Sujet: Un signe de vie [Ft Le Chapelier Fou] Jeu 26 Aoû 2021 - 15:22
Cette après-midi devait être enjouée, elle devait être calme et décontractée. Quelques heures plus tôt, dans la mâtiné, mon frère Basil me hurla dessus, m'ordonnant presque de prendre du repos, me reprochant de trop travailler, ou plutôt, de trop m'inquiéter. Je n'y peux rien, c'est ma nature désormais, pour le bien de cette famille, de cet équilibre, de leur bonheur, je dois m'inquiéter. Je me remémorai la scène dans ma tête, mon frère et moi, assis autour d'une table, lui buvant son café, moi sur mon ordinateur portable, vérifiant des tableaux des différents processus liés à notre activité, quand soudain :
- "Tu travailles trop, prends du repos"
La conversation fut bien plus longue que cela, mais cette phrase est peut-être celle qui a eu l'impact le plus négatif sur mon humeur du jour. Si je ne travaillais pas autant, tu n'occuperais plus cette place de PDG depuis un moment. Mais mon silence fut ma réponse, pendant qu'il étalait à quel point il s'inquiétait pour ma santé physique ou psychologique, il en est presque arrivé à me traiter de malade mental. Avant de terminer par :
- "Passe une après midi avec ta soeur et ton frère, ils ont besoin de savoir qu'ils ont un deuxième grand frère"
Il est vrai que mes interactions avec mes cadets sont rares, je ne souhaitais pas les déranger pendant leurs occupations et je souhaitais pas qu'ils me dérangent aussi, je l'admets. J'aurai très bien pu passer un demi journée au domaine en compagnie de ma soeur et mon frère et ainsi tenter resserrer les liens familiaux que Basil considère comme essentiel à notre survie, soit, mais je manque d'habilité et de réelles compétences pour cela. L'idée de sortir vint de Basil.
Cette après-midi devait être légère, j'accompagnais ainsi ma petite soeur Leslie, au Midtown Mall, j'ai le courage d'admettre que depuis le meurtre de notre paternelle, je n'ai pas vraiment chercher à savoir comment elle allait ou même comment sa personnalité ait pu évoluer. Mais les changements physiques sont plus facilement notables. Elle n'est pas très grande, mais a développé les traits d'une jeune adule, ses cheveux châtains claires sont lâchés et ondulent légèrement, jusqu'à caresser ses épaules. Je n'ai jamais eu de réelles conversations profondes avec elle. Je suis de 7 ans son ainé, il faut dire qu'il y a un décalage. L'absence de mon petit frère est simplement dû au fait qu'il n'eut aucune envie de sortir, préférant rester scotché face à sa console, j'en eus un petit pincement au coeur, étonné qu'il fonctionne toujours, de me dire que ma présence de grand frère était devenue plus que fragile, elle était quasi inexistante. Quel petit frère préfèrerait rester chez soi, plutôt que de passer une journée avec un ainé ?
Je sus que mes opérations "The Din" auraient des répercussions sur ma vie, ce sont des sacrifices dont j'en avais conscience, mais j'étais surtout prêt à les supporter. Cette après-midi se déroulait sans encombre, pas le moindre soucis, avec très peu d'échange entre Leslie et moi même. Je ne pus vraiment constater par ses mimiques, ou ses expressions, mais je la sus stressée, les battements de son coeur résonnèrent à une vitesse non négligeable. J'en étais certainement la raison. Je me concentrai uniquement sur elle, de quoi ignorer tout le brouhaha environnant de la population Gothamite présente aujourd'hui dans ce Mall. Il semblait que nous n'ayons pas choisi le bon jour pour une après-midi de repos, les hurlements, rires, cris environnants me fatiguèrent plus qu'autre chose.
Nous décidâmes d'entrer dans un magasin de vêtements de luxe, mon salaire nous permettait de réaliser autant d'achat que nous le voudrions, mais je n'étais pas si matérialiste que cela, je laissai donc Leslie choisir ce qui lui plairait et je me chargerai de régler le tout, comme un grand frère le ferait je pense. J'en devenais pathétique et malaisant. Je ne sais même plus comment avoir des simples et honnêtes interactions avec ma propre soeur. Je devais plus donner l'impression d'être un garde du corps accompagnant la fille d'une riche famille, mais les regards des gens m'importent peu, celui que je peux avoir sur moi-même aussi d'ailleurs. Mais l'image que je peux dégager auprès des miens est ma faiblesse. Comment pouvais-je donner l'impression d'être quelqu'un de normal, sachant que je ne le suis plus depuis un long moment. Mes pensés furent interrompues par Leslie elle même :
- "Jack, j'hésite entre ces deux hauts, t'en penses quoi ? J'aime le noir car il ira avec tout, mais le beige est à la mode en ce moment, mais j'ai peur de le mettre qu'une fois et de l'oublier"
Sa voix était tremblante, elle sut très bien que je fus en mesure de lui acheter les deux si elle le désirait vraiment. Elle tenta de lancer une conversation pour casser ce froid entre nous. Meubler est le terme. Chose que je trouve inutile, mais je jouai le jeu cette fois :
- "Le beige... C'est sympa"
Elle esquissa un sourire gêné, tout en se dirigeant vers les cabines d'essayage, attrapant au passage d'autres pièces par-ci par là. Elle vit claire dans mon jeu. Je ne suis pas un bon comédien, encore moins un bon menteur, il est vrai que je m'adoucis en présence des miens, mais il ne faut pas m'en demander plus. Peut-être qu'ils ne ressentent pas l'amour que j'ai pour eux, j'espère qu'un jour ils comprendront que je ne vis que pour eux ! Peut-être même que j'aurai une occasion de leurs prouver...
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Sujet: Re: Un signe de vie [Ft Le Chapelier Fou] Ven 27 Aoû 2021 - 14:36
Lewis Carroll avait un don, me direz-vous. Bien sûr qu'il était doué ! C'était un génie, un visionnaire, un homme qui avait découvert un monde merveilleux qu'il n'avait hélas qu’effleurer. Un monde qu'il avait légèrement gratté du pouce de sa surface romantique et fantaisiste. Un monde qu'il avait certes compris, mais peu exploré. Il y'avait des choses, des milliers de choses, des choses incalculables, comme le temps, qui restaient irrémédiablement impossibles à décrire, surtout au Wonderland. Aimez-vous le thé ? Nous le buvons, oui mon précieux et délicieux chapeau, nous aimons le thé. Nous l'aimons du plus profond de notre être. Mais dans quelle histoire sommes-nous ? Tout cela ne ressemble pas à Alice In Wonderland, oh que non, mon précieux chapeau, tout cela était une partie de l'histoire de Gotham City qui s'écrivait encore et encore, ce n'est certes, que le début d'accords, d'accord. Nous étions dans une ville folle et Jervis Tetch était certainement un des meilleurs symboles de cette garce de Gotham. Cela aurait pû être une journée comme une autre, dans un centre commercial comme un autre.
Les clients qui consomment, sonnent, sonnent. Cette neige qui tourbillonne-yonne-yonne. Et ces pauvres pommes qui klaxonnent, sonnent-sonnent. Dans la tête d'un esprit dérangé, tout cela n'avait aucune logique, aucune normalité. Mais les choses sont ce qu'elles sont, et la ville était sur le point de bouillir d'allégresse. Bien que le Chapelier Fou avait une rancune contre Poison Ivy, il la contacterait quand même pour réaliser son projet de transformer totalement Gotham City en un merveilleux pays des merveilles. Un endroit féerique pour tous, où la beauté et la folie seraient reines à leurs tours.
