Messages : 14 Date d'Inscription : 23/08/2021 PNJ Mafia
Sujet: Vol au dessus d'un panier de crabes Lun 4 Déc 2023 - 22:00
Type de RP : Flashback
Date du RP : 31/10/23 (Juste après la fin de la bataille au Plaza)
Participants: Lee Wang (PNJ Mafia) / Porcelaine
Trigger warning: /
Résumé: Après leur attentat contre Tian Hong et le Syndicat, l'improbable duo de tueurs prennent la poudre d'escampette par jet privé.
Avec douceur, gardant convenablement le regard dessus, l'Assassin leva son moignon couvert de tissu et surmonté d'une simple pince métallique. Celle-ci enserrait une cigarette. Il l'amena à ses lèvres et tira dessus, jetant un coup d'œil par le hublot à sa droite avant de souffler.
C'avait été un tel chaos que lui-même était toujours couvert de divers fluides humains et dégageait quelques relents assez peu avouables, le moins honteux d'entre eux étant l'odeur de la Mort. Il souriait, et ses dents blanches le rendait terrifiant, aussi terrifiant qu'un requin qui voudrait paraitre sympathique à sa proie sans défense. Le salopard n'arrivait pas à faire autre chose que se répéter les derniers mots du Gùn, encore et encore, il en avait pour ainsi dire presque ignoré Clémence après l'avoir récupérée pour l'emmener.
« Comment vas-tu poupée ? Demanda t-il en la regardant franchement, face à lui.
Bien que le jet privé leur ait été totalement réservé et qu'ils disposent ainsi de tout l'espace nécessaire pour ni se voir, ni s'entendre, ni même se sentir, le taïwanais avait insisté pour rester auprès de l'autre passagère. Il avait seulement contraint la poupée animée, sur son épaule, à garder le silence tant qu'il ne lui aurait pas autorisé le contraire. Ainsi avaient-ils profités d'une calme parfait pour le décollage de l'aéroport Goodwin, un calme amplement mérité après leur fuite méticuleuse mais fort stressante. Entre les égouts, le canal à traverser en canot pneumatique, la route à faire jusqu'à l'aéroport, dans le tumulte des forces armées qui allaient investir la ville pour rétablir ENFIN l'ordre, le quasi silence de la cabine pressurisée avait été accueilli avec délice.
Et voilà qu'il brisait finalement cette tranquillité, d'un ton parfaitement indifférent, égal à lui-même. Il eu néanmoins l'audace de braquer son regard sur Porcelaine afin d'obtenir réponse. Bien des aspects de cette soirée lui avait été cachés ces trois derniers jours, notamment l'issue finale. Comment vivait-elle l'assassinat de celui qui l'avait jetée dans ses pattes ? C'était à elle de répondre.
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Sujet: Re: Vol au dessus d'un panier de crabes Dim 17 Déc 2023 - 15:10
La poupée s'était vêtue d'une robe noire, à l'image de la mort dont elle était la prophétesse. Face à elle, son singulier acolyte couvert de sang. Elle se tenait droite comme à l'accoutumée, son regard vide ne suivant aucun repère. Un léger bruit fut émis, et elle répondit :
- Nous sommes arrivés à la fin. Comment je vais ?
La poupée tourna la tête vers le hublot, gardant le silence un moment.
- La ville était devenue l'espace de quelques mois une toile géante sur laquelle travailler. Je me sentais épanouie. J'étais même devenu une héroïne. Tout cela est terminé. Aussitôt que les forces de l'ordre eurent terminé de se réunir, Clémence Sinclair redeviendra la cible numéro 1 de tous les cinglés de cette ville.
La jeune femme tourna la tête vers son acolyte.
- J'ai bien peur que nous ayons eu notre dose d'égouts pour toute une vie. Ma pauvre Rannilaine était devenue irrécupérable. Ses pièces étaient devenues crasseuses, irrécupérables. Les fils avaient rouillé, chaque morceau était abrasé. J'ai toujours les plans. Ils sont dans notre tête. Mais il me faudra récupérer un atelier d'usinage pour la reconstruire. Qu'est-ce qu'une artiste sans son atelier, sans ses outils ? Gotham City était un atelier géant.
Elle soupira, subitement devenue lasse.
- Mon pauvre trésor. Destinée à voir sa carcasse croupir dans une salle de pièces à conviction de la GCPD. Elle ne le désire pas. Je dois la reconstruire, lui donner un nouveau corps pour qu'elle puisse poursuivre de s'épanouir.
La poupée croisa ses mains sur ses cuisses.
