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 Have I gone mad?

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AnonymousInvité
MessageSujet: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptyDim 30 Jan 2022 - 6:45





  • Type de RP : Normal
  • Date du RP : --/01/18
  • Participants: Chapelier, Grace & ouvert aux intéressés
  • Trigger warning: mort, torture, chapeaux
  • Résumé: Grace enquête sur la disparition de jeunes filles victimes du Chapelier Fou.




Tic-Tac-Tic-Tac-Tic-Tac...

Les yeux fixés sur la pendule, Grace suivait du regard le mouvement de l’aiguille; petite flèche dansant autour de son écrou dans un rythme invariable, frôlant par roulement les petits numéros notés sur le pourtour de la machine. La flic somnolait à son bureau, bien occupée à sa distraction. À sa gauche travaillait silencieusement Lombardi, à sa droite, Marave. Autant dire qu’à côté de leur productivité brillait plus distinctivement la nonchalance de la ténébreuse.

Dans sa posture molle et relâchée, Davis baissa paresseusement le menton pour regarder son calpin de notes. Trois jeunes filles mineures avaient disparues, remarquées pour la dernière fois dans le Bowery, trois jeunes adolescentes à la chevelure de blé et aux mirettes claires, toutes avoisinant la pubescence. L'incident était encore jeune, comme ses victimes, mais personne n'avait de temps pour s'en charger. Gotham grouillait de vice et l'inspecteur Grayson, comme l’inspectrice Lavrinenko, semblaient déjà bien blindés de boulot. Davis mourrait d'envie d'entamer l'enquête, seulement, l'officière n'avait pas les droits ni le mandat pour agir. Elle devra demander permission auprès d’un de ses supérieurs, mais en attendant, Grace patienta que le commissaire Gordon file dans une autre pièce pour se pencher vers l’avant et sortir sa gourde de whisky, qu’elle ingurgita d’une traite. Traite un peu trop hâtive qui l’étouffa sans subtilité. Elle su au moins cacher sa gourde dans sa veste, celle-ci suspendue à son siège, alors qu’elle crachait son air. Des yeux curieux – ou alors peut-être ennuyés- se posèrent sur son visage enflé. La concernée tenta de se cacher dans sa manche, et ce jusqu’à pouvoir se calmer, puis enchaîna honteusement sur ses tâches, cette fois-ci en silence.  

La fin de la journée était enfin arrivée; l’agente relooka sa montre, et d’un sourire, se leva de son siège après avoir ramassé un peu trop agressivement son calepin. Elle se rua, aux côtés d'autres officiers, vers la machine à poinçonner pour entrer ses heures et fila sitôt à l'extérieur. Le coucher du soleil brillait sur les fenêtres du commissariat, laisser couler ses couleurs chaudes sur la pierre grisâtre du trottoir à l’extérieur et sur le bois vieillit des bureaux à l’intérieur de ses murs. Foulant du pied le pavé du boulevard, Grace embrassa pleinement sa liberté, inspirant de grandes bouffées d’air qui l’exalta d’une dopamine liée à son fin de quart. Il ne fallait pas se méprendre, elle aimait son boulot, mais elle ne s’engouait pas autant des longues heures de paperasses que l’idée d’un jour pouvoir mener ses propres enquêtes.

Arrivée chez elle, la brunette déposa son trousseau de clés sur son bureau, se versa un verre de jus d’orange et s’installa dans son canapé. Elle regarda longuement son calpin, pensive tout en stimulant ses papilles gustatives des arômes féroces de l’agrume. Peut-être avait-elle une chance si elle tentait de demander autorisation auprès de Shelby.

Mains sur le clavier, yeux posés sur son écran, elle fit quelques recherches sur internet, mais rien n’apparut dans les grands journaux, ou dans les plus petits articles. En même temps, rien n’était fait là dessus, les détectives du GCPD ne s’étaient pas encore lancés sur la question, trop occupés par des crimes plus pressants. Claquement de langue, la femme se détâcha de sa machine et fit les cents pas. Osait-elle une visite dans le Bowery?

[…]

Ses escarpins claquaient fougueusement contre l’usé bitume de l’allée, devant les petites boutiques, les bars, les enceintes historiques. Mains fourrées dans ses poches de manteau, la flic regardait les passants, trahissant son angoisse de par les multiples morsures à la sèvre inférieure. Elle hissa de l’une de ses poches un petit pot de comprimés, duquel elle dévissa le couvercle pour glisser trois petits cachets sur sa langue. De l’autre poche, elle tira son calpin entre ses doigts pincés, où était tracés les même mots, même indices. Obtenir le feu vert était essentiel pour avoir source aux informations plus sensibles de l’incident. Ayant antérieurement rangé dans sa poche le petit récipient de ses distinctes pastilles, Grace jettera un dernier regard sur l’ensemble du quartier historique et disparaîtra dans le sombre d’une étroite ruelle.

Le lendemain, c’est au bureau de Benjamin Shelby que Grace se pointa, calpin en main, peur à l’estomac. Elle demanda l’autorisation d’enquêter sur les trois adolescentes et d’avoir accès aux ressources nécessaires pour le bien de la recherche, comprenant les dossiers des victimes. Celui-ci, étonnement, ou parce qu’il n’y avait pas d’enquêteurs disponibles dans le moment, lui offrit son accord, sous condition d’être supervisée soit par lui ou par un autre enquêteur.

Ainsi, la prétendue détective reviendra dans le Bowery, avec ses dossiers en mains et les trois photos des jeunes filles, elle ira enquiquiner les passants, les marchands, vieillards comme jeunots, pour des informations concernant les victimes. En vain, car personne n’aura la certitude d’avoir même déjà vu les trois concernées. Ce n’est que le soir, à l’intérieur d’un bar plus ou moins fréquenté que la chance lui sourira, alors que l’agente prenait un verre et se tapait la discute avec leur barman.

« … Tu dis avoir remarqué une baisse de ta clientèle, dur, franchement, mais selon-toi, y'aurait pas une certaine activité changeante dans les environs expliquant le phénomène? Rien qui t'aurais tapé dans l'oeil? »

Termina la flic, le nez dans son scotch. En face d'elle, le barman se tenait appuyé contre le comptoir, essuyant lassement ses verres tout en conservant un éternel sourire étiré en coin.

« Meh... J'pense pas avoir remarqué rien de bien louche... Mais les gens ont peur, Davis. Les rues se font vider à la tombée de la nuit, les gangs se font plus dangereux, plus nombreux... Mais je suis qu'un citoyen dans un bar, tu demandes pas à la bonne personne, hein.

- ...pingouin? Chuchota-t-elle en réponse à ses observations.

- p’tête, p’tête pas, comme j'ai dit, c’est pas à moi qui faut d’demander, poulette. »
Et il s’en alla ranger ces dudit verres, servant quelques clients avant de revenir tranquillement vers l’évier.

« ...Mais j'y pense, ces jours-ci, ou j’dirais ces nuits-ci, le Hat Shop a des heures d’activités plutôt… Irrégulières. Ou du moins, c’est ce que j’ai remarqué le plus quand j’ferme le bar, mais j'en sais trop rien, j'veux juste que mes clients puissent revenir fréquenter le bar. Si j'peux espérer un miracle, ou alors de l'aide... Enfin, c’pas moi qui t’ait dit ça, capiche? »

Un haussement d’épaules de la part de la brunette, qui lui envoya un petit sourire complice avant de déposer le pourboire sur le comptoir. Elle ne répondit rien et se leva de son siège, rangeant ses effets personnels avant de se diriger vers la porte.

« Merci pour le sctoch, j’en avais besoin. »

Une soirée bien arrosée résultat bien évidemment à une trop bonne nuit de sommeil, le lendemain, il fut facile de dire qu’elle arriva en retard au bureau. Heureusement, elle se tira d’entre les griffes enragées de Gordon pour enchaîner sur son enquête; une fois de plus, c’est au Bowery qu’on remarqua son p’tit cul, s’étant pressée jusqu’à ce fameux “Hat Shop”, devant lequel elle avala quelques comprimés avant de pousser la porte-vitrée qui annonça son mouvement brusque d'un tintement sonore. Le barman avait mentionné la petite enceinte commerciale, pourtant, Grace n'arrivait pas à voir une connexion avec les enlèvements, mais peut-être qu'on saurait la dicter jusqu'aux responsables des crimes, gangs de rue ou non. Si le lieu sortait de la bouche d'un citoyen fréquentant régulièrement les environs, y'avait des chances que ça la mène un peu plus loin vers le fruit de la vérité.

Accessoirement, le petit outillage dans lequel elle avait mis les pieds lui inspira un profond sentiment de malaise, celui-ci s’installant bientôt dans le creux de ses entrailles, agrémenté de l’odeur âcre d’un désinfectant à tissus.

« Et moi qui avait besoin d’un nouveau chapeau, je suis tombée sur une vraie mine d’or. » Souffla-t-elle, sarcastiquement, tout en balayant des yeux la pièce s’offrant à elle.


Dernière édition par Grace Davis le Ven 2 Déc 2022 - 10:17, édité 5 fois
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptyDim 30 Jan 2022 - 11:57

Le petit laboratoire de Jervis Tetch n'avait fortement rien à envier aux merveilleux laboratoires technologiques de Wayne Enterprises. Mad Hatter le savait bien, et Wayne Enterprises avait bon nombre de composants que Tetch n'avait pas et qu'il lui manquait. C'était mal géré, ni à faire, ni à refaire, les Dum-Dum avaient raté leur coup et c'était des jolies pièces électroniques qui étaient parties en fumée dans un incendie provoqué maladroitement. Les journaux en avaient parlé pendant trois jours et Tetch avait ingurgité un bon nombre d'eau chaude avec du thé pour garder son calme et éviter d'étrangler les deux jumeaux pour ce raté des plus pénibles. Il enrageait, et sa dernière envie était maintenant de s'en prendre à toute une populace de jeunes Gothamites pour reprendre du poil de la bête, mais ce projet, ce serait pour plus tard. On en discuterait après une bonne tasse de thé, en compagnie du Loir et du Lièvre de Mars. Devant son écran, Tetch trempait un sachet de thé "Calme" dans une tasse d'eau chaude, irrité, tout en essayant de reprendre ses esprits. Celui lui permettait de réfléchir tout en trouvant une solution au nouveau problème qui se posait. Pendant que Deever et Dumson étaient roués de coups par une machine électronique inventée par Mad Hatter, une machine à punitions selon son expression, Tetch se malaxa et se triturait les méninges tout en écoutant le doux bruit d'une machine tapant sur deux gros morceaux de viandes. Tetch grinçait néanmoins des dents, ce besoin de produits frais pour ses puces était une nécessité qui commençait à faire défaut dans le logis du Chapelier Fou. S'il ne trouvait pas bientôt de nouveaux composants, Jervis devrait sans doute vendre ses talents au premier membre de la Pègre qu'il trouverait. Et il n'en était pas question, il n'était pas réduit à ça.

