dans son ancienne maison. Elle m’avouait ça, pensant que c’était stupide et elle se mit à pleurer toutes les larmes de son corps. J’étais très partagé, d’un côté j’étais content qu’elle ne cache plus sa peine devant moi mais d’un autre c’était une véritable torture de la voir dans cet état. Je la prenais dans mes bras et je la serrais fort contre moi.

«Ce n’est pas bête mon ange, tu tiens à ce jeu de cartes, c’est normal que ça t’inquiète d’avoir perdu une carte. On va la trouver je te le promets. Va me chercher le reste du paquet s’il te plait ça pourra m’aider à la chercher.»

Quelques minutes plus tard elle revint avec le reste des cartes et nous allions voir Zatanna et ensemble mon amour et moi lancions un sort de récupération. La carte de l’Empereur se mit à briller et à traverser la pièce pour revenir dans le jeu de tarot divinatoire.

Pour le diner Rose et moi avions cuisiné ensemble, rien de bien compliqué on avait juste fait des tourtes avec le restant de ragout du midi. Après le repas elle était allé se coucher et j’allais à mon habitude rester avec elle jusqu’à ce qu’elle s’endorme.

«Rose, tu sais que tu as le droit de pleurer ? Tu n’es pas obligée d’être forte avec moi, tu ne me déranges pas. Je sais que c’est pas le rôle que j’ai eu pendant des années mais je suis ton père et je suis là pour toi. Et je te jure que tu n’es pas un fardeau, je ne te vois pas comme ça et je te verrai absolument jamais comme ça. Tu es un cadeau du ciel, tu es la prunelle de mes yeux et rien au monde ne changera jamais ça.»

Elle avait fini par vite s’endormir, je retournais près de Zatanna dans notre lit.

«Demain ça va être dur pour elle mais je vais assurer, je vais devenir un père parfait Amour, elle le mérite.»

Finalement je trouvais le sommeil rapidement, la conviction avec laquelle j’avais pris mes résolutions avait chassé mes doutes et m’avaient aider à m’endormir.

Le lendemain matin je me levais de bonne heure et je préparais le petit déjeuner avant d’aller réveiller Rose, la cérémonie était prévue à dix heures et la journée allait être chargée en émotion.

Une funeste journée

J’avais pleuré de tout mon être et John m’avait serré fort contre lui. C’était une sensation vraiment apaisante, être dans les bras de son père ; et je pensais pendant un instant que je pourrais m’y faire. Mes petites mains serraient son vêtement et je respirais profondément tandis qu’il me parlait pour me rassurer.
Une fois calmée j’allais chercher mon Tarot, en pensant au soulagement que c’était qu’il me trouve pas bizarre d’avoir réagit comme ça juste pour un objet. Il ne me restait rien, ou presque, alors moi qui était pas vraiment matérialiste je me raccrochais à ce j’avais. Je le ramenais et voyais à nouveau la magie de Zatanna m’émerveiller : la carte, brillante, avait volé directement jusqu’à mes mains et s’était posée sur mon jeu.

Après cette affaire, j’étais restée près de John et ne l’avait plus quitté. Il était mon ancre maintenant dans ce monde et je ne me sentais en sécurité qu’auprès de lui. Le petit discours qu’il m’avait tenu avant de dormir m’avait mis les larmes aux yeux… C’était un peu comme s’il avait lu dans mes pensées ; je me sentais comprise et aimée. Alors que mes paupières s’alourdissaient, je disais dans un souffle :

« Merci, John… D’être là, et d’être aussi gentil… Je t’aime beaucoup, tu sais... »

Je finissais par tomber d’épuisement et dormais d’un sommeil profond. Les mésaventures de la journée qui m’avaient usée jusqu’au plus profond de moi et la douceur dont avait fait preuve mon père biologique m’avaient permis de dormir sans mauvais rêves.
C’est par la voix de John que je me réveillais le lendemain au petit matin :

« Ma fleur, il est l’heure de se réveiller. »

Mes paupières papillonnaient pendant que j’émergeais tout doucement. C’était aujourd’hui… le jour de l’enterrement de mes parents.

« ...mh… Bonjour John… Merci de m’avoir réveillée… Je vais me dépêcher de me préparer avant de venir déjeuner. »

Je me levais et allais prendre une douche en prenant mon temps ; cette journée allait être interminable alors je profitais de ce moment de répit avant la tempête. Je me plantais face à la robe noire créée par Zatanna posée sur un ceintre.

(Oui... maman l’aurait adorée…)

Je passais le vêtement puis les chaussures et me regardais dans le miroir. J’avais l’impression de voir quelqu’un d’autre ; une inconnue. Je mettais presque jamais du noir, moi j’aimais la couleur, la vie…
Je regardais le reflet et me composais un visage calme et sérieux. Si je pouvais me permettre de craquer devant John, il fallait que je sois digne pendant la cérémonie de ce matin.
Je descendais vers la cuisine, saluais Zatanna gentiment et m’installais à table. J’avais pas faim ; non, pas du tout. En temps normal j’aurais sûrement sauté le repas, mais pas aujourd’hui. J’allais me reprendre, et vivre, pour que maman soit fière de moi. Et ça, ça commençait par prendre soin de moi. Alors je picorais ce qu’il y avait dans l’assiette face à moi, au ralenti. Ce temps d’attente avant de partir pour l’église était silencieux ; j’avais la sensation que les adultes n’osaient rien dire, comme s’ils appréhendaient ma réaction. Alors je finissais par leur dire simplement :

« Ne vous inquiétez pas. Ça va aller. Maman et Steve auraient voulu que ça se passe bien, ils n’auraient pas voulu que je pleure. Je suis triste, mais… je sais que ça ira. Avec vous, ça ira."

Une fois tout le monde prêt, John faisait apparaître un grand halo lumineux, ce qu’il appelait un « portail » pour nous rendre à l’église.
Il fallait qu’on prépare encore quelques détails avant l’arrivée des amis de mes parents. Le prêtre s’avançait vers nous et tout s’organisait ; mais je tout ce que je vivais était comme un mirage.
Les gens arrivaient petit à petit sur le parvis et le Père procédait à la procession d’entrée. Il prononçait le discours d’accueil et mon regard, lui, était fixé sur les cercueils.

C’est pendant le rite de la lumière que je repensais à la magie qui était entrée dans ma vie de façon si violente. Si elle existait, ça voulait dire que tout le reste, les monstres, le diable, Dieu, les fées… devaient exister aussi. Non ? Cette question me trottais dans la tête pendant que la lueur des bougies se reflétais dans mes yeux. Il fallait que je tire tout ça au clair, alors je me tournais discrètement vers John pour lui chuchoter :

« Dis, John… est-ce que le paradis existe vraiment ? »

Je n’aurais sûrement pas dû dire ça ici et maintenant, c’est vrai. J’étais dans la Maison de Dieu, remettre tout ça en question était irrespectueux ; mais j’avais besoin de réponses. Voir la mort et me retrouver face à mes proches sans vie m’avait fait me demander si tout ça avait un sens. Est-ce qu’il y avait vraiment quelque chose après pour eux ? Est-ce que leur vie avait été vaine ?

Le plus dur est fait.

Enfin, je suppose...

Cela avait un peu frappé Zatanna au dépourvue… C’était pendant que les trois mangeaient tranquillement, en discutant de tout et de rien, la jeune italienne s’en était rendu compte soudainement… Ils étaient une famille… Elle ne savait pas trop à quel moment ces émotions étaient apparus, mais… A présent, elle ressentait quelque chose pour Rose… Un besoin de la protéger, presque viscérale, un besoin de la voir grandir et s’épanouir sereinement… Bien sûr, elle souhaitait ça à tout les membres de la JLD, la question ne se posait pas vraiment mais… La, ce n’était pas un souhait ou une envie, c’était… C’était un besoin, une nécessité. C’était décider, cette gamine, elle allait l’aimer comme la sienne. Mais Zat allait s’imposer de la distance tout de même, elle ne voulait pas brusquer Rose, et n’aurait jamais l’arrogance de vouloir remplacer la défunte mère de la petite… Le temps lui dira ce qu’il adviendra de tout cela…

Lorsque la jeune fille sortit de table et que Zatanna ressentait une légère vague de tristesse en repensant à Bruce, John lui parla longuement de ses craintes dont ils se séparaient, et de son envie d’aller de l’avant. La prestidigitatrice fixa longuement son amant avec étonnement, et d’un air un peu égaré, avant de reprendre pieds dans la réalité, sourire doucement et glisser doucement sa main sur la joue de son amant :

-Je n’aurais pas put entendre de plus raisonnable parole de ta part mon cœur, qui aurait crut que la paternité t’irait si bien ? C’est parfait, Rose t’aime déjà, mais si tu ressens le besoin de te perfectionner pour elle, c’est que tu es le meilleur des pères. Ta fille a une chance incroyable de t’avoir John Constantine, et tu sais que je serait toujours là pour te soutenir Mio amore…

Le reste de la journée avait passé tranquillement, Zatanna avait aidé John à remettre la main sur une carte de tarot que Rose semblait souffrir de ne pas retrouver. Après cela, elle avait été se poser dans le jardin de Jason avec une bouteille de vin, se rappelant avec nostalgie et amusement les interminables sessions de druidisme qui avaient, à chaque fois, manquer de virer à la catastrophe. Le repas se fit tranquillement, et lorsque John la rejoint enfin après avoir border sa fille, l’italienne attendit qu’il soit allonger pour poser sa tête sur le torse de son amant pour lui répondre, un peu fatiguée :

-Tu le dis tellement qu’on dirait que tu tentes de te convaincre toi-même, je me trompe… ? Détends toi amour, tu es un père parfait…

Peut-être qu’il lui avait répondu , mais la pauvre magicienne était déjà tombée dans les bras de Morphée.

Le lendemain, Zatanna avait enfilé une robe noir aux inspirations gitane, un truc simple et discret, la robe qu’elle avait porté à l’enterrement de son père. Elle avait descendu les escaliers et, peu tentée par la gourmandise ce matin, s’occupait de brosser pensivement pompon. Elle fit un petit signe doux à Rose, la pauvre, elle enterrait ses parents aujourd’hui… Zatanna avait souvent les mots, mais là, elle ne savait pas vraiment quoi dire… Mais à la remarque de la jeune fille, elle s’adoucit et lui répondit doucement :

-Ma puce, si tu as envie de pleurer aujourd’hui, toi même tu ne peux pas te le reprocher, c’est normal. Mais je suis rassurée si tu es rassurée. On sera à tes côtés tout du long, tu peux compter sur nous.

Une fois à l’église, Zatanna discrètement lança quelques sorts alors que John discutait avec le prêtre. L’italienne s’assurait qu’aucune pluie ni vent violent ne viendrait assombrir la cérémonie. Quelques petits sorts par-ci par là, une température douce, une brise calme, un petit rayon de soleil, les fleurs plus vivantes et éclatantes, ce genre de détail, qui ferait qu’à défaut de ne pas passer une bonne journée, cela resterait une belle journée aux yeux de Rose…

Une fois les invités présents et tout le monde assit, la cérémonie commença, et Zat fit le vide et le calme dans son esprit, priant pour les défunts.

