• Type de RP : Mini rp/event/normal/solo/flashback
  
• Date du RP : 22/11/19 (vous n'êtes pas obligé de mettre un jour précis, sauf si c'est important (décès, mariage, anniversaire)
  
• Participants: BomberGirl, Paul Ming
  
• Trigger warning: Violence
  
• Résumé: Alexa part en mission au cauldron, mais va tomber sur de vieux ennemi.
  

Cela faisait quelques jours que Paul était chez Alexa depuis la fête des anarchistes, quand le jeune asiatique ouvre les yeux, il pouvait voir Alexa à côté de lui.

Spoiler:

T’as bien dormi ? J’ai une petite surprise pour toi…

Elle prend un plateau avec tout ce qui constitue le petit-déjeuner américain cliché, pancakes, œuf, bacon accompagner d’un verre de jus d’orange et d’eau. Chose qu’il n’avait pas eue l’habitude de manger depuis un petit moment et sachant ce qu’Alexa avait chez elle, il savait donc qu’elle avait fait la queue ce matin dans une banque alimentaire pendant qu’il dormait.

J’ai aussi préparé du café.

Alexa se lève soutien gorge noire et petite culotte en dentelle blanche et marche devant lui avant de revenir vers lui avec deux tasses, une pour lui et une pour elle. Il ne pouvait pas rêver meilleur réveil et il se rend aussi compte que sa jolie petite amie américaine était des plus attentionnées avec lui, elle vient alors l’embrasser et lui prend un pancakes au passage.

Bon appétit.

Elle était debout en train de manger son pancake et boire son café, elle sort son téléphone et envoie plusieurs messages, elle marchait dans son petit studio, sous les yeux de Paul qui savait qu’il avait touché le gros lot avec une petite copine aussi attentionnée que sexy.

La journée se passe tranquillement, Alexa cherchait du travail, mais avec la reconstruction de Gotham cela était clairement plus difficile qu’avant le gant noirs. Alexa par contre cachait son courrier à Paul, courrier qui était des facture qui arrivait et qui rendait la jeune fille bien anxieuse.

Tient, c’est la clef de l’appartement... Ce soir, je vais devoir aller au Cauldron, les filles ont besoin de BomberGirl, le quartier en pire qu’avant à ce qu’il paraît…

Elle peut lire de l’inquiétude sur le visage de Paul, il va proposer à la superheroine de l’accompagner, qu’il pourrait être là pour la protéger en cas de problème, mais la Alexa refuse, ne voulant pas qu’il arrive quelque chose à Paul, elle s’en voudrait trop.

Le début de soirée arrive, Alexa prépare à manger et mange avec Paul, ils parlaient de tout et de rien, mais surtout, il pouvait remarquer que le stress avait bien augmenté chez Alexa, qui commence à se préparer mentalement pour son expédition, cela ne devrait pas être trop dangereux, mais elle avait toujours de l’appréhension, un stress. Elle suivait les conversations de Paul, en essayant de rester assez impassible pour pas non plus lui redonner son anxiété, mais il commence à la connaître et cela se voyait quand même.

Quelques heures, Alexa sort de sa chambre dans sa tenue de BomberGirl mais elle avait un t-shirt par-dessus et elle vient embrasser Paul.

Je t’appelle quand j’ai fini.

Alexa sort de l’appartement avec un manteau par dessus son costume, plusieurs fille viennent la voir directement se plaignant d’homme qui voulait devenir leur macs, certaines filles étaient devenue indépendante graçe à BomberGirl, pour celle qui avait décidé de rester dans la spirale de la prostitution, elle vivaient bien mieux, elle n’avait pas d’hommes qui prenait plus de la moitié de ce qu’elle gagnait, mais elles étaient devenue des cibles pour des futurs macros. Alexa s’informe et retrouve certain de ces types après plusieurs bagarres gagné par Alexa et plusieurs macros qui pensait que cela allait être facile de s’implanter au cauldron, et une patronne de bar qui appelait la police pour les faire coffrer, Alexa à trois heures du matin décide d’envoyer un message à Paul.

Je rentre bientôt.

Elle marchait en direction de l’appartement, elle était contente de ces victoires d’aider les filles, elle avait un sentiment d’accomplissement énorme, elle était aussi heureuse d’aller revoir Paul. L’amour était ce qui manquait à la jeune fille depuis qu’elle était superheroine, être avec quelqu'un qui était au courant de ces activités et qui respectait son choix ne devait pas être facile, elle pensait à lui, mais un jeune garçon en panique court dans sa direction.

Ils agressent ma petite amie venez m’aider.

Alexa le suit et entre dans un bâtiment, le bâtiment était plongé dans le noir complet, l’homme qui était devant elle dans la rue entre dans les ténèbres juste après elle et la pousse violemment. Alexa perd l’équilibre et tombe assise, elle entend le bruit d’un rideau de fer qu’on ferme et toutes les lumières du bâtiment s’allument.

Spoiler:

Bien alignés, le sourire aux lèvres, les crânes rasées exultèrent d'un ricanement groupé et passablement sadique, neuf ? Dix ! Dix types l'attendaient dans le hall de l'immeuble, éclairés par plusieurs projecteurs. Le piège avait été savamment préparé et ils avaient choisis une froide vengeance, plus intelligente qu'à leur habitude. Malgré cela, tous n'agitaient que des barres-à-mines, des tuyau de fer ou de plomb, il y avait même une véritable matraque et deux battes de baseball.




« Ouais, elle va patrouiller dans le Chaudron, gardez juste l'œil ouvert, vous causez pas d'emmerdes, c'est pour moi ça. »

Quelques politesses, un peu de blabla, Paul coupe ensuite l'appel et lâche un peu abruptement son smartphone à moitié pété sur la table du salon. Ce matin avait été comme un rêve, et si la journée s'était avérée fort agréable, plus la soirée avançait, plus il se sentait seul, seul à s'enfoncer dans son cauchemard. Tourner en rond, tenter vainement de se changer les idées, voilà tout ce dont il s'était rendu capable.

Nettoyer le Chaudron ? Il aurait aimé participer, il regrettait l'abandon du secteur depuis la reprise de Chinatown mais, il le savait fort bien, les effectifs du Syndicat n'était plus suffisant pour couvrir deux districts aussi imposants. L'ex-truand devait décrocher, et le sevrage était d'autant plus difficile que son addiction complexe.

Il avait fait de son mieux pour cacher son état à Alexa, garder au fond de lui ce qui n'allait pas, il ne pouvait juste pas se permettre d'être un boulet supplémentaire, il le refusait, il devait se tenir à carreau et lui faire confiance. Mais à quel moment lui parlerait-il de l'arme qu'il avait conservé ? Etait-ce manquer de confiance que de garder ça pour lui ? De maintenir le secret sur ses cauchemard, son irascibilité, le temps perdu à se créer des ardoises dans les bars. Cela ne faisait que trois semaines que la ville avait été libérée, mais les travers d'hier conçus pour encaisser le climat de guerre s'était rapidement transformé en vices destructeurs.

Il lui parlerait de ça une autre fois, Alexa avait définitivement assez de soucis pour ne pas avoir à encaisser ceux-là. Malgré ses appréhensions, il cessa de tourner en rond, repris son portable et parti à la chambre pour se mettre au lit.




