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Sujet: " Les Masques de la Charité " ft. Stephanie Brown Jeu 4 Juil 2024 - 23:38
Type de RP : Normal
Date du RP : Avril 2020
Participants: Stephanie Brown
Trigger warning: ???
Résumé: A définir
Les Masques de la Charité
The chains of my past are nothing compared to the wings of my thoughts
Le fils du maire Hugo Strange commençait à prendre l'habitude de fréquenter ces réunions mondaines déguisées en conférences de crise, où les puissants de la ville se rassemblaient sous prétexte de charité et de bienveillance. Sous les lustres étincelants et parmi les tables décorées de mets somptueux, les notables de Gotham murmuraient des paroles de compassion feinte. Cassidy se morfond dans la masse, vêtu de son costume trois pièces sur mesure et la petite couche de gel qui disciplinait ses cheveux rebelles. Ce soir, l'urgence était plus palpable que jamais : Métropolis, la ville rivale et sœur, venait d'être dévastée par un accident cataclysmique, laissant des milliers de rescapés en quête d'abri et de soin. Cassidy n’avait pas besoin de rentrer dans leur esprit pour sentir leur hypocrisie lui titiller les narines. L’adolescent faisait parti du décor, il se baladait de droite à gauche en prétextant avoir un rôle essentiel à jouer dans ces prises de décision pour sauver Métropolis.
L'heure était grave. Les invités se préoccupaient davantage des répercussions boursières de la catastrophe de Métropolis que des véritables souffrances des survivants. Leur indifférence cynique contrastait cruellement avec l'urgence de la situation. Dans ce tourbillon de discussions financières et de préoccupations égoïstes, un adolescent tel que Cassidy Strange passait inaperçu. L'orphelin russe faisait l'objet de nombreuses rumeurs. Son regard, à la fois vide d'émotion et constamment interrogatif, semblait toujours se demander ce qu'il faisait là. Certains racontaient qu'il avait passé plusieurs années dans un asile, devenant le patient préféré de son psychiatre qui avait finalement décidé de l'adopter. D'autres pensaient qu'il était un rejeton de Deathstroke, que Strange s'était juré de protéger afin de garder le redoutable mercenaire dans sa poche. Il y avait également des histoires d'espion russe. Les rumeurs fusaient, mais elles étaient toujours loin de la vérité. Quelques téméraires osaient l'aborder pour lui demander si son père comptait arriver dans les prochaines minutes. Cassidy haussait les épaules, indifférent. Il ignorait même si Strange avait envie de perdre son temps avec ces hypocrites. L'emploi du temps de son ravisseur, ainsi que ses activités, ne l'intéressaient guère.
Cassidy avait une mission importante à accomplir. Il obéissait aux caprices et désirs de son geôlier et père adoptif. Après plus d'un an de captivité et des mois de tortures psychologiques, le psychiatre était parvenu à soumettre son jeune patient, dont l'esprit avait déjà été brisé par une enfance désastreuse. À force de fugues et de tentatives d’évasion ratés, l’orphelin semblait avoir perdu espoir et avait courbé l’échine. Strange jouait avec son esprit, lui faisant croire que ses rebellions entraînaient beaucoup de malheurs pour ceux qui essayaient de l’aider. Ce soir, il se fondait parmi les invités, son esprit s’ouvrant discrètement à leurs pensées les plus intimes. Les murmures mentaux qu’il captait révélaient une myriade d’opinions et de stratégies cachées derrière des sourires polis et des poignées de main chaleureuses. Il percevait l'inquiétude de certains concernant l'impact économique de la catastrophe de Métropolis. D'autres, plus cyniques, envisageaient déjà comment tirer profit de la situation.
Les opinions sur le maire Strange variaient. Quelques-uns le voyaient comme un leader indispensable en temps de crise, tandis que d'autres le considéraient comme un manipulateur dangereux, se méfiant de ses véritables intentions. Tandis qu’il naviguait à travers cette mer de duplicité, il ressentait une sombre satisfaction. Bien qu’il soit prisonnier de son propre esprit, incapable de se libérer de l’emprise de Strange, il trouvait un étrange réconfort dans sa capacité à démasquer les véritables intentions de ces prétendus bienfaiteurs. Pour l’instant, il était un instrument au service de son père adoptif, mais chaque pensée qu’il lisait, chaque secret qu’il découvrait, le rapprochait un peu plus de comprendre les règles du jeu cruel dans lequel il était piégé.
Cette soirée avait attiré une foule nombreuse, et Cassidy tentait de mettre en pratique les exercices imposés par Strange pour distinguer et démêler les pensées et les psychés qui s'introduisaient dans son esprit fragile. L'adolescent avait subi des expérimentations qui lui avaient conféré des pouvoirs instables, capables de déraper d'une seconde à l'autre si le télépathe russe perdait le contrôle. Il se concentrait intensément, filtrant les flux mentaux qui l'assaillaient, cherchant à isoler les informations pertinentes tout en repoussant les pensées intrusives qui menaçaient de le submerger. Chaque voix mentale, chaque émotion transmise à travers la télépathie, ajoutait une pression supplémentaire sur ses capacités déjà fragiles. Cassidy devait rester vigilant, conscient que la moindre erreur pourrait entraîner des conséquences imprévisibles.
Un filet de sang avait commencé à s’écouler de ses narines, mais l'esprit de Cassidy était trop absorbé pour le remarquer. La foule autour de lui semblait former un tourbillon incessant, demandant une quantité d'énergie insoutenable au jeune télépathe. Obnubilé par son besoin de résultats, Cassidy s'était détaché des premiers signaux de détresse que son propre corps lui envoyait. Les pulsations dans sa tête s'intensifiaient à mesure qu'il tentait de démêler les pensées entrelacées des invités. Chaque intrusion dans leur esprit ajoutait une pression supplémentaire sur le sien, exacerbant les pouvoirs instables qu'il peinait à contrôler.
Les pensées s’accumulaient dans son esprit, forçant l’adolescent à jongler avec elles, à essayer de stopper ces voix qui résonnaient incessamment dans sa tête. Son visage se défigurait progressivement par la gêne et une souffrance intérieure soudaine. Il marmonnait quelques paroles dans sa langue maternelle, des jurons déformés par la douleur. Les murmures répétés des invités semblaient se fondre en un bourdonnement incessant, exacerbant la pression qui pesait sur ses tempes. Cassidy luttait pour maintenir un semblant de contrôle sur ses pouvoirs, mais chaque pensée captée semblait amplifier la douleur lancinante qui pulsait à l’intérieur de son crâne, jusqu’à provoquer un drame.
Son verre vide se brisa en mille morceaux sur le sol, un cri de femme déchira l'atmosphère. Cassidy, subitement terrassé, s'écroula sur le dos, secoué par des spasmes violents qui semblaient prendre possession de tout son être. La foule, frappée de stupeur, s'écarta précipitamment, laissant un cercle de vide autour du jeune télépathe en proie à une crise d'épilepsie dévastatrice. Son visage, habituellement impassible, était maintenant tordu par la douleur, et ses mains agrippaient instinctivement le sol, cherchant désespérément un ancrage dans la réalité qui se dérobait sous lui. Les murmures précédents s'étaient transformés en un bourdonnement étourdissant alors que les invités échangeaient des regards inquiets et chuchotaient des questions sans réponse. Personne n’osait s’approcher du fils du maire, craignant les représailles de ce dernier envers quiconque s'approcherait de Cassidy, la seule personne qui semblait avoir un lien avec lui.
Un premier garde du corps se précipita vers l'adolescent. Cassidy était souvent accompagné d'un baby-sitter, un garde du corps dont le rôle était autant de protéger le fils du maire que de surveiller ses moindres faits et gestes. Face à la crise imminente, celui-ci semblait complètement dépassé. Il n'avait jamais été préparé à gérer une telle situation et avait espéré désespérément que les nombreuses gélules prescrites par Strange pourraient prévenir cette expérience traumatisante. Son collègue est arrivé à la charge pour essayer d’attraper le bras du garçon en pensant qu’un simple contact pouvait guérir l’adolescent agonisant.
