Une soirée terrible. Porcelaine était terrée sur le territoire du Triangle d'Or, sortant que rarement. Elle travaillait en collaboration avec cet homme mystérieux, travaillant sur les deux plans où elle avait promis d'aider. D'une part, mettre au point ces drogues de combat, et d'une autre, faire fructifier le trafic d'arts. Pour le deuxième, elle était plutôt douée et ça fonctionnait plutôt bien, pour le premier, un peu moins. Son chimiste paniquait trop. Sa peur pour elle s'était confirmée, il était au bord de la crise, et elle tout autant. Ca, Porcelaine ne pouvait laisser passer. Il fallait qu'il mette au point ces drogues. Enfin, peu importe. A l'arrière du véhicule, la jeune femme était en proie à la paranoïa. Elle venait de reprendre ces médicaments que le Dr. Crane lui avait prescrit. Les lumières de la ville l'éblouissaient. Assister personnellement à une réception de marchandises d'art dans les docks, car selon les personnes sur place il y aurait une anomalie. Une anomalie. Un guet-appens ? Précipitée pour ne pas faire attendre, elle n'avait rien pris avec elle si ce n'est que la poupée Rannilaine dans son sac, son petit porte-bonheur, sa petite soeur.
La rouquine devenue blonde avait soigneusement attachée ses cheveux. Elle sortit du véhicule. L'air marin pollué l'attaqua aussi tôt. Elle s'était vêtue d'un tailleur noir de qualité, avec des hauts-talons de même couleur et une chemise blanche et d'un sac, indiquant ainsi qu'elle ne plaisantait pas. D'un pas assuré, elle s'approcha. Il y avait d'autres hommes de Wong devant un conteneur, et très vite, elle arriva jusqu'à eux.
- 有些表格缺失,有些是错误的.
Auquel elle répondit :
- 我在看。
Visiblement, les dockers n'étaient pas contents de voir leur marchandise se faire inspecter ainsi sur place. Ils savaient pourtant très bien à qui ils avaient à faire. Un des hommes venus avec elle communiquait à un autre asiatique et ils traduisaient. Athénaïs entrait seule dedans et à l'aide d'une lampe de poche alla voir les caisses ouvertes. Saisissant un dossier contenant des feuilles, elle chercha certaines caisses pour observer le contenu et vérifier qu'il était bien conforme à ce qui était écrit. Après une dizaine de minutes, elle se rendit compte que bien que le contenu des caisses différait, le nombre de peintures était conforme. Quant à la véracité des peintures, selon l'Artiste, c'était correct.
- Tu es sûre ?
Elle sortit le tableau, le posa sur la caisse et l'illumina, avant de l'inspecter.
- le trait. les mouvements. la qualité de la peinture. winsor & newton. rien qu'à l'odeur on reconnaît. aucun contrefaiseur chinois ne saurait reproduire ça.
- Alors je laisse le feu vert ?
- aie confiance.
Bien. Clémence s'apprêta à sortir quant à l'autre bout du conteneur, la porte s'ouvrit. On l'avait avertie qu'il y avait des gens qui pourraient venir piller, c'est pour ça que Wong avait dépêché autant d'hommes. Elle s'approcha donc du bruit, sans aucune crainte, afin de s'assurer que tout soit en ordre.
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Sujet: Re: Observée [PV : Kizaragi Johanson] Dim 6 Nov 2022 - 16:48
Observée - Tant de sang...
"Gare à la cour des hiboux qui d’en haut scrute Gotham..."
Durant la journée au "Nid"
Une fois que vous avez passé les ponts des quartiers nord de Gotham, vous basculez dans un autre monde, le comté de Bristol. Les routes sont sinueuses, encadrées d'une sombre foret où les arbres sempervirents vous cache le soleil même par une belle journée d'été et cela sur des milliers hectares. Si vous y prêtez bien attention, vous pouvez apercevoir les belles et vastes demeures des riches et des puissants de Gotham. N'imaginez pas un seul instant que leurs portes vous sont ouvertes. Mais vous pouvez toujours rêver de franchir leurs grilles ouvragées.
