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 L'électron libre [PV : Simon Hurt]

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AnonymousInvité
MessageSujet: L'électron libre [PV : Simon Hurt]   L'électron libre [PV : Simon Hurt] EmptyVen 7 Mai 2021 - 18:48

L'électron libre


Première séance. Quelque part, Eugenia était heureuse de rencontrer de nouveau le Dr. Hurt. Il lui avait fait beaucoup de bien avec ses mots biens choisis et son air paternel. Maintenant, elle se sentait un peu honteuse de se retrouver avec lui après être tombée encore plus bas. Elle voulait aller de l'avant, et pourtant n'avait pas cessé de poursuivre et traquer son père pour le faire tomber. Au début, ce n'était pas sa volonté, lui était venu à elle. Ensuite... elle avait fait couler le sang, avant de se faire lamentablement arrêter à quelques semaines de la date où elle avait prévu de l'exécuter pour de bon.

Elle avait plaidé la folie. Comment expliquer ses accès de colère ? Tous ces sans-abris tabassés qui avaient porté plainte contre elle, beaucoup par jalousie. Et la jalousie... elle avait proféré des menaces de mort en interview, s'était allégrement moquée de la mort de Bruce Wayne à la télévision, insulté un officier de police en le traitant de Taliban à cause de sa couleur de peau. Mais c'était son impulsivité et les témoignages poignants de personnes qu'elle avait sauvagement attaqué qui avaient fait peser la balance vers la culpabilité. Si Eugenia avait terminé en prison, elle y serait allée longtemps. Jouer la carte de la jeune femme désoeuvrée, accroc à toutes sortes de drogues, alcoolique, traumatisée dans son enfance lui avait permis de susciter un peu de pitié et l'emmener ici. Est-ce que c'était mieux ? Maintenant qu'elle y était, elle doutait. Mais ce qui était sûr, c'est que en prenant le parti de vouloir se faire soigner, elle avait décidé de réellement chercher à s'améliorer. Plus de crime, plus de comportement excessif, plus de violence gratuite.

Elle n'y croyait pas. Ou du moins, elle ne comprenait pas. La grande Russe n'avait strictement aucune idée de la limite qu'il y avait entre faire le bien et le mal. Cela faisait des mois qu'elle avait essayé et pourtant on lui reprochait toujours quelque chose. Elle avait besoin d'aide.

On l'avait mise dans une cellule, de la même constitution que celle où avait séjourné sa mère il y avait plusde vingt ans. Une cage de Faraday, des détecteurs qui lançaient une alarme si elle essayait d'utiliser ses pouvoirs. C'était spacieux, et c'était tout juste pour elle. Un infirmier et un gardien vinrent ouvrir la porte, après qu'elle eut mis ses bracelets qui servaient à contrôler qu'elle n'utilise pas sa magie, et menotté ses mains dans le dos.

Il était écrit dans son dossier qu'elle pouvait se mettre à tabasser des gens à vue spontanément. Eugenia ne l'avait jamais fait sans raison. Ils ne faisaient pas confiance. Ils avaient probablement juste à ce propos. Avec force ils la trainaient à travers le complexe pour l'emmener voir le Dr. Hurt dans son bureau. Elle reconnaisait l'endroit... ça lui rappelait quand elle était libre. Vêtue de sa tenue de patiente, affublée de cernes et attachée comme un chien sauvage, les conditions de l'entretien allaient être différente. Le gardien vint l'asseoir et rester près d'elle, le temps que le Dr. Hurt arrive.

Eugenia restait silencieuse, tâchant de ne pas piquer du nez. Elle avait laissé tomber l'idée de dormir, mais la peur l'envahissait toutefois. Cette fois-ci, elle avait peur de son regard.


Soupir.

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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: L'électron libre [PV : Simon Hurt]   L'électron libre [PV : Simon Hurt] EmptyDim 9 Mai 2021 - 9:56


Les consultations à l'asile d'Arkham. C'était le genre d'entretiens que j'affectionnais. Je gardais un certain ancrage dans le monde réel et je pouvais éviter de sombrer dans la folie en côtoyant des humains dirons-nous, presque normaux. J'errais dans les couloirs de l'asile tout en cherchant quelques réponses à ces dossiers qui nécessiteraient mon approbation pour l'internement ou la relaxe dans certains cas des plus intéressants. L'asile d'Arkham était un lieu sordide qui me faisait presque peur parfois. Des fois, il me semblait entendre un rire, un rire bruyant et horrible, qui me glaçait le sang, en provenance des cellules, mais quand on jetait un regard dans ces mêmes cellules, il n'y avait rien, pas de patients, rien d'autre que le silence. Est-ce que mon imagination me jouait des tours ? Fort probable, Arkham Island était une île jugée maudite, et ce, depuis Amadeus Arkham. Je regagnais mon bureau avec une hâte non dissimulée avant de me poser dans mon fauteuil et de verser un bon verre de cognac pour me remettre de cette petite frayeur nocturne. Non pas avoir eu une véritable peur, mais une légère frousse assez perturbante. Voyons, pourquoi avoir peur ? J'étais un esprit logique dans une maison logique et qui croyait en la science de la médecine. Toute frayeur était fondée sur l'imbécilité et la croyance aveugle en certains mythes urbains ridicules. Pendant ce temps-là, une jeune femme entra en tant que patiente dans l'asile d'Arkham. Les gardes de faction vérifièrent qu'elle n'était pas un danger pour elle-même et pour les autres internés de l'asile d'Arkham. Les infirmiers, ne sachant pas vraiment quoi faire, décidèrent de la confier au seul docteur présent et au seul qui l'avait déjà eu en entretien, et qui avait un rendez-vous avec moi : Simon Hurt. Les hommes en blancs se dirigèrent en formation, accompagnant la jeune femme jusqu'à une cellule capitonnée, dans l'espoir de voir ce qui peut être fait pour la sauver d'elle-même. On me confie le dossier, on me laisse quelques minutes pour vérifier ce qui s'est passé, et bien entendu, il me fallait alors préparer cet entretien avec elle. Le garde m'annonce qu'elle était prête à être entendue, qu'elle était dans sa cellule, calme pour le moment.

