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Sujet: « Home sweet home » ft. Elio Philips Lun 18 Déc 2023 - 20:42
Type de RP : Normal
Date du RP : mi-Novembre 2019
Participants: Elio Philips
Trigger warning: Trafic d'être humain
Résumé: ...
Home sweet home
My talent's for lying, for sticking the knife in when people least expect it
Chaque pas franchi dans ce couloir à la moquette impeccable lui rappelle à quell point il déteste cet endroit. Cette odeur légère de propreté qui vient picoter ses narines, les voisins qui viennent te saluer avec ce sourire hypocrite qui les rends si insupportable. John préférait accélérer le pas lorsque les portes de l’ascenseur s’ouvrèrent en grand. Il avait la sensation d’être le mouton noir de la bergerie, le démon dans une église. Depuis plus de trois mois, le maître des arts occultes prenait sur lui, habitué à l’odeur de la drogue, du tabac froid et des poubelles mal rangés. Il n'a jamais fréquenté des lieux aussi luxueux et hors de prix, il n’y restait pas très longtemps. Pour la troisième fois depuis cette année, Constantine et son colocataire avait été contraint de déménage pour des raisons plus ou moins agréable. Ce n’était pas le changement d’environnement qui dérangeait le plus le britannique, il avait l’habitude d’être trimballé à droite à gauche, de ne pas prendre ses marques. Cet endroit sentait l’hypocrisie, la mauvaise fois de la population de Gotham City qui n’avait pas sombrer dans les ténèbres, seuls dans leur cocoon.
Cela fait plus de trois mois que John prenait son mal en patience et essayait de chasser son ressenti à l’égard de cette immeuble et de sa population. Il était rentré les mains en cette belle soirée, une liasse de billet dans les poches de son manteau, un sac en papier dans l’autre. John avait fait un détour pour rapporter le dîner. Il s’était arrêté dans un restaurant asiatique pour prendre deux portions de pâtes aux légumes, asperger de sauce soja brûlante. Il était également passé dans un café pour bobo pour récupérer un grand gobelet de café pour son colocataire. En bientôt un an de vie commune, le britannique avait commencé à cerner les habitudes d’Elio. Sa main n’a pas besoin de chercher les clés au fond de sa poche pour retrouver son appartement, la porte n’était même pas déverrouillée.
Lorsque John rentra à la maison, les lumières étaient clauses. L’appartement est imposant, la hauteur sous plafond également. L’habitation est globalement vide et bien que quelques mois se soient écoulés depuis leur emménagement, mais des cartons étaient encore présent dans chaque coin de la pièce de vie. Constantine avait son petit rituel lorsqu’il rentrait après une longue journée. Il se tournait vers la cuisine pour déposer le dîner sur la table avant de se débarrasser de son manteau. Il déposa son butin dans une petite boite en bois ancien sur lequel il avait gravé au couteau le mot « loyer ». Le comportement du britannique avait légèrement changé depuis ce déménagement. Il fournissait un peu plus d’effort sur le maintien de ce foyer. Il n’était pas encore prêt à se mettre aux fourneaux mais il ramenait le dîner chaque soir dans un restaurant aléatoire qui croisait sa route. Il revenait souvent avec un peu d’argent supplémentaire pour subvenir aux besoins et leur permettre de conserver l’appartement.
Constantine s’installa confortablement dans l’appartement. Dans son chemin, il rangea les quelques artefacts qui trainaient dans le salon, quelques livres qu’il avait laissé à l’abandon avant de partir le matin même. Cette fois, il prenait le temps de les ramasser, de mettre les mégots de ses cigarettes à la poubelle, de ranger les cadavres de bières dans un coin en attendant d’avoir assez de courage pour descendre les poubelles. Lors de ce brin de ménage improvisé, son regard azur se porta sur cette pièce vide, plonger dans l’obscurité. Elio ne voulait pas que John y installe son bureau, cette pièce devait rester vide pour des raisons que le britannique pouvait être assez malin pour deviner. Toutefois, il ne pouvait pas s’empêcher de provoquer l’ancien policier en rapprochant ses cartons remplis d’artefact de quelques centimètres, chaque jour, dans cette fameuse pièce. Il aurait juré que ces cartons ont reculé. Son colocataire était persuadé qu’il pourrait ramener l’enfant ruskov à la maison.
