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▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Non-défini ♥ Love interest: ► Armes & gadgets: Costume balistiqueTian Hong | Sujet: Le Maître Mer 13 Sep 2023 - 0:17 | |
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- Type de RP : Solo
- Date du RP : 08/09/19
- Participants: Tian Hong
- Trigger warning: /
- Résumé: Parvenant au coeur du Chaudron, le mystérieux étranger va pour rencontrer le leader des mafias asiatiques qui s'y est réfugié, Tian Hong, et lui transmettre son message.
La Ford Galaxie se gara impeccablement sur le parking du supermarché reconverti en base d'opération. L'endroit n'était pas désert mais l'heure excessivement tardive permirent au masqué et au borgne d'arriver au QG des Triades dans une relative discrétion. A l'abri de l'attention des civils mais pas des initiés, tous les criminels gardaient le véhicules et leurs occupants à l’œil mais aucun ne semblait vouloir faire ne serait-ce que mine de les pointer.
Quelques instants auparavant, au checkpoint Ouest, le passager de la voiture avait juste levé son bras droit à l'équerre par sa fenêtre ouverte, et l'officier sur place avait immédiatement ordonné de faire baisser les armes, ouvrir le chemin et saluer. Et ils s'étaient tous exécutés, tout ça pour un tatouage, un tatouage qui ne ressemblait en rien à ceux qu'ils portaient eux-même sur leurs corps.
Émergeant en parfaite synchronisation de la voiture, celle-ci avait étrangement été laissée tournante, sans doute n'avaient-ils pas l'intention de s'éterniser, ou prendre le risque que leur système de démarrage soit piégé, ou quelques autres raisons loufoques ou improbables. Les deux hommes se toisèrent quelques secondes de chaque côté de la voiture, puis se mirent en marche vers le bâtiment.
N'accordant pas le moindre regard aux hommes présents, certains de ceux-ci eurent néanmoins l'audace d'adresser au duo autre chose qu'une respectueuse salutation, ce au mépris flagrant des instructions données par le Gùn. A dire vrai, ce ne furent pas tant les hommes des Triades que trois des Hong's Six qui s'accordèrent cette occasion.
Se courbant pour une révérence bien trop exagérée, Tchang se mis à tousser la fumée de sa cigarette et termina sa performance par un glaviot sur le béton craquelé. Malgré l'évidente intention de saper ses salutations, il se releva lentement et repris une respiration rauque qu'il racla immédiatement. Restait son teint plus pâle encore qu'à l'accoutumée qui criait l'évidence, le Malfrat n'était pas au mieux de sa forme. Cela ne l'empêcha pas de suivre le duo des yeux, alors qu'ils allaient pour croiser le chemin de Tao et Kento.
Ceux-ci, adossés au capot ouvert, les observèrent s'approcher avec neutralité. Ce n'est qu'après le geste évident de leur comparse que le Guerrier souffla quelques mots au Marchand qui esquissa un fin sourire en coin et délia ses bras croisés sur un simple t-shirt. Au passage du borgne et de son sbire, Tao eut un geste théâtral et projeta sa cape pour l'ouvrir en grand et exhiber son armure brune aux reflets verdâtres. Puis tous deux se penchèrent en avant, le pilote émérite tâchant lui de tourner ses paumes devant lui, de sorte d'exhiber l'intérieur de ses avant-bras. Peu ragoutant, ses bras exhibèrent les sévices qu'il avait subis sous son emprisonnement par Caligula, et surtout, son tatouage qui était en fait absent, parfaitement brûlé impossible à discerner sur sa peau cartonnée, imberbe et blanchâtre.
Mais les deux étrangers n'en firent pas le moindre cas. Pas un regard, par le moindre tic sur leurs visages indifférents. Non, ils se dirigèrent vers l'imposant bâtiment, y pénétrèrent et firent leur chemin sans la moindre hésitation, jusqu'au bureau du leader local dont ils se firent ouvrir la porte, sans discussion ni interruption.
A l'intérieur, le taïwanais se tenait debout, droit, jambes légèrement écartées, mains dans le dos, quasiment une position de repos militaire. Bien qu'aucun mot ne soit sorti de la moindre bouche, croiser le demi-regard du borgne lui fit lentement froncer les sourcils. Impassibles, l'étranger s'avança, laissant son sbire immobile à côté de la porte, pour ne faire halte qu'à un demi-pas du bureau.
Avec minutie, il souleva sa mallette et la posa sur le bureau, poignée vers Tian. Puis, se penchant à peine en avant, il en défit les verrous et l'ouvrit en grand. A l'intérieur ne semblait que se trouver un téléphone satellite engoncé dans une mousse de protection moulée à cet effet. Et comme pour rajouter au surréalisme de cette rencontre, l'appareil sonna aussitôt, emplissant le sombre bureau d'une mélodie parfaitement hors de propos, générique, désagréable au possible.