"Le temps, il me faut du temps !"

Mad Hatter ne comprenait pas la raison de ses problèmes. Le plan aurait dû marcher, il y'aurait dû y'avoir la réussite au tendez-vous, il aurait fallu que tout tombe comme il se doit mais nooon. Il semblait qu'un sale petit lapin blanc ait décidé de tout faire capoter au dernier moment. Un lapin blanc, c'était le genre de petite embrouille qui détruisait les rêves les plus fous du Chapelier. Pour le moment, il y'avait Batman en guise de Jabberwocky, mais ce Chevalier Noir n'avait aucune idée de ce qu'il se passait réellement dans Gotham City, et surtout du côté du Chapelier Fou. Non, pour le moment, il fallait craindre la pègre de Gotham City. Tous ces trafiquants qui se baladaient et qui en profitaient pour purger la ville de ses liquidités. Jamais une telle entreprise n'avait tourné à plein régime en ce moment, à vrai dire, c'était surtout à cause de Batman, et de la fin des trafics normaux que tout commençait à se casser la gueule. Jervis Tetch en était convaincu, la mafia Falcone vivait ses dernières heures, et ce n'était pas pour faire déplaisir au Chapelier Fou. Cela faisait quelques temps que tout se fracturait dans la ville, et ça devenait pire. Enfin, pas pour le Chapelier Fou, ses expériences continuaient sûrement mais doucement, et il était presque au bout de ses peines. Le contrôle mental agissait parfaitement et bientôt, il pourrait en profiter pour prendre Gotham City dans la paume de sa main gantée de blanc. Oh comme il serait agréable et doux, de faire un Wonderland dans toute cette jolie ville de fous. Buvant son thé, Jervis souriait, amusé de voir les Dum-Dum subirent la punition. Il y'avait Alice aussi, sa dernière Alice, qui était ligotée, bâillonnée et qui pleurait à douces larmes biens chaudes, assise dans un fauteuil pourri, attendant une éventuelle punition. Tetch reprit alors, de sa voix amusée.


"Nous ne serons jamais prêts pour le Batman, les Dum-Dum. Nous voulons des gens capables de voir notre vision, des gens capables de réussir à percevoir le monde du Wonderland tel que je le vois. Et vous avez échoué pour le moment, cependant, étant bon et magnanime, je vous offre une seconde chance."

Le diling diling de la boutique tira le Chapelier Fou de ses pensées. Malgré sa petite taille, Tetch se déplaçât avec une facilité déconcertante et se précipita vers le haut des escaliers tout en observant d'abord la jeune invitée. Une invitée tardive, mais le Hat Shop proposait des horaires tardifs et des ventes nocturnes. Enlevant son manteau, et son chapeau, il prit une de ses tenues de confections, des lunettes, et se dirigea vers l'entrée, tout en restant calme, et courtois. Un révolver se trouvait sous le comptoir, au cas où il y'aurait un invité fort peu convivial. Mad Hatter fit une entrée des plus discrète avant de persifler comme un serpent. Est-ce une boutade ? Une farce d'enfants ? Tetch n'aimait pas les jeunes enfants, enfin, pas les jeunes garçons. Trop idiots, trop téméraires, trop garçons. Ils n'étaient pas comme Alice, hélas, pas de curiosité, juste de la brutalité crasse et imbécile. Tetch se rappelait de sa précieuse et malicieuse Alice, gentille, adorable et elle buvait tout son thé, même si elle ne l'aimait pas. C'est alors qu'il vit une jeune femme brune. Mais qui méritait d'être blonde. Avec des yeux trop durs, mais qui méritaient d'être doux. Mais qui méritait aussi d'une bonne coupe de cheveux ! Car elle n'était hélas, pas Alice.


"Bonjour Madame, bienvenue au Hat Shop ! Nous avons des chapeaux de toutes sortes, aucun d'entre eux ne peut me résister et ni être délaissé par son propriétaire. Si vous souhaitez faire une réparation, je vous offre la dose de mercure gratuite ! Si vous êtes là pour acheter, c'est effectivement le bon lieu, mais avez-vous la bonne tête pour avoir un chapeau ? C'est à nous de voir ça !"

Tetch sourit, mais ses dents jaunâtres ressortirent avec. La jeune femme semblait néanmoins avoir le trait de la curiosité. De plus t'en plus curieux comme dirait Alice, serait-ce Alice ? Serait-ce notre chère et délicieuse petite Alice adorée ? Non ! Elle n'a pas la bonne coupe, mais elle a la tête de quelqu'un qui boit du thé ! Du thé ! Du thé ! Mon royaume pour du thé ! On peut être curieux à propos de tout ce qui se passait dans l'antre du Chapelier Fou et de ses lubies. Oh ce n'était pas un mal après tout, Tetch avait même dans l'idée d'ouvrir sa propre boite où des jeunes filles enchainées et hypnotisées feraient énormément de chapeaux, des tas de chapeaux, des chapeaux magnifiques. Tetch avait des rêves de grandeur, aussi importants que sa ridicule petite taille. Et le Chapelier Fou trouverait le moyen de réaliser ses projets à temps, avec du thé, et Alice. Peut-être que cette femme, elle aimait les chapeaux ? Oh faites que ce soit possible. Faites qu'elle s'appelle Alice ! Elle devait s’appeler Alice !
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptySam 5 Fév 2022 - 9:26

« Hmn… »

La flic claqua la langue, tout en roulant le bassin alors qu’elle enfonçait plus loin ses mains dans ses poches de manteau. À sa surprise, c’est une sucette bonbon à la cerise qui fit la rencontre de ses doigts, qu’elle extirpa de son vêtement pour retirer son emballage et le déposer contre sa langue. Ses joues se creusèrent dans la succion soudainement créée par sa bouche, tandis ce qu’elle scrutait de ses mirettes sévères son environnement. Elle remarqua bien évidemment le petit escalier menant à une cave, celle-ci servant probablement de bureau et d’entrepôt pour le surplus de chapeaux. Enfin, c’est ce à quoi s’attendrait un citoyen moyen, mais de l’oeil de la police, elle révélait plutôt la planque de gangs de rue, ou de quelqu’un désireux de cacher un secret. Tout du moins, Grace n’avait pas le droit d’aller simplement jeter un coup d’oeil, il faudra développer quelque chose. En attendant, elle contempla les apparences de la petite boutique, aux allures plutôt atypiques. L’endroit évoquait un monde fantaisiste et coloré, mais l’agente ne reconnu pas l’inspiration derrière ce décors. En vrai, il lui fallut qu’un petit homme se présente pour que l’image la frappe tel un flash d’appareil numérique. Gamine, elle avait quelques fois visionné le film de Disney “Alice au pays des merveilles”, mais n’ayant jamais été son oeuvre préférée, ce ne fut pas ce qui lui vint tout de suite en tête.

Par contre, il fallait l’avouer que le court bonhomme avait le portrait craché du personnage Chapelier Fou de l’interprétation Disney, avec ce chapeau et… Cette silhouette trapue. Qui plus était, il confectionnait des chapeaux tous plus farfelus les uns des autres. C’en était presque surréel, tant son costume était semblable, mais bien que ces détails impressionnèrent la policière, celle-ci resta bien de marbre alors que son hôte se rapprochait d’elle pour l’accueillir dans sa modeste boutique.

Marchant tranquillement dans le petit atelier, la brunette balaya du regard les petites références de ce monde de fou, par-ci, par-là, différentes citations ou dessins rappelaient ce conte bien connu et représentait ses divers personnages, des plus importants ou plus anodins. La cliente tourna alors la tête vers ce Chapelier et sourit poliment.

« Malheureusement, je ne vois pas d’oeuvre à mon goût, bien qu’ils soient tous sublimes, mon visage ne s’harmonise pas avec toutes les formes de chapeaux. Avez-vous quelque chose qui ne soit pas dans la boutique? Ou faites-vous sur mesure? »

Puis un dernier tour sur elle-même avant qu’elle ne rejoigne le comptoir, jetant des petits coups d’oeil par-ci et par-là sur ce qui pouvait sembler suspect, en vain. Mis à part ce mystérieux escalier, sans surprise, il n’y avait pas grand à voir. Néanmoins, avant de sortir le badge et forcer une entrée chez quelqu’un, Grace chercherait un moyen de pénétrer la cave. À savoir si quelque chose fonctionnerait.

« C’est… Original, comme échoppe. Thématique Alice au pays des merveilles, ou je me trompe? »

Finalisa la bleue tout en posant des yeux fatigués sur l’énergumène déguisé en chapelier. S’il était ainsi vêtu, clairement, c’est que ça vendait, quelque part.