« Merci, je descends dans quelques minutes. »

Alors que je savourais mon cognac avec un calme des plus sereins. Je regardais ma montre, Miss Volgin était hélas, bien en avance sur notre rendez-vous qui avait été prévu dans quelques mois. J'avais déjà eu une journée épuisante, mais là, peut-être qu'elle se terminerait un peu mieux ? C'était vrai, le dernier patient que je venais de traiter venait de me donner un mal de crâne. Un véritable emmerdeur et d'une banalité ennuyeuse. Je me pinçais le haut du nez en fermant les yeux et en avalant mon aspirine sur le coup, avec le mélange cognac, ça allait taper. Le type qui venait de sortir méritait qu'on l'enferme avec camisole de force pendant un moment, nul doute qu'il fera parler de lui si ça continue. Je reprend mes forces et je décide de me diriger d'un pas assuré vers les niveaux de captivité de l'asile. Les gardes m'escortent, comme toujours. Nécessaire, surtout dans les pires zones de traitements. Je me risque un tour de cou en essayant de reprendre mes esprits, et surtout, en essayant de ne pas céder à une envie de taper sur Volgin. Après les efforts faits la dernière fois, elle avait trouvé le moyen de tout foutre à la poubelle, quelle déception.

« Cette odeur détestable. »

Maugréais-je tandis que j'entrais dans le centre intérieur. L'ascenseur s'ouvrit sur le niveau -1 et l'odeur qui me saisit était répugnante. Il me fallait quelques moments pour me retrouver dans cet endroit. Je n'y suis jamais vraiment allé pour le plaisir, qui voudrait venir ici pour le plaisir après tout ? Cet endroit était détestable, et ça puait la pisse des patients dans chaque coin du bâtiment. Je sors un mouchoir rouge avant de le passer sur mon nez. Je ne me cache pas devant l'odeur qui est assez forte. Les infirmiers et les docteurs avaient beau y'être habitués, pas moi. Je me saisis à nouveau du dossier de Volgin, essayant de me remémorer notre précédent entretien. Eugenia Volgin, trauma de l'enfance, hystérie compulsive, dédain pour autrui. Je soupirais hélas, en voyant que cette pauvre fille avait chuté et qu'elle avait atterrit ici. C'était dommage, même presque triste au final. Il n'y avait aucun espoir pour sa maladie mentale, et le mieux était de la laisser mourir dans un cachot, ce serait plus humain et plus digne pour sa famille. Et son cadavre pourrait servir la science par la même occasion. Seulement, la peine de mort n'existe pas à Gotham City. Arrivant devant sa cellule, je reste derrière la vitre. Légèrement déçu de tout ce qu'elle avait foutu à la poubelle par la même occasion.

« Bonsoir Eugenia, vous êtes en avance sur votre rendez-vous, je vois. »

Je tente un brin de cynisme, ça aide toujours à perturber le patient, ça lui montre une certaine déception, une certaine ... Disons-nous, intimidation. J'étais on ne peut plus sérieux en la voyant. Un peu de dépit, un peu de déception, c'était ce que je ressentais en la voyant. Au fond, on devrait effacer son dossier, l'emmurer à Arkham et l'oublier. Ou bien tenter une lobotomie ... C'était certes, des paroles tirées du 20ème siècle, mais au moins le patient était calmé pour de bon. Plus aucun problèmes, et ce serait un bien de conditionner à nouveau cette jeune femme dans Gotham en lui offrant un emploi des plus bas pour le peu de fonction qu'elle conserverait, au cas où ? Sinon, elle pourrait servir de test, de cobaye pour certaines pratiques douteuses. C'est à voir.

« Alors ? Que s'est-il passé ? Qu'est-ce qui vous a valu cette situation peu enviable ? »

J'aime analyser l'esprit humain, le caractère, la possibilité de l'évolution de l'espèce humaine et bien entendu la psychanalyse. Tout être humain est un homme qui refoule ses idéaux et ce en quoi il croit à cause de la société dans laquelle nous vivons. Pouvons-nous êtres pleinement ce que nous voulons être quand des lois ou des individus nous empêchent de le faire ? Bien entendu dans certains cas, ce serait folie de vivre en complète anarchie. Mais le bonheur de l'Homme, ne vaut-il pas mieux pour lui que des règles humaines et forcément erratiques ? Je pense que l'avenir le dira. Concernant Eugenia Volgin, elle semblait perdue, complètement à l'ouest, mais attendons de voir ce que donne l'entretien ...
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: L'électron libre [PV : Simon Hurt]   L'électron libre [PV : Simon Hurt] EmptyDim 9 Mai 2021 - 21:20

L'électron libre


Eugenia fut tirée de sa torpeur par une voix qu'elle reconnaissait. Une voix agacée, celle d'un père déçu par sa fille. Oh qu'elle reconnaissait cette expression de voix, quelque chose d'âcre, qui la prenait juste derrière son coeur, la transperçant d'une oreille à l'autre pour y parvenir. Elle était en avance ? Comment ça, en avance ? Elle baissait les yeux, n'osant pas le regarder en face. Oui, ils avaient rendez-vous dans quelques mois, ça lui revenait. Quel vilain jeu du destin. Il avait un foulard rouge devant le nez. A cause de l'odeur. C'était vrai qu'on l'avait mise dans une drôle de cellule. Des odeurs différentes, elle en avait et depuis le temps qu'elle croupissait ici, c'était... Eugenia n'y pensait plus. Son pouls commençait à s'accélérer alors qu'elle luttait pour le regarder dans les yeux. Qu'est-ce qui s'était passé...

