Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing
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Messages : 57 Date d'Inscription : 12/04/2024
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Coventry. ♥ Love interest: Il a cessé de rêver. Armes & gadgets: Pas trop sa tasse de thé.Arold Maligait
Sujet: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing Dim 14 Avr 2024 - 21:19
Type de RP : normal
Date du RP : début mars 2020
Participants: Dick Grayson et Arold Maligait
Trigger warning: Allusions à des troubles neurologiques
Résumé: Confusion, verre de trop et karaoké entre amis.
Sam Manta-Ray était un nom de drag queen tout à fait respectable. Ray à la ville, Samanta en soirée. Tout était clair et précis. Et Arold pouvait apprécier la recherche du maquillage, un hommage au "kabuki" selon Faye Dunaway : Mommy Dearest. Ce n'était pas Halloween mais pour plus d'une personne ici à Gotham, c'était Halloween toute l'année, et son numéro avait un succès fou au cabaret burlesque du bout de la rue.
Le père d'Arold était un grand fan, du film comme du numéro. Avec un bouquet de roses, il avait invité Sam à boire le thé un jour pour lui présenter son fils. Qu'est-ce qu'il espérait ? Rien n'était moins sûr, il avait parfois un côté un peu imprévisible. Et toujours cette manie de l'appeler Ari devant des inconnus ! C'était ainsi que ses parents l'appelaient au tout début de sa vie, il n'était pas à l'aise d'entendre à nouveau ces syllabes sans avoir donné son accord pour cela.
Ce soir, il s'était perdu dans la rue après avoir acheté une nouvelle cravate dans les belles boutiques, pour le travail. Il était spartiate sur ses dépenses mais tenait à rester correct. Son errance l'avait conduit sous une lanterne rouge, et un parking un peu trop fréquenté pour cette heure avancée se déployait maintenant sous ses yeux incertains. Au moins il allait pouvoir demander son chemin. Il resta interdit quand une silhouette montée sur talons aiguilles s'avança en se dandinant, et l'appela "Ari". Damned.
"On se connaît ?"
Il était gêné de ne pas situer ce visage à contre-jour, mais ça lui arrivait, ceux qui le connaissaient vraiment ne s'en offusquaient pas. C'était un signe de lassitude sociale à la fin d'une longue journée de travail, et en même temps, un test.
"Sam ! Je suis Sam, bien sûr qu'on se connaît ! J'ai bouffé tes derniers shortbreads sous ton nez, y a pas deux jours." Une amie, donc. Parfait.
"...tu fais le trottoir ?" Morsure des lèvres. "Pardon, je veux dire... Enfin, je me suis..."
Perdu. Le mot ne se présentait pas. Il y avait entre lui et ce mot un gouffre de terreur qu'il était incapable de franchir. Un geste lui vint automatiquement, fouiller dans sa poche, en tirer un étui - des cigares ? Une petite flasque plate ? Non, c'était un petit livre. Il se demanda si c'était religieux. En l'ouvrant, il constata que c'était une sorte d'agenda marqué de dates et de notes à main levée. Il fronça un sourcil curieux, et commença à le parcourir. Sam, en face de lui, s'impatientait.
"Tu me fais quoi, là ? Eh, fais pas la gueule. Tu veux savoir si ton père m'a payé pour te déniaiser, c'est ça ? Sérieux, t'as presque quarante ans et t'as jamais..."
"Hm-hm," répondit Arold en tournant les pages. Il n'écoutait rien. Il était fortement préoccupé. Ce qu'il lisait là était proprement alarmant. Il perdait l'esprit... et il était le détenteur d'une sorte de trésor d'information dont personne n'hériterait, s'il se trouvait incapable d'en user lui-même. Son coeur battait trop vite, il se sentait mal, presque nauséeux.
"Je suis malade," dit-il rapidement en reculant contre un mur pour s'y adosser. Il sentit vaguement une vieille affiche mouillée de pluie adhérer au dos de son pardessus. Cette sensation fixa son attention quelques secondes. Sam le traitait de tous les noms : c'était pas des façons de réagir ! Il n'allait quand même pas lui vomir sur les grolles, si ?
"Je suis atteint de quelque chose qui n'est pas très bien connu par la médecine," rectifia-t-il, en reprenant les mots du carnet. "On ignore comment ça va évoluer. -Pourquoi tu fais le trottoir ?"
Quelques minutes plus tôt, il avait pourtant pris la bonne résolution de ne plus aborder le sujet. En ce moment il était en proie à un brouillard qui tournait en rond sur ses propres traces. Quelque chose dans son expression mit la puce à l'oreille de Sam, qui reprit une expression plus douce, plus indulgente. Il avait surtout un coup dans le nez, ce pauvre Arold, c'était pas le premier qui prenait du courage liquide avant de venir traîner dans ce district, et c'était pas le dernier.
"Parce que j'ai des dettes pharaoniques, mon chou. Je suis une reine, je mérite de me faire belle... Et pas sûr qu'ils seraient gentils avec moi en prison. La liberté ou la mort !"
Arold leva la main pour interrompre sa tirade. "Tu veux m'épouser ? Comme ça, tu toucheras une pension pour moi quand je ne pourrai plus travailler. Tu pourras faire ce que tu voudras de mes affaires, quelque chose de bien, d'utile. Et mes parents pourront revivre ensemble et... Je peux faire ça pour une personne ici. Ce serait mal de ne faire ça pour personne." Le vocabulaire lui manquait pour exprimer sa pensée exacte.
"Un mariage blanc ?" Sam éclata de rire. "Je veux une robe meringue, alors. Non mais, on se débrouille sans toi ici, petit Jésus. Tu crois quoi ? On avait une vie avant que tu te pointes. On en aura une quand tu seras parti. Mais merci, ça me va droit au coeur."
Ses talons pirouettèrent sur place et il n'y eut plus que ses cheveux noirs flottants, dans la brume bleue du soir. Il fallait bien qu'elle retourne bosser, elle ne pouvait pas raccompagner chez elles toutes les âmes perdues qui racontaient n'importe quoi au lieu de lui faire des propositions honnêtes... Il en ferait une bouille, le papa Maligait, quand il saurait que son fiston avait demandé une femme fatale en mariage sur un parking, et qu'elle avait dit non. Famille de paumés, mais ils n'étaient pas méchants, au moins. Quelqu'un descendit la vitre de sa portière et lui fit signe. Arold était déjà oublié.
Il resta appuyé au mur à l'entrée de la ruelle, la tête vide, le carnet entre les mains. Soudain il eut peur de le voir lui échapper et disparaître dans ce nuage qui formait le monde. Il le rangea précipitamment dans sa veste. Son regard cherchait autour de lui, et s'arrêta sur une autre affiche ; une flèche sous un message effacé pointait vers la droite. Il se dirigea donc vers la droite, s'éloignant du parking, de sa faune bigarrée, et de ses lumières.
Dernière édition par Arold Maligait le Dim 21 Avr 2024 - 13:06, édité 2 fois
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Sujet: Re: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing Lun 15 Avr 2024 - 14:05
Sing for the laughter, sing for the tearsFT. Arold Maligait Si grandir aux côtés de Bruce a bien apprit une chose à son ainé, c’est qu’il est important de garder un équilibre entre identité civile et secrète. Et si Dick n’a pas toujours été le plus brillant au maintien de cette délicate balance, avoir dû être Batman lorsque son père était perdu dans le temps lui a bien remit les pieds sur terre.
Comment oublier le poids de la cape sur ses épaules ? Comment oublier cette sensation de se fondre dans les ténèbres du Batman au point de s’y perdre ? Comment oublier l’importance de son Robin à ses côtés pour tenter de le maintenir malgré tout hors de cet abime qui avait semblé vouloir le consommer jusqu’à en ronger son âme ?
Et pourtant, oublier, Dick l’avait fait, l’espace de quelques horribles mois. Une perte de mémoire qu’il n’aborde jamais, préférant de loin prétendre que cette période n’a jamais existé, l’intériorisant comme il le fait toujours avec ses traumatismes. Il les range dans des petites boites et se les garde précieusement pour lui, espérant que s’il les laisse suffisamment longtemps prendre la poussière, ils lui paraitront moins difficile à affronter.
Alors, ce soir, Dick a laissé le masque chez lui et s’est autorisé une nuit de repos, une nuit pour son identité civile. La nuit est encore jeune quand il quitte le bar avec ses collègues. Si lui s’est contenté de boire deux bières, il ne peut pas en dire autant de Brandon qui s’est assommé aux shots de tequila pour tenter d’oublier la scène de crime particulièrement glauque sur laquelle ils ont été appelés aujourd’hui. Ashley, elle, avait choisi le whisky comme poison et Dick n’est pas trop sûr de si c’est leur journée particulièrement éprouvante émotionnellement parlant ou bien le fait qu’elle ait des soucis dans son couple qui l’avait poussée à se mettre minable le plus vite possible.