Dernière édition par Grace Davis le Sam 22 Oct 2022 - 12:02, édité 3 fois
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptySam 5 Fév 2022 - 15:12

Que pouvons-nous dire du Hat Shop ? C'est un commerce banal, qui fut dirigé par la famille Tetch avant d'être léguée à l'unique rejeton : Jervis Tetch, anglais d'origine et malheureusement doté d'une taille ingrate. Le bâtiment était vieux, usé, défraichi, mais l'intérieur était bien plus agréable qu'il n'y paraitrait. Alors que l'enseigne de la boutique était un chapeau haut-de-forme lumineux vert et que la structure semblait vouloir s’effondrer, l'intérieur était tout autre, plus propre, plus entretenu, et même de jolies fondations architecturales en bois. L'intérieur était une assez jolie petite boutique, dans le plus pur style anglais traditionnel. Un comptoir en bois de chêne trônait au milieu de la pièce tandis que de nombreux mannequins portaient des chapeaux de toute apparence, de toutes tailles, de toutes couleurs. Excentriquement vôtre bien entendu. Nous avions de tout ! Différents chapeaux, de toutes les origines, de toutes les formes, pas un chapeau ne manquait à la collection de Jervis Tetch. La plupart était en provenance même des voyages que la famille Tetch avait rapportée. Pas de chichis entre nous, on travaillait du chapeau par ici, et c'était bien plus qu'une histoire d'amour de chapeaux. Tetch reprit d'un sourire.

"Pourtant vous avez l'élégance, la beauté, et vous ne seriez pas mieux avec un chapeau ? J'en suis pourtant fort certain."

Elle ne pouvait pas se douter non, ou bien était-elle stupide ? Les gens connaissaient la réputation du Chapelier Fou. Dans cette ville, le criminel était connu pour être un des pires génies du crime. N'y avait-il que des chapeaux pour rendre les gens méchants ? Les chapeaux tuaient bien sur ! Ils forçaient les gens à accomplir des choses horribles. Oh bien sur ! Il paraitrait que les gens étaient eux-mêmes capables du pire par eux-mêmes et sans chapeaux ! Quelle aberration navrante. J'étais sur et certain que nous étions tous dirigés par des chapeaux invisibles qui nous dirigeaient et nous faisaient faire ... Des choses horribles. Elle parlait de sur-mesure, de travail fait main.


"Mais au Hat Shop, tous nos chapeaux sont faits sur mesure. Si vous le désirez, je suis près à prendre la taille de votre délicieux crâne."

Savez-vous, honorable lecteur, d'où ce proverbe "Fou comme un Chapelier ?" C'est tout simple. Jadis, les chapeaux avaient dans leur confection, une substance nommée Mercure. Les Chapeliers l'utilisaient pour créer et améliorer le tissu de leur travail. Malheureusement, l'exposition au Mercure était bien réelle, et les chapeliers en perdirent aussi la tête. Voila la grande raison du pourquoi du comment, cher lecteur. A ceci près, Lewis Carroll, que Dieu ait son âme, aimait tout particulièrement les chapeaux, et c'est en perdant un de ses hauts-de forme au cours d'un jeu avec les filles Liddell, qu'il créa ce personnage du Chapelier Fou pour illustrer les aventures d'Alice au Pays des Merveilles. Quel doux génie. La pièce d'entrée était, en plus d'être parsemée de chapeaux, enduite d'une espèce de halo vert sombre. Une rare lumière jaune aussi, mais sous les quelques tableaux représentant la famille Tetch. Une espèce d'hommage aux prédécesseurs de ma famille sûrement. Tetch n'avait jamais compris cette idée égocentrique que son père avait pour la famille des Tetch. Il observait la jeune femme, qui était encore un peu plus grande que lui avec son un mètre soixante. Il ne pouvait que bien l'accueillir dans cet antre qui lui appartenait. Le bruit de ses bottes résonnait sur le plancher de bois.


"Mais je vais vous aider, cependant, il me faudrait vos goûts, vos demandes et votre façon de vous habiller. Un chapeau se doit d'aller à son propriétaire n'est-ce pas ? Ce sont les chapeaux qui choisissent leurs maitres hihi."

Dis-t'il avec un immense sourire démesuré. Bien entendu, cela faisait parti de son petit folklore. Il était un spécialiste on vous dit ! Vous ne pouvez pas comprendre l'importance du Chapeau ! De sa magnificence, de sa prestance, le chapeau est un être vivant, comme vous et le Chapelier. Tetch supputa que cette jeune femme cachait quelque chose : est-ce qu'elle était Alice ? Il réfléchissait intensément à la question sans le laisser paraitre. Déployant ses mains vers l'ensemble des chapeaux présentés. Petite chose amusant qui surprendra surement la clientèle, chez Tetch and Hats, nous avons des chapeaux qui vous aspirent le cerveau. Enfin, c'est une façon de parler, mais ces chapeaux ont des petites surprises cachées en eux. Des puces de contrôle mental qui offrent à la personne une joie immense ! Celle de devenir un véritable petit zombie sous le contrôle de Jervis Tetch. Oh bien entendu, ce ne serait pas drôle pour la victime, mais pour lui, si. C'était une mode des chapeaux, une de ses modes ! Il était un génie, un précurseur, et il lui fallait du thé.


"Baladez-vous et observez, cherchez et vous trouverez. Voulez-vous un peu de thé pour accompagnez votre choix ma chère ?"

Il y'avait juste à côté du comptoir, un petit réchaud à gaz pour la bouilloire. Histoire de patienter avec du thé l'arrivée de clients imminents, ou non. De simple manière, disons tout de suite qu'une vie sans Thé, avait beaucoup moins de charmes qu'il n'y paraissait. Alors que le Chapelier se dirige vers le comptoir, il observe la jeune fille d'un discret regard. Elle semblait être une de ces "punks" qu'on croise souvent. Peut-être qu'un nouveau chapeau lui irait ? Se dirigeant vers le comptoir, il sort la sucrière avant de verser des perles de sucres dans deux tasses et enfin, il sort deux sachets de thé spécial : Sa spéciali-thé hein. Grand sourire sur le visage, il mit la bouilloire sur le petit réchaud. Il y'avait tellement de chapeaux qu'il faudrait plusieurs mois pour se décider. Cela passait de n'importe quel style à son courant opposé. Chacun d'entre eux avait sa propre histoire, sa propre création, sa propre origine et c'était ce qui était magnifique. Chacun racontait son histoire, et Tetch racontait ses histoires aux chapeaux, et les chapeaux l'aidaient à raconter ses histoires aux gens. C'était la loi naturelle ! Il était fait pour diriger des armées de chapeaux, et les collectionner tous. Comme les gens. Mais dites voir ? Quelle est l'heure du thé au Pays des Merveilles ?


"Le thé sera bientôt prêt, mademoiselle."
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptySam 22 Oct 2022 - 15:12

Hélas, non. Mademoiselle Davis n'était qu'une jeune flic, un pion dans la petite grade policière: ça ne faisait que quatre ans qu'elle était de service. De ce fait, elle n'avait pas encore mémorisé l'entièreté des grands noms criminels de Gotham City. Si le légendaire Chapelier Fou était sur les lèvres d'une bonne majoritée, Grace n'en faisait malheureusement pas partie. Durant ses seules années de police, le nom Tetch n'avait que rarement couru les couloirs du GCPD; le fou enfermé à Arkham, la poussière avait eu le temps de retomber et de se faufiler sous le tapis. Ainsi, la ténébreuse ne connaissait pas Jervis, pour l'instant. À vrai dire, elle ne connaissait que quelques noms qui revenaient plus fréquemment ces temps-ci, le Chapelier avait eu cette chance d'être oublié et de se reconstruire de son incarcération.

En attendant, elle était là, à contempler ignoramment ses environs. Si seulement elle connaissait le criminel, tous les morceaux du puzzle serait déjà en place. Parce qu'il fallait avouer, trois jeunes filles, blondes, disparues alors que Jervis Tetch existait quelque part en liberté dans Gotham? C'était une coincidence peu possible. Néanmoins, la policière restait titillée par ce détail, en connaissance du fameux film de Disney, il était normal de lier trois blondinettes à un homme déguisé en chapelier fou. Le seul problème étant qu'elle n'avait pas assez de détails, d'indices ou de preuves pour en être véritablement certaine. Accessoirement, il était un peu plus difficile de blâmer un petit homme qui lui semblait chétif et un peu perturbé d'esprit, surtout parce qu'elle n'avait pas retenu l'histoire du grand criminel Jervis Tetch. Naïve? Peut-être.

Néanmoins, la brunette sera dérangée par le vocabulaire du petit énergumène: ses adjectifs et son enthousiaste feront brièvement arquer ses sourcils. L'homme suait soudainement l'aura d'un prédateur. Toutefois, la bleue suivra la danse et, en réponse à sa question sur ses goûts et son style, la femme plongea les poings dans ses poches de manteau et ouvrit les bras simultanément pour divulguer son accoutrement propre chemisier-tailleur marron avec escarpins simples noirs de jais. Elle ne portait pas beaucoup de couleur, ce jour-là.

« Je n'ai pas votre extravagance, alors quelque chose de simple, j'imagine. Pour le thé, ce ne sera pas nécéss-... » Mais le petit bonhomme était déjà bien occupé à sa tâche. Par politesse, la concernée se ravisa. « ...D'accord. »

Les yeux embrassant la pièce, elle observa les chapeaux avec une petite curiosité. Si tous les chapeaux étaient faits sur mesure, cela voulait-il dire que tous ces oeuvres avaient déjà eu un hôte? Forcément, il devait bien y avoir des modèles un peu plus... Génériques? De toutes façons, ça n'était plus la question.

Tasse en mains, la brunette remercia le propriétaire de la boutique, yeux rivés sur les tableaux familiaux, avant de renifler le liquide foncé à état translucide. Elle reconnaissait du Earl Grey, sans doute, sans bien se soucier de la marque spécifique. Elle ne prendra qu'une gorgée du breuvage, mais gardera la coupe bien dans ses mains.

« Bon. Je remercie votre hospitalité, mais je ne suis pas vraiment ici pour les chapeaux. » Déposant la boisson sur le comptoir de chêne, l'agente flasha son badge d'une main et ira tirer de sa poche les photos des trois jeunes filles disparues de l'autre, qu'elle lui tendit. « Officier Grace Davis, GCPD. Trois adolescentes sont portées disparues, il y a tout récemment, dans le quartier... et les pistes m'ont amenées à votre boutique. Dites-moi, monsieur, avez-vous déjà vu ces jeunes filles? » Interrogea la jeune femme d'un ton doux, mais froid.

