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 Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]

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AnonymousInvité
MessageSujet: Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]   Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt] EmptyJeu 21 Jan 2021 - 23:13

Une résistance qui la ronge



L'asile d'Arkham. Il y avait pas plus bel endroit pour se faire soigner, y venir en bateau pour commencer, l'air frais de la mer, et surtout de la liberté. La liberté de savoir qu'on aura le droit de reprendre ce bateau pour rentrer dans quelques heures, là où beaucoup de gens qu'elles croiseront n'ont que ça comme rêve.

Cet endroit était magnifique, sombre et glauque à souhait. Son âme élevée aux histoires de la période de l'URSS avait quelque chose qui connectait avec cette ambiance, un air de maison. Ca, c'était du côté de son père. Du côté de sa mère, son âme aussi résonnait avec cet enfer, un air de maison bien compréhensible là-aussi puisque c'était là qu'elle avait séjourné aux derniers instants de sa vie.

Et, car les affres du destin sont malicieuses, la fille prenait le même bateau que la mère, pour les mêmes raisons. Eugenia était vêtue d'une longue robe noire une pièce et de bas de même couleur qui lui donnaient un air de sorcière. Ceci, pour ne pas faire tâche dans le décor... quel endroit magnifique, tout de même.

La sorcière électrique mit pied à terre. Des gardiens l'escortaient alors à travers l'île pour arriver à ce grand bâtiment, qui avait l'air d'être comme dans les photos. Sordide... si c'était elle qui décidait, elle aurait bombardé l'île jusqu'au sang et aurait reconstruit l'asile ailleurs, dans un bel endroit, avec des bâtiments blancs et propres, de beaux paysages.

Les patients du nouvel établissement se tiendraient à carreau et soigneraient très vite en sachant ce qui était arrivé à leurs prédécesseurs morts sous le napalm. Cette vision la fit sourire. Y avait-il de quoi ? Oh...

Pour ne pas changer, elle avait un peu bu. Juste une bière, ou peut-être deux, pour se mettre à l'aise. Elle n'était pas à l'aise pour se dévoiler sobre, et elle l'était beaucoup trop lorsqu'elle avait bien bu. Un entre-deux s'était imposé, et le dégout l'avait envahi le méfait effectué lorsqu'elle s'était rendue compte de la connerie qu'avait été cette réflexion. Non loin de là, le pénitencier... ça faisait froid dans le dos.

C'était son agent qui lui avait demandé de voir un psy. Eugenia avait eu le choix, ou bien un psy, ou bien les alcooliques anonymes. Les alcooliques anonymes, pour y être allée, c'était glauque. Ces gens qui se parlent comme si les autres étaient attardés et que eux-même l'étaient mais ils ne pensaient pas l'être vraiment donc c'étaient des hypocrites, beaucoup trop glauque.

Sans parler du con qui l'avait pourchassée car c'était une sacrée poufiasse de venir picoler juste en face de eux à tous leurs meetings du mercredi soir. Elle n'en était pas fière, mais qu'est-ce qu'elle avait ri.

Arkham, c'était pas mieux, c'était sûr. Eugenia aurait pu aller trouver un psychiatre en ville sans aucun problème pour tout dire, mais... la gueule de ces machins. La plupart, on aurait pu penser que pour devenir psy à Gotham il fallait être patient pendant 15 ans et après une fois qu'on connait bien comment ça marche on est promu psy. Aussi, venir à Arkham... peut-être qu'elle pourrait sociabiliser et en apprendre plus sur sa mère ? Ils avaient ses dossiers... c'était une petite quête annexe qu'elle s'était fixée.

Celui qui lui avait tapé dans l'oeil, elle le sentait bien. Il avait l'air jeune, donc diplômé il y a pas si longtemps, donc surement plus à même de comprendre les problèmes de la société actuelle et la comprendre, il n'était pas laid - en tout cas il n'avait pas une tête de psychopathe, un sourire chaleureux, donc un air d'être parfaitement sain d'esprit et bienveillant. Ca avait l'air d'être quelqu'un de vraiment bien, Dr. Simon Hurt. Se sentir en confiance, c'était tout ce dont elle avait besoin pour pouvoir parler.

A voir en vrai, sinon elle changerait. Mais ces nuits à peser les pour ou le contre de chaque psychiatre de Gotham étaient à présent terminées et les heures de sommeil qu'elle aurait pu accumuler plutôt que de prendre un au hasard comme le font tous les gens normaux, au pire on s'en fout, perdues à jamais.

Sur son doux visages, des cernes qui témoignaient l'amplitude de cette grande entreprise. Eugenia avait toutefois pris la peine de se maquiller joliment pour ne pas lui faire peur. Elle voulait éviter d'être retenue de force...

A l'intérieur du bâtiment, on l'amena dans une salle d'attente après qu'elle ait déclaré son identité. Le Dr. Hurt viendrait la chercher. Impeccable, alors.

Elle croisa les jambes et se mit à somnoler en l'attendant.


J'espère que ce Dr. Hurt sera patient.

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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]   Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt] EmptyLun 25 Jan 2021 - 10:57



Tout n'est que perversion. Tout n'est que vanité. L'asile d'Arkham était un parfait exemple de cette folie qui pousse, rongeante, détruisant tout sur son passage. Voyez la folie de Gotham comme moi je la vois : Une liane, une plante sauvage, qui se glisse, comme le lierre, entre les creux et les imperfections d'un mur de béton. Au fur et à mesure du temps, ce même béton se fait infiltrer par la liane, il devient plus fragile, plus faible, et un jour, alors que personne ne s'y attend, il explose, il se fend, il se détruit. Et les réparations sont presque impossibles, à moins de changer la maison, ou sa structure. Ou de faire une coupe franche dans la végétation. Marchant dans les longs couloirs de l'asile, je songeais à mes patients, chacun d'entre eux était parfaitement maitrisés par les sécurités Wayne. Les meilleures sur le marchés pas vrai ? En attendant, je pouvais voir certains patients qui manquaient dans leurs cellules. Mon acolyte, le docteur français Guy Dax, me suit au pas. Un homme légèrement bossu, petit de taille, et lunettes fumées rouge sur le nez. L'homme n'était pas quelqu'un d'imposant, mais il avait un intellect parfait, et il excellait parfaitement dans la lobotomie. Je n'avais aucune crainte le concernant, il était parfait, et totalement dévoué à ma cause. Bien qu'il ne sache pas encore qui était derrière le Masque Noir de la Mort. Nous marchions donc dans les ailes les plus normales de l'asile, quittant les accès aux pires cellules. Le centre de détention permettait de voir qui était arrivé et qui méritait des soins en priorité. Aujourd'hui, je devais traiter les civils, des gens qui étaient complètement désabusés ou complètement fous qui méritait certainement, un internement des plus mérités. Marchant d'un pas léger vers ce qui était mon bureau, ma secrétaire me rappelle que j'avais une patiente qui vient pour son premier rendez-vous. Un léger sourire vint sur mes lèvres. Le bon docteur Hurt, médecin de l'armée, ayant travaillé à Willowood, et qui a été muté à Arkham, a enfin un premier rendez-vous avec un premier patient.