« Inutile de chercher une issue. Cette nuit, tu es à nous ! On va faire passer le bon message et ton joli minois sera un excellent papier à lettre. »

L'un des crânes vide s'avança par rapport aux autres, celui à la matraque. Il faisant battre celle-ci dans le creux de sa main, très doucement. Son sourire narquois déformait son visage alors que ses pupilles dilatées indiquait une prise de drogue récente. Ainsi, même ces racailles là avaient succombées à l'appel des cartels. San Loco avait repris la conquête du Chaudron pour occuper la place laissée par les asiatiques.

Et une fois qu'il eut donné un bain d'acide ou crucifiés quelques leaders de gangs dans ses caves, tout le monde avait courbé l'échine. Quant à la population, les derniers volontaires à s'être saigné pour les Triades avaient soit déménagés, soit péris en se formant en milice, une belle cible sur leurs têtes pour les cartels et leurs mignons.

« Alors ma jolie, je te laisse le choix, tu préfères ce stylo ? Demanda t-il en agitant sa matraque télescopique, ou bien celui-là sied mieux à ton joli visage ? Finit-il en s'agrippant le paquet moulé dans son blue jean. »




- Non papa, je ne zone pas, je fais juste des insomnies. Au moins je ne risque de bousculer personne à cette heure là. »

Circulant à allure modérée dans la rue, le grand gamin juché sur ses rollers gardait les mains enfoncées dans les poches de son blouson de cuir. Son mobile dans celle de gauche, son pistolet dans celle de droite, il devisait mollement avec son paternel. Celui-ci était de retour à ses plannings éclatés au sol, et le réseau d'égout de la ville avait besoin d'un très solide coup de neuf, assez pour lui offrir une promotion.

C'était de bonnes nouvelles, mais cela ne suffisait pas à remonter Paul qui avais pris la route pour le Chaudron. Ce n'était pas un manque de confiance en Alexa, non, juste qu'il n'arrivait pas à dormir. En fait non, il ne voulait pas dormir, pas sans elle. Mieux valait la crainte qu'elle l'entende crier à la mort et pleurer dans son sommeil que de ne pas être certain qu'elle serait près de lui lorsqu'il se réveillerait en sursaut.

Soit il tomberait sur elle en chemin, soit il la trouverait directement au Chaudron, elle monterait sur son dos et ils rentreraient plus vite comme ça. Et cette fois, aucun vandalisme, aucun coup de feux dans leurs sillages. Le sino-américain se nota mentalement l'idée qu'il serait plus facile de la bahuter ainsi avec un vélo.

- Je ne sais pas quand je pourrais passer te voir. On nage dans la paperasse avec Alexa, il faut se débrouiller avec l'aide alimentaire, et en main d'œuvre sous qualifiée, je ne suis pas vraiment une perle rare donc le boulot ne vient pas. Mais j'y penserais, maman finira bien par- attends, j'ai un double appel. »

Sa main gauche extirpa le mobile de son blouson. L'écran fissuré lui fit lever les sourcils et freiner jusqu'à se retrouver à l'arrêt sur le trottoir. D'un mouvement du pouce, il décrocha :

« Ouais ? Y'a un problème ? »

Assise sur le sol froid de cette sorte d’entrepôt, Alexa voit les lumières s’allumer, mais surtout dix skinheads en ligne devant le rideau de fer qui venait de se fermer, sur les dix elle devait en reconnaître six, mais ce n’étaient pas les plus gros leader, sûrement que tous les skinheads étaient à se rechercher et s’organisait pour l’attraper.


Elle reconnaît celui qui s’avance, mais ce n’était pas un des grand leader skinhead, mais il vivait son moment, il prend la parole et décourage Alexa de s’enfuir et qu’il avait un message à faire passer. Elle le fixe et ne répond pas, elle regarde le groupe et le chef n’était pas le seul à avoir l’air défoncé. Ce qui était toujours compliqué de combattre pour Alexa, car beaucoup plus dur à mettre KO, le skinhead avec un sourire sadique lui fait sa première menace.


Enfoirés…


Enfin plus un choix qu’une menace pour Alexa, le choix était clairs, elle allait devoir se battre contre le premier choix, pour ne pas à avoir à subir le deuxième. Elle recule en étant encore assise, ils avaient couru plusieurs minutes avec celui qui l’avait piégé, elle savait qu’elle était dans une ruelle pas en plein centre du Cauldron. Elle continue de reculer, elle était encore un peu essoufflée de la course, mais elle continue de fixer les skinheads qui la suivent tranquillement.


Elle regarde un peu autour d’elle, mais elle ne voit qu’un seul issue et cela allait être compliqué, elle se lève et fonce contre le rideau métallique, elle se cogne contre les skinheads comme un rugbyman et vient mettre un violent coup d’épaule contre le rideau, il se déforme, mais pas assez pour créer une ouverture suffisante. Elle vient encore mettre un coup de poing contre la ferraille, mais elle ne casse pas.


Sauf que ces adversaires ne restent pas sans rien faire, quand elle se retourne elle passe pas loin de se prendre un coup de batte de baseball, elle s’était baissée à temps, mais elle voit qu’elle se trouve encercler par les skinheads, la superheroine est plus rapide qu’eux et elle arrive à mettre KO le skinhead en face d’elle. Il en restait neuf, Alexa profite de l’espace offert par le skinhead qui vient de tomber pour essayer de s’éloigner du groupe qui venait de l’entourer.

Spoiler:

Chose qu’elle arrive à faire et de s’éloigner du groupe de skinhead et de créer de la distance pour en mettre en hors d’état de nuire un deuxième, il était huit cela se passait plutôt bien pour Alexa, mais quand elle arrive à frapper le chef, celui là reste debout et arrive a frapper aux cotes la superheroine, il en faut plus pour mettre au sol Bombergirl, mais cela permet aux autre de se replacer, ils gardent leur distance et utilise leurs armes pour frapper Alexa, la belle blonde esquive les coups mais c’est encore le chef qui va réussir à la toucher au visage. Alexa le bouscule pour ressortir de ce cercle d’ennemi, elle fait quelques mètres, mais le coup au visage la fait perdre l’équilibre.

Spoiler:

Suivant la métahumaine d'un pas calme, le loubard exulte, se remet à frapper la paume de sa main avec sa matraque. Dans son sillage, six paire de gros bras font heurter le sol avec leurs armes qui résonnent en rythme, un rythme menaçant, terrifiant. Alexa peut tituber, mais pas s'éloigner, ils sont juste là et se moquent allègrement de son état, de son impuissance. Et qu'importe que deux soit K.O., et probablement en danger compte tenu des beignes qu'ils ont ramassés, deux autres sont là pour vérifier s'ils vont bien, mais au pire, ils rejetteront simplement la faute sur cette vilaine héroïne qui ne sait pas maîtriser sa force.

Comme il était facile d'accuser un vigilante d'agir avec violence pour se dédouaner de la sienne… et cela, cette petite bande en avait bien conscience. Déjà, ils la raillaient, parlait d'appeler la police, l'accusait de les avoir lâchement agressés, d'avoir dû se défendre. Etait-ce cela le "plan" ? Battre une femme en se parant de la légitime défense ?

Mais alors que la blonde atteint une porte fermée et se retrouve acculée, qu'ils se rapprochent, cassent le rythme de leurs coups sur le sol en béton craquelé, s'apprêtent à déchaîner leur folie furieuse, un grand choc secoue le rideau de fer, choc suivi d'un cri. Tous marquent un temps d'arrêt, certains se retournent,
attendent.