Le Midtown Mall était une des attractions les plus prisées par les Gothamites. Entre la débauche de consommation et les clients, Tetch avait passé une partie de la journée, assis, sur un banc, à observer derrière un journal, ce qui se tramait sous ses yeux. Beaucoup d'achats, et beaucoup de clients. Bien trop de clients, énormément de clients. Ce que les gens peuvent être gourmands. Le centre commercial avait un joli petit parc en son sein, un des endroits des plus agréables. Certes, les fleurs n'avaient pas de douces voix. Les chenilles ne fumaient pas le narguilé, et bien entendu, on ne trouvait pas, au grand désespoir de Jervis Tetch, de champignons capables de vous faire grandir. Mais on y trouvait surtout la pire racaille de Gotham, les petits, les méprisables, les minables. Ceux qui aimaient à penser que l'argent était un bien important et nécessaire. Fi ! Des matérialistes, il n'y a rien de pire. Si tristes, si effacés, si ... Inutiles ? Ce jour-là, Jervis Tetch avait bu une quantité non négligeable de son thé spécial aux drogues qu'il s'était lui-même préparé dans le but de trouver et de satisfaire son envie pressant de trouver une Alice. Hélas, Gotham était bien triste pendant cette canicule débordante, point de Alice, point de tartes, pas de bonheur personnel. Tetch était en manque, ça c'était certain. Derrière son journal, camouflé, Tetch observait et puis soudain, ce fut le miracle.
"AlIcE ?"
Dit-il, tout en fixant une jeune femme qui entrait avec ce qui semblait être, son compagnon, dans un magasin de frusques. Tetch, habillé comme vous et moi, se leva, et malgré sa petite taille, se dirigea avec une espièglerie qui lui est propre, vers le magasin de frusques, regardant à travers la glace s'il pouvait la voir. Oh par pitié, faites qu'elle s'appelle Alice. Elle doit s'appeler Alice, elle ne peut pas être quelqu'un d'autre, c'était impossible. Ses petites mains contre la glace, Jervis tentait de l'apercevoir. Il la cherchait du regard, et espérait la revoir, vite, très vite. Il l'aimait déjà.
"ElLe Ne PeUt PaS eN aVoIr PLUS, vU qU'eLle N'eN a PAS ENCORE eU. En ToUt CaS, eLlE nE pEuT eN aVoIr MOINS."
Se dit-il pour soi-même, en faisant attention à ne pas trop élever la voix. Toujours des références à Lewis Carroll, toujours et encore, encore et éternellement. Tetch avait mémorisé toutes les phrases, toutes les comptines, toutes les rhétoriques du Livre de Carroll. Arkham est un lieu de tranquillité en matière d'activité. Et le temps perdu en cellule était fort mis à profit pour améliorer les rêves et les désirs de Jervis Tetch. Oh bien sur, quand Tetch parlait en rimes, il n'était pas question d'avoir de réponses censées. Le Chapelier Fou était en permanence dans son monde, grâce aux nombreuses drogues, aux nombreux produits qu'il utilisait. C'est alors que, ses genoux flanchèrent et il se fit du mal intérieurement, il espérait, il espérait tellement qu'elle s'appelle Alice. Alors qu'il se morfondait, il se releva et décida de franchir le cap. Il se devait d'entrer dans la boutique et de vérifier par lui-même. Elle doit s'appeler Alice. Pénétrant dans le lieu, il se mis alors à guetter, à suivre son instinct. Il la trouverait. Et il l'aimerait. Bien entendu, tristement célèbre dans le kidnapping de jeunes et jolies filles blondes que Tetch invitait à prendre le thé, avant de passer ses rages sur elles. Certaines finissaient égorgées, canardées, ou même encore, disparues de la surface de la Terre. Jervis Tetch avait des problèmes, de sérieux problèmes. Tout cela était dût à un ensemble, un choc psycho-somatique qui l'avait profondément déglingué, mais la folie était le seul lieu de refuge quand tout allait mal. On pouvait se laisser bercer, dormir, et rêver de ce monde où tout va mieux, où tout est possible.
Mais réfléchissons attentivement aux actes qui ... Tetch doit-il avoir besoin de réfléchir avant de se lancer dans des actes de pure folie ? Pas du tout ! C'était un besoin, un besoin inextricable qu'il ressentait au fond de lui-même ! Il se devait de posséder cette créature et d'en faire son petit jouet personnel, et après, il s'en débarrasserait.
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Sujet: Re: Un signe de vie [Ft Le Chapelier Fou] Sam 28 Aoû 2021 - 16:19
Debout au milieu de ce magasin, surveillant ma soeur durant tout son petit trajet vers les cabines d'essayage. J'étais comparable à un mannequin d'exposition. Je ne bougeai pas. Mon visage stoïque donnait l'impression que j'étais figé dans le temps. Ce n'était pas le cas. Bien au contraire, tous mes sens étaient en alerte pour s'assurer que tout se passait bien. Je me sais parano, mais pas forcément pour ma personne. Mon ouïe était toujours concentrée sur ma soeur, je pus attendre chacun de ses mouvements, déplacements, souffles et mêmes ceux des quelques personnes aux alentours. J'en fis peut-être trop, mais les nombreuses cicatrices sur mon corps me rappellent à quel point j'ai pu être négligeant dans le passé. Je ne me permets plus de l'être.
C'est un des aspects de ma folie. Je pense très fortement que tout le monde possède un certain degré de folie, quelques-uns l'acceptent et sont ainsi perçus comme des êtres originaux ou même bizarres, ils dégagent même, pour certains, du charisme. D'autres le rejette et selon comment ils l'expriment, leur folie pourrait être perçue comme quelque chose de dangereux ou de trop atypique pour la vie en société, certains finissent même internés dans l'asile d'Arkham, bien des noms tristement célèbres y sont allés. Ces points là sont généralement les choses, selon moi, qui font qu'on remarquera plus facilement quelqu'un dans une foule de personne. Je ne pense pas dégager grand chose, ce qui m'arrange en fin de compte, je ne dégage rien, car j'intériorise tout. J'ai accepté ma folie, je n'en fais pas un bijou pour autant. Elle me sert dans mon travail, c'est comme une alliée qui s'était invitée dans ma vie sans vraiment me demander mon consentement, mais soit, elle était là désormais, je ne pouvais que l'accepter.
Il y a bien une autre manière de réparer une personne, sans compter l'aura qu'elle dégage, grâce à son physique. Un style vestimentaire différent, une malformation physique, aussi appelé handicape, ou même un défaut du visage particulièrement prononcé, comme un gros nez. Je suis cependant bien plus à l'aise pour repérer les choses avec les sons qu'ils émettent, mais la vue reste un outil des plus utile.
J'étais toujours au même endroit, les bras croisés, en train d'écouter attentivement ce qui pouvait se passer dans les alentours de la cabine où ma soeur se trouvait, tout gardant du regard la direction qu'elle emprunta quelques minutes plus tôt. J'étais la seule personne immobile dans ce magasin. Tel une caméra de sécurité, tel un chien de garde ou même un vigile. J'étais à l'affut. Mais peut-être pas autant que je l'eus cru, ou même espéré.
Mon attention fut attrapée par un mouvement très distinct que j'aperçus du coin de l'oeil, une personne avançant d'un pas déterminé, faisant quelques virages par-ci et là. Je ne pus me permettre de concentrer mon ouïe sur elle, cela me ferait prendre un risque pour Leslie. Cette personne sut ce qu'elle voulait, elle sut pourquoi elle était là, ses déplacements puèrent la détermination, elle s'avançait encore plus rapidement. L'inquiétude commençait à grandir en moi, mais je ne laissai rien transparaître comme à mon habitude. Une fois à mon niveau, je tournai la tête pour enfin voir l'inquiétant personnage.
- "Monsieur ? Vous avez besoin d'un renseignement ? Si vous cherchez des pièces pour homme vous devriez aller au fond du magasin, vous êtes chez les femmes ici."
Les battement de mon coeur donnèrent l'impression que ce dernier voulait s'échapper de mon corps. Je me savais parano, et parfois cela pouvait me jouer des tours, comme à ce moment là. J'ai beau vouloir être en alerte pour pouvoir anticiper les moindres faits et gestes de mes potentiels ennemis et ainsi assurer mon rôle au sein de ma compagnie, il s'avère que j'en viens parfois à voir le danger partout. Mais je ne baisserai pas ma garde face à cette dame pour autant. Vêtue d'un ensemble aux couleurs de la marque du magasin, elle était anormalement grande grâce à ses talons.
