Let me rest a little more [PV: Amerlyllian A.D. Die Rosenberg]
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Sujet: Let me rest a little more [PV: Amerlyllian A.D. Die Rosenberg] Jeu 1 Nov 2018 - 17:41
Le Grand Hôtel Plaza est devenu mon lieu de vie et mon repère de Gotham. J'ai usé de mes relations et de ma fortune pour m'accaparer une chambre avec une pièce unique, en plus de la chambre à coucher, du séjour et de la salle de bain. J'ai aménagé cette partie afin d'en faire mon laboratoire, bien moins élaboré toutefois que ce que j'utilise à New-York. J'ai senti le besoin de continuer d'expérimenter même lorsque je ne suis plus chez moi, parce qu'il semble que j'atteins un nouveau pallier dans la fabrication de mon gaz. En tant que chimiste, je sens être proche d'obtenir une nouvelle substance capable d'accomplir d'autres choses, en plus de l'effet soporifique. Je finis par atteindre un pallier supplémentaire, mais je ne m'attendis pas à ce que le gaz devienne bien plus dense que l'ancien: il brisa sa prison, m’aspergeant le visage. Avant de sombrer, je pus alerter mon acolyte Sandy qui me trouva endormi au sol. Il tenta de me faire revenir à moi, de toutes les manières qui lui vinrent à l'esprit, sans succès. Il finit par appeler une ambulance.
Depuis ce jour, qui se trouve être la veille, je suis comateux dans ce lit d'hôpital. Je suis en réalité endormi, plongé dans un rêve sans fin. Mon corps est relié à des perfusions qui me nourrissent, bien que mon corps ne donne aucun signe de réel trauma. Les médecins ne peuvent expliquer mon état, je suis un cas unique d'une personne endormie mais incapable de se réveiller. Il n'y a aucune explication physique de mon état. Si seulement ils savaient... Je dois donc me contenter de rêve, jusqu'à ce qu'un miracle ait lieu. Dans ce rêve, je flotte, seul, au milieu de l'espace ténébreux. Il n'y a pas la moindre source de lumière, même pas une étoile lointaine. Je ne fais que sentir mon corps, car je me suis placé en position fœtale, les bras autour de mes jambes repliées. Je continue certes de penser, mais à quoi bon quand il n'y a aucun élément auquel se raccrocher. J'en suis venu à oublier une grande partie de ce que je suis, de qui je suis. Parfois, je crois être là depuis toujours, puis je me souviens de mes combats et je me rappelle avoir été un héros. Ou bien un criminel, il y avait bien les autorités qui me poursuivaient...
Mais toutes ces pensées finissaient toujours s’essouffler, puis s'estomper. La solitude, le vide, ils gagnaient toujours. Mon esprit finit par se figer dans l'instant présent, le passé et le futur n'existe plus. J'oublie peu à peu posséder un corps, puis un esprit. je me fonds dans l'obscurité, devenant aussi inerte qu'elle.
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Sujet: Re: Let me rest a little more [PV: Amerlyllian A.D. Die Rosenberg] Jeu 1 Nov 2018 - 23:59
Let me rest a little more.
Dormir était un luxe auquel tu n’avais que rarement droit et, souvent, tu préférais t’en passer, repoussant la fatigue autant qu’il t’était possible. Le sommeil n’était plus exactement comme celui que tu avais de ton vivant et ce repos s’assemblait presque à une nouvelle mort, d’un certain point de vue. Dans ces moments là, ton corps se mettait en veille et le semblant de vie qui le mouvait le quittait. Si avant tu faisais beaucoup de cauchemars, depuis plus de trente-six ans, tu pouvais ajouter les séjours dans les limbes à tes angoisses. Autrement dit, le néant. Ce même néant que tu avais expérimenté lors de la transition de dhampire à vampire et son séjour à la morgue. Tu étais coincée dans ton propre corps, engloutie par ténèbres. C’était un endroit où tu ne pouvais rien voir ou entendre, pas même tes propres pensées. Il n’y avait rien. Pas de temps, pas d’espace. Rien. Tu peinais y trouver ta conscience, oubliant presque que tu existais. Dans cet endroit dépourvu de tout, tu avais eu un avant-goût de l’éternité et de la Mort.
