Aujourd'hui était une belle journée. Pas de crises, rien ! C'était tout à fait normal, Callirrhoe était une Porcenalité avec beaucoup de sang-froid, qui adorait la magie de Noël. Ca avait tendance à rendre Athénaïs mélancolique, c'est pourquoi la sociopathe s'occuperait-elle même de faire des cadeaux. Cela demandait d'analyser des gens, de savoir quoi leur offrir. Les Triades n'étaient pas du genre à fêter Noël, mais Clémence Sinclair avait toujours été une bonne Chrétienne pratiquante (ou du moins faisait semblant), alors c'était une tradition que les Porcenalités perpétuaient. C'était un moment de partager ses créations à tous ses amis et les remplir de bonheur, si ce n'était pas de coups de lame. De toute façon il y avait des achats à faire, alors il fallait en profiter. Athénaïs endormie, c'était Callirrohe qui se trouvait à présent dans ce marché noir, vêtue sobrement, d'un manteau foncé, ses cheveux roux mi-longs qui avaient repris leur couleur naturelle caché sous une capuche.
Elle aurait voulu mettre sa robe de Noël mais il valait mieux ne pas se faire remarquer. Ce sera pour plus tard. Sacrifier la beauté de l'art à la discrétion n'était pas de son modus operandi.
Son regard était comme toujours celui d'un vide incommensurable et dans sa sacoche se tenait Rannilaine, au cas où. Il valait mieux toutefois qu'elle y reste, car si elle savait ce qu'elle achèterait, elle irait tout dire à Athénaïs et ça gâcherait la surprise. La jeune femme était sur le siège passager, à côté de Lee qui conduisait. Elle se tenait droite, et dégageait un sérieux infini. Quelque part au fond d'elle, elle se demandait quand était la dernière fois qu'elle était sortie presque librement.
Le monde où les humains étaient en liberté et non pas sous son scalpel n'était pas le sien. Pendant que Athénaïs ou Clémence y allaient, elle restait terrée dans ses ateliers. C'était excitant de voir toute cette chair fraîche en mouvement, partout.
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Sujet: Re: Achats de Noël Dim 18 Déc 2022 - 12:09
La mine parfaitement stoïque, la conduite calme et discrète, le sociopathe fit pivoter lentement son volant et, à la fin du virage, le laissa glisser entre ses mains gantées de noir. Les rues étaient passablement vide et la neige difficilement évacuée faute de chasse-neige, de salage ou même de véritable circulation, leur trajet s'était avéré assez long et morne. Au moins n'avaient-ils croisés aucun bûcher, aucun fanatique haranguant les rares foules, ça ressemblait presque à une journée "normale".
Lorsque la voiture se gara finalement, le taïwanais ne pipa mot, coupant seulement le contact pour sortir de sa Mitsubishi Galant VIII. Il n'avait évidemment pas sorti la voiture du GCPD ni l'uniforme, c'était le genre de chose qui faisait mauvais genre en allant faire son shopping de Noël au marché noir, mais il portait admirablement bien son costard même si celui-ci demeurait caché sous un épais manteau noir.
Malgré cette tenue somme toute prévoyante, ses chaussures de ville s'enfoncèrent lourdement dans la neige, le contraignant à la désagréable sensation d'humidité qui envahit l'intérieur des chaussures. Malgré cela, son regard demeura impassible, il fut le tour du véhicule et s'avança jusqu'à une discrète porte en métal, ne vérifiant que la poupée le suivait que lorsqu'il l'eut ouvert, simplement en tournant la poignée.
Après quoi, une volée de marche en béton leurs permirent de descendre dans un complexe d'appartements en sous-sol, là, une porte blindée les stoppa très rapidement. Pas le moins du monde dérangé, Lee leva sa main gantée et heurta l'acier avec son poing fermé, à trois reprises. Le juda s'ouvrit pour ne laisser voir qu'une paire d'yeux méfiant.
La poupée sortit du véhicule et suivit l'asiatique. L'endroit où ils se rendaient était un immeuble, bien à l'abri de la police, et de beaucoup de choses. C'était en effet un endroit parfait pour vendre toutes sortes de choses illégales, tous ces bâtiments semblaient presque délabrés. Ce qui trahissait le caractère illégal des lieux hormis l'odeur qui provenait des réserves des cuisines était, ça et là, des mafieux aux costumes hors de prix, l'air hagard, qui surveillaient les entrées... et baissaient les yeux.
Elle avait beau être discrète, on la reconnaissait. On savait que si elle se montrait ainsi, c'était qu'elle était pas en position de vulnérabilité. Beaucoup de mystère s'élevaient alors, mais aucun n'osaient poser plus de questions. Elle talonna son... baby-sitter et dévala les quelques marches. Il prononça son mot de passe. Elle trouva ça bien. La porte s'ouvrit alors et une caverne d'Ali Ababwa s'ouvrit devant elle. Au début, une simple odeur de fumée. Des vieilles ampoules illuminaient ces dédales infinis et toutes sortes de gens très sérieux déroulaient partout. Ils lui échangeaient des regard d'incompréhension en voyant une petite Européenne, puis, ils finissaient par la reconnaître et... voir de l'horreur sur le visage de grands gaillards comme ça, expression de contemplation ultime pour son art. Une artiste reconnue pour son art. Quelle joie.