« Faites-là entrer dans mon bureau, Karen. Installez-là et offrez-lui un café, ou une tisane, ou ce qu'elle désirera. »

Avant que je n'entre dans mon bureau, je me permet de relire quelques dossiers que je tends à mon confrère. Certainement peu de choses, mais beaucoup trop de criminels étaient encore dans les rues de la ville. Jervis Tetch, Victor Fries, Harvey Dent, Jack Napier, Harleen Quinzel, Pamela Isley ... Il fallait appeler ces maladies par leurs noms véritables, des humains malades, des maladies personnifiées, des monstres, mais des personnalités fortes, attrayantes et délicieusement maléfiques ... Trop de criminels qui étaient encore en roues libres dans cette ville et qui manquaient cruellement à cet asile. Ô quelles agréables tortures mentales je leur réserverai une fois qu'ils seront entre mes mains. Anodines et jugées normales aux yeux de la science, je les torturerai de la meilleure des manières, ce sera sans équivoque, quelque chose d'horrible, et de terriblement odieux. Je confie donc mes dossiers à Dax, qui me salue d'une poignée de main avant qu'il ne reparte retravailler sur ses méthodes. Comme je l'ai dit précédemment, la lobotomie était l'une de ses qualités, et il connaissait parfaitement ce genre de méthode. Un plus pour un homme qui en savait un rayon sur l'étude de la mentalité humaine. S'attendre à l'imprévisible, une certitude.

« Ce sera un café pour moi, Karen. »

Dis-je avec un sourire, à ma ravissante secrétaire. Cette ville avait de quoi offrir en termes de dégénérés et de pervers, et je me demandais bien quelles horreurs allaient se tapisser dans l'esprit de ma prochaine rencontre. Quid ? Cogito Ergo Sum. Je pense DONC je suis. Et si je suis, donc je suis forcément malade. Personne n'est normal en ce bas monde, nous avons tous des vices, des horreurs cachées, et je suis certain de mon coup, cette théorie, bien que réfutée par mes collègues scientifiques dans le domaine, me permet néanmoins de voir les choses sous de meilleurs aspects, sous de meilleures contraintes. Je rentre dans mon bureau, armé de mon café noir, sans sucres ajoutés.

« Bonjour mademoiselle ... Eugenia c'est bien ça ? Je suis le docteur Hurt, c'est moi qui m'occuperait de vous étudier pendant cette séance. J'ai lu votre nom sur le registre de mes rendez-vous. Excusez-moi pour le retard, j'avais quelques petites choses à régler. Karen ? Vous vous êtes occupée de lui demander ce qu'elle voulait boire ? »

D'un pas cadencé et en talons, la secrétaire apporte un petit échantillon de ce qu'on propose aux invités. Quant à moi, je me satisfait de mon café bien serré. Alors que la secrétaire sert la jeune femme, je me permets alors de prendre son dossier et de parcourir le peu d'informations que j'avais à son sujet. Mais ce ne serait pas un entretien des plus normaux, non. C'était un entretien avec le docteur Simon Hurt, un médecin tout ce qu'il y'a de plus horrible et de pervers en ce bas monde. Une chose étant sûre, Arkham n'était clairement pas le lieu pour se faire soigner de la meilleure des façons. Arkham était un lieu froid, inhospitalier, et pourtant, c'était le seul endroit où je me sentais relativement bien. Je suis fort bien aise en ce lieu, car il me correspond, et il ferait un superbe endroit pour commémorer la fin des Wayne, de manière assez ironique.

« Commençons donc cette séance avec une question simple : Pourquoi ici ? Pourquoi à Arkham ? Il y'a de meilleurs cabinets en ville, et des professionnels du monde médical qui sont biens meilleurs que moi ? »

C'était une question de mise en forme, qui me permettrait déjà d'avoir un avis tranché sur son mental. En fonction de sa réponse, je pourrais mieux la cerner et je pourrais mieux gérer ce qu'elle avait au fond d'elle. Il suffisait de poser les bonnes questions, et avec un peu de chance, je n'aurais pas à utiliser un peu d'hypnotisme, ce serait dommage, surtout sur une femme aussi belle. M'asseyant avec calme dans mon fauteuil, je repose le dossier sur une petite table de mon bureau avant de l'écouter. L'intérieur de mon bureau était rempli d'étagères, de livres poussés sur le mental, sur le cerveau humain, sur les passions. Un monde merveilleux que l'on aime espérer comprendre, mais notre âme est noire, et nous utilisions notre cerveau à dix pour cent de ses capacités. Que se passerait-il si nous l'utilisions à cent pour cent ? Ce serait une très belle question quand on y pense. Et vous Eugenia ? Rêvez-vous de moutons électriques dans votre sommeil ?
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]   Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt] EmptyLun 25 Jan 2021 - 23:23

Une résistance qui la ronge



Dans la salle d'attente, un type était arrivé. Il n'avait pas de cheveux et semblait troublé, scrutant les alentours. Son regard se posa sur elle, et Eugenie baissa les yeux sur son téléphone pour qu'il ne lui adresse pas la parole, améliorant les équpiements de ses héros dans un jeu gatcha stupide. Le type se leva pour s'asseoir près d'elle, elle ouvrit grand les yeux. Au même moment, une femme apparut, la regarda avant de l'appeler "Mademoiselle Volgin" ?

Elle se leva d'un bond avec un sourire, lâchant un "Moi !", avant de la rejoindre en trotinnant. La femme expliqua qu'elle l'emmenait au bureau du psychiatre, et aussi si elle voulait un café ou une tisane. Un café serait très bon, ça lui mettrait un coup de jus vu le niveau de fatigue. D'un autre, elle était nerveuse, donc du café l'exciterait encore plus, une camomille l'aiderait à se calmer. La femme réitéra la question. Eugenia sortit de sa torpeur et répondit sans réfléchir :

- Oh du ca... momille.

Tout compte fait elle préférait du café, elle tombait. Mais si elle changeait... ça ira pour la camomille. La situation, les lieux, et cette femme tout à fait jolie l'impressionnaient. Suivant les méandres des couloirs, ils arrivèrent devant un bureau avec écrit "Dr. Hurt" sur une plaque dorée. La femme ouvrit la porte et Eugenia vint y entrer.

C'était richement décoré, chaleureux, ça contrastait avec les couloirs du bâtiment glauque qui avaient précédés. Des livres en quantité astronomique, comme tous les professeurs avaient sans qu'ils les aient forcément lus. La femme électrique adorait les livres posés sur les étagères, ça mettait une ambiance décontractée.

Eugenia se sentit plus à l'aise. La secrétaire disparut sous l'oeil lubrique de la femme électrique qui la jaugeait de haut en bas, avant de baisser les yeux, prostrée sur ce fauteuil.

Très rapidement après, le Dr. Hurt apparut, un café à la main. Il dégageait une certaine prestance qui ne meanquait pas d'impressionner Eugenia qui resta bouche bée sans s'en rendre compte, le suivant des yeux jusqu'à ce qu'il s'assied. Elle se fit petite, presque en boule, dans une position de passivité complète. Il se présenta, elle fit oui de la tête après s'être raclé sa gorge qui s'était enrouée quand il lui demanda son nom. Il appela sa secrétaire qui vint lui rapporter sa camomille. Il saisit son dossier, et Eugenia saisit sa tasse pour se réchauffer, silencieuse, se contentant de l'observer avec ses grands yeux bruns. Il était plus impressionnant que sur les photos de lui qu'elle avait trouvées.