Tu n’aimais pas ce que tu avais éprouvé pendant et après ta métamorphose. Notamment, le vide que le trépas avait insufflé dans ton âme pendant le processus.
Quoi qu’il en soit, la fatigue avait fini par t’emporter et tu n’avais même pas eu le temps de rejoindre ton lit : ton cerveau avait tout simplement déconnecté et ton corps s’était brusquement effondré. Yeux mi-ouverts, regard inexpressif, position aussi inconfortable qu’anormale et visage contre le sol.. Pas de pouls, pas de respiration. Tu n’étais qu’un cadavre, aussi froid qu’inerte, après tout. La vision que tu offrais était glauque et inquiétante pour ceux qui auraient eu le malheur d’y assister. Ta conscience, quant à elle, avait été rapidement emportée dans le monde des rêves. Ce matin, tu n’allais pas avoir des visions et tu n’allais pas non plus pourrir dans le Néant. Non. Comme d’accoutumé, des cauchemars vinrent te tourmenter : des souvenirs, des traumatismes et des choses que tu regrettais se passaient en boucle. Cette fois-ci, ton subconscient avait décidé de te ramener à ton enfance en Autriche, au silence et l’austérité du manoir familial, bien avant que ton petit être ne prenne de la valeur aux yeux de ton oncle et mentor.
Ces instants vivaient déjà dans ta mémoire, tu n’avais ni le besoin ni l’envie de les revivre, encore et encore… De ce fait, tu les chassas et optas pour fuir dans d’autres rêves, comme tu avais l’habitude de faire. Souvent, tu errais sans but précis jusqu’à ton réveil, mais il y avait des fois où ton esprit était irrémédiablement attiré par d’autres consciences. Tu n’as été explorer ni celle de tes patients, ni celle de tes animaux ou des rares voisins qui demeuraient dans le quartier. Non. Ton âme était allée plus loin. Tu avais été te réfugier dans une luxuriante forêt où les lueurs du jour traversaient le feuillage des arbres en faisant briller les gouttes de pluie qui les ornaient.
Là-bas, le soleil ne pouvait pas te blesser. Et tu te sentais… bien.
Néanmoins, lorsque tu t’es rapprochée d’un petit lac à l’eau cristalline et fraîche, ayant l’intention de t’allonger sur l’herbe humide, les flots perdirent leur éclat et s’obscurcirent en partie – formant une sorte de trou. De ce dernier, s’échappait cette sensation désagréable que tu souhaitais fuir : un aperçu du Vide qui rongeait quelqu’un d’autre qui semblait s’oublier. Pourtant, l’appel de cette vacuité n’était pas comme celui que tu avais expérimenté. Non. Paradoxalement, tu pouvais sentir la vie à l’intérieur. L’individu présent dans ce rêve vide était toujours vivant… Mais, depuis combien de temps était-il, là-dedans ? Tu l’observas flotter dans le noir quelques instants, avant d’avoir le courage d’empreinte le passage qui s’était ouvert à toi. Contrairement à lui, tu pouvais marcher comme si quelque chose se trouvait sous tes pieds, car tu avais conscience que ceci n’était qu’un rêve – celui d’un inconnu, qui plus est.
Lentement, mais sûrement, tu t’approchas de lui. Pieds nus, cheveux détachés et traînant largement à tes pieds. En général, tu ne portais pas grande chose dans tes rêves. Le plus souvent, tu te retrouvais nue et, pour une raison que tu ignorais, tu ne parvenais pas toujours à t’habiller – peut-être parce que tu ne donnais pas d’importance aux vêtements. En tout cas, cette fois, tu portais une petite robe blanche, courte devant et longue derrière. Cet homme ne semblait pas te voir, ni même te sentir, trop plongé dans cet aperçu de la Mort. Ce n’était pas sain pour son esprit de rester dans cet endroit et il ne paraissait pas avoir la force de changer le décor. Ainsi, tu tendis une main vers lui et, à l’instant même où tu la posas sur son bras, vous fûtes transportés dans la même forêt où tu étais, tantôt. Regardant de tes grandes prunelles écarlates l'homme nu, tu pris la parole :
— Ne sommes-nous pas dans un bien meilleur endroit, jeune homme ? soufflas-tu, esquissant un doux sourire.
