Une rencontre inattendue.

Sa main gantée de satin noir glissait lentement sur les courbes des perles. Lentement elle passait de l'une à l'autre, à la manière d'un chapelet.

Elle murmura tout bas :

⍟⍟Nocturna :Vous vous ennuyez ici, mes très chères, seules, dans cette vitrine glaciale. Mais ne vous inquiétez plus, maman est là, elle va prendre bien soin de vous, et vous réchauffer.

Elle glissa ensuite le collier dans un pochon de velours et le dissimula sous ses vêtements, tout contre son coeur.

Nocturna leva la tête, et observa le reste du grand Hall. Le musée de Gotham aurait une bien belle surprise au petit matin lors de l'ouverture de sa grande exposition, lorsque le trésor phare de leur collection manquera à l'appel, mais Nocturna ne s'en préoccupait guère, cherchant déjà une nouvelle cible.

Elle monta lentement et gracieusement les marches du grand escalier principal, en admirant la lune jouant à travers le grand vitrail. Le musée était si calme, elle s’y sentait bien, presque aussi bien que sur scène quand elle jouait du piano.

Elle ferma les yeux et dansa lentement au milieu des marches, dans une valse mélancolique, au son d'un piano qu'elle seule pouvait entendre, pianotant avec tendresse dans les airs. Quand elle ouvrit les yeux, plusieurs minutes c'était écoulé. Elle devait se remettre au travail, la nuit ne l'attendrait pas indéfiniment.

Mais quand elle ouvrit les yeux, elle n'était pas seule, une silhouette imposante se découpait en ombre chinoise au-dessus d'elle, et masquait en partie le grand vitrail.
Elle retient un instant son souffle, pétrifiée par cette apparition, son esprit lui criait de fuir. Mes ses yeux, était captivé par ceux, transperçant de la silhouette, suspendant son coeur comme une étoile dans le ciel.

Elle finit par se ressaisir, et tourna abruptement les talons, courant vers la sortie, en de bonds aériens sur les marches de marbres. Ses pieds graciles et silencieux étaient comme des demi-pointes dansant sur les notes d'une partition. Mais les marches n'émirent bien sur aucune musique.

Elle stoppa net sa course, lorsqu'il surgit face a elle, il se redressa lentement, la surplombant, la forçant a levé la tête pour voir a qui elle avait à faire. C'était Batman sans aucun doute, elle avait déjà pu de nombreux dessin de lui dans le Gotham Globe, arrêtant à tour de bras des criminels bien plus aguerris qu'elle.

Il saisit son poignet de son énorme main. Il agissait comme si elle était une enfant prise en faute. Pourquoi les hommes étaient-ils toujours aussi grands et s'en servais toujours à leur avantage, c'était énervant. Elle plissa le nez et sourit, mi-agacée, mi-amusée. Il pensait vraiment que cette tactique marcherait avec elle ? Certainement pas ! Elle avait toujours des cartes dans sa manche.

•• Batman : Qui es -tu ? demanda-t-il d'une voix caverneuse et autoritaire, en relâchant son poignet

Elle lui décocha un sourire moqueur, tout en évaluant ses possibilités, elle ne pouvait plus fuir maintenant, sans utiliser sa carte maitresse, mais il était encore trop tôt pour lui révélé, car à coup sûr elle retomberait sur lui à l'avenir. Une fois qu'il vous avait dans le collimateur, il ne lâchait plus, et si on pouvait admirer une chose chez lui c'était bien sa détermination.

⍟⍟Nocturna : Ce n'est pas très poli d'aborder une femme ainsi, mon cher Batman, susurra-t-elle, sans même se présenter en premier lieu.

Il fronçait les sourcils. C'était mignon plus qu'effrayant, et elle ne put s'empêcher de sourire amusé par son comportement. Elle savait très bien que Batman ne lui ferait aucun mal tant qu'elle ne lui en donnait aucune raison. Et elle n'avait pas envie de lui en donner. Cependant elle n'avait pas non plus envie d'aller passer sa nuit en prison et de risquer de révéler sa véritable identité. Il lâcha son poignet, et elle décida qu'il valait mieux obtempérer, et faire la causette pour gagner du temps puisqu'il y semblait disposé.