« Putain tu fais quoi là ?! Faut pas faire ça »
« Son bras, il est tout raide. J’essaye de le réveiller là ! Bouge toi un peu. » se justifia-t-il avant de remarquer le visage de l’adolescent défiguré par ce qui semblait être des difficultés respiratoire. « Je crois qu'il respire plus ! Il respire pas ! Un médecin ! Vite ! »
Invité
Sujet: Re: " Les Masques de la Charité " ft. Stephanie Brown Sam 6 Juil 2024 - 0:42
Nightwing lui a demandé de lui envoyer deux messages. Un premier lors de son arrivée, un second lorsque la mission serait accomplie. Émettre sur un canal n’est pas une possibilité puisque ses obligations appellent le bird ailleurs. Où, exactement ? Stephanie n’en a aucune foutue idée. Elle se trouve déjà que trop impliquée dans sa/leur existence pour creuser. Tente de maintenir la distance pour que la barrière entre son ancienne vie de vigilante et la nouvelle d’étudiante ne se retrouve pas aussi trouée que le mur de la rue des fusillés. Elle décèle dans sa demande une possible forme d’inquiétude, paré à lui envoyer du support si jamais les choses venaient à se corser (mais elles ne le feront pas, n’est-ce pas ?). Une attitude protectrice à l’égard de la famille et ses pièces rapportées qu’elle lui a presque toujours connue. Alors pourquoi ça a des relents de test de performance sur sa rapidité d’exécution ? Elle pressent que la mission est un appel du pied. Une façon assez peu subtile de la faire renouer avec le frisson du terrain, recouvrer ses instincts de lionne et observer à quel point elle est rouillée. Ça ou la paranoïa des Wayne déteint sur celle qui ne s’est jamais montrée à la hauteur de leurs espérances. Le contexte de Métropolis n’est pas sans lui rappeler quelques similitudes avec le cataclysme connut par Gotham... Peut-être qu’elle transpose injustement les comportements du Batman alors son mentor sur la demande de son premier partenaire.
Richard lui a avancé de solides arguments pour vendre sa came. L’antre de Strange, récemment visité par le duo d’ex Robin, souffre d’une protection renforcée. S’ils sont aptes à en violer les frontières, une nouvelle intrusion pourrait pousser le Maire à déménager son QG. Ça les gênerait dans la surveillance de la pupille qu’ils comptent bien finir par extraire de cet environnement malsain s’ils perdaient momentanément sa localisation. Leur visage public est trop connus des forces en présence, ils auraient plus de difficultés à approcher la cible en incarnant les fils d’un concurrent indirect qui avait déjà brigué la Mairie alors qu’il n’y a plus personne pour se souvenir de qui est Stephanie. Elle-même peine parfois à se reconnaître derrière ce nom d’outre-tombe qu’elle a depuis longtemps abandonné. Les sorties de Cassidy, publiques comme confidentielles, ne répondent pas à un agenda précis dont ils pourraient extraire le pattern. Ça les obligerait à planquer avant de trouver la bonne opportunité. Si le gosse est capable de modifier les souvenirs, la maîtrise parcellaire du pouvoir apporte trop d’inconnus dans l’équation pour que ce soit une solution viable. A peine une possibilité de dernier recours.
Ce soir est une occasion parfaite de mettre à exécution la première partie de leur plan : lui remette une balise de détresse. Leur ancienne acolyte, la personne idéale pour l’exécuter. Elle ne pouvait pas décemment refuser, le gosse agité comme un sucre pour sa sweetooth. S’ils se décidaient à le pucer c’est que la situation l’exigeait, difficile alors de maintenir des œillères qu’ils venaient de pulvériser en faisant appel à sa volonté de protéger les plus démunis. De plus, si elle pouvait être utile à contenir le désastre Strange en contrecarrant les plans se faisant au détriment de Cassidy, c’était un bonus non négligeable en sa qualité de citoyenne concernée par le devenir de la ville. Puis, elle n’aurait pas besoin de briser la promesse faite à sa mère puisque Spoiler pouvait rester dans son placard… Les planètes s’alignaient dans leur galaxie d’ignominies, ne restait plus qu’à en observer les étoiles flippantes.
La suite appartenait au réflexe myotatique d’un corps câblé pour l’exercice. Les idées s’étaient mise en branle pour s’adapter à la situation et infiltrer la soirée de fausse charité de la meilleure des façons. Elle pourrait utiliser son identité civile, trouver un prétexte légitime à sa présence, mais c’était encore prendre le risque d’être beaucoup trop remarquée puisque brillante et incroyablement canon (si, si). Le mieux était de se faufiler parmi les serv(it)eurs, les invisibles qui ne sont jamais remarqués, la meilleure source d’informations puisque leurs oreilles traînent partout sans attirer les regards. Le staff était choisi bien avant la soirée mais ses obligations de bénévole l’empêchaient de l’intégrer avant la cérémonie au risque de faire défaut aux malades de Métropolis. Une occasion manquée de développer sa connivence au sein de l’équipe qui lui aurait permis de pouvoir récupérer d’autres précieuses informations. Tant pis elle compterait sur sa bonhomie en ce jour J pour subtiliser les rumeurs qui circulent hors de sa sphère d’écoute… Parce qu’elle voit un autre avantage à sa présence sur les lieux, prévenir les catastrophes qui arrivent toujours en chaîne quand on est entouré par les vautours qui s’en repaissent. L’évidence la frappe, l’étincelle dans son regard se loge en braise dans le myocarde, il faut qu’elle éteigne le feu que ce maudit Nightwing a nourri avant qu’il ne l’étreigne. Elle puce le gosse et elle dégage. Simple. C’est tout ce qu’on attend d’elle, pas besoin de faire de zèle.
Cible en vue, elle approche avec le plateau de Mors préparé par ses soins pour l’occasion. Myrtilles et cassis pour le violet et raisins qui, s’il ne font pas partie de la recette originale, ont l’avantage d’être diurétique. Elle espère que la boisson native de son pays agira en madeleine de Proust et que le Russe a quelques bons souvenirs de sa patrie qui le poussera à s’en gaver. L’ancienne vigilante compte sur un besoin à soulager pour condamner l’accès aux toilettes avant de l’y suivre afin de lui refiler le paquet confié pour finir par s’éclipser. SAUF QUE. Bien qu’elle pense la situation sous contrôle, l’autre décide de lui compliquer la tâche. Elle le voit raidir. Débute alors son chrono interne pour estimer le temps de crise tandis qu’elle anticipe la suite pour connaître son trouble. Le plateau est déposé dans les mains du premier invité croisé, avant d’écarter la foule qui se forme en ronde interdite tout en subtilisant la veste d’un smoking sous les protestations de son propriétaire.
« Il convulse. Tu veux que le fils de Strange soit blessé parce que t’es un tocard égoïste ? »
Elle ne sait qui elle vient d’insulter mais la position du Docteur lui semble supérieure puisqu’il lui cède son précieux sans prendre le temps d’en vider le contenu avant qu’elle le roule en boule sans plus de cérémonie. La situation dégénère avant qu’elle n’arrive sur ses flancs puisqu’un des gorilles assurant la surveillance brêle le manque d’oxygène mais lui barre la route quand elle s’agenouille auprès de l’adolescent.