La question qu'il posa la surprit. Elle avait une réponse, mais c'était difficile à expliquer. Si elle voulait qu'il l'aide, il ne fallait pas mentir... d'un autre côté... elle n'avait pas l'habitude de se dévoiler sobre. Frottant ses mains entre elles, roulant des épaules, elle se montrait en position de vulnérabilité.

Elle sortit de son sac un dossier contenant plusieurs feuilles qu'elle donna.

- Je... c'est la police qui m'a demandé de rrajouter ça à votre dossier, je ne sais pas si vous l'avez déjà... c'est je crrois mon profil psychologique et les rrésultats du test de Voight-Kampff que j'ai passé... je ne suis pas une rréplicante.

Etait-ce une blague de mauvais goût ? Le papelard semblait officiel. Elle avait parlé avec une voix douce, innocente, teintée d'un fort accident russe qu'elle était parvenue à résorber un peu ce dernier mois, mais qui revenait dans ses moments de panique comme du napalm sur une tête sortant d'un trou dans la jungle.

Elle déglutit lentement, puis revint à la question, en commençant par une blague, un sarcasme ou quoiqu'elle utilisait pour se défendre lorsqu'on lui posait une question compliquée :

- Eh bien... vous avez  le dossier de ma mère, Anastasiya Volgin, qui était pensionnaire ici... il y a plus de vingt ans. Ca vous permettrra de... faciliter la paperrasse si vous avez déjà tous les dossiers familiaux..

Elle baissa la tête, honteuse.

- En vérrité, euh... j'ai plutôt choisi selon le psychiattre. Il me fallait quelqu'un qui avait l'airr de connaîtrre son métier et que je sentais bien. J'hésitais entre vous et Dr. Strange, les deux à Arkham, mais finalement je me suis dit que comme vous aviez l'airr plus jeune et il semblerrait que vous travailliez ici depuis peu, vous serriez plus à même de me comprrendre et d'avoir du temps pour moi... je me trompe peut-être, je me fie à mon instinct.

Sa main tremblait et les vertiges lui prenaient, alors elle se mit à commencer à boire sa camomille, ce qui la détendit un tout petit peu.

- Je... je suis ici parce que mon agent de prrobation me l'a demandé. C'était soit ça, soit les alcooliques anonymes. J'aime pas trop les alcooliques anonymes parce que j'aime savoir à qui je parrle...

C'était la connerie de trop, Eugenia. Calme-toi un peu. Un sourire bête la prit.

- Pardon... j'ai été arrêtée parce que en partie j'ai bu avant de conduire et j'ai fini dans la Gotham Riverr, et... je m'en suis sortie pas trop mal, mais après j'ai envoyé des messages étranges sans le savoir à la détective qui s'occupait de moi parce que j'avais besoin d'attention ayant bu, et  c'est pourquoi j'ai été forcée à venir ici.

Par où commencer à présent ? Eugenia n'avait pas regardé dans les yeux une seule fois le médecin, fixant un point du mur situé à peu près à sa gauche. Lorsque son regard se dévia et elle croisa le sien, ses yeux chutèrent sur ses genoux et elle refixait un autre point juste après. Sans savoir comment procéder, elle résuma grossièrement :

- Je dors peu, je bois beaucoup. Je ne sais pas vraiment quoi dire je me sens pas très à l'aise.


Aidez-moi, Dr. Hurt.

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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]   Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt] EmptyMer 27 Jan 2021 - 12:55



La folie est héréditaire. C'est par ces pensées que j'eusse un petit sourire en fixant la jeune femme, tout en regardant quelques mots par-ci par-là du dossier qui était devant moi. Sa mère avait fait un moment ici, dans les murs froids et empreints de folie d'Arkham. Je n'ai pas eu la chance de connaitre la patiente, mais connaitre sa fille pouvait être prometteur. La folie est, selon certains spécialistes, une dégénérescence que nous libérons quand les choses ne sont plus conformes à notre façon de vivre, la folie peut paraitre salvatrice, mais elle est la porte ouverte à toutes nos inhibitions. Le "ça" est libéré, il est la matérialisation de ce qu'il y'a de plus noir, de plus pervers, de plus sombre dans l'être humain. Il ne fallait pas être Einstein pour le savoir, mais tout le monde dispose d'un "ça", il n'y a aucun exception. Certains l'acceptent, d'autres se refusent à le laisser parler. Mais au final, il ne fallait que quelques touches pour y parvenir. Je referme le dossier avant de reprendre mon café. Que pouvons-nous dire de cette maladie qui se trouve en face de moi ? Alcoolémie, envoie de messages bizarres sous stimulants alcools, manque de confiance, et une saine peur de sombrer dans la folie. Un cas classique de dédoublement. Peut-être ... Ou bien un simple cas banal, rien de plus classique qu'une femme qui essaie de s'inventer une histoire. Mythomanie par peur d'assumer ses erreurs ? Envie de faire croire à une potentielle entité quand elle est soûl ? Qu'importe, autant creuser dans le désert et ne voir que la partie la plus visible. Dans ce genre de cas, j'aimais faire un petit jeu d'associations. Histoire de voir à quoi je m'attaque.

« Et bien, c'est une sacrée histoire que vous me narrez, mademoiselle. Pour être certain de ce que je vais avancer, nous allons faire un petit jeu. Vous aimez les jeux, j'imagine ? »


Je ne la prend pas pour une folle, du moins, pas encore. Mais tout le monde est un potentiel malade dans cette ville. Sur cette planète, nous sommes tous des fous qui n'attendent que d'être libérés de cette sacro-sainte morale d'un monde civilisé qui commence à couler dans les méandres de l'Histoire. Soyons concis, je n'avais aucune espérance pour l'Humanité, et je n'avais aucune confiance en son futur. Je voyais déjà une explosion nucléaire ravager la planète quand les ressources commenceront à se tarir. La guerre était inévitable de toutes manières. Le monde ne peut pas vivre, avec autant d'humains, et les plus fous sont ceux qui se croient encore normaux de nos jours. Revenant à ma cliente, je sors quelques fiches.

« Commençons avec quelque chose de simple. Je vais vous dire quelques mots et vous me direz ce qui vous vient directement à l'esprit. Sans réfléchir, je vous prie. »


Dans ce genre de petits jeux, il est bon de bien comprendre ce que l'esprit peut dire. Parfois, une simple chose, un simple mot peut en dire long sur les aspirations profondes de quelqu'un. J'avais quelques doutes sur la personne en face de moi. Peut-être qu'elle tenterait de me tromper avec une histoire banale d'alcoolémie, et puis, je serai un bien piètre docteur si je ne rendais pas des dossiers parfaitement menés à la justice. Non, il faut savoir faire la part des choses et surtout, faire son travail le plus exemplaire possible. Quelle douce ironie quand on y songe. Je regarde mes fiches, puis, je commence doucement à parler.