Régulant sa respiration avec parcimonie, Paul traverse un carrefour heureusement vide, puis reprends les grands élans de jambes. Des heures qu'il n'avait pas de nouvelles, et voilà qu'on lui annonce la rumeur de dernière minute. Il avait bien sûr eu connaissance des démêlées d'Alexa avec ce genre d'engeance, ce qui n'avait pas été pour le rassurer, mais il aurait cru ces types trop peureux pour tenter de se venger.

Enfin, l'asiatique rentre dans le chaudron. La puanteur n'a pas changée depuis son départ, pas plus que le cadre désolant et désolé. Le coin ne risque pas de trouver un nouveau souffle avant un moment, ce ne sont pas les cartels qui feront bouger les choses pour reconstruire l'endroit, s'ils en arrivent à laisser des suprémacistes faire leurs affaires sur leur territoire…

Se laissant un peu aller sur une pente douce, Paul dégaine son portable dès la première vibration et l'allume. Voyant l'origine du message, il manque un battement de cœur, perd légèrement l'équilibre et doit se rattraper avec adresse pour ne pas s'étaler de tout son long. Décrivant un long arc de cercle sur la route vide, il se stoppe finalement en s'accrochant à un réverbère clignotant de manière erratique. Lecture du message, soupir de soulagement. Ne restait qu'à la retrouver, elle ne devait pas être bien loin.

Plus détendu qu'il ne l'avait été durant toute la journée, le sino-américain se laissa rouler sur le bitume, profitant du dénivelé pour ne réaliser aucun effort. Il commence à pianoter, efface, pianote encore, cherche la bonne manière d'avouer qu'il a eu peur et se trouve en fait à côté. Une minute durant, c'est ce petit manège, il n'y a pas de bonnes manières de faire, et puis voilà un nouvel appel du messager de mauvais augure.

« Oui ! Elle vient de m'envoyer un-

- Jefferson Avenue. Evelyne est certaine de l'avoir vue ! Avec un garçon bizarre, je lui ai dis de t'attendre, que tu… »






« Y'a... y'a un mec ! »

La voix du jeune homme à l'origine de tout cela eu un peu de mal à traverser le rideau de métal. Vu le bégaiement, il n'en menait vraiment pas large. Depuis l'autre côté, la moitié des présents gardaient Alexa à l'œil, lui laissant pleinement le temps de subir sa migraine et découvrir que le coup de matraque lui avait causé une plaie sur la tempe, plaie suintant doucement de son sang sur un côté de son visage.

L'autre moitié des hommes ? Ils regardaient connement la paroi ondulée comme si les réponses au mystère présent s'y trouvait gravé. Pas un pour parler ou bouger, non, la bouche pendante, incapable de procéder à une connexion synaptique suffisante pour prendre une initiative.

« Putain vous attendez quoi ?! Allez me dégager ce connard, personne me gâchera mon plaisir ce soir, pas vrai poupée ? On va bien s'amuser hein ? Bouge pas, y'en a pour deux minutes.  »

Comme s'il allait lui-même ouvrir, mais non, il restait là, laissant le soin à ses sbires, mais hélas pas tous, de se préparer à ouvrir le portail pour faire regretter à ce "mec" sa présence au mauvais endroit, au mauvais moment.





« J'te revaudrait ça Eve, merci.

- Venez à deux, j'aime bien les jolis couples. »

Roulant en arrière, un bref sourire inquiet répondit au baiser envoyé par la prostituée. Pivotant ensuite avec agilité et légèreté, Paul se lança plus avant dans la ruelle. S'y trouvait une impasse, qu'il trouverait en une poignée de secondes. Le noir total, excepté un gamin aussi âgé que lui, le nez dans son téléphone et une cigarette entre les lèvres, et un liseré jaunâtre indiquant la position du garage.

Plissant ses yeux en amandes, l'ex-truand pris un instant pour distinguer des formes d'obstacles de l'impasse, inexistants à priori, et vérifier son arme chargée. Fin prêt, il s'élança en douceur, s'aidant du mur rugueux pour se faire rouler vers la lumière du smartphone dans un silence quasi-complet, jusqu'à ce que...


Trébuchant sur la barre en métal, son emprise sur son pistolet se raffermit immédiatement. La paire d'yeux de veau pivotèrent vers sa position sans parvenir à y voir quoi que ce soit. Et lorsque les quelques secondes nécessaires pour penser à braquer la lumière de son smartphone furent écoulées, il n'y eut qu'une silhouette fonçant, percutant le gamin, l'entraînant jusqu'au portail en tôle qu'ils percutèrent à deux.

Replongés dans le noir, mais pas le moins du monde sonné, Paul s'ajusta pour se mettre sur son invisible cible, repousser ses bras, mettre la main sur sa bouche, prendre un coup dans la gueule et, à son tour, en asséner trois à l'aveuglette, avec la crosse de son pistolet.

« Oof... maintenant p'tit con, tu vas faire comme je te dis, sinon, t'as déjà fumé la clope du condamné. » Lui murmura t-il en appuyant l'extrémité du silencieux de son arme un peu au dessus de sa main, une surface à priori assez dure pour ne pas être directement un oeil.




« Le portail coince patron, on fait quoi ?! »

Exhalant un soupire rauque d'exaspération mêlée de colère, le skinhead en chef avait dès lors perdu son sourire narquois, et probablement tout le plaisir qu'il avait ressenti à voir Alexa acculée, vulnérable. Ses hommes avaient bien tentés de faire parler le guetteur apparemment en difficulté mais aucune voix n'avait répondu. En revanche, quelqu'un s'amusait à cogner sur la paroi, à secouer le rideau pour provoquer du raffut, bref, les skins commençaient à s'inquiéter.

« Alors vous vous mettez à quatre pattes comme les bêtes clébards que vous êtes ! Et vous passez de l'autre côté ! Vous vous êtes fait tondre le cerveau avec vos tignasses ou quoi ?!  »

Malgré son énervement et une certaine distraction, l'idiot en chef releva néanmoins sa matraque vers Alexa. Trop loin pour la toucher, assez pour la menacer si elle tentait de passer sur ses côtés pour courir au portail entrouvert, il lui cria dessus avec agacement :

« Tu bouges pas toi, ça va mettre plus de deux minutes mais j'te fait pas attendre pour rien. Tu vas voir, une vrai nuit de folie.  »

La superheroine était plus sonnée que ce qu’elle pensait, elle se retrouve assise sur le sol, mettant une main sur sa tempe elle voit qu’elle a un peu de sang sur les doigts, le coup avait été clairement plus violent que prévu, ce skinhead venait de la faire saigner ce qui arrivait rarement à Bombergirl, cela fait monter le stress chez Alexa.

Pendant que les skinheads étaient en train à moitié de l’observer et de chercher comment ouvrir le rideau de fer abîmé et difficile à remonter, Alexa elle essaye de reprendre ses esprits, il y avait quelqu’un de l’autre côté, des alliés anarchistes, impossible qu’ils soient dans le coin. L’autre possibilité pouvait être Paul, mais elle lui avait demandé de ne pas se mêler de ces affaires. Pessimiste à cause de la situation la superheroine se dit que c’est juste une pauvre personne qui passe par là et qui allait aussi se faire agresser.

Le rideau de fer est monté de quelques centimètres et tous les skinheads passent en dessous, la superheroine du mouvement anarchiste se retrouve face au chef des skinheads, qui la menace d’une nuit de folie en la dévorant du regard, un regard totalement hagards, par les substances et par la haine. Alexa ne croyant pas à une cavalerie, elle n’avait pas d’autre choix que de saisir cette opportunité pour s’enfuir.