Tu t’assis en seiza près de lui et posas tes mains sur tes cuisses. Tu n’étais pas sûre d’avoir été entendue, mais tu espérais avoir égayer un peu les rêves de cet homme. Pourvu qu’aucun cauchemar ou vision ne vienne polluer ces songes.
Tenue d'Amy:
Qualité pas terrible, mais, au moins, j'ai trouvé la robe T_T
Dernière édition par Amerlyllian Die Rosenberg le Mar 13 Nov 2018 - 22:13, édité 2 fois
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Sujet: Re: Let me rest a little more [PV: Amerlyllian A.D. Die Rosenberg] Lun 12 Nov 2018 - 23:29
Une perturbation, minime en réalité, énormément ressentie par l'environnement et notamment moi. Je me suis fondu avec l'obscurité, disparaissant dans l'obscurité, devenant l'obscurité. J'en oublie presque avoir un corps, être un individu, avoir une âme. J'en oublie ce que c'est que d'exister, croyant être non- existant. Mais quand la perturbation arrive, c'est comme d'énormes vagues perpétuelles. Il y a la présence, celle d'une entité autre que moi, mon moi, et l'environnement. Il y a la chaleur, celle de l'existant, qui sait qu'il existe. Il y a les ondes positives qui ne sont positives que parce qu'elles s'opposent totalement à celles dans lesquelles je me suis fondu. Alors je l'ai fait, j'ai ouvert les yeux.
Il n'y a pas de différence entre mes paupières clauses et ouvertes, je pourrais à tout moment revenir dans mon état précédent devant ce fait. Si ce n'était ces ondes qui s'intensifient avec le temps, comme si sa source se rapprochait. Les perturbations me réapprennent que j'ai un relief, ces reliefs peuvent se mouvoir et ils sont dissociées aux ténèbres. Ce sont mes membres. Je suis un individu! Je me rends alors compte d'une chose: en réalité, je n'avais pas une seule fois ouvert les yeux. Il me faut sentir cette présence si proche que je pourrais la toucher, pour les ouvrir. Une femme est en face de moi, la main tendue. Je suis nu comme un ver, mais je ne ressens aucune honte. Ce n'est pas moi que je vois, elle seule est dans mon champ de vision, elle est dans mon esprit.
Je regarde sa main approcher, impatient et retissent à la fois qu'elle me touche. Son toucher m'apprend définitivement que j'existe, que je suis et que je dois me réveiller. Soudain, on se retrouve dans un environnement totalement différent du précédent, il ne vient pas de moi. Je sens aussi que nous ne sommes plus seulement dans mon esprit, on est quelque part où tout se rejoint. Ceci est une réplique de ce que cette femme a déjà connu, elle l'a reproduit pour moi. Je souris avec reconnaissance.
"Jeune homme?"
Le son de ma propre voie est si puissante comparée au silence apaisant précédent que je plaque mes mains sur ma bouche d'un geste vif. Je les retire au bout de quelques secondes, comprenant enfin le ridicule d'une telle réaction.
"N'avons- nous pas le même âge? Tu pourrais même être plus jeune."
Elle a l'air bien jeune pour m'appeler ainsi. Voyant cette femme s'asseoir d'une manière qui me paraît bien trop familière pour que je reste insensible, je la suis dans sa posture, me mettant en face d'elle, parfaitement aligné. Mes mains sur mes cuisses aussi, je plonge mon regard dans le sien. Ma nudité ne me dérange toujours pas, captivé par cette présence salvatrice.
