Depuis la fin de l’attaque Paul et Alexa c’était vu que peu de temps, il était à son chevet quand elle avait soigné ses blessures par balles, mais cela avait cicatrisé assez rapidement et nos deux amis avait repris leur vie chacun de leur côté. Alexa aidait les gens autour d’elle, ces voisins et les plus pauvres avec ces camarades du mouvement anarchiste de Gotham. Une autre chose qui était dur pour chacun d’eux était le deuil, avec le retour de l’électricité, Alexa reprenait contact avec ces amis qu’elle n’avait pas vu pendant l’attaque du gant noir mais beaucoup ne répondait plus, beaucoup était décédé et forcément cela touchait le morale de la superheroine et qui se dit qu’elle aurait du en faire plus pour les protéger.


Évidemment que le contact entre Paul et Alexa n’avait pas été totalement rompu pendant ces jours, ils s’appelaient au téléphone, envoie de SMS, l’esprit d’Alexa était emmeler avec ce qui se passait avec Paul, elle aimerait qu’il prenne plus de temps pour elle qu’il passe la voir, mais de l’autre coté les deux n’avait pas le temps de faire un pas vers l’autre, ce qui frustrait la petit blonde.


Elle avait été amenée sur le lieu de rendez-vous en voiture par un anarchiste, elle sort du véhicule, un mélange de stress et d’excitation. Le stress, parce qu’elle ne savait jamais quel genre de plan, pouvait être derrière la triade, mais aussi de l’excitation parce qu’elle allait revoir Paul.


La voiture s’arrête à quelques mètres du triangle d’or, il y avait pas mal de monde dans la rue et elle voit Paul au loin en train de l’attendre. Elle court dans sa direction et vient lui sauter dans les bras.


Tu vas bien ? Tu m’as tellement manqué !


Elle vient ajouter un petit smack de bienvenue, avant de le relâcher, elle reste en face de lui tout sourire, elle ne faisait pas semblant, elle était très contente de voir Paul.


Tu as une idée du pourquoi de cette convocation ?


Voilà au moins un petit avantage d’avoir son ami qui fait partie de ce gang évité trop de surprise et des moments qui peuvent être embarrassant. Même si évidemment Alexa ne pouvait approuver totalement les méthodes des Triades, elle était pas non plus mal à l’aise et ne se sent pas en danger non plus. Le problème pourrait venir d’une demande de ces services, mais quoi qu’il arrive, elle était avec Paul et elle savait que cela devrait bien se passer.


On y va ?

L'œil attiré par une des rares voitures occupant le bitume assez ravagé du district, le jeune homme se frictionna les mains tout en soufflant dessus. Non-loin, plus alertes et vigilants, les gangsters en faction avaient eux aussi repérés le véhicule et avaient tous écartés leurs vestes et blousons pour se tenir prêt à dégainer.

Pas plus rassurés de voir la belle blonde émerger de celui-ci, leurs craintes ne disparurent qu'en la voyant s'enlacer avec Paul. Couvrant Alexa, le sino-américain oublia totalement l'arme à feu qu'il cachait sous son aisselle gauche, comme il oublia momentanément ce pourquoi ils étaient là. Et alors que son esprit s'envolait déjà en emportant avec lui tout les soucis et toutes les frustrations de cette longue semaine sans elle, il répondit à son baiser, avant de répondre avec une pointe de timidité dans la voix :

« Ca va bien mieux maintenant. Tu as l'air en sacrée forme. »

Peinant un tantinet à s'écarter de la métahumaine, le sympathique truand laissa ses mains glisser sur ses bras et noua hasardeusement ses doigts aux mains fines de la jeune femme, juste quelques secondes, avant de la relâcher pour de vrai. Après tout, il ne réussirait pas à réfléchir suffisamment s'il ne faisait que penser à la coller. A la question d'Alexa, Paul jeta un œil à l'imposant chantier, au deux premiers étages à l'air déjà plus ou moins en place, puis reporta son attention sur elle.

« Pas la moindre non. Il y a bien des rumeurs qui traînent, mais rien qui ait un rapport avec nous. »

Ou plus exactement, "aucune dont nous soyons responsables". La disparition du Gùn, le détournement des ressources destinées à aider la population, le pillage de certains lieux du district, il s'était passé bien des choses en deux semaines, des choses pour lesquelles des gens allaient souffrir, mourir, disparaître, mais pas eux deux. Ils étaient des héros, avaient fait plus que bon nombre des citoyens de cette ville, en ayant au moins autant soufferts. Mais le nouveau Syndicat du crime asiatique avait-il à redire sur leur relation ?

« Hm ? Réagit-il involontairement, un tantinet enfermé dans ses pensées. Oui, allons nous mettre au chaud, suis moi. »

Lui confiant un sourire rassurant, celui-ci s'évanouit en bonne partie lorsqu'il se retourna vers l'entrée du futur immeuble. Il eut une légère remontée de bile qui lui brûla le fond de la gorge et se mis en marche à pas lents et aussi assurés que possible. Tous deux parvenus devant les gardes à la mine patibulaire, ils n'eurent pas le moindre besoin de s'annoncer et se firent sobrement ouvrir la porte.

Pénétrant dans les lieux, ils aboutirent dans ce qui deviendrait un jour un élégant hall mais qui était pour l'heure un grand espace bétonné et presque vide. Quelques meubles chiches avaient été disposés de ci-delà, et même si la neige et les courants d'airs étaient absent, la prétendue chaleur attendue l'était aussi.

« Brrr… ça me ferait presque regretter le Triangle et ses relents d'opium. » Confia t-il à Alexa, se gardant bien de dire tout haut qu'il avait fini par trouver un certain charme douillet à l'ancien QG de cette Triade, et pire, qu'il regrettait un peu sa disparition, certain qu'il aurait un jour l'occasion de se faire passer pour un de ses riches habitué et se donner l'illusion d'être quelqu'un d'important.

Ne s'appesantissant pas sur ces considérations, le regard du jeune homme balaya les lieux. Quelques bureaux éparses étaient occupés par des asiatiques pas aussi bien habillés que lui. Cependant, la seule personne qui n'était pas "protégée" par quelques cloisons amovibles s'avérait aussi être la plus proche, ce pourquoi il s'approcha d'elle.

« Bonjour. » Dit-il avec une politesse très artificielle

En guise de réponse, la vieille coréenne s'arrêta de pianoter sur son clavier et leva les yeux de son écran, toisant Paul, puis Alexa, derrière ses lunettes en demi-lune. Le dédain se lisait sur son visage, mais elle ne prononça pas le moindre mot.

Relançant la petite dame, Paul s'exprima cette fois en mandarin, laissant à Alexa le loisir d'imaginer ses mots mais ne deviner que son ton interrogatif. Cette fois, l'employée s'adossa à son siège et croisa les bras en esquissant une mine renfrognée. L'air un peu moins poli, le sino-américain parla un poil plus sèchement en tapotant de l'index sur sa belle montre de luxe, mais n'obtint pas plus de réponse.

Poussant un long soupir exaspéré, il se retourna finalement vers sa blonde, levant la main pour caresser son bras d'un air rassurant :

« Tu crois qu'on aurais pu se tromper ? La note parlait bien du Triangle d'Or, non ? »

Quoi que puisse répondre Alexa, c'est elle la première qui aura l'occasion de voir l'hypothétique réceptionniste écarquiller les yeux et changer du tout au tout d'attitude. Levant les sourcils, étirant ses lèvres sèches en un sourire un peu forcé, son regard s'en alla bien trop vite de là où elle s'était fixée et se braqua spécialement sur Bomber Girl pour lui dire.