« Abricot. »


Je la laisse répondre, et l'ambiance reste légèrement glaciale dans ce bureau. Je lui laisse le temps de répondre, quelques temps d'attente, le temps de bien analyser ce qu'elle allait me dire. Je n'attend rien, pour aussi dire. Elle n'était qu'une simple patiente, pas un cas pathologique difficile que l'on peut observer dans les sous-sols de ce vieil asile poussiéreux. Je ne déroge pas à mon petit jeu, l'important était de faire ce pour quoi je suis payé, même si l'envie me mordait de lui ouvrir le crâne et de jouer avec sa cervelle pour savoir dans quel coin se cachait sa supposée folie. Nous ne sommes pas fous, nous sommes juste un peu dérangés, mais avec une bonne psychanalyse et une bonne lobotomie, on peut faire des miracles.

« Café. »

« ... »

« Chauve-souris. »

« ... »

« Arc-en-ciel. »

« ... »

« Alcool. »

« ... »

« Meurtre. »

« ... »

« Glace. »


Bon, je l'admet, j'ai peut-être glissé quelques mots étranges dans ce jeu associatif, mais c'est pour les besoins de la science, je suis un homme de raison, un homme qui cherche la vérité, et en tant qu'homme éclairé par les longues études en psychiatrie, je dois avouer que ce genre de petits jeux m'amuse toujours. Sans rien laisser paraitre, je l'observe, mon visage est froid, de marbre, observant avec un certain intérêt ce qui va se passer. Nous allions enfin voir si elle était folle ou dangereuse. Ou bien cas classique : simplement humaine. Il faut juste espérer que ce ne soit pas un cas violent qui décide d'en découdre avec un médecin uniquement pour faire parler d'elle dans l'édition du gotham gazette demain matin. Au cas où, je sais me défendre, mais quand on travaille dans un asile, il est difficile de savoir qui est vraiment fou ou non. Je suis médecin, après tout, je suis peut-être fou, moi aussi ? Dieu que cette allusion est amusante, Dieu que c'est divin.
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]   Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt] EmptyMer 27 Jan 2021 - 22:05

Une résistance qui la ronge



Il avait ce genre de regard qui en disait long sur la quantité d'informations qui devaient transiter derrière, de réflexions, d'énigmes résolues et de nouvelles questions. Eugenie ne savait pas quoi penser, elle se sentait épiée, scrutée, elle avait l'impression d'être nue, sur une table de vivisection et bien qu'elle eut choisi d'elle-même de s'y coucher, on venait de lui attacher les membres et à ce simple mouvement, elle comprit qu'elle avait fait la pire erreur de sa vie.

Mais il fallait à présent serrer les dents et résister. La lame froide sur sa peau et doucement la première incision. Un petit jeu ? Elle soupira.

- J'aime bien les jeux.

C'étaient les genres de jeux de psychiatres où elles feraient de la merde et instinctivement ils trouveraient une bonne raison de l'enfermer. Elle était nulle à ce genre de jeux, même parfaitement saine elle se ferait enfermer, ses idées étaient beaucoup trop aléatoires et insensées et son amour pour l'humour abstrait et sa capacité remarquable à garder l'air sérieux en disant quelque chose d'insensé. Dans tous les cas, l'idée l'amusait et la détendait. Il parlait d'une liste de mots, et répondre sans réfléchir. Mh... elle allait  forcément réfléchir. Vite, mais réfléchir quand même un peu. C'était une expérience toutefois effrayante et la jeune femme s'enfonça dans son fauteil, prête à accueillir une rasade de missiles.

Abricot.

Le premier concept qui lui vint à l'esprit la fit rougir, elle hésita avant de dire, atténuant avec un léger rire :

- Femme. Je... hum.

Elle baissa la tête, qui disait bien plus que les mots qu'elle n'osait pas prononcer. Café.

Là, c'était plus compliqué, elle n'en buvait pas. Elle se creusa la tête avant de répondre :

- Euh... Esther.

C'était elle qui sentait le café et la clope froide, c'était ça son expérience la plus marquante. Chauve-souris... le Batman.

- Le Batman. Jamais rencontré.

A Gotham City, il est difficile de penser à autre chose que le Batman. Ce n'était pas quelque chose de très intéressant, elle n'avait jamais eu de lien avec les justiciers de ce genre... en gros.

Arc-en-ciel, maintenant. Sur le visage de la Russe, de l'hésitation, de la peur aussi, beaucoup d'interrogations, de doutes. Arc-en-ciel... ses vêtements étaient toujours noirs, sa vie était en noire et blanc.

- Des couleurs que je n'ai jamais pensé à utiliser.

Elle présenta sa robe noire d'un geste de main, avec un doux sourire.
Alcool. Un mélange entre la libération et le fardeau.

- Oublier. Le répit. La libération. Un besoin.

Meurtre.

- Légitime défense.

Celui-ci était parti un peu vite, Eugenia roula des épaules, eut un vague sourire. Il n'y avait pas d'innocence, juste des degrés de culpabilité. Cette phrase-là, elle l'avait prononcé quasiment quotidiennement depuis qu'elle l'avait entendue de la bouche d'Esther.

- Pas que j'aie tué, hein... c'est juste la première chose qui m'est venue à l'esprit.

Elle préférait le dire, même si ça n'était pas vrai, pas que ce soit enregistré et qu'ils prennent ça pour un aveu de quoique ce soit pour l'enfermer. Parmi les images qui lui revenaient la nuit, cet Italien qu'elle avait brûlé vif après qu'il lui ai tiré dessus. Il le méritait, mais les quelques minutes où il suppliait tous les démons de la terre et des enfers de venir le prendre, et qu'elle ne fut pas capable de l'achever. Le visage de la jeune femme sembla vide alors que cette image la traversait. Même en plein jour, c'était douloureux. Glace, à présent.

- Esther.

Rien d'autre que Esther évoquait la glace pour elle, à moins d'avoir rencontré un Homo Magi qui le faisait... non, personne.  Elle leva les yeux, croisant encore son regard. Il restait de marbre, impassible, comment savoir à quoi il pensait ? Ces mots ne l'avaient pas dérangée outre mesure, mais ses réponses donnaient très certainement des pistes de recherche.

- J'ai fait juste ? plaisanta-t-elle.


Je pense que je suis en train de gagner.

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MessageSujet: Re: Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]   Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt] EmptySam 30 Jan 2021 - 12:32



« Oh mais rassurez-vous, dans ce genre de jeux d'associations, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. »

Dis-je pour rassurer le patient. Prescrire une psychanalyse comme traitement médical n’a donc pas de sens; c’est seulement la rencontre entre l’analyste et le patient qui permet d’évaluer la faisabilité d’un traitement psychanalytique, de même que la forme de traitement la plus adaptée au besoin du patient. Il faut rassurer le patient sur son état, et lui redonner confiance, tout en endormant sa sécurité. Cette jeune femme ne se rendait pas compte que ses petites révélations en disaient long sur elle. La psychanalyse se réfère à une forme précise de traitement de la souffrance psychique et s’appuie sur une méthode qui cherche à traduire la signification des conflits restés inconscients. Et à côté de cela, la psychanalyse représente un ensemble de conceptualisations théoriques basées sur la vie interne inconsciente. Sigmund Freud, un neurologue autrichien, a développé à partir de 1895-1900 une méthode d’investigation particulière, nommée association libre, qui permet d’avoir accès au monde interne encore inconnu de patients en souffrance psychique. Il découvre en effet que les symptômes psychiques et/ou psychosomatiques sont souvent l’expression de conflits refoulés devenus inconscients qui remontent à nos vécus infantiles les plus anciens et qui sont liés à des tensions entre le désir et l’interdit. Puisque les conflits demeurent irrésolus et sont toujours actifs, ils se font sentir ultérieurement sous la forme de comportements irrationnels, de sensations et pensées dérangeantes, de phénomènes corporels, tous suscités par des pulsions inconscientes, qui peuvent être de nature aussi bien sexuelle qu’agressive. Ce qui nous amène à notre chère patiente. Ses pensées tournaient autour d'une dénommée Esther. Et la référence à l'abricot évoque un penchant pour une attirance envers les femmes.