"Qui êtes- vous et qui vous envoie? Vous ne venez pas de moi, je ne vous reconnais pas. Comment avez- vous fait pour créer un tel endroit?"
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Sujet: Re: Let me rest a little more [PV: Amerlyllian A.D. Die Rosenberg] Sam 17 Nov 2018 - 16:26
Let me rest a little more.
Le brun ne se montra point indifférent et t’adressa un sourire, reconnaissant d’avoir été ravivé et extirpé du néant. Son geste et ses propos t’amusèrent, mais seule une mince esquisse et un éclat pétillant dans ton regard trahirent ce ressenti – tout en guidant, implicitement, ton interlocuteur vers la vérité : bien que son âme était humaine, qu’il portait un je-ne-sais-quoi de mystique et que certains rêveurs pouvaient avoir une autre apparence dans ce monde, tu donnerais ta main à couper que tu pouvais pratiquement être sa mère. Tu ne semblais être qu’une donzelle à peine majeure, si ce n’est plus jeune, mais tu avais dépassé la soixantaine et il n’importera que peu le temps qui s’écoulera, or, il ne saura avoir raison de ta jouvence.
Même s’il était nu, ni ton regard ni ton attitude étaient déplacés. Tu n’étais pas quelqu’un de pudique et, pour toi, ceci était ce qu’il y avait de plus normal. Et, puisque ton cadet ne semblait pas être dérangé par sa propre nudité, pourquoi devrais-tu l’être ? Tu te contentas de l’observer et de l’écouter, te montrant aussi naturelle et sereine que le paysage qui vous entourait. Les deux autres questions qui te furent posées élargirent ton sourire : ironiquement, tu ne savais peut-être pas plus de lui, qu’il ne savait de toi.
— Mon nom est Amerlyllian Alice Deliverance Die Rosenberg, mais vous pouvez m’appeler comme vous le désirerez. On m’appelle Amy, Ame, Lys ou simplement Alice, entre autres. Et vous, à qui ai-je l’honneur ? commenças-tu, marquant une courte pause. Tu rompis brièvement le contact visuel, contemplant la forêt et les flots. Si cela peut vous rassurer, je n’ai été envoyée par qui que ce soit. Du moins, pas à ma connaissance, car il est connu que certaines entités aiment nous guider sans que nous en soyons toujours conscients. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas entièrement créé cet endroit : ce rêve est un souvenir et un endroit où j’accoutumais à me réfugier, autrefois. soufflas-tu, modeste et sincère, tout en accrochant de nouveau le regard du philanthrope, caressant l’herbe d’une main.
Tu adorais la sensation d’avoir de l’herbe fraîche entre tes doigts et des gouttes de rosée sur ta peau. Même si tu n’éprouvais plus le froid, pas même dans tes rêves, mais parfois dans tes cauchemars, tu avais encore la sensation de l’humidité et la fraîcheur – c’était très agréable et apaisant, pour toi.
— J’ai senti que vous étiez non loin, un passage s’est ouvert sur le lac et, à défaut de pouvoir vous amener jusqu’à mon propre rêve, je l’ai fait venir à nous. Façonner ce monde est une chose aisée lorsqu’on a un certain contrôle de notre esprit. continuas-tu, séchant discrètement ta main sur les pans de ta robe avant de la poser près de l’autre. Quoi qu’il en soit, vous n’étiez pas dans un endroit sain pour votre corps et, encore moins, pour votre esprit. Vous ne devriez pas avoir goûté au Néant, vous êtes encore vivant – je le sens. Les limbes ont toujours été un lieu dangereux pour les mortels… Si ce n’est pas trop indiscret, que vous est-il arrivé pour que vous soyez pris dans cette léthargie funèbre ?