Elle poursuivit Lee jusqu'à une boutique étrange, où plusieurs hommes bourrus se trouvaient, derrière des barreaux en métal, pour éviter les braquages très certainement. Elle ouvrit grand les yeux et demanda à Lee :
- que prenons-nous ?
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Sujet: Re: Achats de Noël Lun 19 Déc 2022 - 20:18
Les mains plongées dans les poches de son manteau, l'Assassin progressa dans le marché souterrain. Sans la moindre gène, ses yeux allaient et venaient entre étals et individus, mais ni sa tête, ni son visage ne semblait vouloir se fatiguer. Parvenant finalement devant l'épaisse grille, la question de la fausse jeune femme à ses côtés ne suscita chez lui qu'une réponse naturellement dénuée d'émotion pour laquelle le mandarin ne faisait qu'accentuer le cliché de l'impénétrable chinois :
« Des armes. Beaucoup d'armes »
Les regards interrogatifs des loubards passèrent aux froncements de sourcils méfiants, avant de s'apaiser en sourire typiquement vendeurs lorsque le chinois sortis une épaisse liasse de billet pour la laisser tomber dans la zone où l'absence de barreaux permettait l'échange de petites marchandises. Son autre main sorti également de la poche où elle se maintenait au chaud pour tendre à la poupée un papier comportant une belle quantité de sinogrammes.
« A toi de jouer poupée. Pas d'esclandre, leurs prix seront naturellement chers, c'est normal. Après ça... »
Une cigarette sembla presque apparaitre par magie entre ses lèvres lorsqu'il se retourna pour jeter un regard circulaire vers les étals plus variés et moins illégaux. Et alors que son briquet terminait d'allumer la tige de toxines concentrées, le dos tourné aux vendeurs, il finit par lâcher, presque à contre-coeur :
« On verra bien ce qu'on pourra acheter avec la monnaie que tu sauveras. T'étais bien marchande d'art, non ? Négocie nos pinceaux et je ne serais pas ingrat. »
Des armes, des armes ! Beaucoup d'armes. C'était dangereux les armes... mais c'était la clé qui lui permettait de transformer la cible en viande. Son point faible, toujours. Si elle pouvait diversifier ses compétences en la matière, et c'était ce que monsieur Liang voulait visiblement la pousser dans cette direction là, alors elle n'aurait plus jamais faim. C'était fort plaisant. Son sensei avança l'argent et la liste. Le vendeur lut la liste et elle expliqua ce qu'ils voulaient clairement, car ça n'avait pas l'air clair pour cet homme. Derrière un vieil homme semblait la toiser avec défiance. Il la reconnut, lui aussi, et quelque part, il se demandait ce que pouvait manigancer une serial killeuse avec un Chinois à acheter autant d'armes. Mais tous les deux savaient qu'il n'était pas question de faire les malins. Ils n'étaient pas payés pour ça. Le vieillard finit par attraper la liste et écouta encore la jeune femme répéter froidement ce qu'elle voulait, et alla chercher tout cela. D'un regard qui avait l'air de savoir ce qu'elle voulait, elle jetait un œil sévère à la marchandise pour s'assurer que tout soit bien mis.
- Munitions. fit-elle en voyant que y avait pas assez de boîtes. Ils se regardèrent, haussèrent les épaules et le vieux lui fit signe d'aller chercher, qu'est-ce qu'il attendait ?
Et voilà. L'autre revint, et ils remplirent les sacs avec tout le matériel et le transmirent à travers la porte. Athénaïs fit signe à son acolyte de vérifier que tout soit bon, tout en maintenant son regard d'acier sur les vendeurs.
Elle espérait que tout soit bon. Sinon il fallait les manger. En tout cas c'est ce que Caro ferait... ? non ?
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Sujet: Re: Achats de Noël Lun 2 Jan 2023 - 18:27
La cigarette à moitié consumée s'en vint rejoindre le sol mais le tueur ne l'écrasa pas. La grande trappe de la porte laissa passer un sac, aussi vint il pour s'en saisir, le soulever et le poser sans cérémonie sur le comptoir. Toujours gantée, la main attrapa la fermeture éclair et ouvrit le sac de sport d'un seul mouvement net pour en révéler le contenu.
Sous l'œil inquisiteur des vendeurs, l'asiatique remua un peu les armes laissées en vracs, ne grimaçant ni ne souriant, ne daignant ni hausser les sourcils ni même simplement commenter ce qu'il avait sous les mains. Il se contenta de vérifier le contenu pour, finalement, refermer le sac, le soulever, et s'en aller.