Elle se met accroupie en fixant le skinhead qui faisait la même la provocant avec sa matraque, mais la petite taille d’Alexa allait être un avantage pour une fois, elle fait quelques pas de côté et arrive à esquiver le coup de la matraque et elle rampe sous le rideau de fer. Elle pouvait passer en rampant assez facilement elle allait vite et sent l’air frais sur son visage, elle continue d’avancer, mais elle ne voit pas que c’est Paul dehors.

Sauf qu’elle sent qu’on vient tirer sur ses chevilles et aussi vite qu’elle avait fui elle se retrouve une nouvelle fois à l’intérieur du bâtiment, le chef des skinhead vient mettre un coup dans le dos d’Alexa avant de l’écraser. Il était collé à elle, Alexa était couchée sur le ventre, elle essaye de ramper. Elle pouvait entendre ce qui se passait à l’extérieur, Paul lui pouvait entendre que des léger bruit de lutte d’Alexa. Le chef des skinheads lui commence à essayer de mettre les bras d’Alexa dans son dos pour la tenir ou la menottée, mais Alexa se débat et arrive à se retrouver sur le dos, mais le skinhead arrive à se remettre par-dessus elle. Il avait réussi à l’éloigner un peu du rideau et de la sortie.

Le combat continue, le skin essaye de frapper Alexa avec sa matraque, mais la superheroine à encore de la ressource, elle arrive à tenir le poignet de son adversaire, il était assis au niveau de son ventre, il tente plusieurs coup de matraque, mais Alexa arrive à le retenir, et à même lui faire lâcher son arme. Sauf qu’il ne perd pas une seconde et vient poser ses mains autour du cou de la superheroine, elle se défend, elle le fait lâcher. Il recommence la superheroine se débat fait des bruits de plus en plus fort, ses mains remonte les manches du skinhead, elle peut y voir des tatouages, des tatouages de militaire ou de policier, Alexa n’en était pas sûr, mais c’était une personne qui avait l’habitude de la violence. Elle arrive à le faire lâcher sa gorge en le griffant, elle n’avait aucune idée de combien de temps elle se battait contre lui, la belle superheroine finit par laisser filer son premier cri.

Lâche-moi

Le chef des skinheads n’arrivait pas à maîtrise Alexa, elle le griffe, le pousse, frappe ces gros bras, mais de l’autre coté Alexa en poussant sur ces hanches et ces jambes n’arrive pas non plus à faire basculer son agresseur au dessus d’elle. La frustration commence à monter des deux cotés, aucun des deux arrive à faire changer de position l’autre et gagner un avantage sur son adversaire.

"Tu connais le point commun entre un bon truand et un bon chirurgien ? Leurs mains ne tremblent pas. Arrête de te ronger les ongles gamin." Les doigts fermes mais pas crispés sur son pistolet, le cran d'arrêt souplement tenu dans l'autre, c'était ainsi qu'il fallait faire. Collé contre le guetteur malchanceux, il pouvait sentir son cœur battre la chamade derrière son omoplate. En bas du rideau de fer, la fine lame de lumière n'émanait pas assez loin pour les atteindre. En revanche, les ombres des arrivants qui rampaient comme des larves étaient, elles, bien visibles. Paul en compta huit, un nombre important, plus que le contenu de certains chargeurs d'armes.

"Même les flics font ça, et tu sais pourquoi ? Par ce qu'une balle de plus, c'est justement toute la différence" lui avait appris le Malfrat. Neuf balles. C'était assez pour tous les exécuter comme les chiens enragés qu'il étaient, et le guetteur avec. A qui manqueraient-ils ? Leurs familles de dégénérés ? Leurs cassos de copines qui aimaient sa faire casser la gueule ? Pourquoi essayer de les humaniser ? Ils n'avaient personnes.

"C'est tentant, mais cette voie, ce n'est pas la mienne. Un jour, tu auras du sang sur les mains, et plus il y en aura, moins ce sang sera coupable." Soufflant longuement du nez, Paul réajusta sa prise sur l'arme soviétique qui lui avait été léguée par son mentor. Les huit demeurés hésitaient, tergiversaient. Il lui fallait attendre une ouverture, une erreur qui lui permettrait de renverser le rapport de force apparent. Et puis une silhouette plus menue commença à ramper sous la porte de garage tordue.

« Alexa ! »

"Fais le vide. Même si y'a un flingue sur la tête de ta mère. Bon okay pas ta mère, ton père alors, ferme ta gueule. Pas de peur, pas de doute. La peur c'est bon pour les gens normaux qui doivent prendre des décisions exceptionnelles face à des évènements exceptionnels. Et toi, tu n'es plus une personne normale." La voix du jeune homme avait été dure, vindicative, presque comme si la jeune femme avait été elle-même sa cible. Mais sans avoir eu le temps de réagir ni d'être réellement remarquée par les hommes debout devant l'issue entrouverte, elle avait été tirée à l'intérieur. Lui, en revanche, avait été détecté, et l'ennemi s'était déjà crispé sur ses appuis.

Sauf l'un d'eux qui se tourna vers le mur. Et puis les projecteurs l'aveuglèrent.

Quelques mois plus tôt:

"Si tu veux tuer, vise pas une artère, alors si tu veux immobiliser, en dessous du genou." Tous étaient en train de lui crier dessus mais il ne voyait aucun visage. Ses rétines lui faisaient la sensation de brûler sur ses globes occulaires, mais ses paupières ne cillèrent pas. Si leurs têtes et leurs bustes étaient indiscernables du flou lumineux, leurs jambes...


Semblable à des coups de pelles dans un tas de gravier, les coups de feux s'étaient néanmoins mis à résonner dans l'impasse. En d'autres circonstances, la chose aurait imposé le silence, mais quatre hommes hurlaient déjà, perdaient l'équilibre, saisissaient leur membre perforé. Sous son cran d'arrêt, l'otage s'agita, pris par la panique. La mâchoire serrée pour ravaler la frustration de cette gêne, Paul plia un genou dans le creux de celui du gamin, le fit basculer en arrière et enroula totalement son bras autour de son cou pour le maintenir contre son épaule.

Malgré lui, celui-ci tenta de se redresser, se rattraper, et tous deux commencèrent à rouler doucement en arrière. L'ex-truand n'en avait cure. Les autres avaient vu leur ouverture et tentés de se ruer sur eux, leur faute avait été de masquer les projecteurs aveuglants.

Deux s'écroulèrent sans un mot, un troisième trébucha, le dernier les percuta. S'écrasant au sol en lâchant son pistolet silencieux, un geignement d'animal blessé lui grinça à l'oreille. Sous le coup de l'adrénaline, il rattrapa le manche de son couteau et l'extirpa de l'épaule du jeune homme sur lui, puis  repoussa celui-ci sur le côté en grognant. A peine le temps de reprendre une goulée d'air qu'il se sentit saisis à la cheville, puis meurtri dans sa virilité.

Le coup de poing manqua de puissance mais parvint clairement au but. Estomaqué, Paul eu la sensation que ses tripes s'était vidées. Il avait bien tenté de resserrer immédiatement les cuisses mais avait raté le bras du salopard. Et alors que les larmes lui montaient aux yeux, l'agresseur, lui, s'était hissé sur son ventre et attrapé un poignet, immobilisant son couteau pour pouvoir le frapper au visage avec son autre main libre.

« T'es qui enculé ?! Dis moi qui tu es ! »

L'adrénaline continuait de se diffuser à haute dose par son cœur en hyperactivité, et malgré cela, Paul douillait un max. Malgré son bras libre en opposition, son nez était déjà obstrué par le sang liquide, en bas, sa vessie menaçait de se relâcher, et sa prise sur son cran d'arrêt devenait difficile tant ses tendons étaient immobilisés par son adversaire.