Je n'ai pas vraiment envie d'échanger avec elle, peu importe si elle essayait juste de faire son travail, elle venait de me déranger pendant que je faisais le mien. Mais je reste quelqu'un de poli, je revois encore ma mère qui nous reprenait à mon grand frère et moi quand nous parlions sans mettre les formes de politesse. Toutes demandes devaient être formulées de la plus polie des façons, sous peine de ne rien recevoir d'autre qu'une gifle. Elle était obstinée par l'image qu'on pouvait rendre. Même si je n'ai que faire de cela, c'est un traumatisme que je traine et qui me suit désormais. Je répondis donc :
- "Non merci Madame"
- "Vous êtes sûr ? Vous avez l'air perdu"
Ce fut cet instant précis qui me fit rappeler à quel point les gens pouvaient êtres ridicules. Moi qui voulais simplement couper court à nos échanges pour qu'elle me laisse tranquille. Il fallu qu'elle insiste. Le seul moyen de la faire partir était que j'entre un tout petit peu dans les détails de ma présence ici, chose que je ne voulais pas faire, mais dont je n'eus pas le choix.
- "J'attends quelqu'un"
- "Aah très bien, si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez surtout pas"
J'eus l'impression à cet instant d'avoir gaspillé des secondes qui m'auraient surement été précieuses. Il peut se passer beaucoup de chose en un court instant comme celui-ci. D'ailleurs, l'interaction, même courte, avec cette hôtesse, me fit réaliser que je n'écoutai plus ma soeur. Pris d'une certaine panique soudaine, il me fallait reprendre mon calme. Mon coeur recommençait à battre tel un batteur dans un concert de rock. J'ai déjà vécu des situations bien stressantes, mais quand ça concerne ma famille, je réalisais que je perdais mes moyens bien trop rapidement. Il me fallu 3 secondes pour vraiment me re-concentrer sur ma cadette et entendre si tout allait bien...
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Sujet: Re: Un signe de vie [Ft Le Chapelier Fou] Lun 30 Aoû 2021 - 15:56
Thème de la réponse :
Mais quel être parfaitement exquis, et parfaitement farfelu avions-nous là ? Jervis Tetch ne savait pas par quelle magie cette créature Bredulucheuse avait atterri à Gotham City sans qu'il n'ait eu la chance de tomber dessus par le plus simple des hasards, mais une chose était sûre, elle n'était pas de la ville et elle ne savait pas qui elle aurait en face d'elle. Mad Hatter s'avançât doucement, le bruit de ses pas résonnant sur la petite pierre installée dans la boutique, en guise de chemin. Il avançait comme s'il était attiré comme un aimant, vers la jeune fille. L'amour est une faiblesse, oui, mon précieux thé-licieux thé. Oui, cette jeune fille hantait les rêves du Chapelier, alors qu'il ne la connaissait que depuis quelques instants. Un simple rêve, une simple envie, un moment éphémère dans un monde de plus en plus fou. Tetch patientait, perdu dans ses pensées, réfléchissant. Non, il ne réfléchissait pas, il agissait comme une seconde nature, comme si tout était illusoire, ou sans conséquences. L'amour oui, mais pas n'importe lequel. Elle avait un protecteur, mais celui-ci fut attiré par autrui, il était temps d'en profiter, de taquiner le vice.
"GrOnDeZ-mOi Ce ViLaIn GaRçOn ! BaTtEz-Le QuAnD iL éTeRnUe. À vOuS tAqUiNeR, sAnS fAçOn, Le MéChAnT eNfAnT s’EvErTuE."
C'est à ce moment bien précis, qu'il en profita pour ouvrir le rideau de la jeune fille, qui faisait les boutiques. Il voulait la voir, il voulait la surprendre, la ravir, et lui sourire. Sans défaillir et sans y tenir, ses fantasmes, lui prendront dessus, sans coup férir. Tetch s'inclina et fit mine de s'excuser devant la jeune femme qui était parfaitement de son goût. Peut-être qu'une meilleure teinture pour les cheveux ? Oh que le grand lapin blanc le croque, elle serait une parfaite Alice. D'un sourire presque idiot, Tetch s'excusa, ses cheveux roux et son air globuleux en témoignaient l'air d'un fou.
"DéSoLé PoUr Le DéSoRdRe, MaIs ... Je N'aImE PAS L'iMpOlItEsSe."
Tetch avait toujours été rigoureux dans ce domaine. L'impolitesse et le manque de thé pouvait rendre un Chapelier désespéré, même carrément dingue. Oh bien sûr, ce n'était pas comme si Tetch était toujours en manque de Thé, ou de temps ? Ou de Alice ? Ou de Wonderland ? Où en étions-nous ? Buvions-nous le thé ? Non, fi, nous en étions à rencontrer cette Jabberwocheuse imprévue imprévisible à Gotham City. Tetch aurait des questions certes, des questions de cuisine, de linge et de chiffons à discuter avec cette demoiselle.
"C'eSt Le TeMpS, dIt Le MoRsE, dE pArLeR dE rAtS, dE bIeNvEnUe Et D'aIlEs. QuI êTeS-vOuS dOnC ? ElLe N'eSt PaS sOiT-mÊmE, dEvRiOnS-nOuS l'AiDeR ?"
Encore une comptine de Lewis Carroll. Mad Hatter adaptait chaque citation avec chaque situation qui se trouvait en face de lui. La jeune femme avait décemment un problème avec son "moi" de l'autre côté du Miroir. Elle était cendrée, alors qu'elle méritait une blondeur exceptionnelle. Elle refusait d'accepter ce qu'elle était vraiment, et peut-être qu'une aide du Chapelier Fou était la bienvenue ? Qui sait ? Tetch empoigna avec un geste rapide, la jeune fille avant de la tirer vers lui, comme pour la ravir, ou pour mieux l'ausculter. Elle était belle, très très belle. Et Tetch savourait avec un plaisir gourmand, ce genre de petites frasques qu'il aimait faire, il aimait les voir, il aimait les habiller, il aimait les coiffer pendant de longues, les préparer. Elles étaient à lui, elles étaient ses petites poupées à lui. D'un geste, il tira une carte à puce de sa manche et coiffa Alice avec cette magnifique carte. Elle serait à lui. Et quid du protecteur ? Elle lui dirait de s'en aller, d'aller loin, sur l'ordre du Chapelier Fou. Tetch eut une révérence avant de sourire de nouveau.
"ÊtEs-VoUs AlIcE ? Oh CaLoO, CaLlAy. QuEl JoUr FrAbIeuX."
Grâce à son chapeau, Tetch pouvait soumettre cette femme à son contrôle. Certes, il ne le ferait pas, mais de toute évidence, il allait la plonger dans un loooong délire qui aurait de l'impact et des conséquences inattendues. Elle devait boire le thé, c'était nécessaire. Tetch devait se hâter, il devait la prendre, il devait l'emmener au plus loin, loin de tout ceci, il devait l'emmener au Pays des Merveilles. Il devait lui montrer, il devait ! Et à tout prix ! Mais quid vraiment de ce protecteur qui était avec elle, demanda le chapeau au Chapelier ?
"PaS dE pLAcEs ! PaS dE pLaCeS !"