« Auriez-vous honte de vos penchants sexuels, mademoiselle ? Auriez-vous, indirectement, refouler vos pulsions intérieures pour les noyer dans l'alcool ? »


Un cas classique de refoulement. Possible ... Un cas classique de sentiments inavoués, le remord entrainant une culpabilité, une espèce de terrible souffrance intérieure qui démoralise et qui vous ronge. Je connaissais bien ce genre de pulsions intérieures. Il suffisait juste de se libérer, de ne plus accepter les entraves de la société, de ne plus accepter les non-dits. Il suffisait d'être soi et de s'ouvrir à toutes les pires débauches inimaginables. Ainsi, chaque forme de thérapie reste-t-elle fondée sur le travail de Freud : la libération des effets de l’inconscient sur la vie émotionnelle, l’importance d’un cadre au sein duquel le processus thérapeutique peut se développer tout comme la relation entre patient et psychanalyste sont ici essentiels. Un petit quelque chose dont j'avais le secret. Posant mon stylo sur la lèvre inférieure pour réfléchir, je repris la parole non sans tarder.

« Notre société change, mais elle n'accepte pas encore toutes les formes de sexualité. Certaines sont à bannir, il est vrai, mais certaines sont mieux vues qu'il n'y a cent ans. Si je vous disais qu'à l'époque d'Edward II de Grande-Bretagne, on enfonçait des lames rougeoyantes vives dans le fondement des homosexuels pour les punir là où ils péchèrent. Edward II mourut de cette manière par ailleurs, mais non officiellement. Heureusement, les temps ont changé. Vous devez apprendre à oublier ces entraves, accepter la personne que vous êtes au fond de vous-même. »


La petite leçon d'histoire pour rassurer et surtout pour relativiser. Il fallait être dans l'optique de soigner, d'aider, de comprendre le patient. Et cette jeune femme souffrait encore de barrières qui l'empêchaient de se rendre elle-même heureuse. Encore heureux que les temps changent. Quand je suis né en 1700, le péché d'homosexualité était encore coupable d'excommunication chez les protestants. Et on brûlait les sorcières aussi, on les noyait accessoirement. Ce qui n'était pas de mon goût, moi, qui aimait les choses les plus noires et les plus perverses. La réponse au meurtre et à la légitime défense me fit sourire. Apparemment, quelqu'un cache un vilain petit secret, un secret noir, qui rentre aussi dans la phase de l'alcool. Un vilain petit secret bien noir qui hante cette pauvre jeune femme. Comme c'était amusant. Les gens sont tellement prévisibles sur ce genre de sujets, ils sont tellement concernés par la perte de leurs petites vies qu'ils s'auto-détruisent de l'autre côté pour garder les apparences saines. Reprenant avec un calme olympien et catégorique, je me mets alors à revenir sur un des mots qui m'avait marqué. "Auto-défense", du moins, la légitime défense. On est en Amérique, et la légitime défense existe. Si quelqu'un entre chez vous et qu'il n'y est pas invité, vous avez le droit de les abattre. C'est la notion de propriété. Si quelqu'un vous agresse, vous avez le droit de le tuer. C'est un des droits fondamentaux dans notre beau et merveilleux pays civilisé. Tout comme il est possible d'acheter une arme dans le même lieu où l'on peut acheter ses sous-vêtements. Il me fallait reprendre donc un point.

« Cette question va paraitre certainement abrupte, mais ... Avez-vous déjà tué quelqu'un ? Je suis tenu par le serment d’Hippocrate. Tout ce qui est révélé ici, reste entre nous. Alors dites-moi ... Qu'est-ce qui vous ronge au plus profond de votre être ? Dites-moi ce qui torture une aussi jolie jeune femme telle que vous ? »



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MessageSujet: Re: Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]   Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt] EmptySam 30 Jan 2021 - 19:21

Une résistance qui la ronge


Pas de bonnes ou de mauvaises réponses, juste des réponses qui lui donnaient énormément de grain à moudre pour découvrir la personnalité de Teslady. D'un côté, c'était excitant, elle-même avait tellement bataillé à se trouver qu'avoir un avis extérieur lui permettrait de découvrir chez elle des choses qu'elle sous-estimerait...

C'était en partie pourquoi elle était-là, discerner ses vrais problèmes. Sous son regard perçant, elle se sentait quelque peu mal à l'aise. Il comprit très vite, elle baissa la tête. Comment réagirait-il ? Avec une certaine bienveillante et neutralité, comme il était payé pour. Ses yeux s'ouvrirent grand quand il parlait des supplices qu'on infligeait à l'époque, elle serra les dents. Elle ne connaissait Edward II que de nom, l'histoire n'avait jamais été son truc. Elle déglutit. Quelque peu tétanisée, elle fut surprise par la question suivante. Fallait s'y attendre, c'était gros comme un paquebot. Sa main tremblait et toutes les réponses se lisaient sur son visage. Il ne fallait pas qu'il y ait de malentendus. Le secret médical... mais pouvait-elle l'avouer ? Que dire ?

- Mh... je ne pense pas être homosexuelle... exclusivement. Après... je n'ai jamais pu aimer un homme. Enfin. J'ai plusieurrs façons d'aimer. En amour, en sentiments, je sais pas comment définir ça, j'éprouve une certaine répulsion pour les hommes, je me vois mal être en couple avec un homme ça me fait... bizarre. Rien que d'imaginer.

Comment expliquer ça ?

- Ca m'empêche pas d'avoir des pulsions pour le corps masculin, autant que le féminin d'ailleurs. Pas mal violentes parfois, souvent sans rraisons particulière, juste au premier coup d'oeil. Par exemple, là, je pense que j'en ai pour vous, c'est pour ça que je me sens mal à l'aise même si j'essaie de me calmer. Mais... je n'arrive jamais à y mettre des sentiments. J'ai peurrr des hommes, et quelque part, je combats cette peur en me détachant émotionnellement et en voulant contrôler, écraser. J'appréhende ça différemment avec des femmes, je n'ai pas ce besoin d'avoir le dessus avec une femme.