« On a demandé un médecin gamine, pas une poupée barbie. » « Je suis secouriste. Si tu savais faire ton taf, j’aurais pas besoin de m’en occuper à ta place. Maintenant de l’air, faut ramasser les bouts de verre. »
La veste/oreiller est calé sous la nuque pour maintenir la tête en arrière et dégager les voies respiratoires. Les jambes sont relevées pour l’installer bien à plat. Le nœud de cravate s’ôte comme la chemise qui s’ouvre sur le poitrail dont elle constate l’absence de soulèvement. Merde. Il ne va quand même pas lui claquer entre les doigts ? La peau est encore pâle, pas de signe de cyanose . Pas de temps à perdre pour débuter la réanimation cardio-pulmonaire et prévenir les séquelles d’un manque d’oxygénation. Elle compte le temps et les compressions pour tenir le bon rythme, enchaîne avec les insufflations buccales puisque le sang coagule autour des narines de l’adolescent. Pose les questions d’usage aux gardes qui paniquent comme si elle ne connaissait rien de ses antécédents. Première crise ? Prise d’un traitement antiépileptique ? Sous ou sur dosage ? D’autres médicaments ? Sevrage alcoolique ? Ils ont appelé les secours ? Si elle pouvait le traîner jusqu’à l’hôpital de Gotham, peut-être que Stephanie pourrait convaincre sa mère d’engager une batterie de tests pour avoir une vision plus précise de son état, de ce qu’ils lui ont infligé, de ce qu’il nécessitera comme aide quand ils l’auront tiré de là. La future médecin est trop concentrée à la tâche pour sentir l’agitation derrière son dos. Distille des mots qui ne sont pas sans raviver un souvenir en écho.
« Tu peux le faire. T’es un battant. Accroche-toi, tu vas t’en sortir. Respire ! »
Peu ou proue ceux que Leslie lui avait glissé pour la maintenir en vie après avoir simulé sa mort dans le regard de Bruce. Si seulement elle bénéficiait de la discrétion d’une clinique privée elle pourrait rejouer son tour de passe passe et faire croire au décès de la pupille pour le soustraire à Strange. Malheureusement, elle aime se donner en spectacle et ce sont des centaines de paires d’yeux qui assistent au miracle. La vigilante se décale quand elle est assurée qu’il retrouve son autonomie, une main tremblante posée sur l’épaule de Cassidy. Il devrait se sentir à bout de forces après une crise de cette ampleur mais elle est parée à utiliser la sienne s’il panique.
« Cassidy ? Est-ce que tu m’entends ? Tu viens d’avoir une crise mais tu es en sécurité maintenant. »
Comme elle déteste avoir à lui mentir.
Messages : 189 Date d'Inscription : 23/09/2023
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Sujet: Re: " Les Masques de la Charité " ft. Stephanie Brown Sam 6 Juil 2024 - 19:59
Les Masques de la Charité
The chains of my past are nothing compared to the wings of my thoughts
La vulnérabilité du fils du maire venait d’être une nouvelle fois publiquement dévoilé. Les invites n’avaient pas l’air surprise par la santé vascillante du fils du maire. L’adolescent avait l’apparence d’un enfant fragile dont les os pouvaient se briser en un claquement de doigt. Cassidy sentit d'abord une étrange chaleur monter depuis sa nuque jusqu'à son crâne, comme si une vague d'énergie électrique traversait son corps. Le monde autour de lui devint flou et lointain, les lumières et les sons se distordant en un tourbillon chaotique. Chaque muscle de son corps se tendit brusquement, des éclairs de douleur irradiaient de ses membres alors que les spasmes commençaient à le secouer violemment.
Sa vision se rétrécit, laissant place à un tunnel sombre ponctué de lumières clignotantes. Les voix des invités se transformèrent en un murmure indistinct, leurs visages flous se fondant dans un arrière-plan sans forme. Une pression insupportable comprimait sa poitrine, l'empêchant de respirer normalement, et son cœur battait à tout rompre, chaque pulsation résonnant dans ses tempes. La douleur était omniprésente, chaque fibre de son être semblait sur le point de se rompre. Il avait l'impression que son esprit se fragmentait, des morceaux de pensées incohérentes et des souvenirs surgissant de manière désordonnée. Cassidy essayait désespérément de se raccrocher à quelque chose, n'importe quoi, mais tout glissait entre ses doigts mentaux comme du sable.
Les deux hommes étaient perdus, ils étaient au courant de l’état de santé du cobaye de Strange mais ne s’attendait pas à devoir gérer ce genre de crise. Leur patron était toujours là pour gérer ces situations désastreuses. La panique monta d’un cran lorsque l’un d’entres eux s’est rendu compte que l’enfant avait du mal à respirer. Parmi la foule qui se contentait d’observer le jeune russe agonisant, une seule femme s’était décidée à sortir du cercle pour leur venir en aide. L’un des agents s’était montré hostile à l’égard de l’élégante demoiselle qui n’avait rien d’une médecin en apparence. Malheureusement, il n’avait pas l’embarras du choix, il céda aux caprices de l’étrangère et la laissa s’approcher de la cible. Les deux hommes se sont attardés sur les morceaux de verre qui trainaient autour de Cassidy et qui risquait à tout moment de le blesser. Ils ont obéi aux conseils de l’inconnue sans broncher, ils ont accepté le risque. L’adolescent était beaucoup trop précieux, ils ne devaient prendre aucun risque et la maintenir en vie.
Son corps était une prison, chaque spasme le dépossédant un peu plus de son contrôle. Les signaux de détresse envoyés par son cerveau se mélangeaient en un brouillard de panique et de confusion. Le filet de sang qui s'écoulait de ses narines passait inaperçu, tant il était absorbé par cette lutte intérieure. L'angoisse de ne pas pouvoir se libérer, de rester coincé dans cet enfer sensoriel, le submergeait complètement. Les secondes semblaient s'étirer en heures, chaque instant une épreuve interminable. Au fond de lui, une petite voix tentait de lui rappeler de respirer, de se calmer, mais elle était noyée sous le flot d'impressions chaotiques. Le désespoir et la fatigue commençaient à le gagner, chaque spasme drainant un peu plus de son énergie déjà vacillante. En dépit de tout, quelque part dans ce tumulte, Cassidy savait qu'il devait tenir bon, qu'il devait survivre à cette tempête intérieure. Il avait entendu cette petite voix l’encourager, tenter de la ramener vers la lumière. Le télépathe avait trouvé le morceau de réel nécessaire pour sortir son esprit de cette crise et revenir dans le monde réel.
Les spasmes de Cassidy commencèrent à diminuer en intensité. Les muscles tendus se relâchèrent peu à peu, laissant place à une sensation de lassitude profonde et d'épuisement. Les pulsations erratiques de son cœur s'apaisèrent progressivement, et la pression oppressante sur sa poitrine s'allégea. À mesure que la crise s'évanouissait, Cassidy revint lentement à la réalité. Les bruits étouffés de la salle des réceptions retrouvèrent leur clarté, bien que lointains et déformés. Les visages flous des invités se dessinèrent à nouveau, leurs expressions mêlant inquiétude et curiosité.
Cassidy cligna des yeux avec peine, tentant de se réorienter dans l'espace et le temps. Il sentit une main ferme sur son épaule, probablement l'un de ses gardes du corps qui restait près de lui pendant la crise. Sa bouche était sèche, sa gorge douloureuse des spasmes récents. Un goût de métal persistait dans sa bouche, du sang séché probablement. Malgré son retour à la conscience, l’adolescent était confus. Les souvenirs des instants précédents étaient comme des fragments flous et désordonnés, difficile à recoller. Il se sentait déconnecté de son propre corps, comme s'il observait la scène à travers un voile. L’adolescent observa Stephanie avec un regard complètement confus. Il ne savait pas ce qui était cette femme, encore moins ce qu’il faisait là. Il reconnaissait à peine ces deux gardes du corps qui avaient chacun un œil sur lui.
« Je suis désolé… je ne comprends pas… qui es-tu ? » demanda Cassidy avec un fort accent russe.