« Le Directeur Cheng va vous recevoir d'ici quelques instants, je le préviens tout de suite. Installez vous, je vous appellerais dès qu'il sera prêt. »

Un peu surpris, Paul reposa le regard sur la vieille femme qui se montrait à présent bien trop sympathique, se voyant indiqué d'un index maigre et ridé la position de plusieurs chaises en plastique disposées contre un mur. A côté de celles-ci, une fontaine à eau et une petite poubelle était disposés afin de pouvoir étancher sa soif puis ne pas laisser traîner les gobelets par terre.

Hésitant à simplement obéir à une invitation qui s'avérait au moins aussi suspecte que la convocation elle-même, il regarda Alexa et lui demanda, à voix basse :

« On attends ? Tu veux t'asseoir ma 花 ? »

Laissant s'échapper le dernier mot en mandarin, ses lèvres revinrent à leur place en un doux sourire alors que sa main était descendu jusqu'à celle d'Alexa. A présent qu'ils étaient tous deux fourrés dans une étrange situation dont il ignorait l'issue ou même simplement la raison, la savoir là à ses côtés était tout ce qui le séparait d'une crise de panique. Était-ce pour cette raison qu'il s'en remettait à elle pour décider s'ils préféraient plutôt s'enfuir ?

Très contente de le revoir Alexa répond du tac au tac à sa première phrase


Je suis en forme, j’attendais de te revoir.


Alexa était tout heureuse de retrouver Paul, mais surtout, elle ne se sentait pas du tout en danger à Chinatown, la dernière fois qu’elle était venue elle avait pu récupérer de la nourriture, cela l’avait permis de survivre pendant l’attaque du gant noir. Le ninja, Tian Hong, elle se demandait qui elle allait revoir. Pour elle, tout allait bien se passer tout comme la dernière fois.


Le problème la superheroine n’était pas au courant de ce qui s’était passé au sein de la triade et quand elle avait Paul au téléphone elle préférait ne pas l’entendre parler de ces sujets, toujours aussi dérangés d’être aussi proche d’un gangster, mais même plus elle passait de temps au téléphone plus elle ne pouvait s’empêcher de vouloir plus dans cette relation.


Les deux étaient clairement pas sur la même longueur d’onde, l’une sur un petit nuage l’autre était bien plus stressé, si Paul l’avait relâché assez rapidement, c’était Alexa qui était revenue à la charge et était accroché à un de ses bras. Ils rentrent tous les deux dans ce qui servait de QG à la triade, mais le doute va encore augmenter chez Paul avec une secrétaire qui avait l’air de s’en ficher d’eux. Jusqu’à ce qu’elle fixe vraiment Alexa avant de parler d’un certain docteur Cheng qu’évidemment Alexa ne savait pas de qui il s’agissait.


Je suis connue dans ce quartier.


Alexa souriait à Paul persuadé que la situation était sous contrôle et va s’asseoir sur une des chaises en plastique. Paul était stressé, mais ça Alexa ne se rend pas forcément compte et les seules fois où il s’était vu, les situations avait été étrange, ils se connaissaient maintenant depuis plusieurs mois, mais ils ne s’étaient pas vu tant que ça. Elle n’arrive pas à lire dans ces pensées.


Ma quoi ? Ma chérie ? Mon amour ?


Alexa lui souriait et rigolait, il venait prendre sa main, mais la main de Paul était un peu tremblotante, un peu froide, la superheroine le regarde, il avait l’air stressé, à la limite de la crise de panique.


Ça va, Paul ?


La superheroine était loin de penser à tous les changements qui touchaient la triade, elle était là vraiment plus en tant que civile, même si elle peut penser qu’ils vont la félicité d’avoir combattu à leur côté lors de la bataille du gant noir. Pour parler franchement l’état de Paul elle se dit qu’il était quand même un peu timide et qu’il était stressé de la revoir.


Elle regarde que la secrétaire s’éloigne pour aller chercher le chef ou juste un homme de main qui allait le chercher, ils étaient seuls et Alexa tourne la tête de Paul et vient l’embrasser longuement, langoureusement, une main sur le genou de Paul, elle s’était un peu levée de sa chaise pour l’atteindre et sa langue allait chercher celle de l’homme avec qui elle s’était souvent battue, mais avec qui elle voulait d’autre moment précieux.

Sot. Ou plutôt crétin, c'est le mot qui lui traversa l'esprit lorsque la jeune femme le questionna, non sans une jovialité qui parvint sans peine à attirer un doux sourire de la part de l'asiatique. Assis à ses côtés, son regard se plante sur un ficus en pot et, l'espace de deux petites secondes, pas vraiment en train de réfléchir, il semble carrément absent. Finissant néanmoins par se reprendre, il réponds avec douceur :

« Fleur, dit-il en ramenant les yeux vers l'agréable visage de la blonde, c'est notre mot, Huā, pour dire "fleur". »

Et c'était une mauvaise manie trop sentimentale, pensa t-il. Son sourire se fit un peu blême, gêné, et il se surpris même à sentir ses joues rougir lorsque, presque comme si elle avait lu dans son esprit, Alexa lui demanda s'il allait bien. Et cette fois, il failli laisser tarder sa réponse, failli seulement, par ce qu'il savait déjà quoi répondre.

« Oui oui, c'est juste... Sa main libre dansa doucement dans l'air, désignant les meubles, l'infrastructure, tout ce qu'ils avaient sous les yeux, cet endroit, ces gens, on dirait qu'on a rendez-vous dans une start-up de Little Tokyo. »

Et si l'on en croyait son ton, c'était apparemment une plus mauvaise chose que d'être dans un salon enfumé par l'opium à attendre dans les lumières tamisées. Suivant le regard d'Alexa, le sino-américain voit la petite coréenne disparaitre par une porte. Étaient-ils seuls ? En réalité, il y avait bien d'autres employés, distants, masqués, à peine perceptibles. Malgré cet état de fait, pris par surprise, déséquilibré de sa chaise, envahit par un océan de moite douceur parfumée, il répondit avec instinct et juste ce qu'il faut de maladresse au délicieux assaut de l'héroïne.








Un bruyant cahot de raclement de chaise fit se lever une tête curieuse depuis l'un des bureaux dans le coin opposé du hall. Dépassant à peine la paroi en contreplaqué censé lui offrir assez d'intimité pour travailler en paix, le ventripotent japonais se hissa sur la pointe des pieds, laissa dépasser ses petits yeux de la paroi et haussa un sourcil.

A seulement vingt mètres de là, un chinois et une blanche trop bien sapés étaient en train de se bécoter comme des ados, et comme s'il étaient seuls, risquant à tout instant de chuter de leurs chaises. A priori, le jeune homme avait opté pour le tout ou rien et enlacé la blonde avant de la tirer à lui pour la faire asseoir sur ses cuisses. Si la position et leur agitation menaçait clairement la stabilité de l'unique chaise sur laquelle ils reposaient, cette proximité des corps semblait en revanche très appréciées pour leurs jeux de bouche qui, heureusement pour eux, s'avéraient assez discrets.