- On regrettera une époque aussi bénie, pas vrai ? Un canevas géant stimule et nourrit notre énergie créative. Si on le lui retire, la disette est proche. Bientôt je ressentirai le manque. Cela ne sera guère plaisant. Vous même vous vous êtes adonné à l'art. Vous êtes devenu votre propre toile, et vos premiers coups de pinceau dénotent d'un sens artistique aigu.
Fit-elle alors en jetant un œil à son membre découpé. Sans ironie, sans compassion, simplement grâce à son œil d'artiste. S'estimant avoir trop parlé, la jeune femme cessa alors.
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Sujet: Re: Vol au dessus d'un panier de crabes Dim 17 Déc 2023 - 17:27
Discrètement, amusé mais pas moqueur, le tueur souffla du nez à la première réplique de la Française. Malgré son état psychique, elle gardait une théâtralité et une poésie qui lui était réellement propre, et cela, le tueur n'aurait su le lui reprocher. Evidemment qu'il avait essayé de canaliser cela, mais c'était peine perdu, et à juste titre inutile.
Lui laissant le temps, et pas le moins du monde décidé à répondre alors que Clémence elle-même avait répondu à une question par une question, il eut le temps de tirer deux fois sur sa cigarette avant qu'elle reprenne la parole. Paroles qu'il écouta avec une sage attention, tout ce qu'il puisse encore lui dédier puisqu'il avait seulement eu quatre cycle de sommeil valide au cours des 72 dernières heures.
« Il n'est de meilleur apprentissage que la nécessité. »Reprit-il en faisant tourner son moignon couvert. Malgré les mois passés dans cet état, l'Assassin continuait de s'émerveiller de la sensation de ses doigts s'ouvrant, se pliant et se tordant, alors que leurs chairs et leurs os n'étaient plus.
Tirant une dernière fois sur sa clope, le taïwanais écrasa finalement le reste dans le cendrier puis desserra la pince par une contraction hasardeuse de l'avant-bras. Le mégot tomba dans le récipient de métal, fumant.
« Bien des choses ont été perdues pour que d'autres viennent. Gotham était un atelier morbide et déprimant, peuplé de muses violentes et perverses. Le monde entier… est une toile sans égal, elle offre toutes les opportunités à qui sait chercher, sans Justice, ni divagation morale. Pourvu d'en avoir les moyens. »
Son sourire carnassier tenta de s'élargir un peu plus, mais il n'y parvint pas et renonça lorsqu'une crampe naquit dans ses zygomatiques droits. Malgré la contracture, visible sur son visage, et la douleur lancinante de celle-ci, ses lèvres ne redescendirent pas.
« Bientôt, tu connaîtras le véritable monde d'en dessous. Un endroit où tous les manques, quels qu'ils soient, seront comblés. Avec les sincères six cents cinquante milles remerciements de Mr Hong, nous allons laisser les choses se tasser. Toi, qui vient du pays du luxe… »
Le tueur croisa les jambes avec agilité et tira doucement sur son col de chemise, puis il en défit le premier bouton, libérant sa gorge avant de reprendre, sa voix commençant à prendre la chaleur d'une conversation plus personnelle.
« Tu pourrais peut-être m'apprendre certaines choses. Après tout, nos engagements mutuels ne me semblent plus à l'ordre du jour. Tu as offert au monde la preuve que tu n'as rien d'une poupée servile, et je suis heureux d'avoir donné de ma personne à cette fin. »Lança t-il avec ce brin de légèreté contrastant avec son visage pervers et amusé, le regard planté dans celui de Clémence, et entre eux, la pince, s'ouvrant et se refermant, pleine d'un affreux sous-entendu que même le tueur ne semblait pas vouloir évoquer explicitement.
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Sujet: Re: Vol au dessus d'un panier de crabes Dim 24 Déc 2023 - 17:16
Il était bizarre. Il semblait... libéré. Heureux. Content. Une expression de suffisance qu'elle déplorait. Il n'y avait pas de raison d'être heureux. S'il pleut des steaks et que d'un coup il pleuvrait de l'eau acide qu'on ne pourrait boire et qu'on ne pourrait récupérer pour arroser ses plantes sans être taxé, pouvait-on réellement être heureux ?
Ce qui la rendait heureuse néanmoins, c'est qu'il commençait à voir juste. Voir les chose telles qu'elles le voyaient. Elle soupira longuement, droite.