Même si tu ne connaissais pas cet homme, tu ne pouvais pas t’empêcher de t’en inquiéter autant que tu compatissais avec l’expérience sinistre à laquelle il venait de se livrer. Était-ce la première fois ou l’avait-il expérimentée, auparavant ? Tu l’ignorais. Il n’avait peut-être pas été blessé et il n’était pas non plus dans une opération. Son énergie vitale était encore importante.. Le temps n’était pas un élément fiable dans ce monde, mais il ne dégageait pas la même aura que les malades, les blessés ou les patients du bloc opératoire, entre autres. Non… c’était différent. Il était extrêmement rare que quelqu’un finisse dans le néant de façon prolongée, une fois endormi. Alors… pourquoi y était-il, au point de s’oublier ? Était-il dans le coma ou quelque chose du genre ? Était-il inconscient, quelque part ? Si tu pouvais l’aider, tu n’hésiteras point à le faire.
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Sujet: Re: Let me rest a little more [PV: Amerlyllian A.D. Die Rosenberg] Sam 24 Nov 2018 - 13:12
"Amer... ly... lian... Oui, Alice devrait suffire, pour l'instant. Je m'appelle..."
Oh, le nom a du mal à venir, ma mémoire ne semble pas avoir totalement retrouvé sa parfaite fonction. Que faire? Si je lui dis que je ne m'en souviens plus, je passerai pour un véritable idiot.
"Je suis... Dream. Juste Dream."
Même dans mon état, je sais qu'accoller "Juste" avant le nom que l'on donne le décrédibilise totalement. C'est le seul nom qui me dit bien quelque chose, il résonne dans mon esprit comme celui d'un parent. Et s'il l'est, mon nom doit forcément être lié, ce qui en fait une demi- vérité. Jack Dream peut- être? Ou Arnold Dream? Je vous en prie, pas Robert! Il y a des prénoms qu'il arrêter de donner aux nouveaux- nés. Alice détourne le regard du mien pour regarder le paysage, je fais de même, le dos bien droit, les fesses toujours sur les talons. Elle revient à moi, me forçant à reprendre le contact visuel, souriant affectueusement en écoutant sa réponse. J'ai l'impression de m'être fait une meilleure amie, elle m'a sorti des ténèbres, elle est la seule âme dans ce lieu inconnu. Je suis heureux de la voir, un bonheur assez étrange.
Je la crois sur parole, personne ne l'a envoyé. Étrangement, ce qu'elle dit à propos des entités qui nous guident sans que nous n'en soyons conscient me parle. Comme une chanson que l'on a sur le bout de la langue sans pouvoir la chanter. On a la mélodie, une partie tout du moins, en général le refrain, mais le reste refuse de venir. Au fond, on sait que si on retrouvait toute la mélodie, les paroles viendraient d'elles- mêmes.
Que veut- elle dire par "non loin"? Sommes- nous seulement dans un endroit physique? J'en ai quelques doutes, car après tout, je ne pourrais pas retracer le trajet de l'obscurité à ce paysage naturel. Je dirais qu'elle m'a transporté, mais comment? Pas par moyen de locomotion, en tout cas. Sans m'en rendre compte, à force d'écouter tout en réfléchissant à ses paroles et leurs sens profonds, j'ai légèrement rentré les épaules, tenant mon menton tel un penseur.
"Les Limbes... Ce nom me dit quelque chose, c'est bien l'endroit d'où tu m'as ramené n'est-ce pas? Et bien je ne saurais dire comme j'y suis arrivé, je crois que je faisais une expérience en rapport avec le sommeil. Puis je me suis retrouvé là."
Je relève les yeux vers Alice en reprenant une posture normale.
"Je suis désolé, je n'ai pas plus de détail."
Tout s'embrouille dans mon esprit, mais je n'en montre rien, souriant malgré tout. Je me lève et tends la main spontanément.
"Tu me fais visiter? Si ce lieu te tient tant à coeur, j'aimerais le découvrir à tes côtés."
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Sujet: Re: Let me rest a little more [PV: Amerlyllian A.D. Die Rosenberg] Jeu 29 Nov 2018 - 23:13
Let me rest a little more.