Rose et John Constantine

E P S I L O N

La cérémonie

Je préparais le petite déjeuner en réfléchissant, la journée allait être compliquée pour Rose et je devais me montrer à la hauteur, tenir mes résolutions. J’avais décidé de ne plus paniquer, d’être l’adulte droit dans ses bottes qu’elle méritait comme père et je n’allait pas flancher à la première épreuve, si dure soit elle. Je préparais le petit déjeuner en attendant que les femmes de ma vie descendent. J’avais enfilé un costume intégralement noir pour l’occasion, c’était pas mon genre mais je voulais faire ça avec les formes. Elisabeth devait bien se foutre de ma gueule de là où elle était, mais j’espérais un peu aussi qu’elle avait confiance en moi pour élever notre enfant.

«Je ferai de mon mieux Liz, je sais pas si je ferai bien ou pas, mais je me donnerai à fond.»

Qu’est-ce que je débloquais maintenant, voilà que je parlais tout seul. Et putain ! Dans mon manque de concentration je foutais de l’œuf plein ma chemise. J’enlevais ça aussi vite que possible par magie avant que quelqu’un ne le remarque. J’étais perturbé, j’avais beaucoup aimé Liz et c’était mes adieux à moi aussi. Enfin hors de question que ça se remarque, Rose était bien plus endeuillé que je ne l’étais par sa disparition et Zatanna elle devait faire avec la mort de Bruce, c’était à moi de garder la tête sur les épaules, j’irais boire un coup pour évacuer quand Chas aurait fini de chasser les gonzesses et tout rentrerait dans l’ordre.

Rose descendait, c’était étrange de la voir dans cette robe, elle faisait presque adulte. Toute sa vie je l’avais vue porter des tenues bariolées et de la voir en robe, noire de surcroit ça me ramenait à la réalité. Faudrait peut être que je songe à la voir comme l’ado qu’elle était, mais c’était plus fort que moi, elle serait toujours la petite fille souriante qui rigolait aux blagues de son tonton John.

«Tu es très belle ma Fleur, vous avez choisi une belle tenue avec Zatanna, vraiment de circonstances.»

Elle mangeait du bout des lèvres ce que je lui avais servi, bien évidemment elle n’avait pas d’appétit et je pouvais le comprendre, moi même je n’avais aucune envie de manger. Pas plus que Zatanna d’ailleurs qui venait de descendre et qui se contentait de caresser son lapin. C’est alors que Rose entama un discours déterminé qui la faisait sembler encore plus adulte. J’étais à la fois très fier d’elle et un peu inquiet de la voir grandir d’un grand coup comme ça. Je ne savais pas vraiment quoi répondre, les mots se bousculaient dans ma tête. Je ne savais pas si Zatanna avait compris mon incertitude où si ça lui était venu naturellement mais elle avait su trouver les mots justes. Quelque chose avait changé pour elle aussi, elle était devenue mère et ça se ressentait. J’étais si fier de mon amour, elle avait fait en si peu de temps ce que certaines n’arrivent pas à faire en une vie. Comment avais-je pu penser que d’assumer mon enfant serait un fardeau pour elle ? Elle était si tendre, si aimante, bien évidemment qu’elle serait parfaite, comme toujours. Sans dire un mot, j’allais embrasser Rose sur le front puis Zatanna sur les lèvres.

«Si vous saviez comme je vous aime toutes les deux. On va traverser cette journée et en sortir plus forts, tous les trois. Ça va pas être facile tous les jours mais on va apprendre à fonctionner ensemble et à devenir plus forts. Et si un d’entre nous craque c’est pas un problème, les autres seront la pour lui.»

Voilà que je tentais un discours galvanisant sur le pouvoir de l’amour. Mais quelle mouche m’avait piqué ? Ouais bien sûr que je pensais chaque mot, mais de là à les prononcer c’était pas vraiment moi.

J’ouvrais un portail magique qui donnait à quelques rues de l’église, nous marchions jusque là et j’allais voir le prêtre pour discuter des derniers détails de dernière minute. Pendant ce temps je sentais la magie de Zatanna s’affairer, je ne savais pas exactement ce qu’elle faisait mais j’étais persuadé qu’elle arrangeait la cérémonie pour qu’elle soit parfaite. Une fois tout ce bordel réglé nous nous sommes assis au premier rang, Rose était entre Zatanna et moi et les invités commencèrent à défiler. Certains me jetaient des regards de travers, mais ce n’était pas mon problème. Entre ceux qui m’avaient connu à l’époque et ceux qui ne comprenaient pas pourquoi Rose était avec moi j’étais pas rendu, si je devais me préoccuper de ce qu’ils en pensaient on en avait encore jusqu’à demain matin.

Finalement nous venions tout juste de nous rasseoir après avoir placé des bougies votives sur les cercueils quand Rose me posa une question que j’attendais depuis des jours. Enfin je l’attendais mais je n’était quand même pas prêt, surtout pas à ce moment là. Je m’approchais doucement de son oreille pour chuchoter à mon tour.

«Oui ma Fleur, le Paradis existe, je t’explique tout ça en rentrant.»

Ça me laissait environ quarante-cinq minutes pour réfléchir à comment lui expliquer ça de façon adaptée à un enfant de son âge. C’était peu mais c’était déjà ça. Finalement la cérémonie se termina et nous sortions dans le cimetière attenant pour enterrer Liz et Steve. Une fois tout cela fait nous attendions comme des piquets que tout le monde présente ses condoléances à Rose, certains à moi et ceux qui ne les connaissaient pas vraiment les présentèrent même à Zatanna.

Une fois tout le monde parti je jetais un dernier regard sur les tombes fraiches et j’ouvrais un portail vers la maison.

«On pourra revenir aussi souvent que tu veux mon cœur. On rentre maintenant.»

Une fois arrivé chez Jason je proposais que nous nous rendions dans la cuisine, c’était le lieu le plus humain de cette grande baraque froide, et peut être que les filles auraient faim. D’un regard j’intimais à Zatanna de rester à mes côtés, c’était à moi de parler, mais je serais rassuré si elle était avec moi.

«Ma Rose, on va discuter magie, Enfer et Paradis, tu as le droit de savoir, après tout je suis ton père et je fréquente ces drôles de mondes. D’abord il faut que tu saches que mon métier c’est de combattre les démons et les esprits, je suis considéré comme un des meilleurs à ça. L’après-vie existe bien, il y a trois grandes parties. Le jardin d’Eden, qui avec la Cité d’Argent constitue le Paradis, c’est là que vont ceux que La Présence, Dieu si tu préfères choisit. Ensuite il y a deux endroits, Le Purgatoire où tu vas si tu ne regrettes ni ta vie ni ta mort, et l’Enfer où tu vas si tu as des regrets. J’ai été vérifier, ta maman et Steve sont bien au Paradis, en tous cas ils ne sont ni en Enfer ni au Purgatoire. Tu as d'autres questions ?»

J’étais content pour eux, ils méritaient leur place au Paradis, d’un autre côté ça me ramenait à l’incompréhension, pourquoi Zatanna, elle, n’avait pas vu ce privilège lui être accordé ?

Adieu...

(« Le Paradis existe »)

Ces trois mots avaient suffi à mettre mon monde sans dessus-dessous. J'avais été élevée dans la foi, mais je l'avais toujours vécu comme un automatisme. J'allais à l'église parce que ma mère m'y amenait. Je priais parce qu'on m'avait appris qu'il fallait le faire. J'avais jamais vraiment réfléchi à tout ça, en fait. Et là, après ce que j'avais vu ces derniers jours... Je pouvais que croire John quand il m'affirmait que ça existait.

Le reste de la cérémonie s'était déroulé sans problème ; tout était parfait, et beau. Comme mes parents. Pourtant, j'avais vécu la suite en pilote automatique. Je faisais ce qu'il fallait au moment où il le fallait : j'avais prononcé quelques mots, serré des mains et remercié les gens qui me présentaient leurs condoléances ; même si mes pensées étaient ailleurs.
Et si j'avais tenu bon pendant le temps à l'église, le moment où on se retrouvait seuls John, Zatanna et moi devant les tombes avait été bien plus difficile. J'avais beaucoup pleuré, à genoux devant ce qui serait la dernière demeure des êtres que j'aimais le plus au monde et qui étaient bien trop jeunes pour partir. Je leur faisais des adieux silencieux, parce que c'était trop intime pour être entendu.

(Maman... Steve... Je sais que vous auriez pas voulu que je pleure. J'ai pas beaucoup pleuré en onze ans avec vous... Je vous promets de tout faire pour être heureuse. John est avec moi. Je comprends pas trop pourquoi vous m'avez jamais dit qu'il était... Mon père... Mais vous aviez sûrement vos raisons. Je sais pas si vous connaissiez aussi Zatanna ou pas ; mais elle est très gentille aussi.
Je vais aller vivre en Amérique avec eux.
Je vais devenir forte.
J'aurai pas la vie que vous aviez imaginée pour moi, mais je serai honnête envers moi-même comme vous me l'avez appris.
J'espère que vous pourrez me voir de là où vous êtes, parce que je ferai tout mon possible pour que vous soyez fiers de moi.

Adieu...)

Je me relevais quand John me promettait qu'on reviendrait quand j'en aurais besoin. Je savais que c'était vrai parce que j'avais confiance en lui. Alors je me tournais et passais à travers la porte magique qu'il avait ouverte, en jetant un dernier regard triste vers ce qu'il restait de ma vie passée en me disant qu'il faudrait que surmonte tout ça pour que mes parents ne s'inquiètent pas pour moi.

En revenant au château, on s'installait à la cuisine et mon père me donnait l'explication promise sur le Paradis. J'apprenais que tout existait, le bon comme le mauvais. J'avais peut-être pas été très investie à l'église, mais j'avais quand même suffisamment écouté pour connaître les bases de ma religion.
Ils étaient au Paradis... Je relâchais un grand soupir. Évidemment qu'ils y étaient ; après tout, ils étaient la bonté incarnée. Savoir ça me réconfortait dans l'idée qu'il fallait que je prenne sur moi.
Est-ce que j'avais d'autres questions ?... À peu près un million. Peut-être même un milliard. Mais la plus importante à l'instant T était celle-ci :

« Tu... Combats les démons ?... Alors tu... Es en danger tout le temps... Est-ce que tu risques... De mourir quand tu fais ça... ? »

Je le regardais les sourcils froncés, inquiète. J'avais perdu une mère et un beau-père ; je venais de découvrir un nouveau père et j'avais déjà peur de le perdre lui aussi.
Je me tournais vers Zatanna, elle qui avait été tellement silencieuse depuis ce matin. Elle était tellement gentille et prévenante qu'elle s'était beaucoup mise en retrait pour nous laisser vivre notre peine ; mais elle était présente alors qu'un de ses amis était décédé et qu'elle souffrait sans rien dire elle aussi. Je lui demandais doucement :

« Zatanna, est-ce que toi aussi, tu fais... hum... comme John ? »

La conversation était un peu spéciale, et pendant qu'on discutait, je réalisais à quel point je savais rien du monde qui m'entourait. Tout ça, tout le monde qu'ils me présentaient... Si j'avais pas vu et vécu les événements de ces derniers jours, je les aurai traités de menteurs. Ça remettait tout en cause : mes croyances, mon futur, mes possibilités, et peut-être mes envies aussi.

Je plongeais dans cette soif de savoir parce que la curiosité qui m'avait envahie éloignait un peu le sentiment de souffrance que je ressentais. Je passais donc tout l'après-midi auprès de mes nouveaux tuteurs et lançait de temps en temps des questions au hasard.