Le lieutenant ne peut que comprendre. Alors, quand ils sortent du bar, l’air frais semblant frapper ses collègues ivres en pleine face, le justicier prends ses responsabilités. Il porte la cape depuis tellement d’années que des horreurs, il en a vu plus que nécessaire. Ça ne rend pas les choses plus facile, une fois le soir venu, mais il serait mentir que de dire qu’il n’a pas construit une résistance au fil du temps.
Alors il charge ses collègues dans des taxis, leur donnant la bonne adresse à chacun, payant en avance pour la course, ajoutant un généreux pourboire à chaque fois pour s’assurer que ses amis finiront bien chez eux et non pas embarqués dans de sombres histoires. Gotham reste Gotham, après tout.
Une fois seul, il s’autorise une balade. Les mains enfoncées dans les poches de son jeans, l’ainé des Wayne soupire lourdement. Son regard escalade les buildings à l’architecture si caractéristique de la ville. Sa famille est sans doute déjà de sortie à cette heure-ci. Peut-être que s’il ne traine pas trop, il pourrait faire quelques petites heures de patrouilles pour chasser la tension dans ses muscles.
Évoluer dans la ville en tant que piéton est tellement différent que de voler au-dessus de celle-ci. Parfois, cela lui fait du bien de se retrouver au même niveau que ses habitants. Cela a tendance à lui rappeler ce pour quoi il se bat depuis toutes ces années.
Il reporte son attention sur les rues tortueuses. Il n’est clairement pas dans un bon quartier mais il n’est pas inquiet. A cette heure de la nuit et la capuche de son hoodie à l’effigie de Black Canary jetée sur son crâne, il a peu de chance d’être reconnu. Et, en cas d’agression, est sûr de pouvoir se défendre… tant qu’il n’est pas identifié comme Richard Grayson-Wayne.
Il contemple l’idée de se faufiler dans un nouveau bar pour y boire quelques bières en solitaire, ou peut-être d’aller danser et boire dans une boite de nuit jusqu’à l’épuisement quand une silhouette qui lui dit quelque chose attire son regard. Des instincts gravés dans son âme par les années d’expériences, il abandonne ses plans pour prendre l’homme en filature. Ce n’est qu’au détour d’un lampadaire clignotant qu’il se rend compte de qui il s’agit. Un sourire monte sur ses lèvres alors qu’il trottine pour rejoindre son ami.
« Arold ! » appelle-t-il pour ne pas surprendre l’homme alors qu’il arrive à son niveau.
Une main amicale vient se poser sur l’épaule d’Arold. Dick a toujours été comme ça, créature tactile, friande de contacts comme s’il risquait de perdre son essence vitale s’il ne pouvait pas sentir la présence de ses proches sous ses paumes.
« Tu aurais dû me dire que tu étais de sortie en ville, on aurait été boire un verre ensemble ! Allez, je t’invite. »
Il y a longtemps qu’il ne demande plus à son distant collègue comment il va. Du moins, pas casuellement au début d’une conversation. C’est une question qu’il conserve pour les moments où leurs conversations se teintes d’un moment d’intimité, de confession. Après tout, il sait ce que cela peut faire que d’être soumis à des amnésies. Et tout comme Arold a été un soutient infinis pour lui pendant cette dure période de sa vie, il est important pour lui de lui rendre la pareille. Après tout, ils sont amis, non ? C’est ce que les amis font l’un pour l’autre.
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Sujet: Re: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing Lun 15 Avr 2024 - 16:26
En se tournant vers le propriétaire de la main, le greffier aurait pu s'attendre à n'importe qui. David Lynch ? Pourquoi pas. Le motif de la main le fascinait assez. Et dans cette ville tout était possible. C'est pourquoi il marqua un temps d'arrêt en observant le visage connu. Un visage, ce n'était jamais qu'un masque.
"Comment tu sais que c'est moi et pas quelqu'un qui a pris mon apparence ?"
Et inversement. En ce moment il savait que sans traitement, il aurait oscillé entre penser qu'il était l'Alchimiste pris dans un voyage temporel particulièrement lugubre, ou que cette vie qui était la sienne ne constituait qu'un rêve récurrent que faisait l'Alchimiste, dont la vie était la "vraie vie". Même le mot "je" avait perdu de son sens. Qui était-il ? Avait-il un soi fixe ? Les philosophes trouvaient ça marrant de poser ces questions juste pour se passer le temps. Qu'ils aillent se faire voir chez les Grecs.
Le regard de son ami restait posé sur lui sans gêne et sans impatience ; il décida de s'y raccrocher.
"Pardon. Fais pas attention." Un haussement d'épaule, et le délire était balayé. Il était là en bruit de fond mais il était possible de l'ignorer. Et s'il l'ignorait assez longtemps, ça s'éteindrait de soi-même, comme une torche de sapin au puissant parfum de résine, lueur tremblante dans la nuit, qui ne veut pas mourir mais qui meurt un peu plus à chaque seconde, chaque centimètre de bois dévoré. "Je sais pas si c'est une bonne idée de te faire boire, tu es déjà assez exubérant au naturel. Mais bien sûr, je te suis."
Il avait envie d'exprimer qu'il l'avait suivi dans des spirales bien plus inquiétantes et qu'il le ferait dans tous les cas, quelle que soit la spirale visée ; mais il n'arrivait pas à élaborer un raisonnement aussi compliqué. Emboîtant simplement le pas à Dick en observant les environs, aussi curieux que s'ils avaient visité un musée, il dit simplement :
"Compte sur moi... Jusqu'à la faim des dents."
Il avait du mal à trier les syllabes qui lui venaient en tête et à choisir les bonnes, quand il était dans cet état à mi-chemin entre le stone et l'éveillé. Souvent, il employait une expression pour une autre, un mot pour un autre. Tant que ça restait compréhensible, il laissait courir. Il n'était pas en contexte professionnel même s'ils s'étaient penchés plus d'une fois sur les mêmes affaires. Inutile de préciser qu'il était sobre, également. Ha, c'était tout de même pratique de si bien se connaître.
"Tiens, j'ai demandé quelqu'un en mariage ce soir. Heureusement, elle m'a... ri au nez." Les mots "riz au lait" lui étaient venus à l'esprit spontanément, mais quelque chose lui avait suggéré que ça ne pouvait pas être l'expression qu'il cherchait. Lui-même avait eu envie de rire et son esprit s'était éclairci. Ah oui, le riz au lait, c'était écrit sur cette publicité placardée au mur quelques minutes plus tôt, c'est là qu'il avait ramassé le concept.
"Je ne faisais rien d'intéressant, tu sais. Je me suis acheté une cravate," se rappela-t-il tout à coup. Précipitamment, il tâta ses deux épaules, et fut infiniment soulagé de s'apercevoir que l'une d'elles portait toujours la lanière de sa sacoche de travail, où il portait également ses courses quand ce n'était pas trop volumineux. Son médecin l'avait averti qu'il finirait par faire une scoliose, mais il ne pouvait pas se résoudre à aller au boulot avec un sac à dos. Un jour, il se trouverait un holster pour le strict nécessaire, comme les collègues policiers. Avec un demi-sourire, il sortit du sac la cravate encore attachée à une attache cartonnée, marquée d'un logo auquel il n'avait lui-même pas fait attention. Effet satin, rouge foncé qui paraissait noir sous cette lumière, fines rayures plus pâles en biais, un classique.
"Tu vois, je ne vais pas t'inviter pour ce genre de grande aventure. D'ailleurs, toi aussi tu es- en civil."
Invité
Sujet: Re: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing Sam 20 Avr 2024 - 22:29
Sing for the laughter, sing for the tearsFT. Arold Maligait « Comment tu sais que c'est moi et pas quelqu'un qui a pris mon apparence ? »
Il est un peu tôt pour les grandes questions philosophiques mais Arold a toujours eu cette manière de le surprendre de par ses mots et ses réactions. Un souffle de vent frais dans la vie du justicier qui ne s’étonne plus de grand choses depuis un moment maintenant. Il faut dire qu’il en a vu des vertes et des pas mures, depuis le temps qu’il porte le masque.
« Pardon. Fais pas attention. »
Un haussement d’épaules de la part de son ami, un sourcil levé de la sienne. Est-ce vraiment une question à laquelle il ne doit pas porter attention ? Il n’a pas envie d’être celui qui s’invite dans la vie privée d’autrui, encore moins s’il doit y forcer le passage pour obtenir une confession. Ce genre de traitement, il le réserve à sa famille. Il faut dire qu’ils sont tous aussi butés les uns que les autres et leur faire rentrer un peu de bon sens dans le crâne ne peut pas toujours se faire dans le respect de leur intimité. Mais sa famille n’avait pas vraiment les meilleurs repères sociaux au monde et ils allaient souvent beaucoup trop loin entre eux.