C'est dans l'un de ces vastes domaines, sur une petite colline qui surplombe la forêt, que le nid des Hiboux se trouve. Le Batman ayant trouvé les autres nids disséminés dans tout Gotham et vaincu leurs gardiens, la Cour a décidé de changer de tactique. Elle a regroupé non pas un unique assassin, comme à son habitude, mais une demi-douzaine, appartenant tous a ce siècle. Kizaragi est là derrière transformée en Strigidés. La cadette aurait dû, telle la loi Spartiate de la Grèce antique le "Plutarque", être jetée du haut du mont Taygète, car elle n'avait pas toutes les qualités requises pour devenir un véritable assassin de la Cour. Mais le mutagène coulant dans ses veines l'avait irrémédiablement changé en quelque chose d'autre. Et les dirigeants avaient décidé de la laisser voler de ses propres ailes, le temps de l'observer.
Février avait terminé de préparer ses cookies, et avec ses maniques au bout des mains, son tablier à fleurs, elle donnait plus l'impression d'être une mère au foyer qu'un assassin à la solde de quelques puissants officiants dans la ville du crime. La belle jeune femme était en train d'humer la bonne odeur des gâteaux à peine sorti du four quand sa montre connectée se mis à vibrer. C'était le signal indiquant de rejoindre une salle protégée dans le sous-sol du grand manoir. Après quelques instants d'une descente vertigineuse confinée dans un ascenseur, la brune déboula dans une pièce circulaire d'un bunker richement décoré, comme six autres de ses compagnons. Certains avaient même déjà revêtu la tunique d'assassin de la Cour, parés pour la mission qui allait leur être confiée. Autant dire que Kizaragi faisait tache dans le décor.
Un hologramme représentant une tête de hiboux stylisée apparue au centre de la pièce. Puis un masque blanc porté par un homme au costard impeccablement taillé remplaça le hibou. Le masqué énonça la mission : "N°4 accompagné de n°6 iront ce soir récupérer le tableau nommé "Cinquième saison". Il transite par les docks avec une surveillance minime. Aucun témoin n°6, comprit ? Et le tableau doit nous revenir intact. Volez maintenant." Une fois la connexion coupée et les lumières rallumées, 5 têtes s'étaient tournées comme un seul homme vers Kizaragi, la dévisageant. C'était sa première mission comme Ergot. Elle leur fit a tous un sourire langoureux puis un doigt d'honneur. Puis ils retournèrent toutes et tous à leurs occupations respectives.
Le même soir sur les docks
Deux ergots pour une unique cible s'était un gâchis de ressources selon la jeune femme. La Cour n'avait toujours pas confiance en elle. Tsss... Elle leur donnerait du spectacle rouge sang ce soir. Cela changereait peut-être leur façon de la percevoir ?
Les deux assassins, cachés dans les ombres des conteneurs dans les hauteurs, observaient la transaction. Ils discutaient dans un langage de signes rapide et précis, qui ferait quoi. Les éliminations furent imputées à Février et le vol du tableau était pour n°4. Quand l'experte entra dans le box, Kirazagi s'élança. L'Ergot chuta dans le vide et se réceptionna sans aucun bruit sur le macadam du port. Sa première mort fut pour un docker, il fumait et s'était bien connu la fumée tue. Le cadavre resta debout les bras ballants, la lame qu'avait projetée l'assassin lui avait transpercé la gorge et s'était fichée dans l'un des conteneurs. Le corps était toujours debout maintenu par cette lame. Un coup de chance.
"Frimeuse" indiqua n°4
Le second à périr fut un autre docker. Depuis qu'on lui avait injecté le sérum, les ténèbres était devenu le terrain de jeu de N°6, a tel point qu'elle y voyait comme un plein jour, peut-être même mieux. L'ombre s'approcha par-derrière le garde et lui tapa sur l'épaule gauche, avant de glisser adroitement sur sa droite. Sa tête se tourna vers la gauche, mais il ne vit rien, alors par réflexe, il scruta à droite, mais ne vit que son hémoglobine gicler du trou béant qu'était sa gorge. Kizaragi accompagna la chute du cadavre en douceur pour l'étaler dans les ombres. Plus tard serait sonné l'alerte, plus simple serait leur mission.
"Tu traînes" signala n°4 qui était arrivé sur le toit du box qui devait contenir les tableaux.