Connaissait-il ces filles? Ou connaissait-il les noms des dernières personnes ayant été en contact avec elles. Tout ce qu'elle savait, pour l'instant, était qu'elles fréquentaient parfois le Bowery. Le chapelier n'avait qu'à répondre - honnêtement - à la question.


Dernière édition par Grace Davis le Mar 15 Nov 2022 - 8:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptyLun 24 Oct 2022 - 21:24

"Comme c'est délectable ! Vous m'accompagnez pour le thé ! C'est d'un raffinement que vous ne pouvez pas rater !"

Tetch s'était empressé, peut-être un peu trop vite. Les jeunes femmes du GCPD ne le connaissaient-ils pas ? Lui et ses détestables petites habitudes ? Comme c'était de plus t'en plus curieux, n'est-ce pas ? C'est au moment bien précis que la jeune femme qui posait des questions, se révéla être une magnifique enquêtrice. Jervis eut un grand sourire, quelque chose de parfaitement sardonique, si l'on peut en prévoir l'expression. Tetch se demandait ce qui allait se passer. Avait-elle bu son thé ? Son délicieux thé qui ne méritait que d'être ingéré, apprécié et savouré ? L'avait-elle bu ? Bonne question, mais Tetch s'en ficha. Il observait, d'un air passablement neutre, les visages qu'on lui présentait sous le nez. Il reconnaissait les jeunes femmes, bien entendu, puisqu'elles étaient en train de moisir dans le bas de sa cave. De moisir avec consistance et champignons grandissants, champignons qui aideront aussi à la préparation des substances que le Chapelier utilisait pour endormir ses victimes. Le thé était de toute évidence, drogué. Tetch ne pouvait clairement pas laisser de nuisibles essayer de le pister, et encore moins essayer de l'attraper. Pourquoi retourner à Arkham, alors qu'il peut très clairement s'amuser avec toutes les Alice qu'il désirait avoir ? Allons ! Point de logique, laissons entrer la folie !

"Bien sûr que je les connais. C'est Alice, Alice, et Alice. Elles sont venues ici, et je les ai aimées, tendrement. D'un parfait amour interdit et moralement répréhensible, officier Alice. Je suis sûr que vous serez une parfaite Alice."

Tetch dévoila ses dents, il ricana légèrement, avant de reprendre d'une manière assez douce. Il contait fleurette, après tout. Il n'était qu'un homme, un simple homme, qui n'avait hélas, pas volé la tarte de la Reine. Hélas, non. Mais il savourait le thé, et il savait qu'il ne pouvait que le savourer de la meilleure des façons possibles, avec Alice, avec le Lièvre, et bien entendu, le Loir. Oh ma délicieuse Alice, vous venez de tomber dans le trou du lapin. Et il va être très difficile d'en sortir vivante, du moins, si vous avez de la chance, vous préféreriez être morte, que de rester vivante pour ce qui pourrait suivre. Il se mit alors à sortir une petite perruque, blonde, de sous son comptoir, et il essayait de voir avec le regard, si le blond pouvait aller pour cette policière. Qui sait ? Après tout, Alice était blonde, donc, elle devait être blonde, c'était d'une logique assez sommaire après tout.

"Saviez-vous que le corps humain est fascinant, mademoiselle ? Il peut produire et entretenir, après son décès, bon nombre de parasites dont des champignons qui se figent sur les organes ou sur les os. Naturellement, je les prélève pour adoucir mes décoctions, décoctions qui en l’occurrence, viennent de vous êtes portées au nez et au palais. Hee hee hee."

Tetch éclata d'un rire presque démoniaque, tandis que les trois jeunes filles disparues, elles, étaient encore en train de moisir dans la cave de ce bâtiment. Jervis ne s'était pas encombré de les garder vivantes. Pourquoi faire ? Quand Alice ne veut pas jouer, ni boire le thé, elle hurle à la mort. Elle ne veut pas rester dans la cave, elle ne veut pas porter la robe, elle veut rentrer chez elle, elle veut voir sa maman. Pff, quelle misère, vraiment. Il était impossible de la calmer, sauf avec de jolies puces de contrôle mental, ce qui était d'une simple facilité à lui faire porter. Au moins, elle restait d'un calme olympien, et surtout, elle était disciplinée, et elle avait de jolies manières, comme un petit singe à qui on apprenait tout. Tetch reposa la perruque, tout en ricanant une nouvelle fois devant la jeune femme.

"Sentez-vous le sol qui se dérobe sous vos pieds, ma chère Alice ? Vous avez bu le thé, maintenant, il vous faut chuter."

Elle allait entrer dans un monde de folie, un monde dans lequel elle allait voir tout de travers. Un magnifique délire où elle sera à demi-consciente de sa propre existence, se demandant même si elle serait encore bien réelle après tout ça. Voila qui était d'un doux amusement pour le Chapelier. La voix trainante du Chapelier se faisait entendre, avait-elle vraiment bu le thé ? L'avait-elle goulument bu ? Ou n'avait-elle fait que feindre tout cela ? Tetch essayait de comprendre comment elle allait réagir. Les individus pouvaient être plus forts en fonction de leur mental, de leurs aptitudes, peut-être qu'elle tomberait comme une feuille, ou bien elle s'écraserait comme une pierre ? Oh que c'était amusant, songea Jervis, qui se préparait à quitter sa veste, pour s'habiller de la meilleure des façons qu'il avait : Celle de son costume de Chapelier Fou. Il s'habilla très vite, avant de se présenter, derrière le comptoir, s'offrant dans une magnifique broderie, preuve de l'élégance à la british, of course, n'est-il pas ? Dans une simple révérence, il s'amusa de la suite des évènements. Après un petit éclat de rire, il reprit donc.

"Oh ? Mes excuses, je ne me suis pas présenté. Je suis Jervis Tetch, mais dans le plus commun babillage, je suis le Chapelier Fou. Enchanté ! Et maintenant que vous êtes arrivée, il va falloir donc vous convier à prendre le thé, Alice. Il est temps de venir voir les merveilles du Pays des Merveilles, et surtout, surtout ... Il ne faut pas perdre la tête."

Il éclata d'un rire, tout était bon pour son bon plaisir, et Jervis allait grandement s'amuser ce soir. D'un geste, il sortit un chiffon, et une petite bouteille de chloroforme. Si le thé n'avait pas marché, alors le chloroforme ferait le reste. D'un pas décidé, il s'avançait, vers sa victime, le sourire étincelant.

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MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptySam 12 Nov 2022 - 8:42

Plus l'information coula d'entre les lèvres du petit bonhomme, plus les couleurs s'échappèrent du visage de Davis. Ses lèvres s'amincirent dans un pincement pour exprimer son visible tracas, car elle n'avait pas prévu autant d'honnêteté. A dire vrai, elle n'avait pas prévu que la situation se renverse aussi soudainement et aussi précocement. Ne comprenant pas d'emblée la raison derrière les aveux faciles de l'étrange chapelier. Si la ténébreuse n'avait pas douté que son thé avait été, en fait, drogué, elle s'était bien évidemment braquée dans l'attente où il tenterait de l'attaquer. Sain d'esprit, on ne confiait pas ses crimes à la police à la première rencontre sans avoir planifié une escapade par la suite, ou une défense. Tout du moins, pas lorsqu'on était un individu comme Jervis Tetch; la confiance dans la voix et l'absence de remord dans le ton. En contrepartie, ce dernier n'était manifestement pas sensé dans la tête.

Ses sourcils se froncèrent gravement, donc, alors qu'elle plia le bras pour faufiler sa main sous son manteau et la tendre vers ses menottes, qui étaient accrochées à sa ceinture tactique dissimulée.  

« Monsieur, vous allez venir avec moi. Vous avez le droit de garder le silen-... »

Tirant celles-ci de sous son par-dessus, la brunette cligna lentement les paupières, fouettée par la vague qui lui monta jusqu'au cerveau. Ses mouvements se figèrent dans l'appréhension de ce qui venait de se passer, et il faut savoir que la policière était une habituée des drogues, pourtant, celle-ci la foudroya de plein fouet, ayant sans doute pénétré par les fosses nasales pour son efficacité d'absorption. Celle qu'elle avait ingéré ne tarderait pas, d'ailleurs. Dans la confusion, Grace porta la paume à son front, qui vibra sous son touché. Lorsqu'elle rouvrit les yeux pour regarder l'individu en face, elle remarqua les comptoirs de bois vitrés dansants derrière lui, bientôt rejoints par les murs du même matériel. Le sol se mit à flotter et ses lèvres, à picoter. L'engourdissement exponentiel parasitant les mouvements de son corps inspirait le danger, et Grace relâcha ses menottes, qui tombèrent sur le sol. Pas de temps pour tenter de faire son devoir, elle jeta un coup d'oeil alarmé vers la porte de sortie.

Il fallait qu'elle sorte de là, ASAP.

Ses sens bourdonnaient, mais son instinct lui hurlait de fuir. Aussi, tel un animal en situation de survie, elle se hâta sans réfléchir vers la porte en chêne menant aux rues du Bowery. Elle reviendrait avec le GCPD pour arrêter ce truand, si elle pouvait sortir de cette damnée boutique. Hélas, son élan se fit en vain, car deux pas plus tard et ses jambes se dérobèrent sous elle, l'envoyant se planter au sol. Sa tête résonna à l'impact, mais plus les secondes s'écoulèrent, moins ses muscles voulurent coopérer. L'adrénaline et la peur se mêlant tranquillement à la nébulosité jusqu'à ne laisser place qu'à de la léthargie. À plat ventre, la flic n'eut la force que de se retourner sur le dos pour regarder son agresseur, tournant lentement le menton pour le poignarder d'yeux emplis de dédain.

« Fils de pute... » articula-t-elle lentement, faiblement. Son souffle se stabilisa et elle se raidit la mâchoire, tout en crachant son venin alors qu'elle sombrait finalement dans les limbes du pays des songes.
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MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptyLun 14 Nov 2022 - 10:15

"Réveille-toi Alice ! C'est l'heure du thé. Ô jour frabieux ! Callouh ! Callock !"