« Est-ce que tout le monde peut faire de la magie ? »

« Est-ce que quelqu'un a déjà vraiment vu Dieu ? »

« Est-ce qu'il y a aussi des magiciens méchants ? »

« C'est comment l'Amérique ? »
« Et les animaux comme le lapin de Zatanna a des pouvoirs aussi ? »

« Est-ce que le Diable ressemble aux images de la Bible ? »

« Est-ce que ça a toujours existé, les humains qui ont des pouvoirs ? »

Toutes ces interrogations trouvaient leurs réponses au fur et à mesure que les heures passaient ; jusqu'à ce que je demande finalement à John s'il voulait bien qu'on prépare le dîner ensemble. C'était un genre de petit rituel qui était en train de s'installer, et c'était rassurant.

Le plus dur est fait.

Enfin, je suppose...

La pauvre fleur avait pleuré de tout son saoul devant la tombe de ses parent. La pauvre en avait besoin, et malheureusement, Zatanna ne pouvait, décemment pas en tout cas, faire quoi que ce soit d’autre que d’être présente pour Rose. La douleur finirait pas passer, et laisser place à l’acceptation et à une certaine sérénité… Seul le temps guérissait ce genre de blessure. Lorsque le moment de rentrer fut venue, la jeune magicienne posa une main douce entre les omoplates de sa belle-fille (Elle était belle-mère, fiou, elle ne s’y ferait jamais) pour tenter de la réconforter un peu.

-Même si l’on part loin ma puce, tu pourras passer les voir en moins de temps qu’il en faut pour dire carambole, ne t’en fais pas.

Une fois rentrée, l’italienne prépara du café pour John et elle, et un chocolat chaud pour Rose, puisque la conversation allait probablement être un petit peu fastidieuse, mais nécessaire, pour tout le monde. Elle s’assit à la table auprès d’eux après les avoir servit, et son café en main, elle écoutait très tranquillement la conversation. John était incroyablement pédagogue avec sa fille, c’était très émouvant à voir. Après que son père eut expliqué que même si c’était un métier dangereux, John était le meilleur dans ce qu’il faisait, Rose se tourna vers Zat pour lui demander à son sujet. La jeune fille cligna des yeux et répondit doucement :

-Je suis moins calée que ton père sur les démons et les créatures infernales, moi, je me spécialise plus sur les magiciens et les gens sans magie mais avec des pouvoirs… J’ai fait partie de la Justice League, Superman et toute la clique… Enfin maintenant, je suis plus tellement une super-héroïne, je suis plus devenue une super-maman pour nos élèves magiciens, hihihi…

John et Zatanna venait d’ouvrir la boîte de Pandore. Voilà que Rose, aussi curieuse qu’on pouvait l’être, ce qui était vraiment une qualité aux yeux de Zat, leur posait mille et une questions sur la magie… Ça n’était pas vraiment chose aisée de répondre à toutes ces questions, heureusement ils étaient deux pour se relayer. Zatanna avait répondu à celles sur lesquelles elles étaient le plus le plus à l’aise. Elle répondit à la première question après avoir réfléchit quelques secondes :

-En théorie, oui. Les humains classiques, les homo-sapiens, le peuvent, mais cela demande beaucoup d’étude et de travail pour la maitriser. Ensuite, il y a les gens comme moi, les homo-magi, des cousins des homo-sapiens, qui avons la magie dans le sang. Pour nous, c’est naturel et intuitif. Normalement, les homo-magi sont toujours plus puissant que les homo-sapiens.

Est-ce qu’il y avait des magiciens méchants ? Tanna aurait aimé lui répondre que non, mais malheureusement, la vérité n’était pas toujours aussi Rose que la prestidigitatrice le souhaiterait… Elle inspira doucement et fit la moue :

-Malheureusement oui, il a des bonnes personnes et des mauvaises personnes, c’est partout pareil. Il y a des gens qui utilisent leur magie à des fins égoïstes sans se soucier du sort des autres, et d’autres utilisent leur magie pour faire le mal, purement et simplement… C’est pour ça qu’on a la Justice League Dark, pour initier les jeunes magiciens aux dangers de la magie, et les conserver dans le droit chemin.

Elle pouffa de rire en voyant que les lapins de la magicienne était une question importante aux yeux de Rose :

-Mes lapins ne sont pas magiques à la base, mais à force de me côtoyer et d’être imprégner de mon aura magique, ils le sont devenue. Certaine créatures son magiques, de naissance ou à cause d’incident, mais sinon, la majeure partie des animaux ne le sont pas.

Avec du recul, Zatanna trouvait que elle et John se débrouillait particulièrement bien, complémentaire et efficace, se relayant sur les questions avec fluidité.

-La magie existe depuis que Dieu a crée l’univers, elle s’est un peu perdu avec le temps, les mages, qui étaient adoré dans les anciens temps, on commencé à être craint, et on décidé de se cacher du commun des mortels. Même si la magie s’est raréfié à l’heure d’aujourd’hui chez les humains, elle a toujours été là.

Zatanna espérait que l’esprit de Rose était un peu moins embrumée à présent. C’était tellement compliqué à appréhender la magie parfois...

Rose et John Constantine

E P S I L O N

Des questions

Voilà qu’elle me posait une question que j’aurais préféré éviter : elle s’inquiétait de la dangerosité de mon métier. C’était dangereux mais j’étais le meilleur, je m’en sortais toujours. Je décidais d’être honnête avec Rose, c’était un peu les bases de la relation que je voulais construire avec elle.

«Ecoute Rose, je préfère pas te mentir. Oui c’est dangereux, mais le monde est dangereux c’est comme ça. Tu comprends, ce qui t’es arrivé à toi je fais tout pour que ça n’arrive à plus personne. Et puis, je suis vraiment doué là dedans, beaucoup me considèrent comme le meilleur démonologiste du monde, je sais pas si c’est vrai mais en tous cas je suis le plus malin. Je rentre toujours à la maison, et je le ferai toujours, Zatanna et toi vous êtes les deux meilleures raisons du monde, il m’arrivera rien, je te le promets»

Bon c’était pet être pas aussi rassurant que ça aurait dû l’être mais au moins c’était la pure vérité, je comptais pas faire de compromis, c’était ma fille et elle méritait de connaître ma vie si je voulais qu’elle en fasse partie. Rose demandait à Zatanna si elle faisait la même chose que moi. Mon Amour répondait tellement mieux que moi, elle était faite pour ça, c’était naturel pour elle. Elle le disait elle était déjà une maman pour la JLD, mais c’était déjà également une belle-mère pour mon enfant, elle savait comment faire avant même que la situation se présente. Moi j’aurais tout à apprendre, mais avec Zat’ à mes côtés j’étais persuadé d’arriver à tout, persuadé de devenir le meilleur père possible.

Rose testa immédiatement mon niveau de paternité en mitraillant de questions comme une véritable enfant. À l’âge qu’elle avait j’étais un peu paumé, elle était plus vraiment une enfant mais pas encore une ado, et là c’était clairement l’enfant qui parlait. Zatanna et moi répondions plus ou moins à tour de rôle, en fonction de nos connaissances et de la facilité que nous avions à aborder tel ou tel sujet. On commençait avec Dieu, elle voulait savoir si L’Autorité apparaissait aux humains de temps en temps. Mais à ma connaissance c’était pas arrivé depuis le début de notre ère, il avait dû se vexer quand les Romains ont crucifié son fils, même les anges débarquaient pas tous les deux jours dans notre plan d’existence.

«Tu sais ma Fleur je pense que Dieu est déconnecté de notre réalité, trop pour s’abaisser à nous visiter en tous cas. Ceci dit une fois j’ai rencontré un chien qui parlait, prétendait être La Présence mais j’y ai pas vraiment cru.»

Ensuite une question sur l’Amérique, mais je savais pas bien quoi répondre à ça. L’Amérique c’est comme l’Angleterre mais les flics sont pas habillés en jaune. Enfin, j’essayais de me débrouiller avec cette question.

«Franchement, ça change pas grand chose, c’est plus grand qu’ici, tout est démesuré, en même temps ils ont de la place à plus savoir quoi en foutre. Je te dirais aussi que c’est vachement plus contrasté. Et puis faut être honnête deux minutes, le niveau de culture et même de sobriété en général est pas vraiment le même qu’ici. Mais ce qui compte vraiment c’est notre maison, elle est trop cool et remplie de gens qui vont t’adorer, on est une vraie famille. Tu as déjà vu Chione, c’est mon apprentie, elle est un peu caractérielle mais quand tu la connais elle est juste géniale, et tu verras les autres aussi sont très cools.»

Et voilà qu’elle redevenait biblique, elle voulait en savoir plus sur Lucifer. J’avais décidé de ne pas lui mentir mais je ne me sentais pas vraiment de lui parler de mon âme. Je préférais éviter le sujet pour le moment.

«Il est différent, honnêtement on est pas très copains. Je l’ai battu trois fois et il est vraiment rancunier. Mais pour dire la vérité il est pas vraiment si mauvais qu’on peut le lire dans la Bible, il punit, sévèrement, mais il ne cherche pas à attirer l’humanité dans le pêché, la plupart du temps il s’en cogne de nous à vrai dire.»

Finalement Rose et moi avions cuisiné des burgers avec des cheddar-fries, de la nourriture réconfortante après cette dure journée. Après le repas j’allais coucher Rose et je prenais deux minutes pour parler une peu plus sérieusement avec elle.

«Tu as été très très courageuse aujourd’hui ma Fleur, tu sais que c’était pas obligé avec nous mais je suis quand même super fier de toi. Demain on va te laisser un peu avec Scott parce qu’on doit aller enterrer l’ami de Zatanna, ça devrait prendre une heure pas plus. Puis quand on sera rentrés on pourra partir pour Gotham, on va aller vivre dans la Maison des Mystères avec toute la famille JLD. Je sais que c’est un gros changement et je veux pas te brusquer, j’ai besoin de savoir si tu te sens prête ?»

Une fois la petite discussion avec Rose terminée je rejoignais Zatanna dans la chambre que nous partagions ensemble. Je culpabilisais un peu, je m’occupais beaucoup de Rose ne lui accordant que mes soirées ou presque alors qu’elle était peinée elle aussi. Je devais trouver un moyen de concilier les deux mieux que ça, il faudrait un peu de temps pour faire des ajustements mais je les aimais et j’étais sûr que j’y arriverais.

«Je suis désolé Amour, je me suis pas vraiment occupé de toi autant que tu le méritais, entre la petite et, soyons honnête, le fait que j’ai eu à encaisser la mort de Liz, j’ai pas été au petits soins alors que tu étais pas dans une période des plus heureuse. Demain je suis avec toi, on gère ça ensemble, et quand on rentre je te promets d’être plus attentif à tes besoins. Pour le moment, je vais te faire un massage jusqu’à ce que tu t’endormes, allonge-toi sur le ventre s’il te plait.»

Elle s’exécutait et je massais tout le dos de l’amour de ma vie pour qu’elle se détende un peu, elle trouva rapidement le sommeil, je venais déposer un baiser sur ses cheveux de jais avant de m’allonger à ses côtés pour m’endormir moi aussi peu après.

La foi retrouvée

Zatanna et John avaient patiemment répondu à toutes mes questions au long de l'après-midi. J'avais appris que mon nouveau tuteur légal se mettait en danger, mais il était sûr de lui. Je souriais en l'entendant se vanter d'être le meilleur dans son domaine : Maman disait toujours de lui qu'il était littéralement une très grosse tête brûlée.
La magicienne avait parlé de choses qui me dépassaient : la « justice league », « superman »... Les américains avaient vraiment une drôle de vie ; j'avais jamais eu l'impression qu'il y avait autant de problèmes ici, en Angleterre. Ou alors peut-être que les enfants étaient jamais au courant de rien ? En tous cas, j'avais emmagasiné beaucoup d'informations et ça me donnait le tournis. C'était pas si mal, ça permettait d'alléger un peu mon cœur et de détourner mon esprit des derniers événements.