La pire chose, quand on fait des erreurs, c'est devoir les expliquer, et quand on a pas de justifications auquel on croit pour cela, on se rend compte à quel point on a atteint un niveau de déchéance élevé. Devoir expliquer son comportement, l'esprit reposé, sans être envahie par la colère et le ressentiment...

Eugenia vint se lever pour s'asseoir devant lui, derrière la vitre, en tailleurs. Elle bredouilla quelque chose, réfléchit, puis reprit :

- Si je suis ici c'est qu'ils m'ont eue.

Sur un ton d'humour. Elle montra toute ses dents, un sourire tordu déchirant son doux visage, perturbée. Il valait mieux reprendre depuis le début, elle roula des épaules, pencha sa tête et resta silencieuse un moment, relevant les yeux pour le fixer, pitoyable.

- Il est revenu. Il m'a tendu un piège. Vous vous souvenez de la prise d'otage il y a...

Février, mars, avril, mai... compta-t-elle.

- Trois ou quatre mois ? A la Little Odessa. J'y étais. Il m'avait fait rendez-vous là. Il voulait que je revienne... mon père. J'ai refusé. Je voulais laisser ça derrière moi. Il a tué des innocents... une famille. J'aurais pu l'en empêcher. J'aurais pu. Il m'aurait fallu d'accepter. Je ne suis pas une mauvaise personne... je suis faible. Il n'a pas cessé de me harceler et d'envoyer des hommes.

Elle soupira longuement, ne sachant pas comment finir sa phrase.

- Je suis à cran. Ils sont partout autour de moi, quand je me promène en ville ils me surveillent. Je pensais que leur faire peur serait un moyen... efficace pour qu'ils me laissent tranquille. C'était moi ou eux. Si je les laisse faire, ils s'attaqueraient à des innocents, à des gens que j'aime. Ou que sais-je. J'essaie...

La Russe, athlétique, roula sur le dos et se mit sur pied sans aucun problème, avant devenir coller son visage contre la vitre. De plus près, Hurt put voir ses traits tirés, les cernes qui souillaient son visage, une expression qui mêlait étrangement apathie et terreur. Elle roula son visage sur la vitre pour se mettre face à lui, son front posé dessus.

- L'autre jour j'ai réalisé qu'un sans-abri m'a suivie... je l'ai cuisiné un peu, pour savoir s'il ne m'espionnait pas. Vous saviez que j'essayais toujours de me montrer gentille avec le peuple... je suis Miss Gotham après tout. J'ai cuisiné ce pauvre type pour qu'il m'avoue qui le payait. C'était bien mon père. Combien d'autres ont été plus discrets ? ... il est allé raconter des choses atroces sur moi à la police. Ils l'ont cru. Un ivrogne accroc au crack... sa voix a plus de valeur que la mienne ? Je ne suis pas une mauvaise personne. J'essaie de faire les choses bien, d'être un exemple, et je me fais poignarder dans le dos. Sans arrêt. Je ne sais plus à qui faire confiance... je peux vous faire confiance, Dr. Hurt ?

Elle ferma les yeux, sa voix chancelait. La jeune femme respirait profondément, ses idées fourmillaient dans la tête, elle avait commencé à parler sans savoir au préalable ce qu'elle souhaitait raconter.

- Un monde d'hypocrites et de menteurs, on me traque d'un côté et mes amis me traquent de l'autre. Y a de quoi de venir zinzoline, non ? Je ne suis pas une mauvaise personne. C'est la société qui me pousse à bout.

Et il y avait encore beaucoup à dire. La jeune femme se tut et se remit droite, après avoir essuyé la buée qu'elle avait provoqué sur la vitre avec son épaule. Elle tenait à peine debout, mais tentait de rester calme.


Comprenez-moi.

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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: L'électron libre [PV : Simon Hurt]   L'électron libre [PV : Simon Hurt] EmptyLun 10 Mai 2021 - 11:05



Du gâchis, un simple gâchis. Tout a été foutu en l'air, et je ne pouvais qu'écouter, qu'avec une certaine déception, les paroles de ma très chère patiente : Eugenia. Subtilement, et désormais, je l’appellerais, patiente numéro 06978, après tout, nous sommes là pour guérir la maladie, pas pour faire dans le sentimentalisme. Mon visage reste fermé, tout en écoutant avec patience les explications d'une femme qui n'aurait pas dû craquer, pas à ce point en tout cas. Blasé, je jette la feuille concernant l'arrivée de la jeune femme dans la poubelle avec un certain mépris dans mon regard. Qu'y avait-il à faire ? Pas grand chose à vrai dire, j'aurais pu errer dans les couloirs de l'asile afin de me trouver une occupation digne de ce nom, j'aurais pu aussi voler un patient sinistrement intéressant, j'aurais pu également dévorer des recueils à propos des phobies, des horreurs mentales et des hallucinations mais non, trop peu pour moi je n'avais aucun livre non lu dans la bibliothèque immense qui se trouvait dans mon bureau, parcelle microscopique de celle que j'ai dans mon piteux appartement. Des centaines de livres sur la peur et les cauchemars, la psychologie et les questionnements sur l'esprit, qui pourrait me donner des allures de dangereux psychopathes fasciné par les traumatismes. Hum. Voyons, j'étais tout à faire pur d'esprit, bien que faire des choses illicites au nom de la science ne me dérangerait pas, je ne voyais aucune chose qui m'interrogeait autant bien que cette question des phobies me font frémir d'envie d'en savoir plus. Mais j'étais là, en face d'elle, à l'écouter patiemment, à entendre ses conneries, et son ratage complet. Je dois cependant me contenir, et garder un œil professionnel. Après tout, j'étais docteur. Je traitais la maladie ...