Les muscles tendus, Tian eut un léger mouvement de tête sur le côté mais maintint son regard sur le borgne qui ne l'avait pas non plus quitté de l’œil durant toute l'opération. Puis, lentement, il ramena ses mains devant lui, pris l'objet et l'extirpa de sa protection pour pouvoir tourner l'antenne, décrocher et, dans le silence enfin revenu, prendre sa voix la plus ferme :Gùn à l'appareil. Tian ! Quel plaisir d'entendre ta voix. Maître. Comment vas-tu ? Bien. Et les affaires ? Déficitaires. On m'a rapporté cela, en effet. Maître, vous n'ignorez pas la situation extrêmement difficile de la ville. Nous devons- Tu dois... servir notre grande famille. Or, toutes tes ressources sont dédiées à des affaires sociales. Sociales ?! Maître. Vous ne compr- avez-vous eu connaissance de mes rapports ? A quoi bon Tian ? Je ne vois pas d'armes dans les bilans, et quand je vois du personnel, c'est pour notifier leur disparition. Par ce que nous sommes en guerre. Une guerre que tu es en train de perdre. Pourquoi ? Problème de restructuration et perte d'effectif. Tian… pour quoi ? Tu as défié ma volonté en refusant de quitter cette ville. Maintenant, tous les contacts et toutes les réserves financières de ta division sont dédiées à des actions "humanitaires". As-tu oublié ton rôle ?! … Tu te prends pour un Yakuza ? Crois-tu que nos affaires prospèrent en nourrissant ces bouches inutiles et condamnées ? Tu as soixante-douze heures. Soixante-douze heu- ? Exactement. Trois jours pour attraper un vol, toi et ta petite bande, ce qu'il en reste en tout cas. Vous rentrez, la division Gùn est dissoute. Maître ? C'est impossible. Hm… impossible d'obéir à mes ordres ? Impossible de servir ? Ce n'est pas la fin de vos carrières. Ce le sera si vous n'êtes pas en rang devant moi lorsque surviendra votre échéance. Maître. J'ai- c'est entendu. Voilà qu'il est plaisant d'entendre. Tu es encore jeune Tian. Le temps de la sagesse approche, laisse ta place à d'autres intrépides. Cet idéalisme ne te sied guère. Cette ville… n'est qu'une perte de temps et d'argent. Tu comprendras le moment venu. Disperse tes hommes, reviens chez toi, trouve un peu de quiétude et arrête de regarder par-dessus ton épaule. Je l'espère, Maître. Fais confiance à la parole de Yao Yao. J'ai cru en toi. As-tu cherché à me décevoir ? Non. Bien sûr que non, Maître. Je le savais. A dans trois jours. Et aussi sèchement que cela, la ligne coupa. Toujours aussi raide, le regard du Gùn n'avait pas quitté l’œil du borgne. Tout le long de l'échange, ils s'étaient toisés comme si le Maître du Bambou Uni avait utilisé cet étranger comme visage. Le silence revenu, aucun des deux hommes ne bougea, se livrant vraisemblablement le genre de duel de regards aux conséquences fatales.
Et lorsque, finalement, le sourcil surmontant l’œil inopérant se fronça, Tian eut un léger mouvement de recul et serra la mâchoire avant de lancer le téléphone satellite sur sa protection en mousse.« Ver d'esprit. » furent les deux seuls mot que le taïwanais adressa au borgne. Celui-ci, peut-être vexé, peut-être parfaitement indifférent, replaça convenablement le téléphone dans son logement après avoir replié l'antenne. Puis, ceci fait, il referma sa mallette et la repris par la poignée pour la laisser prendre sur son flanc.
Le cœur battant, le gangster en chef préserva la distance qu'il avait avec lui. Malgré sa réplique qui tenait carrément de l'insulte, il n'eut ni attitude ni geste agressif envers le borgne, pas plus que pour son sbire demeuré proche de l'entrée. Non, de manière bien étrange, c'est plutôt une expression d'inquiétude qui sembla l'habiter lorsqu'ils échangèrent un dernier regard croisé.
Et enfin, comme si cet évènement, cette rencontre, n'avait finalement été qu'une formalité. Les deux étrangers s'en allèrent sans un mot, faisant route inverse pour se prendre progressivement à leur véhicule demeuré sous haute surveillance, mais surtout intouché. Là, une fois rentré dedans, ils se conduisirent hors du camp et ne tardèrent pas à bifurquer pour passer le checkpoint Nord cette fois.
Ils disparurent un instant plus tard, après avoir traversé la Finger River à plein régime et forcé les maigres obstacles laissés par les troupes de Scorpiana qui semblait en avoir eu marre de se les faire sniper depuis l'autre rive. Qu'allait-il faire dans la Chinatown occupée ? Encore un autre mystère à rajouter sur la liste. |
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