L’enfant avait été enlevé dans leur ancien appartement, il y a des mois de cela. John avait finalement avoué sa responsabilité pour cette action. Depuis, les vieilles habitudes de l’ancien flic s’était réveillé et il ne pouvait pas s’empêcher de jouer aux héros. Il avait récolté des informations précieuse sur le garçon, Lev, de son vrai nom Cassidy. Il avait éparpillé ses recherches un peu partout sur sa pièce de vie et aussi dans sa chambre. Il avait finalement appris que l’enfant était orphelin, fils d’un grand nom de la mafia qui avait eu la mauvaise idée de les trahir. Il avait vécu une partie de sa vie dans un orphelinat. Les parents à la recherche d’un enfant craignaient trop les représailles de la mafia pour adopter cet enfant. John avait pu voir des archives photographiques de l’enfant. Plus jeune, il était brun, aux yeux bleus, il avait des traits presque ressemblant à ceux d’Elio.
Sa situation avait changé du jour au lendemain lorsque le directeur de l’orphelinat a décidé de céder une partie des enfants dont il avait la charge à un institut près de la Sibérie. Cet institut était l’hôpital que mentionnait Cassidy avant sa capture. La suite était difficile à trouver. Tout ce qu’Elio a pu récupérer, c’est une vieille affaire où des fermiers ont retrouvé une fosse commune où étaient enterré des enfants, dépouillé de leurs organes. Ils possédaient le même tatouage que l’enfant, exactement au même endroit, mais le matricule était différent. La police n’a pas été capable d’identifier les enfants malgré la bonne conservation de certains corps. Ils ont préféré classer l’affaire sans suite de manière très précipité et suspecte. La police russe avait aussi son lot de corruption.
Jusqu’ici, les recherches d’Elio avaient commencé à stagner. Il y avait de fortes chances pour que l’enfant soit encore à Gotham. Il était un peu trop impliqué dans cette affaire, il n’en dormait pas. John avait cessé de convaincre son colocataire de lever le pied. Il était complètement focalisé sur cette affaire. Constantine ne savait pas encore où se trouvait son cher colocataire Elio dans cette immense demeure. John avait profité de l’absence de leur propriétaire pour regarder les nouveaux éléments dans l’enquête. En jouant les curieux, il avait déplacé et perturbé l’organisation d’Elio et ne semblait pas en être conscient.
« Tu vas finir par interroger tout Gotham City, au point où tu en es rendu ? » John savait qu’Elio n’était pas loin, il avait juste besoin de lever un peu la voix. « A ce rythme là, le gamin sera probablement mort de vieillesse. Tu devrais faire une pause, j’ai ramené le repas et un jus de chaussette du café bobo de ce quartier. »
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Sujet: Re: « Home sweet home » ft. Elio Philips Jeu 21 Déc 2023 - 23:09
home sweet home
constanteen
La vie n’était jamais sympathique bien longtemps, et peut-être y était-il pour quelque chose. Le garçon avait disparu. Elio aurait pu laisser tomber, comme John l’aurait suggéré si le détective ne l’avait pas regardé de travers à peine avait-il commencé à formuler cette idée. Il avait perdu le sommeil depuis que la première nuit il avait cauchemardé de Cassidy, de ce que pouvaient lui faire les Russes, ou celui qui l’avait acheté. Depuis, il restait éveillé et ne s’endormaient que par surprise, pas plus d’une heure. Sa relation avec John en était affectée, son état d’esprit actuel l’empêchant de la percevoir comme importante, obnubilé par la recherche du jeune russe au prénom inconnu. Le danger que représentait leur ancien habitat, au-dessus de son bureau qu’il affectionnait et qu’il devait pour le moment éviter, les avait obligés à déménager.
Elio appréciait l’appartement trop grand pour deux personnes dans lequel ils s’étaient retrouvés. Il n’avait jamais été matérialiste, néanmoins il y avait une belle vue et un voisinage charmant. Non pas qu’il discutait avec les voisins fortunés ; la différence de classe se voyait, dans leurs vêtements comme leurs manières. De toute manière, il ne mettait plus un pied dehors, sinon pour effectuer des recherches. Il était avachi dans l’un des canapés du salon – trop vide, tous les bruits et les voix y résonnent -, une bouteille de vodka à moitié remplie au pied de ce dernier, car il n’avait pas eu le courage de se pencher vers la table basse, sur laquelle un cendrier est entassé de mégots. Un grognement mécontent lui échappa lorsqu’il entendit la voix de son colocataire. John gâchait son activité préférée : s’apitoyer sur son sort. Il en avait été champion, pendant ces quelques années où il avait vécu seul, sans ami, sans nouvelle de ses parents, qu’il n’avait pas envie de contacter, et surtout sans la personne qui avait été la plus importante à ses yeux. John n’allait jamais remplacer son abruti de fiancé, néanmoins il appréciait sa compagnie. Aussi le magicien paraissait bien plus cabossé par la vie que lui, et il avait honte de trouver réconfort dans ce fait.