Sérieusement, il lui a fallu beaucoup trop longtemps et une intervention des Titans pour qu’il comprenne que poser des traqueurs sur les gens qu’on apprécie pour s’assurer qu’ils ne sont pas en danger était considéré comme quelque chose de déplacé, voire carrément un comportement de détraqué. Pour les Wayne, il s’agit juste d’une manière efficace de s’assurer que leurs proches sont trouvables en cas de besoin ou en cas de danger, rien de plus.
« Je sais pas si c'est une bonne idée de te faire boire, tu es déjà assez exubérant au naturel. Mais bien sûr, je te suis. »
Un léger rire lui échappe. Un rire chaud et chantant dont il a le secret, l’un de ceux qui ont illuminés le Manoir Wayne après son arrivé dans la bâtisse.
« Désolé, j’ai déjà deux bières d’avances. On a eu une sale journée, aujourd’hui. Une scène de crime particulièrement glauque, même d’après les standards de Gotham. On est sorti boire un verre pour essayer de se vider la tête avant de rentrer chez nous avec Ashley et Brandon. Ils ont choisi un poison différent du mien. Je les ai chargés dans des taxis en direction de chez eux. Après ce qu’ils se sont mis, ils devraient dormir sans problème. - Compte sur moi... Jusqu'à la faim des dents. »
Dick ne relève pas le mélange de mots. Pour ce qui l’en est, c’est même amusant comme manière de formuler la chose.
« Tiens, j'ai demandé quelqu'un en mariage ce soir. Heureusement, elle m'a... ri au nez. »
Et c’est au tour du Wayne de rire à cette déclaration. Arold vit toujours tellement de choses extraordinaires. Il pourrait passer des heures à l’écouter simplement parler de ses journées et de ses interactions avec le monde qui l’entoure. Peut-être même qu’un jour il pourrait le convaincre de se laisser tenter par l’idée de se faire publier.
« Je ne faisais rien d'intéressant, tu sais. Je me suis acheté une cravate. »
L’objet du crime est sorti de la sacoche et Dick ne peut s’empêcher de venir la saisir. Son pousse caresse le textile. C’est loin de la garde-robe de luxe à laquelle Bruce a pu l’habituer malgré lui mais cela reste quand même de la bonne qualité. Il lève le vêtement, venant le placer à côté du visage d’Arold alors que ce dernier continue son explication.
« Tu vois, je ne vais pas t'inviter pour ce genre de grande aventure. D'ailleurs, toi aussi tu es- en civil. - Ouais, on préfère laisser l’uniforme au commissariat quand on va boire pour oublier quelques horreurs. Tu devrais plutôt t’acheter des cravates bleues, ça irait mieux avec tes yeux. »
Barbara l’entendrait donner des conseils de mode à quelqu’un qu’elle se moquerait de lui. Après tout, personne ne semble avoir compris le génie de sa chemise à polka dot ou même simplement du discowing. Un costume qu’il se surprend parfois à ressortir juste pour le plaisir de la nostalgie… et aussi parce que c’est amusant de regarder les réactions de sa famille quand il porte cette réelle œuvre d’art. Parfois, sa femme lui assure qu’il serait incapable de ne pas commettre d’impair visuel en créant une tenue même avec sa vie en jeu.
La vérité est quelque part entre les deux. Il est vrai que Dick est conscient d’avoir des gouts vestimentaires… discutables. Mais il a aussi appris aux côtés de Bruce pendant toutes ces années comment se mettre à son avantage et avoir l’air tiré à quatre épingle pendant les différents galas auxquels il a toujours dû assister contre son gré.
Il rend à Arold sa cravate avant de dégainer son téléphone. Il connait pratiquement Gotham comme sa poche mais il a plutôt l’habitude d’en avoir une vue aérienne que piétonne. Il tapote un peu dessus.
« Bon… Un endroit pas trop craignos pour aller boire un coup dans le quartier… Si on peut éviter les coupes gorges, ça serait plutôt bien. »
La majorité des gothamites ont des exigences en matière de sécurité bien moindre que la majorité des américains. Il faut dire, il vaut bien ça pour vivre dans cette ville où les attaques sont tellement fréquentes que les masque à gaz ont été objet de mode à une époque. Finalement, il trouve un endroit pas trop loin de là où ils se sont croisés et qui n’a pas l’air si mal famé que cela. Avec un peu de chance, son badge pourra rester dans la poche de son jeans pendant toute la soirée.
« Je crois que j’ai trouvé un endroit qui fera l’affaire ! » chantonne-t-il.
Il prend alors le lead de leur duo impromptu. Avant de ranger son téléphone, il prend malgré tout la peine d’envoyer un message à Barbara pour la prévenir qu’il va boire avec ses collègues un peu plus tard que prévu. Après tout, ce n’est pas comme si elle n’avait pas accès en tout temps à sa localisation. Les caméras de la ville ne lui ont jamais opposé la moindre résistance non plus. Si elle veut savoir où il est, cela ne lui prendra que quelques secondes une fois derrière son ordinateur. Il la prévient surtout parce que la communication, c’est important et qu’il a déjà bien assez merdé avec elle lorsqu’il avait perdu la mémoire.
« Et voilà, Barbara est prévenue que je rentrerais plus tard que prévu. » conclu-t-il en rangeant son téléphone à nouveau dans la poche de son jeans.
Et, surtout, il est important qu’elle sache que Nightwing ne pourra pas déployer ses ailes ce soir. L’oiseau bleu restera attaché au sol en tentant de concilier une vie civile et héroïque malgré tout. Il espère quand même que sa femme le préviendra si jamais il y a une urgence qui nécessite des mains supplémentaires. On ne sait jamais. Après tout, le Joker a repointé le bout de son nez récemment.
Ils arrivent devant un établissement à l’air fatigué. Une bannière verte foncé annonce le nom de l’établissement au-dessus de la porte. Écrit en gras et probablement en arial, les mots ‘Chez Larry’ avaient dû un jour être blancs. Aujourd’hui, au contact des années sous la pollution dense de Gotham, les lettres sont jaunies et un grisées.
Le reste de l’établissement donne cette même sensation de fatigue et d’essoufflement. Un sourire radieux aux lèvres, le Wayne rentre dans l’établissement d’un pas léger. Quelques têtes se tournent vers eux et le lieutenant ignore les regards curieux avec panache. Il choisit une table et se laisse tomber dans une banquette. Le tissu expire un petit nuage de poussière sous le poids soudain.
Il y a une odeur de cendre froide qui doit dater de l’époque où l’on pouvait encore fumer dans les bars qui semble imprégner les murs. L’endroit est relativement calme, bien loin de ces bars à la mode où il faut pratiquement crier pour se faire entendre. Les conversation autours d’eux reprennent, devenant un doux ronronnement de fond.
De toute évidence, ils sont dans un lieu qui n’a pas l’habitude des nouvelles têtes. Et, tant qu’ils ne manquent de respect à aucun habitué, - ce que Dick ne compte pas faire – il n’y a aucune raison pour que la soirée ne déraille.
« On sait tous les deux que ma journée a été plutôt merdique… J’espère que la tienne s’est un peu mieux passée, si on oublie qu’on a refusé ta demande en mariage. » taquine-t-il ‘un sourire.
Un serveur à l’air blasé et fatigué approche de leur table et Dick ne se fait pas prier pour se commander une bière blonde, la troisième de sa soirée. Il n’a pas envie de se mettre minable. Après tout, à tout moment son téléphone pourrait vibrer. Il aurait l’air fin si quelqu’un avait besoin de Nightwing alors qu’il est rond comme une queue de pelle.
Messages : 57 Date d'Inscription : 12/04/2024
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Sujet: Re: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing Dim 21 Avr 2024 - 10:18
Si le lieutenant n'était attendu nulle part, c'est que c'était une nuit relativement calme ; cela dit elle ne faisait guère que commencer, à l'entendre. Traîner en ville était peut-être sa manière de garder l'oeil sur le pouls de la ville même alors que celle-ci paraissait, pour cette fois, ménager les nerfs de ses habitants. Parfois, Arold pensait à cette ville comme à une matrone névrosée, capable de plonger soudainement sa progéniture dans les affres d'un stress intense sur une simple saute d'humeur. Il emboîta le pas de son ami en se demandant vaguement quelque chose d'imprécis, qui se perdit dans les volutes floues de sa réflexion alors qu'ils franchissaient le seuil.
"Une cravate assortie à tes couleurs, hm ? Les gens vont jaser." Il retrouvait en tout cas son art de la plaisanterie qui tombe à côté de la plaque, c'était bon signe. Une chaise pour reposer sa tension vacillante et il n'y paraîtrait plus.
Comme souvent, le simple fait de passer une porte transforma l'angoisse passée en un souvenir, récent certes, encore sensible, mais qu'il pouvait maintenant archiver dans la grande bibliothèque bordélique de sa mémoire. Il avait repris pied plus facilement qu'il ne l'aurait cru. La présence de Dick qui avait toute sa confiance désamorçait l'un des principaux moteurs de son repli mental : la terreur d'affronter les maux de la réalité. Et finalement, tout bien pesé, c'était effectivement une bonne journée et une bonne soirée.