« La société n'est qu'une excuse pour commettre vos actions, Eugenia. Vous avez succombé à vos pulsions et vous voila là. Est-ce vraiment la faute de la société ? Ou bien refusez-vous de voir la réalité en face ? Vous avez eu une enfance difficile, vous n'en êtes pas sortie indemne, si je puis dire. Réfléchissez-y. »

Ma voix tranche suite à ces paroles. Elle pensait m'emberlificoter avec ses âneries ? Elle avait un rhétoricien et un docteur face à elle. Un homme qui en savait un peu plus sur l'esprit humain. En deux cent années terrestres, on apprendre à connaitre les gens, on apprend aussi à les mépriser, tout en apprenant le pire sur eux. Rien n'était normal dans notre monde, personne ne l'était. Si ce n'était qu'à moi, je me ferai interner de même, si l'on savait qui j'étais au plus profond de mon être. Un être dépravé, sans lois, sans éthique, sans morale. Qu'est ce que la normalité après tout ? Bien entendu, personne ne pouvait répondre à ce genre de questions. Les imbéciles qui régissent et qui dirigent notre profession s'emploient à nous parler de morale et d'éthique pour stigmatiser les idées hors-normes. Comment ne pas explorer le monde de la folie ou tenter de la faire reculer si nous ne pouvons pas utiliser tous les moyens nécessaires ? Serait-ce vraiment un mal de lobotomiser ou d'oublier un patient dans sa geôle. La science devait sacrifier des cobayes, c'était comme ça que cela devait marcher. Tous nos grands penseurs l'ont fait, pourquoi cette prudence à notre époque ? Rappelons-nous que chaque guerre, que chaque conflit a apporté son lot de connaissances et de savoir. Bien sûr, des sacrifices ont été commis, mais les résultats étaient là. Le mal permet de mieux l'appréhender. Espérons simplement que j'arrive à mieux cerner le mal qui entoure miss Volgin. Réfléchissant aux paroles de la jeune fille, je reprends la discussion, essayant de garder un ton neutre.

« Nous avons perdu le goût de la vraie psychanalyse, le devoir de recherches sans éthique. Tout ça pour respecter les droits d'assassins, de drogués et autres vicieux qu'on envoie dans les asiles en toute impunités. Car ne l'oublions pas, celui qui est envoyé dans un asile ne paie jamais complètement ses crimes. Il bénéficie de l'aide de la société pour sa réinsertion dans notre monde, et c'est tout bonnement un vrai scandale pour les citoyens qui ont été victimes des malversations. Ce n'est que mon avis, cela n'engagerait à rien, si vous voyez ce que je veux dire. Mais voila, c'est la société qui vous a mise là, et qui vous en sortira. Ne trouvez-vous pas cela ironique ? »

Ironique, n'est-il pas ? Pourtant je déteste la compagnie des autres, au plus haut point, toujours désireux de tenir des conversations débiles et totalement inintéressantes à mes yeux, je passais pour un asocial. Mais bon, quitte à n’être qu'un odieux personnage qui ne s'intéresse qu'à la science psychiatrique et parfois à autre chose, il fallait quand même assumer le fait que l'individu est propre à la société et que la société reste indissociable de l'être humain.

« J'aime analyser l'esprit humain, le caractère, la possibilité de l'évolution de l'espèce humaine et bien entendu la psychanalyse. Tout être humain est un homme qui refoule ses idéaux et ce en quoi il croit à cause de la société dans laquelle nous vivons. Pouvons-nous êtres pleinement ce que nous voulons être quand des lois ou des individus nous empêchent de le faire ? Bien entendu dans certains cas, ce serait folie de vivre en complète anarchie. Mais le bonheur de l'Homme, ne vaut-il pas mieux pour lui que des règles humaines et forcément erratiques ? Je pense que l'avenir le dira. »

Un pamphlet, non, un éloge à la société. Suis-je vraiment sérieux quand j'en parle ? Bien entendu, sinon, je serais derrière la vitre, avec la patiente. Mais la société dans laquelle nous vivions était bien trop hypocrite à mon goût aussi. Mais nous avions besoin de l'autre pour exister. Sans société, pas de fondement humain, pas de fondement humain, l'homme serait en proie à la folie, et finirait dans un lieu comme Arkham. Je pense sincèrement que la patiente a un besoin de se mettre "au vert" pendant quelques jours, peut-être même quelques semaines, cela lui permettrait de reprendre confiance en elle. Et peut-être même d'être saine à nouveau. Ou peut-être que non, peut-être que son état se dégraderait, et qu'elle serait quand même relâchée ? Qu'importe. La folie a cette fantaisie, celle d'être sélective et complètement disproportionnée. Souriant un tantinet, je me reporte maintenant vers la jeune patiente avec la sensation d'avoir remis un peu d'ordre dans une vie qui serait, toutes comme les autres, inutile au terme de son existence.

« Vous êtes responsable de vos actions, Eugenia, et c'est vous qui êtes responsable de votre propre sort. Fort heureusement, je vous aiderai à vous en sortir. Je suis docteur, après tout ... »

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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: L'électron libre [PV : Simon Hurt]   L'électron libre [PV : Simon Hurt] EmptyMar 11 Mai 2021 - 20:56

L'électron libre


Ce visage ! Ce dédain. Hurt avait un peu cette image paternelle qu'on souhaite voir fier de soi. Et Eugenia abhorrait voir cette déception sur le visage de quelqu'un qui avait eu confiance en elle. Que ce soit le visage de John, ou Zatanna. Ou pire encore. Un visage qui ne lui avait jamais montré autre chose que de la déception et de la colère, celui de son propre père, sempiternellement. Ce qu'il dit était correct. Cet homme voyait juste, il lisait en elle comme dans un livre ouvert. C'est vrai, elle avait de nouveau succombé à ses pulsions. De destruction, d'autrui, d'elle-même. Peut-être ne sentait-elle pas qu'elle méritait son nouveau train de vie, peut-être se détestait elle pour ne pas s'autoriser autre chose que ça...

