Une allocution de plus à Gotham. Les pourris se suivent et se ressemblent pas vrai ? La journée avait été rude, et Toreno avait été perquisitionné par mes propres hommes alors que son bureau était intégralement vidé. Nettoyé et les dossiers actuellement en train d'être étudiés. Il en a pas fallu long avant que le nouveau procureur ne vienne prendre sa place. Toreno était un emmerdeur, et son plan de Marshalls à Gotham relevait du fantasme, de la lubie de conservateur stupide qui ne méritait pas que l'on s'attarde sur ce genre de problèmes. En tout cas, je pouvais tirer mon chapeau aux mecs des services internes, pour une fois qu'un service fait son boulot dans ce genre d'enquêtes, faut dire que j'étais bluffé pour le coup. Mais cela enrayerait encore sur d'autres problèmes à l'avenir, mais on avait le temps de les voir venir. Maintenant, je reprenais le GCPD entre mes mains. Pas difficile de remettre le contexte dans ce merdier, la ville avait besoin d'un héros. La nouvelle mairesse n'avait pas encore surgit dans le GCPD avant d'enfoncer ma porte avec ses fines mains pour me taper la gueulante, pas encore du moins. Cependant, je suspectais que le silence de la nouvelle dirigeante de Gotham City était certes, d'une intelligence rare. Elle devait être en train de juger, d'analyser ses forces et surtout, voir sur qui elle pouvait compter en temps de crise. Normal. La télévision dans le foyer du QG est allumée et j'ai besoin d'une bonne rasade de café. Morales, un petit gars qui avait rejoint l'équipe y'a quelques mois était présent dans la cafétéria, il prenait son repas du soir. J'interpelle le jeune latino-américain, un léger sourire tandis que mes yeux montraient une lassitude incommensurable. La télévision en arrière plan, montrait quelques informations locales dans le JT, le son était baissé, histoire de ne pas trop gêner les quelques personnes encore présentes ce soir. Touillant ma cuillère dans mon café, je me mets à boire un peu de mon liquide d'énergie avant de m'adresser au jeune homme.

"Et bien, Morales. Pas trop difficile cette affectation ?"

"Non, commissaire. Tout va très bien."

"Et la famille, comment va votre mère, fiston ?"

"Elle va bien, m'sieur, merci."

C'était un bon garçon. Dossier éloquant qui présentait un petit jeune des quartiers des Narrows qui avait changé du tout au tout pour embrasser la carrière de flic. Un bon gosse au final, certes, un petit casier judiciaire, mais il avait changé, et c'était aussi grâce au Batman, qui l'avait remis sur le droit chemin. C'était bon de voir ce genre d'images, pour un vieux flic comme moi, c'était un miracle à Gotham City. Un léger sourire tandis que je regarde en direction de la télévision. Je manque de m'étouffer et de lâcher ma tasse sur le sol. Harvey Dent ! Qui était le cinglé qui venait de remettre Harvey Dent dans le réseau de la justice. C'était d'une erreur sans nom ! Harvey Dent avait trahi tout ce en quoi il avait cru pour devenir un monstre obsédé par la dualité et par la furie aveugle à cause d'une foutue pièce. Il avait dévoyé la justice, et il avait tâché de sang sa carrière, tout en se comportant comme un soit-disant homme de loi dans le crime. Il était une insulte pour des gens comme moi, comme nous qui travaillions si durs pour faire respecter la loi. Comme quoi, on vire un pourri pour en remettre une autre. J'essaie de me contenir, de ne pas succomber à la colère tandis que je fixe avec une forte intensité le discours qui se déroulait sur le Gotham Plaza. Je manque d'écraser le petit morceau de sucre qui se diluait dans mon café avec ma cuillère. Il se foutait clairement de notre gueule, et ça, ça ne me plaisait absolument pas. Morales aussi regarde cela, et il parait scandalisé. J'avale une gorgée de mon café tout en observant ce qui se disait. Le café a beaucoup de mal à passer, vraiment. Je ne me sentais clairement pas dans mes petits souliers et travailler une nouvelle fois avec Harvey Dent ne me plaisait absolument pas. Encore de la paperasse pour moi, et les emmerdes qui vont avec. Bullock et Montoya arrivent dans la cafétéria en courant, eux aussi ont vu les nouvelles désespérantes. Je reste de marbre, je ne fléchis pas en temps de crise, je reste impassible, c'est le mieux à faire, mais ce soir, l'alcool parlerait. Encore. Trop de concessions pour accorder autant de passe-droits à des monstres pareils. C'était une insulte. Bullock vocifère de colère tandis que Montoya essaie de le calmer. Ce n'était pas évident, mais qu'importe, je connaissais déjà leurs arguments. Bullock avait la colère facile et Montoya était celle qui réfléchissait le plus et qui remballait Harvey quand il allait trop loin. La situation était déjà assez mauvaise comme ça, et elle allait être pire. Bien pire à mon grand regret. J'essaie de garder mon calme. Je plisse mes yeux avec ma main valide avant de reprendre, tout en analysant la situation actuelle.

"Réunion demain à 9 heures avec l'équipe. Quoiqu'il se passe, je refuse de travailler avec ce monstre."

Dis-je en pointant de ma main valide, du doigt, l'être qui s'affichait maintenant en tant que nouveau procureur de cette ville. Harvey Dent à nouveau procureur de cette ville. Chassez le naturel, il revient au galop. Harvey Dent avait maintenant les pleins pouvoirs. Et il nous faudrait un dossier en béton pour le dégager de là. Il faudra que je consulte le Batman, et fissa. Il m'aiderait, comme il l'avait toujours fait. J'en était certain. L'idée de travailler en collaboration avec Harvey Dent, un des pires tueurs de flics de l'époque du Sombre Halloween ne me plaisait vraiment pas du tout. D'un pas décidé, je me dirige vers mon bureau. Ma bouteille de whisky m'attendait. Les souvenirs aussi. Ouais, vraiment, la bouteille devait parler ce soir, et il me fallait noyer mes doutes et mes problèmes dans ce genre de situation.