⍟⍟Nocturna : Je suis Nocturna, une simple admiratrice d'art, et comme vous pouvez le constater je ne faisais que déambuler dans ce charmant musée. Hélas j'ai été touché par l'appel tragique de ses perles, seules, tristes et dans leur prison glacée. C'est pourquoi, dans un élan de compassion, je les ai recueillies, sur un instant d'égarement. Mais si vous juger que vous les porterez mieux que moi très cher, je vous les cède sans l'ombre d'une hésitation, déclara-t-elle d'un ton joueur et amusé, je serais même ravie de les voir à votre cou.

Joignant le geste à la parole, elle glissa sa main sous son top noir et moulant, et en sortit le pochon, elle l'ouvrit avec douceur et délicatesse, et passa le collier autour du cou de Batman. Elle sourit, fit mine de reculer d'un pas et tendit ses deux mains devant elle, mimant un oeil de caméra, sa tête penchant sur le côté et fermant un oeil.

⍟⍟Nocturna : Mmmmh, effectivement les perles font ressortir à merveille vos épaules carrées, c'est vraiment splendide, fit-elle en riant.

En un clin d'oeil, elle se retrouva les mains liées. Une moue ennuyée et boudeuse se dessina sur son visage, il était contrariant, vraiment contrariant.

•• Batman : Il suffit. Vous n'avez rien à faire dans ce musée, tâchez de ne pas exagérer. Je risquerai de vous conduire au poste de police plus vite que prévu Nocturna.

Il tira sur la chaîne, et surprise elle fit deux pas en avant. Et elle jugea plus sage de ne pas répondre à cette affirmation qui de toute évidence n'était pas une menace en l'air.

Elle le regardait l'observer en silence, se demandant si c'était ses phéromones incontrôlées qui le perturbaient ou si cela venait réellement de lui. Elle baissa les yeux, contrariée que ses pouvoirs soient encore si peu disposés a lui obéir, sans émotion forte, elle n'arrivait encore a rien de bien concret.
En relevant a nouveau la tête, elle vit, à travers les deux mèches qui s'échappait de son volumineux chignon, qu'il l'observait encore, et pas uniquement ses yeux. Elle rougit, peu habituée à ce genre d'attention, et rebaissa la tête pour le dissimuler, croisant instinctivement ses coudes comme le pouvait sans que cela soit réellement d'impact sur la vision de l'homme.

Ils montèrent les marches de l'escalier, et elle comprit ce qu'il avait en tête, elle se cambra en arrière instinctivement. Oh, ça non , après c'est déboire sur la corniche elle n'avait guère envie de renouvelé l'expérience de voler dans les airs, encore moins d'une façon qu'elle ne maitrisait pas. Mais l'homme ne sembla rien remarquer.

Arrivé en haut du palier, il passa sa main dans son dos, la ramenant vers lui, pour y accrocher quelque chose. Perturbée de se retrouver aussi proche de lui, sentant la chaleur de son corps contre le sien.
Les avant-bras relevés, contre sa poitrine, comme pour créer une barrière entre eux, la tête levée vers lui, elle le regardait surprise. Ses yeux étaient braqués sur elle, et son souffle caressait sa joue, tandis que son odeur flottait tout autour d'eux. Elle sentit son coeur faire un raté et elle espéra qu'il ne le remarque pas.
Sa bouche était si proche de la sienne, beaucoup trop proche. Surprise par cette proximité, elle fut incapable de se saisir de son épingle et de défaire les menottes et encore moins le filin.

•• Batman : Je.. Il semblerait que nous ne soyons pas si différents que ça, cependant, vous ne devez pas résister. Je vais vous ramener avec moi et vous allez être interrogée par mes soins.

Il se redressa et avant qu'elle ai pu dire ouf, ses pieds quittèrent le sol et elle s'envola dans les airs. Encore perturbée par ce qu'il venait de se passer, elle n'eut pas le temps de comprendre qu'elle survolait la rue, avant que ses pieds ne touchent le trottoir, en sécurité.
Malgré tout ses jambes semblaient en coton, et elle était encore plus pâle qu' à son habitude. Incapable de parler, et sentant son estomac se soulever, elle ferma les yeux, et se mit à fredonner doucement, pour elle même, les notes du piano résonnant dans sa tête, l'apaisant quasi immédiatement. Après quelques mesures, elle rouvrit les yeux, sereins, mais un sourire triste sur les lèvres.