C'était un grand soulagement de n'être pas réellement engagé dans un jeu de fiançailles. Plus il retrouvait ses esprits, stimulés par la fine pluie froide qui faisait mine de les accompagner au bar tout à coup, et plus Arold réalisait à quel point il avait été inconscient. Il fit le geste de remercier le ciel, portant deux doigts à ses lèvres en levant les yeux avec dévotion. Sans pratiquer un culte plutôt qu'un autre, il avait adopté le langage corporel associé à la religion dans son entourage de jeunesse.
Il constata, une fois assis, que l'endroit était calme, un peu morne, dénué d'agitation particulière. A l'autre bout de la salle, quelqu'un tentait une chanson en demi-teinte dans un micro. Rien de trop envahissant, plutôt un bruit de fond. Sa concentration en dents de scie allait pouvoir se rétablir sans être à nouveau détournée. - Et il n'allait sûrement pas presser de questions ce pauvre Dick qui, de son propre aveu, n'avait rien de bon à dire sur sa journée réelle. C'était beaucoup plus tentant de se construire des journées imaginaires, ça ne coûtait rien et ça accompagnait très bien une bière.
"Imagine si elle avait dit oui ! Je serais peut-être dans un avion pour Las Vegas en ce moment. Je louerais un faux prêtre déguisé en Elvis pour faire la cérémonie, entre une magicienne en string Playboy et une piscine de bulles... En tant que témoin, je compte sur toi pour me dissuader."
Il laissait errer son attention, confiant dans la présence de Dick pour la ramener à leur table régulièrement. Il y avait un flipper dans un coin, plutôt pour décorer que pour l'utiliser sans doute. Ce bon flic avait-il joué au flipper déjà par le passé ? Dans les films, on voyait toujours cet accessoire dans ce genre d'endroits, pour l'atmosphère. Arold n'y avait jamais fait une partie, c'était trop public, il aurait eu peur de se ridiculiser. Vint son moment pour passer commande, et il lui fallut quelques secondes pour renouer avec Gotham, tant ce bar aurait pu être basé dans n'importe quel quartier semi-mal famé à travers le monde. "Vous avez du karamalz ? Non ? Root beer ? Canada dry, parfait, je prendrai ça."
Sa voix s'était éteinte, de gêne ; il ne voulait pas déranger. Un petit signe de tête pour remercier et s'excuser. Il se tourna vers Dick en expliquant, pour ne pas être soupçonné d'avoir prononcé une incantation satanique : "Tu goûteras un jour chez moi. Le karamalz, c'est une fausse bière pour enfants qui a un goût de caramel. C'est juste du malt, sans alcool. Ma grand-mère m'en envoyait à côté des bons vins pour mes parents, pour que je ne me sente pas exclu."
Elle avait épousé en secondes noces un vigneron superbe aux cheveux blancs ondulants sous un grand chapeau d'artiste, sous des cieux plus vastes et plus cléments qu'ici, où personne n'avait besoin de voler comme l'éclair et où seuls les rapaces s'abattaient sur leurs proies. Arold se laissa emporter dans cet univers qu'il n'avait connu qu'à travers des photos, envoyées avec une régularité religieuse à l'époque de la rentrée des classes, "pour lui donner du courage"... Ou des envies de fuguer pour faire l'école buissonnière, qui sait. Il était un enfant sage, il ne s'était jamais posé la question et maintenant il était un peu tard, la vieille dame et son vigneron reposaient côte à côte dans le caveau du village.
"Pourquoi on reste dans cette ville, dis-moi ? On est fous, toi comme moi. On pourrait partir n'importe où et racheter un petit coteau ensoleillé et faire pousser des vignes. Dessiner un beau logo d'étiquette avec une femme aux longs cheveux noirs... Je m'emporte. C'est toi qui bois et c'est moi qui suis saoul. Si ça c'est pas du beau travail d'équipe !"
Dans un petit rire discret - Arold n'aimait pas son propre rire - il posa la main sur le bras de Dick quelques instants. Il était contagieux, l'oiseau de nuit, avec ses attitudes tactiles ! Est-ce qu'ils se ressemblaient assez pour qu'on les suppose être de la même famille ? Oh, ils auraient pu l'être par accident, pour le peu qu'ils en savaient, et ça n'aurait même pas été une surprise. Tout le monde a un cousin extraordinaire ; tout le monde a un cousin gris souris.
"Vas-y, à toi, parle-moi de cette femme, dis tout ce qui te passe par la tête. Je suis sûr que tu serais bon à ce jeu."
Pour le réconcilier avec la réalité, son psychiatre lui avait enseigné autrefois que l'esprit humain la peuplait de rêves, et en faisait des réalités à leur tour, et que c'était le pouvoir des gens ordinaires. Eh bien, il n'y avait pas plus ordinaire que lui, alors il pouvait en user et en abuser.
Invité
Sujet: Re: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing Dim 28 Avr 2024 - 21:36
Sing for the laughter, sing for the tearsFT. Arold Maligait « Imagine si elle avait dit oui ! Je serais peut-être dans un avion pour Las Vegas en ce moment. Je louerais un faux prêtre déguisé en Elvis pour faire la cérémonie, entre une magicienne en string Playboy et une piscine de bulles... En tant que témoin, je compte sur toi pour me dissuader. »
L’image tire un rire à Dick qui ne peut s’empêcher de se l’imaginer. Et certains disent que c’est une bonne chose d’avoir esprit créatif. Parfois, il est des images qui n’ont rien de bon à se dessiner dans un esprit. Et, pour être parfaitement honnête, le lieutenant ne peut qu’être heureux de voir cette scène cocasse remplacer celle des corps décharnés qu’ils ont trouvés plus tôt dans la journée.
Depuis les années, il a développé une certaine désensibilisation aux scènes d’horreurs que son métier de nuit l’emmène à observer sur une base régulière. Mais cela ne veut pas dire que Dick n’en reste pas moins humain. Et s’il a réussi à se construire une carapace par rapport à ce genre de scènes, cela laisse malgré tous des traces dans sa psyché. Après tout, il y a autant d’horreurs auxquelles on peut faire face avant que cela ne commence à réellement nous atteindre.
« Elvis, c’est pas mal mais en tant que témoin je suis obligé de te proposer le faux prêtre déguisé en Superman. Ou Batman, à la rigueur, si tu te sens d’humeur à honorer Gotham. » chantonne-t-il presque entre deux rires.
Quand il avait appris l’existence de ces personnes officiant des mariages en costume de superhéros de la Justice League, Barbara avait dû sérieusement manœuvré pour l’empêcher de les trainer là-bas. Il y a juste quelque chose de terriblement drôle à l’idée de se faire marier par quelqu’un portant une copie de mauvaise facture du costume de son père ou de l’un de ses collègues.
Dick laisse son ami commander, se disant que, définitivement, il devrait reparler à sa femme de l’idée d’un mariage à Vegas. Juste pour l’amour de la blague… et pour pouvoir envoyer les photos à Clark, Bruce ou peu importe quel costume ils choisiraient pour l’officier de cérémonie. Dick a cependant la sensation que Clark le prendrait avec bien plus d’humour que son père.
« Tu goûteras un jour chez moi. Le karamalz, c'est une fausse bière pour enfants qui a un goût de caramel. C'est juste du malt, sans alcool. Ma grand-mère m'en envoyait à côté des bons vins pour mes parents, pour que je ne me sente pas exclu. - Ça sonne comme quelque chose qui pourrait me plaire, en effet ! » après tout, Damian lui dit souvent qu’il a un palet d’enfant quand cela touche à sa consommation de sucre « Ta grand-mère avait l’air d’être quelqu’un de très avenant. » continue-t-il d’une voix plus douce.
La famille a toujours eu un endroit spécial dans le cœur du premier Robin. Sans doute est-ce d’avoir grandi dans un cirque, d’avoir toujours eu cette immense famille de cœur qui s’est petit à petit reconstruite aux côtés de Bruce au fil du temps.
« Pourquoi on reste dans cette ville, dis-moi ? On est fous, toi comme moi. On pourrait partir n'importe où et racheter un petit coteau ensoleillé et faire pousser des vignes. Dessiner un beau logo d'étiquette avec une femme aux longs cheveux noirs... Je m'emporte. C'est toi qui bois et c'est moi qui suis saoul. Si ça c'est pas du beau travail d'équipe ! - Il n’y a pas de mal à s’arrêter à rêver de temps en temps. Après tout, j’ai moi-même quitté Gotham quelques années. Je ne suis pas sûr d’avoir vraiment gagné au change, avec Blüdhaven mais j’imagine que si je suis revenu, c’est bien parce que c’est ici que je dois être. »
Et tant de choses qu’il ne peut pas partager avec un civil. L’inquiétude constante pour le bien-être de sa famille, tout en sachant qu’il ne pourra pas être là pour les aider si une patrouille tourne mal, la solitude étouffante des immeubles de Blüdhaven qu’il a tenté de redresser à bout de bras totalement seul, isolé de sa famille et de ses proches, les mois passés à Gotham à porter le masque de Batman, la sensation libératrice de, enfin, revivre, depuis qu’il peut interagir quotidiennement avec ses frères et, en de plus rares occasions, avec son grincheux de père.