Contrairement à ce que pouvait penser Stephanie, le jeune télépathe n’était pas certain d’être en sécurité. Cassidy releva la tête pour constater l’enfer, le regard des invités qui observaient la scène silencieusement, ou presque. Le pouvoir de l’adolescent était toujours en activité, lui permettant d'entendre les jugements, les murmures, les rumeurs qui se créaient et se répandaient comme une traînée de poudre autour de lui. Les pensées des invités, habituellement soigneusement masquées derrière des sourires et des politesses, étaient maintenant exposées à nu pour Cassidy. Il percevait la curiosité mêlée de compassion feinte, la critique discrète et les spéculations sur sa condition et sur ce que cela signifiait pour son père, le maire de Gotham. Son visage se décomposa progressivement sous l'accumulation des pensées qui frappaient violemment son esprit affaibli. Les migraines étaient difficilement supportables, chaque murmure mental résonnant comme un coup de marteau dans son crâne. La douleur lancinante faisait vaciller sa concentration, rendant chaque seconde plus insupportable que la précédente.
« Les voix… fait les taire… Je veux que ça s’arrête… » marmonna Cassidy.
Le sang s’échappa de nouveau de ses narines, mais il ne fut plus le seul à être atteint de symptômes similaires. Les premiers invités furent soudainement victimes de maux de tête, se tenant la tête entre les mains ou vacillant sur leurs pieds. Un murmure d'inquiétude parcourut la salle, les visages des notables passant de la curiosité à l'appréhension. Reconnaissant les symptômes d’un pouvoir qu’il ne contrôlait plus, le premier garde se tourna vers le second, assez paniqué.
« Il est en train de tout foutre en l’air. Il faut utiliser le dernier recours et l’évacuer avant qu’il n’éveille d’autre soupçon. »
Malgré les migraines, Cassidy tenta de se libérer de ce mal. Sa main glissa dans une poche intérieure dans lequel se trouvait une boite en plastique transparente. A l’intérieur se trouvait un ensemble de gélule et de comprimés de différentes couleur et forme, difficilement identifiable. C’était un mélange de médicament que Strange lui fournissait sans réellement en préciser le contenu. Cassidy les prenait avec une certaine méfiance. Ce soir, il avait trié à l’aveugle, craignant d’être transformer en vulgaire pantin. Son corps est encore affaibli par la crise et ses doigts, recouvert d’une fine couche de cuir pour le protéger des bactéries, sont maladroit, la boite tombe sur le sol. Le deuxième garde s’est rapproché du fils du maire et de sa secouriste pour saisir son bras pour l’inviter assez violemment à garder ses distances.
« Eloignez-vous ! »
L’autre agent s’est rapproché. Il avait entre les mains, une seringue que Cassidy connaissait bien. Le liquide à l’intérieur était un puissant neuroleptique créer sur-mesure par Hugo Strange pour bloquer les pouvoirs de l’adolescent. Les effets secondaires étaient très douloureux et le rendait extrêmement vulnérable. Stephanie avait senti l’adolescent commencer à se débattre et à devenir nerveux.
« Non… non non. »
Invité
Sujet: Re: " Les Masques de la Charité " ft. Stephanie Brown Mar 9 Juil 2024 - 18:48
Les masques de la charité FT. Cassidy Sverdlov Stephanie compte sur sa discrétion pour mener à bien cette mission. Depuis toujours, elle cultive une capacité à se fondre dans le décor, une compétence aiguisée par des années passées à se sentir invisible aux yeux des autres. Son père, obsédé par ses propres ambitions criminelles, l'a souvent ignorée, la voyant plus comme une complication dont il faut à tout prix se débarrasser, parfois au sens le plus littéral du terme, que comme une fille légitimée dans son besoin d’attention et d’affection. Sa mère, perdue au milieu de ses propres démons, ne lui a offert que négligence et distance, laissant Stephanie se débrouiller seule une partie de son enfance. Même Robin, pour qui elle a nourri de profonds sentiments, n'a jamais vraiment vu la personne qu'elle était, ne lui offrant qu'une amitié tiède en retour de sa plus fébrile admiration lorsqu’elle avait traversé le Styx à contre courant pour le retrouver au milieu du charnier qu’était devenue Gotham.
Cette accumulation de déceptions et d'indifférences forgent en elle une détermination implacable à prouver sa valeur et à tourner à son avantage l’absence de considération. Une aubaine d’être si peu remarquée pour approcher avec aisance l’adolescent en détresse. Quitte à ruiner en un claquement de doigts tous les efforts fournis pour disparaître aux yeux des invités trop occupés à réajuster leur masque de fausse compassion pour la fébrilité de la pupille du Maire. Les mauvaises habitudes ont cette tendance à s’ancrer trop profondément par être balayées par les pluies qui battent inlassablement le pavé. Sa couverture de serveuse lambda vole en éclats tandis qu'elle se mets sous les feux des projecteurs -et des critiques. Elle s'élance à son secours, agenouillée à ses côtés, ses mains expertes commençant immédiatement la réanimation cardiopulmonaire. L'adrénaline monte comme un shoot enivrant pour qui s'est tenu trop longtemps loin de sa piqûre. Chaque compression de la poitrine de l'adolescent renforce sa détermination à le ramener à la vie. Tous les yeux tournés vers eux, elle existe autant qu’elle excelle, sa confiance et son jargon pour remplacer les bat-gadgets afin de mener à bien la mission.
Stephanie a toujours été une tête brûlée. Agir sous le feu de l'action sans réfléchir aux conséquences est une habitude profondément ancrée. Les années passées sous le masque de Spoiler, puis de Robin, et enfin de Batgirl, ont forgé cette impulsivité que chacun de ses partenaires a fini par lui reprocher. Parfois à raison sans que jamais elle ne l’entende. Maintenant, alors qu'elle lutte pour sauver le Russe, ces souvenirs des précédentes missions renforcent sa résolution. Elle ne peut pas l’abandonner et prendre le risque de le voir mourir, pas sous sa surveillance. Chaque compression, chaque souffle qu'elle lui insuffle est un défi lancé à son passé, une tentative de racheter ses fautes. La voix de Leslie Thompkins résonne dans sa tête, rappel de ce jour où elle avait failli la perdre face aux menaces des bras armés qui avaient encerclés leur village tanzanien. "La vie de chaque personne que tu sauves est une victoire, Stephanie. Ne l'oublie jamais." Ces mots, gravés dans son esprit, guident ses actions même les plus folles sous couvert d’une stratégie considérée que trop arbitraire.
Alors que Cassidy retrouve enfin une respiration haletante, ses yeux s'ouvrant lentement, Stephanie sent un soulagement immense l'envahir. Elle sait que ses méthodes sont parfois imprudentes, si ce n’est totalement suicidaires, mais elles sont aussi ce qui la rend unique, ce qui fait d'elle une héroïne malgré tout, qu’importe qu’elle évolue depuis plusieurs années sans la protection du masque. Pendant que l’adolescent recouvre ses esprits, l’ancienne vigilante met de l’ordre dans sa tête, laisser le flux de souvenirs l’envahir ne lui semblant pas l’approche la plus judicieuse face à un télépathe capable de faire sauter le verrou de son esprit.
« Je ne suis personne. Juste une serveuse pour la soirée avec une formation médicale pour te sauver. Tu peux m’appeler Stephanie. » Parce qu’elle n’avait pas voulu utiliser son nom civil de Laura Bellinger, Nightwing avait probablement trouvé ça à propos de ressusciter une partie de son ancienne identité. « Est-ce que tu te souviens de ce qui a précédé la crise ? »
Puisque le justicier vient de traverser ses pensées, Stephanie tente de répéter en mantra interne *je suis une amie de Nightwing, je vais t’aider, tu peux me faire confiance, je ne te veux aucun mal.* Mais c’est sur le brouhaha des murmures intérieurs des invités de marque que l’esprit de Cassidy se concentre. L’ignorance en constante de son existence ne formalise pas Stephanie trop focalisée sur la meilleure façon de venir en aide à la victime de Strange.