Y avait-il autre chose à dire à ce sujet ? La jeune femme avait communiqué ça, cherchant ses phrases, roulant des épaules et frottant ses mains entre elles pour évacuer sa nervosité. Le stress grandissant, elle commençait à l'évacuer sous forme d'électricité dans l'air qui rendait l'atmosphère plus lourde, faisant voltiger une mèche mal attachée qu'elle détecta rapidement avant de se recoiffer. Elle changea rapidement de conversation après avoir bafouillé un instant. Lui avouer qu'elle avait des pouvoirs ? C'était très vite vu, il était écrit sur le dossier de sa mère qu'elle était une Homo Magi qui comme elle avait une forte affinité avec ce qui touchait aux électrons. Une des choses qui tourmentaient les nuits d'Eugenia, c'était bien son pouvoir.

S'enfonçant dans son fauteuil, elle s'éclaircit la voix.

- La question n'est pas vraiment si, mais comment. Je suis une Homo Magi, comme ma mère. J'invoque et contrôle l'électricità et la foudre. J'ignore si elle le faisait vraiment, mon père me l'a jamais dit. Je ne sais rien d'elle, elle est décédée quand j'étais toute petite et mon père ne m'en a jamais vraiment parlé. En venant ici, je voulais, dans un second temps, profiter de l'occasion pour savoir si quelqu'un ne l'a pas connue. J'ignore si j'ai le droit d'obtenir ces informations mais c'est quelque chose qui me plairait de savoir.

Ce n'était pas le sujet, mais au moins ses intentions étaient dites.

- J'ai été élevée dans un milieu hostile pour une petite fille, et mon père était...

Sa gorge se bloqua. Ne pas parler de ça.

- A la petite Odessa, j'ai été élevée. Dans une très grande famille, qui se sont occupés de moi plutôt bien, mais c'est le genre de famille où il faut voir et faire des choses pas vraiment très orthodoxes... quoique si, paradoxalement nous étions tous orrthodoxes...

Elle rit.

- Pour avoir le droit de vivrre. On m'a prréservée des pires choses, et j'ai pu faire des études, mais en échange j'ai fait ce que je savais faire de mieux. Je pourrais vous énumérer ça, car tout est très clair dans ma tête, je le vois et l'entends dès que j'y pense. Pas très envie d'y penser. On me demandait pas de tuer. Eux, ils peuvent tuer sans mon aide, pas besoin de moi. Ils avaient besoin de mes feux d'artifice, ça faisait parler les gens qui ne voulaient pas parler mieux que n'importe quoi d'autre.

Très émue, Eugenia termina sa tasse qui avait refroidi. Elle n'osait plus du tout le regarder dans les yeux à présent.

- C'est loin maintenant. J'ai changé de vie, mais Gotham est une ville hostile et moi j'ai toujours que ça pour me défendrre, les feux d'artifice.

Prenant une voix plus douce elle dit :

- Pas un mot, hein. J'ai assez d'épées de Damoclès sur la tête comme ça, et je vous ai fait confiance.

La grande Russe put enfin poser ses yeux sur le sien, pour tenter de décrypter ce qu'il décryptait. Impossible de déterminer quoique ce soit. Juste se laisser bercer par le courant. Lui faire confiance ? Malheureusement ils n'iraient nulle part si elle mentait et cachait des choses, et même si elle était là par obligation, elle comprenait l'importance de se faire aider, alors elle jouerait le jeu.


Je m'en sors pas trop mal.

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MessageSujet: Re: Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]   Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt] EmptyLun 1 Fév 2021 - 14:07



Passionnant. Me murmurais-je pour moi-même. Il semble que ses dérives sexuelles soient totalement perverses. Elle cachait en elle quelque chose de noir, de terrifiant, qui l'avait chamboulée, qui l'avait mise en colère contre les hommes. Délicieuse ironie sachant que j'en suis un. Elle était tiraillée, et exprimait avec une certaine conviction ce qui se ressentait en elle. Elle semblait cependant, éprouver, dirons-nous une certaine culpabilité envers elle. Elle se sentait responsable, et semblait vouloir fuir quelque chose, quelqu'un. Voila qui serait amusant à savoir qui et pourquoi. La culpabilité est un ressenti émotionnel, très fréquent, qui survient lorsque l'on se juge soi-même responsable d'une entorse à nos propres valeurs. C’est un mélange de honte, de tristesse, de mépris et de colère, où le regard de l'autre et le regard qu'on porte sur soi jouent pour beaucoup. Cette jeune femme avait eu une sexualité des plus torrides, selon ce qu'elle disait. Je griffonne son mon papier, quelques notes concernant ce sujet. Ce qui compte, ce n'est pas la réalité de la faute, mais l'impression qu'a la personne d'avoir enfreint les règles auxquelles elle adhère. Ces principes peuvent être communément admis ... ou pas. Ainsi, certaines personnes peuvent ressentir une culpabilité pour un acte accepté par la société, et à l'inverse, ne ressentir aucune culpabilité pour un acte condamné par la société. Pour analyser la culpabilité, il est essentiel d'avoir une bon niveau d’introspection et une bonne connaissance de son système de valeurs personnel. Ce dont elle fait preuve. Elle semble se rendre compte de quelque chose, mais il faut trouver la petite touche qui la fera craquer.

« Les exactions de votre père et de votre ancienne vie ont dû influer sur votre subconscient, vous faisant détester les hommes. Vous voyez votre père comme un homme inatteignable, horrible. La mort de votre mère idéalise le côté féminin, ce qui explique votre sexualité. Il existe donc un traumatisme enfuit dans votre enfance. Quelque chose qui a été enseveli avec les années, que votre enfance a fait disparaitre. »


Nous y voila, nous atteignons enfin un bout du problème, mais il ne fallait pas être Einstein pour le comprendre. Un père qui est dur avec sa fille, une famille un peu plus difficile, une mère absente. On idéalise. L'enfance façonne l'individu de demain. L'abandon par l'un des parents provoque, pour certains, une réelle blessure affective et émotionnelle difficile à gérer au fil des années alors que d'autres parviennent à s'épanouir et se construire comme personne malgré cette absence. Expression d'une souffrance dans la relation à l'autre, le sentiment d'abandon se traduit par toutes sortes de manifestations, repli sur soi, dépression, exil, pleurs, conduites d'anxiété, agressivité, auto-mutilation. Et s'accompagne souvent de sentiments corollaires tels celui d'injustice, d'impuissance ou d'insécurité ... Et parfois leur contraire. Il prend sa dimension dans l'intime. Dans l'histoire de la personne. Génère parfois de la violence - colère, révolte, défi provoquant - et à l'opposé, retraite, soumission, paralysie. L'un ou l'autre, en général dans la démesure. Difficile à porter sur la place publique, il doit être pensé et appréhender à cœur ouvert.