Une fois le repas terminé, je montais me coucher et John me prévenait qu'il partirait le lendemain. J'étais pas rassurée à cette idée, mais son amoureuse avait aussi perdu une personne chère à son cœur et demain ce serait son enterrement ; alors je prenais sur moi et acquieçais doucement.

(Il a dit juste une heure... C'est pas grand chose ; juste une petite heure, je peux rester toute seule...)

Je tentais de me convaincre que je n'aurai pas peur d'être seule tout en m'inquiétant à l'idée que la chose qui avait attaqué mes parents n'allait pas revenir pour me tuer moi aussi.
Je sortais de mes penssées quand il me demandait si je me sentais prête à aller vivre avec Zatanna, lui et ce qu'il appelait la « JLD » dans leur maison au nom bizarre. Est-ce que je me sentais prête à déménager ? Est-ce que j'avais seulement le choix ? Je n'avais plus aucune famille de côté de ma mère, et j'allais pas m'imposer aux parents de Steve... Où est-ce que je pourrais bien aller ?
Je lui répondais, hésitante :

« Hum... Oui, bien sûr... Mais, tu crois vraiment que les gens qui vivent avec vous seront tous d'accord ? Je... Je veux pas déranger tu sais... même si je veux quand même rester avec toi !... »

Une fois rassurée et la décision prise, je me retrouvais seule dans cette chambre et me refaisais le cours de la journée dans ma tête. C'était difficile de tout remettre en place ; mais j'avais mémorisé la chose la plus importante : Dieu existait vraiment et mes parents étaient au Paradis.
A ce moment, je repensais aux prières que j'avais apprises plus petite et que j'avais délaissées au fil du temps. Si Dieu existait, les Anges aussi sûrement ! Alors je me mettais sur mes genoux et fermais les yeux puis murmurais :

« Mon Ange gardien,
veille sur moi quand je m'éveille,
bon Ange, puisque Dieu l'a dit,
et chanque nuit quand je sommeille
penche-toi sur mon petit lit.
Aie pitié de ma faiblesse,
à mes côtés, marche sans cesse,
parle-moi le long du chemin,
et pendant que je t'écoute,
de peur que je ne tombe en route,
bon Ange, donne-moi la main »

Pour une étrange raison, probablement parce que maintenant je savais la vérité, dire ça m'avait calmée. Je me recouchais et tombais dans un sommeil profond jusqu'au petit matin.

Après une nuit réparatrice, je me levais paisiblement. Je me mettais à la fenêtre, regardais vers le ciel et pensais une phrase que je penserai tous les autres jours du reste de ma vie.

(Bonjour Maman... Aujourd'hui, ça ira un peu mieux, je te le promet. Je t'aime...)

Je descendais déjeuner et voyais John déjà en train de s'afférer dans la cuisine. Je lui dis gentiment :

« Bonjour John. J'espère que vous avez bien dormi. A quelle heure est-ce que vous partez déjà ?... »

Je mangeais de bon cœur en essayant de faire bonne figure. Aujourd'hui, Zatanna aurait besoin de soutien, il fallait que je m'efface un peu.
Quand je voyais descendre la magicienne, je sautais de ma chaise et venais vers elle pour lui faire un tendre câlin. Je la serrais fort pour lui transmettre du courage, et je l'embrassais sur la joue. Je savais pas quoi lui dire, parce que c'était délicat et que j'avais pas de mot pour lui expliquer à quel point je compatissais. Je lui faisais un petit sourire empathique et retournais m'installer à table pour tenir compagnie aux adultes.
Pour ne pas que l'ambiance soit trop pesante, je détournais la conversation :

« Hum... comme vous avez dit qu'on partirait en Amérique aujourd'hui, je pensais préparer ma valise ce matin. Est-ce qu'il y a quelque chose que je dois absolument apporter ? Est-ce qu'il faudra qu'on appelle l'école pour les prévenir que je vais changer de collège ?... »

La matinée se déroulait dans un calme un peu pesant ; et quand vint l'heure de leur dépar je leur lançais un bête :

« A tout à l'heure, alors... Soyez prudents... »

Le temps de finir ma phrase et on entendait la sonnette retentir. John se détournait du portail qu'il avait fait apparaître et allait ouvrir ; je le suivais en me demandant si quelqu'un savait qu'il était ici. Je m'approchais, curieuse, voyant qu'il marquait un temps d'arrêt sur le pas de la porte.

Trahison

J’avais peu dormi, mais mon sommeil avait été réparateur, j’avais fait des cauchemars, Bruce en Enfer en train de souffrir, Bruce en train de mourir, Gotham ravagée sans Batman. De toute évidence sa mort me touchait plus que je ne l’aurais imaginé, plus que je ne voulais bien l’admettre même. Je pensais à Zatanna, si forte malgré sa peine, mon amour était tellement ouverte sur ses sentiments, et pourtant elle encaissait la dure nouvelle comme une reine, prenant même le temps de s’occuper de ma fille malgré sa propre douleur.

Je pensais aussi à Bruce, il avait ses défauts, on s’était souvent pris la tête, mais dans l’ensemble c’était un bon gars, vraiment. Il avait fait tout son possible pour rendre ce putain de monde meilleur, et pour un mec comme lui, né avec une cuillère d’argent dans la bouche, c’était une vraie preuve de force morale. C’était pas évident pour un mec qui avait tout de se lancer dans la lutte en mettant tous ses moyens, toute son énergie et même jusqu’à sa vie, qu’il avait risqué tant de fois, au service de la population. Ce mec était un saint, un vrai, pas au sens biblique du terme. Une fois rentré à Gotham j’enquêterai sur sa mort, si ce n’était pas vraiment un accident je trouverais celui qui a fait ça et je vengerais Bruce. Sans tuer bien sûr, il l’aurait pas voulu. De toutes manières que sa mort soit accidentelle ou non j’allais aider son successeur. J’avais checké sur internet, Batman était toujours en activité malgré la mort de Bruce, je savais pas vraiment qui était sous le costume, probablement Dick, ou Azraël il l’avait déjà porté après tout. Enfin qui que ce soit il aurait mon aide et mon soutien, et pas que pour les affaires mystiques cette fois, j’allais aider à nettoyer cette ville, c’est ce que Bruce aurait voulu et je ferai ça, en sa mémoire.

Enfin, rien ne servait de se torturer pour rien, j’allais agir et c’était comme ça. Une nouvelle étape de ma nouvelle vie. Je me levais doucement et je déposais un baiser sur les lèvres de Zatanna encore endormie avant de descendre vers la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Des œufs brouillées, les filles aimaient ça toutes les deux. J’essayais de faire un café à la française mais je n’étais pas sûr du résultat, je n’avais pas vraiment l’habitude de faire du café fort comme ça, et à la maison c’était toujours Zat’ qui s’en occupait. Je voulais soulager Zatanna autant que possible, je faisais donc des cannoli siciliens, je savais qu’elle adorait ça et en général la nourriture italienne avait un effet réconfortant sur mon amour. J’avais récupéré une vieille recette traditionnelle dans un couvent de bonnes sœurs dentelières que j’avais aidé à se débarrasser d’un démon. Les mêmes bonnes sœurs qui m’avaient donné ma recette de lasagnes d’ailleurs. Enfn je m’affairais à cuisiner les tuiles gourmandes à la ricotta vanillée fourrées de pistaches et de zestes d’orange confits pendant une bonne demi-heure et je n’étais pas mécontent du résultat. C’est à ce moment là que Rose déboula dans la cuisine, l’air plus heureux que jamais au cours de notre petit séjour, ça me réchauffait le cœur. Je me doutais que ce ne serait que temporaire, mais je ne pouvais m’empêcher de lui sourire en lui répondant.

«Bonjour ma Fleur, j’ai plutôt bien dormi merci, et toi ? On part vers dix heures et demie ou onze heures moins le quart, la cérémonie est à onze heures. Mange tant que c’est chaud, fait attention les cannoli sortent de la friteuse.»

Rose mangeait, c’était plaisant, elle faisait vraiment un effort et ça faisait du bien, je me demandais si c’était uniquement pour ne pas m’inquiéter parce qu’elle savait que la journée serait pas simple encore une fois. Enfin j’aurais bien assez vite le temps de le découvrir. Zatanna descendit alors pour nous rejoindre, c’est alors que ma fille se jeta dans ses bras pour la serrer contre elle. J’en avais le cœur net, elle essayait d’améliorer notre journée, c’était touchant qu’elle pense à nous dans de telles circonstances. Une fois qu’elles rompirent leur étreinte je m’approchais de Zat’ pour l’embrasser en guise de bonjour.

«Bonjour Amour, tu t’es endormie comme une souche hier soir, tu étais si belle. Je t’ai fait des cannoli et des œufs, par contre pour le café il est loin de valoir le tien.»

Rose se posait des questions logistiques sur notre départ, c’était pas des considérations de son âge et je me devais de la rassurer.

«Fais ta valise comme tu veux, la maison est capable de tout te donner au besoin, et on peut toujours repasser prendre des trucs ici ou chez toi si tu as oublié quelque chose, ne t’en fais pas ma Fleur. Et pour l’école je m’en suis déjà occupé, tu seras scolarisée à domicile une fois à Gotham, au moins tant que j’ai pas tué la saleté de vampire qui a fait ça.»

Ça m’ennuyait un peu, ma fille serait un peu prisonnière de la maison un temps, mais j’allais tout faire pour en finir avec ce sale type le plus rapidement possible. J’avais eu tout le mal du monde pour pas l’insulter devant Rose. Alors que j’étais affairé à la vaisselle je remarquais que Zatanna chuchotais à l’oreille de Rose, je ne savais pas bien de quoi elles pouvaient parler toutes les deux, mais je me concentrais sur ce que je faisais. Tant Zatanna que Rose devaient avoir leur jardin secret, et leur laisser de la place c’était aussi cultiver leur amour naissant.

La matinée avança lentement, je ne savais pas vraiment comment agir pour aider Zatanna qui au final n’avait pas l’air d’avoir besoin d’autre chose que de ma simple présence. j'avais ouvert un portail magique vers Gotham et nous étions sur le point de partir quand la sonnette de la porte d’entrée résonna. Qui donc pouvait venir ici ? J’allais ouvrir accompagné de Rose, la petite curieuse, alors que Zatanna restait dans la cuisine. De l’autre côté de la porte un jeune homme à la peau mate, qui me regardait fixement comme avec défiance. Mais il me voulait quoi lui ? Je regardais derrière lui pour voir une petite voiture garée devant le porche. Avec lui un homme assez musclé avec une capuche sur la tête. Non mais attends… Je rêve…

«Oh le fils de pute !»

Sans demandais mon reste je me jetais sur l’accompagnant et je lui mettais mon meilleur crochet du droit dans le menton. Putain que ça faisait mal à la main, mais ça valait le coup.

«Tu nous dois quelques explications il me semble, surtout à Zat' la pauvre.»

Journée complexe...

Mais c'est bientôt la fin!