« Je ne peux pas les arrêter alors concentre-toi sur ma voix Cassidy. » Tandis que le mantra occupe les pensées, elle tient une diatribe pour ne pas laisser soupçonner qu’elle connaît son secret. « Tu es à une soirée mondaine afin d’aider à récolter des fonds pour aider Métropolis en renforçant les infrastructures de Gotham afin de pouvoir accueillir ses sinistrés. Ton père n’est pas encore fait son appa... »
Alors qu’elle sort un paquet de mouchoir de son tablier pour le tendre à l’adolescent qui se bat pour récupérer sa boite à médicaments, elle est tirée en arrière sans ménagement. La casquette de samouraï étant peut-être celle de trop en plus celles de serveuse et secouriste, elle rassemble tout ce qu’elle contient de diplomatie pour faire face à truc et muche, tandis que derrière elle, on capte l’attention des invités maintenant que le drame est évité et que l’orchestre se remet à jouer.
« Il faut l’isoler pour stabiliser son activité neuronale. » Dit-elle, sa voix ferme malgré l’urgence de la situation. « Si nous ne le mettons pas à l’écart immédiatement, une crise plus sévère pourrait se déclencher. »
Les gardes échangent des regards perplexes, pas tout à fait convaincu par l’emploi du "nous" car désireux de se dépêtrer au plus vite de l’emmerdeuse.
« Il présente des signes clairs de convulsions tonico-cloniques généralisées. Dans ces cas, il est impératif de minimiser les stimuli externes pour éviter une exacerbation de son état neurophysiologique. »
« Neuro... quoi ? »
« Neurophysiologique. Le cerveau est actuellement en surcharge électrique, et toute stimulation sensorielle excessive, comme le bruit ou les mouvements brusques, pourrait aggraver son état, entraînant un état de mal épileptique. C'est potentiellement mortel. »
Elle les inonde sous un vocabulaire dont ils n’ont pas la maîtrise pour qu’ils prennent conscience qu’elle connait le sujet, contrairement à eux et qu’elle leur est totalement indispensable s’ils ne veulent pas prendre le risque que les dommages encourus soient irréversibles.
« On peut lui donner quelque chose pour le calmer. »
La seringue n’a pas échappé à la vigilante bien incapable de déterminer son contenu bien qu’elle penche pour un tranquillisant au vu de la réaction d’un Cassidy dont les pouvoirs sont en roue libre sur l’autoroute du danger.
« Administrer un médicament en pleine crise sans connaître son état exact peut provoquer des réactions imprévisibles comme une dyskinésie tardive ou un syndrome malin des neuroleptiques, ce qui serait extrêmement dangereux pour lui. Sans omettre les complications cardio-respiratoires. »
« On fait quoi ? »
L’attention de Stephanie revient à la victime, dans les cordes sa voix douce de Robin. Elle préfère attendre son approbation que de le brusquer, elle a besoin de sa coopération pour que cette mission ne ressemble pas à l’un de ses nombreux fiascos.
« Cassidy, tu as besoin de repos. Tu veux bien qu’on t’emmène dans une autre pièce pour te mettre à l'abri ? Je vais rester avec toi pour surveiller ta récupération et je ne les laisserai pas t’injecter quoique ce soit, d’accord ? »
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Sujet: Re: " Les Masques de la Charité " ft. Stephanie Brown Mar 9 Juil 2024 - 23:27
Les Masques de la Charité
The chains of my past are nothing compared to the wings of my thoughts
Les pensées des invités s’accumulaient dans l’esprit confus du télépathe. Ses mains rejoignirent ses tempes pour tenter de calmer ce marteau-piqueur qui frappait sans cesse son cortex cérébral. Cassidy était souvent confronté à ces effets secondaires qui lui pourrissaient l’existence et étaient potentiellement dangereux. Rompre un canal télépathique de manière trop brutale pouvait avoir de lourdes conséquences sur la psyché des victimes, avec des effets neurologiques sévères. Parfois éphémères, ces effets pouvaient, dans de rares cas, provoquer des changements permanents chez une personne. Pour essayer de calmer son don et éviter les dégâts, Cassidy avait développé un rituel qui s’était progressivement transformé en tic. Encore partiellement lucide, il commença à se masser le crâne, espérant ainsi stimuler les bons neurones pour faire taire les voix. Cette méthode douce n’était qu’un geste éphémère, une transition subtile qui n’avait jamais montré la moindre efficacité, malgré les assurances des médecins. L’adolescent écrasa violemment la paume de ses mains sur ses tempes, administrant des claques de plus en plus violentes. Bien que cette violence ne puisse pas non plus calmer sa télépathie, l’automutilation forçait les médecins à intervenir et à prendre les devants pour endormir le cobaye. Le sédatif était très souvent le remède pour éteindre l’incendie.
Les deux gardes du corps de Cassidy étaient prêts à utiliser l’arme de secours pour restreindre ses dons instables. Le produit dans la seringue était une variation d’un tranquillisant avec des effets secondaires douloureux. Sous l’effet de ce médicament, Cassidy avait l’impression désagréable d’être écrasé sous un rocher, avec la sensation que sa boîte crânienne était enfermée dans un étau qui se resserrait seconde après seconde. Bien que le traitement le soulageât de ses pouvoirs, la souffrance qu’il endurait était souvent plus insupportable que les voix polluant son esprit confus. Stephanie, toujours proche de lui, remarqua rapidement le refus du fils du maire, comme un chiot qui s’apprêtait à recevoir une punition. Il s’agitait légèrement, avec les forces qu’il lui restait, pour essayer de garder une distance avec ses gardes du corps. Ce comportement ne passait pas inaperçu auprès du public. Certains le voyaient comme un enfant sauvage qui avait encore besoin d’éducation, tandis que d'autres ressentaient une vague de pitié pour cet adolescent visiblement torturé.
Dans la panique, au milieu du brouhaha inaudible qui envahissait son esprit, Cassidy parvint miraculeusement à capter la voix de Stephanie, une voix mielleuse qui tentait tant bien que mal de l'inviter à l'apaisement. L'adolescent hocha doucement la tête, mais continuait à se frapper le crâne, un tic incontrôlable lorsqu’il était confronté à une crise. Elle lui rappelait où il se trouvait, mais le cerveau du jeune Russe n'était pas toujours disposé à traduire dans sa langue maternelle. Ses yeux radioactifs parcouraient la salle, captant la foule, l'odeur de champagne lui piquant les narines, et la musique grésillant dans ses tympans. Il se souvenait partiellement de cette soirée. Il avait assisté à tant de réceptions, perdu au milieu des pensées de la bourgeoisie de Gotham, qu'il peinait à se rappeler la date exacte.
Stephanie détourna son attention vers les deux tuteurs temporaires de l’adolescent. Ce dernier redressa un peu plus sa colonne vertébrale, contemplant son environnement avec un regard vide de toute émotion, ou presque. Cassidy avait l'air d'un chiot perdu lorsqu'il observait les invités, tentant d'ignorer toutes ces voix. Ses doigts frappaient de temps en temps ses tempes ou se crispaient à quelques centimètres de sa boîte crânienne lorsqu'il se rendait compte des gestes qu'il s'infligeait. Les souvenirs se succédaient dans un flou indistinct, chaque fragment de mémoire se fondant dans la suivante. Les deux gardes se laissaient presque embobinés par le discours médical de la jeune femme. Ils n’avaient pas l’habitude de gérer la santé du garçon. Ils se contentaient de lui balancer ses gélules. Strange était le seul à connaître et à avoir la capacité de gérer les problèmes de santé de Cassidy ainsi que ses crises et il voulait probablement être le seul à le savoir. C’était une manière de garder le contrôle, de se rendre indispensable pour l’adolescent et de le ramener vers lui.