L'ergot passa à la vitesse supérieure et tua deux gardes asiatiques à l'aide de ses lames, et cela, à 15 mètres de distance chacun. Mais cette attaque avertie les derniers morts en sursis. Les torches furent dirigées un peu partout à la recherche de la source des bruits et les premiers cadavres furent trouvés, des cris, dans diverses langues, des bruits d'armes à feu que l'on apprêtent. C'était définitivement toujours la même musique, seul le rythme changeait. Un garde réussi à surprendre Février en débouchant comme un chien fou depuis un coin d'un conteneur. Mais les réflexes surhumains de la jeune fille jouèrent en sa faveur. Elle joignit ses mains, comme pour une prière, et détendit ses bras devant elle pour planter ses griffes dans le haut du thorax, avant de descendre jusqu'au bas ventre d'un geste sec. Le pauvre hère succomba alors que ses viscères encore chaudes se déversèrent au sol. Février sourie sous son masque, décidément elle était faite pour cela.
Elle surprit l'experte en train de la regarder, depuis l'abris que lui offrait son box de métal. L'ergot lui fit un petit signe de la main pour la saluer autant que pour la distraire. En effet, n°4 était derrière elle, dans le même box, en train de farfouiller à la recherche du tableau. Elle décida de terminer son ménage par cette blonde. Une rafale de balle la tira deses réfexions en l'atteignant dans le dos. Elle chutta et grogna d'une voix féminine. Mais déjà elle roulait derrière une caisse, et n'était plus visible.
N°4 renifla de dédain devant le niveau anormalement bas de sa collègue.
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Sujet: Re: Observée [PV : Kizaragi Johanson] Mer 9 Nov 2022 - 21:37
Athénaïs sentait que quelque chose d'étrange se passait. Dans une hallucination, l'artiste apparaissait. C'était elle qui avait commandé ces œuvres d'art. Elle cherchait quelque chose, précipitemement.
- ils arrivent plus vite que prévu.
- Qui ?
- athénaïs. on n'a malheureusement pas le temps. je veux que tu m'aides à inspecter l'arrière des tableaux. cherche "lada n°34" de Vadim Borja, il n'est pas dans la caisse 3 ; ils l'ont intervertie avec la caisse 4, très certainement.
- Quoi ?
- sois rapide. tu mourras sinon.
Dans quelle merde encore l'avait-elle emmenée ? Athénaïs se mit à paniquer alors, attrapa un pied-de-biche, ouvrit une caisse et obéit à la poupée au regard vide qui inspectait par-dessus son épaule les tableaux. Elle finit par trouver une belle image d'un véhicule, visiblement une Lada. La poupée, immatérielle, lui fit signe d'arracher le tableau de son cadre. Ce qu'elle fit. Tout cela ne faisait pas de sens ? Pourquoi voudrait-elle... ! Au verso, elle reconnut un dessin. Il représentait... peut-être Gotham City ? Le regard vide de la poupée se perdait dans ce dessin.
- j'y crois pas, c'est donc ça.
- C'est donc ça quoi ?
- tu ne reconnais pas ce bâtiment ?
- On dirait...
- tout juste. inutile de le prononcer à haute voix, je suis dans ta tête.
Les ombres se rapprochaient. La poupée marqua une pause avant de reprendre la parole.
- ils vont venir te chercher. et ils te tueront afin de mettre la main sur cette image.
Athénaïs ne comprenait pas. Tout cela ne faisait pas de sens. Cela voulait dire que tous ces tableaux... c'était pour cette image ? De quoi elle parlait ? Elle chercha l'artiste autour d'elle, sans la trouver, si ce n'est qu'une créature étrange dans le noir qui lui fit coucou. Puis, une main froide, glacée, qui lui tint la main, et lui glissa un briquet.
- il vaut mieux qu'ils aient toutes les raisons de nous garder en vie... par exemple... si on faisait en sorte d'être les seules à avoir cette information... tu ne crois pas ?
- ILS VONT NOUS TORTURER.
- et on va aimer ça. tu vas voir.
Voir quoi ? Elle lâcha le briquet sur la toile qui prit instantanément feu, l'huile brûlant très bien. Athénaïs chercha une issue, choisit celle où allait la fumée et commença à courir alors que tout s'embrasait très vite. Heureusement qu'ils n'avaient pas payé à l'avance... ils pourraient faire jouer les assurances. En sortant du conteneur de métal, elle vit des corps partout. La stupeur. Et évidemment, l'artiste avait de nouveau disparu. Athénaïs repéra le véhicule de ses acolytes et se hâta d'y retourner. Il fallait fuir.
Rien de tout cela ne faisait de sens. L'artiste complotait derrière son dos. Encore.