« Il n'y a pas de remède hélas, pour les abandons, excepté la thérapie. Parfois ... Certaines personnes dans votre cas utilisent l'hypnose pour oublier et idéaliser quelque chose de meilleur, afin d'avancer. Mais je n'aime pas ce genre de procédés. J'estime qu'un individu qui a ses cicatrices, qui a ses blessures, peut renaitre en quelque chose de meilleur. Vos faiblesses doivent devenir des forces et vous permettre de continuer à avancer, qu'importe ce qui doit arriver dans la vie. »


Peut-être une dépression enfouie dans tout ça. Peut-être qu'elle était en proie aux doutes, à la déprime, et à bon nombre de petites choses délicieusement peu reluisantes ... Je me relève et je me dirige d'un pas lent vers ma bibliothèque, observant les nombreux ouvrages traitant de ce genre de soucis. Œdipe était un de ces livres qui correspondait parfaitement à ce genre de cas. Elle me parlait tandis que je regardais quelque chose dans mon livre de thèse, sur certains programmes pour traiter ce genre de pathologie. Elle me confia qu'elle était une homo magi. Grand bien lui en fasse. Ce n'était pas une chose très intéressante, son pouvoir un peu mais sans plus. Ce n'était pas le genre de choses qui m'intéressait vraiment. Non, je préférais des méthodes plus directes avec mes patients, quelque chose de plus sournois. Elle était l'opposée de Bruce, un véritable contraire. Quand la mort par exemple s'immisce soudain dans la vie pour supprimer un de leurs parents. Parfois les deux. La capacité à rebondir est surprenante. Tels des adultes pour qui, la perte de leur parent entre dans l'ordre des choses, ils évoluent de façon positive dans le réel. Parvenant à relever plutôt bien les défis qu'ils se lancent. Pudeur, détermination, aspiration à la libération quand la maladie grave a précédé la mort, caractérisent leur comportement. Il leur faut aller vers l’avenir, vers de nouvelles expériences. Oublier un passé qui les a pris en traître, ne pas laisser prise à l'infinie tristesse. Mais le sentiment d'abandon reste le plus fort, délicieusement fort pour les tourmenter de la pire des façons qui soit. Les mains dans les poches, et me retournant vers elle, j'essaie de lui apporter mes solutions.

« Avant que nous ne discutions de votre suivi, j'aimerais savoir comment vous vous sentez, à ce moment bien précis où j'apporte la lumière dans les ténèbres de votre passé. »


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MessageSujet: Re: Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]   Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt] EmptyMar 2 Fév 2021 - 19:10

Une résistance qui la ronge



Ce qu'il disait n'était pas faux. En entendant ses mots, elle fut encore plus prostrée dans sa chaise. Elle le savait plus ou moins, mais l'entendre dire de quelqu'un d'autre l'émouvait d'une certaine façon, lui tirant les larmes à l'oeil. Eugenia soupira, dévia le regard, sa main se mettait à trembler, elle avait soif. Des tics de bouche venaient causer la discorde sur son visage. La fin de sa phrase la fit tiquer toutefois.

- Vous pensez que c'est pour une raison de ce genre que les femmes m'excitent ? Ca me parait facile.

De la défiance. Elle n'était pas convaincue que tout soit aussi simple. Tout son corps se mettait à trembler. Abandon... Abaddon ! Abandon... elle n'avait pas été abandonnée. Elle était née sans personne... c'était curieusement... mieux ? Il lui avait été impossible de savoir ce qu'était une famille, alors en être démunie n'avait pas le même impact qu'un enfant qui a perdu sa famille dans un accident et qui s'en souvient. Elle avait été trop jeune pour sa mère. Il parla d'hypnose. Pour que cela fonctionne, il fallait y croire, être à l'aise. L'idée la terrorisait. Mais voudrait-elle essayer si on lui en donnait l'occasion ? Il avait un bon point en parlant de renaître en quelque chose de meilleur. Elle passa sa main surs et frottait, comme pour se réchauffer.

- Je pense aussi. Je ne veux pas oublier qui je suis. Transformer mes cicatrices en force, les contrôler, tout contrôler. Peu importe ce qui m'arrive si je sais gérer les choses dures de la vie, alors je pourrai l'encaisser... mais malheureusement, je ne contrôle pas autant que je voudrais et je me sens submergée par toutes ces choses. Je suis contente que vous partagiez ce point de vue, vous pourrez m'aider... j'avais peur que vous partiez dans une idée de me bourrer de médicaments. C'est pas ce que je veux.

Principalement parce que c'était comme ça qu'elle avait fonctionné depuis ses 14 ans, tiens. Boire, prendre des substances, pour oublier. Elle était dépendante à tellement de choses, que ce soit des substances chimiques ou juste à l'attention des autres. Ca ne l'avait pas beaucoup aidée. Elle observa le médecin se déplacer jusqu'à sa bibliothèque où il chercha des livres.

Donc... ils lisaient vraiment leurs livres ! Les légendes étaient vraies. Elle ne put s'empêcher de lâcher un rire, avant de renifler bruyamment. Il semblait pensif, et Eugenia était toute retournée, le malaise continuait à grandir en elle et son expression figée, moqueuse, sur son visage se gravait plus profondément dans ses traits. Elle avait froid. Plus de camomille, plus rien à boire. La nausée la prenait.

Comment elle se sentait ? La question tombait.

- Je ne sais pas. Je pense que vous ne vous trompez pas sur mon compte. Et ça me met mal à l'aise. Il me faudrait un peu d'eau. Ca me fait mal, mais...

Ce psychiatre était très bon. Elle avait toujours cru qu'ils étaient des prestidigitateurs, mais là, elle se sentait impressionnée par lui. Ses mains vinrent cacher son visage, elle commença à paniquer. Elle régula sa respiration, s'étira, se mit mieux à l'aise. Calmée.

- Parlons de mon suivi... qu'est-ce que vous allez faire de moi ? J'ai rien de grave, au moins ?


L'état de panique revenait en attente de la réponse.


Occupez-vous de moi... !

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MessageSujet: Re: Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]   Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt] EmptyVen 5 Fév 2021 - 11:03



« Il n'y a pas de médicaments ou de substances qui pourront régler ce problème. Ce genre de mal ne se soigne pas avec des herbes et encore moins avec des psychotropes. »


C'était aussi pour éviter le genre d'addictions ou d'autres phénomènes du genre. Quoiqu'une esclave dépendante pourrait me servir pour plus tard, mais pour le moment, j'étais bien loin de réussir mon projet personnel. Sur l'interphone posé sur mon bureau, j'appelle ma secrétaire, pour qu'elle puisse apporter de l'eau. Un peu d'eau pour cette jeune femme. Ma secrétaire entre, amène un pichet d'eau et un verre d'eau sur un plateau avant de le poser devant la jeune fille, sur la petite table basse qui s'y trouve. Avec un léger regard, j'autorise la jeune femme à s'en aller, et à reprendre son travail. Je n'en avais pas fini avec cette jeune demoiselle, autant continuer à voir ce qui n'allait pas en elle. Quand on fait ce genre de diagnostic, quand on met quelqu'un devant le fait accompli, il peut s'ensuivre une période de dépression. Ce qui peut être assez difficile à entreprendre et à sortir. On peut diagnostiquer bon nombre de mauvaises passes dans une dépression, mais la pire étant celle où l'on perd goût au plaisir de la vie. Un autre symptôme important de la dépression est la perte de la sensation de goût à la vie. Cette incapacité à ressentir du plaisir et des sentiments positifs dans des situations qui auparavant étaient toujours vécues de manière plaisante est ce qui caractérise ce que les psychiatres nomment « l'anhédonie ». Mais nous n'en sommes pas encore là, du moins, pas encore.