« Y’a une pièce, plus loin. Venez par ici. »
Elle n’avait surement pas la force de soulever le maigre poids qui se trouvait juste derrière elle. Le garde écouta à contre-cœur les conseils de Stephanie et rangea la seringue. Même si la crise avait emmené beaucoup de questions chez les invités, les sbires de Strange préférait cela qu’annoncer à leur supérieur que son protégé était mort à cause d’eux. Le premier s’approcha de Cassidy pour le soulever et passer l’un de ces bras derrière sa nuque. Le second gardait un œil sur la serveuse qui avait soudainement gagné des connaissances en médecine. Elle était invitée à les suivre à l’arrière de la grande salle où se trouvait une petit pièce qui faisait office de bureau inhabité. Cassidy n’avait pas assez de force pour se débattre. Au fur et à mesure qu’il s’éloignait, les voix avaient commencé à s’estomper pour ne devenir qu’un faible écho. Sur le chemin, son garde du corps avait profité de sa proximité avec le fils du maire pour lui rappeler le prix de sa liberté.
« Tente un coup foireux et cette gentille dame se retrouvera au fond d’un vide ordure. » murmura-t-il au creux de l’oreille de Cassidy, encore à moitié dans les vapes. Pas de réaction. « Tu comprends quand je te parle ? »
« Oui… »
« Bon garçon. »
L’homme entra dans la pièce en premier pour abandonner le poids plume sur le canapé en manquant légèrement de délicatesse. Cassidy s’est retenu avec son bras pour éviter de s’écrouler sur tout le flan du meuble. Les voix avaient pratiquement disparu pour n’être qu’un lointain souvenir dans l’esprit du télépathe. Pendant que ces gardes du corps font un petit tour rapide de la pièce pour vérifier qu’il n’avait pas d’issue pour s’enfuir. Un verrouillage des fenêtres, un petit coup d’œil, un dernier regard sur le couloir, une menace silencieuse en direction de Stephanie.
Cassidy promenait doucement son regard, spectateur de sa propre vie. Ses yeux reflétaient toujours le même sentiment, celui d’un adolescent égaré qui ne comprenait même pas pourquoi il avait été emmené ici, dans cette soirée caritative. Il se souvenait avoir une mission, la même que les jours précédents, pénétrer l’esprit de ces pauvres gens, identifier les opposants, les formater quand il était en forme. Lorsqu’il croisa le regard de Stephanie, il se rappela quelques mots que son esprit avait réussi à récupérer, des mots qui l’avaient marqué. Dans ses pensées, elle avait mentionné un nom qui lui était familier, un certain Nightwing. Son sang ne fit qu’un tour lorsqu’il comprit qu’elle était son envoyée. En une fraction de seconde, Cassidy regroupa une partie de son énergie pour élaborer une stratégie visant à chasser ces chiens de garde. Utiliser sa télépathie juste après une crise pouvait s’avérer dangereux, et il lui était impossible d’influencer l’esprit des sbires de Strange, équipés en conséquence.
« Les voix… elles s’arrêtent pas. Sors… s’il te plait… sors. » marmonna Cassidy avec un accent russe prononcé, redressant son regard vers les deux gardes.
« Quoi ? non, si y’a quelqu’un qui doit sortir c’est… »
« Non. Sors-les, sors les invités, s’il te plait s’il te plait, ça fait mal !! » Cassidy mimait la douleur, il était plutôt bon acteur, assez pour convaincre les sbires.
« Vraiment, on annule ? Qu’est ce q… »
« S’il te plait… »
« Il veut le bien du gamin, nan ? On reprogramme. » Il leva les yeux vers Stephanie, mais semblait s’adresser aussi bien à elle qu’à son protégé. « Tu te tiens à carreaux. On va évacuer. N'oublie pas ce qu'on a dit»
Lorsqu’ils ont quitté la pièce, en laissant la porte légèrement entre-ouverte, Cassidy a cessé son cinéma pour retrouver cet air perdu qui ne semblait pas faire partie du spectacle. Il se retourna vers Stephanie qui devait, en voyant cette scène, se poser un grand nombre de question. Le fils du maire ne comptait pas s’éterniser et rentra directement dans le vif du sujet.
« Naitvin ? Non, tu ne peux pas venir de part de Naitvin. S’il le sait… si Ougo le sait, il va te faire du mal. Tu peux pas rester. Il faut… il faut que tu partes avant qu’ils savoir. Il sait, il sait… tu dois partir. »
L’adolescent était stressé, légèrement agité. Sa peau était pâle, son cœur frappait violemment sa poitrine et son rythme cardiaque avait recommencé à s’affoler en comprenant qui était cette femme. Un filet de sang s’échappa à nouveau de son nez, Cassidy peinant toujours à stopper l’hémorragie qu’il avait tenté d’arrêter quelques minutes plus tôt. Sa chemise blanche écarlate était désormais tâchée d’hémoglobine. Il ne manquait plus grand-chose pour provoquer une nouvelle crise.
« M…médicaments ? Où sont médicaments ? »
Invité
Sujet: Re: " Les Masques de la Charité " ft. Stephanie Brown Dim 21 Juil 2024 - 1:15
Les masques de la charité FT. Cassidy Sverdlov Stephanie se sent impuissante face au mal-être immédiat de Cassidy. Elle ne traite pas avec les métas d'habitude et ce, pour plusieurs raisons. La première car le Batman lui a bien fait comprendre que c’était chasse gardée et qu’elle ne serait jamais à la hauteur lui permettant de rivaliser et de survivre à un affrontement si l’un d’eux avait le malheur de perturber SA ville. Ensuite car la confiance érodée dans les instituts publiques, gangrenés par des mains viciées, ne leur assure pas d'obtenir les soins nécessaires à l'hôpital où elle est bénévole. Le personnel y est moins qualifié pour traiter des symptômes qui dépassent ce à quoi ils sont quotidiennement confrontés. Malgré leurs capacités extraordinaires, ils sont souvent perçus comme des anomalies, des sujets de curiosité plutôt que des patients à part entière. Leur présence dans les salles d'urgence suscite des regards de suspicion, et leurs douleurs sont minimisées, jugée moins préoccupantes ou plus exagérées que la souffrance de leur homologue humain ou sont tout simplement mal comprises. Ils sont jugés à travers le prisme de leur altérité, et non de leur humanité. Dans ce système défaillant, leurs pouvoirs qui dans un autre prisme serait sujet d’admiration deviennent des chaînes. Chaque plaie, chaque gémissement est perçu à travers le filtre de la peur et de l'ignorance. Un mur de préjugés et de stéréotypes qu’ils ne sont pas les seuls à subir et que l’étudiante aimerait dynamiter pour que la médecine, censée être un baume universel, ne soit plus un miroir impitoyable reflétant les inégalités sociales et raciales.
Stephanie sait qu'il faut changer ce tableau sombre. Chaque médecin, chaque infirmier, chaque membre du personnel hospitalier doit reconnaître l'humanité dans chaque patient. Les préjugés doivent être désarmés comme des bombes à retardement, remplacés par l'empathie et la compréhension. Ce n'est qu'à ce prix que les hôpitaux pourront redevenir des lieux de guérison pour tous, des sanctuaires où la douleur est soulagée, non exacerbée par les jugements silencieux. Elle comprenait trop le revers de leur absence pour ne pas lutter à son échelle pour une meilleure prise en charge afin que leurs maux soient soignés même quand ils ne décident pas de porter cape et collant leur ouvrant un parcours de soin alternatif, loin de la menace que représente les hôpitaux publics. Une menace en épée de Damoclès, la possibilité de sortir de l'hôpital dans un sac mortuaire par négligence médicale ou, pire encore, de ne jamais en sortir du tout. Transféré dans une aile sécurisée d'un hôpital militaire, où ils seraient soumis à des expérimentations pour tester les limites de leurs capacités et déterminer les meilleures façons de les exploiter. Exactement le genre de traitement qu’elle imaginait Strange faire subir à sa pupille quand il ne l’exposait pas comme le dernier accessoire de mode en vogue.