⍟⍟ Nocturna : Merci de m'avoir déposée, murmura-t-elle, en lui caressa la joue furtivement. Hélas, je dois partir, le soleil va bientôt se lever.

En un instant ses menottes tombèrent sur le sol, et d'un bond, elle sauta par dessus la batmobile, et s'enfuit.

Se sentant en sécurité, elle s'adossa au mur de brique d'une maison au fond d'une ruelle, se fondant dans l'obscurité, écoutant la nuit, à la recherche de ses pas. N'entendant rien, elle se décolla du mur, et pris le chemin de la sortie.
Mais avant qu'elle ne puisse l'atteindre, il tomba du ciel, à nouveau face à elle. Surprise elle leva une main prête à se défendre s'il cherchait à l'attaquer.

Il passa derrière elle, en attrapant son poignet alors qu'elle tentait de riposter. Nocturna sentit son bras se torde dans son dos, et elle grimaça. Il ne lui avait pas fait mal, mais cela n'était pas très agréable pour autant. Elle tordit le nez, mi-agacé, mi-reconnaissant devant sa bienveillance. Il était juste là pour faire son "travail" et cela se sentait, ce n'était pas un de ses super héros belliqueux qui cherchait la baston à tout va, et cela plaisait a la voleuse. Maintenue à la fois par les menottes et les mains calleuses de l'homme en noir, elle obtempéra et se laissa entrainer vers la voiture noire au capot démesuré.

•• Batman : Je ne veux pas me battre avec vous, et comme je l'ai dit plutôt c'est terminé. Je vais vous conduire au GCPD où vous serrez enfermée, avez-vous volé quelque chose en plus dans le musée.. Répondez !

Il la fit s'assoir devant, posant sa main sur sa tête, et referma la portière, avant de s'assoir sur le siège conducteur.

Elle apprécia les vitres fumées du véhicule et se détendit quelque peu. Pour l'instant au moins elle ne craignait rien. C'était le moment de réfléchir vite et bien à comment se sortir de ce bourbier dans lequel elle s'était fourrée, elle qui d'habitude planifiait tout pour justement éviter de croiser qui que ce soit.

Il mit le moteur en marche, et démarra sur les chapeaux de roue, roulant à vive allure dans la citée endormie, tout en essayant d'apeler le GCPD, elle défit ses menottes rapidement, profitant de son inattention, mais continuant de feindre qu'elle était attachée. .Son appel échoua et elle se détendit un peu.

•• Batman : Très bien. Trêve de balivernes, je veux des réponses tout de suite, d'où venez-vous et pourquoi avez-vous peur du levé du jour ?! Je n'ai pas que ça à faire et je veux que vous m'expliquiez tout dans les détails !

C'était sa chance, il était curieux, elle pouvait peut-être négocier directement avec lui s’il arrivait à la comprendre.

Elle sortit les mains de son dos, et enclencha sa ceinture de sécurité, même s’il semblait être un as du volant, elle n'avait guère envie de finir dans son par-brise.

⍟⍟ Nocturna : Tout d'abord, je vous promets que je n'ai rien volé d'autre, et je viens de Gotham tout comme vous, je suppose. Ensuite si vous pouviez éviter de me remettre au GCPD, rapport au soleil justement, je serais tout à fait disposé de répondre a vos questions, dans la limite du raisonnable.

Elle marqua une brève pause, reprenant son souffle, s'apercevant qu'elle était stressée, et essayant de le masquer elle enchaina :

⍟⍟ Nocturna : cela vous dérange si je mets de la musique ? Je n'aime pas voyager en voiture sans, et si on doit faire connaissance, autant que cela soit dans un environnement convivial non ?

Sans attendre de réponse, elle appuya sur l'écran tactile, marqua un temps de surprise devant le nombre de sous-menus qui laissait entrevoir un beau tas de gadget plus ou moins offensif, mais choisit sagement celui de la radio, cherchant la chaine de musique classique et baissant le volume pour éviter de s'attirer les foudres de son chauffeur-geôlier.