En jetant un coup d’œil sur ses côtés, l'asiatique comptable croisa le regard d'une grande asperge. Celle-ci, les yeux plissés, ré-ajusta ses lunettes puis reporta son attention sur le couple, silencieuse, mais le regard clairement accusateur .






« Qu'est ce que- »

Pris de surprise, le vieux gangster pris la clope d'entre ses lèvres et se tint là, face à la porte en verre transparent, cigarette entre les doigts, observé par les regards interrogatifs de ses compagnons de garde.

« Qu'est ce qu'il y a ? Qu'est ce que tu- Ho putain ! » S'exclama son comparse venu enquêter sur le pourquoi du comment.

Rassemblés en rang serré et, en dépit du bon sens, ne surveillant plus du tout les lieux, les gangsters ricanèrent et commentèrent allègrement la scène qui s'était offerte à leurs yeux. Ainsi, non content de juste laisser planer le mystère sur les rumeurs le concernant, le petit Apprenti que certains d'entre eux connaissaient depuis le soir de son "intronisation", était bel et bien en train de se donner en spectacle.

« Allez ! Photo souvenir avant que le patron leur tombe dessus ! » Lança malicieusement un petit malfrat en dégainant son smartphone.






Enivré par le parfum, la douceur et la chaleur de la magnifique femme qu'il serrait dans ses bras, l'éclair de lumière qui lui transperça les paupières mit de longues secondes à susciter une réaction de sa part. Entrouvrant les yeux, toute la magie de cet instant passionné s'évapora instantanément lorsqu'il vit la bande de truands à l'extérieur, en train de lever leurs pouces et mimer des gestes un tantinet obscènes. Du côté d'Alexa, elle n'aura sans doute pas manquée d'observer les deux employés sursautant et mettant bien trop de temps à se cacher derrière leurs cloisons, gênés d'avoir été repérés dans leur voyeurisme.

Et gêné, le sourire de Paul le fut lorsqu'il recula légèrement la tête :

« Ca va… beaucoup mieux. »

Par geste lents, il caressa le dos de la metahumaine mais ne se décolla pas de sa silhouette, la gardant bien installée sur ses genoux. Malgré cette audace, sa gêne perdura, le forçant à s'écorcher la langue pour murmurer doucement :

« La vieille bique va sûrement pas tarder. On devrait se rasseoir normalement. »

Mais pourtant, il ne se décollait pas, ne desserrait pas ses bras. Par ce qu'il ne pouvait pas, il n'en avait pas envie, contrairement à la folle idée de juste se tirer et courir avec elle, courir jusqu'à ce que plus rien ne puisse les déranger, ni s'immiscer entre eux. Alors, d'un ton plus timide et chancelant qu'à l'accoutumé, il demanda, toujours à mi-voix :

« Tu es libre après ? »

Alexa se laissait clairement emporter par la situation. La seule chose qui persistait dans son esprit était que cela ressemblait à une start-up japonaise. Y avait-il une rivalité entre la Yakuza et la Triade ? Un danger pouvait-il découler de cette situation ? Alexa n'en avait aucune idée. En réalité, tout ce qui importait à la superhéroïne était de retrouver Paul. Elle avait décidé de dissiper tout doute quant à la nature de sa relation avec lui en l'embrassant. Elle ne voulait pas seulement qu'il soit son partenaire de combat, mais un partenaire tout court. Ils ne s'étaient que rarement vus dans des moments calmes ou positifs.

Elle ne prêtait aucune attention à ce qui se passait autour d'elle, la langue de Paul dans sa bouche, les yeux fermés. Il était un peu maladroit, mais surtout, Alexa pouvait sentir sa timidité dans ses mouvements, peut-être hésitant à aller trop loin. Cependant, cela ne posait aucun problème à la superhéroïne, et elle n'avait aucun scrupule à prendre l'initiative et à diriger ce moment.

Des gangsters se moquaient de la scène, commentant le physique d'Alexa de manière flatteuse, bien sûr, mais extrêmement impolie, sexualisant la situation. Il y avait aussi une certaine jalousie du côté de Paul, mais cela pouvait aussi être interprété comme du respect d'avoir réussi à attirer cette belle blonde. Certains, pour se rassurer, trouvaient BombGirl pas assez à leur goût et trop petite.

Alexa ouvrit les yeux et vit deux employés les observer, puis finalement faire semblant de recommencer à travailler. Elle tourna son regard vers les gangsters qui imitaient probablement la fin de soirée de Paul. Elle resta assise sur ses genoux, ne bougeant pas lorsque celui-ci mentionna le retour de la secrétaire. Elle n'avait aucun problème à être vue avec lui, et la réputation que se faisaient les membres de la Triade n'avait aucune importance pour elle.

"Pour ça, faudrait que tu me lâches…"

Toujours assise sur ses genoux, Alexa rit et sourit après la prochaine phrase de Paul. Celui-ci, une nouvelle fois très timide, demanda si elle était libre après ce moment, dont elle ignorait toujours la raison de sa présence. Elle fit semblant de réfléchir quelques secondes.

"Je pense pouvoir me libérer. J'ai sûrement le temps pour un verre."

Son emploi du temps était assez chargé depuis la chute du Gant Noir, mais elle n'avait pas un agenda fixe. Elle passait son temps à aider les plus démunis, à reloger des personnes en ouvrant des squats avec ses amis anarchistes. Comme son nom l'indique, l'organisation était plutôt anarchique, sans horaires fixes, juste un appel et un point de rendez-vous. Cela lui laissait aussi la possibilité de passer sa soirée avec Paul.

Par ses réponses, Alexa ramena un doux sourire sur les lèvres de son compagnon. Avait-il réellement douté ? Ou étais-ce seulement la résurgence de ses peurs ? En réalité, bien trop de choses se bousculait dans sa petite tête, et tout ce qui semblait compter pour lui, c'était qu'ils allaient bien passer un moment tranquille à l'écart.

« On fait vite alors. Y'a un bar sympa qui a tenu dans le Chaudron, je connais le patron. »

Même qu'il a involontairement aidé à s'y faire engager une gamine tarée, mais ça c'était secondaire. Ponctuant sagement la fin de sa phrase, il avança son visage et pressa brièvement ses lèvres sur celle de la blonde mais ne s'attarda pas. Son regard pourtant braqué sur elle avait un peu dévié. Il leva soudainement les sourcils et s'écarta de sa petite amie, assez pour dégager son champs de vision et s'apercevoir que la "réceptionniste" était plantée à deux mètres d'eux et attendait.

Et la chose avait provoqué une hilarité toute autre de la part du groupe de criminel à l'extérieur, réduits à ce qu'ils étaient vraiment, des gamins irresponsables à l'humour totalement claqué au sol. Au moins cela avait-il aidé le couple à ne pas inutilement prolonger leur attente ici, quand bien même avaient-ils trouvés le meilleur moyen pour patienter.

« Le Directeur-Général vous… attends , grommela la vieille coréenne avec un regard plein de jugement.

Rougissant un peu, mais pas vraiment de timidité, Paul laissa ses mains glisser doucement sur les courbes d'Alexa tout en répondant d'un ton un petit peu sec :

- On arrive.

Quelques secondes s'écoulèrent, la vieille dame et le jeune mafieux se toisant avec un mépris réciproque et passablement inexplicable. Et puis, comme rien ne se passait, ses lèvres remuèrent, révelant ses dents serrées.