- Les moyens. J'ai un empire à reconstruire. Nous avons acquis tant de connaissances. Donnez-moi un atelier, j'en ferai une usine. Donnez-moi une usine et j'en ferai un univers. Si c'est dans ce monde que je peux le créer, alors je dois y accéder.
Une poupée servile. S'était-elle échappée des griffes de son créateur ?
- Comment une poupée se meut-elle sans fils ?
Sa main se tendit, elle la fit tourner, entrouvant la bouche.
- Mon créateur... je ne l'ai pas retrouvé. J'ai tant de questions encore à lui poser. Serais-je libre tant que je l'aurais pas exécuté ? Tant que je ne l'aurais pas découpé pour découvrir en lui le secret de ce qui peut me contrôler ? ... peut-être avez-vous raison. Je suis... libre. Nous somme nos propres Maîtres. Mais dites-moi. Où allons-nous ? Vont-elles toutes venir avec nous ? Il n'en manquera pas une seule, j'en ai bien peur. Jour après jour, nous devenons... plus. Et ce grâce à vous. Nous ne vous remercierons jamais assez.
La poupée se figea. Libre. Il y avait tant d'informations dans sa tête. Pas toutes y avaient accès, mais si elles arrivaient à se concerter, elles déverrouilleraient tant de connaissances cachées qui pourraient être utiles aux plans de cette équipe. Voir en face d'elle un visage si expressif la perturbait. Cela n'était pas normal. Y avait-il d'autres Lee en lui ? Accédait-il lui aussi à cet état de conscience supérieur qu'était la pluralité de l'esprit ? Son regard vide plongé dans le sien, la poupée sourit alors, sans rien ajouter, sans même faire comprendre ce qu'un tel sourire signifiait. C'était une émotion positive.
Messages : 14 Date d'Inscription : 23/08/2021 PNJ Mafia
Sujet: Re: Vol au dessus d'un panier de crabes Dim 28 Jan 2024 - 20:50
La jeune femme doutait encore, mais c'était attendu de sa part. Il aurait peut-être pu lui apprendre à surmonter son état s'ils avaient eu plusieurs années stables et calmes pour monter leur routine, mais tout était allé trop vite. Entre le Gant Noir, la Triade et Tian Hong, tout n'avait été qu'improvisation constante et mise à l'épreuve de son sens de l'organisation. Définitivement, il n'avait pas négocié assez pour ce contrat. Tant pis, il prendrait sur ses propres deniers pour monter cette opération.
« Pour l'instant, il jeta un autre coup d'oeil par le hublot se trouvant entre leurs deux sièges, nous nous rendons à Mexico. Nous y changerons de jet pour ensuite faire la même escale à Dakar, qui nous emmèneras à Taipei. »
Il inspira rapidement, puis souffla du nez avec un brin d'exaspération. Déjà, son sourire s'affadissait à mesure que ses mortelles responsabilités lui revenaient à l'esprit. Ses yeux noirs quittèrent l'océan éclairé par les premières lueurs du jour. Lui-même n'avait pas idée de l'heure exacte qu'il était. Probable que Chinatown avait déjà été reprise. C'était le plan initial, l'attaque du Plaza n'avait fait que précipiter les choses. Combien de temps mettraient-ils à récupérer le manoir ?
« Tu resteras ici et, sous aucun prétexte, tu ne te montreras. Officiellement, ta luxueuse cavale te sépare de moi au Sénégal, te dirige vers Paris en solitaire. J'irais régler une affaire avec un ponte, sur le tarmac, puis nous repartirons de Taiwan. Aéroport de Beijing, escale, puis vol en 1ère vers Tokyo. »
Enfin, il retrouva quelque chose de son sourire. Leur destination finale était tout sauf anodine, car rien n'était anodin avec cet homme. Quelles surprises pouvait-il lui réserver à chacune de leurs escales ? Et que cherchait-il à lui cacher, que voulait-il cacher à autrui en la gardant hors de vue ? Toutes ces choses, peut-être qu'il aurait pu les expliquer, peut-être. Peut-être préférait-il juste laisser Clémence se trifouiller la tête à démêler la logique de ses agissements, ou simplement tenter Athénaïs de s'abaisser à agir en bonne élève, et à demander.
Rannilaine aurait su répondre, non pas qu'elle soit plus maline que les autres, elle savait seulement rendre sa présence distrayante et flatteuse, et par cela, indispensable. Si le tueur n'était pas dupe, il se plaisait à guetter ce que celle-ci daignait souffler aux autres, et donc quel niveau d'information lui était accessible. Soufflerait-elle aux autres ? Ou préférait-elle sa relation privilégiée avec le tueur manchot ?