⍟⍟ Nocturna : Ma peau ne supporte pas le soleil et ma nature nécessite des traitements médicaux couteux, sans le vol, je ne pourrais me les offrir. Je ne suis pas totalement dénuée de sens moral, mais la morale, voyez-vous est hors de mon budget. Et le GCPD n'a pas les moyens non plus de prendre les mesures nécessaires à ma vie en captivité.

Dans sa tête, elle s'imagina en panthère, faisant les cent pas dans une cage trop petite, avec des milliers de gosses qui venait taper contre ses barreaux toute la journée. Puis elle tordit le nez, contrarié. Ce n'était pas le zoo qui l'attendait lui, si on découvrait sa vraie nature et qu'on la capturait. On non, on la jetterait plutôt au fond d'une cellule, dans une cave d'un labo top secret, avec des scientifiques qui viendrait se servir d'elle comme rat de laboratoire. C'était encore pire que le zoo, bien pire. Et sans savoir si elle pouvait lui faire confiance, elle ne pouvait réellement lui dévoiler le mal dont elle souffrait. Et puis même si elle disait la verité, il ne la croirait probalement pas. Autant resté aussi proche de la vérité tout en restant dans le spectre du raisonnable et de la logique.

⍟⍟ Nocturna : Vous connaissez les enfants de la lune ? Demanda telle poliment. Eh bien dites-vous que c'est à peu près ce dont je souffre. Alors, voyez-vous, si vous ne me remettez pas au GCPD, je vous en serai très reconnaissante.

Elle baissa les yeux, et se tortilla sur son siège mal à l'aise.

⍟⍟ Nocturna : On pourrait je ne sais pas ... trouver un terrain d'entente sur une peine d'intérêt général pour compenser ma mauvaise conduite ? dit-elle en faisant moult mimiques mi-fautives -mi-soucieuse.

Elle releva la tête, et s'exclama d'une voie assurée

⍟⍟ Nocturna : Je suis ouverte a toute proposition qui exclurait le GCPD, soyez-en certain !

Anxieuse, elle se mit à scruter la moitié du visage visible de l'homme, aussi peu expressif qu'une pierre tombale.

C'était la première fois qu'elle était capturée. Elle n'avait pas encore anticipé cette probabilité, sûre de s'en sortir a chaque fois grâce a son sens inné pour passer inaperçue et a ses pouvoirs. Hélas, l'homme ne l'avait jamais assez menacé, pour que ses pouvoirs se déclenchent d'eux-mêmes. Elle était coincée et elle manquait de temps. Maintenant il n'y avait plus que la négociation pour la sauver.

Nocturna le vit placer un respirateur sur sa bouche, instinctivement, elle bloqua sa respiration, ralentissant un maximum son rythme cardiaque grâce à sa nature vampirique, plongeant petit à petit dans une transe méditative profonde et se laissant aller contre le dossier du siège baquet. Faisant mine de dormir paisiblement, afin de ne pas se dévoiler et de garder le contrôle.

Elle était en sécurité, à l'intérieur d'elle-même, elle percevait même, ce qui l'entourait de façon plus intensive.

Nocturna écoutait les froissements du tissu à chaque fois qu'il actionnait le levier de vitesse, elle sentait son odeur masculine et profonde.

Une touche de citron en note de tête, puis venait une touche de saule, enfin, en note de fond elle sentit une odeur boisée presque musquée. L'espace d'une respiration, son rythme cardiaque augmenta légèrement, ses doigts se crispèrent furtivement sur ses cuisses, et ses pupilles se dilatant légèrement derrière ses paupières closes. Puis elle reprit sa tranquillité et poursuivit ses observations.

La jeune femme ne ressentait aucune agressivité chez lui, en tout cas aucun envers elle, bien qu'il semblait qu'un mal plus profond gangrénait son coeur. Face a cette douleur qu'elle sentait sourde en lui, elle glissa vers ce qui se passait au-dehors, se sentant légèrement coupable de ce voyeurisme.