Le spectacle : Une grande table, nappée, parfaitement repassée, des couverts, un service à thé, et des assiettes. L'arrière-boutique du Hat Shop, rien de plus. Juste un petit lieu fermé, cloisonné, mais qui laissait un peu de place pour les chaises, et la grande table. Peu de lumières, mais une silhouette s'en détache. La folie du Chapelier Fou était sans cesse en recherche de nouvelles horreurs à inventer. Jervis Tetch était certes, un homme qui adorait les petites filles blondes, mais il était tout de même LE génie que Gotham City avait renié. Ils en payaient tous le prix, mon chapeau. Ils le paieraient tous quand ils seraient dans ma tête. Mon merveilleux, mon précieux chapeau, personne ne peut comprendre notre folie, mon précieux. Personne ne peut se mettre dans la tête du Chapelier Fou, excepté lui-même. La silhouette se détacha, et elle apparaissait comme de plus en plus perceptible par la jeune femme qui était désormais ligotée, et délicieusement apprêtée. Une jolie petite robe bleue, un tablier, et Tetch avait passé un peu de temps pour mettre de la teinture blonde sur les cheveux de la jeune femme. Elle avait beaucoup dormi, mais c'était le but. Et le travail de Tetch consistait à en faire une parfaite Alice. Une délicieuse petite Alice, prête à toutes les folies. Sortant sa montre de gousset, Jervis eut un rictus.

"Il était grilheure : les slictueux toves gyraient sur l'alloinde et vriblaient : Tout flivoreux allaient les borogoves, les verchons fourgus bourniflaient. Prends garde au Jabberwock, mon fils ! A sa gueule qui mord, à ses griffes qui happent ! Gare l'oiseau Jubjube, et laisse en paix le frumieux Bandersnatch ! Le jeune homme, ayant pris sa vorpaline épée, cherchait longtemps l'ennemi manziquais ... Puis, arrivé près de l'Arbre Tépé, pour réfléchir un instant s'arrêtait."

Tetch s'arrêta, posant ses mains sur le dos de la chaise où se trouvait la jeune femme. Elle allait tellement apprécier ce délicat moment. Un moment fugace, magnifique, tendre. Tetch commençait alors à enlever sa redingote et son pantalon. Il se déshabilla pour rester en caleçon et avec son chapeau. Son délicieux chapeau. Le temps paraissait comme figé, mais vous le savez bien, le Chapelier et le Temps sont fâchés, ce-depuis un concert chez la Reine de Cœur. Maudite reine ! Songea le Chapelier, mais qu'importe, le Temps n'était qu'une bizarrerie, dans un monde de folie. Il s'approcha, et lécha la joue de la jeune femme, dans un geste des plus obscènes et des plus indélicats possibles. Elle avait le goût du soleil. Elle avait un goût délicieux d'arc en ciel et de rayons de soleils, oui. Comme une délicieuse journée d'été dans la lande anglaise des beaux jours, des doux jours où une simple balade en canoë n'était qu'un petit geste de romantisme avec l'être aimée. Elle avait ce goût si particulier, si délicieux. Elle était resplendissante, cette petite Alice, et surtout, elle sentait si bon ... On aurait dit un bonbon tout sucré. Tout délicieux.

"Alice, Alice, tu m'as tant manqué, si tu savais."

Sa petite voix aiguë se fit entendre, il se sentait si heureux de l'avoir retrouvée, de l'avoir retrouvée elle, et non pas un des nombreux ersatz qui polluent cette ville. Il recommença. Laissant une nouvelle marque de bave sur le visage de la jeune femme. Elle était sa Alice, sa délicieuse Alice. Le spectacle était pratiquement ridicule, quand on y songeait plus calmement, mais pas sûr que la jeune femme apprécie. Qu'importe, le Chapelier voulait sa Alice, il la désirait. Mais il s'arrêta, le temps d'un moment, le temps de saisir un couteau dans sa main gauche, tout en y réfléchissant. L'air décidé, il se posait des questions, il se demandait si tout ça était vraiment réel, et si tout cela n'était pas un monstrueux piège du Jabberwocky ?

"Mais attends ... Et si tu n'étais pas Alice ? Et si tu n'étais qu'une simple image d'elle ?"

Et voici un des autres attraits qui hantaient l'esprit biscornu du Chapelier Fou : Le remord, le doute, et surtout, la parano. Trop de sentiments si confus qu'il se reposait sans cesse les mêmes questions, ce qui le menait souvent à faire des choses stupides et sans véritables aspects concrets. Le doute s'installait en lui. Il commençait à perdre les pédales, et généralement, avec un cinglé comme Jervis Tetch, ce n'était pas qu'une simple allusion. Non. Jervis était connu pour ses sautes d'humeur, et surtout pour certaines de ses paranoïas biens senties. Il réfléchissait, et si elle était une simple erreur dans toute cette histoire ? Non. Oui. Oui. Non. Il était tiraillé, il ne savait plus qui croire. Le miroir, il devait demander conseil au miroir ! Il s'empressa de prendre un petit miroir disposé sur la table, et il le positionna en face de la jeune femme.

"Est-ce qu'elle est la véritable Alice, mon doux miroir ? Ou bien la Alice de l'autre côté du miroir ? Dis-moi mon doux et adoré miroir, dis moi ... Dis-moi si elle est la véritable Alice, revenue de l'autre monde, pour moi ?"

Le miroir lui parlait, dans le crâne. Elle était Alice, elle était sa Alice. Et il devait l'honorer comme il se doit, mais le doute, parfois, on peut toujours se tromper. Les choses ne sont jamais ce qu'elles sont réellement, malheureusement. Il rangea son couteau sur la table, et dans un magnifique sourire, il s'avançait vers la jeune femme, prenant son chapeau. Il avait d'abord dans l'idée de se faire son chapeau, et peut-être la jeune femme après. Tetch eut un sourire, avant de regarder la jeune femme, toujours ligotée. Il régla son chapeau pour lui donner un maximum de plaisir, et pris un autre chapeau pour qu'il devienne un "réceptacle", si l'on peut dire. Elle allait le regarder faire l'amour avec un de ses chapeaux, et dans un dernier sourire, avant que l'écume de bave ne lui coule de la bouche, il put dire.

"Aucun justicier ne viendra pour toi. Après lui, ce sera ton tour, Alice. Hihihihi."
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MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptyMar 15 Nov 2022 - 10:31

Dans les méandres de sa conscience s'esquissa un verdoyant jardin sous un dôme azuré, d'où apparu des paisibles eaux fluviales. Il y eut un petit sentier de tapis bourgogne sur lequel déambula une jeune femme, vêtue d'une petite robe bleue de tulle et de froufrous. Vers un miroir elle s'avança, faisant danser dans un mouvement stoïque et dépeint d'émotion ses multiples jupes. Dans le reflet de la glace, elle regardait sur ses épaules une longue chevelure de blé lui couler jusqu'à niveau du buste, mais alors qu'elle leva son regard morne vers le visage de son double, ce ne fut pas le jeune minois de la bien connue Alice, mais plutôt les traits fatigués d'une policière, aux mirettes troublées, aux lèvres rouges comme le sang, sang qui pleura bientôt sur les courbes de sa mâchoire...

Les images troubles laissèrent place à un vide, qui s'emplit soudainement d'un filet lumineux puis de nouvelles couleurs, cette fois-ci plus réelles, lorsqu'elle ouvrit les yeux. Alors que la bleue battait lourdement les paupières, une voix stridente l'arracha à ses rêves. Bientôt, le complet néant sensoriel se brisa, réveillant de nouveaux inconforts. D'abord sourds, ils devinrent de plus en plus présents et lui firent bien vite comprendre qu'elle était encore en vie. Grace sentit en premier son cou douloureux de par sa même position prolongée, puis à ça s'ajouta une nausée, une petite atrophie des muscles, des démangeaisons au scalp et la combinaison désagréable de la faim et la soif. Bien sûr, elle fut encore confuse, la bouche engourdie et les yeux dans le vide. Le monologue criard du chapelier ne suffit pas à complètement la dégourdir, mais pour sûr à la contrarier. Ses sourcils se froncèrent initialement dans une grimace de colère, mais son expression se décomposa rapidement à la vue de la peau nue.

Aucun mot ne sut témoigner de ses émotions, tant ils étaient mixtes, et pas dans le bon sens. Quelle fut sa surprise, aussi, lorsqu'il vint étaler de ses fluides buccaux sur sa joue, joue qui se froissa d'ailleurs dans une contraction de dédain. La brunette - devenue blonde - se figea à la sueur froide qui lui coula le long de l'échine et réprima un geignement d'horreur, ne pouvant néanmoins pas arrêter la perle qui roula le long de son autre joue, simultanément aux gestes d'amour de son abuseur. Cette humiliation ne pouvait pas durer, mais elle devait garder la tête froide, rester en vie. Dans un réflexe et dans sa stupeur, elle tira ses poignets contre la corde qui les liait et réalisa l'ampleur du danger dans lequel elle s'était jetée. Ses chevilles étaient aussi emprisonnées, et le Chapelier ne commençait qu'à jouer de son petit jeu tordu.

« Hein? Comment ça, Alice? Attends mais je suis pas-... » La vision du couteau lui vola cependant l'envie de s'obstiner. Si être Alice pouvait la sauver d'une lame entre les deux yeux et lui faire gagner du temps, elle n'ira pas le contredire sur ses croyances.

Heureusement, Chapelier fut vite déconcentré par le miroir qu'il approcha de son visage, mais lorsqu'il fut plus près d'elle, la policière remarqua le portrait qui se dessina dans la glace. Sa bouche s'entrouvit dans un halètement de surprise. Que s'était-il passé avec ses cheveux? Qu'avait-il foutu sur sa tête? COMBIEN de temps avait-elle dormi?

« Oh mon dieu... » Trembla Grace de la voix. Qu'avait-il fait d'autre pendant son inconscience? Voulait-elle véritablement savoir? Au moins, elle n'eut pas de douleur pouvant trahir un possible contact... Pourquoi elle? La toute récente blondinette n'était même pas une Alice convaincante, accessoirement, elle n'était pas dans la tranche d'âge aimée par le chapelier. Mais ses questions avaient une simple réponse: Jervis Tetch n'avait tout simplement plus sa tête. Cette tête avait été la cause du décès de ces jeunes filles, et Grace sera vite remise en mémoire du degré de folie de son kidnappeur.