- Le Directeur Cheng a-

A la surprise de tous, et Paul le premier, celui-ci lança une invective à la vieille femme, en mandarin, suivi de plusieurs mots bien directifs qui parvinrent à la faire reculer et même laisser transparaitre une brève expression apeurée. Un bruit de toux se fit alors entendre depuis l'autre côté du hall. Un chinois on ne peut plus lambda (excepté sa tenue de loubard en blouson de cuir qui ne convenait pas à ces températures) se tenait dans l'encadrement de la porte, les bras croisés et l'air impatient.

« Désolé 花, commença Paul avec une ultime caresse sur la hanche d'Alexa, on fini après. »

Enfin, il la relâcha totalement pour qu'elle puisse se lever et suivi son mouvement aussitôt qu'elle fut debout. Ne prenant qu'une seconde pour réajuster brièvement sa chemise et sa veste, et malgré le trac qui se lisait à nouveau sur son visage, il sembla prendre un malin plaisir à saisir la main d'Alexa pour contourner la vieille femme qui avait regagné un air méchamment satisfait, comme si elle avait obtenue gain de cause.

Ne daignant même pas la regarder, Paul emmena Alexa vers l'issue où les attendait l'homme de main. Celui-ci s'écarta le moment venu pour les laisser entrer dans un grand couloir blanc, bien éclairé et flanqué de nombreuses portes, avant de refermer derrière eux.

« Hem… salut Jin, ça… Tu-

Paul se coupa net en sentant la main rugueuse claquer mollement sa joue. Presque par réflexe, non pour se défendre mais probablement pour éviter une inutile réponse disproportionnée, il serra fort la main de sa blonde, se frottant la joue avec l'autre alors que le mec secouait la tête de gauche à droite.

- T'as pas changé hein ? Sa tête se tourna vers Alexa, à qui il adressa une courtoise révérence très asiatique. Madame. J'ignore si vous préférez être nommée par votre nom réel ou "d'artiste". Je vous amène sans tarder auprès du boss. »

Mais avant cela, il se rapprocha fortement de Paul et lui souffla quelques mots à l'oreille. Enfin, après une tape sur l'épaule, Jin leur fit signe à tous deux de le suivre et les amena plus en avant. Ouvrant finalement une porte comportant le fameux nom et le titre de celui qui les attendait, il les invita à rentrer pour refermer immédiatement derrière.

« Soldat, assis, lança l'homme massif sans même relever le regard de son papier, ne le délaissant que pour regarder Alexa et lui parler avec courtoisie, Miss Varon, enchanté de vous rencontrer, prenez place je vous prie.

Faisant signe vers les deux confortables chaises devant son imposant bureau en bois massif, Bo Cheng se réajusta dans le sien, complètement luxueux au dernier degré, et posa ses coudes pour joindre ses mains. Ne se contentant que d'un bref regard pour Paul, son attention se tourna toute entière vers Bomber Girl.

« Permettez moi de vous présenter mes excuses pour cette convocation assez cavalière. Comment allez vous ? Avez vous eu des difficultés à trouver les lieux ? Dois-je faire préparer une voiture pour votre retour ? »

Un homme fort prévenant, mais au visage parfaitement lisse, étranger à l'air sympathique que ses paroles aurait pu attirer, au mieux formel. Quant à Paul, n'évitant la tétanie que par ce qu'il était en présence d'Alexa, il se tenait parfaitement droit sur sa chaise et avait bien sûr lâché sa main en s'installant, les conservant sur ses cuisses, le regard droit devant lui comme une sorte de garde à vous assis.

Lui avait bien conscience d'à qui il avait affaire, et rien que l'idée d'avoir lu sa véritable identité lui tordit le bide. Ainsi donc, l'Administrateur avait pris le pouvoir à Chinatown, une rumeur de plus qui devenait une vérité.

Alexa souriait quand il propose un bar, elle attendait que ça sortir dans Gotham avec la fin du gant noir, mais surtout sortir avec Paul en espérant passer enfin une bonne soirée avec lui. Sans gangster, sans membre totalement taré d’une secte.


C’est toi qui invites, c’est toi qui choisis.


Cette fois c’était Paul qui venait l’embrasser, mais cette fois cela passa très rapidement, coupé dans son élan par la réceptionniste qui était devant eux, mais il continue à garder Alexa sur ses genoux, une main caressant sa cuisse nue remontant au niveau de sa mini jupe. Alexa ne comprend pas trop pourquoi Paul s’énerve contre la réceptionniste, ils auront tous leur temps après le rendez-vous prévu. Une dernière caresse au niveau de sa hanche, le bout des doigts de Paul attenant presque ses fesses Alexa se relève avec son ami qui la suit.


Finir après...on a pas commencé.


Main dans la main Paul et Alexa s’avance vers la direction d’un Chinois au blouson noir, Paul voulait le saluer mais il se prend une claque, Paul tenait fermement la main d’Alexa qui regarde les deux hommes prête à intervenir. Sauf qu’Alexa comprend qu’elle ne doit rien faire, mais surtout elle voulait savoir ce qu’il venait de lui dire à l’oreille.


Parole qu’elle n’allait pas connaître, mais ce qu’elle allait découvrir avait son importance, elle entre avec Paul dans le bureau du nouveau leader de la triade, bureau luxueux et l’homme ordonne à Paul de s’asseoir avec un ton sec. Ce qui n’était pas du tout le cas avec Alexa avec qui il avait une voix douce plutôt charmante et à qui il invite à s’asseoir, mais d’une façon beaucoup plus courtoise.


Non c’est gentil, je me débrouille pour rentrer.


Elle ne connaissait pas cet homme, mais aussi sympathique était ces paroles, il gardait une attitude très froide sans personnalité, surtout Alexa savait comment elle voulait rentrer, mais surtout avec qui, avec Paul. Paul qu’elle regarde, il était immobile bien moins à l’aise que dans la salle d’attente. Il n’avait pas l’air trop rassuré par la situation et par l’homme qu’il avait en face de lui. Cela ne rassure pas trop la superheroine, surtout qu’elle sent que Paul n’aura aucune autorité sur l’homme en face d’elle. Alexa continue donc à lui sourire, mais si son sourire peut sonner un peu faux, mais elle allait rapidement savoir ce qui se tramait.


Donc cette convocation... ?

Le large chinois conserva sa position, tel une véritable statue, et ne laissa que son regard passer d'Alexa à Paul à plusieurs reprises, jusqu'à ce que la première lui rende une question de plus pertinentes. Tel un véritable PNJ, sa voix était redevenue très égale, presque indifférente, absente, comme s'il récitait un laïus :

« Vous n'êtes sûrement pas sans savoir que vos interventions conjointes ont été remarquées lors de la bataille du Gotham Plaza. Si Monsieur Ming ici présent a délibérément désobéi à un ordre direct, Paul avala douloureusement sa salive en entendant ces paroles, votre présence, Miss Varon, comme vos interventions en notre faveur au cours de la guerre, ont été grandement appréciées. Laissez moi vous montrer quelque chose. »

A ces mots, il daigna enfin se défaire de sa position rigide sur son bureau et pianota brièvement sur le clavier d'ordinateur à sa droite. Il attrapa ensuite le bord de l'écran monté sur un bras articulé et le fit pivoter avec fluidité pour être visible par le jeune couple.