Gotham a ce petit quelque chose qu’il ne peut s’empêcher d’identifier comme un foyer. Lui qui a grandi sur les routes sans attaches particulières à une localisation, tant qu’il était avec les personnes qu’il aimait s’est retrouvé charmé par l’architecture gothique de la ville, par la sensation d’appartenance qui a grandi au fil des années aux côtés de Bruce.
Gotham est tordue, Gotham est brisée. Mais Gotham l’a accueilli et s’il ne l’est pas de sang, il est fier d’être un gothamite. Et il sait que beaucoup d’habitants de la ville se montrent farouches quant à leur origine. Une ville presque alien dans le paysage américain tant son taux de crime explose le plafond… Il faut être fait d’un cuir particulier pour grandir dans ses rues. Ce n’est pas pour rien que peu d’extérieurs arrivent à s’installer définitivement dans la ville du crime.
« Vas-y, à toi, parle-moi de cette femme, dis tout ce qui te passe par la tête. Je suis sûr que tu serais bon à ce jeu. - Pour une marque de vin ? Mmmh… Je dirais donc, cheveux noirs, regard tout aussi sombre, tout comme ses lèvres. Peut-être une tenue élégante ? Genre, robe fendue ? Je ne sais pas, je n’ai pas l’impression d’être un génie du marketing. » qu’il rigole, se prêtant malgré tout au jeu.
Le serveur placide dépose leur commande sur la table et Dick dégaine un billet pour couvrir leur addition en plus d’un généreux pourboire. Avec ses actions dans l’entreprise de son père, on ne peut pas vraiment dire que l’argent soit un souci pour lui. Aucune raison de ne pas se montrer généreux, du coup.
Le lieutenant ne traine pas trop pour savourer quelques gorgées de bière fraiche. Il s’essuie les lèvres d’un revers de la main alors qu’il se sent fondre un peu plus dans la banquette en fin de vie du bar. Son verre trouve repos sur le bois de la table alors qu’un nouveau chanteur prend place dans l’espace karaoké du bar, attirant son regard et le faisant lever son verre à nouveau pour saluer le chanteur qui, de toute évidence, a du mal à tenir sa liqueur, entreprenant de chanter une chanson de country qui est inconnue à l’ainé des Wayne.
« C’est cool qu’ils aient un karaoké ! Viens, on va chanter du ABBA une fois qu’il aura fini ! Ça fait longtemps que je n’ai pas chanté en duo avec quelqu’un. »
A raison. Il n’a jamais réellement été capable de chanter juste. Et sa famille a rapidement déserté le poste quand il venait leur proposer de pousser la chansonnette ensemble. Cela ne l’empêche pas de se laisser aller quand il prend sa douche ou lorsqu’il est seul en voiture. Il pourrait prendre des cours de chant. Sincèrement, Barbara serait même probablement plus qu’heureuse de les lui payer. Mais il manque déjà cruellement de temps et, en plus, il doit bien avouer que cela l’amuse de voir la réaction des gens autour de lui quand il chante comme une casserole. C’est un peu la même chose qu’avec ses gouts vestimentaires, en vrai. S’il veut, il peut faire un effort… Mais où est le fun là-dedans ?
Il sait son ami du genre timide et réservé. Et ce n’est clairement pas son choix de boisson non alcoolisé qui va l’aider à se désinhiber un peu. Dick sait qu’il se lance dans une bataille perdue d’avance. Il sa apprit à les reconnaitre, avec le temps. Cela ne l’empêche pas de sortir l’un de ses sourires les plus radieux à son ami.
« Allez, ça va être fun ! Et puis, ce n’est pas comme si quelqu’un ici sait qui nous sommes ! »
Peut-être une vérité pour Arold mais Dick sait pertinemment que son visage est dans les journaux depuis son enfance. Quand on vit sous le même toit que Bruce Wayne et que l’on porte partiellement son nom, il y a certaines choses dont on ne peut se soustraire. Et l’attention médiatique en fait partie. Il avait même dû régler un petit soucis d’image récemment quand il a été reconnu en train de manger une glace dans un bar avec une jeune orpheline qui avait fugué.
Une partie d’internet s’était enflammée, se divisant en deux groupes, ceux qui l’accusaient d’être un pointeur et ceux qui le défendait corps et âme. Par chance, il avait pu réduire les dégâts au minimum en passant une interview qui a révélé son don généreux à l’orphelinat de la jeune femme et du fait que, en tant que policier, il n’avait pas pu juste tourner les talons et la laisser errer seule dans les rues.
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Sujet: Re: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing Lun 29 Avr 2024 - 9:05
Superman. C'était encore pire. A aucun moment, Dick n'incarnait l'archétype du témoin raisonnable et organisé, qui allait assurer le bon déroulement de la cérémonie. Au contraire. C'était un désastre qui attendait d'arriver, et pour le coup, Arold regrettait presque que ça ne se fasse pas, juste pour voir ce qui arriverait. Comme il aurait aimé regarder Dick faire des crêpes et comment elles choisiraient de retomber. Il appréciait assez de pouvoir lâcher prise, il ne s'autorisait pas ça souvent même s'il était attentif à ne pas se surmener, de peur de se déclencher une crise. En ce moment, il était ailleurs. Il imaginait totalement cette étiquette et l'artiste en train de bosser d'après leurs requêtes, et le design prenant forme. Gotham avait cette autre qualité d'être pleine de très jolies dames et il y en avait certainement une, quelque part, qui aurait pu poser avantageusement.
"Des lèvres noires ? Ou rouges. Quoique les bouteilles de rouge sont plutôt noires, en fait, et les lèvres rouges ça fait un peu... elle boit salement, quoi. Oh ! Une femme vampire, tiens."
Il se nota, mine de rien, une petite alerte sur son téléphone : ramener du karamalz au commissariat pour laisser traîner quelques bouteilles en salle de pause. Il n'aimait pas tellement se perdre dans ces considérations, cette sorte d'addiction bizarre qui les liait à la ville et à ses méandres, ce que cela signifiait pour eux. Il en avait trop parlé avec des inquisiteurs en blouse blanche. L'idée de partager une boisson sucrée comme deux gamins l'attirait bien davantage, et le bercerait mieux pour trouver le sommeil tout à l'heure. Dick, de son côté, réclamait de l'action. Ils ne pourraient pas faire pire qu'une chanson de country noyée dans l'alcool ; Arold avait découvert la country en Afrique, où elle était le domaine de reconstituteurs steampunk ou gothiques avec leur propre mythologie et leur charisme incroyable, et qui faisaient automatiquement hocher la tête et frapper du pied. Cet ectoplasme à côté, c'était un scandale. "No more fucking ABBA," murmura Arold en se reculant prudemment dans son siège, avec un petit air amusé toutefois. La complémentarité était ce qui fonctionnait bien dans leur dialogue, et il n'aurait jamais juré si la proposition n'avait pas immédiatement suggéré dans son esprit une citation de film comique. Quand c'était une citation, ça ne comptait pas. "...bon, à la rigueur Mamma mia, et c'est moi qui choisis la prochaine chanson."
Pas de défi sans revanche. C'était un autre détail réconfortant : il n'avait jamais l'impression de devoir se modérer, laisser les autres s'amuser et rester dans les gradins. Dick l'emmenait dans son délire et il n'était pas question de se dérober. Il n'aurait même pas su dire comment il appellerait cette impression. Peut-être simplement de la sécurité. Le Canada Dry avait infusé un peu de sucre dans son organisme et il se moquait bien de ce qu'allaient penser les piliers d'un bar moisi des mauvais quartiers. Ils n'allaient pas être menacés ou frappés, peut-être insultés un peu mais il suffisait de ne pas écouter. Au pire ce serait un moment très gênant et ils partiraient sans demander leur reste. Cette bêtise ferait plaisir à Dick et ne coûterait pas cher. Mais quand ils firent signe et virent le micro s'approcher, Arold perdit courage.
"Tu démarres. Je l'ai pas dans la tête. Je vais manquer le début."
S'il l'avait pu, il se serait caché derrière son ami pour se faire oublier. Il n'était pas bien impressionnant mais depuis qu'il vivait à Gotham et faisait de la muscu, c'était fini de se fondre dans le décor en mode brindille. Il aurait pu plaider la maladie mais il était maintenant remis de son accès, et il n'aurait pas voulu faire de cette condition un sujet de blague, ressorti à toutes les sauces. Eh bien, il allait falloir chanter. Ah, pas danser, attention ! Il en était physiquement incapable. Mis à part le frappement de mains et de pieds précédemment cités, son corps ne réagissait pas au rythme. La seule chose à laquelle il réagissait, c'étaient les chatouilles, et c'était de manière complètement désorganisée, comme tout le monde. C'est la seule motivation qu'il avait. Il était comme tout le monde, tout simplement. Il n'allait pas faire mieux, mais il n'allait pas faire pire. "Pour Gotham," dit-il dans le micro avant de commencer. Un peu pour tester le son, pour apprivoiser la présence de ce truc devant son visage. Un peu pour se donner du courage. Ils étaient tous d'accord sur ce point au moins, même les criminels les plus monstrueux qui erraient dans ces ruelles restaient là pour une raison. Ils respiraient tous le même air vicié et certains, il en était persuadé, oeuvraient à leur façon pour le rendre plus respirable ; ils n'avaient simplement pas la même définition du problème et de ses solutions.