Le dérangé petit bonhomme attrapa son chapeau et le ramena vers lui. Ses gestes, accentués par ses propos, firent trembler la lèvre inférieure de Davis. Elle se donna un élan dans sa chaise pour tenter de tirer sur les liens, en vain. Lorgnant ensuite le couteau sur la table, évidemment trop loin pour qu'elle puisse faire quoique ce soit, la pauvre femme chercha une solution dans la pièce - ça et pour éviter la séance à deux pas d'elle, l'adrénaline lui fouettant tous ses sens.

« Non, non, non, non... » Se murmura-t-elle nerveusement tout en réfléchissant hâtivement à une échappatoire. Lorsqu'il eut terminé son activité répugnante - et ma foi singulier - Grace le fixa longuement, dans les yeux, alors qu'elle réfléchissait. En attendant de lui ouvrir le crâne de ses poings, ou de lui découper le sac de son couteau, elle devra jouer avec lui, manipuler sa libération et être... Alice aux pays des merveilles.

« Chapelier Fou! C'est l'heure du... Du thé! Ne pouvons-nous pas prendre le thé? Je ne peux pas prendre le thé avec ces cordes sur mes poignets, vous savez... Puis il faut que je retrouve le... Lapin blanc? » Incarna-t-elle, quelque peu maladroitement, en forçant le sourire. Prenant même le soin d'ajouter à ses mots un accent britannique, de par ses maigres connaissances de l'adaptation disney. Il faudra qu'elle se souvienne de quelques passages pertinents, mais elle se débrouillera. En revanche, elle ne voudra plus jamais boire de thé de sa vie si elle sortait de là vivante.


Dernière édition par Grace Davis le Lun 28 Nov 2022 - 15:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptyDim 27 Nov 2022 - 21:32

"A ... Alice ?"

Un bref moment après son acte maladroit, Mad Hatter la regarda pendant un bon moment, hébété, ahuri devant tant de grâce. Mais non, elle s'appelait Grace Davis, selon le badge qu'il avait trouvé en fouillant ses vêtements, en reniflant ses vêtements ... En touchant la douce étoffe de ses sous-vêtements et cette délicieuse flagrance qui avait embaumé son esprit ! Ce n'était pas Alice ! Alice était Alice, ce n'était pas Davis, il fallait y remédier ! Ce devrait être Alice ! Alice ! Alice ! Tetch réfléchissait, malgré sa folie, à trouver quelque chose pour transformer cette jeune fille, dans son imagination, en une Alice agréable à regarder. Mad Hatter leva les yeux tristement vers sa Alice. Il aurait voulu trouver les mots pour lui expliquer, lui trouver le terrier du Lapin et l'emmener vers un monde merveilleux, un monde fait de thé, de folie, de gâteaux et de rêveries. Mais la folie parlait dans son esprit, quelque chose d'assourdissant, comme le bruit des vagues qui emplissaient son esprit, dans ce trou miteux qu'il appelait "sa boutique" de chapeaux. Mais qui n'était tout au plus, qu'une morgue abominable.

"Nous n'avons pas le temps, Alice ! Nous devons sortir d'ici ! Nous devons sortir de là ! Je suis en retard ! Je suis en retard !"

Tetch se ressaisit. Il devait se calmer, il devait réfléchir. Même sans sa camisole de force, Tetch restait néanmoins un schizophrène dangereux. Il ne fallait surtout pas le sous-estimer, sinon, cela finissait toujours mal hélas. Les Alice qu'il a kidnappé ont malheureusement, toutes mal finies. Une triste fin pour de jolies créatures qui ne méritaient pas cette horreur. Mais nous étions à Gotham City. Sommes-nous les rêveurs d'une vie que nous désirions ? Où sommes-nous simplement des personnages du rêve de quelqu'un ? Faisons-nous tous partis du même rêve ? Coincés à jamais dans cette vie jusqu'à notre mort irrémédiable ? Triste pensée.

"Tu ... Tu m'as tellement manqué Alice, ma douce Alice, ma merveilleuse Alice."

Il était au bord des larmes, il se rappelait de sa première Alice, de la seule, de l'unique, sa seule et délicieuse Alice. Il voulait lui faire du mal, mais il ne le voulait pas non plus. C'était comme si il était bloqué mentalement. Il aimerait faire des choses, des choses si horribles, mais une petite partie de sa conscience l'en empêchait. Mad Hatter peinait, il avait mal, très très mal intérieurement. Est-ce que Grace Davis était Alice Pleasance ? Le choc mental venait de le conforter dans cette idée, qu'à Gotham, aucune aide ne vous sera accordée. Jervis Tetch voulait son chapeau, son merveilleux chapeau, son magnifique chapeau, et puis du thé, du thé pour lui et son chapeau. Il devait quitter Gotham avec Alice, très vite, très très vite. Se retournant vers "Alice", Mad Hatter la regarda avec beaucoup de peine et de tristesse. Puis, malgré sa folie, Tetch lançait des regards furtifs autour de lui. Il remarqua le sang de la jeune femme derrière elle et s'inquiéta pour son Alice. Un petit filet de sang coulait sur sa nuque froide et blanche, à cause d'une petite erreur du Chapelier Fou.

"Vos beaux cheveux, vos si beaux cheveux blonds sont tââââââchés de saaaaaang."

Minauda-t'il tout en pleurant devant le sang de la jeune femme. Tetch n'aimait pas le sang, se salir les mains n'était pas son truc, les armes à feu non plus. Tetch répugnait l'idée de tuer quelqu'un avec une arme pareille, cela n'était pas galant, mais hélas. Rares étaient les gens qui se battaient avec des épées. Jervis Tetch ne se sentait d'ailleurs pas trop bien, il avait l'impression que ses organes internes étaient en feu après cette révélation. Est-ce qu'elle était vraiment Alice ? L'était-elle ou tout ça n'était qu'un triste rêve ? Est-ce bien lui qui rêvait ? Ou bien tout cela n'était que le fruit d'une autre personne ? Toujours nu, avec son chapeau sur le crâne, Tetch se racla la gorge avant de dire d'une voix basse. Ses yeux erraient, tel un dément.

"Cette ville ... Elle sait chambouler les esprits. Il y'a ... Quelque chose dans cet endroit qui nous rend ... Impossibles à soigner. Nous ne guérirons jamais, Alice, nous ne serons jamais libres. Nous serons toujours là, toujours là, toujours là ..."

Tetch regarda maintenant Alice avec les yeux d'un fou, d'un véritable cinglé, d'un homme qui a perdu toute notion de la réalité et qui se perd dans le Labyrinthe de la folie et de l'horreur. Jervis Tetch venait de laisser une nouvelle fois la place au Chapelier Fou. Ou bien était-ce Hatta ? Le messager de la cour ? Des questions, toujours des questions ... Sa voix joviale résonna, tandis qu'il s'emparait d'une scie. Il était prêt à la trancher, comme un joli gâteau. Ou comme une petite théière. Il était prêt à la transformer, à la rapetisser, comme dans le conte. C'était logique ! Tout découlait de la logique du grand Lewis Carroll.

"IL FAUT TUER BATMAN ! Si nous sommes piégés là, c'est à cause de lui ! Nous sommes tous des personnages de son rêve, nous devons le tuer et nous cesserons d'exister, nous serons libres à jamais. Batman rêve, l'homme rêve et nous sommes là, nous existons au fur et à mesure parce qu'il nous invente ! C'est si dur à comprendre ? Il faut le tuer ! Je suis un morceau de ce rêve, tu es un rêve, et si je te tue, cela n'aura aucune importance, car tu n'existes pas réellement. Hihihihihihi."

Ricana-t'il avant de reprendre son souffle. Tetch était calmé, mais il n'en démordait pas. Il lui fallait son thé spécial, ses chapeaux pour mieux se calmer. Tout lui avait été prit, plus rien ne subsistait dans cette ville, excepté quelques dessins sur les murs d'un vieil asile poussiéreux, fait au sang par le Chapelier Fou et quelques faits d'armes avec Batman. Tetch tenta néanmoins de gagner la sympathie de la jeune Alice. Tetch était au bord de la commotion, il voulait du thé, histoire de se calmer, de se sentir mieux. Lui accorderait-on un pareil bonheur ? Il espérait du plus profond de lui-même que cela arrive, et vite. Mais à Gotham, on avait jamais ce qu'on voulait, c'était une évidence. Et le Batman était toujours là pour le rappeler en permanence. Mais ce soir, il n'était pas là ... Il s'approcha de la jeune fille, et s'apprêta à la trancher comme un vulgaire petit poulet délicieux, un Dodo peut-être ? Ce n'était peut-être pas Alice ?
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MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptyDim 1 Jan 2023 - 15:09





The Dark Knight


Depuis plusieurs semaines, j'avais enquêté sur la disparition de nombreuses jeunes filles. Dans une ville comme Gotham City, il n'était pas difficile de faire le lien. Mobile commun : Une chevelure blonde, et un profil qui tournait autour de l'adolescence, début adulte. Il n'était pas difficile de mettre un nom sur le criminel qui était derrière tout ça, et même s'il était aussi fin qu'une anguille, je savais qu'il ferait une bévue : Jervis Tetch. Le Chapelier Fou. Un dangereux psychotique qui ne rêve que de retrouver l'amour qu'il a jadis perdu. Patrouillant dans Gotham City, j'avais repéré deux trois endroits qu'il affriolait. Le club Wonderland, géré par Tweedle-Dum, et Tweedle-Dee. Ses deux associés qui essaient de garder patte blanche dans cette vermine grouillante qu'est Gotham. J'étais entré dans le club à la recherche de réponses. Et je n'en serais pas parti sans les bonnes réponses. Tweedle-Dee était en train de compter l'argent de la soirée quand j'étais apparu à lui. Son air ahuri le priva de réflexe à la simple vue de ma présence. D'un geste, je l'empoigne avant de faire valser l'argent qu'il était en train de compter pour le compte de son abominable patron.

"OÙ EST-IL ?!"