- J’aurai payé pour te voir dans ce café…
Les paroles mal articulées pouvaient aisément être attribuées à la fatigue, mais l’odeur légère d’alcool qui avait imprégné ses vêtements ne trompait pas. Il rejoignit Constantine, jouant avec talent le rôle de l’homme sobre grâce à des années d’entrainement dans le domaine. Plutôt que se tournait tout de suite vers le café, il réorganisa les papiers que son colocataire avait dérangés, seul moyen d’avoir l’impression de contrôle sur cette histoire.
- Il est forcément quelque part. J’suis à deux doigts d’aller questionner la mafia russe, si ça voulait pas dire que j’me ferai exécuté sur le champ.
Il claqua le paquet de papiers sur les autres pour en former un tas, marquant son mécontentement par ce geste : que Constantine touche à ce qu’il veut, mais pas son travail.
- J’ai pas tué deux types pour l’abandonner après, ce gosse. Sinon ça voudrait dire que j’ai tué deux types pour rien, même s’ils le méritaient… Je préfère pas penser que je suis capable de tuer sans raison.
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Sujet: Re: « Home sweet home » ft. Elio Philips Sam 23 Déc 2023 - 13:00
Home sweet home
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Constantine avait encore un peu de mal à comprendre cette obsession qu’avait son colocataire pour ce jeune étranger qui avait croisé sa route. Ses particularité physique pouvait attire l’oeil, il était relativement jeune et semblait s’être évadé des enfers. Sa situation semblait avoir prit en pitié Elio qui avait probablement vu d’autres horreurs à Gotham City, surtout lorsqu’il était encore au GCPD. Pourtant, il était resté obstiné sur ce jeune garçon et mettait tout en œuvre pour sauver l’enfant, jusqu’à ruiner sa propre santé. Le sujet était encore épineux sur certains aspect, Elio n’oubliait pas que son colocataire britannique était en parti responsable de sa disparition. John préférait ne pas aborder le sujet, il était encore sensible malgré les mois qui ont défilé. Il sentait qu’une partie de son ami ne l’avait pas entièrement pardonné, même sous la contrainte. La mafia pouvait être très convaincante quand elle jouait avec ta vie.
Le britannique s’est installé sur le canapé, proche d’Elio. Il a trouvé un petit endroit pour ramener le diner encore chaud et les deux cafés. Le détective avait commencé par faire le tri dans ses affaires qui s’étalaient un peu trop. John jetait parfois un coup d’œil sur les dernières nouvelles qu’avait récolté Elio. Son colocataire n’aimait pas vraiment quand il touchait ses affaires. Elle était ordonnée dans un bordel que seul lui connaissait. Constantine leva les yeux vers lui, son visage était livide, comme après une succession de nuit blanche à imaginer les horreurs que pourraient subir cet enfant en leur absence. Malgré tout, Elio soulignait les efforts colossal de son partenaire pour leur trouver de la nourriture, jusqu’à fréquenter les pires endroits.
« Je t’ai proposé de venir, je te le rappelle, mais tu n’as pas voulu. Tu préférais te morfondre, je ne voulais pas te déranger dans son activité préféré. »
L’adolescent n’avait été à leur côté que pendant une dizaine de jours. Pourtant, les deux hommes semblaient avoir créer un lien particulier. Elio s’était attaché à cet enfant malgré la barrière de la langue, John l’avait bien remarqué mais il s’était contenté de rester un simple observateur. Le britannique était un peu plus égoïste que son ami et aurait préféré qu’Elio fasse quelque chose de plus intelligent que garder Cassidy à leurs côtés.