Dream. Juste Dream - le Rêve. Alors, tu l’appelleras ainsi, puisque telle est l’identité avec laquelle l’homme nu s’est présenté. Encore est-il, tu te doutais bien que ce n’était pas la sienne, au vu de l'incertitude qu’il éprouva quand il te la fournit, mais, indéniablement, ce nom devait signifier quelque chose pour lui. Malgré ce semblant d’amnésie, cet homme semblait être aussi lucide qu’il puisse l’être. Il te rendit le sourire et tu crus percevoir un sentiment proche de celui que tu avais ressenti quand tu as rencontré feue ton amie Glenda, la première fois. Tu avais du mal à t’attacher à autrui, ou, du moins, tu essayais de limiter tes liens et garder une certaine distance envers les tes contemporains. Pourquoi te faisais-tu ainsi mal, alors que tu aimais être bien entourée ?
Précisément, parce que tu aimais les gens que tu permettais dans ton cercle et que tu n’étais pas la meilleure compagnie qui soit. Enfin, tu étais une amie et une compagne en or, attentive, protectrice, affectueuse et toujours serviable… Toutefois, la Vie en avait décidé autrement : tu ne pouvais pas tout avoir. Tu ne voulais pas de l’argent, mais tu en avais. Tu ne crachais pas sur ton immortalité, mais tu n’en avais pas voulu, non plus. Tu avais beaucoup de choses et tellement peu, en même temps. Tu ne donnais aucune importance aux bien matériels que tu avais entassé tout au long de ton existence, or, le plus important, pour toi, étaient tes amis, ta famille… et c’était très restreint. Non pas que tu veuilles avoir plus de gens à aimer, non, ou que tu ne sois pas en mesure de le faire – on t’appréciait facilement et tu savais gagner le cœur des gens dès le début. Tu t’es toujours forcée à croire que les choses se passaient d’une façon parce que ça devait être ainsi, mais… tu as toujours cru que tu avais la poisse ou, plutôt, que tu la portais – après tout, maints sont ceux qui t’ont qualifiée d’oiseau de malheur, autrefois.
Raison pour laquelle, malgré ta présence et tes attentions, tu gardais toujours tes distances avec ceux que tu aimais. Rares sont ceux qui sont parvenus à vraiment te connaître, à savoir la source de tes maux et à chasser les pensées sinistres qui inspiraient cette peur presque maladive de perdre ceux qui te sont chers. Sans compter que, moins on sait de toi, moins de soucis a-t-on : tu étais une créature de la Nuit, tu tuais pour te nourrir et tu étais un puits d’informations plus que considérable. En toi se cachaient des faits et des visages dont personne ne devrait avoir connaissance, pour leur bien. C’est pourquoi, rester dans ta bulle était moins douloureux pour tout le monde – tu souffrais, certes, mais les autres souffraient moins et pendant moins de temps. Tu préférais presque te faire détester, plutôt que causer la perte d’un être cher.
Dans le monde réel, tu choisissais avec soin tes relations. Ici, dans le monde des rêves, il y avait peu de chances qu’on fauche ceux que tu aimais. Là où d’autres auraient qualifié ces fréquentations de virtuelles, pour toi, elles ne demeuraient pas moins réelles et tu y tenaient tout autant qu’à celles qui se trouvaient dans le monde où ton cadavre se reposait. Quoi qu’il en soit, tu ne pus t’empêcher rougir légèrement, sentant que ce sentiment amical était partagé et, d’une certaine façon vous étiez, tous les deux, heureux d’être là – entre vous.
Lorsqu’il te demanda si l’endroit que tu avais appelé Limbes était celui duquel tu l’avais extirpé, tu lui as souri tendrement et as vaguement acquiescé – répondant silencieusement à sa question. Il disait ne pas se souvenir exactement des événements qui l’avaient jeté dans le Néant des Songes, mais il se pourrait que ce soit à cause d’une expérience en rapport avec le sommeil – comme il l’avait qualifiée : était-il scientifique, psychologue ou quelque chose du genre, dans le monde réel ? Pour l’instant, tu n’en savais rien, mais tu ne demeurais pas moins curieuse à son sujet. Si y penser l’embrouillait davantage, tu ne tenais surtout pas à le brusquer. Doucement, tu secouas la tête, lui faisant savoir qu’il n’avait pas besoin de s’excuser – il n’y était pour rien.