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Sujet: Re: Observée [PV : Kizaragi Johanson] Jeu 24 Nov 2022 - 13:22
Observée - Babysitter...
"Gare à la cour des hiboux qui d’en haut scrute Gotham..."
L'ergot plus blessé dans son amour-propre que physiquement, la blessure commençait doucement à se refermer, enfonça ses griffes dans le capot de l'une des voitures des voleurs dans un bruit métallique à vous faire mal aux dents, l'arracha sans autre forme de procès et le lança sur le tireur. Ce dernier fut séparé en deux au niveau du sternum par la plaque de métal. Sa mort fut presque instantanée. Février aurait voulu "jouer" avec lui, lui montrer sa funeste erreur pendant quelques heures, mais N°4 était là, et veillait au grain...
Dans le conteneur, les caisses et le tableau avaient été intervertis, du très mauvais travail de la part des gardes portuaires et de la personne au "nid" qui s'occupe de collecter et de recouper les informations. C'est à cause de ce types de négligences que les croquis inestimables furent réduits en cendres. Les flammes éclairèrent brièvement le visage de l'incendiaire. D'après les données de la mission, une nouvelle employée d'une galerie d'art vendant des tableaux aux plus riches de Gotham, bref rien d'exploitable pour le moment, il faudrait creuser. La blonde avait peur, mais l'ergot y descella une forme d'excitation : décidément, elle jouait vraiment avec le feu cette petite.
N°4 invita n°6 à entrer avec lui dans le box et d'en refermer la porte. Ils étaient maintenant trois plongés dans le noir le plus complet, mais pourtant, même avec toute cette proximité, la petite Clémence n'entendait qu'une seule respiration : la sienne, à croire que les deux volatiles étaient des zombies, présents uniquement dans son imagination. Sans qu'elle ne puisse les voir, les oiseaux de proie avaient des gestes rapides, leur discussion était animée.
_ "Tu n'as pas éliminé la fille n°6... L'échec de cette mission t'incombe" signa n°4
_ "Tu n'as pas regardé ce qu'elle faisait alors que tu étais dans le même conteneur... TU porteras cet échec..." Répondit n°6, qui était proche de lui voler dans les plumes.
_ "Nous sommes dans une impasse. Je vais nettoyer. Tue cette fille pendant ce temps et fait disparaître son corps. Mais avant fait la piailler et découvre pourquoi elle a su quel tableau brûler..."
_ "OK" traduisit rapidement Février d'un geste.
La porte du conteneur s'ouvrit et laissa partir n°4 qui besogna pour effacer les traces de l'altercation. Pendant ce temps Kizaragi avait reprit le briquet des mains de la blonde et avait enflammer un tableau hors de prix pour faire un peu de lumière pour son invitée. Elle était collée à l'une des parois du box, le regard fuyant. N°4 aimé cette odeur de peur... Mais tout son corps n'avait pas peur... Intriguant. Elle appuya sur le vocalisateur qu'elle avait autour du cou et le son de sa voix fût robotisé à l'extrême.
_ "Pourquoi avoir brûlé ce tableau spécifiquement ?" Demanda-t-elle. Le silence lui répondit.
D'un geste négligent l'oiseau se saisit de la gorge de belle poupée et la souleva.
_ "Pourquoi ?". Des gargouillis d'une réponse se firent entendre, mais la pression était trop forte pour que le son soit audible. La prise se relâcha et la femme tomba à genoux en crachotant, aspirant de grandes goulées d'air.
_ "Petit poisson pour grands poissons" évoqua le hibou avant de quitter le conteneur.
Sans un bruit, l'assassin se glissa dans une petite grue du port et la manœuvra pour attraper la caisse dans laquelle était enfermée Clémence avant de l'immerger à moitié dans la baie de Gotham. Puis avec une agilité déconcertante, elle marcha jusque sur le toit du conteneur et en ouvrit grand les portes. L'eau froide et noire s'engouffra de plus belle dedans. La blonde était trempée et avait froid, elle claquait des dents à présent. Elle se mit, sans même devoir l'inciter, à lui chanter une jolie chanson. Visiblement, elle aurait retenu dans sa jolie tête le croquis dans son intégralité.
_ "Peut-être, peut-être pas, petit poisson" répondit métalliquement Kizaragi. Avec l'une de ses griffes, elle lacéra l'avant-bras de l'employée de la galerie d'art. Le sang appelant le sang, un aileron triangulaire fit son apparition d'entre les eaux noires, il fendit la mer et fonça vers le conteneur.