"Tu ne peux plus bouger la main ? Alors démerde toi avec tes doigts. On te tiens la tête, utilise tes dents ! Mais n'oublie pas la punchline. Après, avant… c'est gênant en cas de foirage." Voyant le prochain coup de poing se lever pour s'abattre sur lui, Paul leva le sien, le percuta et le saisi à son tour avant de le tirer à lui. Venu des tréfonds de son nez et sa gorge, un glaviot de sang bien gluant s'extirpa de ses lèvres pour éclabousser le visage du skin.

« Je suis la semaine rouge dans ta gueule de cul ! » Lança t-il sans mesurer que son niveau de street cred venait d'en prendre un coup.

Profitant du débattement de son adversaire qui ne pouvait s'essuyer les yeux, les doigts de l'asiatique firent tourner le couteau dans sa main, manquant de peu de le diriger droit vers sa propre paume pour finalement le coincer adroitement, main étirée au maximum, paré à frapper comme un scorpion furieux.





Peinant à maintenir son équilibre sur la jeune femme, un visage d'inquiétude le traversa en entendant les claquements et les cris à l'extérieur. Cherchant à regarder par l'ouverture au bas du portail, il s'appuya de tout son poids sur Alexa et s'offrit un coup d'oeil d'une petite seconde avant de se voir repoussé convenablement mais pas désarçonné.

« Putain ! T'es rien qu'une salope, tu as amené le cartel chez nous, j'vais te buter ! »

Et alors qu'il s'apprêtait à relancer un nouvel assaut, profiter de sa position pour saisir Alexa au cou et en finir bien plus vite qu'il n'avait prévu, des paroles intelligibles parvinrent jusqu'à eux, quoi que difficile à distinguer dans un gargouillis ensanglanté.

« Je suis la semaine rouge dans ta gueule de cul ! »

La mine de colère et d'inquiétude sur le visage du chef des crétins se mua en incrédulité profonde suivi d'incompréhension. Si les mots n'avaient aucun sens, pouvaient même prêter à sourire tellement ils étaient simplets, c'est l'accent qui le désarçonna. L'homme avait l'oreille pour ça, c'était bien comme ça qu'ils avaient l'habitude de repérer les étrangers, même les blancs, et là, c'était plus facile.

« Hu ? San Loco bosserait jamais avec un chinetoque ! »

L'attention détourner, le regard porté vers l'ouverture du portail mais trop haut pour observer l'action à l'extérieur, le gros bras au crâne en peau de fesse délivra malgré lui une parfaite ouverture à sa jeune adversaire sous lui. A elle de saisir l'opportunité.

Pendant qu’elle était en plein combat avec le chef des skinheads, du grabuge se fait entendre à l’extérieur du bâtiment et des coups de feu son entendu. Après les coups de feu, le silence revient assez rapidement et des petits bruits de combats se font entendre rapidement suivi cette fois par les cris des hommes qui se sont fait tirer dessus. C’est un skinhead qui prend la parole en premier en se demande qui était la personne qui venait d’arriver à l’extérieur du bâtiment. Cela ne devait donc pas être des anarchistes qui serait arriver ici par miracle, Alexa fatiguée de sa nuit à se battre commence à perdre espoir que cette personne est venue pour elle et se dit que c’est une personne qui est arrivé là par hasard et qui a pris peur et a tiré sur les skinheads et qui chercherait à s’enfuir. Alexa perdait espoir autant que ces forces, couchées sur le sol froid de ce bâtiment avec toujours au-dessus d’elle le chef des skinheads qui lui prend peur et croit que c’est un groupe de cartel qui vient d’arriver.


Le chef des skinheads qui commence à prendre peur et décide qu’il doit en finir, il vient saisir le cou de la superheroine qui paraît tout fin sous ses larges mains et commence à serrer de toutes ces forces. Alexa n’arrive pas à le repousser et à retirer les mains de son cou, elle essaye de frapper les poignets du skinhead et son torse, mais il ne lâche pas. Les courtes secondes suffisent à Alexa de vraiment commencer à paniquer et ses mouvements sont de moins en moins efficaces et son guider par l’esprit affolé de la superheroine. Ses jambes commencent à bouger dans tous les sens, encore quelques mouvements de hanche et en poussant sur ses pieds essaye de faire basculer l’agresseur, mais rien y fait la superheroine est piégée, ses pieds ne font que de taper le sol.


Tout son corps était en mouvement incapable de trouver la solution sous le regard rempli de haine du skinhead, ses mains serrait les bras du chef des skinheads, elle se débattait de toute ses forces, son corps en sueur brillait sous les gros spots de lumière son corps se met à avoir comme des spasmes de la salive sort de sa bouche, dans un bruit violent et quelques gouttes atteigne l’homme au dessus d’elle. Il était vraiment en train de l’étouffer.


Les paroles de Paul allaient tout changer, Alexa elle le reconnaît directement, mais cela va aussi faire changer le chef des skinheads, le danger que ce soient des membres du cartel s’éloigne, son regard envers Alexa change et son sourire aussi, il regarde satisfait le corps d’Alexa entrain de s’asphyxier.


Je vais quand même t’endormir, ça sera plus facile pour te menotter.


Le chef des skinhead essaye de regarder à l’extérieur, il bouge un peu ne fait plus trop attention à la superheroine. Sauf que pour Alexa entendre Paul lui a aussi mit du courage, de plus que les coups de feu ne se font plus entendre, elle se dit qu’il s’est mis en grand danger pour elle et qu’il y avait la possibilité que le groupe des skinheads soient en train de reprendre le dessus.


Après s’être longtemps débattue son corps, c'était évidemment déplacer dans le bâtiment et l’avait rapprochée de la matraque, le chef des skinheads ne la regardait pas trop occuper à essayer de comprendre ce qui se passe dehors. Alexa arrive à prendre la matraque et à frapper le crâne du skinhead qui s’était un peu baissé. Il tombe à côté d’elle et Alexa prend une grande respiration qui brûle ses poumons qui étaient presque totalement vidés.



Le coup de matraque avait fait son effet et le chef des skinheads était en train de se tenir la tête et de récupérer. C’était aussi le cas d’Alexa totalement vidée du moment en apnée qu’elle venait de vivre. Sa poitrine se gonfle enfin sous de grandes respirations, sa tête tournait, elle était passée pas loin de s’évanouir, mais elle se met à ramper en direction de la sortie.


Elle avançait lentement, elle toussait et respirait comme une personne qui venait d’avoir une crise d’asthme, elle ne reprend pas sa respiration et ces esprits aussi facilement qu’elle l’aurait voulu, mais elle continue d’avancer et de s’éloigner du chef des skinheads.


Alexa avance éclairée par les lumières du bâtiment rampant vers le noir, tout ce qu’elle voyait, c’était des ombres qui se battait. Paul lui avait peut-être pu voir la scène, mais Alexa elle ne l’avait pas vu dans l’obscurité.


Elle était proche de la sortie, mais son ennemi revient à la charge, elle sent ses bras partir dans son dos, elle sent aussi qu’il reprend la matraque et vient frapper son dos, Alexa se retourne et se tient le dos qu’il vient de frapper tout en poussant un cri de douleur.


Je la tiens finissez avec le chinetoque.


Le chef des skinheads vient la retourner une nouvelle fois pour la menotter.


NON PAS CA !!!