Puis les premières notes résonnèrent et Arold se sentit chuter dans un abîme de stress, et il ferma les yeux de toutes ses forces pour ne plus voir ce petit groupe d'inconnus, tétanisants, quoique plutôt indifférents. S'il ne les voyait pas, il pouvait se convaincre qu'ils n'existaient pas. C'était parfois pratique d'avoir un cerveau aussi malléable que le sien, il avait appris à en tirer son propre avantage. Et comme prévu, les premières secondes lui échappèrent. Malheureusement, ce n'était pas le genre de tube entraînant du moment avec lequel toute la salle allait beugler en leur compagnie. C'était une sorte de classique, mais pas cette sorte de classique.
"...cheated by you since I don't know when, So I made up my mind : it must come to an end. Look at me now, will I ever learn ?..."
Pas grave, tout le monde connaissait l'histoire. Un joyeux aveu d'incapacité à sortir d'une relation toxique, mais étrangement addictive. Bah, ce qui était addictif était généralement toxique de toute façon. Et Arold n'avait jamais été un grand philosophe, c'est ce qui l'avait empêché de devenir aussi un grand historien. Il aimait faire des recherches et rédiger des comptes-rendus mais il n'apportait aucun raisonnement personnel, aucune considération morale. Tout lui revint automatiquement après ça, mais il n'était pas si sûr qu'il chantait pour Gotham. Il chantait pour l'Alchimiste. Et il espérait sincèrement qu'il n'y avait pas de télépathe dans la salle. Dick le connaissait bien mais pas si bien, il ne dépassait pas certaines bornes et n'aurait pas souhaité le faire de toute façon.
Il était bon prince. Il lui ferait ensuite chanter cette chanson à propos d'être Superman. Avec ça, la salle chanterait. Et celle-là était faite pour beugler de toute façon. Arold pourrait l'accompagner, on ne l'entendrait plus. Est-ce que c'était sournois de sa part ? Non, voyons, c'était altruiste, et un tout petit peu stratégique éventuellement.
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Sujet: Re: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing Sam 4 Mai 2024 - 22:58
Sing for the laughter, sing for the tearsFT. Arold Maligait « No more fucking ABBA. »
La remarque fait aboyer un rire au lieutenant. C’est vrai qu’il aime beaucoup ce groupe. Peut-être même un peu trop pour le bien être de son entourage. Ce n’est pas pour rien que Barbara est celle qui contrôle leur playlist quand ils prennent la route ensemble. Surtout qu’il a tendance à se laisser emporter par les chansons entrainantes du groupe. Ce qui, il faut bien l’avouer, n’est jamais réellement gage de sécurité quand on est au volant, tout aussi habitué à la conduite en situation dangereuse soit-on.
« ...bon, à la rigueur Mamma mia, et c'est moi qui choisis la prochaine chanson. »
Une lueur s’allume dans le regard de Dick. Il s’était attendu à devoir argumenter davantage pour que son ami se laisse aller à pousser la chansonnette à ses côtés. Là où beaucoup de ses proches le décrivent comme un rayon de soleil à l’énergie visiblement infinie, Arold est bien plus réservé, se drapant souvent de timidité. Sans doute est-ce parce qu’il se balance tous les deux aussi bien que cette amitié a pu fleurir entre eux.
Le poing serré, Dick ramène son coude légèrement en arrière en un geste de victoire alors qu’un « yes ! » muet se dessine sur ses lèvres. Il n’est pas étranger à la sensation de trainer Arold hors de sa zone de confort. C’est une danse bien souvent pratiquée entre les deux amis. Un geste de confiance que le lieutenant mesure pour exactement ce qu’il est.
Ils font signe et Dick donne les informations nécessaires au serveur avant que ce dernier ne leur amène le micro une fois le morceau de country un peu mou du genou terminé. Signe que le karaoké est une habitude solide, quelques applaudissements mollassons répondent à la fin de la chanson. Il faut dire que s’il n’a pas été très attentif, l’homme qui avait pris le micro lui avait semblé être un bon chanteur. Quel dommage qu’il vienne briser le confort auditif des habitués.
« Tu démarres. Je l'ai pas dans la tête. Je vais manquer le début. »
Un rire chaud répond à la remarque de son ami alors qu’il se lève pour rejoindre le coin qui a été aménagé en une sorte de pseudo-scène. Sincèrement, c’est juste un pied de micro déposé sur ce qui avait dû être des palettes dans une autre vie. Arold sur ses talons, il le laisse annoncer qu’ils chantent pour Gotham.
Gotham la belle, Gotham la sombre, Gotham la cité du crime, Gotham la rejeté, Gotham l’unique, leur Gotham. Une ville qui semble avoir si peu à offrir et qui pourtant est si importante dans le cœur de tous ses habitants.
Après tout, ce n’est pas pour rien que les gothamites ont une telle dent contre les habitants de Metropolis. Une sombre histoire de baseball où les Météores de Métropolis ont fait annuler un match perdu contre les Dark Knights de Gotham sous prétexte d’une attaque de petite ampleur d’un vilain de seconde zone. Il n’y a même pas été question d’une attaque par gaz ce jour-là. Vraiment, aucune raison d’annuler le match.
Mais là n’est pas la question. Les gothamites sont patriotiques. Fidèle à leur ville et non pas leur pays. Ils sont le pouls de la ville d’une manière si organique qu’elle semble déstabiliser tous les externes en visite. Il faut dire que les habitants de la cité du crime sont fait d’un cuir tout autre que les autres américains. Rien que cela est suffisant pour les unifier davantage.
Les premières notes de Mamma Mia s’invitent dans ses oreilles et, déjà, Dick gesticule en rythme. Partageant le micro avec Arold, il laisse les premiers mots couler hors de ses lèvres. Comme d’habitude, il chante faux et, comme d’habitude, il n’en a pas grand-chose à faire. Il se laisse aller aux notes légères et énergiques, s’amusant de quelques pas de danse.
ABBA a toujours eu cet effet sur Dick. Emporté par cette musique aussi énergétique et pétillante qu’il l’est au quotidien. Après tout, Wally lui a déjà dit une fois qu’il était un peu le Batman souriant de leur génération. Une remarque qui l’avait à la fois laissé perplexe et amusé.
Et s’il chante clairement faux aux côtés de son amis, les habitués du bar ne semble pas tant que cela s’en vexer. Si, au début, quelques regards mécontents ont coulé dans leur direction, même quelques grognements, il faut croire que son énergie et juste son plaisir d’être là à chanter une musique qu’il aime a eu raison du tempérament bougons des piliers de bars.
Et quand, enfin, ils arrivent au bout de la musique, Dick a un sourire jusqu’aux oreilles. Non pas que la vue soit inhabituelle chez lui. Il a toujours été quelqu’un de souriant. Il semble que son enthousiasme lui ai permis de gagner un peu d’affection de la part des piliers de comptoir qui applaudissent poliment en réponse alors que, sincèrement, la performance ne le méritait pas. Mais l’ainé des Wayne a toujours eu cette faculté de charmer les gens et de les ranger de son côté. Une aura naturelle qu’il exerce sans même le vouloir.
« Ça fait un bien fou de se laisser aller un peu ! On devrait faire ça plus souvent, Arold ! Tu voudrais chanter quoi maintenant ? » qu’il demande avec l’énergie d’un labrador.
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Sujet: Re: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing Jeu 9 Mai 2024 - 15:34
La tête ailleurs, le greffier ânonne les paroles qu'il connaît certes par coeur, mais qui tentent régulièrement de se dérober. Chaque détail de la salle tente de retirer ce tapis sous ses pieds. Même l'entrain de son partenaire de scène est toujours un peu déconcertant, même s'il le connaît d'assez près pour évaluer qu'ils sont plutôt sur une petite moyenne. Il ferme les yeux pour se concentrer ; la chanson va trop vite pour qu'il ait le temps d'implémenter son rituel quotidien, se répéter cent fois la tâche à accomplir et la marche à suivre, en s'encourageant et se félicitant mentalement à chaque petit progrès. Et Dick qui chante à tue-tête ! Il faudrait en faire de même pour être entendu, mais au final, Arold n'y tient pas tant que ça.
Il se sent essoufflé en terminant, mais Dick a l'air tellement heureux dans sa légère ivresse et l'oubli de sa sale journée ! Impossible de s'arrêter là sans jouer la revanche. Par contre, après ça, il aura vraiment besoin de s'asseoir et de se remettre les idées en place.