Le pas néanmoins court et posé, sans prendre la peine de s'assurer que la poupée l'ait suivi, il s'adressa à elle, dans son élégant mais froid mandarin :
« Il nous reste vingt-trois minutes, commença t-il en jetant un coup d'œil à la montre mécanique à son poignet, tu connais les règles alimentaires et les limites imposées à la décoration de la cache. Si tu me demandes l'autorisation d'acheter quelque chose, tu ramèneras cette poupée à pied. »
Une menace en l'air, mais tout ce qui comptais, c'était que Porcelaine craigne qu'il ne bluff pas. Au delà de ça, il lui fallait apprendre, surmonter ses troubles de personnalités, s'accaparer les bases. Et cela commençait par suivre des instructions à la lettre et n'en référer qu'à son propre jugement en cas de doute. Une chose qu'elle avait admirablement maîtrisé le soir de l'attaque, mais qui continuait à pêcher maintenant qu'ils s'étaient engagés dans leur nouveau quotidien.
Bon, tout était bon. Il embarqua le sac et ils sortirent. Clémence le suivit alors, toute contente d'avoir bien fait ses achats, il lui dit alors qu'il restait un peu de temps pour finaliser. Profitant d'être dans la zone - elle ignorait si elle reviendrait de sitôt - Caro lui répondit d'un mince sourire avant de, sans un mot, décaniller pour revenir plus tard. Elle farfouilla pour trouver ce qu'elle cherchait, un magasin qui semblait vendre des armes plutôt perfectionnées. Il y avait toutes sortes de prototypes de fusils, et surtout des armes blanches.
On se serait cru dans un jeu vidéo. Elle repéra une sorte de lasso plutôt sympa derrière une vitrine, et il y avait des jolies armes toutes finement fabriquées, des pics à glace, des couteaux semblables à des scalpels. La gentille petite artiste se dit qu'elle pouvait en prendre, peut-être pas pour l'utiliser toute de suite mais pour les étudier et en fabriquer des plus drôles encore. Elle embarqua ce qu'il fallait avec son propre argent reçu de son argent de Noël et revint vers l'Asiatique.
- c'est terminé. allons-y.
D'un pas rapide, elle marcha un peu devant lui toute contente d'avoir de nouveaux jouets pour rejoindre la sortie. Les gens avaient commencé à la regarder étrangement et il valait en effet mieux ne pas rester trop longtemps là, pour ne pas attirer davantage l'attention. Arrivant près de la sortie elle dit alors :
- j'ai faim. mon estomac crie famine. que diriez-vous qu'on aille manger un bout quelque part ?
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Sujet: Re: Achats de Noël Mar 3 Jan 2023 - 19:53
En l'absence de Clémence, qu'il suivit néanmoins de loin par son petit pas d'homme d'affaire parfaitement inquiétant, l'Assassin se permis finalement une pause sur un étal de drogues, pas le genre qu'on s'injecte à soi, non, plutôt celles qu'on utilise sur d'autres. De manière parfaitement surréaliste, le vendeur hispanique semblait deviser avec un yankee, laissant le loisir au taïwanais de lire des dépliants. Ceux-ci étaient en mauvais états et comportaient des ratures et rajouts, preuves de récentes modifications du marché, et surtout des moyens limités maintenant que chaque mégawatt valait de l'or.
Des drogues pour tuer, pour incapaciter, pour handicaper, pour violer, pour transformer, pour se faire aimer. Certaines auraient pu avoir de l'intérêt pour Lee, son stock ne serait pas infini et chaque seringue était comptée, mais l'heure n'était plus à la finesse et le sac qu'il portait était plein d'armes blanches mais aussi de bonnes vieilles armes à feux. Les drogues attendraient des jours meilleurs.
C'est ce qu'il pensa en reposant le dépliant rapiécé, fixant son regard sur la poupée à taille humaine qui semblait fort excitée, assez pour qu'il ait l'air, lui, d'être le robot accompagnant la jeune femme. Était-ce pour cette raison qu'ils semblaient tant attirer l'attention ? Cette question, le tueur de la Triade ne se la posa pas. Il voyait bien les regards en coins, les murmures qui se voulaient discrets, les gens qui s'écartaient ou s'en allaient carrément sur leur passage, mais la seule chose qui importait était "comment utiliser cela à mon avantage ?".
« Si tu as une adresse, j'y réfléchirais. Mais on ne chassera pas, tu es prévenue. »
Ainsi parla le maître du duo, retournant à la voiture pour en emplir le coffre avec leurs achats avant de reprendre le volant, direction un restaurant douteux qui ne pouvaient plus respecter la chaîne du froid. Après tout, lui-même prendrait évidemment quelque chose de sûr, si la Française se tapait sa gastro, ce ne serait qu'une autre bonne leçon à lui apprendre, sinon, cela la dissuaderais de demander une autre grâce de sa part dans les prochains jours.