C’étaient les premiers mots que pouvait entendre Paul de la bouche d’Alexa depuis qu’il était arrivé et cela ne prédisait rien de bon. Sauf qu’Alexa arrive encore à se défendre un peu et de prendre les menottes dans son dos et de frapper les mains du chef des skinheads avec, avant de faire les derniers mètres et sortir du bâtiment.

Inspiration, expiration. La douleur irradiait du nez à l'arrière de la mâchoire. Inspiration, expiration. Le skin continuait de débattre sa main libre, Paul résistant par à-coup dans l'avant-bras pour l'empêcher de se dégager. Inspiration, expiration. L'autre main se serrait d'autant plus sur son poignet, bloquait totalement les mouvements de sa main et menaçait de lui faire lâcher prise sur son couteau. Inspiration, expiration. Il lui fallait dénouer la chose. Inspiration, expiration. Agir. Frapper.

Renvoyant le bras de l'ennemi sur le côté, le sino-américain agrippa le col de sa veste de cuir et le tira vivement à lui. Se stoppant à mi-chemin grâce à son autre appui, l'homme ne vit pas venir à lui le coup de boule, ni le suivant, puis hurla. Le poignet replié au maximum, poing serré sur le manche, le cran d'arrêt venait de traverser le paume et d'entailler dans l'avant-bras du défenseur.

D'un reflexe vif et puissant, le blanco se rejeta en arrière, chuta sur le dos et s'attrapa la main en geignant. De son côté, l'ex-truand se redressa sur ses coudes, tenta de reprendre ses esprits par dessus l'adrénaline bouillonnante qui l'incitait alors à se jeter sur son assaillant pour terminer le travail. Autour d'eux, quelques-uns semblaient vouloir se relever, le combat était donc loin d'être terminé.

Soupirant, Paul retomba sur le bitume, s'épargnant uniquement le choc de son crâne sur le goudron. Il referma son cran d'arrêt, le glissa dans son jean puis mis les mains à plat sur le sol de chaque côté de sa tête. Sous les regards énervés et incrédules de la bande de crâne lisses, l'asiatique envoya ses jambes en arrière, ramena ses genoux jusqu'à sa tête, puis propulsa son corps en l'air comme s'il s'était s'agit d'une formalité, ne trahissant qu'un léger déséquilibre à cause de ses rollers.

« Okay ! Round 2 ? J'vous vous sonner les cloches moi ! »

Se lançant sur le côté, son pied lourdement chaussé percuta le buste du guetteur pour le renvoyer au sol avec les poumons vidés d'air. Quelques mouvement en cercles, les yeux rivés au sol, et alors que quatre hommes reviennent sur leurs jambes, tous se raidissent, le chinetoque vient de remettre la main sur son arme à feu.

« Okay okay mec, fais pas le con ! » Lança le plus distant, claudiquant déjà sur son unique jambe valide, à moitié appuyé contre le rideau de fer.

Les autres lui jetèrent un bref regard, puis revinrent à l'attaquant aux yeux en amande. Deux autres voix leurs parvinrent alors d'au delà de leurs champs de visions.

« Je la tiens finissez avec le chinetoque.

- NON PAS CA !!! »

Hésitant, Paul eut une glaçante suée, sa main trembla, et alors que sa tête se vidait de toute cohérence, que ses brillantes idées de sauveur s'envolaient sous le coup du stress, l'homme à la main poignardée eut un sourire.

« Moi je crois que t'es à vide gamin, et en sous-nombre. Alors, tu vas faire quoHAAAAA !

Le coup de feu était parti sans prévenir, perçant sans mal la rangers coquée pour loger le morceau de plomb dans le pied. Ecroulé sur le sol, ne sachant où donner de la tête entre sa main et son pied, celui-là ne serait plus un soucis avant un bon moment, ne restait que les trois autres qui s'étaient raidis, non, deux, un venait de se péter la gueule après avoir tenté de se reposer sur sa mauvaise jambe.

- J'sais pas, m'a l'air de fonctionner encore très bien. Vous en pensez quoi ?

Les deux hommes debout sursautèrent en voyant le silencieux pointer dans leur direction, puis geignirent à cause de leurs propres blessures par balles. Doucement, Paul roula dans leur direction tout en jetant un œil à la godasse béante et le crétin qui la cramponnait à une main vu que l'autre était aussi trop douloureuse.

- On a compris ! On a compris… tu veux quoi ? Du fric ? Ecoute, on fait pas ça pour le fric, si on a attaqué l'épicerie de tes-

- Ta gueule ! Ferme ta gueule, répliqua Paul à l'adresse du mec adossé à la porte de garage déformée, assis ! Par là ! »

Acquiesçant de manière très soumise tout en faisant mine de se reglisser au sol, Paul plissa les yeux derrière ses cocards, renifla douloureusement et pivota sur ses roulettes pour pointer son arme derrière lui. Le guetteur, non content d'avoir encore réussi à se relever, se tenait là, les bras grand ouverts, prêt à le prendre par surprise et trahis par ses deux potes.

Un ange passa, des regards furent échangés entre les skins. Un bruit de ferraille attira finalement l'attention de l'asiatique qui fit la faute de jeter un coup d'œil en avant. L'un des deux avait choisi la témérité et ramassé sa barre à mines au sol, mais impossible de répondre, le guetteur avait profité de la distraction pour écarter son bras armé et envoyer un poing vers son visage.

Réprimant le bête réflexe de tirer une balle perdue, Paul dévia le coup de poing avec son autre bras et se lança en arrière. Roulant à l'écart de son agresseur, il pivota pour faire face à la tige en fer levée. Son propriétaire envoya un coup de côté pour percuter les côtes du sale étranger qui avait totalement gâché leur petite fête mais ne perçut pas le choc. Contractant ses abdos et tirant sur ses cuisses, Paul se redressa. Le rideau de fer atteint, il cogna deux fois dessus avec la crosse de son arme.

« Alexa ! Je suis là, j'arrive ! »

Mais son téméraire adversaire ne l'entendait pas de cette oreille, fonçant cette fois tige en avant, prêt à embrocher le jeune homme. Se donnant même la peine de tenter d'esquisser une mine incrédule, Paul l'esquiva d'une bête impulsion et le laissa empaler son arme et écraser ses doigts contre la porte du garage. Mais pas le temps de s'écrouler que l'ex-gangster lui envoi son index et son majeur dans les globes oculaires. Hurlant, couvrant ses yeux meurtris avec ses mains, l'homme s'écroule au sol, puis se tait lorsque des roulettes en lignes viennent fracasser sa bouche.

« Dernière chance ? Demande t-il au guetteur qui en redemandait décidemment trop.

Celui-ci s'arrêta néanmoins, canon pointé vers lui et sans possibilité de parer cette fois. Hésitant quelques secondes, il montre néanmoins ses mains vides et recule, se retourne et se met à courir, laissant l'ultime acolyte en pleurs, recroquevillé dans un coin, les mains toujours en évidences. Celui-ci avait compris.

- Barre toi, si tu tentes un truc… j'te retrouverais.

Complètement ivre d'adrénaline, Paul ne s'était alors pas encore aperçu que l'objet de tous ses risques, celle pour laquelle il avait risqué sa vie, et ses bijoux de familles, rampait tant bien que mal sous le rideau, derrière lui. C'est le regard terrifié du blessé (qui refusait de se barrer du coup) qui le fit pivoter avec nonchallance pour pointer son arme sur la jeune femme, et immédiatement regretter son geste.