Sur l'écran en question, la guerre, ou plutôt la bataille. Scindé en plusieurs points de vues ils purent se voir eux-mêmes se battant avec vaillance entre chaque audacieux trajets vers les bornes d'incendies. Puis l'Administrateur pianota à l'aveugle sur son clavier, et la scène fut toute autre. Moins de points de vues, probablement que certains drones s'étaient éloignés ou avaient été endommagés, mais l'on pouvait convenablement voir un homme seul être entouré d'écran de fumées. Sur le pourtour, des femmes en armes empêchaient les troupes environnantes d'aller aider l'isolé.

A cet instant, Paul eu une légère exclamation de surprise mêlée d'horreur et se repris immédiatement en mettant la main sur sa bouche. La suite de la vidéo montre un homme émergeant de l'écran de fumée pour abattre l'isolé avec une terrible violence. D'abord par arme à feu, puis avec ce qui pourrait ressembler à des poignards, ou des poinçons. Une nouvelle pression de touche du clavier, l'Administrateur fait arrêter les vidéos.

« Ce sera tout. Vous pouvez parler soldat, puisque vous semblez avoir eu à redire.

Faisant acquiescer Paul avec raideur, le jeune homme répondit, avec hésitation :

- En effet, Administrateur. J'ai- j'ai reconnu la… La Française. Et- Administrateur, est-ce un test ? J'ignorais le Gùn présent à la bataille.

Mais il mentait, avec ferveur, mais il mentait éhontément. Dans le même temps, aurait-il été avisé de conter cette espèce de rêve prémonitoire ? Cette sensation de déjà-vu ? Le fait qu'il s'était vu mourir stupidement par la faute d'une série d'évènements foireux au dernier degré ? Il ne valait mieux pas, il était convaincu d'avoir lui-même tué Tian Hong cette nuit là, mais c'était une autre nuit, une nuit qui n'existait plus, si ce n'est dans son souvenir, rien qu'un cauchemard.

- Il dit qu'il l'ignorait. Miss Varon, niez vous avoir eu du ressentiment à l'endroit du Leader de Chinatown ? Soyez honnête. L'homme que vous voyez perpétrer un assassinat, cet homme n'a pas agit seul. Quand bien même Madame Sinclair ai pu lui apporter un grand soutien, les poupées ne devinent pas la cartographie des égouts, elles n'ont pas non plus jugulées l'inondation du réseau en détournant l'eau potable vers la surface. Avez vous quelque chose à voir avec cet attentat ? »

La dernière question sonna faux, à la fois incrédule et en même temps motivée par une colère profonde, sincère. Cela n'avait été que quelques mots, suffisant pour que Paul passer de la surprise et la crainte à une attitude plus résolue, mais il ne repris pas la parole. A la place, il regarda franchement Alexa, cherchant à croiser son regard pour lui adresser un signe de tête, une invitation à se montrer tel que l'imposant homme le demandait, honnête.

Quand bien même tout semblait indiquer qu'ils avaient fait de leur mieux pour être présent au bon endroit, au bon moment, et donner une fenêtre d'action suffisante à ceux qui avaient coupé la tête de la Triade.

Merci


Alexa lui fait un petit signe de la tête pour le remercier de sa première phrase, mais la conversation n’allait pas dans le sens qu’elle aurait voulu. L’administrateur montre une vidéo d’un homme qui se fait violemment assassiner, il y a encore quelques mois ces images aurait sûrement choqué Alexa, mais avec ce qu’elle avait vu et vécu pendant les attaques du gant noir, elle était blindée de voir des images violentes, cette expérience l’avait rendue plus dur.


Mais ce sont les paroles de Paul qui l’a fait comprendre de qui il s’agissait l’ancien leader de la triade était l’homme sur les images, elle regarde Paul avec étonnement et comprend pourquoi ils avaient été convoquer. Sauf que la dernière chose qu’elle s’attendait était d’être accusée du meurtre de Tian le leader de la triade. Alexa était assise sur sa chaise choquée.


Je...non…


Elle regarde l’administrateur, mais elle tourne rapidement la tête et regarde Paul, elle ne s’attendait pas à ça et elle qui passait une bonne journée, contente de revoir Paul se prend une grosse montée de stress et d’angoisse.


Je n’ai rien à voir avec cette attaque, je le jure. Votre leader n’était pas mon ami ou mon allié, mais je ne me serais jamais attaqué à lui.


Le coup de stress l’empêchait de réfléchir et de bien choisir ces mots, elle essayait d’être sincère, mais elle avait l’impression de déjà regretter les paroles qu’elle venait de dire à la seconde. Cela la faisait de plus en plus stresser.


Pourquoi j’aurais fait ça ? La Triade m’a aidé pendant que le gant noir contrôlait la ville. Je n’avais plus de nourriture et ils m’ont aidé. Je n'avais clairement aucune raison de vouloir vous faire du mal.


Alexa regardait Paul et l’administrateur en stress, entre le gouvernement avec Iron Heights, les skinheads qui allaient chercher à se venger, le pingouin, les gangsters avec qui elle s’était déjà battu et tous les macros de Gotham, Bombergirl commence à avoir une belle petite liste d’ennemis. Elle pensait au moins qu’avec les triades cela s’était bien passé, qu’elle avait trouver des alliés en plus de Paul avec qui elle avait de plus en plus de sentiment. Elle les avaient aidés pendant l’attaque du gant noir, ils l’avaient aidé pendant les durs moments de survie et là, tout s’écroulait et elle avait l’impression de se retrouver piégé, essayant de fuir le regard accusateur de l’administrateur.


Surtout lui et moi, on avait la même détestation pour la prostitution, comme leader de la mafia, je préférais que ce soit lui que quelqu'un d’autre. S'il avait voulu me faire du mal, il en aurait eu l’occasion.


Alexa fixe alors quelques secondes l’administrateur, reprenant son souffle avec un peu de difficulté le stress étant encore très présent, elle pose ses coudes sur le bureau et vient joindre ses mains comme si elle priait.


La triade m’a aidé...Vous pouvez croire en ma loyauté.

Ses belles mirettes allant d'Alexa à Bo, le jeune malfrat écouta avec plus d'attention que jamais ce qu'elle avait à répondre, ou plus exactement, la manière dont elle tournerait ses mots. Il n'était pas sans ignorer les sentiments mitigés que la Triade inspirait à la métahumaine, et plus particulièrement l'influence qu'il avait eu, lui, en lui laissant entrevoir l'envers du décor. La loyauté, la solidarité, la camaraderie, l'honneur et la discipline, elles s'étaient appliquées à cette femme aussi, quoi qu'elle ai pu être traitée avec froideur et méfiance et n'avoir aucune idée du respect accordé à Bomber Girl (même s'il se raconte plus souvent que c'est une asiatique et non une blanche). Paul, lui, savait, et accueilli avec soulagement les mots d'Alexa.

« Administrateur. Alexa et moi, nous avons prouvés à maintes reprises le respect que nous avions pour nos engagements, quoi qu'il fut contraint. »

Sa gorge se serra soudainement. Aussi, pour se donner du courage, il se pencha en avant et étira le bras vers sa compagne pour poser une main rassurante et protectrice sur son bras.