"Kryptonite ?" lance-t-il au responsable des pistes musicales, la voix un peu interrogatrice. (Dans un pareil troquet, ça ne s'appelle pas un DJ.) Oui, ils l'ont, bien sûr ils l'ont. Après ABBA, n'importe quoi sur une cadence un peu plus rock semble rasséréner les occupants de la salle, un peu trop à vrai dire : est-ce que cette adhésion ne va pas les rendre plus difficiles quant à leur performance ? Non, ça va, ils chantonnent avec eux, achevant de compléter le chaos auditif.
Au milieu de la chanson, il s'interrompt cependant. Il vient de songer que son père va s'inquiéter de ne pas avoir de ses nouvelles. Quelle heure peut-il être ? Il faut envoyer un message. Le temps de se dire tout ça, et de se le redire pour le garder bien en tête pour les quelques minutes qui restent, Arold entend son ami continuer tout seul et se demande vaguement pourquoi. Ah mais, oui, ce n'est pas parce qu'il s'arrête que le monde s'arrête autour de lui.
Sa préoccupation le fait trébucher quand il reprend le fil de la chanson au couplet suivant. Dick va-t-il l'abandonner à son tour sur le refrain suivant comme si tout était calculé ? Dans tous les cas, il ne leur reste pas beaucoup de charisme à sauver. Le public prend l'habitude de répondre en choeur : "Non !" à la question du refrain. Sans pitié mais joyeux. Arold pourrait presque y trouver une forme d'humour galvanisant, de quoi l'entraîner à jouer un peu avec la foule, mais il n'a pas ce talent en lui, et il se contente de sourire en regardant son ami s'amuser. Et puis, il vacille un peu et s'assoit par terre. La chanson se termine, il peut lâcher prise.
"John, tu m'aides ? ...c'est toi qui bois et c'est moi qui tourne," dit-il avec un sourire, oubliant qu'il avait déjà fait cette blague un peu plus tôt. Et que Dick ne s'appelait plus John depuis bien longtemps.
"Ho, si il veut faire un malaise, le ptit gars, c'est dehors." Mot du patron, pas exactement mot de soutien. Arold lui adresse un geste vague de la main qui signifie : non mais ça ne va pas arriver, aucun risque, c'est déjà fait. Il lui suffit d'un moment à la table, peut-être un carreau de chocolat, la bonne humeur de Dick et sa conversation pour lui changer les idées. Et il sera comme neuf.
De quoi pourraient-ils parler ? De la vigne. De Barbara. Elle ferait un chouette modèle pour la femme mystérieuse sur l'étiquette... Et Dick à quoi pense-t-il quand son regard s'égare une seconde dans le vide, moins longtemps que celui d'Arold, mais ça lui arrive tout de même... Songe-t-il aux visions cauchemardesques auxquelles l'exposent sa vocation et son métier ? Des choses dont on ne parle pas hors des horaires de service. Mais ils peuvent parler de tout, Arold est tout de même un collègue.
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Sujet: Re: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing Dim 2 Juin 2024 - 15:59
Sing for the laughter, sing for the tearsFT. Arold Maligait « Kryptonite ? »
La demande n’aurait pas dû le surprendre, vraiment. La chanson a sa petite popularité, après tout. Dick aboie un rire. Bien sûr, Arold ne peut pas comprendre la raison de cet éclat, celui-ci touchant à sa vie de justicier. Il se souvient clairement, un jour où il était à la Watchtower, avoir entendu Clark râler sur le fait que cela devenait impossible pour lui de garder une oreille attentive sur le monde à la recherche du mot ‘Kryptonite’.
Du jour au lendemain, sa plus grande faiblesse avait été sur les bouches de tout le monde, répétant le mot encore et encore, noyant des potentielles pistes vers de la réelle kryptonite à détruire dans les paroles d’amateurs de musiques. Si Dick avait essayé de consoler l’homme qu’il considère comme un oncle il avait peiné à masqué son amusement face à la situation. Il avait ensuite passé une bonne heure à rire avec Wally et Hal sur à quoi pourrait ressembler une chanson sur la plus grande faiblesse de Batman.
La chanson démarre alors que le lieutenant de police peine encore à clamer son rire. L’ainé des Wayne se laisse balancer légèrement en rythme, physiquement incapable de rester immobile trop longtemps. Bruce avait pour habitude de se plaindre, lorsqu’il était enfant, qu’il était incapable de rester assis sur une chaise plus de cinq minutes. Il s’est améliorer en grandissant mais le besoin de mouvement constant est resté.
« Well, I took a walk around the world to ease my troubled mind. I left my body lying somewhere in the sands of time but I watched the world float to the dark side of the moon. I feel there's nothing I can do, yeah! I watched the world float to the dark side of the moon. After all I knew, it had to be something to do with you. I really don't mind what happens now and then as long as you'll be my friend at the end. If I go crazy, then will you still call me Superman? If I'm alive and well, will you be there and holding my hand? I'll keep you by my side with my superhuman might. Kryptonite! »
Quelque part, à Metropolis, l’oreille sensitive de Clark Kent attrape les mots du premier Robin. L’extraterrestre a toujours été du genre à s’inquiéter pour les gens auxquels il est attaché. Et la couvée qui ne semble jamais vouloir s’arrêter de grandir de Bruce fait partie des gens sur qui il garde discrètement un œil.
Depuis son bureau au Daily Planet, Clark recrache son café sous la surprise d’entendre ces mots sortir de la bouche de Dick. Il sait que le jeune homme n’est pas un champion du chant, mais les fausses notes ne font rien pour arranger l’agacement résigné qui grandit au fond de Superman. Dans les bureaux vides du journal à cette heure tardive, l’homme d’acier prend sa tête entre ses mains, poussant un râle résigné. Il avait sincèrement pensé Dick au-dessus du fait de chanter cette maudite chanson. Minutieusement, il réarrange son audition, tentant d’ignorer Gotham pour la soirée.
« You called me strong, you called me weak but still your secrets, I will keep. You took for granted all the times, I never let you down. You stumbled in and bumped your head, if not for me then you'd be dead. I picked you up and put you back on solid ground. If I go crazy, then will you still call me Superman? If I'm alive and well, will you be there and holding my hand? I'll keep you by my side with my superhuman might. Kryptonite! »
Dick n’a pas manqué le fait qu’Arold se soit arrêté le temps d’un couplet. Il lui coule un regard rapide, essayant de jauger s’ils doivent arrêter leur petit karaoké. Dans sa poche, il sent son téléphone vibrer mais n’y porte pas attention, continuant de chanter, s’amusant des réactions de leur publique. S’il avait chanté avec n’importe qui d’autre, il aurait joué de rythmique, alternant leurs voix malicieusement. Mais il est déjà bien trop heureux qu’Arold ait accepté de se plier à son caprice que pour l’abandonner en plein milieu d’un solo.
Et quand Arold s’assois, la partie de Dick qui a toujours été du genre surprotectrice explose. Il termine malgré tout la chanson bien que, maintenant, il ne lâche pas son ami du regard. Alors que les mots continuent de couler hors de ses lèvres, il analyse silencieusement le langage corporel de l’homme à côté de lui, à la recherche du moindre signe de réel inconfort.
Les applaudissements remplissent le bar alors que la chanson se termine et Dick est immédiatement à genoux devant Arold, le micro remit à sa place avant même que les derniers vers ne soient prononcés.
« John, tu m'aides ? ...c'est toi qui bois et c'est moi qui tourne. - Ho, si il veut faire un malaise, le ptit gars, c'est dehors. »
Le regard du premier Robin mitraille le patron, s’adoucissant aussi vite qu’il s’est envenimé alors qu’il se repose sur son ami. Il l’observe signifier d’un geste que tout va bien. Il passe alors le bras de son collègue sur son épaule et l’aide à se relever. Il en fait sans doute trop. Mais il a toujours été du genre à trop s’inquiéter, à trop vouloir en faire quand il s’inquiète. On ne le changera plus ce point-là. Parfois, Barbara rigole en lui disant qu’il a le syndrome de la grande sœur et que c’est pour ça qu’il passe son temps à surprotéger tout le monde. Et bien que Dick déteste avoir à l’admettre, elle a sans doute raison.
« On devrait commander quelque chose de sucré pour toi. Tu crois qu’ils ont du jus d’orange ? » qu’il lui demande alors qu’il les ramène à leur table.
Là, il y retrouve sa bière qui, malheureusement, a eu le temps de se réchauffer un peu. Cela ne l’empêche pas d’en prendre une grande lampée. Est-ce qu’ils font de la petite restauration ici ? Lui non plus ne dirait pas non à grignoter quelque chose. Une fois assis, il se rappelle de la notification sur son téléphone.