« Alexa ! Je suis là, ça va aller. » Cria t-il presque en roulant auprès d'elle pour l'aider à se relever, mais pas avant d'avoir coincé son arme dans son froc.

Un coup puissant avait permit à Alexa de se dégager du chef et de sortir de ce bâtiment, une montée d’adrénaline en entendant la voix de Paul et une petite erreur du chef des skinheads avait permit à la superheroine de s’en sortir au dernier moment.

Paul pouvait voir dans son regard qu’elle était en stress, son cou avait la marque des mains de son adversaire, elle toussait et avait de la peine à respirer. Elle jette un coup d’œil et voit le groupe de skinhead qui était à quelques mètres de Paul, mais qui n’osait pas l’attaquer. Il vient la viser avec son arme, mais à bout de force elle ne met même pas ses bras devant pour se protéger.

Elle était encore au sol quand Paul vient vers elle rapidement, il commence à l’aider à se relever, elle toussait et avait de la peine à respirer. Il pouvait sentir qu’elle tremblait comme une feuille, il l’avait jamais vu dans une tel attitude de faiblesse, surtout qu’ils savaient tous les deux que ce n’était rien par rapport à ce qu’elle aurait subi si Paul n’était pas intervenu.

Elle finit par se mettre sur ses pieds avec l’aide de Paul, elle commence déjà à reculer tout en se tenant à Paul et continuant à respirer avec difficulté, c’est à ce moment là que le chef sort et voit les dégâts que Paul à fait à ces hommes.

Il commence à se relever, mais Alexa le repousse avec son pied et l’envoie contre le groupe de skinhead, elle pose un genou à terre après le coup de pied manquant de force, mais Paul la relève rapidement toujours au prêt d’elle.

Faut partir.

Sa voix était modifiée par l’étranglement qu’elle avait subi, ses paroles étaient suivies par une grosse toux, qui donne presque l’impression qu’Alexa était proche de s’étouffer, elle avait encore la force de fuir et regarde Paul qui venait de la sauver, elle espère qu’il avait un plan pour se sortir de là et surtout que les skinheads n’allaient pas les suivre et qu’ils allaient réussir à s’enfuir. Elle se cramponne à Paul, elle lève la tête pour le regarder, elle était stressée, mais aussi, elle était tellement soulagée de le voir et espère vraiment que le pire était terminé.

Reprendre ses esprits, reprendre son souffle, Alexa faisait comme elle pouvait se tenant à Paul, mais son état avait clairement énervé l’ancien gangster. Il visait le chef des skinhead et le menace aussi verbalement. Il venait de se mettre en danger pour elle, mais là, il risquait sa liberté s'il tirait, l’imaginer se retrouver en prison parce qu’elle était tombée dans un piège tendu par un groupe de skinhead elle ne s’en remettrait pas, elle essaye de lui dire doucement et que leur ennemi ne l’entende pas.

Arrête, je crois que c’est un policier.

Le chef malgré ces hommes blessés autour de lui, mais il gardait son arrogance, mais c’est Alexa qui parle en premier.

Couche-toi, tu ne sais pas de quoi il est capable, tu as vu dans quel état il a mis tes hommes.

Elle ne sait pas si elle doit prendre l’arme des mains de Paul pour l’empêcher de commettre le pire, mais elle ressent surtout une émotion de honte, elle avait honte de sa faiblesse et d’avoir mis dans cette situation son petit ami qui risquait maintenant des années de prison à cause d’elle et de sa mauvaise performance lors de l’attaque des skinheads, elle avait eu besoin de quelqu'un d’autre une nouvelle fois, comme à chaque fois qu’elle s’était retrouvée face à ses ennemis skinheads. Elle recommence à lui parler tout doucement.

S’il te plaît Paul...c’est trop risqué, je veux pas te perdre.

Elle avait repris son souffle malgré la situation extrêmement tendue et se tenait debout sans trop se tenir à Paul, elle hésite vraiment à lui prendre son arme, mais elle à peur que cela le fasse tirer. Elle prend quelques secondes pour regarder le groupe de skinhead, ils étaient tous mit hors d’état de nuire, alors qu’ils l’avaient dominée qu’elle n'était pas passée loin de la correction et encore correction, c’est gentil, sûrement que cela aurait sonner la fin de BomberGirl, mais son petit ami l’avait sauver, elle était soulagée de la fin de cette attaque, mais elle ne pouvait pas se effacer sa honte avec ces super pouvoirs Paul avait fait bien mieux qu’elle.

Vient on y va.

Elle vient lui tirer sur une manche, il fallait l’éloigner, ne pas le faire commettre cette erreur qui pourrait lui coûter cher. Alexa commence même à reculer et Paul sur ces patins à roulettes roule doucement en arrière avec Alexa qui le tire, mais elle sent aussi qu’elle n'aurait pas la force de le faire jusqu’à la fin de la ruelle. Elle espérait une seule chose que Paul allait l’écouter et que pas plus de sang allait couler ce soir.

Un flic ? C'était fallacieux. Quel type sous couverture déborderait autant de son infiltration, risquerait tant la vie d'innocent que la sienne ? C'était impossible. A chaque cycle d'oxygénation, les narines de l'asiatique se rétractaient et se dilataient, part de l'expression de son indicible colère. Ses sourcils froncés et son regard fixe ne montrèrent ni réaction ni désintérêt lorsqu'Alexa lança son ordre à l'homme à terre.

Les regards des deux coriaces se croisèrent. L'homme chauve hésita, jeta un bref coup d'œil à l'héroïne. Bluffait-elle les extrémité que pourrait attendre ce gamin ? Il y avait des pseudos-vigilante qui utilisaient des armes à feux, et ceux là finissaient généralement par devenir pire que le mal qu'ils cherchent à éliminer. Mais ce bridé là, il n'a pas l'air d'un justicier, pas même d'un bon gars.

La jeune femme revient à son oreille, tente de le ramener à la réalité. Spectateur suspendu à cette scène, le skinhead au sol se contente de respirer par saccade. Lentement, Paul pivote la tête, maintien le regard sur l'homme blanc, et ne croise le regard de la blonde qu'au dernier instant. Comme réverbéré par le regard profond de la méta-humaine, le visage crispé de colère s'allégea. Paul suivi son tour d'horizon. Ils étaient là, presque tous en tout cas, en train de geindre, se crisper sur leurs blessures, ou attendre avec appréhension.

Ca y est, il y était. La peur, la peur véritable. Non celle du moineau désarmé qu'on plaquait au sol avec la promesse d'une mort instantanée sur la nuque. Non, c'était celle d'une bande de chacals apeurés, acculés par l'intouchable vipère. La peur du prédateur se sachant à la merci d'une créature qui n'est pas venue pour se nourrir. Dans tous ces crânes luisants, l'image du tueur aux yeux en amande s'imprimait, un gamin monstrueux, sans âme, une bête dont tous fuyaient le regard, et jusqu'à cette armoire à glace qui avait cessé de le provoquer.

« Ouais… on bouge. Et vous…! »

Incapables de percevoir le comique de situation du tueur qui se fait emmener sur ses roulettes, tous les hommes sursautèrent en voyant le canon du silencieux balayer la petite assemblée des blessés. L'invective était claire et n'eut pas besoin d'être développée. Eux n'avaient pas le droit de bouger, aussi s'en tinrent-ils là le temps que le couple disparaisse dans la pénombre, au delà des projecteurs grésillant de part et d'autre de la porte de garage défoncée.