Elle sentit qu'il s'éloignait de la ville, les bruits de la cité et ses lumières s'estompant progressivement au profit d'une nuit calme et animée des bruits de la campagne. Elle se détendit et écouta avec délice le son des animaux nocturne. Ce n'est pas encore ce soir qu'elle visiterait le GCPD.

La route était sinueuse, cahoteuse, mais la voiture qui vibrait sous elle, semblait glisser sans quasi aucune gêne sur la route inégale, ce n'était certainement pas la .

Plongée dans sa transe, elle sentit la lumière disparaître un long moment avant de réapparaitre éclatante, tandis que les bruits de la nuit disparaissaient.
L'endroit où il l'emmenait semblait être une grande salle, visiblement sous terre. Bien, au moins elle ne risquait plus de brûlée vive sous la morsure du soleil.

Nocturna sentit la voiture se relever légèrement quand il en sortit dans un bruissement de tissu.
Puis, elle entendit sa portière s'ouvrir et elle se sentit soulevée hors du véhicule.

La jeune femme se retrouva lovée contre son torse, dans ses bras. Elle baissa la tête, dissimulant son rougissement derrière ses longs cheveux défaits, en cascade miroitante d'un noir de jais.

Elle s'appliqua à garder son rythme le plus lent possible, tâchant d'ignorer le sien qu'elle sentait pulser contre son flan. Elle grimaça imperceptiblement, seigneur il lui donnait faim, elle n'avait en effet pas manger depuis des mois, refusant de s'alimenter de sang humain, et préférant celui des animaux. Mais ces derniers ne suffisaient pas à étancher sa soif complètement.

Elle sentit l'homme la déposer sur une table froide, elle serra les dents quand elle sentit une aiguille lui transpercer la peau, mais n'en laissa rien paraitre. Elle lutta contre une furieuse envie d'arracher l'intraveineuse, et de se relever brusquement. Elle n'avait pas encore de plan, et il ne trouverait probablement rien d'intéressant de toute manière. Il n'était pas médecin vu sa carrure, et même s’il trouvait quoi que se soit, il était hautement improbable qui sache en tirer quelque chose.

•• Batman : Et bien Nocturna.. Dis-nous donc de quoi tu es faite. Bat-Ordinateur, extraction sanguine et séparation ADN.. Place les gènes non conformes dans le système méta afin que je vois si elle n'est réellement qu'une enfant de la lune.

Elle entendit le vrombissement d'un gigantesque ordinateur, et se dit que décidément, il ne voulait rien faire comme personne, il était riche, sans aucun doute, et les riches, elle excellait à les débusquer dans le gratin de Gotham. Elle sourit en son fond intérieur, certaine de pouvoir le démasquer tôt ou tard.

L'odeur du sang, du sang humain, interrompit ses pensées. Elle résista, retenant a nouveau sa respiration, sentant ses griffes légèrement s'étirer. Le liquide rouge toucha ses lèvres, comme un pétale, ses lèvres se colorèrent de rouge comme une fleur qui éclot.

Elle ouvrit soudainement les yeux, et avec la souplesse d'un félin elle se jeta en arrière, mettant précipitant sa main devant sa bouche, pour masquer ses canines, ses yeux verts virant au noir. En trois bonds elle se retrouva collée à la porte. Le fusillant du regard, les yeux remplissent d'éclair furibond.

Elle tenta discrètement de tourner la poignée pour s'enfuir, mais la porte était fermée à clef. Cherchant à tâtons sa ceinture, elle s'aperçut qu'il lui avait retiré, et pas que sa d'ailleurs, absorbée qu'elle était, a observé son environnement elle n'y avait pas prêté attention, mais visiblement, il en avait profité pour retiré tous ses équipements. Elle n'avait plus que ses pouvoirs et les arts martiaux.

Elle s'apaisa quelque peu, quand il couvrit sa blessure.

Elle le regarda s'éloigner et pianoter sur son ordinateur, elle reprit son calme, et se redressa. Ses yeux et sa bouche reprirent leur apparence normale, et elle retira sa main. Ses yeux lançant toujours des éclairs.

•• Batman : Natalia Mitternach heureux de connaître votre vrai nom.. Je suis très intriguée par certaines de vos capacités, surtout celle relative au vampirisme. Depuis quand êtes-vous ainsi ?