« Ni le Malfrat, ni moi-même, ne serions encore de ce monde sans elle. Elle nous a sauvé alors que nous donnions nos vies pour Chinatown, risquant également la sienne. Je n'éprouvais aucun amour pour l'homme qui m'a marqué mais… je le respectais, tout comme sa fonction. Je n'aurais pas accepté que nous participions à un tel plan. »

Malgré la peur presque panique qui lui faisait trembler les yeux, et les lèvres, il avait parlé sans accroc dans la voix. Bien sûr qu'il avait haït Tian Hong, il avait détesté ces longs mois à larbiner, traité comme une sous-merde, incapable de dormir autrement qu'avec un couteau sous son oreiller, convaincu de s'endormir pour la dernière fois, chaque soir. Et puis les choses avaient changées, il avait changé.

Méditatif, Bo Cheng les avait observé et écouté en leur laissant toute latitude. Il ne s'était pas formalisé du moindre geste, que ce soit le contact d'Alexa avec son bureau, ou Paul sur celle-ci. A dire vrai, bien que les deux convoqués l'ignorât, ce n'était pas vraiment lui qui les jaugeait à cet instant. Lui-même leur aurait sans doute donné le bon dieu sans confession, après tout, en tant que jeune initié, Ming avait fait plus pour la Triade que bien d'autres, grâce à son audace, sa témérité, son abnégation, des choses que Tian et Tchang savaient reconnaître. Quant à la blonde, elle avait servis leurs intérêts au delà du marché initial, sans le moindre calcul, sans manipulation d'aucune sortes, sans qu'il y eut besoin un jour de la presser.

Tous deux avaient agit par ce qu'ils étaient de bonnes personnes. C'est la conclusion à laquelle parvint l'homme dans l'invisible oreillette de l'Administrateur. Celui-ci, presque imperceptiblement, esquissa une risette et répondit aux deux tourtereaux :

« Je pense cette question réglée dans ce cas. Il aurait été malavisé de vous proposer cela si nous avions eu à engager quelques poursuite à votre encontre. »

D'un nouveau geste fluide, il rattrapa son écran qu'il ramena à lui et manipula brièvement clavier et souris. L'imprimante derrière l'imposant homme se mis en branle et cracha trois feuilles qu'il récupéra paisiblement. Tapotant son bureau pour les ordonner, quoi qu'il n'y en eut que trois, il pris ensuite la première et la fit glisser devant Alexa.

« Miss Varon, le Syndicat du Triangle d'Or vous propose de devenir officiellement sa déléguée à la protection des travailleuses, et plus particulièrement les travailleuses du sexe. Ce que vous avez sous les yeux n'est qu'une formalité administrative définissant les grandes lignes de votre future fonction au sein de notre organisation. Nous comptons protéger les travailleurs de Gotham lors de sa reconstruction, quelle que soit leur origine, et leur sexe. »

A nouveau, il s'adossa à son bureau, cependant, avec les feuilles en main, il se retrouva plus limité dans la position de ses mains et donna seulement l'impression de grandir, grossir, et par la même, paru malgré lui assez menaçant quoi que sa voix égale et formelle lui permettre de nuancer cela.

« J'entends néanmoins préserver ce que mon prédécesseur avait à cœur lorsqu'il s'adressait à ses partenaires, l'honnêteté. Nous allons protéger Chinatown contre cette ville qui se vendra prochainement aux politiques de tous les bords et à leurs promesses dans le vent. Nous le ferons par des moyens que vous avez déjà réprouvé par le passé et qui se passeront de votre assentiment, que vous soyez des nôtres ou pas.

Je vous offre cependant l'opportunité d'apporter votre pierre à l'édifice. Vous ne seriez alors plus notre "consultante" comme par le passé, avec la discrétion que vous y aviez, mais considérée comme partie intégrante de nos effectifs, ce qui n'est pas sans se savoir dans de nombreux milieux. Bref, je vous laisse méditer un instant la proposition et me poser vos questions, en attendant… »

La 2e feuille de son trio s'envola, guidée par sa main pour glisser avec élégance devant Paul à qui il asséna avec froideur :

« Monsieur Ming, vous êtes officiellement licencié de votre poste des docks de Gotham City. Par la même, votre adhésion au syndicat des dockers de Chinatown, maintenant fusionné au sein du Triangle d'Or, se trouve donc en suspend. Je vous laisse prendre connaissance des termes de votre fin de contrat pendant que je devise avec Miss Varon. »

Et, sur ces termes, impassible devant l'expression de surprise la plus totale de Paul, il se retourna vers Alexa, repliant légèrement la feuille qui lui restait en main pour ne rien masquer de son visage et l'écouter avec la plus parfaite attention.

Incapable de cacher son stress, Alexa laisse alors Paul prendre la parole, il prenait sa défense parle de ce qui s’était passé, Alexa le regarde elle ne souriait pas, mais elle avait envie de le remercier de l’aider. Surtout que leurs paroles avaient fait mouche auprès de l’administrateur qui se rend beaucoup plus sympathique que ce soit dans ses paroles et dans son attitude, cela calme rapidement la superheroine qui a vraiment eu une montée d’adrénaline, mais elle revenait à la normale.


Elle voit le papier mais surtout elle entend l’offre de l’administrateur, elle le regarde étonnée, après regarder Paul à son tour, elle n’en croit pas ses oreilles et ces yeux. La triade était en train de lui offrir un job, surtout qu’à la suite de l’incendie de sa boutique de vêtement sur mesure, elle n’avait pas de travail, plus de revenu, rien. La décision qu’elle allait prendre allait changer sa vie, cette offre arrivait clairement au meilleur moment une offre presque impossible à refuser.


Elle le voit passer aussi une feuille à Paul qui a l’air aussi assez satisfait, elle allait pouvoir peut-être travailler main dans la main avec lui, avoir une aide plus importante pour sauver des filles dans les rues de Gotham.


Je sais pas…


De l’autre côté, elle était une super-héros, elle ne pouvait pas être crédible et travailler pour la triade, être une superheroine et toucher de l’argent d’une des mafias les plus puissante de Gotham. Est-ce qu’elle si elle s’attaque à d’autres groupes de gangster pour eux, est-ce qu’elle ne deviendrait pas juste un gangster de plus dans Gotham. A force de passer du temps avec les anarchistes ses idéaux politiques étaient de plus en plus fort et important pour elle, ils étaient des capitalistes de la pire espèce faisant leur agent sur le dos de la population de Gotham.


Elle regarde Paul, quand elle le voit elle a envie de signer le papier, elle sait qu’il serait content, mais si elle avait entièrement confiance en lui ce n’était pas le cas pour la totalité de la triade, surtout entrer dans une mafia aussi puissante cela pouvait ajouter des risques, d’avoir leur ennemi en commun et en cas de désaccords il y avait peu de chance qu’elle puisse vraiment peser dans la balance.


Je sais pas trop quoi répondre...Je ne suis pas une gangster,


Elle les regarde un peu désolée, elle se demande même si elle ne fait pas une erreur, mais elle sait aussi qu’elle a plus de chance qu’ils respectent sa décision et elle sera toujours proche de Paul au cas où elle changerait d’avis.


J’ai toujours travaillé seule en tant que bombergirl et je ne crois pas que ce soit une bonne chose pour moi et pour vous que je fasse officiellement partie du triangle d’or, de votre triade.