« Assied toi ma chérie, respire. »

Guidant Alexa, la femme vêtue légèrement l'invita à déposer son séant sur une chaise rembourrée. A cause de l'heure tardive, le bar dans lequel ils se trouvaient était quasi-entièrement éteint. Cela donnait aux lieux un air fort inquiétant, mais fort heureusement, quoi que la bonne femme ne vienne clairement pas d'un milieu rassurant, son sourire, sa voix, toute son attitude l'était.

A côté de ça, dans un autre registre, mais tout aussi plein de chaleur, le patron du bouge crispa ses grosses mains sur les épaules du sino-américain, assis de force dans la chaise placée en face de sa blonde.

« Bouge pas, si tu quittes cette chaise, j'te fauche tes roulettes et tu rentres en chaussettes. »

Après un soupir du principal intéressé, il fut délesté de l'emprise de l'homme, ce qui lui permis de poser son arme à feu sur la table puis, sous le regard soupçonneux de la prostituée, la reprendre brièvement pour mettre la sécurité.

« Verrouille la porte Eve, je reviens. » Lança le tenancier, les quittant ensuite pour l'arrière-salle.

Ne se faisant pas prier, la femme cessa de caresser la nuque d'Alexa et s'en alla vers la porte d'entrée pour s'exécuter, avant de tirer les rideaux de toutes les fenêtres, ce qui contribua à plonger l'endroit dans une pénombre encore plus grande. Ne subsistait que les lumières tamisées au dessus du bar. Cependant, malgré la difficulté à y percevoir visuellement quoi que ce soit, Alexa pu voir Paul se triturer maladroitement les mains, la mine basse.

« Désolé. »

De quoi ? De les avoir amené dans ce bouge ? D'avoir failli à sa promesse de laisser Alexa se débrouiller ? D'avoir commis suffisamment de délits et crimes pour dix ans de prison, en une séance ? Sans doute pour tout, mais si le tueur d'il y a cinq minutes semblait avoir retrouvé son attitude d'ange triste, ses mains continuaient de trembler de rage, ni ses yeux ni son nez ne suintaient d'un quelconque regret et surtout, sa voix n'avait pas été sincère.

Le moment semblait durer une éternité. Alexa n'osait pas toucher le pistolet de Paul, espérant simplement qu'il ne tirerait pas. Heureusement pour elle, il l'écouta et la suivit tout en tenant les agresseurs en joue. Elle avait l'impression qu'il pouvait tirer à tout moment, mais ils finirent par partir sans autre coup de feu ni nouvelle provocation des skinheads.

"Je te suis,"

Murmura-t-elle, tentant de cacher le tremblement dans sa voix.Ils s'élancèrent à toute vitesse dans les rues du Chaudron. Le pire avait été évité de justesse : le pire pour elle si Paul n'était pas intervenu, ou pour lui s'il avait tiré, risquant ainsi de tuer un des agresseurs. Alexa commençait à se remettre de l'attaque des skinheads. Bien qu'elle courût, le stress commençait à diminuer. Elle ressentait encore une douleur à la gorge et sa voix était plus grave que d'habitude.
En entrant dans le bar faiblement éclairé, une pièce très sombre, elle s'assit. Encore un peu choquée par la situation, elle ne prêtait pas vraiment attention à ce qui se passait autour d'elle. Elle remarqua à peine Paul qui s'asseyait à côté d'elle. Il semblait tout aussi stressé et s'excusait auprès d'elle. Pendant quelques secondes, elle ne réagit pas, mais soudain, son attitude changea complètement.

"Désolé... mais désolé de quoi ?"

Elle le regarda longuement, cherchant les mots.

"Paul, tu n'as pas à t'excuser. Tu m'as sauvé la vie ce soir. Sans toi, je ne sais pas ce qui aurait pu se passer."

Sa voix tremblait légèrement, trahissant l'émotion qu'elle tentait de contenir.
Elle prit une profonde inspiration, essayant de calmer son cœur qui battait encore la chamade.

"Je pense qu’on devrait rentrer chez moi et me reposer. Cette soirée a été trop intense."

La nuit, le bar était toujours aussi sombre, mais sa présence la rassurait. Alexa ne pouvait s'empêcher de repenser aux événements de la soirée. Elle savait qu'il lui faudrait du temps pour surmonter cette expérience, mais elle était reconnaissante d'avoir Paul à ses côtés.
En arrivant chez elle, elle se tourna vers Paul.

"Merci, vraiment. Je ne sais pas comment te remercier pour ce que tu as fait ce soir."

En fermant la porte derrière elle, Alexa se sentit enfin en sécurité. Elle se dirigea vers sa chambre, s'effondra sur son lit et laissa finalement les larmes couler. Les émotions de la soirée la submergeaient, mais elle savait qu'elle n'était pas seule. Paul avait veillé sur elle, et cela faisait toute la différence.

Alors qu'elle s'allongeait, Alexa ne pouvait s'empêcher de penser à la peur qu'elle avait ressentie, au froid métal du pistolet, à la tension dans l'air. Elle repassa en boucle les événements dans sa tête, cherchant à comprendre comment tout avait basculé si rapidement. L'adrénaline commençait à s'estomper, laissant place à une fatigue écrasante.

Ainsi ne s'étaient-ils pas éternisés au bar. Bien sûr, comme attendu, ils avaient été retenus. Ce n'était pas comme si Paul était en état de se battre, ou qu'Alexa ai pu avoir la mauvaise intention de pulvériser deux innocents d'un coup de poing explosif. Alors ils étaient restés une petite demi-heure, n'avaient quasiment pas parlés, ce qui ne les avaient pas empêchés d'obtenir des remontants et quelques médicaments faute d'un taxi gratuit pour rentrer sans se fatiguer.

Après quoi, la route s'était avérée très calme. Ils avaient été raccompagnés pendant une borne ou deux, jusqu'à la sortie du Chaudron en fait. Le propriétaire du bar avait craint que le cartel soit en train de patrouiller à leur recherche mais il n'en avait rien été. Du reste, trop fatigués pour faire autre chose que marcher, les deux tourtereaux s'étaient économisés pour parvenir jusqu'à l'appartement d'Alexa.

C'est là, enfin, qu'il échangèrent à nouveau.

« Ne t'inquiètes pas. Mais peut-être… genre, on pourrait plutôt faire ça, ensemble ? »

L'idée que quelqu'un d'autres puisse remplir le rôle de renfort lui avait déplut, donc il n'avait même pas essayé de lui dire de se trouver un partenaire. Si elle devait en avoir un, que ce soit lui, c'était logique, non ? Paul trouva cela logique. Dans son propre état second, pas complètement revenu de cette ruelle où il avait poussé tous les curseurs à fonds, il mis un certain temps à se délester de ses fringues et rejoindre sa blonde dans le lit.

Et surtout, avant ce final moment de répit, il y avait eu ces longues minutes en tête à tête avec la vieille pétoire. Au comble de la fatigue, perclus de bleus, les jointures des mains encore rougies des plaies acquises au combat, le sino-américain s'était donné la peine de nettoyer son arme, puis de la recharger ras la gueule, pour finalement la laisser sur sa table de chevet.

« Tu trembles. Est-ce que ça va ? » Demanda t-il à la métahumaine.

Avec douceur, il s'approcha, enroula un bras sur elle, enserrant son ventre et sa hanche comme pour l'empêcher de s'écarter de lui. A la lumière des lampes de chevet, dans le calme, le regard du chinois paru sans doute un peu froid, comme le pistolet posé seulement cinquante centimètres derrière lui, prêt à être dégainé contre un intrus.