Hurlais-je à l'individu tout en l'empoignant, fixant mon regard droit dans ses yeux. Tel un dément, je n'allais pas laisser ce gros porc s'en tirer comme ça. Des monstres comme lui, j'en côtoie suffisamment pour essayer de ne pas me mettre à leur niveau, mais en gardant un aspect des plus effrayants, pour les empêcher de semer le mal dans leur sillage. Je n'avais pas besoin de me mettre à leur niveau, j'étais leur prédateur. Je serre le poing, je suis prêt à lui faire mal. Comme je l'avais toujours fait lors de nos précédentes rencontres, et à ma décharge, il n'avait jamais gagné. Il essaie de noyer le poisson, avec des explications peu plausibles.

"J-jeje sais pas ! Il me téléphone de temps en temps et ne dit pas où il est et ..."

"Tu mens."

"Non ! Non ! Non ! Je te jure ! Il ne dit rien et ..."

"Tu te rappelles de la dernière fois que l'on s'est rencontré ?"

Je reste calme, je ne me montre pas agressif physiquement, mais ma voix transpire le fait que je suis prêt à aller très loin pour avoir les informations dont j'ai besoin, et ce soir, qu'importe ce qui se passait. Ou je repartais avec les informations sur Tetch, ou bien Tweedle-Dee serait le premier à payer, avec plusieurs fractures. Avec la vermine, il n'est jamais difficile de les mettre dos au mur, surtout lorsque les petites frappes se permettent de la jouer plus malin que moi. Mais j'ai horreur qu'on me mente, et surtout, j'ai horreur qu'on se moque de moi. Je ne suis pas là pour m'amuser, et des vies sont potentiellement en jeu. Je lui laisse le temps de réfléchir, son regard est hagard, perdu dans ses pensées, une légère larme perle à ses yeux tandis que je le fixe droit dans les yeux, pour ne pas en finir avec une telle ordure.

"Trois côtes brisées, ta mâchoire cassée. Douze mois de rééducation. Tu en as bavé, au sens propre et figuré. Tu tiens à ta nouvelle mâchoire ? Il me suffit juste de cogner une fois, et tu peux racheter des pailles."

"Non ! Non ! C'est bon ! Je sais où il se trouve. Il est au Bowery. Au Hat Shop."

Je le relâche. Je l'épargne pour le moment. Je lui tourne le dos, avant de lui lancer une dernière menace, que je n'allais pas tarder à mettre en action.

"Si jamais j'apprends que tu le protèges encore, je reviendrais pour toi. Et je ne serais pas aussi gentil qu'aujourd'hui."

Être le bourreau des monstres, c'est à la fois un plaisir, et un besoin nécessaire pour leur apprendre qui est le patron dans cette ville. Mais Tetch était la menace. L'ultime menace qui devait être neutralisée ce soir. Je retourne directement à la Batmobile, direction le Bowery. Toujours sous protection de Cobblepot. Ce quartier était certes, riche, mais aussi dangereux. Tetch a toujours été d'une aide relative aux plans de Cobblepot, et je pouvais être sûr que le Pingouin le couvrait pour ses frasques. Il faudra que je m'occupe de lui, un jour. Mais le Chapelier n'était qu'une épine, dans le jeu de dupes qui sévit à Gotham City. Le Bowery n'est pas loin, mais j'essaie de couvrir la distance le plus vite possible. Qui sait ce qu'il prépare ? Qui sait ce qu'il réserve à cette ville ? Et probablement, il peut-être déjà en train de faire quelque chose d'abominable. Je prends mes distances et j'opte pour une approche furtive et calme. Je me rapproche du bâtiment, volant de toit en toit et quand j'y arrive, je peux le voir, à travers la lucarne. Il est nu, il est prêt à faire ce qu'il sait mieux faire que quiconque. Alors qu'il s'approchait de la jeune femme qu'il avait ligoté, avec un couteau, j'interviens. Je brise le verre et je tombe sur la table, avec pertes et fracas. Me relevant, je prends mon temps pour instiller la terreur dans les veines du Chapelier Fou. Il est temps qu'il paie.

"Tu n'apprends jamais, Jervis."

Je le confronte à la réalité. La dure réalité de son véritable nom. Qu'il n'est pas le Chapelier Fou du conte, qu'il n'est qu'un individu fou et tourmenté. Je le conçois comme un humain à part entière, et non comme un fou qui s'ignore. La réalité est la première arme que j'instille dans son esprit. Les poings viendront ensuite. J'observe la situation. Une jeune femme prisonnière, aux prises du Chapelier Fou. Et bien sûr, l'état de folie avancée dans lequel Tetch se trouvait. Prudence, il avait déjà sûrement bu son thé trafiqué, et il pouvait être relativement dangereux. Très dangereux s'il pouvait s'y mettre. J'inspire un grand coup, je lui laisse une seule chance de s'arrêter là, calmement, avant de le mettre à terre pour de bon.

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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptyJeu 20 Avr 2023 - 17:16

''Alice... ma douce Alice... ma merveilleuse Alice''

Qu'est-ce qu'elle n'avait pas compris depuis le début? Qu'il ne faut jamais boire dans la tasse d'un étranger? Qu'elle détestait officiellement le thé? Pour sûr, il n'était plus question d'avoir seulement apprit sa leçon; dieu la punissait, il la punissait pour toutes les fois où elle avait claqué la porte aux témoins de Jéhovah, ou toutes ces fois où elle s'était intérieurement moqué des messages évangélistes sortis de la bouche de ses proches.

Deviendrait-elle croyante si elle sortait d'ici? Très probablement que non, mais une chose était sûre: si on lui donnait une dernière grâce de dieu, elle allait casser la gueule à ce petit homme trapu démentiel.

- Non... Non attends... NON JERVIS, STOP! Beugla-t-elle, les yeux rivés sur l'étincelante, la menaçante lame au dessus de leurs têtes. Davis n'était pas prête de mourir, pas maintenant, pas comme ça, et sa peur évidente brisa le petit rôle qu'elle s'était donné pour tenter de le manipuler, trahissant son angoisse véritable au travers de sa voix tremblante et tonnante. Faisant monter depuis les tréfonds de son être un ton qu'elle ne se souvint pas avoir, jamais, utilisé dans sa vie, pas même devant les plus sinistres, dangereux criminels.

C'est qu'elle ne l'avait jamais croisé, ce dingue, ce fou furieux.

Une perle salée roula sur le long de sa joue, celle-ci peinte du liquide opaque et chaud de son sang. Les deux liquides se marièrent, la translucidité de l'eau embrassant les nuances du rose tandis que le plus épais et lourd des globules sanguines s'entêtaient à rester coller contre le rosée de sa peau.

Grace ne leva pas les yeux de l'arme, comme si elle refusa de ne pas voir les détails de sa propre décapitation, comme si ses yeux pouvaient empêcher une telle acte, ou peut-être voulait-elle se confirmer à soi-même, jusqu'à la fin, jusqu'à ce qu'elle ne sente plus rien, qu'on l'eut bel et bien massacrée comme un jambon de boucherie, pour ne pas terminer sa misérable vie sous le noir de ses paupières.

Du moins, ce jusqu'à ce qu'un énorme fracas explose dans la pièce, envoyant ses débris et éclats de verre valser dans tout l'espace occupé. Jervis se poussa, dieu sait comment, mais il se bougea plus loin d'elle sous toute cette agitation et Grace cria lorsqu'un morceau de vitrine alla se planter dans le bas de son mollet.

C'est à l'instant précis qu'une idée pitoyable lui monta jusqu'à l'esprit, qu'elle comprit la dernière chance que ce dieu de pourriture lui avait jeté. Puis plus cette idée était absorbée par ses méninges, plus la grimace affligée, tranchant ses traits fatigués, se montra prononcée. Cette force supérieure à la con se moquait, en se servant d'elle et de sa connerie pour se divertir du haut de son putain de royaume fade sur le sommet des nuages de ce monde de merde.

Le regret lui tordant l'estomac, la femme pencha le menton, fixant longuement, amèrement la matière coupante marinant maintenant dans son jus de vie. Or, la flic ne perdit pas de temps, pour peu que les âneries du chevalier noir lui en gagnerait en amusant ce putain de dégénéré.

D'un petit mouvement subtil des jambes, elle vint coller la parois fine et aiguisée du morceau de verre contre les cordes lui liant les chevilles, et, commença à frotter. Chaque mouvement, chaque centimètre s'enfonçant dans la fibre de la corde, poussait de l'autre extrémité dans les fibres de sa chair. Dans ce rythme soutenu, le tissu s'imbiba de rouge, le verre servant de chute laissant se déverser un peu plus sous chaque seconde l'essence même de l'agent de police. Jusqu'à ce que le cordage soit suffisamment affaibli et mince pour succomber sous la pression de ses deux chevilles. Une fois libérée, la ténébreuse put, enfin, se hisser sur ses pieds et faire glisser ses deux bras le long du dossier de la chaise sur laquelle elle fut trop longtemps ligotée.

La brunette se servit de l'espace entre ses poignets et la corde, devenu plus ample pour ne plus avoir les bras tirés l'un de l'autre contre le large dossier de la chaise, afin de venir hâtivement couper l'excès à même le couteau, celui-ci fièrement présenté sur la table, au centre de l'amas de vitre garnissant grossièrement la porcelaine bas de gamme de son ensemble de thé.

Ses yeux se posèrent sur Jervis. Ses lèvres obligatoirement scellées sous le poids de la rage, la femme s'avança vers lui, la mine bien droite malgré le rythme courbé de sa démarche. Elle n'arriva pas à articuler de mot, tant sa mâchoire se tint serrée. Puis sitôt sa main suffisamment en angle et à distance du petit homme, ses doigts vinrent se mêler dans la rousseur de ses boucles pour lui agripper solidement la tête. Si ce dernier essaie de s'en déprendre, ou de riposter, leur différence de corpulence et les talents corps à corps de la policière sauront contrecarrer chacune de ses minables tentatives.

Elle ne clignera pas des yeux, lorsque des gouttelettes coquelicot arroseront le blanc de son visage, sous chaque coup de poing porté au visage de Jervis Tetch. Ni ne tressaillit au verre acéré qu'elle s'extirpa de la jambe.  