Elle se dit aussi que pour elle cette décision était la meilleure en termes de sécurité.


Mais je peux encore réfléchir à la question ?

Intérieurement, le sino-américain bout. L'amertume, la colère et l'incompréhension se mêlent à l'espoir, la joie et la délivrance. Ainsi donc, le voilà jeté, mis sur la sellette d'une organisation qui l'a contraint à la servilité pendant plus de deux ans, pour laquelle il a risqué sa vie plus de fois qu'un citoyen de Gotham dans toute la sienne. C'était honteux, déshonorable de lui asséner cela ainsi. Et dans le même temps, pas de canon glacé sur la nuque, pas de coup de poignard dans une ruelle ni de mitraillage au Uzi depuis une moto en pleine rue, ils auraient pu en finir bien plus simplement.

Un instant, observant le nouveau big boss et la petite blonde, Paul songea avoir été épargné afin que le nouveau Syndicat conserve une emprise sur elle. Mais à quoi bon ? S'il lui proposait une place officielle, alors elle serait enchaînée à eux, comme il l'avait été.

Et alors qu'Alexa déclinait poliment l'offre tout en se ménageant une porte de sortie, le petit truand guetta la réaction de l'Administrateur. Allait-il lui forcer la main ? Et que ferait-il, lui, si le meneur de toute la criminalité organisée de Chinatown était décidé à lui mettre le grappin dessus ? Se tournant légèrement sur le côté, Paul fut tenté de regarder la porte derrière lui mais renonça, se contentant de se fixer sur Alexa, le regard vide.

Derrière cette porte, il y avait un vétéran, armé, aguerri. Sans doute qu'au moins un des bureaux du couloir contenait la garde rapprochée de Cheng, et dehors, six autres gangsters. Impossible. Ils étaient pris au piège.

« Mon offre est limitée dans le temps. Comprenez que nous avons contacté d'autres personnes qui ont un profil aussi intéressant que le vôtre. Le Syndicat ne saurait laisser Chinatown se reconstruire sans protéger ses populations les plus vulnérables. »

La réponse tomba là, douce, courtoise, diplomatique. Et Paul se retourna lentement vers lui en l'entendant. Le large homme gardait son attitude parfaitement indifférente, mais sa voix avait trahis un léger regret.

« Sentez vous néanmoins libre de contacter nos services, que ce soit pour proposer votre aide ou requérir la nôtre. Je ne puis vous garantir notre réponse mais soyez assurée que nous étudierons vos requêtes avec la plus grande attention. Maintenant, si vous permettez… »

Et, à nouveau, il se retourna vers Paul. Quelques secondes durant, il l'observa en silence, comme s'il le jaugeait, et le jeune homme repris doucement sa position droite et raide sur sa chaise, cherchant clairement à ne pas laisser transparaître la tempête qui faisait rage dans son cerveau et son coeur. Il n'allait pas lui-même briser le silence, il n'estimait pas en avoir le droit et, de toute façon, n'avait même pas vraiment lu ses documents de licenciement. A quoi bon ? Ce n'était que de la paperasse, seule comptait la parole de l'homme en face du couple.

« Mister Ming. Je n'avais pas eu d'homme comme vous sous mes ordres depuis bien longtemps. A dire vrai, je les ai même plus souvent vu mourir jeune dans leur courses effrénées vers leur idéal. Monsieur Ming, je vous ai vu mourir au Plaza, le large chinois marqua une pause, la mine grave, vous êtes mort à votre arrivée, mort en vous tenant en première ligne, mort en prêtant assistance à Miss Varon, mort en vous lançant dans la mêlée, mort en ayant mis en œuvre votre humide initiative. Vous avez voulu être un héros, mais vous ne l'êtes pas, les héros sont ceux qui ne verront pas la reconstruction de la ville, les quarante-sept hommes qui ont péris ce soir là, et les jours après, malgré tous nos efforts. »

Lentement, l'imposant homme fit onduler la dernière feuille qu'il avait en main, paru réfléchir un bref instant pendant lequel Paul se contenta de baisser le nez et fermer les yeux en signe de contrition. Cela avait beau être injuste, ce n'en était pas moins vrai. Paul se senti pris de remords, se laissa traverser par l'idée que son intervention ai causé certaines morts évitables dans leurs rangs. C'est la voix de l'Administrateur qui lui fit relever son doux visage.

« Pour votre insubordination et la menace involontaire que vous avez imposé à vos pairs, je ne peux décemment vous laisser conserver votre statut. Vous êtes un danger pour vous-même, vos co-équipiers et vos supérieurs, incapable d'obéir aux plus élémentaires instructions dès lors que vous vous sentez investi dans un combat. »

Assénant ses paroles avec la même gravité qu'auparavant, il envoya finalement l'ultime papier glisser sur celui qui se trouvait déjà devant Paul. Sa voix s'allégea subitement, retrouvant sa neutralité originelle :

« Chef de la sécurité de l'Aciérie Tshoshuwa, nouveaux locaux, nouveaux personnels, tout est à faire, un terreau fertile pour vous permettre d'acquérir le sens des responsabilité inhérent à la fonction de Capitaine. »

Malgré toute sa préparation, Paul sursauta, glissa légèrement de sa chaise et manqua d'en tomber de surprise. S'agrippant aux bords, il se maintint et se redressa. En quelques secondes, son teint doux et halé passa au rouge puis se mis à pâlir à vue d'œil, le sang ayant décidé de venir faire un rush d'adrénaline pour la caboche avant de tout renvoyer vers les jambes.

Bo ne rajouta rien, demeurant imperturbable à la réaction qu'il avait causé. Au lieu de cela, il dégaina de nulle part un élégant stylo plume qu'il posa vers le sino-américain. Il ne lui avait pas permis de poser de question, pas plus que s'exprimer sur son accord. Pourtant, le jeune truand apparemment destiné à brutalement occuper une place d'officier pris la parole :

« Administrateur, je-

- Redressez vous jeune homme, le coupa t-il sans une once de pitié dans la voix ou le regard.

- Pardon. Je voulais dire… en fait… cela ne me semble pas… Bredouilla le grand gamin estomaqué.

- Compréhensible ? Comme si une personne plus intelligente que vous n'avait pas besoin que vous connaissiez tous les tenants et aboutissants pour remplir vos fonctions. Signez, monsieur Ming. Votre mentor avait à cœur de vous dédier son temps, le mien est plus que limité.

Toujours aussi décontenancé, Paul jeta un regard en coin à Alexa. Bien sûr, il n'oserait pas la regarder franchement, pas alors que l'Administrateur avait toute son attention dirigée vers lui, et pourtant, il avait besoin d'elle. Il y avait les décisions évidentes, comme se battre contre un ennemi implacable, sauver la femme qu'on aime, garder le  secret de son mentor… et puis il y avait à choisir entre devenir contremaître pour ses propres bourreaux, instrument et commandeur des malversations qui pourrissaient le district, et redevenir un jeune merdeux sans emploi ni avenir, sans argent, sans réseau.

Y aurait-il un choix dans lequel il ne finirait pas seul ? Seul comme l'avait été Tian Hong, au dernier moment.