Elle était trop fatiguée pour réagir, mais elle serra tout de même son homme contre elle :

-Tu sais que ta présence même me suffit pour guérir… Mon cœur, j’ai 26 ans, elle en a 12, elle a définitivement plus besoin de toi, moi je peut attendre tu sais…

Mais non, John était trop parfait pour délaisser quiconque. Pendant son massage, elle soupira longuement d’aise, et alors qu’elle sombrer dans l’endormissement, elle murmura :

-Je t’aime, John Constantine...

Zatanna n’avait pas particulièrement bien dormit… Et ça, c’était un doux euphémisme. L’idée d’enterrer son meilleur ami n’avait vraiment pas réussit à la jeune femme, elle s’était endormit bien avant John, coincé dans un espèce de demi-sommeil désagréable, pendant beaucoup trop de temps. Quel enfer… Même si le temps semblait long pour Zat, elle n’avait pas envie de se réveiller pour déranger son homme qui dormait. Elle ne pouvait pas faire son deuil, comment aurait-elle pu ? Une migraine terrible accompagnait le manque de sommeil, et la pauvre Zatanna n’arrivait pas à se dire que demain allait être la dernière fois qu’elle allait voir Bruce… Elle allait devoir faire ses adieux… C’était tellement compliquée pour elle… Pour bien d’autre aussi.. La perte de Bruce allait être un sacré coup pour le monde… Gotham ne serait plus jamais la même… Et Zatanna non plus…

Lorsqu’elle finit enfin par s’endormit, vers les coups de deux trois heures du matin, ce ne fut que pour ouvrir la porte à d’étrange rêve, ou la pauvre prestidigitatrice courait dans un couloir en canard , fuyant une menace inconnue, mais probablement très effrayante. Un rêve sans vraiment de sens avec beaucoup trop de péripétie et de retournement de situation pour avoir été conçue par l’esprit appartenant à quelqu’un de normal… Enfin, si dans son rêve, il n’y avait pas beaucoup de lapin, Zatanna partait du postulat que c’était un très mauvais rêve. Et donc, cette nuit, elle avait tout de même fait un très mauvais rêve… Aucun lapin, c’était mauvais signe… Très mauvais signe.

Lorsqu’elle se réveilla, en sueur et encore plus fatiguée que la veille, légèrement haletante, elle balaya la pièce du regard, comme si elle redécouvrait l’endroit. Puis, elle s’efforça de se calmer. Elle jeta un coup d’œil à la place vide à côté d’elle, John était déjà partit…
« Tout va bien Zat, tu es en vie, loin de l’enfer, chez Jason, en sécurité, tu as juste mal dormit. Nous sommes le matin, John est probablement en train de faire le petit-déjeuner, et aujourd’hui... »
Elle inspira profondément et jeta un coup d’œil à la porte de la chambre :
«Aujourd’hui tu enterres ton meilleur ami... »

Après une douche rapide, pas spécialement relaxante ni reposante, elle ré-enfila sa robe noir, et traîna un peu devant la coiffeuse, se répétant inlassablement qu’elle avait définitivement besoin de vacance… Lorsqu’elle se décida enfin à descendre pour petit-déjeuner, la mine pas non plus sombre, mais triste quand même, elle eut la surprise de voir Rose venir à sa rencontre, pour l’enlacer. Une partie des tracas de l’italienne disparut, alors qu’elle passait la main dans la chevelure épaisse de sa belle-fille. Le baiser sur la joue lui avait pas mal remit les idées en place, et elle se sentait vraiment mieux.

-Merci ma belle… Lui avait-elle dit doucement avant que les jeunes femmes aillent s’asseoir à la table.

Elle sourit doucement à John et le remercia pour ce superbe petit déjeuner. Un met réconfortant qui était vraiment de circonstance au vue de la journée qu’elle allait avoir aujourd’hui. Lorsqu’elle vit l’occasion d’un John trop occupé pour écouter, elle se pencha vers Rose pour lui murmurer avec un petit sourire complice :

-Ma puce, en rentrant, on fête ton arrivée à la maison en même temps que l’anniversaire de ton père, si tu veux profitez de notre absence pour que Scott t’emmène lui acheter un cadeau…

A ses mots, elle fit apparaître un billet de 50 dollars derrière l’oreille de la jeune fille pour lui glisser dans la main. Elle termina rapidement ses cannolis et alors qu’elle époussetait sa robe à présent légèrement tachetée de sucre glace. Alors que la porte sonnait, elle laissa John et Rose ouvrir, trop enjouée à l’idée de finir son café, fort délicieux malgré ce que pouvait raconter Constantine. Lorsqu’elle entendit la colère vibrer dans la voix de John, elle se leva, inquiète. Qui aurait pu provoquer un tel rancœur dans la voix de l’amour de sa vie. Elle se hâta vers la porte qu’elle ouvrit en grand pour voir John lui donner un coup de poing. A lui… Elle fixa la scène, quelques secondes, abasourdie, avant de se jeter sur Bruce pour le serrer dans ses bras, les larmes aux yeux. Elle ne lui en voulait même pas. Elle fit durer l’étreinte encore quelques secondes, avant de reculer, un peu gênée, et de dire :

-Bon… Tu nous expliques… ?

nom du partenaire

E P S I L O N

[/quote]

No french rap Bilal Manoir Blood, Cornouailles.On ne nait pas père on le devient - John Constantine, Zatanna Zatara, Rose Constantine •••

Il me fallait bouger, je ne pouvais pas rester à Paris plus longtemps car le temps pressait... Nightrunner préparait un véhicule pour que nous puissions nous rendre le plus rapidement possible en Angleterre car je savais que John Constantine et Zatanna s'y trouvaient. Étais-je conscient que cela leur ferai un choc de me revoir ? Totalement. Je soupirai avant de descendre les escaliers de cet immeuble délabré ou dealers et drogués profitaient de l'absence d'autorités pour faire leur méfaits... Je haussais un sourcils en regardant une transaction mais je ne pouvais pas laisser passer ça un jour de plus tout en l'attrapant par le col pour le soulever. Le jeune homme qui comptait acheter se mit à courir alors que je prenais la drogue restante de ce dealer pour l'éparpiller au sol en fronçant les sourcils... Il n'était pas serein et tremblait alors que je le reposais au sol, il remonta les escaliers au quatre à quatre. Le membre de l'incorporation me regardait du coin de l'œil avant de sourire et de continuer à descendre les étages les uns après les autres. Mon sac à bandoulière au bras j'arrivais enfin au rez-de-chaussée capuche sur la tête, nous marchions jusqu'à un parking pour trouver la voiture qu'il nous fallait et ne m'attendant pas à grand chose je découvrais une voiture délabrée... En lisant le nom du modèle je comprenais qu'il s'agissait d'une Renault Clio. Bilal se tournait donc vers moi en souriant avant de prendre mon sac et de le mettre dans le coffre de cet engin mortel, il devait dater de 2002 à tout casser. Je grimpais donc à la place passager en tirant un bon coup sur la portière qui faisait un bruit assassin, c'était affreux, mais je finissais par m'asseoir alors que Bilal n'avait pas eu de problème à prendre sa place de chauffeur. Après une dizaine de minutes à tourner la clef dans le contact nous partions enfin sans que je ne daigne lui offrir un regard. Mon esprit était focalisé sur ma mission, je préparai déjà tous mes plans pour récupérer Gotham mais il me fallait le soutien de mes amis c'est pourquoi je ne pouvais aller voir que les deux chefs de la Justice League Dark. Nous roulions depuis quelques heures et Nightrunner décida d'allumer la radio alors que je tournais doucement le regard vers lui après avoir ouvert les yeux pour me sortir de ma méditation... Qu'est-ce que c'était que cette musique à dormir debout ? Un certain Booba avec une voix affreuse et des textes sans queue ni tête. Je fronçais les sourcils simplement en coupant la musique alors que Bilal resta sans voix en déglutissant se concentrant maintenant sur la route car le sud-ouest de l'Angleterre n'était pas la porte à côté. Pour passer les frontières j'avais bien évidemment mis ma fausse moustache et j'avais un passeport français, je me nommais Jean Prévert. Un soupire léger s'échappait de la bouche de Bilal alors que tous les douaniers nous laissaient passer sans encombres et sans fouiller le véhicule au vu de sa plaque immatriculée dans le département 92.

Nous nous arrêtions le temps d'une pause pour que Bilal se repose un instant, je sortais du véhicule il faisait nuit et je ne comptais pas dormir... Je cogitais beaucoup trop en ce moment. Mes bras étaient croisés sur mon torse alors que le ciel annonçait de l'orage. La nuit se passait paisiblement la pluie avait commencé à tomber le matin quand nous avions décidé de reprendre la route. Après un café ou deux nous étions enfin arrivés dans les Cornouailles et le temps était encore pire qu'avant, des trombes d'eau tombaient sur le pare-brise alors que nous rentrions dans un domaine assez impressionnant... C'était sûrement le domicile de la famille Blood. Une fois arrivés Bilal sortait de la voiture pour s'enquérir d'un parapluie cependant... Il n'en avait pas, nous avancions tous deux sous le porche pour qu'il termine par sonner à la porte afin d'attendre que quelqu'un nous réponde rapidement. Un soupir s'échappait de ma bouche alors que je fixais la porte, ma capuche sur la tête, j'avais au préalable retiré ma fausse moustache pour qu'ils puissent me reconnaître. Une fois la porte ouverte John ne put s'empêcher de me lancer un juron à la figure alors que celui-ci me mit un bon crochet ensuite. Le coup fut pas mal et un filet de sang coula au coin de mes lèvres alors que je fronçais les sourcils en le regardant...

•• Bruce Wayne : Je suis également heureux de te revoir John... Joyeux anniversaire... lui répondais-je simplement sans que mon visage ne change, j'étais froid, et sérieux. Tout à coup c'est Zatanna que je voyais sortir et je tournais mon regard dans sa direction sans savoir quoi dire, elle me sauta ensuite dans les bras pour m'enlacer. Je... Bonjour Zatanna. disais-je simplement ne lui rendant pas son embrassade, je la regardais reculer alors que Bilal ne savait pas trop ou se mettre.

Je les regardai tous les deux en retirant doucement ma capuche pour leur laisser découvrir mon visage fatigué et marqué, j'avais bien évidemment une barbe de quelques jours mais ceci n'était pas vraiment anormal. Que pouvais-je réellement leur dire ? Ils étaient des amis de confiance, même si John était une tête brûlée doublé d'un sale con, il était fiable et sincère... Quant à Zatanna, je ne saurai décrire la relation que je tiens avec elle puisqu'elle compte énormément, c'est une amie comme on en trouve nulle part ailleurs. Je passais mon pouce sur le filet de sang s'extirpant de ma bouche pour l'essuyer sur un mouchoir que j'avais dans la poche de mon jeans, une fois chose faite je le rangeais et croisais les bras sur ma poitrine comme si ma posture me mettait en avant, ce n'était pas Bruce Wayne qui leur parlerait mais bien le Batman, en tant qu'amis j'ai besoin de leur silence et en tant qu'alliés j'ai besoin d'eux pour venir à bout de nos ennemis. Je prenais donc une grande inspiration avant de leur faire face laissant Bilal se reculer doucement pour retourner se mettre près de la voiture.