Tout cela n'avait aucun sens, et pourtant, tout était logique dans l'esprit d'un homme comme Jervis Tetch. Les choses ne sont pas censées être ce qu'elles sont, et pourtant, elles l'étaient. Pas de grimaces, pas de glaces. Jervis Tetch se prenait bien pour le Chapelier Fou du conte de Lewis Carroll. Tout ça n'avait aucune logique, aucun but réel, aucune bonne fin possible. Le mal serait éternel, jusqu'à la mort des criminels. La folie du Chapelier Fou était sans cesse en recherche de nouvelles horreurs à inventer. Jervis Tetch était certes, un homme qui adorait les petites filles blondes, mais il était tout de même LE génie que Gotham City avait renié. Ils en payaient tous le prix, mon chapeau. Ils le paieraient tous quand ils seraient dans ma tête. Mon merveilleux, mon précieux chapeau, personne ne peut comprendre notre folie, mon précieux. Personne ne peut se mettre dans la tête du Chapelier Fou, excepté lui-même. Ce qui était passablement logique, mais fou selon les circonstances. D'un geste, Tetch laissa échapper sur le sol, sa montre de gousset en or, sans y faire attention, et embarqua la jeune fille, comme si de rien n'était. Un sourire goguenard, tandis qu'il allait enfin bientôt prendre le thé. Ce qui était logique, délicieux, pique-nique et bienheureux.
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Sujet: Re: Un signe de vie [Ft Le Chapelier Fou] Dim 5 Sep 2021 - 20:27
Si cette hôtesse pouvait lire dans mes pensées, elle saurait à quel point je fus en train de la maudire. Quelques secondes pour me reconcentrer et voilà que les sons de respiration, de battements de coeur et même les bruits des pas de ma soeurs eurent disparu. Mon ouïe extraordinaire, couplée à ma mémoire auditive supérieure, me permettent de facilement espionner ou repérer des personnes que je connais, ou du moins, que j'ai étudié, il était donc tout autant facile d'entendre la présence de quelqu'un, comme son absence.
Je n'entendis que d'autres femmes ou fillettes dans ces cabines, des inconnues évidemment. Fronçant légèrement les sourcils, par la curiosité, mais aussi par la peur que je ressentis. Pendant quelques secondes, je restai persuadé que ma soeur Leslie était toujours au niveau des cabines, manquant clairement de vivacité d'esprit et donc de réaction, avec du recul, je donnais l'impression d'être incompétent.
Je pris donc le problème à l'envers, au lieu de chercher dans les détails, je préférai voir grand pour ensuite limiter mon champ de recherche. Elle n'a pas pu sortir du magasin, à moins qu'elle soit devenue hyper rapide, je l'aurai certainement repérée, étant positionné au milieu du rayon femme, la sortie est juste à quelques mètres derrière moi et elle aurait certainement du passer dans mon champ de vision, du moins c'est ce que j'espérai très fortement. Pour me rassurer peut-être et pour éviter de penser que j'étais un horrible grand frère, le genre capable de laisser sa soeur vagabonder sans la surveiller. Elle était majeure certes, mais j'ai vu pas mal de choses bien tristes se passer à Gotham, je ne peux même pas imaginer ces choses arriver à ma famille.
Je me mis à écouter le magasin dans son ensemble. C'était comme des sons qui se chevauchèrent les uns les autres selon leur puissance ou même leur tonalité. Je pouvais choisir parmi ces pages de sons, lesquels je voulais écouter. Mais ils y en avaient beaucoup. C'est comme chercher une page d'un livre qui en contenant une centaine, dans une grande bibliothèque. Cependant, je connaissais le livre que je cherchai, je l'ai déjà étudié, je le reconnaîtrai entre mille, avec un peu plus de concentration et d'attention. J'écoutai dans toutes les directions, jusqu'à capter le son qui me ferait réagir. Comme un sprinter, attendant le coup de feu avant de partir à toute vitesse.
Je me tenais bien droit pendant cet exercice, mes muscles tendus, j'étais prêt à bondir quand il le faudrait, mon corps était au bord de l'explosion. Même si on touchait à ma corde sensible, je sus que laisser mes émotions prendre le dessus serait l'équivalent d'un échec et potentiellement, une disparition, celle de ma cadette. En plus d'être parano, j'ai tendance à être légèrement pessimiste, je vois le mal et le négatif partout.
Les sons des paroles, des rideaux des cabines, s'ouvrants et se fermants, des fermetures éclaires, des boutons. Tout était étudié. Jusqu'à ce que des bruits de pas parmi le brouhaha, me firent pivoter mon visage vers ma gauche. Ce bruit de bottines frappant le sol de pierre du magasin. Aucun doute, c'était Leslie. Cachée par la foule et des rangées de vêtements, je ne la voyais pas, mais je l'entendais, elle se dirigeait ainsi vers la sortie. D'autres pas étaient assez proches d'elle, et le rythme de déplacement donnait l'impression qu'ils étaient coordonnés. Cela donnait même l'impression qu'elle suivait quelqu'un. Impossible que ça soit une vendeuse, la cadence des pas de la personne devant elle était trop rapide, et la distance parcourue par ceux-ci était plus courte, quatre pas étaient surement suffisant pour faire l'équivalent de ce que je fais en deux.
Je ne me permis pas d'attendre plus longtemps. Je me déplaçai à un rythme accéléré, bousculant de mes épaules les barrières humaines présentes sur mon passage, je pus entendre des plaintes, voir même des insultes, soft mais quand même. Je remarquai l'homme de la sécurité se mettre en marche dans ma direction, mais je n'en eus que faire. Je voulais m'assurer que ma soeur allait bien. Il ne fallut qu'un petit instant pour arriver à destination, au virage d'un tas de vêtement, je vis la scène. Un homme, assez petit, tenant ma soeur par le bras, le corps de ma cadette légèrement penché, tiré par cet individu. Le visage de ma soeur ne renvoyait rien, le néant.
J'en concluais que l'originalité de la situation l'eut laissée sans voix. Mais je n'avais pas perdu la mienne. Je voulus régler cette histoire, avant de me faire accoster par le gaillard avec le brassard "Security", le raffut que j'ai causé lui a donné une bonne occasion de monter qu'il méritait son chèque à la fin du mois. Son zèle quotidien était interrompu, j'ai sûrement chambouler ses habitudes de procrastination et il tentera de me le faire payer, il me fallait donc régler deux problèmes, mais chaque chose en son temps. Ma soeur est et restera ma priorité. Fixant l'homme agrippant Leslie, je m'exprimai donc :
- "Bonjour, je vous demanderais de bien vouloir lâcher ma soeur s'il-vous-plait Monsieur"
La politesse et mon ton relativement monotone me perdront un jour, je ne pense pas qu'il eut compris l'état émotionnel dans lequel j'étais à ce moment. Mais j'espérai qu'il soit assez bon pour réaliser mon souhait et qu'il éviterait d'envenimer la situation. .
Dernière édition par Jack Feyrer / The Din le Mar 12 Oct 2021 - 23:21, édité 3 fois
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Sujet: Re: Un signe de vie [Ft Le Chapelier Fou] Lun 6 Sep 2021 - 10:58
"De PlUs T'eN pLuS cUrIeUx."
Tetch sourit, mais ses dents jaunâtres ressortirent avec. Le jeune garçon semblait néanmoins curieux, curieux à propos de tout ce qui se passait dans les affaires personnelles du Chapelier Fou. Oh ce n'était pas un mal après tout, Tetch avait même dans l'idée d'ouvrir sa propre boite où des jeunes filles enchainées et hypnotisées feraient énormément de chapeaux, des tas de chapeaux, des chapeaux magnifiques. Tetch avait des rêves de grandeur, aussi importants que sa ridicule petite taille. Et le Chapelier Fou trouverait le moyen de réaliser ses projets à temps, avec du thé, et Alice. Or Alice, elle était dans la main du Chapelier. Elle lui appartenait déjà. Le temps manquait. Tic-tac. Tic-tac.
"MaIs AlOrS, dIt AlIcE, sI lE mOnDe N'a AbSoLuMeNt AuCuN sEnS, qUi NoUs EmPêChE d'En InVeNtEr Un ?"