Elle se sent deux fois plus impuissante, face à sa résignation à ne pas soulager ses souffrances en laissant les gardes administrer le liquide suspect, maintenant que l’adolescent s’en inflige de nouvelles pour éviter de s’en prendre à l’assemblée. Elle a besoin qu’il reste conscient pour la suite de la mission, même si ça veut dire porter la culpabilité pour sa complicité des sévices qu’il subit, le temps de la cérémonie et plus longtemps encore dans son esprit. C’est pour la bonne cause, qu’elle essaye de se rappeler pour que la voix de la raison s’imprime au dessus de celle qui gueule qu’elle en fait jamais assez, jamais assez bien. Stephanie pourrait bien assommer les deux gardes, trimballer le gamin sous le bras et prendre le large immédiatement. Le souvenir en piqûre de rappel qu’elle a déjà suffisamment joué avec sa vie, et celle des autres, pour se lancer en mission suicide à visage découvert face aux moyens que lui opposeraient Strange pour récupérer son bien la pousse à la sagesse. Respecter le plan établit par Nightwing et se barrer avant de déclencher une catastrophe trop grosse pour ses épaules.
Point positif, sa tactique semble les embrouiller suffisamment pour accréditer ses théories et le garde remet l’idée de l’injection à plus tard, pas taillé pour gérer les conséquences si elles sont aussi désastreuses que ce que l’apprentie médecin prophétise. Il relâche la pression qu’il exerçait sur son bras mais la tient toujours à l’oeil. Stephanie se relève d’un bond, s’avance vers les invités et balaye les mains en direction de l’assemblée l’air de dire « circulez, le spectacle est fini, merci pour votre attention et votre inaction. Vous pouvez reprendre votre vie où vous l’avez laissée et décider de la meilleure façon de pourrir la notre. » Le garde a détourné son attention le temps nécessaire pour lui permettre de récupérer la boite égarée plus tôt qui se retrouve à ses pieds avant qu’elle ne se décide à suivre la caravane incongrue qui transporte le bien le plus précieux du régent de Gotham.
La pièce est exiguë, rafraîchie par une ventilation bien trop étroite pour la laisser espérer une retraite discrète. Elle scrute chaque recoin, cherchant un dispositif de surveillance, mais la pièce semble dépouillée de tout décor inutile. Elle découvre un canapé, un bureau, une chaise, une machine à café usée, et un casier qui paraît assez lourd pour barricader la porte et lui offrir un moment de répit pendant qu’elle prétexterait avoir besoin de la boîte de médicaments dans son tablier. Elle pourrait alors maîtriser un seul garde, transmettre la balise à Cassidy, et disparaître avant que l’autre garde ne revienne, réalisant qu’elle l’a trompé avec une quête impossible.
Pendant qu’elle échafaudait son plan, l’adolescent pas aussi perdu que son regard de chiot le laisser penser, se tordit de douleur. Stephanie esquissa un pas dans sa direction, le coeur en morceaux que sa stratégie ne soit pas suffisante pour l’éviter de souffrir du brouhaha mental des invités mais fut retenue par le garde pas décidé à ce qu’elle intervienne tant qu’il jugeait que la situation n’était pas critique. Preuve que le jeu d’acteur était bon ou qu’elle se ramollissait sous la panique pour être dupée autant que les gardes. Muche et Truc étaient pourtant encore plus cons que ce qu’elle leur accordait puisqu’ils décidaient ne pas être trop de deux pour raccompagner tout le beau monde au vestiaire puis à la porte.
Elle est impressionnée, qu’il la sorte ainsi de son impasse quand la violence était la seule réponse susceptible de l’absoudre de la présence gênante du garde qui resterait avec eux. Il était bien plus costaud que ses frêles épaules le laisser penser. A quel point Strange avait exercé les pressions pour qu’il finisse par ployer ? Quelle ficelle avait tirée Muche quand il lui avait glissé un mot à l’oreille ? Les questions ne resteraient pas en suspens indéfiniment puisqu’elle pouvait le conceptualiser dans la détresse de sa voix quand Nightwing revint sur la tapis tandis qu’elle faisait difficilement grincer le lourd casier sur le plancher pour coincer la porte qu'elle a pris soin de fermer. Le boucan n’alerte pas les gardes dont le pas pressé le a suffisamment éloigné. Stephanie s’approche du canapé, s’agenouillant pour être à la hauteur de l’adolescent sur lequel elle pose un regard doux et compatissant mais dont le sérieux de la voix ne tressaute pas.
« Nightwing sait ce qu'il fait, il m'a envoyée ici parce qu'il croit en moi. Je comprends ta peur, et je sais à quel point Hugo peut être dangereux, mais c'est justement pour ça qu'il faut que je reste. Si je pars maintenant, tu resteras sous son contrôle et il continuera de te faire du mal. Je te promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour que tu ne souffres plus et ne pas me laisser attraper pour ne pas avoir à souffrir. Nous allons y arriver, mais pour ça, j'ai besoin que tu restes fort encore un peu. »
Son russe est trop rouillé pour qu’elle puisse tenir ce genre de conversation dans la langue alors elle espère qu’il en a extrait suffisamment de substance pour calmer l’excitation qui l’étreint et qui n’aide pas son besoin de repos. Elle sort la boite de médicaments qui se distinguent par leurs couleurs mais dont elle ne reconnaît pas la forme. Les moyens de Strange lui permettent de se fournir hors du circuit, peut-être même avec des produits interdits sur leur sol ou même provenant du cru de son esprit dérangé. Elle n’est pas en mesure de l’aider sans pouvoir établir un réel diagnostic, alors elle lui confit à regret la boite qui a peut-être contribué à le faire survivre jusqu’ici. L’américaine baragouine dans un russe très approximatif pas forcément plus compréhensible que son anglais.
« Toi vouloir me suivre direction hôpital ? Je connais un vrai médecin, un bien. »
Ce qui ne lui semblait pas être la pire idée qu'elle ait eue. Elle pourrait justifier sa panique auprès de la surveillance rapprochée de Cassidy s'il feintait aussi bien le malaise et la chemise qui prend une nouvelle teinte à mesure que la soirée passe appuierait son discours. Filer en douce au milieu de la cohorte d'invités restait une possibilité, au pire elle prouverait sa bonne foi auprès d'un gorille en acceptant qu'il les accompagne. Strange tardait alors elle pouvait jouer son rôle et tirer des ficelles en mentant sur les capacités de survie de la pupille s'il ne voyait pas urgemment un vrai docteur. Elle sort un paquet de mouchoir qu'elle lui envoie et un objet rond de son tablier, à peine plus épais qu’un traceur mais muni d’un bouton pressoir permettant de lancer le signal et dont la batterie tient plus longtemps qu’une simple balise de survie.
« C’est la balise que m’a demandé de te remettre Nightwing. Chaussure ou Veste ? »
Les dialogues en italique sont exprimés dans un russe tout pourri.