⍟⍟ Nocturna : Vous êtes fou ? Vous tenez donc si peu à la vie ? le gronda-t-elle toujours aussi contrariée. Vous avez de la chance d'être tombé sur quelqu'un comme moi ! Faire cela, sans aucune précaution. Vous êtes un inconscient. Ne recommencez plus jamais cela !

Elle s'approcha, avec souplesse et grâce de lui, si rapidement, qu'elle semblait s'être téléportée. Agacée elle saisit son avant-bras, repliant le gant de l'homme, et termina-t-elle même le pansement, mettant une bonne dose de compresse et l'enroulant hermétiquement dans du plastique tout en fronçant le nez. La respiration coupée.

Elle remit avec douceur le gant, prenant garde a ne pas lui faire mal.

⍟⍟ Nocturna : Vous vous doutez bien que je n'ai aucune envie de vous répondre et de finir en rat de laboratoire au fin fond d'une cave. Même si le médecin est aussi charmant que vous.

Elle sourit d'un air menaçant, après tout il devait avoir une idée préconçue des vampires. Et elle décida de jouer la carte du méchant Vlad l'empaleur.

⍟⍟ Nocturna : Je pourrais vous transformer là tout de suite, si vous me contrariez, susurra-t-elle, promenant ses doigts sur son torse, remontant le long de sa nuque, en se lovant contre lui.

Elle se mordit les lèvres en prenant un air de tentatrice, le regardant par en dessous, plongeant ses yeux dans les siens, et attrapa brutalement, une des oreilles de son casque de sa main gauche, le forçant a lui offrir sa gorge, et déposant un baiser dessus, aussi léger qu'une plume. L'instant d'après, elle le repoussa de ses deux mains, plaquer sur son torse, et virevoltant sur elle-même, elle recula.

Nocturna s'assit sur la table d'analyse, en prenant un air joueur, un sourire en coin, un pied sur la table, son autre jambe se balançant doucement dans l'air, comme le ferait la queue d'un félin en chasse. Les yeux légèrement plissés.

⍟⍟ Nocturna : Ne jouer pas avec moi mon cher, car ici, dans cette pièce ce n'est pas moi la souris.

Elle lécha ses lèvres d'un air gourmand.

Elle espérait secrètement que son jeu d'acteur le tiendrait à distance, et qu'il abandonnerait ses questions.

Certes elle comprenait sa curiosité, a sa place, elle aurait sans doute agi de même, mais c'était trop dangereux, bien trop dangereux pour elle.

Elle se souvenait encore avec effroi les tests auquel elle avait dû se soumettre à STAR Labs. Il était hors de question pour elle d'être encore traitée comme un vulgaire rat de laboratoire.

Assise sur la table, elle le regardait la jauger et éteindre ses machines, il se méfiait d'elle, mais Nocturna n'en avait cure, tout ce qui comptait pour elle c'était qu'on la laisse tranquille, sortir d'ici sans se fatiguer, et sans un nouvel ennemi.

En effet, la jeune femme avait toujours pris grand soin de ne se faire aucun ennemi. Ils étaient vraiment ennuyants. Regarder toujours derrière son épaule, se battre ... Quelle vulgarité et quelle perte de temps ! Temps qu'elle préférait largement mettre à profit pour se remplir les poches.

Non, vraiment, tant qu'elle pouvait éviter de s'en faire, elle comptait en profiter. Même si pour cela elle devait compter fleurette à un homme en costume d'Halloween haut de gamme.

•• Batman : Ne vous en faites pas Natalia, je ne suis pas là pour vous faire du mal... Je pense que vous vous en doutez n'est-ce pas ? Méfiez-vous, la donne peut changer très rapidement, la proie peut facilement redevenir le prédateur.

Il énonçait des bases et tentait de lui faire peur. Elle soupira, se sentant nullement menacée par cet humain.

Elle le voyait a sa démarche, a sa gestuelle et a sa musculature qu'il était un maître en arts martiaux, mais cela ne suffirait pas a arrêter une vampire, surtout qu'elle aussi en maitrisait un certain nombre.