Disait-il en regardant la demoiselle hypnotisée, qui tenait sa main. Jervis Tetch aimait parler en verbes et en rimes, se gardant de garder une quelconque rationalité dans ses propos mais tout en citant du Lewis Carroll bien souvent. La normalité n'existait pas, la folie si. Tetch, malgré sa petite taille, gardait un aspect légèrement effrayant, son sourire en disait long sur le degrès de schizophrénie qu'il possédait, se prenant vraiment pour le Chapelier Fou du conte de Lewis Carroll. L'homme en face de lui, lui intimait de rendre sa sœur. Sœur ? Alice n'a pas de frère. Ceci était un mensonge. Elle n'avait qu'une sœur, mais pas de frère. Cet homme mentait effrontément. Intimant une inflexion mentale grâce à son chapeau, Tetch fit parlé la jeune fille.
Leslie : "Ne t'en fais pas grand frère, tout va bien. Ce monsieur voulait m'inviter à venir essayer des vêtements dans sa boutique. Je reviendrais ce soir, ne t'en fais pas."
"OuI, oUi. Ne VoUs En FaItEs DoNc PaS. aLicE sErA aVeC mOi."
Que l'on remercie la technologie pour ce genre de puce de contrôle mental. Le Chapelier Fou était très ravi de son génie en ce moment pareil. Tetch souriait bêtement, un sourire niais et idiot. Le genre de sourire qu'on retrouvait chez les adolescents amoureux, ce genre de sourire presque pénible à supporter. Mais le Chapelier Fou avait d'autres idées en tête, faire de Gotham son propre Wonderland. Du thé, du thé pour tout le monde et personne ne pourrait lui empêcher d'atteindre son doux rêve. La jeune fille quant à elle ne semblait pas bouger, perdue dans ses pensées peut-être ? Mad Hatter caressait sa main droite d'une certaine attirance, d'une certaine douceur. Il la sentait vraiment comme pouvant être son Alice à lui. Oh que oui, elle pourrait l'être, si elle était gentille. Cette pensée le fit sourire comme un idiot. Oh bien sûr, Tetch avait pas mal abusé au niveau drogues aujourd'hui, comme à son habitude, tout était délirant. Il s'imaginait à nouveau dans son pays des Merveilles, il revoyait les époques douloureuses de son enfance et sa chute dans la folie à cause d'une femme qu'il avait aimé. Oh oui, il regrettait de ne plus l'avoir pour lui, de ne plus espérer, de ne plus sentir une vraie chaleur dans sa main. "Je LuI oFfrIrAi DeS mErVeIlLeS, vOuS vErReZ. vOuS pOuVeZ pArTir."
Tetch parlait avec une telle passion de son personnage, qu'on aurait cru que ses propos semblaient être ceux d'un artiste. Bien sûr, la plupart des victimes de Tetch avaient été repêché dans la baie de Gotham City. Douloureux souvenirs pour les familles des victimes. Jervis n'avait pas cette compassion qu'il avait pour les "zombies" comme il les appelait. Ils étaient tous tristes, mornes, sans but. Ils n'étaient strictement pas intéressants, et le Chapelier Fou se devait de les libérer de cet état seconde pour leur offrir une vie meilleure. Le Wonderland promis ! Dans une arrière-pensée, ces jeunes filles ... Elles sont toutes en train de nager vers des mers inconnues, le Chapelier Fou les avaient libérées de ces contraintes tristes et mornes de la vie. Il leur avait offert une existence de rêve, sans mauvaise blague. Ce langage presque "normal" de la bouche d'un fou pouvait être sérieusement dérangeant (Haha) et Tetch savait jouer la roublardise. C'était un expert en filouterie et en bassesses comme toute l'engeance naine pouvait produire. Les nains sont certes, malheureux en taille, mais ils excellent parfaitement en stratégie, ruse et plans machiavéliques pour arriver à leurs fins. C'était sûrement ce manque de reconnaissance dans la société qui les adaptaient, les faisaient évoluer dans un sens presque criminel.
"NoUs SoMmEs eN RetArd, AliCe. VeNez ma ChèRe. NoUs SoMmeS Thé-RriBlemeNt en ReTard. PlAce ! PlACe !"
Mais dans la foule, les gens commencent à se poser des questions. Certains sont interloqués, d'autres murmurent certaines choses, de vilaines choses, des choses horribles qui ne doivent pas être dites. Il fallait être un crétin pour venir à Gotham City sans connaitre les criminels de la faune et de la flore qui y sévissaient. Gotham City était un lieu horrible, et même les offices de tourismes donnaient des indications sur les criminels costumés qui sévissaient dans ce lieu. Tetch était l'un des plus dangereux, notamment en ce qui concernait les jeunes filles. Au fond de lui, Tetch la voyait comme Alice. Douce, éphémère, mais une Alice quand même. Elle serait son Alice, le temps d'un doux thé. Mais la folie du Chapelier reprenait le déçu, et devant ce spectacle, il commençait, du moins, il recommençait à perdre les pédales, et de manière assez grave. Tetch était fou, et il avait besoin de soins. Tetch élargit alors son sourire, ses dents se découvrent. Un grand sourire des plus affreux, empreint de haine. Ses yeux étaient des emplis de furie et de folie. Quelque chose dans le regard pouvait glacer le sang d'une personne normale. Tetch en profita pour resserrer son emprise sur la jeune fille. Il la voulait, il la désirait, et s'il ne l'avait pas ... Il pourrait se montrer plus méchant que prévu. "PiSh PoSh. Il EsT TemPs de s'En AllEr. AllEz-vOus eN, FrèRe de NoN-AlICe !"
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Sujet: Re: Un signe de vie [Ft Le Chapelier Fou] Lun 20 Sep 2021 - 23:14
La situation devenait troublante, voir même inquiétante. L'aura autour de cet étrange personnage de petite taille ne m'éveillait rien d'autre que de l'inquiétude, voir même, une certaine crainte, non pas pour moi, mais pour ma soeur prisonnière de son étreinte. Je ne suis pas le genre à sous-estimer qui que ce soit, mais j'étais quasiment certain qu'avec un peu de volonté, ma soeur aurait pu s'extirper de la poigne de ce monsieur aux dents couleur or. Peut-être que l'homme en question avait une force en contradiction avec sa taille, dans ce cas là, il me faudrait envisager de recourir à autre chose que des mots. Mais il fallait bien commencer par la façon la plus diplomate et pacifiste possible, je ne voulais pas cultiver le désordre que j'ai causé en bousculant la foule présente. Ma soeur décida de me répondre :
- "Ne t'en fais pas grand frère, tout va bien. Ce monsieur voulait m'inviter à venir essayer des vêtements dans sa boutique. Je reviendrais ce soir, ne t'en fais pas."
Il est vrai que mes occupations m'eurent empêché de réellement voir l'évolution de ma cadette jusqu'à sa maturité, mais l'emploi des mots "grand frère" m'interrogea. Leslie ne parle pas comme cela. Je baissai légèrement la tête pour regarder son étrange ravisseur qui décida de prendre la parole à son tour.
- "OuI, oUi. Ne VoUs En FaItEs DoNc PaS. aLicE sErA aVeC mOi."
Décidément, rien n'avait de sens. Cet homme venait de nommer ma soeur Alice, il aurait été facile de supposer qu'il se soit simplement trompé de personne, je souhaitai que ça soit aussi simple, mais j'ai la fâcheuse habitude à tout décortiquer, voir trop analyser, au point de me perdre dans des équations qui n'ont de sens que ceux que je leurs donne. Plusieurs choses me dérangèrent, les mots de ma soeur, les mots de cet homme, notamment le prénom qu'il a choisi, mais aussi sa façon de s'exprimer. Si le mot original devait être représenté par une personne, ça serait lui. Mais j'ajouterai aussi sinistre. Ses prises de paroles ne firent que confirmer mon opinion, en me basant sur ses dires, il était pressé. Il termina sa prise de parole en me donnant un ordre de m'en aller.