Ce que le Dr. Hurt dit ensuite sonna beaucoup plus glauque. La recherche sans éthique. Les droits des assassins, des drogués... hé, elle se sentait plus que concernée. Elle baissa la tête, honteuse. Là où elle se sentait moins mal, c'était les victimes de malversation. Aucune de ses "victimes" étaient innocentes. Des mafieux qui lui auraient pris la vie si elle ne l'avait pas fait. Les sans-bris avaient eu leur chance, ils ne valaient pas mieux qu'elle. Eugenia était sûre d'être au-dessus de toute cette graille. Du mépris se lit alors sur ses yeux. Elle grinça des dents.

- Vous voyez de bonnes choses, Hurt. Elle me sortira de là parce que j'ai beaucoup de choses à faire dehors, et elle a besoin de moi pour faire ces choses. Déplorez-vous le fait que ça ne vous amuserait pas de me découper le cerveau comme le font pas vos chers collègues ? J'ai rencontré le Dr. Strange. Cet homme lave le cerveau des gens. Est-ce là qui vous amuse ? Qu'en est-il du bien être de vos patients ? Des jouets ? Vous découpez dedans pour voir comment ça réagit ?

Ce qu'il disait sur la société ensuite était très correct. Se décollant de la vitre, elle se mit à marcher un peu en rond pour évacuer le stress, sautillant sur elle-même énergiquement, avant de revenir.

- Les lois sont aussi un frein à votre art. Mais vous êtes du bon côté de la vitre. Quel est votre secret ? Je pense qu'il y a une justice dans ce que je fais. Même si je le fais avec beaucoup de... véhémence. Pourquoi un homme déguisé en chauve-souris qui tabasse des poids pour la société est vu comme un héros, et moi... on m'arrête ? N'y a-t-il pas une forme d'injustice ? Ce monde est injuste. Il faut trouver sa voie.

Elle était responsable. Il en était sûr. La jeune femme n'aimait pas entendre ça. Il l'aiderait à s'en sortir... mais en même temps il ne la prenait pas pour une folle, pas autant qu'il pourrait. Le fixant dans les yeux elle demanda :

- Qu'est-ce que j'ai ? Y a bien une raison à ma présence ici. Peut-on vraiment me... sortir de là ? Et c'est quoi les médicaments que vous me donnez ? On me dit jamais rien. Qu'attendez-vous de moi ? Je vous respecte, je sais que vous valez mieux que vos collègues.


Dites-moi.

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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: L'électron libre [PV : Simon Hurt]   L'électron libre [PV : Simon Hurt] EmptyMer 12 Mai 2021 - 10:58



Amusante, cette patiente, légèrement gamine, naïve, et téméraire. J'aimais ça. Restant de marbre face aux divagations de la jeune fille, je me permet de m'assoir juste en face d'elle. Elle tentait de m'apitoyer sur son sort mais mon flegme me permet de rester impassible et neutre pendant qu'elle parlait toute seule, à elle-même du moins. Elle semblait rire intérieurement de sa propre situation, je la voyais qui riait même si son visage en disait autre chose, elle se moquait non pas de moi, mais du système qui avait faillit. Après tout, comment pouvoir faire confiance en notre société, notre merveilleux capitalisme ? Dans cette ville, les gamins étaient jetés en pâture à des ordures dans des orphelinats, offerts aux moindres abuseurs d'enfants qui en vendaient ou en rachetaient certains pour les castes les plus riches. Car oui, les gros porcs se trouvent essentiellement dans les castes les plus importantes, surtout à Gotham City. Une virginité se vend hélas très chère au marché noir. Mais trêves d'horreurs, continuons et apprenons en un peu plus sur cette jeune femme qui semblait savoir ce qu'elle voulait pour sa vie et qui savait très bien qu'elle sortirait de cet endroit. Je lève néanmoins une sourcil quand elle parle de Batman, je laisse montrer un rictus avant de reprendre.

« Mais encore faudrait-il que quelqu'un arrête le Batman, ce qui n'a encore jamais été accompli par personne. Du moins, pas encore ... »

Je repose le dossier sur la table prévue pour les docteurs et autres internes durant les examens. Pour moi, ce dossier n'avait aucune valeur. Si un autre psychologue était passé, il aurait prit tout le temps de ne rien faire du tout, il aurait classé le dossier. Il aurait vu que Eugenia Volgin était folle, et désemparée et l'aurait envoyé dans les sections les plus sécurisées de l'asile d'Arkham, section des maladies à traiter durement. Un lieu abominable, moins pire que les autres compartiments, mais beaucoup plus pénibles pour les esprits les plus faibles. Bien entendu, Arkham était un établissement qui en faisait trembler plus d'un. De part sa notoriété, l'asile avait acquis son statut d'antre de terreur avec brio. Quand on y entrait, on en ressortait pas indemne. Surtout sur le plan psychiatrique, mais pour palier et sauver les âmes déchues de Gotham City, il faut des volontaires, des gens, des élus pour sauver ce qui peut l'être. Je croise mes doigts avant de lui dire d'une voix presque douce.

« Nous ne sommes pas là pour parler de moi et de mon travail, mademoiselle Volgin. Et vous le savez parfaitement. Je peux vous soigner, Eugenia, mais c'est à vous de le vouloir, de vous battre pour vous en sortir. Et étant votre médecin référent, vous savez que je ne vous lâcherai pas. Vous êtes entre de bonnes mains, et je veillerai à votre retour dans la société. »

Je ne garantissais pas la sureté, la sécurité, ni même la protection à cette patiente, surtout à Arkham. Elle était dans un état de détresse assez évident, bien que je soupçonnais un peu de mensonge dans ses paroles, comme si elle tentait de m'endormir, suffisamment pour me faire baisser ma garde. En apparence, bien entendu, mais Eugenia était, enfin, elle semblait terrorisée, intérieurement. Quand on se met à parler haut et fort, on essaie de se faire passer pour quelqu'un de redoutable pour éviter que l'on ne vous touche de trop près. Mon sourire s'estompa et je la regardais, toujours en proie à ses doutes, à ses peurs. J'en avais vu des cas, des mythomanes ou encore d'autres cinglés. Certains se croyaient investis d'une mission ou d'autres encore qui croyaient voir des aliens dans leurs jardins, ou encore des étoiles qui scintillent tout en formant des cercles bizarres. La folie est assez partagée à Gotham City, dans les pires comme dans les moindres cas. Cette jeune femme quant à elle, n'était pas folle, du moins, pas aussi gravement que les autres pensionnaires, mais un petit bilan psychologique lui ferait sûrement le plus grand bien. Après tout, on a toujours besoin de se connaitre soit-même, même si les réponses ne sont pas généralement agréables.