•• Bruce Wayne : Gotham est entrain de sombrer, mon fils s'est fait kidnapper par un groupuscule très dangereux nommé la Cour des Hiboux... John tu as déjà pu les confronter lors des événements du mois d'octobre. Disais-je en regardant le démonologue dans les yeux. Le problème étant qu'ils tiennent bon nombre de grosses pointures de Gotham et je mettrai ma main à couper que Luthor fait partie de l'équation... Ils ont des alliés partout et ils veulent prendre la ville. Un nouveau soupir s'échappait de ma bouche alors que mes yeux bleus se plongeaient dans ceux de Zatanna. J'ai du simuler ma mort car je suis leur ennemi principal, si la Cour ne me pense plus de ce monde je peux opérer convenablement sans me faire remarquer. Il est très difficile d'avoir confiance en ses alliés surtout quand ils sont surveillés par ces zombies et leurs supérieurs. Les enfants ne sont pas au courant, j'ai préféré ne rien leur dire et ayant déjà affronté ce danger, c'est vers vous que je me tourne maintenant... La ville va brûler incessamment sous peu et il faut que nous agissions ensemble. Disais-je pour terminer mes explications en baissant un instant la tête... Je passais une main sur mon visage car la fatigue se faisait sentir un peu.

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La peur ancrée en moi

La curiosité est un vilain défaut. J'aurais pas dû regarder qui venait déranger John et Zatanna juste avant leur départ... mais c'était dans ma nature, j'aimais bien toujours tout savoir. Sur la pointe des pieds, j'essayais de jeter un oeil dehors mais ne voyait rien. J'entendais alors mon père, qui avait eu un temps d'arrêt, crier et se jeter sur le nouvel arrivant.
J'étais tétanisée, pétrifiée par la peur, et quand je sentais un courant d'air frais provoqué par l'arrivée rapide de la compagne de mon père j'ouvrais grand les yeux.

J'étais prise de panique, le vent de violence qui était en train de souffler me ramenait quelques jours en arrière. Alors pour une raison étrange je me retournais et courrait vers la chambre qui m'avait été attribuée dans ce manoir inconnu. J'avais couru vite, sans m'arrêter, sans me retourner. J'arrivais dans ma chambre, fermais tout à clé et me cachais dans le grand placard où étaient encore tous les vêtements achetés avec John puisque ma valise n'était pas encore prête.

Je me retrouvais donc accroupie, seule, dans le noir. Tout mon corps tremblait de frayeur : est-ce que c'était encore ces monstres? Est-ce qu'ils allaient faire du mal à John? Est-ce qu'ils voulaient me tuer parce que j'étais sa fille? Qu'est-ce que je pouvais faire?

Je m'en voulais d'être partie, d'avoir laissé ces deux personnes qui avaient été si gentilles avec moi derrière, mais c'était le réflexe de survie qui avait pris le dessus. Quoi qu'il en soit, je pouvais plus revivre ça, toute cette violence j'y survivrais pas...
Alors j'entourais mes genoux de mes bras et me mettais à pleurer silencieusement en espérant que mon père irait bien et qu'il allait vite venir me chercher.

En attendant les pensées tournaient dans ma tête, et je me demandais si à partir de maintenant toute ma vie serait comme ça... Je sentais quelque chose dans ma poche arrière, là où j'avais rangé le billet de Zatanna. J'en sortais la carte du Soleil de mon Tarot. J'étais surprise parce que je me souvenais pas l'avoir mise là ; mais à cette instant je m'en fichais, c'était quelque chose de positif alors je la serrais contre moi en espérant que ça soit bon signe.

T'as pas le droit de faire ça !

Putain mais il déconnait à plein tube là ! D’accord la menace était peut-être réelle et sans précédant, mais de là à simuler sa propre mort ça allait beaucoup trop loin. Même lui n’avait jamais atteint ce niveau de manque de considération.

«Non mais tu réalises un peu ce que tu fais ? Tu as pensé aux autres ? Y avait peut être d’autres moyens de combattre que de simuler sa mort non ? Tu sais dans quel état était Zatanna ? Non mais Bruce Wayne est au dessus de tout ça, il est plus malin que tout le monde et lui il a les vraies solutions. Espèce de connard, à quoi bon sauver le monde si c’est pour faire souffrir les gens qui tiennent à toi ? C’est quoi l’intérêt de sauver un tas de cendres remplis de gens éplorés. Tu as tout compris à la cause dans le fond, mais t’es juste un tocard qui comprends rien à la forme.»

Je me plaçais derrière Zat’ et je la prenais dans mes bras, à vrai dire c’était assez rare mais j’avais aucune putain d’idée des sentiments qui la traversaient en ce moment même. Je l’embrassais sur la tête, espérant que ce geste tendre serait au moins un peu réconfortant si elle souffrait des actes de Bruce. C’est alors que Rose partit en courant, elle avait l’air complètement effrayée.

«Voilà putain ! Il fallait s’en douter, elle en a assez bavé la pauvre pour pas avoir à endurer ces conneries en plus. Amour je suis désolé, je dois aller la voir, je reviens vite.»

Je laissais donc Zatanna seule avec Bruce, je m’en voulais un peu, mais je ne pouvais pas me démultiplier et Rose était en panique. Je me rendais immédiatement vers sa chambre pour entendre des pleurs étouffés de l’autre côté de la porte. Putain quel enfer que d’entendre sa gamine pleurer, j’avais l’impression d’être revenu des jours en arrière, les larmes de tristesse avaient à nouveau fait place à de la peur et des larmes de panique. Je frappais doucement à la porte sans réponse, j’étais tenté d’ouvrir quand même, mais c’était une grande fille et je ne voulais pas briser sa sphère intime comme ça, je m’adressais donc à une porte close dans l’espoir qu’elle m’invite à entrer.

«Ma Fleur, ce n’est rien, tu n’as rien à craindre. Le monsieur est un ami de Papa, il a fait une grosse bêtise et je me suis mis en colère, mais c’est passé. Je peux entrer t’expliquer ?»

Je patientais quelques instants avant d’entendre un très faible «Oui». La voix de ma fille était remplie de peur, très faible, comme si elle n’avait pas la force de parler. Je tentais d’ouvrir la porte mais celle-ci était fermée à clé. J’utilisais un sort simple pour la déverrouiller. La chambre était vide, je commençais à paniquer avant de réaliser que des pleurs venaient du placard. Je m’asseyais sur le lit et je patientais quelques minutes pour laisser à Rose le temps de se calmer un peu avant de prendre à nouveau la parole.

«Viens t’asseoir avec moi quand tu te sens prête ma puce.»

Je patientais quelques minutes avant de voir ma fille les yeux encore rougis par les larmes sortir de son placard pour venir s’asseoir à mes côtés. Je la prenais dans mes bras pour déposer un baiser sur son front.

«Bon, ma Fleur, tu as eu peur c’est ça ? Tu sais que tu n’as rien à craindre quand je suis là, je ne laisserai jamais personne te faire de mal, je te le promets. Explique-moi ce qui t’a fait si peur s’il te plait.»

Journée complexe...

Mais c'est bientôt la fin!

La jeune femme soutint le regard de Bruce, assez tranquillement… Il s’expliquait avec honnêteté, c’est ce qu’elle préférait chez lui, ils se parlaient toujours à cœur ouvert. Pour le meilleur, comme pour le pire. Elle acquiesça d’un air compréhensif, mais dans le fond...

Beaucoup à réfléchir pour la pauvre Zat qui n’en menait pas large… La cour des hiboux ? Elle connaissait, même la jeune italienne pensait plus à une légende qu’à une véritable organisation jusqu’à la rencontre de John avec eux… Elle écoutait, reconnaissant bien là son ami de toujours… Bruce n’était pas toujours le plus doué en terme de… Sociale… Et c’était toujours le travail avant tout. Donc traumatiser ses proches, si c’était pour sauver la ville… Elle se demandait si Bruce était juste dénué de capacité à se mettre à la place des autres, ou si il avait véritablement le sens du sacrifice… Son fils kidnappé ? Le pauvre devait-être tellement inquiet… La jeune femme resta pensive et silencieuse. John lui, était vraiment en colère. La jeune magicienne se tint la lèvre, réfléchissant à tout ce qu’il se passait… Tellement d’enjeux… John enlaça la jeune femmes qui était toujours un peu perdu. Elle se sentit immédiatement mieux au contact de son homme. Elle ferma les yeux, le serra fort, et inspira doucement pour s’imprégner de son odeur rassurante et confortant. Elle lui dit doucement :

-Ne t’inquiètes pas amour, tout va bien… Je pense.

Rose était partit en courant. La pauvre, qu’est ce que son esprit d’enfant avait bien pu s’imaginer ? Jonh couru s’occuper de sa puce, laissant les deux amis d’antan seul. Elle hésita, longuement, avant de lui dire :

-Bon, bah entres, toi et ton chauffeur avait vraiment l’air d’avoir besoin d’un café.

Elle laissa la porte ouverte, et se dirigea vers le salon. Claquant des doigts, elle mit en route le café, et les tasses se posèrent sur la table. Elle invita Bruce à s’asseoir, se laissa elle-même tomber sur un chaise en laissant un soupire de fatigue.

-Désolé pour John, on est un peu à cran en ce moment… Et… La fille de John est… Très légèrement traumatisée par la mort de ses parents et les évènements de… Enfin bref… Tout ça pour dire que bon, excuses-nous de l’accueil… Alors, Gotham est en péril, pour changer… Et donc, c’est quoi le plan ? Comment on peut t’aider Bruce… ?

La cafetière se mit à siffler. Un geste de main, Zat la fit venir jusqu’à elle et servit trois tasses. Elle servirait John lorsqu’il reviendra. Elle se saisit de la sienne et but son café noir, histoire de l’aider à avaler un peu tout ça…

nom du partenaire

E P S I L O N

The Dark Knight

Un froid. Glacial. Cela se ressent dans la discussion qui vient maintenant de devenir un peu plus violente. Je ne suis pas le bienvenu, et ça se ressent. Qu'importe, je ne suis pas là pour boire le café, et taper la discussion. Malgré mon retour, je sens comme une mauvaise ambiance. Je peux les comprendre. Bilal ne dit rien, tandis que je m'apprête à reprendre la parole. Zatanna nous invite pour le café, mais je n'avais pas le temps pour ce genre de choses. Non. De mauvais jours étaient en approche, et je me devais d'économiser chaque seconde pour tenter de trouver une solution au problème qui nous secouera tous, surtout si nous ne faisons rien. J'avais encore beaucoup de travail dans Gotham City, et il me manquait du temps. Beaucoup de temps, trop de temps pour me permettre de me soucier d'eux pour le moment, mais je me devais de les prévenir. Mais ce fut John qui fut le plus vindicatif. Je donne un coup de poing dans le mur, pour signifier ma désapprobation et surtout, ma légère colère qui commence à poindre. Mes paroles seraient crues, mais il fallait mettre les choses au clair. Dans des situations désespérées, les causes et les effets étaient parfois terribles. Ce soir, Batman allait devoir devenir plus omniprésent que jamais. Rendre des comptes, ce serait pour plus tard. L'ambiance est vraiment bien tombée, et je venais de débarquer comme un cheveu sur la soupe, offrant à ces alliés d'hier, une surprise qui ne les avaient pas amusés. Je retire mon poing du mur, un peu comme pour demander le silence.

"Ne me provoque pas, John. Ne me fais pas ce coup-là. Tu crois que c'est de gaieté de cœur que j'ai dû abandonner Selina ? TU CROIS QUE J'AI EU LE CHOIX ?!"