L'homme de la sécurité était bloqué par l'attroupement d'un trop gros nombre de commères. Ma logique voulait que je ne fasse rien de violent, mais mon instinct voulait laisser libre court à l'envie que j'avais de détacher la main de cet homme du poignet de ma soeur. Même si Leslie n'est pas au courant de mon rôle pour la famille et notre laboratoire, elle devrait avoir la vivacité d'esprit nécessaire pour comprendre que jamais je ne la laisserais aller dans une boutique seule, accompagnée d'un inconnu. Peut-être suis-je à un niveau de rationalité qui la dépassait, mais même en ayant cela en tête, il était hors de question qu'elle aille nulle part sans moi, et qu'on la traine. En soit, je ne suis pas contre changer de magasin, j'étais au Midtown Mall pour elle après tout, mais la moindre des choses aurait été de me prévenir. J'étais en train de me demander si ma soeur n'était pas tout simplement stupide ou irréfléchie. Ou alors, c'était moi qui était trop extrême dans la partie opposée.
Cependant, je voulais que cet homme lâche ma cadette, on discutera de son magasin plus tard, même si je doutais fortement, au vu de son attitude et de son expression, dans sa capacité à tenir une boutique, ou même à son degré de normalité. Je ne suis peut-être pas le meilleur pour juger ce dernier point, mais un fou reconnaît un fou...
- "Dernier avertissement Monsieur... Relâchez ma soeur"
Dis-je tout en gardant ma voix monotone. Ma voix robotique cachait l'inquiétude profonde qui se nourrissait de mes craintes de ce qui aurait pu arriver, si je n'eus pas entendu les pas de ma soeur quelques instants plutôt. L'homme en face de moi était dangereux, j'en eus la certitude. Si il faudra lui faire lâcher ma soeur de force, alors soit, car le signe de mon humanité, le signe que je vis encore, réside dans les personnes qui ont le même sang que moi. Le signe de vie de cet homme m'est inconnu et je n'avais aucunement l'envie de le découvrir. Il m'inspirait la peur, mais mon envie de protéger les miens m'aidera à la surmonter
[HRP : Encore désolé pour le temps que j'ai mis à répondre. Ces deux dernières semaines furent très compliquées, niveau travail et étude, mais tout est ok maintenant, je vais pouvoir reprendre un bon rythme pour le RP. J'espère que tu prendras du plaisir à lire ce post :) : HRP]
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Sujet: Re: Un signe de vie [Ft Le Chapelier Fou] Jeu 30 Sep 2021 - 15:16
... - "Mais ? Ce ne serait pas le Chapelier Fou ?"
... - "Oh mais tu as raison, il lui ressemble !"
... - "Je l'ai vue une fois à la télé, et il a exactement cette même tête horrible."
... - "Oh mon Dieu, et il tient cette pauvre petite dans la main, on devrait faire quelque chose."
Et ça caquète, et ça caquète, au grand dam d'un pauvre chapelier, qui se retrouvait pris la main dans le chapeau. Quel triste état de fait. La situation n'est pas des plus claires, mais elle n'était pas non plus l'une des plus limpides et des plus compréhensibles. Du moins pour Jervis Tetch. Il se devait de garder bonne tenue et bonne mesure, tout ne va pas si mal, mais tout ne va pas si bien non plus. Alice était à lui, et les agents de la maréchaussée n'allaient pas tarder à se manifester. Alice était à lui, et il ne comptait clairement pas la laisser aux griffes de ce vilain lapin blanc qui osait élever la voix contre lui. Alice n'avait pas de frère, c'était impossible, le livre lui avait dit. Le livre avait parlé. Le livre avait raison, Alice n'avait pas de frère, seulement une sœur, et à moins d'un peu de magie, elle ne pouvait pas être lui, et lui ne pouvait pas être elle. Ce qui était tout bonnement impossible, dans un monde aussi fou que le nôtre. Tout n'était qu'une question de points de vues, alors ne laissons pas les choses s'envenimer plus qu'elles ne le sont.
"Vous n'êtes pas Mathilda, et Mathilda n'est pas vous. Vous ne pouvez donc pas être affilié à ma Alice. Veuillez me laisser, je vous prie."
Tetch essayait de rester calme, mais comment rester calme quand tous les yeux étaient tournés autour de vous ? Quand les yeux, horribles, sans âmes, abominables, vous observaient sans arrêt ? Ce n'était pas logique, rien n'était logique. Les commérages continuèrent et donnèrent le tournis au Chapelier Fou qui commençait légèrement à ne plus comprendre ce qu'il se passait. En même temps, comprendre quelque chose était-il vraiment compréhensible ? Ou bien n'était-ce qu'une simple illusion de cette vie ? Personne ne savait rien, et personne n'y comprenait rien. C'est alors qu'une espèce de gros motard obèse, avec un bandana rouge sur le crâne, et avec une tête de mort sur le blouson en cuir apparût. Surprenant le Chapelier Fou d'une main, posée maladroitement sur son épaule. Tetch eut une énorme surprise, et il reconnut aussitôt l'homme. Une brute épaisse, immonde. Le Chapelier avait cru à un moment que le loir avait trop bu de thé, et ce qui pouvait causer une espèce de folie à croire que les lapins du Chapelier sont jolis. Non, ils ne le sont pas. Personne n'est joli dans le monde commun. Seul le Wonderland était merveilleux, mais Tetch plânait, loin, très loin.
Billy Joe - "Mais regardez qui est là ! C'est une espèce de petit avorton qui rassemble à un gros minable. Si ça c'est pas drôle !"
L'homme obèse prit le Chapelier par la veste avant de le soulever. Tetch était un nain, et un nain qui s'assume, mais qui ne faisait pas dans le nain-termittent du spectacle, pas dans un bouge comme ce centre commercial, c'était sûr. Tetch se cramponna à son chapeau, lâchant son Alice et aussitôt, les clients tout autour commencèrent à se reculer, de peur de prendre un potentiel coup.
Billy Joe - "J'ai pas oublié ce que tu as fais à mes gars la dernière fois, alors maintenant, tu vas me payer sinon je t'embarque ta poupée d'un soir. Et tu pourras pas jouer à ton truc de tapettes avec Alice au pays de Génialand."
Mais Tetch était quelqu'un qui insistait toujours sur la politesse et sur la courtoisie. Or, ce gros débile n'avait pas encore fait de formule de politesse des plus élémentaires et Tetch détestait par dessus tout ce manquement aux bonnes manières. Serrant très fort ses petits poings, il grinçait des dents avant de demander d'une voix douce, calme, même sous l'effet d'une petite colère bien distinguée.
"Wonderland, espèce de brute ! C'est Wonderland ! Wonderland ! Wonderland !"
Tetch devait se calmer, il était le centre d'attention d'un peu trop de monde. Il n'aimait pas ça, il n'aimait clairement pas ça. Toujours soulevé dans les airs, Tetch essayait de récupérer la main de sa Alice, de sa douce et tendre Alice. Comment ces imbéciles ne pouvaient-ils pas boire le thé ? Le doux et si sucré thé ? Un earl grey ? Très bon pour le calme intérieur. Un thé noir ? Excellent pour les nuits calmes. Un thé citron ? le meilleur pour enflammer ses désirs et ses motivations. Jervis avait de nouvelles idées, de nouvelles folies à expérimenter, et les dégâts que le contrôle mental pouvait exercer sur lui-même et ses sujets amplifieraient la folie dont il était déjà atteint. Regardant avec écœurement l'endroit dans lequel il se trouvait, Mad Hatter ordonna à Alice de mordre dans le cou, l'homme qui retenait le Chapelier Fou. Un ordre assez violent, et qui allait faire mal. Un bon coup de mâchoire dans le cou, et on pouvait clairement mourir en quelques secondes, vidé de son sang. L'ordre était donné, et Alice se rua sur la trachée de l'homme. Oh caloo, calai, quel jour frabieux. Et si nous prenions du thé ? Sous l'effet d'un coup prononcé, Tetch fut libéré, et eut un mauvais sourire vis à vis de l'homme, le frère d'Alice, et de tous les clients autour d'eux.