« Au fond, vous avez peur, n'est-ce pas ? Vous avez peur de vous confronter au monde réel, d'être envoyée à Arkham, mais je peux vous éviter cela. La peur, ma chère, est ce qui fait l'individu. Elle démontre qui nous sommes réellement et comment nous pouvons faire pour nous améliorer. Je ne suis pas un expert en phobie, mais je pense que vous pouvez vous sentir en sécurité avec moi, il suffit d'avoir confiance en moi. »

Je relis le dossier, bien entendu, j'étais obligé de rendre un compte rendu de mon travail avec elle demain, et surtout pour voir mon premier essai en ce qui concernait son état d'esprit. La fixant droit dans les yeux, je l'observe, patiemment et tranquillement tout en tapotant mes lèvres avec le stylo que j'utilisais pour écrire. J'attendais ses confidences, ses peurs, ses craintes. Je n'étais pas un sadique en attente de combler mon "ça" personnel, non. J'attendais simplement de pouvoir l'aider comme il se devait.

« Alors, que s'est-il passé ? Qu'est-ce qui vous a valu ce retour dans cette maison de soins ? Êtes-vous en colère ? Déçue ? Emplie de rage ? »

Quelle ironie quand on y pense. Arkham, une maison de soins. Peut-être qu'Eugenia venait de se laisser guider dans un monde de colère, de haine, peut-être qu'elle avait cédé à ses pulsions les plus noires ? La colère nait essentiellement de la frustration et de l'attitude venant des autres, si les gens deviennent odieux et méchants, c'est tout bonnement parce que les autres humains sont des imbéciles et des incultes égoïstes. Leur besoin passe avant tout, au lieu de bénéficier au bien commun. Connaissant l'état de ma patiente, je devais rester calme et professionnel. Je resterai de marbre à ses petits jeux d'imitation, je ne devais pas me laisser distraire par ces enfantillages. Seule la vérité me permettra de la sauver, ou non.


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MessageSujet: Re: L'électron libre [PV : Simon Hurt]   L'électron libre [PV : Simon Hurt] EmptyJeu 13 Mai 2021 - 0:06

L'électron libre


Le Dr. Hurt vint s'asseoir, peut-être était-il fatigué de rester debout ? Pouvait-on dire qu'il s'adoucissait ? La jeune femme fut surprise de le voir très intrigué par... une potentielle arrestation de Batman. N'importe qui aurait réagi en la traitant de folle, que Batman était un héros, quelque chose du genre. Un air stoïque, intéressé. Eugenia lui sourit alors qu'il reposait son dossier.

Chaleureux, il lui confirma qu'il voulait la sauver, et que si elle y mettait du sien, alors elle pourra être soignée. C'était ce qu'elle voulait entendre.

- Je ferai de mon mieux. Vous vous rendez pas compte à quel point j'essaie. rassura-t-elle, en clignant des yeux rapidement, sautillant sur elle-même en dodelinant de la tête toute excitée, pour finalement réaliser et se recalmer, fermant les yeux. Il la toisa en silence un moment, pensif. Elle aurait voulu être come Jason, pouvoir lire dans les pensées, pour lire à travers ce regard, comprendre ce qui se passait dans sa tête. Se disait-il quelque chose dans le genre "elle est complètement cinglée" ? Visualisait-il son agenda pour essayer de se souvenir quand il aurait un créneau pour lui faire passer une électroconvulsivothérapie ? Ou peut-être essaie-t-il de savoir si elle mentait ou pas ? Ou pensait-il à sa femme ? Avez-vous une femme, Dr. Hurt ? Figeant un sourire, Eugenia imaginait mille situations. Est-ce qu'il la déshabillait du regard ? L'imaginait-elle nue ? Il voulait du spectacle, n'est-ce pas ? Toute tremblante, la jeune femme se cambra un peu, prit un regard langoureux et vint rouler des épaules... non ?

Ce qu'il s'était passé ? Tss... le Dr. Hurt ne voulait pas jouer. Cet homme-là lui faisait penser à Hannibal Lecter. Quelqu'un d'aussi professionnel dans un mon de fous était forcément un cannibale psychopathe. La jeune femme répondit de façon théâtrale.

- Je suis en colère. Arrêtée un mois plus tard et j'aurais pu accomplir mon dessein. Parce que j'avais prévu d'exécuter mon père, je le dis de but en blanc. Malheureusement, beaucoup trop... envahie par ma mania vindicative, j'en suis venue à perdre du temps à peaufiner les détails, les modalités de son trépas, la souffrance que je veux qu'il subisse. Celle que je pensais être mon amie m'a trahie et m'a jetée au flics. Elle ne pensait peut-être pas à mal, mais c'est une souffrance que je n'aurais jamais pu ressentir un jour.

Soudainement calmée d'avoir prononcé ces mots, elle vint s'approcher, se balançant doucement d'un pied à l'autre.

- Je suis donc en colère, pas parce que je suis ici, mais comme vous l'avez dit, parce que je suis ici trop tôt. Je ne peux pas promettre, si je sors, de ne plus commettre de crimes car tant qu'il est en vie, j'en aurai encore un à faire.

Sa voix se mit à trembler, tout comme son corps, comme envahi d'une décharge électrique.