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Sujet: Re: " Les Masques de la Charité " ft. Stephanie Brown Mer 24 Juil 2024 - 23:08
Les Masques de la Charité
The chains of my past are nothing compared to the wings of my thoughts
L’esprit de Cassidy oscillait entre self-control et anxiété. Il avait réussi à jouer un rôle, feindre la douleur pour éloigner ses gardes du corps, mais ses émotions étaient revenues en force lorsqu’il avait compris qui se trouvait en face de lui. C’était une alliée de Nightwing, probablement envoyée par ce dernier pour vérifier que le fils du maire se portait bien. Le jeune russe n’avait pas réellement donné signe de vie depuis plusieurs semaines pour une raison obscure. Stephanie tenta de le rassurer. Strange était connu de leurs services, ils connaissaient ses méthodes et ses crimes, mais peut-être pas aussi intimement que Cassidy, qui vivait désormais sous le même toit que lui. Certaines pièces de la maison lui étaient interdites, mais Strange était devenu un père de substitution pour l’adolescent. Il était le seul capable de comprendre ses maux et de le soigner sans brutalité. Il supervisait même son apprentissage de la langue anglaise.
Le télépathe était également un élément clé dans les plans du scientifique. Strange ne perdrait pas son temps à élever et dominer psychologiquement l’adolescent s’il n’avait pas une idée précise derrière la tête. Cassidy disposait d'éléments cruciaux qui pourraient mettre en péril les ambitions de Strange, mais il semblait contraint au silence. La manipulation mentale et l’intimidation étaient des armes que Strange maîtrisait à la perfection, et il les utilisait pour maintenir Cassidy sous son contrôle. L’adolescent craignait tellement les conséquences de ses actes qu'il préférait s’enfoncer dans le silence. Duper les larbins du psychiatre était le maximum qu’il pouvait faire sans attirer l’attention. Ces hommes n’étaient pas réputés pour leur capacité à réfléchir, ils étaient simplement conscients de la dangerosité des pouvoirs du protégé de Strange. Ils avaient l’impression de gérer un fou échappé de l’asile. Lorsque ses pouvoirs dérapaient, ils perdaient patience et finissaient systématiquement par droguer l’adolescent, l'envoyant ainsi dans les bras de Morphée. Les hommes de Strange, malgré leur manque de perspicacité, étaient impitoyables. Ils suivaient les ordres sans poser de questions, assurant une surveillance constante et sans relâche. Cassidy devait donc être extrêmement prudent, chaque faux pas pouvait signifier une nouvelle dose de sédatif et un retour à l’état de marionnette entre les mains de Strange.
Cassidy avait appris à jouer avec leurs attentes, à feindre la docilité pour éviter ces traitements brutaux. Chaque injection le plongeait dans un sommeil artificiel, le rendant vulnérable et incapable de défendre son esprit contre les manipulations de Strange. Ses pouvoirs étaient bloqués et les effets secondaires étaient très douloureux. C’était un prototype dont la recette n’avait jamais été revisitée malgré la souffrance visible de l’adolescent. La douleur semblait être un facteur efficace pour dissuader l’orphelin de reproduire l’expérience.
Perdu dans ses pensées, l’adolescent faisait les cent pas, les doigts plaqués sur son visage en pleine réflexion. Habitué à la violence quotidienne, Cassidy n’arrivait plus à faire la différence entre le bien et le mal. Il était en train de banaliser sa vie misérable, l'isolement, la torture psychologique et l'exploitation. Strange avait si bien manipulé l’adolescent que ce dernier commençait à voir en lui une figure de bienveillance, malgré les abus et les manipulations constantes. Chaque jour, Cassidy se retrouvait à rationaliser les traitements brutaux qu'il subissait, les considérant comme une partie inévitable de sa vie. L’isolement forcé et la torture psychologique étaient devenus une routine, un fond sonore de sa triste existence. Il ne pouvait plus se rappeler ce que signifiait une vie normale, où la confiance et la sécurité n'étaient pas des illusions. Les rares moments de répit étaient teintés d'une anxiété constante, qui fragilisait sa santé. Stephanie pouvait la sentir faire trembler sa voix lorsqu’il tentait de répliquer.
« Tu ne comprends pas. Il savoir tout… il… il sait tout, il est cour… au courant pour le cambriolage. Il sait que j’ai menti et que Naitvin et Red Robeen sont venus chez lui. C’est ma faute, j’ai pas… j’ai pas pu le contrôler. Je tout foutre en l’air. » la voix tremblotante, l’accent soviétique encore présente mais des connaissances en langue beaucoup plus stable. « S’il apprend que tu es là et que tu es aussi dans l’histoire… Il va t’arriver malheur ! Il faut pas… »
Cassidy détournait le regard, évitant même de croiser les yeux de Stephanie. Ses yeux étaient vides d’émotion, fuyant vers le sol, perdus dans ses pensées. L’anxiété qui prenait le contrôle de sa raison était susceptible de déclencher une nouvelle crise. Son esprit se débattait contre la vague montante de panique, cherchant désespérément à se raccrocher à quelque chose de tangible. Pour dissuader Stephanie de rentrer dans le piège de Strange pour venir en aide à une âme innocente.
« Non… non vous trompez. Je ne suis pas… maltraitez. J’ai.. une super chambre, des vêtements de luxe, j’ai à manger et… j’ai le droit de regarder la télé… de temps en temps, quand j’ai fait mes… leçons. Il faut pas vous inquiétez, ça va… Je suis pas blessé » il essayait d’arborer une voix un peu plus calme mais son jeu d’acteur était moins bons qu’avec les sbires de Strange.
Un mélange de mensonges et d’illusions profondément enfouis dans son esprit luttait pour éviter une véritable détresse émotionnelle. Consciente de l'état fragile de Cassidy et de l'impact potentiel sur sa santé physique, Stephanie lui proposa de se rendre à l'hôpital pour s'assurer que tout allait bien. Malheureusement, la simple mention d’un centre médicalisé ou d’un médecin semblait le mettre dans tout ces états.
« Non, pas l’hôpital. Je veux pas qu’on me fasse du mal. Je veux pas de drogues, je veux plus ! S’il te plait… Ils savent faire que ça, me droguer !* »
La paume de sa main s’écrasa sur son visage, déformant ses traits lorsqu'il la laissa retomber le long de son corps. Ses yeux, écarquillés, témoignaient de l’anxiété écrasante qui envahissait son être, une anxiété qu'il peinait à contrôler. Des gouttes de sueur perlaient sur le haut de son front, reflet de la tension nerveuse qui le submergeait. Stephanie, voyant l'état de panique croissant de Cassidy, sortit un petit objet de sa poche. C’était un traceur qu’elle comptait dissimuler dans ses vêtements pour garder un œil sur lui. La vue de ce dispositif éveilla chez Cassidy une nouvelle vague de terreur et de confusion, renforçant la sensation de ne pas avoir de répit. Il était submergé par la peur de l'inconnu et de la surveillance constante, incapable de percevoir la mesure dans laquelle cette technologie pourrait réellement lui offrir une protection ou une aide. Dans son état de détresse, la simple présence du traceur lui semblait une intrusion supplémentaire, une nouvelle corde à son cou dans un monde déjà saturé de contrôles et de manipulations. Le risque que Strange le découvre était trop grand et le plongeait dans un état de terreur.
« Il sait, il sait Stephanie, il finira par savoir que tu essayer de m’aider. » Il eu un moment de réflexion, ses yeux se redressèrent. « Peut-être que c’est ce qu’il veut. Oh non, c’est exactement ce qu’il veut. Il veut que vous m’aidiez, il n’attend que ça. Je suis en train de rentrer dans son jeu. » Il jeta un rapide coup d’œil vers Stephanie et détourna immédiatement le regard. Il posa ses mains pour former des œillères comme si un simple contact visuel avec Stephanie suffisait pour le mettre dans tout ces états. « C’est foutu, foutu. J’ai vu son visage, j’ai tout vu. C’est ma faute, je vais tout foutre en l’air. * »
« Cassidy, est-ce que tout va bien ? » lança la voix d'un sbire à travers la porte. « Ouvre ! »
* traduit du russe
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Sujet: Re: " Les Masques de la Charité " ft. Stephanie Brown