"Ne sont-ils pas jolis ? Ce sont mes marionnettes, mes petites choses, mes petites créatures chéries. Ils peuplent le Pays des Merveilles à la recherche d'Alice, de cette petite salope d'Alice, ils ne sont pas aussi doux que des lapins, mais ils ont une qualité. Le silence, le silence est d'or n'est-il pas ? Ô le riche homme ! Il ne dort pas du premier somme, de son avoir, il ne connait la somme, j'aime le scintillement de l'or. C'est du Lewis Carroll si vous ne connaissez pas, honte sur vous ma chère."
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Sujet: Re: Un signe de vie [Ft Le Chapelier Fou] Dim 10 Oct 2021 - 19:26
Je ne sus vraiment ce que je ressentais à l'heure actuelle. Les messes basses ou les commérages plus bruyants encerclant la scène que Leslie, son ravisseur et moi jouâmes, me donnèrent une information sur la potentielle identité de ce petit monsieur. Le chapelier fou. Il devait être célèbre pour je ne sais quelle raison, cependant, il était un parfait inconnu pour moi. J'ai un regard fin sur les concurrents ou même les éléments pouvant perturber la position de leader sur le marché pharmaceutique de notre entreprise, je sais donc qui est une menace ou qui ne l'est pas. Plus simplement dit, ce Chapelier n'a jamais eu des agissements à répercussions positives ou négatives sur nous. Normal que je ne le connaissais point.
Cependant, cette affirmation est désormais caduque. Je ne sus toujours pas quelle sorte de magie il employa sur Leslie, mais il était bien décidé à ne pas l'en libérer, je le compris après qu'il m'eut nommé Mathilda et que c'était une raison suffisante pour lui de ne pas toucher à sa Alice. J'ai tendance à toujours peser mes mots et à les choisir de façon concise pour éviter toute parole inutile, mais quelques insultes allèrent fuser de ma bouche. À peine mes lèvres furent décoller, qu'un gros morceau d'homme arriva et commença son cinéma. Il avait apparemment un historique avec mon némésis du jour. Après quelques échanges de mots et d'insultes des deux parties, une action des plus surprenantes et des plus effrayantes se déroula sous mes yeux. Ma soeur sauta au coup du gros monsieur pour y planter ses dents. Une fontaine de sang éclaboussa les vêtements alentours, en plus des quelques personnes trop curieux, et surtout trop près.
Ce sinistre spectacle me laissa immobile, choqué et surtout horrifié. Je me demandai très sérieusement comment ma soeur pouvait en arriver à ce genre d'action, je ne la pensais pas capable de faire quelque chose pareil, enfin, rien dans sa personnalité, ni même l'aura qu'elle dégageait, ne pouvait laisser croire qu'elle oserait ôter la vie à quelqu'un, ou même, faire du mal tout simplement. Les divers actions et paroles que ma soeur réalisa en quelques instants, me questionnèrent sur ce que son ravisseur put lui faire, mais celle-là était d'un tout autre niveau. Il n'y avait point de doute, cet homme eut forcément fait quelque chose à ma soeur, je ne sus pas quoi, je ne sus comment, mais il en était l'auteur. Comment pouvait-elle passer d'une innocente jeune adulte à une tueuse au regard vide et aux paroles insensées ?
Mais mes interrogations cessèrent à la suite de la prise de parole de ce fameux Chapelier Fou, il portait bien son nom. Il est à un degré de folie bien plus avancé que moi, il en est donc plus dangereux. Il considérait donc ma soeur comme sa marionnette. Son inspiration et sa folie venaient donc de Lewis Carroll, célèbre auteur, notamment connu pour son livre Alice au pays des Merveilles. Les éléments commencèrent à se relier les uns aux autres, pas de quoi me faire comprendre les motivations de cette homme à enlever ma soeur, qu'il voit comme Alice. Il n'y a, je pense, aucune ressemblance entre la petite anglaise et Leslie. Mais à quoi bon raisonner un fou, mon frère n'arrive pas à le faire avec moi, ça prouve que c'est inutile.
Les personnes alentours détalèrent à la vue du sang et aux éclaboussures. Ça me laissera certainement plus de liberté pour corriger cet homme. Mais j'entendais au loin l'homme de la sécurité appeler du renfort et demanda à ses collègues par le biais de son talky walky d'appeler la police. J'ai peut-être une quinzaine de minute pour récupérer Leslie et m'enfuir, comme à mon habitude, je vais chercher la vitesse et l'efficacité. Je ne sous estime aucun de mes adversaires, mais je ne les surestime pas non plus. Cet homme a beau être petit en taille, il doit surement avoir quelques outils pour survivre et réaliser ses méfaits. J'aviserai sur le tas, la spontanéité n'est pas mon point fort, ne le sera surement jamais, mais je n'eus point le luxe de réfléchir.
Ma soeur n'est pas une marionnette, ma soeur n'est pas Alice Liddle, nous ne somme pas au pays des merveilles. À peine il termina son petit monologue j'envoyai un coup de pied circulaire avec ma jambe gauche au niveau du visage de ce Chapelier.
- "Leslie monsieur. Leslie, Leslie, Leslie. Et c'est ma soeur !"
Cet homme m'aura fait ressentir plus d'émotion que toutes mes précédentes altercations tien...
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Sujet: Re: Un signe de vie [Ft Le Chapelier Fou] Mar 12 Oct 2021 - 15:49
Un coup de pied dans la face du Chapelier lui fit perdre l'équilibre et il tomba à terre. Touchant de son front, il n'avait peu d'allure, ou fière. Il n'était plus qu'à la merci de cet homme, qui lui reprenait son Alice. De là, où il était, Tetch aurait très bien pût voir le Chat de Cheshire, mais tout cela n'était qu'une question de point de vue, dans un monde de faux semblants et d'illusions. Tetch eut un sourire, tandis qu'il reprit sa sérénade, malgré le puissant coup violent qu'il avait pris dans les dents. Il faut le dire, cet homme avait une certaine force. Est-ce qu'il était un simple acteur ? Ou un simple rêveur dans un monde sans cesse en imagination ? Lewis Carroll était-il un pédophile refoulé ? Après tout, s'il a composé Alice au Pays des Merveilles, c'était en hommage à cette jeune fille, issue des trois filles Liddell qu'il adorait plus que tout. Il prit aussi de nombreuses photos d'elle, assez controversées et l'on peut se poser tant de questions à propos de cet amour platonique qu'il avait pour la petite Alice. Mais Mad Hatter n'était pas de ce genre, oh que non mes chers amis. Que votre fille soit blonde, rousse ou brune, des cheveux se teignent et une gentille petite fille peut devenir une adorable petite Alice aux yeux bleus, dévorant le mystère avec envie et la folie avec un appétit curieux. Tel un enfant, il ria.
"Le chat ! Le chat ! Suivez le chat et la voie, vous montrera !"
Les prononciations du mot interdit inquiétèrent le Chapelier Fou. Bien sûr que les chats n'ont pas le droit de venir ici, ils pourraient manger ce pauvre petit Loir qui ne faisait que dormir. Les chats étaient des animaux cruels et régis par l'instinct et la chasse, d'ailleurs, le Chapelier Fou répugnait à l'idée de rencontrer cette fameuse femme chatte qui semblait régnait impunément sur l'East End, ce n'étaient que des rumeurs, mais il semblait qu'elle existait, tout comme le Batman, qui lui était bien réel, hélas. Mais Catwoman existait, et Jervis l'avait déjà croisée, une ou deux fois, il ne savait plus. Le temps s'écoule drôlement bizarre au pays des Merveilles, n'est-ce pas ? Mad Hatter ne pouvait qu'observer que des gardes arrivèrent dans sa direction, il maugréa quelques insultes, avant de se relever, doucement. Tetch aurait aimé se servir aussi vite qu'il le put d'une bonne tasse de thé salvatrice pour sauver ce pauvre ère qui allait affronter la douce milice qui venait à lui. Parlait-il de lui à la troisième personne ? Cela lui arrivait souvent.