Refuser l’offre aurait pu le mettre en colère et les mettre en danger, mais l’administrateur restait poli, mais en mettant un peu de pression à Alexa, elle ne pourrait pas non plus donner une réponse dans six mois, mais en réalité sa décision était prise et elle ne reviendrait pas en arrière. Elle avait été diplomate en disant qu’elle voulait encore réfléchir. Surtout que l’administrateur propose à Alexa de l’aide en cas de besoin qu’elle pouvait toujours les contacter en cas de problème, Alexa restait silencieuse, mais pour elle cette réunion était une petite victoire. Elle souriait à l’administrateur qui commence à parler avec Paul.


Un petit jeu un peu vicieux du nouveau chef de la Triade qui dans un premier temps accuse Paul de la mort de plusieurs personne le fait devenir un moins-que-rien. Alexa vient prendre la main de Paul, mais elle sent qu’il réagit à peine à elle complètement mal à l’aise face à ce que l’administrateur lui dit. Sauf que derrière il lui propose un job de chef, Alexa n’étant pas un membre de la mafia, elle n’en a aucune idée de ce que ce travail peut représenter, que ce soit en termes de statut ou de salaire. Paul tourne un peu la tête dans sa direction, mais se ravise et continue de regarder le papier et le chef de la triade.


Fait ce que tu veux…


Elle le regarde et prend la parole, elle sait que cela risque de ne pas plaire au chef de la Triade, qu’elle prenait peut-être encore un plus gros risque en refusant sa propre offre. Paul appartenait à la Triade et sûrement qu’ils ne voulaient pas le perdre.


Fait ce que ton cœur te dis de faire, ne prend pas cette décision pour les autres, pense à toi-même si tu penses que ta décision est égoïste.


Elle regarde le papier que l’administrateur avait tendu à Paul et elle voit plusieurs chiffres ce que le business peut rapporter, combien d’homme sous ses ordres, mais surtout une fourchette du salaire qu’il pouvait atteindre. Un salaire que ce soit pour Paul ou Alexa, la somme était un rêve qu’ils ne pensaient pas atteindre, c’était plus que tout son chiffre d’affaires qu’elle avait eu avec sa boutique. Évidemment que cela faisait hésiter Paul, mais cette fois Alexa vient tourner son visage dans sa direction.

On est entré ici ensemble, on sortira ensemble, quelle que soit ta décision, je la respecte et je serais aussi là pour toi.

Elle voyait bien que Paul ne me voulait pas signer cette offre, mais elle savait aussi qu’il avait souvent entendu parler des problèmes d’argent qu’a Alexa et qu’elle avait peur pour l’avenir avec l’incendie de sa boutique par le Pingouin et qu’elle risquait de se retrouver sans rien. La décision restait sûrement difficile pour Paul, mais au moins, il ne savait que quelle que soit sa décision, il n’avait pas de risque de perdre Alexa.

Alexa ressentit un mélange de soulagement et de satisfaction en entendant le refus de Paul, accompagné de la réaction de l'administrateur. Elle esquissa un sourire complice à l'égard de Paul, puis s'inclina gracieusement de manière asiatique devant l'administrateur pour exprimer sa gratitude.

Merci

Murmura-t-elle avec une touche de malice dans sa voix.

Les deux amoureux quittèrent le bureau ensemble, échappant ainsi à une confrontation potentielle avec la Triade. Alexa souriait, heureuse que leur départ se soit déroulé de manière pacifique, évitant ainsi une situation qui aurait pu rapidement dégénérer, surtout au sein du quartier général de la mafia. Elle comprit mieux l'attitude stressée de Paul au départ et reconnut qu'elle avait peut-être été un peu trop téméraire, se mettant ainsi en danger de manière imprudente.
Alors qu'ils marchaient ensemble dans les rues animées de Chinatown, Alexa ressentait une certaine nostalgie pour le quartier où elle avait été très présente ces derniers mois. Elle réalisa que cette aventure les conduirait vers un nouveau départ, et elle se promit de ne pas laisser l'ombre de la Triade ternir ce moment.

Un nouveau départ?

Dit-t-elle à Paul, le regardant avec une lueur d'espoir dans les yeux. Elle avait la conviction que cette épreuve renforcerait leur lien et les guiderait vers des jours plus sereins.
Le danger récemment affronté ramena à l'esprit d'Alexa le souvenir de son attaque à la maison close, événement qui avait ultérieurement conduit à sa rencontre avec Paul. Cela renforça sa nature intrépide et combative, bien que parfois irréfléchie. Elle considérait tout ce qui s'était déroulé depuis la maison close jusqu'aux événements avec le Gant Noir comme des choix justes, et l'expérience avec Paul ne faisait que consolider cette conviction.

Toujours envie d'aller boire un verre ?

Demanda-t-elle, cherchant à détendre l'atmosphère tout en laissant transparaître un brin d'espièglerie. Elle était prête à célébrer ce nouveau départ avec Paul, convaincue que leurs aventures communes ne faisaient que commencer.

- Nouveau, placé sur de meilleures fondations.

Même si, connaissant le milieu, Paul n'ignorait pas ce que signifiait être débiteur du Syndicat, il n'avait pas cessé de sourire depuis qu'ils avaient retrouvés l'air glacial du dehors. S'extraire d'un tel milieu n'avait rien de commun et les histoires de rédemption sans verser le sang ni se vendre à la Justice relevaient du conte de fée. Alexa, elle, n'avait eu qu'une contribution indirecte, elle n'avait jamais traitée pour la Triade, jamais agit en son nom, la libérer était une grâce concédée en échange de la promesse implicite de ne jamais se mettre en travers de leur chemin.

Paul, lui, s'était vu accorder un miracle. Il existe mille et une manières de traiter avec les initiés qui tentent d'échapper aux responsabilités qu'ils ont jurés d'assumer leur vie durant, certaines éphémères et douces comme un séjour au soleil, d'autres bien plus douloureuses, mortelles même, ce qu'il faut pour remémorer au gangster, quel que soit son rang, sa renommée ou son pouvoir, que la Triade est le commencement et la fin de tout.

L'esprit léger, pensif, le sino-américain eut un regard par dessus son épaule, vers le bâtiment en chantier qu'ils avaient quittés.

« Comme eux, on dirait bien. Mais ils sont seuls. »

Ou tout du moins, c'était ce qu'il se disait à présent dans le milieu. Le Syndicat se fera sans aucune aide extérieure, et se passerait de l'approbation de toute autorité criminelle. Cela ne les avait pourtant pas rendus aussi compréhension qu'à son égard. Pourquoi n'avait-il pas disparus comme tous ces réfractaires au changement ? Quittant le QG du Syndicat du regard, son grand sourire rayonna vers Alexa.

« Moi, je ne le serais plus. » Dit-il, main dans la main avec la blonde.

C'est non sans ironie que le jeune homme songea à ces deux dernières années. Il avait refusé de monter seul les échelons de la criminalité, et pourtant, sombrer dans cette abysse lui avait apporté autant de gens qu'elle en avait ramené dans sa vie. Qui était le Paul d'hier ? Escroc méprisé, détourné de ses plus proches amis, délaissé par ses familles, rien qu'un bon à rien, racaille sans avenir si ce n'est être dévoré par Gotham.

Avec douceur, il acquiesça à la question de la métahumaine.

- Plus que jamais. J'ai un an et demi de retard, je ne veux plus attendre pour rattraper ce premier rendez-vous avec cette héroïne pour qui j'ai pris une balle.