Mais puisqu'il n'avait guère envie de se montrer belliqueux ni de l'étudier, elle n'avait pour l'instant aucun problème avec cet homme, en dehors du fait qu'il la tenait captive.

⍟⍟Nocturna : Mon cher, ne parler pas de chasse à un vampire, cela pourrait lui ouvrir l'appétit.

Elle plaisantait bien sûr, un sourire en coin au bout des lèvres, qu'elle ne parvenait pas à réprimer, et une lueur de malice dans les yeux. Cet homme l'amusait et l'intéressé, sans qu'elle sache pourquoi, quelque chose en lui l'attirait, qu'elle tentait de réprimer.

La jeune femme le regarda faire les cafés, et pris le sien sans rien dire, baissa les yeux vers la tasse, se demandant si c'était une quelconque sorte de test, et dans le doute elle ne le porta pas a sa bouche, se contentant de s'assoir correctement, le dos droit, et les jambes croisées balançant dans le vide. Elle enserra cependant la tasse de ses deux mains pour se réchauffer, et pencha la tête légèrement de côté, l'observant de ses yeux bleus-gris.

L'homme paraissait exténué, mais toujours en alerte. Elle se doutait qu'il avait une vie bien remplie. Et tôt ou tard il devrait la laisser seule.

Il finit sa tasse et viens la poser à côté d'elle, la surplombant, elle leva la tête, et rencontra ses yeux. Elle baissa aussitôt la tête, sentant le rouge lui monter aux joues. Cet homme aimait visiblement la proximité.

•• Batman :Me transformer serait futile, je n'ai pas besoin de ça pour faire ce que je fais...

En son for intérieur, elle pensa de façon narquoise qu'elle n'avait pas besoin de savoir ce qu'il faisait, mais elle ne dit rien. Les joues en feu, le coeur battant, elle préférait rester cachée derrière ses cheveux.

Il ôta son gant, passa sa main sous le voile de ses cheveux, caressa sa joue, saisit son menton et la fit relever la tête. Prise de panique, et confuse, elle fit la seule chose que son cerveau tourant à vide lui suggéra pour espérer qu'il ne la voit pas rougir. Elle l'embrassa, d'abord timidement, puis longuement, se serrant contre lui et l'enlaçant. Puis réalisant ce qu'elle faisait, elle ouvrit les yeux, le repoussa, et en un bond elle se retrouva derrière la table, une main sur la surface froide pour se calmer, une autre sur sa bouche.

⍟⍟Nocturna : Pardon.

C'est tout ce qu'elle avait trouvé à dire. C'était vraiment pitoyable. Ses yeux écarquillés guettaient sa réaction, ne sachant comment il allait réagir. Elle se sentait comme une enfant qui venait de casser un vase devant les yeux d'un adulte. Carrément dans le pétrin.
On était loin du mythe du vampire froid, millénaire et blasé qu'elle voulait jouer, il fallait vite qu'elle se reprenne. Elle fronça les sourcils, se concentrant pour trouver un moyen de détourner son attention de son relâchement.

⍟⍟Nocturna : Vous vouliez savoir depuis quand je suis ainsi ? Je vais vous répondre avec plaisir !

Elle s'aperçut que sa voix était aussi blanche que la lune et que son coeur battait toujours autant et que le feu de ses joues n'était pas en reste. Niveau crédibilité et assurance on était au plus mal. Et, n'ayant jamais connu ça, elle n'arrivait pas à se ressaisir.

Nocturna baissa sa main de son visage, et la posa précipitamment sur la table, à côté de la première, bomba la poitrine et levant la tête, pour se donner de l'aplomb.

⍟⍟Nocturna : J'étais astronome à la tour de Gotham, quand un rayon radioactif m'a infligé ce mal. Et on ne peut pas dire que la compensation de Wayne industries soit suffisante pour payer mes frais médicaux. Depuis je vole pour financer mes traitements et rechercher une solution pour remédier à ma nature.

Elle cligna deux fois les yeux. Plaça ses mains dans son dos, et recula encore d'un pas. Il était encore décidément trop près, et son coeur refusait de se calmer.

⍟⍟Nocturna : Autre chose ? Sinon, vu que j'ai répondu à vos questions, et que je vous ai rendu cette babiole, je pourrais rentrer sagement ce soir ? .