« On sait qu’il est encore à Gotham et qu’il a été vendu à quelqu’un. Maintenant, la question est de savoir ce qu’un type pourrait faire avec un télépathe ? » Il rapprocha sa barquette de nourriture qui l’attendait. « Tu devrais manger un peu. Si tu dois vaincre ce type, tu ferais mieux de prendre des forces et arrêter de t’apitoyer sur ton sort. »
Une idée traversa l’esprit de John. Jusqu’ici, il s’était promis de ne pas utiliser l’occulte pour faciliter la travail d’Elio. La magie n’était pas sans risque et pouvait ramener plus d’ennuie qu’il n’en résolvait mais voir l’état dans lequel son ami pouvait se mettre pour cet enfant finissait par faire réagir le maître des arts occultes.
« Je pensais… Peut-être qu’avec un peu de magie… je pourrais te trouver une nouvelle piste ? »
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Sujet: Re: « Home sweet home » ft. Elio Philips Sam 16 Mar 2024 - 0:16
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Sans un mot, et par réflexe inconscient, développé à force de vivre depuis des mois avec Constantine, il s’était décalé pour laisser de la place. Ce qui ne servait à rien : il avait décidé de rester proche d’Elio, malgré la longueur du canapé. Pas qu’il s’en plaignait. Le détective ne comptait pas admettre apprécié sa présence non plus.
- J’ai pas entendu.
Répondit-il sur la défensive, quand John affirma lui avoir proposé de venir. Ca arrivait souvent, qu’il n’écoute rien de ce qu’il se passe autour de lui au profit de ses recherches. Il avait envie de l’envoyer chier, à cause de la vodka ingurgitée et sa mauvaise humeur habituelle ces derniers jours ; mais le britannique ramenait les repas, en plus de le supporter. Elio l’ignora tout de même lorsqu’il essaya de l’inciter à se nourrir, tandis qu’il se saisit à nouveau des papiers qu’il connaissait par cœur. Chaque mots et chaque virgules, même les quelques fautes, et la tâche de café que Constantine avait faite en posant sa tasse sur l’une des feuilles. Et tant mieux, s’il se souvenait bien des écrits : sans sa mémoire, il serait incapable de comprendre ce qu’il avait sous les yeux, loin d’être saoul, loin d’être sobre.
Le silence régnait dans son esprit brumeux ; transformé soudain en chaos quand il entendit la proposition de John. Ses yeux vitreux et fatigués se tournèrent vers lui, choqué, énervé qu’il n’ait pas proposé avant, plein d’espoir également.
- Fais-le.
Pas d’hésitation, pas de « tu es sûr ? », « c’est possible ? », « tu veux quoi en échange ? », « c’est quoi les conséquences ? », « faut vendre son âme à quel diable ? » ; un ordre. Elio ne n’affirmait jamais autant. La fatigue et l’alcool avaient retiré tous ses filtres. Ce fût avec l’air d’un homme dangereusement proche de la folie - ou bien de rendre tout le liquide qu’il avait ingéré, sur le tapis hors de prix -, qu’il se tourna vers son colocataire.
Ses mains se saisirent de la chemise de John (pas aussi propre que dans ses souvenirs. Cela faisait longtemps qu’Elio n’avait pas fait de lessive) pour le rapprocher de son visage, qu’il comprenne à quel point il était sérieux. Il lui offrit avec ses mots secs, au passage, effluves de cigarettes, vodka et manque d’hygiène flagrant.
- Fais-le, John. Tout de suite.
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Sujet: Re: « Home sweet home » ft. Elio Philips Mer 15 Mai 2024 - 1:12
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Constantine avait toujours fait de son mieux pour éloigner Elio du monde mystique dans lequel il était plongé depuis son adolescence. C’est surement cette vigilance supplémentaire qui avait maintenu son colocataire en vie. L’ancien policier arrivait à se mettre dans des situations délicate tout seul. Le coup de la mafia russe était déjà la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Il ne sait pas vraiment quelle mouche l’avait piqué lorsqu’il mentionna la magie pour retrouver la source de ces problèmes. Dans un dernier élan d’espoir, il espérait presque que la lucidité d’Elio le rattrape et l’empêche d’écouter Constantine et ses idées suicidaires. Depuis que son chemin avait croisé celui de cet enfant russe, quelque chose avait changé. L’américain s’était trouvé des instincts paternelles qui le suppliait de venir en aide à cette âme innocente. John n’avait clairement pas envie de foutre un coup de pied dans une fourmilière. La mafia russe n’était pas encore aussi bien implantée dans Gotham City que la Triade, il ne se faisait plus discret mais il devait probablement avoir beaucoup trop d’alliés.