Quand le brun se leva et te tendit la main, tu posas l’une des tiennes sur la sienne, avant de te redresser à ton tour. Si quelqu’un d’autre vous avait vu faire, on aurait peut-être qualifié la scène de conte de fées douteux, puisqu’il y avait un jeune homme aux bonnes manières, une sorte de prince, tout nu, et… toi. Tu n’aimais pas qu’on te qualifie de la sorte, mais tu avais un port digne d’une princesse. Après tout, n’étais-tu pas née dans l’aristocratie ? Dans une famille de lignée prussienne, qui plus est. D’ailleurs, tu avais le titre de Duchesse, des terres et des ruines dont tu ne voulais point et qui, pourtant, existaient bel et bien – vestiges de ton passé. Passé auquel tu aurais presque pu penser si cet homme n’avait pas changé tes idées, par sa simple présence. Cette forêt faisait partie de ces souvenirs lointains où tu as souffert, mais où tu t’oubliais et t’éloignais de l’agitation de la société ; c’était un lieu de réclusion, où tu as passé un certain temps et en compagnie de ton cousin Absolem, après que tu l’aies vampirisé. Ceci, n’était rien de plus qu’un fragment de ton isolation dans les forêts ukrainiennes, avant que la neige ne couvre tout et te cofonde avec le paysage. Avant que la poudreuse ne signe votre séparation et la reprise de tes voyages en solitaire.
Alvaro, de son vrai nom, te manquait énormément. Qu’était-il devenu, depuis le temps ? Il ne répondait plus à tes lettres, tu ignorais même où est-ce qu’il se trouvait, depuis des semaines, des mois ou des années, peut-être. Tu ne savais même plus quand est-ce que tu lui as écrit, la dernière fois – tu avais l’espoir qu’il soit toujours en vie et qu’il ait parvenu à maîtriser sa nouvelle condition. Cela faisait quoi, dix ans, qu’il était mort ? Ce n’est pas quelque chose qui s’oublie… tu étais morte il y a près d’une quarantaine d’années et tu y pensais toujours. Ce n’était pas douloureux, pour toi, mais… et lui ? Ce fut très difficile, au début, même s’il était un meurtrier et qu’il était habitué à tuer, perdre la mortalité et devenir comme toi… pire que toi, fut très dur à encaisser. Il ne voulait pas te blesser et il avait du mal à se contrôler, surtout quand tu n’étais pas dans les parages. C’est l’une des raisons pour lesquelles il a décidé de te laisser, de recommencer une nouvelle vie – seul. Quand il sera prêt, peut-être et, seulement peut-être, il reviendra à toi – tu l’accueilleras toujours les bras ouverts.
— Ce n’est pas grave si vous ne vous en souvenez pas, rien ne presse. soufflas-tu, serrant sa main dans la tienne. Votre mémoire vous reviendra, ce n’est qu’une question de temps.
Ici, dans ce monde astral, tu n’étais pas aussi froide que tu l’étais, en vrai. Ta température était relativement normale, si peut-on t’en attribuer une. Tout le monde ne ressentait pas ce que tu ressentais, dans cette dimension, mais, pour toi, le moindre détail était perçu – depuis les parfums jusqu’aux goûts et aux textures. Autant tes rêves comme tes cauchemars ont toujours été très réalistes, malgré le fait que l’imaginaire soit presque omniprésent. La douleur, tu la percevais aussi… et parfois, à cause de tes dons, ça t’avait valu quelques blessures – et ton corps en témoignait, de ton vivant, puisqu’il en avait porté les cicatrices. Désormais, il ne restait rien d’autre quelques grains de beauté sur ta peau diaphane… il n’y avait plus aucune autre trace qui témoigne de tes erreurs et des horreurs que tu avais vécu.