- Je veux qu'il meure. Le savoir vivant, profitant de la vie, comme si de rien n'était, comme s'il n'avait jamais eu mon sang sur... c'est trop douloureux. Beaucoup trop. Mes rares moments de bonheur sont gâchés sur des semaines rien qu'en sachant que je respire le même air que lui. C'est beaucoup trop difficile.

Elle baissa les yeux, tentant d'ériger, avec souffrance, un sourire sur son visage. Maintenant qu'elle y repensait de nouveau, la jeune femme perdait peu à peu le contrôle d'elle-même.

- On fait quoi dans... ces cas-là ?


Que dois-je faire?

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MessageSujet: Re: L'électron libre [PV : Simon Hurt]   L'électron libre [PV : Simon Hurt] EmptyVen 14 Mai 2021 - 21:29



Patiente rebelle à l'idée de se confier. Manque d'assurance ? Non, trop positif dans ce cas-là. Elle avait peur, une peur née de quelque chose, d'un trauma, quelque chose qui lui faisait sortir les menaces et les griffes. Je n'aimais absolument pas ce genre de réactions, le patient pouvait frôler la crise ou faire une attaque. Dans le pire des cas, Eugenia Volgin finirait en patiente pour Arkham, lobotomisée, mais ce n'était pas quelque chose d'enviable, que je ne désirais pas, du moins, pas pour tout de suite. Réfléchissons. Elle était d'un genre à ne pas accepter la réalité des choses, ni même les vérités. Hum, souffrirait-elle d'un complexe d'auto-masochisme ? Pourquoi se masquerait-elle les yeux sur un problème qui semble assez grave ? Surtout qu'elle avait la solution en elle-même. La voila la grande idée. J'étais aux anges, elle venait au point que je voulais aborder. Le point le plus déterminant, le plus concret de toute cette histoire. Nos affaires d'aspirations faisaient de nous les individus que nous devenons au fur et à mesure.

« Vous avez tout mon soutien Eugenia, je sais que vous serez capable de surmonter cela. Je pense que vous devriez canaliser votre rage, votre colère, sur votre famille. Vous devez lui faire face, vous devez lui faire ressentir ce que vous ressentez au plus profond de votre être. Cela ne sera que bénéfique pour vous. »

Ou non. Dans le meilleur des cas, un massacre était à prévoir, et alors ? Qu'importe. L'important était que Volgin soit heureuse non ? Qu'elle se rende compte que le mal peut lui permettre de devenir meilleure. Un léger sourire survint sur mes lèvres sans que cela ne me vienne à l'esprit. Selon toute vraisemblance, cette femme avait des arguments et savait rendre la rhétorique. Néanmoins, son petit côté "agressif" démontrait qu'elle avait besoin de s'affirmer, un besoin que nous avons tous. Cela rejoignait ce que je pensais quelques minutes auparavant. Elle essaie de se libérer de quelque chose en devenant forte, en essayant de s'imposer. Constatation des plus élémentaires et des plus basiques. Oh bien sûr, il faudra la dose adéquate de drogues et de produits mais elle oublierait, petit à petit. Vous pouvez considérer ça comme une absence particulière d'émotion mais c'était vrai. La patiente avait des choses intéressantes en elle, une histoire particulièrement intriguant et savoir que cette jeune fille avait des problèmes pouvait se révéler juteux. Surtout pour le futur. Mais je l'écoute, je l'écoute. Elle me dévoile son soi intérieur. Tandis que j'ordonne aux deux gardes de s'en aller. Je sors alors une télécommande. Les lumières s'éteignent. Un petit système personnel qui me permet de déclencher une petite panne d'électricité dans le bâtiment, cela me permet de garder contenance et de parler plus tranquillement, sans avoir des soucis pour être entendu par les micros. La lumière disparait, et je sors un petit appareil pour dérégler et changer le timbre de ma voix.

« Durant les quinze secondes qui nous restent avant le retour de la lumière, permettez que je me présente. Je suis le principal dirigeant du Gant Noir. Et je suis ici pour vous inviter, mademoiselle Volgin, à prendre part à la danse de la mort dédiée au Batman. Nous nous tiendrons en contact. »


La lumière revient, je fais mine d'avoir eu un mal de crâne terrible. Un léger soucis technique, dirons-nous, quelques petites choses à régler, sûrement un défaut de la technique à l'intérieur de l'asile. Les deux gardes que j'ai renvoyé reviennent aussi vite, mais ne se cantonnent pas à rester près de moi, non. Ils vont dans les autres zones de détention, les plus dangereux criminels, là où sont enfermés les pires criminels. J'attends de voir ce qui va se décider. Il était temps pour le Gant Noir de se charger de recruter, de trouver des candidats potentiels pour la suite des évènements. Il était fréquent de voir des médecins analyser leurs patients dans le monde normal suite à quelques petits passages en psychanalyse.

« Savez-vous ce qui rend une personne intéressante ? C'est sa façon d'être mystérieuse jusqu'à ce que l'on se réveille un matin et qu'on sache tout sur elle. Elle nous parait alors ... Commune, inintéressante, triste. Vous êtes un beau sujet d'étude Eugenia Volgin. Bien sûr, je n'en connais pas énormément sur vous, mais je sais que vous seriez le leitmotiv de tout bon psychanalyste. Vous avez des terreurs enfermées en vous, et cela m'intrigue. Et cela me pousse à vous accorder une sortie probatoire, mais vous n'échapperez pas aux médicaments que je vous prescrirais. J'aime beaucoup les peintures de Picasso. Selon sa vue, il peignait les multiples facettes des choses qui nous entourent, révélant leurs vraies natures. Avez-vous une nature propre à vous miss Volgin ? »