Une légère douleur à la main, mais je n'en tins pas compte. Bilal ne dit rien, écoutant ce qui se devait d'être dit. Le ton est légèrement à la colère, à la provocation. Mes bras se retiennent, l'envie de le cogner était forte, avec John, ça a toujours été difficile, et même si ce sacré connard était parfois irritant, il essayait quand même de faire les choses le plus juste possible. Mais il avait un caractère épouvantable, et pénible. L'ambiance dans cette maison était semblable à celle d'un cimetière. Mais comme je l'ai dis, c'était en partie de ma faute. Enfin, je n'avais pas eu le choix, je me devais de faire comme je pouvais, avec les moyens qui sont à ma disposition. Et pour le moment, c'était la société des êtres magiques dont John et Zatanna faisaient partie, qui m'intéressait. Certains, je les connaissais bien, d'autres, étaient encore de parfaits inconnus, et pour tout dire, je me devais de garder une certaine surveillance sur eux. Rien ne pouvait les préparer aux folies que Gotham City leur réservait. Ils étaient seuls, volontaires, mais seuls dans un combat contre une ville qui les recrachait. J'étais persuadé, dans mon fort intérieur, et cela me faisait trembler, que la plupart de ces êtres magiques finiraient comme appâts pour me faire tomber. Zatanna en avait déjà fait les frais une fois, avec le Joker. Pire encore, ils se feraient tués. Mais ils voulaient défendre leur ville, et je ne pouvais pas les empêcher. Maintenant, il fallait qu'ils assument leur choix.

"La Cour des Hiboux va essayer d'utiliser Lynn Baker comme arme. Je suis venu vous prévenir."

John se retire temporairement, sa fille s'en est allée. Passablement traumatisée, je ne m'attarderais pas là-dessus. Ma voix trahissait un léger soupçon de fatigue. Mais j'avais peur oui, aussi, au fond de mon être, j'avais peur d'être le responsable de leurs morts injustes et possibles. Mais j'étais aussi fatigué de toutes ces défaites, et je ne voulais qu'une chose, remettre de l'ordre dans ma ville. Rien de plus. Les Hiboux continuaient, inlassablement, ils revenaient, et sans cesse, ils allaient commettre de nouvelles atrocités, encore plus démentielles que celles que nous avons vu il y'a quelques mois en arrière ... Au fond de moi, je savais très bien que je ne verrais jamais Gotham libérée, que ce serait longtemps après ma mort, que la ville retrouvera un calme propre à ce qu'elle fut jadis. Bruce Wayne ne trouvera jamais la paix en lui-même, et ce n'était peut-être pas si mal au fond ... Ma propre rédemption viendra avec ma mort, avec ma tombée dans cet abîme.

"Je n'ai pas besoin de café, Zee. J'ai juste besoin de savoir si vous êtes prêts. Si vous êtes capables de contrer ce qui pourrait anéantir notre ville pour de bon."

J'étais plutôt enclin à voir quelque chose de positif ce soir. Mais il ne fallait pas s'endormir. Ce sentiment ne durera pas, et Gotham City pouvait être une ville traitresse. Combien de gens allaient encore mourir ces prochains jours ? Combien de souffrance morale et physique ses habitants endureraient ? Il fallait être fort. Les mauvais temps approchaient, et il fallait garder l'espoir. Mais cette question est bonne pour un cours de philosophie. Ce n'était pas ça qui me titillait pour le moment, non. Une autre question me brûle les lèvres. J'avais entendu certaines choses à propos d'un rapprochement entre les deux, juste quelques rumeurs, mais c'était la vie. Mais ça, ce n'était plus de mon ressort. Non. Je voulais savoir si elle faisait confiance en John Constantine. L'homme n'est pas réputé pour être quelqu'un qui a une vraie loyauté, sauf à lui-même. Un ami, oui. Mais avec Constantine, le mot ami prend une tournure qui peut vite changer pour traitre. La seule personne en qui j'avais réellement confiance ici, c'était bien Zatanna. De par notre passé, et de ce qui avait découlé de jadis. Bilal accepte volontiers une tasse de café, tandis que je reste debout. Je ne m'éterniserai pas ici. Il y'a encore pas mal de choses que je dois régler avant d'annoncer mon grand retour à Gotham. Droit dans les yeux, je reprends doucement vers Zatanna, ma prochaine question sera essentielle.

"Est-ce qu'il est fiable ?"

Nous sommes en tête à tête après tout. Et cela ne concernait qu'elle et moi. Une question qui pourrait être très mal perçue. Mais en temps de guerre, on ne doit pas s'attarder sur les émotions. Seuls nos actes comptent, et risquent d'infléchir sur les évènements à venir. Je me devais de tester, de voir si ces "héros" détenteurs de pouvoirs surpuissants pouvaient être dignes de confiance dans ma ville. Zatanna, son cas était déjà acquis, mais le reste ? ... Je sais que je ne suis pas le bienvenue, et normalement, on tirait sur les messagers qui apportaient des mauvaises nouvelles. Je m'attends à la prochaine pique, et ça risque de faire mal.

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Nager dans la confusion

Les larmes qui coulaient le long de mes joues étaient brûlantes et ne s'arrêtaient jamais. Il n'avait dû se passer que deux ou trois minutes, mais c'est comme si le temps s'était étiré jusqu'à ce que j'entende quelques petits coups frappés à la porte de la chambre.
John m'expliquait que l'homme sur lequel il s'était jeté était un ami et je sentais un soulagement immense envahir ma poitrine. Ça n'était pas un danger de plus, il n'était pas venu pour nous tuer... Je respirais doucement et profondément quelques instants pour me calmer avant de lui répondre tout doucement :

« Oui »

Le son de la porte qui s'ouvrait me fit sursauter ; j'étais persuadée d'avoir fermé à clé ! Je n'étais pas capable de me protéger, même pas à l'aide d'une simple porte. A cette idée, mon calme récent s'évanouissait dans de nouveaux sanglots étouffés.

(Respire, Rose... John va encore s'inquiéter pour toi sinon.)

Je reprenais mon souffle un moment, attendais que les tremblements s'estompent et me levais pour rejoindre mon sauveur. Je me sentais tellement faible à ce moment-là ; physiquement, psychologiquement... Comme l'impression d'être un faon, un nouveau-né qui tien à peine sur ses deux jambes et qui ne sait rien faire tout seul. Moi qui était très indépendante en temps normal, c'était un coup dur.
Dans un soupir, je sortais du placard, silencieuse, et m'asseyais à côté de mon père. Être dans ses bras était doux et réconfortant, ça me donnait la sensation de rentrer à la maison. J'inspirais fort et lui rendais son câlin en l'écoutant parler.

J'avais pas réussi à remettre de l'ordre dans mes idées ou dans mes sentiments, alors c'était difficile de répondre à sa question. Tête baissée, j'hésitais un long moment sur quoi lui dire. Je trouvais pas de réponse concrète, plutôt une multitude ses yeux bleus en lui disant :

« Je... Je sais pas. C'est juste... J'ai pas vraiment vu, mais comme tu as crié 'le fils de pute' et que tu as frappé le monsieur, je me suis dit... Je sais pas trop ; que c'était un méchant, qu'il venait pour nous faire du mal... »

Je me rendais compte que j'avais peut-être eu peur pour rien, mais ça avait été plus fort que moi. Je me sentais bête, et je détournais le regard pour ajouter :

« Qu'il allait... Me tuer comme... Maman et Steven... Ou qu'il allait me ramener à celui qui m'a kidnappée en Amérique... Et même si tu dis que tu vas me protéger, avant... Tout ça... J'avais jamais eu besoin qu'on me protège, parce que j'étais jamais en danger... »

La question que je posais ensuite en le regardant à nouveau était pleine d'appréhension et révélait aussi une pointe de colère face aux changements survenus dans ma vie cette dernière semaine :

« Est-ce que maintenant ça sera toujours comme ça ? Est-ce qu'il y aura des gens qui voudront me faire du mal, juste parce que je suis ta fille ? »

J'avais mal formulé ma phrase, je voulais pas lui faire de la peine ou paraître égoïste, alors j'essayais de corriger rapidement :

« Enfin, je veux dire, est-ce qu'ils font ça pour te faire du mal à toi ? Est-ce que des mauvaises personnes t'attaquent souvent ? Parce que... Je veux vraiment venir vivre avec toi et j'ai pas envie de te perdre aussi... »

J'étais perdue, j'avais l'impression de dire quelque chose de logique mais à la fois d'être totalement incohérente. Dans cette confusion, et avant que John ne croit que j'avais changé d'avis, je me levais décidée à surmonter tout ça.
Je me dirigeais vers prenais la valise, jetais tout dedans en bazar, la fermais, et la posais sur le lit, prête à partir dans ma nouvelle maison maintenant s'il le fallait.
Debout, face à lui, je finis par lui dire :

« Je suis désolée, John. J'ai eu peur, mais ça ira maintenant.
Je vais devenir forte.
Je veux rester avec toi, même si ça peut être dangereux.
J'ai pas compris qui était ton... Ami. Ni pourquoi tu t'es fâché.
Je sais pas ce que tu combats, ni à quel point ça peut être risqué.
Mais je sais une chose : j'ai confiance en toi. »

Le plus fort des papas ?

Rose me décrivait ce qui lui avait fait peur, elle était à nouveau pleine de questions. En même temps la pauvre gamine avait traversé un sacré nombre d’épreuves récemment et forcément ce tocard de Bruce l’a faite flipper. Non, pas lui, moi. C’est ma réaction qui l’avait mise en panique putain. Il allait falloir que je calme un peu mon tempérament, hors de question que Rose en pâtisse. J’avais pris un bon paquet de bonnes résolutions, et il faudrait que j’en prenne de nouvelles, il le fallait pour Rose, pour Zatanna, elles méritaient que je sois la meilleure version de moi même. En attendant j’allais devoir répondre aux interrogations de ma fille mais surtout apaiser ses craintes.

«Rose, ma Fleur, le monsieur a fait quelque chose de mal mais il n’est pas méchant, j’airais pas dû le frapper mais je suis un peu sanguin, je vais essayer de faire en sorte de ne plus déborder comme ça, mais tu vas devoir me laisser un peu de temps pour que moi aussi je me fasse à cette nouvelle façon de vivre d’accord ?»

Bon je lui en demandais peut-être beaucoup, c’était à moi d’être l’adulte raisonnable, mais c’était un profond changement dans ma vie aussi, j’allais devoir apprendre à être père.

«Je ne pense pas que qui que ce soit te cherche à nouveau mon ange, mais ça reste toujours possible, je suis désolé. Mais je te promets de toujours me mettre entre ceux qui essaient de te faire du mal et toi. Et je peux te promettre que ces gens là s’en souviendront toute leur vie, je suis John Constantine, et crois-moi je suis pas si facile que ça à battre. Alors si des méchants essayent de toucher à ma fille ils vont devoir me passer sur le corps, ou du moins ils vont devoir rentrer chez eux après avoir échoué à le faire.»

Je réfléchissais un instant, j’avais pris la résolution de ne plus tuer, enfin pas quand je pouvais l’éviter, mais est-ce que cette résolution tiendrait bien longtemps si quelqu’un essayait de s’en prendre à Rose. Et pourtant il le fallait, aujourd’hui encore plus qu’hier, je ne voulais pas que le père de Rose soit un tueur.