_ "Si tu me mens, on fera de la plongée ici tous les deux" Averti le hiboux.
Le squale était maintenant très proche, si bien que l'on pouvait voir son énorme mâchoire s'ouvrir, tout excité par le sang qui coulait de la blessure. Il voulait remonter à la source, il en voulait plus.
_ "Tu veux le dessiner pour moi...?" Demanda gentiment Kirazagi. La fille hurla un OUI vibrant de sincérité alors que le requin entrait silencieusement dans le conteneur pour prélever son dû.
La porte se referma. Le noir complet. Porcelaine était capable de bien des pouvoirs, voir dans le noir n'en était pas un. Son ouïe non plus n'était pas au point. Certaines porcenalités disaient que Clémence eut une belle voix, mais personne ne l'avait réellement entendue. La poupée n'était tout simplement pas aussi intéressée par la musique que par les autres arts plus visuels. Elle était visuelle, c'était là le fondement de son art. Toucher, voir, sentir, goûter. Entendre, beaucoup moins. Des voix. Effrayantes, à glacer le sang. La mort. L'artiste la ressentait. Fille n°6. Quel joli nom pour une damnée. Mais son plan allait fonctionner. Ils avaient effectivement, selon les prédictions de l'artiste... besoin de ces plans. Un peu de lumière, l'obscurité. Un des antagonistes avaient disparu. Et un tableau se mit à brûler. Athénaïs fronça les sourcils dans la pénombre. Mr. Liang n'allait pas être content. Du tout. Les sourcils froncés. Mine renfrognée. Et la peur. Oui. La peur. Son cœur battait vite au fur et à mesure que l'artiste en elle discernait une authentique ergot de la Cour des Hiboux. Elle avait entendu parler d'une attaque il y avait un ou deux ans, elle ne savait plus... mais en voir en chair en os. Et savoir qu'ils ne pourraient la tuer. Cela lui donnait un sentiment de puissance comme jamais. Peut-être équivalent à celui de loger une balle dans la tête du Batman sans avoir à lever le petit doigt.
Mais là, pour le coup, elle était dans une situation abominable. Auquel elle ne s'y attendait pas, pour tout dire, pas du tout. Peut-être que l'artiste oui, pour avoir fomenté ça dans l'ombre. Sa bouche ne bougea pas, son regard resta de marbre. Déterminé. Cacher la peur. C'en était pas si difficile, quand son corps était contrôlé par l'artiste qui ne voyait dans la peur qu'une petite excitation qui se traduisait sur tout le corps. Elle retomba à terre après avoir été soulevée. Et cracha. Parle. Fais quelque chose. Ils vons nous faire du mal ! La douleur ne venait pas. Porcelaine cracha, avant de la voir s'enfuir. Partir, à présent. Elle rampa, se souleva et se mit à courir avant que le conteneur la balance. Elle tomba, roula, se protégea du bras alors que des tableaux venaient se fracasser contre les parois. La noyade... ? Presque juste. De la lumière de nouveau. Et l'eau froide qui prit immédiatement Athénaïs aux tripes. Pourtant, son corps ne tremblait pas. Car c'était la poupée, l'artiste qui en avait pris le contrôle.
Un regard vide. Et elle s'était révélée. Une petite chanson. La poupée s'appuya, grande, les yeux révulsés, sur une caisse et attendit de voir la suite. La blessure sur le bras ne la fit même pas défailler. Athénaïs hurlait intérieurement. Elle voulait se tenir le bras, mais, sadique ou masochiste, tout dépendant du point de vue, l'artiste trempait le bras dans l'eau salée qui se mit automatiquement à ronger la blessure. Si seulement elle avait pris son Bat-SprayAntiRequin !
- eh bien. un troisième prédateur rejoint la partie. j'ai ce plan en tête. parfaitement. en tête. rétablissons le rapport de force. vous, contre nous toutes.
Le squale se fraya un chemin dans le conteneur. Il luttait pour approcher de Porcelaine, jusqu'à ce qu'un cliquetis sonore se fit entendre. Et un cri. Derrière, sans même que Porcelaine regarde, le squalse se débattait contre un ennemi invisible. Invisible, il ne l'était pas. de petite tailles, oui. Rannilaine, la poupée bleue de dix centimètres qui surveillait les arrières de sa maîtresse avait bondi sur le requin et lui avait savamment crevé les yeux. Désorienté, elle put s'en détacher avant de retourner se cacher. Il n'attaquerait plus, tout de suite.