"Alice, écoute moi ma petite chérie. Vous êtes venue ici, car vous ne saviez pas où aller. Voyons Alice, vous êtes dans le terrier du lapin, il suffit juste de se laisser glisser pour arriver au pays des Merveilles. Attention néanmoins aux objets qui flottent tout autour de vous, vous pourriez vous faire très mal."
Tetch appréciait les rimes, et même si Leslie commençait à planer et à voir de nombreux lapins imaginaires, la voix du Chapelier pouvait raisonner encore dans ses oreilles. Elle n'était plus dans le centre commercial, tant qu'elle avait cette puce de contrôle mental sur elle, elle était maintenant dans le pays des Merveilles, prête à satisfaire toutes ses envies, prête à rêver et à quitter ce triste endroit qu'était Gotham City. Jervis Tetch était toujours en train d'essayer de la récupérer, mais la maréchaussée arriva. Tetch releva les yeux vers la jeune fille. Elle se prenait pour Alice ? Derrière cette chevelure se cachait sûrement Alice. Tetch avait-il sans le savoir, trouver sa chère et tendre promise ? Qui sait ... Mad Hatter s'approcha de la jeune fille et lui toucha les cheveux de sa main gantée avant de renifler l'odeur qui s'en échappait. Un parfum doux, fruité, une odeur des plus agréables. Il caressa la chevelure avant de sourire. Malgré le sang qui coulait de son nez, Jervis s'approcha à nouveau. Peu inquiet par le danger. Comme un zombie, il avançait, péniblement, vers Alice, voulant la toucher, la prendre dans ses bras, et l'aimer du mieux qu'il le pouvait. Le spectacle en était ridicule.
"Vos cheveux méritent une petite coupe."
Mad Hatter sourit. Ce n'était pas bien élevé de faire des réflexions personnelles mais après tout, elle venait d'installer le chaos dans cette petite sauterie imprévue, mais hélas, le destin avait encore décidé de les séparer. Un grand coup sur le crâne du Chapelier, mis un terme à cette relation. C'était un agent de police, de sécurité, qui l'avait fait valdinguer. Cette fois, Jervis tomba à terre, toujours souriant, complètement sonné, les yeux grands ouverts.
"Du thé, du thé, du thé pour Mademoiselle Alice qui nous fait grand plaisir en venant à notre petite Tea Party."
Et il s'effondra. Jervis tomba dans les pommes. Le Chapelier avait cette terrible et pénible répétition de recommencer sans arrêt, les mêmes erreurs, les mêmes bourdes, toujours, et encore. Le monde peut-être un endroit dangereux et complètement fou. Mad Hatter ne le savait que trop bien. C'est pour ça que la balade du Chapelier au pays des Merveilles était un devoir essentiel quand on rencontrait Alice. Ah si seulement les plages du Pays des Merveilles pouvaient chanter, elles pourraient nous narrer l'histoire du Morse, du Charpentier et des délicieuses petites huitres, elles pourraient nous chanter la chanson du Dodo et de ses amis poissons tout autour de son roc ainsi que de l'infernale course saugrenue qu'Alice gagna, mais elle dut aussi récompensée tous les autres participants. Ah si seulement Wonderland pouvait être une folie douce ? Il faut savoir cependant que le Pays des Merveilles cache de nombreuses choses cachées en son sein. Jervis était quelqu'un de pragmatique et de courtois, qui était toujours à cheval sur la politesse et le respect des lieux dans lesquels il organisait ses Tea Party's. Pas de chance pour le coup, il n'avait pas de masque pour la jeune fille. Il ne pourrait donc pas la contrôler ... Pour le moment du moins. Mais le thé qu'on lui servira à Arkham altérerait sûrement son état, la dose de drogue était assez impressionnante et Tetch adorait jouer avec ces drogues. Du moins, c'est ce qu'il espérait, tandis qu'il sombrait dans les noires pensées de l'inconscience.
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Sujet: Re: Un signe de vie [Ft Le Chapelier Fou] Lun 25 Oct 2021 - 22:33
L'instinct de survie. L'activation d'un automatisme qui force notre cerveau à trouver une issue d'une situation que l'on pourrait qualifier de mortelle. Le mien s'était activé, le coup que je portai avait pour seul objectif de sonner, juste le temps de gagner un peu de temps et d'élaborer un plan de dernière minute. Mais l'adrénaline et la peur du danger qu'il m'inspirait, m'empêcha de rester lucide et me fit donner un coup de pied d'une force conséquente, assez pour faire couler du sang. Le visage du Chapelier n'avait pas l'air plus abîmé que ça, le liquide écarlate coulant de son nez était la seule preuve de dégât de mon assaut. J'en fus surpris. Cet homme a plus d'endurance que ce que son petit gabarit pouvait laisser croire. Mais je compris que sa force ne résidait pas forcément dans ses muscles, mais dans sa tête. Celle-ci devait être remplie de chose que très peu de personne pourrait comprendre, mais je ne pouvais vraiment comprendre pourquoi je ressentais du génie en lui.
On peut considérer la folie comme une pathologie, mais la normalité n'a jamais été preuve d'intelligence. Le chapelier était capable de modéliser un monde imaginaire et d'y évoluer comme il le voulait, mais là où le génie se montre, c'est quand il arrive à imposer son monde à un ou des tiers. Ma soeur Leslie n'était toujours pas revenue à elle, impossible de savoir quand ce sera le cas. Mais voir comment son ravisseur se comportait à ses côtés, le voir caresser ses cheveux, me faisait limite éprouver de la peine, et peut-être de la jalousie. Je n'arrivais, malheureusement, plus à avoir ce genre de paroles affectueuses ou gestes d'amour, je suis persuadé que c'est quelque chose dont ma soeur a besoin, un peu de tendresse. Peut-être qu'inconsciemment je ne voulais pas étaler le sang que j'ai sur mes mains sur ma famille. La folie de l'un peut-être un manquement chez un autre.
L'homme n'en restait pas moins dangereux, il se fit mettre au sol par un policier, pendant que deux autres passèrent les menottes à ma soeur et moi même. La vue du sang les forçait à embarquer toutes personnes potentiellement coupables de ce meurtre. Les caméras de surveillance ont sûrement enregistré la scène, ça mettra Leslie dans une situation très compliquée. Au vue de son état actuelle et son regard vide, elle pourrait être diagnostiquée comme folle, elle ne survivrait pas un jour à Arkham. Je commençai à paniquer et cela s'exprimait par mes sourcils se fronçant et une petite moue apparaissant sur mon visage, comme-ci je me retenais de pleurer.
- "Leslie ? Tu m'entends ? Est-ce que ça va ?..."
- "Vous avez le droit de garder le silence !"
Dit le policier en m'envoyant un petit coup dans le dos. Nous fûmes escorter à l'extérieur du magasin, je pus jeter un dernier regard à ce fameux Chapelier Fou, il devint un nouveau traumatisme, assez puissant pour me rappeler à quel point je suis faible. Je suis censé protéger les miens, j'ai failli perdre ma soeur ce jour là. Quelque chose me disait que je l'avais déjà perdue, mais je ne voulais l'accepter, peut-être pour renier le fait que j'eus échoué. Ou peut-être car je n'ai pas la force de faire face à cette nouvelle réalité. J'étais déboussolé, impossible de réfléchir. Impossible à comprendre. Ce que je sus par contre, était que je n'allai plus avoir un casier vierge, mais c'était trivial. Mon avocat pourrait nous éviter la prison à Leslie et moi, mais Arkham serait difficile. Il nous faudra être astucieux pour prouver qu'elle n'était pas dans son état normal, la spontanéité n'est pas mon point fort et ne le sera jamais, mais le ciel continue de me tester sur ce point. Je commence presque à avoir l'habitude d'aviser sur le tas, même si je ne choisis pas les meilleures solutions, au moins Leslie est toujours là physiquement. Mentalement sûrement ailleurs, mais je la retrouverai...