«Je vais pas te mentir Rose, peut être que d’autres personnes vont essayer, c’est fortement improbable, je suis bien caché et préparé, mais c’est de l’ordre du possible maintenant que certaines personnes savent que tu existes. Mais quoi qu’il arrive ni Zat’, ni moi, ni même les autres gens qui habitent avec moi laisseront qui que ce soit t’atteindre. Et tu sais, on est très forts, on peut battre n’importe qui. Tu étais ma fille avant ça, et j’en suis désolé mais ce sont les cartes qui t’ont été distribuées à la naissance, maintenant tu as ton jeu en main, et on va le joueur au mieux pour que tu sois heureuse et en sécurité.»

La vérité c’est que j’en savais rien, peut être que d’autre tocards essaieraient, peut être pas, mais dans tous les cas je savais que la Justice League Dark veillait sur ses membres et que personne à la Maison des Mystères ne laisserait qui que ce soit toucher à Rose. Et il vaut mieux ne pas nous avoir comme ennemi, ce putain de vampire allait pas tarder à l’apprendre.

«Rose des mauvaises personnes qui voudront me faire du mal y en a plein, et y en aura toujours. Tout ça parce que Zatanna, mes amis et moi on combat le mal, on fait tout pour que cette terre devienne un monde plus juste, pour toi, pour tous les enfants et pout tout le monde. Il y a des gens méchants et il faut bien que quelqu’un les arrête sinon tout serait encore pire, plus dangereux et plus injuste. Mais je vais te dire un secret, un truc que tous les enfants disent de leur père mais qui est vrai pour toi. Ton père est le plus fort, j’ai toujours gagné tous mes combats, chaque jour que La Présence fait je fais reculer le mal d’un pas de plus, et j’ai bon espoir de gagner à la fin. Donc oui la vérité c’est que des gens vont essayer de s’en prendre à moi, et peut être à toi aussi. Mais ce qui est sûr c’est qu’ils vont perdre.»

Elle reprenait des couleurs et sa conviction était renouvelée, je pensais pas que ce serait si simple. En fait c’est ça le secret avec les enfants, il faut parler comme eux, avec le cœur. Encore une chose que j’allais devoir apprendre à faire. Enfin elle allait pouvoir m’apprendre elle, ça allait me faire du bien un peu d’innocence à la maison.

«C’est bien mon cœur c’est tout à fait le genre d’attitude qu’il faut avoir. Tu ne portes pas mon nom mais tu es ma fille, et je ne baisse jamais les bras. Rose je ferai en sorte de mériter ta confiance, tous les jours, si je fais mal tu me dis et je corrige le tir. Maintenant on retourne dans ce salon et on va écouter ce que mon ami a à dire.»

J’ouvrais mes bras en grand pour la porter et retourner vers Bruce et Zat’, j’étais impatient de voir les excuses que ce trou de balle allait bien pouvoir trouver pour expliquer pourquoi il avait simulé sa putain de mort.

Journée complexe...

Mais c'est bientôt la fin!

Elle les aimait vraiment, ses deux hommes, mais des fois, elle avait envie de les étrangler. Aujourd’hui faisait partie de ces moments… Elle se tint les tempes de fatigue, inspira profondément, et soupira longuement. (Reprends toi Zatanna, tout va bien aller… Ce sont des adultes après tout non ? …. Non…?) C’était vraiment pas le moment pour eux de s’engueuler, mais quel enfer… elle prit sur elle, fermant les yeux, et attendit patiemment que la tempête se calme…
Les choses ne pouvaient pas être pire, si ? La cour des hiboux ? Un menace tellement sombre que Bruce en soit obligé de se faire passer pour mort… Pour qu’il en vienne à faire ça… Zatanna craignait pour les semaines à venir… Pauvre Rose, la jeune fille n’arrivait vraiment pas au bon moment, mais l’on ne pouvait pas véritablement le lui reprocher… Zatanna réfléchissait déjà à ce qu’elle allait bien pouvoir faire pour Rose, pour la protéger aux mieux durant ces temps sombres. John était partit s’occuper d’elle, la pauvre avait VRAIMENT mérité une bonne nuit de sommeil dans sa nouvelle maison après beaucoup de chocolat et un bon film !

Son visage se figea lorsque Bruce lui expliqua le plan des hiboux… Lynn… Lynn Bakers… ? Non, c’était impossible… Elle en tomba dénue… Pas Lynn… Si c’était possible, ce n’étais pas avec le consentement de Lynn… Impossible… La jeune femme tomba dénue, et dut se prendre quelques secondes pour elle même pour digérer l’information… Se battre d’accord, Tanna n’aimait pas ça mais elle était prête à le faire si c’était pour la bonne cause. Mais se battre contre une amie… Non… Ça elle ne pouvait pas… Elle ne pourrait jamais…

Bruce ne voulait pas de café. Dommage, ou plutôt tant pis pour lui, car Dieu savait qu’il avait la tête à en avoir besoin. Elle ne put s’en empêcher, elle se mit à longuement observer son ami, avec inquiétude, il avait l’air sur le qui-vive, très fatiguée… Elle prit une gorgée de café avant de soupirer doucement et d’enfin répondre :

-Ne me dis pas que tu n’en as pas besoin, c’est mentir ça ! Mais si tu n’en veux pas, soit. Bruce, tu es un peu vexant là, j’ai donné ma vie pour Gotham, sciemment, tu penses bien que j’y tiens à cette ville ! Tout comme John d’ailleurs. On est derrière toi.

Le prochaine question de Bruce arracha une grimace à la jeune italienne. Est-ce SON John était fiable ? Comment la question pouvait elle se poser. Elle inspira avant de souffler et de répondre doucement :

-Tu me demandes si John Constantine est fiable ? John est un peu brusque et il a son tempérament, mais c’est un homme de bien. Il fait ma fierté. Il fera toujours de son mieux, il se battra toujours pour les innocents, pour le bien, il est aussi fiable et sûr que moi. Vous avez pas les même méthodes, mais dans le fond, vous êtes aussi héroïque et juste l’un que l’autre. Il a ma total confiance, et il mérite la tienne.

Elle termina son café d'une traite et posa la tasse sur la table en soupirant:

-Pourquoi Gotham ne peut pas être en paix pendant plus de deux semaines...? On les prend quand nos vacances Bruce...? Enfin... Pas de repos pour les héros je suppose...

nom du partenaire

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Zatanna Zatara. En d'autres temps, en d'autres lieux, nous aurions pu être plus que de simples amis. Mais les choses se sont déroulées parce que j'avais un plan. Un plan précis pour cette ville, pour Gotham City. John fit sa crise, et alla voir sa fille. Le paternalisme dont il fait preuve me surprendra toujours, lui dont je savais être un parfait être désintéressé en quoique ce soit. Malgré ce que disait Zatanna, John n'était pas fiable, et même s'il se montrait sous son meilleur jour en tant que père, je ne pouvais pas lui faire confiance à cent pour cent. Bien sûr qu'il défendra la ville, mais au moment où ses propres intérêts interviendront, là, ce sera bien différent. Quant à Zatanna et moi ... C'était une histoire compliquée. Un flirt qui n'avait pas abouti, et pourtant, pendant l'ombre d'un moment, j'ai cru qu'un jour, elle et moi serions unis. Mais j'avais d'autres plans, partir au Japon pour suivre mon entrainement, comme prévu. Après, c'était tout autre chose. Les gens changeaient, et malheureusement, nous avions évolué, chacun de notre côté. Reprenant alors le fil de la discussion, je fixe Zatanna avec un certain air de défi dans le regard. Est-ce que vous êtiez vraiment prêts ? Ou vous vous persuadez de l'être ? Il y'a une différence notable entre les deux, et à mon sens, John n'était pas prêt. Il ferait une connerie. C'était certain.

"Nous sommes en guerre, Zee. Et ça ne s'arrêtera jamais. Tu le sais tout aussi bien que moi. D'autres mauvaises nouvelles vont arriver, et pour ce qui est des vacances, ce n'est pas prêt d'arriver. La mafia se regroupe. Des rumeurs prédisent une guerre de gangs entre Cobblepot et d'une vieille connaissance que vous connaissez tous, Carmine Falcone. Cette guerre doit être évitée à tout prix et en respectant nos règles."

Je rappelais mon interdiction de tuer. On pouvait faire mal, casser quelques os, amocher sévèrement en dernier recours pour empêcher une terrible horreur de se produire, mais en aucun cas, la tuerie n'expliquerait la justice auprès de ceux avec qui nous collaborons. Nous devons montrer que ce système fonctionnait, que Gotham City méritait mieux que la violence, la mort, et l'opprobre. Gotham était une ville qui méritait que l'on se batte pour elle, avec les valeurs, et la moralité. Mais c'était aussi pour John que je rappelais ce détail. Pour bien lui faire comprendre que la mort ne résout rien, qu'elle envenime les survivants et qu'elle prépare un futur terreau de monstres. Je ne sais que penser de cette société qu'ils montent avec les autres magiciens, mais je ne faisais pas confiance à John, et j'étais certain que le futur allait être particulièrement ... Houleux entre nous deux. C'était certain. Surtout si Zatanna était dans l'équation. Est-ce que nos amitiés allaient être oubliées ? Est-ce que des hostilités interviendraient ? Je n'en sais absolument rien. Nous aviserions. Reprenant la conversation, je reprend d'une voix grave.

"Que comptes-tu faire, avec ton ... Groupe ?"

La question méritait d'être posée, et intérieurement, je réfléchissais déjà à une parade le jour où elle me planterait un couteau dans le dos. Ce qui pourrait être possible, si un jour, elle était manipulée ... Je me pose la question, qu'allaient-ils vraiment faire ? Et au sujet de Lynn ? Même si elle était une amie d'enfance, je n'hésiterais pas à la neutraliser au cas où tout irait mal. Je connaissais un certain docteur qui pourrait la priver de ses pouvoirs, mais cela, ce serait dans l'optique où la ville est menacée pour de bon. J'étais de retour, oui, mais cela n'allait pas être facile pour le reste de l'équipe, et bon nombre de colères allaient survenir. De retour, plus sombre, et surtout, plus vindicatif. La Cour des Hiboux m'avait attaqué salement, et maintenant, l'heure de payer était arrivée pour cette organisation. Qu'importe. La ville de Gotham City passe avant tout. Maintenant, c'était à eux de me dire ce qu'ils voulaient faire, c'était à eux de s'intéresser au sort de leur ville. Je ne pouvais être partout à la fois, je ne pouvais pas agir seul, dans l'ombre, les choses avaient changé, et Batman n'avait pas le don d’ubiquité. Batman se devait d'être une ombre dans la nuit, cognant les criminels et en leur instillant la peur, mais Batman n'était pas éternel, Batman pouvait très bien un jour, être tué par le Pingouin, par le Joker, par Double-Face, ou même pas un petit truand dans une ruelle. C'est alors que John revient avec sa fille. Je grogne légèrement, m'attendant à un nouveau coup dans la gueule par John. Je le dévisage, droit dans les yeux.

"Je ne laisserai pas passer le prochain coup, si c'est ce que tu prévois."

Menace dans l'optique de lui briser le bras si jamais il vient à s'en prendre à moi. Je ne ferai pas de cadeaux. J'avais encore beaucoup de travail dans Gotham City, et il me manquait du temps. Beaucoup de temps, trop de temps pour me permettre de me soucier de ces querelles stupides entre nous. La paranoïa ambiante m'entoure, et depuis que les Hiboux étaient de retour, et s'en étaient pris à moi, il fallait que je fasse très attention. Je devenais une cible vivante. Qui ne me dit pas qu'ils sont ici déjà ? Et qu'ils sont prêts à nous attaquer ? Je crois que tout ça commence à sentir mauvais pour moi ...

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