- on ne vient pas à la cour des hiboux. c'est elle qui vient à nous. il faut donc la piéger. je veux entrer dans le secret des dieux. je veux tenir près de moi ceux qui contrôlent la ville. je ne peux pratiquer mon art librement terrée comme un rat. vous êtes de ceux qui définissent qui est libre et qui ne l'est pas. vous avez échoué à prendre la mairie... vous avez échoué à tant de choses. je veux que vous vous frayiez un chemin dans mon esprit malade pour en démêler tous les fils. cela pourra me rendre humaine. c'est votre spécialité... non ?
C'était ça son plan ? La Cour des Hiboux ? Le meilleur parti à prendre face à eux était le parti de ceux dont ils ignorent l'existence, parce qu'ils s'en foutent. Pas leur ennemi. Encore moins leurs amis. La poupée allait les pousser à leur perte.
Athénaïs avait peur. De ce qu'elle savait d'eux. Elle était terrorisée... mais impuissante.
"Gare à la cour des hiboux qui d’en haut scrute Gotham..."
Aucun son ne parvenait du box en train d'être immergé dans l'eau glacée du port de Gotham. Personne pour taper contre les parois ni hurler, suppliant d'avoir de l'aide. C'était surprenant et triste. Mais bon, les choses allaient très bientôt se corser pour la prisonnière. Le squale entra dans le box. N°6 était sur ses talons et alla regarder la scène du haut d'une caisse en bois. L'assassin ne voulait pas la mort de celle qui avait mémorisé le tableau et les données cachées qu'il contenait. Mais lui faire peur terriblement peur... Et pour le moment, ce n'était pas du tout ce qui était en train de se passer. Seule, à moitié immergée dans une eau sombre avec un requin qui se rapproche de vous pour vous dévorer par morceaux. N'importe qui aurait hurlé de terreur... Mais pas elle. La blonde n'était donc pas n'importe qui.
Le squale arriva finalement à porté de mâchoires de la sanguinolente prisonnière. Mais quelque chose d'impensable se produisit. Le requin claqua des dents dans le vide et gigota comme s'il essayait de se débarrasser de quelque chose d'irritant. Dans un second temps, Kizaragi perçu l'œil crevé de la bête, mais ne comprit pas comment cela avait pu arriver. La blonde était calme, son bras ensanglanté trempé mollement dans l'eau de mer. Et même là dans cette position inconfortable, son visage était placide. Commet rien ne pouvait l'atteindre. La Japonaise aurait voulu lui arracher le cœur avec ses griffes. Juste pour la faire réagir. Elle qui c'était donné du mal pour voir le gros poisson manger le petit.
Puis finalement son regard aiguisé perçu une petite forme humanoïde allant se réfugier dans le sac de Clémence alors que le requin repartait furieusement vers la haute mer. Le hibou sauta de son perchoir dans l'eau glacé et repoussa d'un coup de paume de main la jeune femme. Cette dernière s'étala de tout son long dans l'eau glacé dans un grand SPLACH, tandis que les serres de l'oiseau de proie lacérèrent le sac pour s'emparer de la poupée. Avec une curiosité toute enfantine, elle plaça doucement deux serres sur chaque tempe de Rannilaine et d'un petit coup sec lui arracha la tête. Pour finalement regarder à l'intérieur de cette dernière. Après quelques instants d'inspections, elle jeta la poupée à la mer, la trouvant sans intérêt. Son masque aux yeux ronds se tourna finalement vers Clémence.
Elle la plaqua contre l'une des parois métalliques du container et la fixa.
_ "Alors comme cela le petit poisson joue encore aux poupées" fit l'oiseau d'une voix robotique.
_ "Tu nous connais et tu ne montres aucun signe de peur... Es-tu folle ?" s'amusa n°6
Elle lui enfonça une serre entre les lèvres puis poussa encore pour qu'elle passe entre ses dents. L'empêchant de parler davantage. La femme avait les lèvres bleuies par le froid, mais ne tremblait pas... Amusant. Même sa respiration était calme et contrôlée.
_ "Tu me fais mon joli coloriage et tu auras ton rendez-vous... Et on verra alors si l'on peut te rendre plus humaine. Hoche la tête si tu es d'accord" proposa-t-elle