Le nouveau sang de sa paume, qui glissa contre le verre antérieurement souillé, se traça un chemin sinueux sur le long de son bras, de ses veines et de ses cicatrices racontant sur les batailles de son passé en tant que membre du GCPD. Les muscles entraînés de ses bras, raides sous sa poigne désespérée, tremblait de force. À peine plus haut, son regard devenu spartiate et impitoyable dévisageait maintenant les vulgaires, putrides globes vitreux du chapelier.
Prête à lui faire vomir sa petite voix nasillarde d'un coup de poing dans la gorge et à lui dépêcher soi-même les vertèbres de son couteau de fortune.

Il fallait prier pour elle que le chevalier noir agisse vite, pour Tetch, mais pour sa carrière au GCPD avant qu'elle ne commette l'impardonnable.


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MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptyMar 2 Mai 2023 - 19:45





The Dark Knight


"ASSEZ !"

Et cette fois, je ne me laisse pas influencer. Je le cogne, je le cogne violemment, un coup, deux, et puis trois. Mon poing fait la douce et tendre rencontre avec son visage, avec une vitesse assez contrôlée, assez maitrisée. Et je le balance par-dessus la table d'opérations sur laquelle il avait fixé la jeune femme. Toute cette haine accumulée, tout ce sentiment de frustration, toute ces vies perdues, tout ça à cause d'un délire divin qu'il avait en tête. Ma voix gronde, je devais stopper cette folie qui sévissait dans cette affreuse boutique ... Je venais de neutraliser Tetch. Une clef de bras, et un direct droit dans le visage pour l'envoyer directement au Pays des Merveilles. J'avais devancé les envies mortifères de cette jeune femme à s'en prendre à un dément. Ce soir, il était neutralisé, et il retournerait à l'asile d'Arkham. Encore. Bien que Jervis Tetch était un criminel qui me répugnait, je ne pouvais pas laisser une jeune femme franchir la ligne que je me suis tracé. Elle avait tenté quelque chose, emportée par sa rage, mais je m'imposais entre les deux. Qu'importe, l'Ombre de Gotham savait aussi s'y prendre. Ce que je n'avais pas en vitesse, je le regagnais par la solidité de ma cuirasse et de mon mental. Les coups de la jeune femme que je n'évite pas rebondissent sur le lelvar. C'est à peine douloureux, mais l'impact est suffisamment réduit pour éviter qu'un os ne se brise – et dans certains cas, quand on prend cinq ou six directs dans les côtes à la suite, on se réjouit de ne pas les sentir lâcher. Je me devais de stopper cette envie morbide. Quant à Tetch ... Je n'en avais pas fini avec lui, et j'allais prendre tout mon temps pour lui faire le plus de mal possible. Il allait souffrir, oh que oui. Qu'il en soit certain. Il allait compter ses os à Arkham, il allait comprendre la douleur qu'il avait causé, morceau par morceau. D'une voix grave, je reprends.

"Jervis Tetch est neutralisé, tout ira bien."

Je reste sobre, malgré tout ce qui venait de se passer. Tetch était dans les vapes, et il connaitrait un sort bien pire que ce qu'il pouvait imaginer. Je lui rendrais une petite visite un peu plus tard, dans sa cellule, histoire que nous discutions tous les deux de ses nouvelles et détestables passions ... D'un point de vue technique, Bruce Wayne croyait en ses installations. Mais le Batman n'avait pas encore mesuré à quel point la prison était obsolète pour les nouveaux criminels qui rôdent. Il croyait encore bêtement à la force de la justice, et s'imaginait qu'une simple prison pouvait effectivement retenir tous les dangers de la ville - à l'exception des réels cas pathologiques, comme le Joker par exemple, qui méritaient la noirceur d'Arkham. Je retiens les bras de la jeune femme pour la maintenir et l'empêcher de faire quelque chose qui allait très certainement, lui faire perdre tout ce qu'elle avait construit. Mes paroles sont sèches, froides, et pourtant, j'espérais un léger espoir de rédemption chez Tetch, il était intelligent après tout. Peut-être qu'il comprendrait ? Non, c'était être trop optimiste. Tetch ne s'intéressait qu'à lui, à son propre jeu, à son propre intellect. Sa folie était sa marotte, et il ne s'intéressait à rien d'autre. Mais je tenterais le coup, il le fallait, pour Gotham City et pour moi-même. Ce soir, c'était l'épreuve du feu pour cette jeune femme. Le moment où elle devait comprendre que les choses doivent être faites dans le soucis de nos règles.

"Vous valez mieux que lui, agent Davis. Ne vous abaissez pas à son niveau ! Vous portez le badge du GCPD. Ne ruinez pas les efforts que Gordon a placé en vous."

Je tape là où ça fait mal, dans l’orgueil d'un policier. Ils avaient tous, une espèce de respect pour Jim. Après tout ce qu'il avait fait ... Le système de reconnaissance facial m'avait permis de voir qui était cette jeune femme. Une femme intègre, somme toute, qui travaillait au GCPD. Mais l'heure n'était pas aux présentations, et encore moins aux politesses ... Toute ma colère n'avait pas vraiment été relâchée, et même si l'envie me prenait de lui faire très très mal, je devais me contenir, et me rappeler de ce que Gordon m'a souvent dit. De ne jamais dépasser la limite que nous nous étions imposés : Jamais. Alors que je m'avance pour le relever et pour le saisir à nouveau, je le prend par les bras pour le relever et lui offrir un magnifique poing en pleine face, alors que le Chapelier tente de rester éveillé. Je comptais, franchement, le laisser là, à la merci de cette jeune femme mais ce ne serait pas dans les devoirs que je m'étais inculqué. Tetch irait à Arkham.

"Les policiers viendront bientôt vous récupérez. Je me charge du reste. Je vous recontacterais, agent Davis."

La plaisanterie de ce soir du Chapelier Fou ne fit aucunement sourire l'impassible Batman, qui se laissa happer par l'obscurité d'une ruelle, et qui rejoint les hauteurs de la ville en quelques coups de grappins. Je me perche sur une gargouille sur le haut clocher de la vieille ville, et observe pendant un instant, les policiers qui s'attellent à coffrer les autres criminels du Wonderland Gang en piteux état, en se réjouissant de ne pas avoir eu affaire à ces types-là. Les policiers qui patrouillent dans les rues savent mieux que personne à quel point le Batman peut leur être utile après tout. Assuré de l'arrestation des malfrats, le justicier soucieux choisit de rentrer aussi vite que faire se pouvait dans son repaire. Ce que je voulais maintenant, c'était mettre un terme à tout ça, à ce cirque qui sévissait dans ma ville. Maintenant, pour les exactions d'un des criminels comme Tetch, c'était fini, et Gotham City méritait mieux que de rester dans les ténèbres. Ce soir, un danger était retiré, mais il y'en avait encore ... Beaucoup de travail à accomplir, hélas. La ville avait déjà énormément bien souffert, et nous méritions un peu de paix. Malgré les dernières défaites, de nombreuses victoires ont commencé à venir. Cobblepot est dans les choux, Jervis Tetch va rejoindre l'asile d'Arkham, et de nombreux criminels se sont vus enfermés. Une bonne chose, vraiment, et l'espoir commençait à poindre doucement, au loin. Mais la nuit commence à peine pour Batman, encore une fois ...

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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Have I gone mad?   Have I gone mad? EmptyJeu 11 Mai 2023 - 11:08

Ses phalanges terminèrent leur trajectoire contre la rigide coquille traçant le torse découpé de la chauve-souris. Dans sa colère, Davis ne ralentit pas son élan, ajoutant au précédent coup une nouvelle attaque, faisant vibrer sous sa modeste force la fibre de kevlar. Hélas, ce fut tel que cogner dans de la brique, sinon plus douloureux. Le matériel endurci de titanium était fait pour supporter de plus amples impacts, voir même de protéger le corps du chevalier de corps perçants et de substances dévastatrices, les petits os de ses poings n'étaient pas de taille contre la tech d'un justicier comme lui.

Elle les détestait, les justiciers comme lui; toujours là pour vous priver du meilleur, pour vous ramener sur ce putain de droit chemin et vous expliquer pour la énième fois pourquoi il ne fallait pas sombrer aussi bas que les criminels, qu'ils puissent nous enculer de plus belle parce qu'on les a épargnés la première fois. La peine de mort n'était pas légale dans plusieurs États pour rien; certains individus causaient plus de tord en vie que morts, et là-dessus, Red Hood gagnait des points.

Soit, Batman n'était pas Red Hood. Red Hood ne brûlait pas son précieux temps pour sauver les civils, il se gardait pour ses propres petits problèmes.

Pour ça, il fallait apprécier le chevalier noir; à la rescousse de tout le monde, mystérieux pour ces dames, grand et musclé - ou ce que l'armure laissait paraître - et surtout inaccessible. Or, diantre que la bleue le détestait, lui et toute sa petite équipe recomposée.

C'est obligatoirement lorsque Batman lui sécurisa les poignets entre ses doigts gantés qu'elle cessa son offensive, contrainte de lever les yeux vers lui, de lui envoyer un poison invisible au travers de son regard oblique et de ravaler ses larmes et les mémoires sur son trauma.

Elle le remercierait, plus tard, pas maintenant. Peut-être pensera-t-elle à Gordon et ses camarades ce soir lorsqu'on l'interrogera, lorsqu'on lui proposera un nouveau psy censé lui repasser les dix leçons de vie sur pourquoi vivre était une belle chose, qu'il fallait simplement être heureux et apprécier les petites choses du quotidien.

Bientôt, le GCPD défonça à leur tour ce qui restait des murs de la boutique de chapeaux. Équipe tactique sur Jervis, détectives déjà en activité pour décortiquer tout ce qui venait de se passer, ajoutant au dossier sur les trois victimes blondes. Batman disparu sans même tourner une dernière fois le menton. On vint la chercher, la couvrir d'une couverture chaude et elle fut escortée jusqu'au GCPD où on l'interrogea bien sûr, tasse de café à la main, amertume à l'âme.
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