Cassidy était voué à être vendu, il n’appartenait plus à la mafia, en quelques sortes. Il y avait surement une chance de tomber sur un simple vieux pervers. Si Elio avait été capable d’exploser la cervelle de trois mafieux russes, il était surement capable de buter le tortionnaire de cet enfant. Malgré les avertissements, l’ancien flic suppliait son colocataire de mettre en place toute ces capacités pour localiser cet enfant. John laissa échapper un long soupir en pensant à tout le matériel qu’il allait devoir retrouver pour mettre ce rituel en place. Son regard plongea dans celui d’Elio, on aurait dit des yeux de chien battus.
« Je te préviens, si ça foire, c’est toi que j’offre en sacrifice en échange. Toi ou le rat d’égout qui nous sert de chat. »
Il se redressa du canapé, pile au moment où l’animal à quatre pattes avaient décidé de se pointer pour chasser John de son territoire. Kot n’aimait pas beaucoup de personne. Il prenait un malin plaisir à griffer ses adversaires au moment où il s’y attendait le moins, tapis dans l’ombre. Avec le temps, il s’était habitué à la présence d’Elio qui avait parfois l’odeur de Cassidy quand il décidait de faire une machine. L’animal avait volé un des sweats de son maître pour le cacher sous une armoire. Depuis, impossible de remettre la main sur l’habit. Il était recouvert d’une fine couche de poussière, en boule contre un mur. Celui qui osait toucher ses affaires risquait de s’attirer les foules du mâle dominant de la maison.
« …Ok alors lève ton cul de ce canapé, finis ce repas froid, ramasse ton bordel et aide-moi à installer le matériel. »
Le bon livre perdu dans une des nombreux armoires qui sert d’archives pour le maître des arts occultes. Quelques bougies, des craies neuves, un salon dégagé qui donnent accès à un vieux parquet lisse et grinçants. Kot trottinait un peu plus loin, perturbé par ses changements radicaux mais suivaient d’un œil observateur Constantine qui s’était emparé d’un bien de son maître, un collier qui avait probablement une valeur inestimable aux yeux de son propriétaire. Il ramena également le dernier habit qui n’avait pas encore été lavé et posa les biens personnels au centre du cercle dessiné à la craie. Des traits, de nombreux symboles mystiques gravitent autour et à l’intérieur du cercle, à croire que John avait une vocation artistique. Il avait retiré la cravate et les chaussures pour s’installer à l’intérieur du cercle après avoir laissé Elio allumé chaque bougie.
« Viens dans le cercle. Je n’ai pas envie d’avoir l’air d’un monstre de foire. » grogna John. « Prends mes mains, on va commencer. Tu vas peut-être avoir des hallucinations, des sensations bizarres. Surtout, ne sors pas du cercle et ne panique pas, tu vas tout foutre en l’air. Je sais que c’est une de tes mauvaises habitudes alors tiens-toi à carreaux. »
Sous l’armoire, Kot s’est glissé en poussant un léger feulement, comme s’il sentait un danger imminent et qu’il était temps d’abandonner le navire. John s’est assis en tailleurs sur le côté est du cercle qu’il avait dessiné. Au centre, les affaires personnels de Cassidy. Il tendit les mains vers Elio pour qu’il les prenne avant de fermer les yeux et de se concentrer.
« Fiant sensus mei ductores, in hoc sollemni et superbo itinere. Oculi aquilae, perforate velum mundorum occultorum. » Elio commence à ressentir des picotements, d’abord dans les mains, puis dans les bras avant de remonter jusqu’au crâne. « Aures auscultationis, captate susurros animarum errantium. Ostendite mihi viam ad carum, ubi eius essentia moratur, Ut vetus magia nos ducat et nexus consolidetur »
Elio peut sentir des vertiges, des sensations qui ne sont pas les siennes. John est resté immobile pendant tout le début du rituel par habitude. L’ancien flic avait commencé à voir des images, des souvenirs qui n’étaient pas les siens. Il voyait à travers les yeux de quelqu’un d’autre, un premier dans les rues de Gotham, à proximité de l’East End, un second à l’Iceberg Lounge, et un dernier qui longeait les couleurs d’Arkham Asylum. Elio voyait à travers les yeux d’une entité qui avait été piégé par Constantine. L’incantation semblait se focaliser sur cette entité qui vagabondait dans les allés du bâtiment mis qui semblait avoir du mal à trouver ce qu’Elio recherchait tant.