Demandai-je avec un sourire. Cette dernière remarque me fit rire légèrement. Cela ne faisait qu'ajouter quelques nuances personnelles dans un futur dossier que j'établirai suite à cette rencontre des plus prolifiques. Sera-t'elle une parfaite alliée du Gant Noir ? Ou une petite chèvre que nous sacrifierions pour le plaisir de voir nos plans aboutis ? Qui sait ? L'avenir est un long passé en matière de trahisons, de manipulations. Un échiquier sans cesse en refonte. La seule chose qui m'émoustillait en elle, c'était son passé. Que pouvait-elle cacher au plus profond d'elle-même ? Un traumatisme d'enfance ? Une déchirure amoureuse profonde ? Et puis, quel âge avait-elle vraiment ? Tout ça n'était que la partie émergée de l'Iceberg, des questions, des questions, toujours des questions. Et j'aurais mes réponses, qu'importe le temps que j'y mettrais. En attendant, le Batman était la seule chose qui me motivait, qui me poussait à conclure ce but. Tout en gardant mon sang-froid, j'exprimais ainsi mes pensées. Oh bien sûr, ce n'était qu'à demi-mot. Le Batman était une créature des plus fascinantes, des plus magnifiques, cet homme qui se cachait derrière ce masque avait d'excellentes raisons de faire ce qu'il faisait à Gotham City. Le profil psychologique s'établissait de jour en jours d'ailleurs. J'en venais même à conserver de nombreuses photos sur Batman, de nombreux dossiers tous plus importants les uns que les autres et pourtant ... Il me manquait quelque chose dans tout ce remue-ménage. En attendant, je dégainais un de mes papiers de sortie. Il était pour mademoiselle Volgin de sortir, de retrouver la société.

« Vous sortirez demain matin, mademoiselle Volgin. Le garde vous sortira de votre cellule, mais ce soir, vous prendrez cette compilation de médicaments que je vous prescris. Et je tiens à vous revoir très bientôt. »

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MessageSujet: Re: L'électron libre [PV : Simon Hurt]   L'électron libre [PV : Simon Hurt] EmptySam 15 Mai 2021 - 16:53

L'électron libre


Eugenia ouvrit grand les yeux. Quel genre de psychiatre... donnerait son soutien à ce qu'elle tue son père ? Un psychiatre qui savait ce qu'il faisait, de toute évidence. La jeune femme resta bouche bée sans rien dire, prise de court. Elle s'attendait à se fait médicamenter jusqu'à baver et... c'est passé. Il avait raison, elle devait lui faire face et cracher le venin qui s'accumulait en elle depuis si longtemps.

A moins qu'il lui disait ça uniquement pour pouvoir la filmer et raconter aux collègues qu'elle est irrécupérable. Même si toutes sortes de terreurs équivalentes se battaient en elle pour s'exprimer. Elle tentait de rester fière, montrer un sourire déterminé qu'il ne falllait pas effacer. Inquiétant, une pointe de malfaisance. Contre toute attente, il demanda à deux gardes de partir. Eugenia fit un pas en arrière, et un habile jeu de lumière vint présenter un spectacle... ébahourdissant. Si elle avait été prestidigitomancienne, elle était de la pisse de chat à côté de lui. Mieux ne valait pas y penser. De l'électricité coupée, ça, c'était moins bon pour l'électromancienne. Ca allait lui retomber dessus pour une raison ou une autre. Il ne leur fallait pas beaucoup d'arguments pour l'accuser de vouloir saccager et lui mettre cher, même si elle se tenait à carreaux.

Le principal dirigeant du Gant Noir. Styléééééééééééééé. Prendre part à la danse de la mort dédiée à Batman. Où qu'on signe ? C'était donc ça ? Avant-même qu'elle eut le temps de réagir, les lumières s'allumaient. Elle voulait en savoir plus... si elle devait rejoindre une organisation de ce genre, la jeune femme espérait toutefois que ce ne soient pas des criminels ou des terroristes. Elle avait assez d'ennuis comme ça. Mais si c'était pour mettre des bâtons dans les roues à Batman, c'était surement des gens sympathiques.

- D'accord...

Embrigadée dans une secte ? Bah, ces gens-là ne pouvaient être mauvais s'ils cherchaient à... valser sur la mort de cet usurpateur. Au point où elle en était. Le Dr. Hurt revint à ses questionnements. De ce qu'Eugenia comprit, s'il se mettait à tout savoir d'elle, elle l'ennuirait. Et ce n'était pas un projet à court terme. Qu'à cela ne tienne. Elle écarquilla les yeux alors qu'il parla de le libérer le lendemain, sous probation... c'était trop beau pour être vrai. Il y avait forcément quelque chose, elle n'était pas si naïve. Sortie... sous probation ? Il en avait le pouvoir ? Elle était si heureuse.

Hormis ce petit... dérapage. Elle se tiendrait à carreaux. Aucun problème, plus rien. Jusqu'à ce qu'il la recontacte. Et qu'on parle sérieusement de ses problèmes de gants. Des larmes l'envahirent alors qu'elle gesticulait sur elle-même. Elle sortirait demain... et prendrait les médicaments prescrits. Un long chemin vers une stabilité mentale et émotionnelle, après avoir traversé le dernier col...

- Merci. Je ne sais pas quoi dire, je suis... surprise. Je ne vous déceverai pas, Dr. Hurt. Vous pouvez compter sur moi, je valserai avec grâce.

Toute excitée, elle courut en rond et tournoyait dans une danse élégante, se calmant, puis revenant. Elle ne savait que dire, dans ce genre de situations elle se mettait à genoux et disait "merci, merci, vous avez raison de me faire confiance", mais là, elle ne savait pas vraiment en quoi il voulait lui faire confiance, après tout. Alors elle se tut, et se contenta de faire un grand mouvement de tête. Ce qui semblait être une libération donnait l'impression qu'elle s'enfonçait dans quelque chose de plus sombre. Pour avoir rencontré Strange, il n'était pas impossible de se dire que Hurt avait ses propres méthodes pour la tourmenter. Que pouvait-elle faire de plus. Libérée, elle serait beaucoup moins vulnérable, alors quoiqu'il arrive, elle avait très certainement fait un pas en avant.

- Je vous attendrai. rassura-t-elle.


Libérée, délivrée... j'imagine.

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