« Mon seul conseil que je pourrais vous donner, mademoiselle, serait de vous mettre en règle avec votre passé. De mettre les choses à plat avec ce qui s'est passé et vous en ressortirez grandie. Si vous ne le faites pas, vous continuerez sur cette mauvaise pente, et je n'ai pas besoin de vous rappeler ce qui se passe quand on force trop sur les alcools ou quand on est sous l'effet de ce genre de stimulants. Le travail viendra d'abord de vous, et de vous seule. Je n'ai pas de médicaments magiques pour cela mais il faudra que vous travailliez sur vous-mêmes. En temps normal, je pourrais vous faire interner deux semaines, selon votre propre choix, mais l'asile d'Arkham n'est pas ce que l'on pourrait appeler ... Un lieu de repos. En revanche, voici mon numéro de téléphone. »


Je tends sur un bout de carton, mon numéro. C'était ma carte de visite. Il est de nature commune que les gens ont peur de notre profession. Nous savons que consulter un « psy », ce n'est pas facile. Personne n'y va de gaité de cœur: couve toujours, au fond de chacun, quelle que soit la souffrance, une honte, une crainte vague d'être « fou ». Il est normal de faillir, il est normal de chuter, et par-dessus tout, il est normal de se sentir mal quand on voit dans le monde dans lequel nous vivons. Un monde merveilleux pour un simple profane comme moi. Pourtant, l'immense majorité des personnes qui ont recours aux « psy » sont en pleine possession de leurs moyens. Simplement, ils ont besoin d'une aide, souvent temporaire, un peu comme un homme avec une jambe cassée a besoin pendant quelques jours d'une béquille.

« Je pourrais vous donner des conseils, des aides de temps à autre, et bien sûr, vous conseillez du mieux que je le peux. Ce ne sera peut-être pas une grosse aide, mais sachez que le docteur Hurt ne pourra pas vous faire de mal. »


Moi, je me voyais comme un homme essentiellement bon, mais qui devait accomplir des choses horribles pour assurer la finalité et le salut de Gotham City. Je plaisante, c'était une blague. J'étais la pire des ordures possibles, et je n'allais très certainement pas laisser une âme comme cette jeune femme seule. Non ... Je n'allais pas la laisser seule dans une ville comme celle-ci, ce serait criminel, surtout avec les talents dont elle disposait. N'avons-nous donc pas cette chance de voir un messie surgir pour libérer la ville du mal dont elle souffre ? Non. La seule rhétorique possible était d'espérer qu'un homme, que l'on attend pas, que l'on estime pas, prenne les devants et devienne un héros. Quant au Batman, ce soit-disant "héros", n'était rien de plus qu'un homme qui se prenait pour l'égal de Dieu dans une ville qui le craignait. Il faisait ça à cause d'un traumatisme, d'un soucis qu'il avait dû avoir dans sa prime jeunesse. L'enfance notamment. Quand on y réfléchit, sa vie devait être marquée au fer rouge, et il portait un poids incalculable sur ses épaules. Oui, oui. Batman était un être brisé, qui tentait, qui espérait une rédemption possible de ses fautes. Et il était de mon devoir de préparer le terrain pour détruire cet homme. Concernant cette jeune femme, je me devrais de la garder dans mes contacts. Pour la briser le moment venu, quand j'en aurais assez de jouer avec elle.

« Ce sera tout pour aujourd'hui, mademoiselle. Pour le règlement, allez voir mon attachée à l'entrée. Prenez rendez-vous pour le mois prochain avec ma secrétaire, histoire que nous voyions comment vous vous en sortirez. »


Un bon mois oui. Beaucoup de choses peuvent se passer en un mois. Beaucoup. Et avec un léger sourire, je me mis à refermer le dossier de cette jeune femme. Elle serait très intéressante pour le Gant Noir. Très très intéressante ... En attendant, je ferai en sorte de rester professionnel, de rester parfaitement à ma place et d'attendre le bon moment pour frapper. Pour reprendre Gotham City et la transformer en paradis des plaisirs interdits éternels.

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MessageSujet: Re: Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt]   Une résistance qui la ronge [PV : Simon Hurt] EmptySam 6 Fév 2021 - 19:56

Une résistance qui la ronge



C'était pas un vrai psychiatre, pas vrai ? Normalement ils l'auraient bourrée de médicaments impayables dans le but d'en faire une loque pas trop dangereuse, mais lui était parfaitement professionnel, comme dans les films. C'était quelque chose de relativement effrayant, tout compte fait, mais aussi d'un autre côté, tout à fait rassurant. Ce qui l'effrayant avec les psychiatres, c'était les substances, c'était ça qui l'avait presque poussée à ne pas venir. Là, elle avait confiance.

Il parlait de se mettre en règle avec son passé. C'était plus facile à dire qu'à faire. Mais il avait raison... Eugenia se tint la tête et écouta avec beaucoup d'attention. Il décida de ne pas l'interner, ce qui était bien. Cela lui rappelait un épisode des Simpson où Homer recevait un certificat "NOT INSANE". C'était comme ça qu'elle se sentait, saine d'esprit ! Ou du moins, pas suffisamment malsaine d'esprit. Dommage Michael Jackson, on se rencontrera un autre jour. Il lui donna son numéro. Elle le prit, le mit contre son coeur.

- Ce sera d'une grosse aide. Je vous enverrai des messages lors de moments de doute. Je sais que je peux faire confiance en votre expertise.

Sortant son téléphone, Eugenia se dépêcha de noter le numéro sur son téléphone avant de remettre le papier dans sa poche. Elle se leva ensuite, et serra la main du Dr. Hurt, et de son autre main enserra celle-ci, le regardant dans les yeux. De près, il avait un petit air mauvais. Juste une illusion... mais c'était drôle.

Renouer avec son passé.

- Merci. On se retrouve le mois prochain, alors. Merci beaucoup... ça m'a fait du bien.

Elle partit, arpentant le couloir, pensive.  Elle arriva à l'accueil, il faisait déjà sombre. Elle régla, ça lui coûta un bras, mais elle en avait plein, c'était d'ailleurs une des raisons qui l'ont ammenées ici, quand elle y repensait. Dehors, il commençait à pleuvoir.

Tuer le père. C'était ce qu'il fallait faire pour régler les problèmes avec son passé.

Une fois mort, elle se serait vengée pour tout ce qu'il lui a fait subir.

Il mourra. Même si elle se ferait attraper et mettre en prison car elle est déjà la première suspecte potentielle s'il lui arrive quoique ce soit, elle sera en prison tranquillement en le sachant mort, si possible s'il a souffert de façon abominable. Il allait chier du sang. Si ses nuits étaient hantées d'hommes qui cramaient, ils seraient bien plus beaux en affichant sa sale gueule de porc qui se tourmentait dans ses propres excréments.

Eugenia effaça son sourire vicieux en croisant un garde qui lui demanda ses papiers pour prendre le ferry. Il la laissa sortir. Elle quitta l'île.

Elle lui avait fait promettre que tant qu'ils ne se croisaient pas, elle l'oublierait. Si elle le croisait, alors elle n'aurait pas la moindre des pitiés. Si elle voulait retrouver le sommeil, c'était la seule bonne chose à faire.

On se reverra, petit coin de paradis.


Je sais quoi faire.

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