Elle tourna ses yeux vers les écrans, faisant semblant de s'intéresser à son équipement, pour avoir une bonne excuse de ne pas le regarder droit dans les yeux.

⍟⍟Nocturna : Je dois nourrir mon chat, vous savez ce que c'est.

Elle n'avait pas de chat, mais bon, il n'en savait rien. Elle baissa les yeux, contrariée de n'avoir pu mentir en soutenant son regard, mais aussi honteuse de lui avoir menti.
Agacée contre elle-même, elle soupira et regarda à nouveau les écrans, prenant un air détaché.

⍟⍟Nocturna : Vous m'inviter à déjeuner, je présume ? J'aime ma viande saignante.

La jeune femme avait faim, elle ne mangeait jamais avant un casse, mais elle se voyait mal réclamer les frites et la salade pour aller avec, ça faisait pas très vampire, il fallait bien l'admettre.

Elle se mit à rêver de glace et de chantilly, et ses yeux se mirent à briller de gourmandise, et un grand sourire se dessina sur son visage, lui donnant un air enjoué et enfantin pendant un instant.

Nocturna baissa a nouveau la tête, ses cheveux, retombant avec souplesse, dissimulant son visage, laissant le calme et la timidité de la nuit reprendre ses droits.

Nocturna soupira, tout à fait blasée et une pointe contrariée il fallait bien l'avouer par les propos qu'elle venait d'entendre.

⍟⍟Nocturna : Tatata, pourquoi désirez-vous toujours m'enfermer ? Vous enfermerai-je moi parce que vous rôdez la nuit, tout de noir vêtu, à jouer à la bagarre avec les mauvais garnements de Gotham ?

Elle revient vers lui et s'appuya de ses deux bras tendus sur la table, le fusillant du regard :

⍟⍟Nocturna : Enfermez-vous chaque personne différente de vous, de votre façon de pensée, tous les malades et tous les chats errants de la ville ? Présenter comme vous le faites, la ville entière devrait être derrière une jolie petite grille. Je suis sûre que sa vous plairez.

Elle avait clairement l'impression d’être une mère désapprouvant son petit. Elle sourit brièvement en s'imaginant lui tapotant la tête entre ses deux oreilles pointues. Elle se retourna s'adossant à la table, pour regarder ses ongles.

⍟⍟Nocturna : À moins que vous sous-entendiez que de par ma nature vampirique je suis forcément une tueuse sanguinaire qui croque les enfants la nuit.

Souriante, elle tourna la tête pour le fixer :

⍟⍟Nocturna : La prochaine fois que vous invitez une femme dans votre garçonnière, essayez plutôt de lui proposer de l'attacher à votre lit, si vous voulez mon avis, cela serait bien plus séduisant que vos histoires de croque-mitaine.

Elle clôtura sa phrase en s'asseyant a nouveau sur la table et en trempant ses lèvres dans la tasse de café. Puis elle a nouveau la tête vers lui, il semblait sur ses gardes et elle ne put s'empêcher de rire.

⍟⍟Nocturna : Vous attendez quelqu'un ? Ma compagnie ne vous suffit-elle pas très cher ? Je suis un peu déçue, car voyez-vous je n'aime partager ni mon butin ni mon gouter, fit -elle en faisant claquer ses canines d'un air joueur.

La jeune femme, n'avait nullement l'intention de changer, de toute façon elle ne pouvait pas se le permettre, après tout elle ne faisait de mal à personne, et les babioles qu'elle chipait ne s'était jamais plaintes de ses caresses.
Son estomac se mit a gargouiller, et elle grimaça, gênée, en regardant son ventre.

⍟⍟Nocturna : Quand je vous disais que le chat avait faim. Si vous ne voulez pas que ça devienne un comics de série z , il va bientôt falloir penser a m'offrir un repas ou a me relâcher cela étant dit.

Elle pouvait tenir quelques temps sans manger, mais cela influait beaucoup sur ses émotions. De un cela l'agaçait, et de deux elle c'était déjà assez donner en spectacle comme cela. Une vraie Lycéenne devant son premier crush, désespérant.