Chassant les échos sinistres qui te revenaient, tu tiras légèrement sur le bras de ton cadet, l’invitant à te suivre. Dans cette zone de la forêt, il n’y avait pas d’autres sentiers que ceux que les animaux avaient formé en passant à travers la végétation. Des feuilles mortes, des branches, de la mousse et autres plantes tapissaient le sol et les troncs à perte de vue. Il n’y avait pas de traces humaines, sur place. Récentes, du moins, puisqu’il y avait des ruines d’un petit village de la protohistoire et des restes d’une muraille, dévorés par les siècles d’abandon et la flore – sûrement ayant appartenu aux Goths. La faune n’était pas farouche quand tu t’y promenais, car tu avais le don d’attirer les animaux. Alors, ce n’était pas rare de dans ce rêve-souvenir ceux que tu avais croisé, à l’époque.
— Cette partie de la forêt quasiment vierge, nous avions l’habitude de nous y réfugier, durant la journée. D’accoutumé, je la foulais après le crépuscule. Alors, il est fort plaisant de pouvoir le faire durant la journée sans en souffrir les conséquences d’une tenue aussi... inappropriée, si puis-je dire. soufflas-tu, te mouvant d’une façon presque animalière parmi la végétation.
Tes pas légers et confiants, mais mesurés, faisaient craquer les feuilles qui juchaient le sol – tu prenais un très grand soin à éviter de faire trop de bruit, même si ce n’était qu’un rêve : tu respectais et appréciais le calme qui régnait. Tu avais parlé au pluriel, faisant mention à ton cousin, sans pour autant revenir dessus. Pourtant, au ton de ta voix, on pouvait comprendre que tu parlais de quelqu’un qui t’était cher – d’une façon ou d’une autre.
— Si vous en avez le souvenir, avez-vous voyagé ? Avez-vous déjà été en Ukraine, Dream ? C’est un magnifique pays, notamment, sur le plan géographique et historique. Il y a beaucoup de loups et d’ours dans cette zone, mais c’est son accès difficile et la réputation mystique des lieux qui les rend leur permet d’éloigner les humains. commentas-tu, marquant une courte pause.
Même si tu n’étais pas hautaine, il était certain que tu n’étais pas ce que tu semblais être. Tu marquais une séparation entre ta nature et celle des Hommes, ne te qualifiant pas comme telle – sans compter quelques détails physiques qui en témoignaient : tes yeux, ton teint, tes oreilles légèrement pointues, tes canines plus longues que la moyenne… Même ta présence différait, mais tu étais loin de ressembler au prédateur que tu étais. Ton allure juvénile, mais chétive et ton langage vieilli ne sauraient trahir ta nature, mais ton regard, lui, portait ta maturité, ta mélancolie et... cet éclat digne d'un animal sauvage qui mettait en garde ceux qui pouvaient avoir des idées mal placées.
— Ce n’est pas plus mal, j’aimerais dire, puisque cela a permis à ces lieux ancestraux de perdurer. Les arbres sont centenaires et la faune est épanouie. Personnellement, je me sens en sécurité, en ces lieux. Et vous, qu’en pensez-vous, pour l’instant ? Que vous inspire cet endroit ? ajoutas-tu, lâchant la main du brun, te plaçant en face de lui. Marchant en arrière, sans le quitter des yeux, tu allas t’installer sur ce qui semblait être une murette – ou le reste d’un mur antique, tout simplement. Accessoirement, je ne vous ai pas posé la question, mais… préféreriez-vous que je vous tutoie ? Je me sens bien auprès de vous, alors... je préfère vous demander, afin de ne pas instaurer une distance entre nous - ne serait-ce que par respect. Le gouffre entre la politesse et la froideur est mince. Je ne souhaite guère me montrer distante envers quelqu'un comme vous, je vous apprécie beaucoup. Même si nous venons de nous rencontrer et que nous ne savons pas grande chose, l'un de l'autre, j'ai l'impression de vous connaître depuis longtemps - c'est un ressenti fort plaisant.
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