Quand on est l’ainé d’une famille de justiciers et que son téléphone vibre, on ne peut s’empêcher de vérifier la notification le plus tôt possible. Si jamais les choses sont réellement urgentes, il ne doute pas un instant qu’il recevrait un vrai appel, mais il sait aussi que la majorité de ses adelphes sont des têtes de nœuds butés qui préféreraient se vider de leur sang que d’accepter qu’ils ont besoins d’aide. Quelque chose qu’ils ont tous prit de Bruce, il faut croire.
Mais ce n’est pas un message d’appel à l’aide qui apparait sur son écran ce soir. Clark lui a envoyé un message et, avant même de l’ouvrir, Dick se sent à nouveau comme un adolescent malicieux qui enchaine les pranks. Il ouvre le message et retient de justesse un rire face au ‘Pourquoi ?’ que son oncle de cœur lui a envoyé. Déjà, il imagine la mine déconfite du journaliste et peine à cacher son amusement. Il range son téléphone sans prendre la peine de répondre, reportant son attention vers Arold.
Il aimerait lui demander comment il se sent, le noyer de questions qui n’auraient pour réel but que de le rassurer lui, au détriment du confort de son ami. Alors il se tait, laissant des années d’expérience sur le terrain scanner son langage corporel pour en extraire la moindre information. Pendant ce temps, il joue les nonchalants, se laissant porter par l’ambiance que leur séance de karaoké a apporté à la pièce. Il s’appuie d’un coude sur la table, sa joue venant trouver repos dans le creux de sa main.
« Je ne savais pas que tu étais un fan de 3 Doors Down, » qu’il se décide à lancer, optant pour la neutralité de cette information « Les rumeurs disent que Superman n’est pas un grand fan d’ailleurs, c’est dommage, tu ne trouves pas ? »
Intérieurement, il espère que Clark a toujours une oreille tendue vers Gotham et qu’il écoute cette conversation. Sans doute est-ce pour cela que son sourire oscille entre douceur et malice, que son ton se fait plus léger, plus joueur.
« Je veux dire, il n’a jamais rien dit sur tout le marchandising qu’on peut trouver de lui partout, en tout cas pas à ma connaissance… Mais j’ai vu sur twitter quelques témoignages qui laissent entendre qu’il n’aime vraiment pas cette chanson. C’est assez fou, quand on y pense. » glousse-t-il.
S’il porte l’uniforme au travail, il ne s’est jamais caché de son intérêt envers la scène superhéroïque. Après tout, il lui faut bien une excuse pour avoir autant d’informations sur tout le monde. Et si, au début, ses vêtements à l’effigie de Superman n’étaient là que pour agacer son père, ils sont devenus une habitude qu’il a appris à chérir. Et s’il ne s’autorise pas à porter son propre marchandising, on peut souvent le voir porter des vêtements à l’effigie de Superman, Flash, Batman et Robin.
Messages : 57 Date d'Inscription : 12/04/2024
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Coventry. ♥ Love interest: Il a cessé de rêver. Armes & gadgets: Pas trop sa tasse de thé.Arold Maligait
Sujet: Re: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing Mer 5 Juin 2024 - 13:04
Eh bien, ils l'ont fait ! Ils ont chanté comme deux abrutis et Arold se sent bizarrement fier. Parfois, faire des conneries, c'est juste faire comme les copains, c'est juste avoir un sens et une existence dans leurs trajectoires si chaotiques soient-elles. Il pourrait simplement agir en robot encostardé au service de sa petite société et ce ne serait pas une mauvaise vie. Ce serait davantage à sa portée, aussi. En accord avec son plan de base. Mais ce serait aussi dangereux. A perdre l'impression de vivre, on finit par ne plus savoir dans quelle direction repartir pour la regagner. Il imagine Superman faire la bouille, et le sourire contagieux de Dick lui vient aux lèvres. Pauvre Superman, bien sûr qu'il n'aime pas ça. C'est probablement l'un des pires aspects du statut de célébrité, le merchandising, surtout pour un héros qui n'a pas signé pour ça... certains doivent s'en accommoder, mais la plupart font sans doute semblant.
"Sans doute parce qu'elle est stupide. J'imagine que Batman ne doit pas être fan de Bat out of Hell, non plus."
Arold commande un lait fraise, tel un cowboy qui cherche la bagarre dans un saloon, mais personne ici ne s'y trompe. Bon, par contre, on n'a pas ça en rayon. Un bol de cacahuètes grillées ? Disons que ça fera l'affaire. Il ne se sent pas de prendre de grandes décisions existentielles, comme réfléchir en consultant un menu, houlà, vous n'y pensez pas. Lui aussi se cale confortablement sur la table et chantonne, d'un filet de voix à peine audible :
"Like a bat out of hell, I'll be gone when the morning comes... When the night is over, like a bat out of hell I'll be gone, gone, gone."
Eh oui, il écoute toutes sortes de choses et s'il ne se dirait fan de rien, ça ne l'empêche pas de se raccrocher à ses routines auditives quand il a besoin de marquer les secondes. C'est parfois utile pour se relaxer, parfois pour ne pas décrocher. Tout est béquille à qui boite du cerveau, songe-t-il vaguement ; une chance que cet organe accepte toutes les formes de nourriture.
"Sérieux. J'aime tous les groupes qui font adrénaline de substitution, c'est bon pour mes carences mais je sais reconnaître un texte stupide." A son tour, il rit doucement, dodelinant de la tête en perdant son regard quelque part entre visage et table ; tout cet espace, quelle sécurité. Il ne s'endormira pas dans un lieu glauque ce soir. Son adrénaline de substitution, c'est Nightwing, l'homme qui ne craque jamais. Ou juste une fois et elle est passée, pas vrai ? "Ils croient que la kryptonite est l'origine de son pouvoir, si je comprends bien... ou alors ça n'a juste aucun sens en particulier. Moi, si on écrivait une chanson stupide pour me la dédier..."
Il pourrait râler, juste une performance. Moi, si j'étais aussi costaud que Superman et si je me sentais insulté... Mais il sait bien qu'il ne ferait rien du tout, ils le savent tous les deux. Ils font beaucoup de muscu l'un comme l'autre mais pour Arold, c'est de la sculpture patiente, à petits coups de burin bien dosés, usant la roche de la difficulté petit à petit, sans éclats, sans bavures. Et si quelqu'un l'insultait, il lui adresserait un clignement de paupières perplexe, essayant de comprendre pourquoi diable. Rien de plus. Ses mains ne sont pas faites pour serrer le poing, à part dans le vide, comme en ce moment ou lors d'une prise de sang, pour relancer sa circulation. Inutile de se la jouer bonhomme, ce serait tellement ridicule et il préfère avouer :
"Je serais trop content. Mais c'est pas un défi. Parce qu'après je serais obligé de riposter."
Son regard se fait méfiant : son ami est capable de tenter l'expérience pour voir. Et il ne faudrait pas qu'il prenne Arold à la légère dans ce domaine, après tout son symbole est la Plume... Certes, Nightwing en a toute une aile, s'ils tombent dans une sorte d'affrontement rimé ; ça, et l'habitude de vivre la nuit. Et cette énergie flamboyante que les lieux peuplés semblent lui infuser, au lieu de la lui retirer des veines. Voilà bien une chose qu'Arold ne comprendra jamais.
"Je s-" L'avertissement se coupe dans sa gorge et il réfléchit. Non, il ne peut pas dire "je saurais", et il corrige : "Il y a quelque chose dans ma tête qui saurait bâcler une chanson."
Un jour, quelqu'un surprendra l'une des conversations privées où il se permet de parler comme ça, et le prendra vraiment pour un fou. Not tonight, Satan. Arold fouille dans son portefeuille, il lui semble bien qu'il a ça sur lui, ah oui ! voilà le papier replié soigneusement, une preuve pour être sûr qu'il ne se raconte pas des histoires. Il le déplie tout aussi attentivement et le tourne dans le bon sens avant de le présenter à son convive, parce qu'il a des standards. Ce n'est pas un document administratif quelconque, pourtant. Juste un petit texte griffonné à la main. Il n'a même pas observé le retour à la ligne qui rythme ordinairement les sonnets réguliers, ça n'a jamais été sa matière préférée à l'école.
"Tiens, regarde, ça date de, je sais pas, y a des années. J'ai rêvé qu'une sorte de ménestrel m'écrivait ça dans une taverne et en me réveillant, je l'ai noté. Difficile de dire que c'est de moi, mais... dans un sens..."
Je suis un soldat sans roi ni bannière, un loup sans tanière, un mort sans trépas. Je mène un combat que le vainqueur perd, je fais tout pour perdre, et n'y parviens pas. Le fleuve m'attend au bout de la route, après la falaise il y a la mer, après le verdict il y a le doute. Donnez-moi l'étoile où l'Orient s'oriente, ou le peloton aux horreurs sommaires ; ma chute est sans fin, donnez-moi la pente
"...ouais j'avoue, c'était un ménestrel emo."
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Sujet: Re: Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing
Sing for the laughter, sing for the tears || Dick R. Grayson/Nightwing