Invité | Sujet: The moon was shining red Jeu 24 Nov 2022 - 5:24 | |
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- Type de RP : solo
- Date du RP : 20/11/18
- Participants: Grace Davis
- Trigger warning: mort, sang
- Résumé: l'explosion au Quartier général du GCPD ne sera pas sans dégât, et dans cet immonde tableau sanglant sera prise la policière, mais elle sera étrangement sereine malgré la tournure des événements.
Le souffle incendié emporta dans sa véhémence les entrailles pourtant blindées du Quartier Général du GCPD. Dans sa flambée virevolta débris multiples et morceaux de chair desquels certains le visage n’avait pas été détaché. La secousse, si violente, fit vibrer le marbre des parterres du commissariat qui s’écroula dans la valse. Sous les débris gisait la mort et le déclin, où râles proféraient l’agonie, mais le chuintement à ses oreilles lui épargna l’écho horrible s’évadant d’entre les corridors vastes de l’édifice. De ses orifices faciales suintait le précieux liquide, qui vint s’harmoniser avec le cerise de ses lèvres entrouvertes. Étalée à plat ventre sur le plancher froid et croulant, sous une petite montagne de débris, Davis ouvrit les yeux sur un visage éteint : un jeune policier à qui l’on venait de fêter l’entrée au GCPD, ayant à peine les traits fatigués par l’âge lorsqu’ils se figèrent dans le temps. Les narines de sa spectatrice se dilatèrent dans un soubresaut affligé, et, elle décolla sa joue de la poussière tapissant la pierre pour lever son menton noirci par la poudre vers la voûte explosée du bâtiment. Elle pouvait fragilement voir l’étendue de la lumière clignotante des sirènes réfléchir dans le vitrail du commissariat, le vitreux de ses yeux trahissant une confusion étourdissante. L’adrénaline la tirant lentement de cette envie rampante de sommeiller lui cria de se lever, aussi, de son seul avant-bras lui répondant, elle se hissa péniblement de sous les morceaux l’emprisonnant, tirant son corps jusqu’à s’en dégager complètement. Elle poussa des jambes pour se relever dans l’idée de rejoindre un autre de ses comparses, qui s’était appuyé le temps d’un repos contre un bureau en morceaux, mais n’arriva pas à se soulever plus haut dans les airs qu’elle comprit que sa jambe droite l’avait également lâchée. Baissant son attention vers l’engourdissement atypique, c’est là qu’elle remarqua l’énorme tesson lui entaillant la cuisse. Mais l’handicapante révélation fut bien dérisoire en proportion de son tourment, et la concernée n’en fut pas démotivée à rejoindre ce dudit coéquipier. Elle rampa vers ce dernier, qui avait désormais la main posée contre son ventre mouillé et teinté d’un opaque coquelicot.
« Liam ? » Souffla-t-elle, en sourdine sous le sifflement strident vrillant ses tympans.
L’homme au regard déphasé et fixant le néant resta pourtant bien de marbre, et pour mieux voir ou il avait été blessé, la brune se redressa douloureusement sur son genou fonctionnel. Hélas, lorsqu’elle voulu approcher ses mains vers sa plaie, il expulsa un ultime soupir tout en caressant d’un dernier coup de pouce la pellicule glacée reposant sur sa paume. Sur le papier s’esquissait le visage rieur d’une petite fille, celui-ci humecté de quelques gouttelettes salées. La femme ne réussi pas à ravaler ses larmes et hoqueta sa peine, sa gorge se serrant dans un désespoir grandissant.
Prenant appui sur le bureau, la brune se relèvera finalement sur un pied. Elle boîta malgré son hébétement, progressant vers un futur décousu. Les éclats furtifs de lumière sous chaque balle perdue à l’extérieur marquèrent dans les ténèbres chacune de ses avancées. Trop peu rattachée à la réalité pour réagir face à l’action se déroulant à quelques pas de là, elle ira retrouver à l’arrière de la station le givre de novembre, foulant le pied sur la poudreuse maintenant souillée par les pigments du vin. Les ruines environnantes lui servant de béquille, elle se traîna jusqu’à sa voiture et, sachant fort bien qu’elle ne supporterait pas le trajet jusqu’à sa demeure, elle décida de se glisser à l’arrière du véhicule, verrouilla les portières pour être sûre qu’on ne viendrait pas la déranger et se laissa choir sur le cuir gelé des bancs.
Un râclement pénible gratta le creux de sa gorge pour en expulser le mucus mêlé au sang s’y étant précédemment logé. L’effort tira sur son visage épuisé une grimace nauséeuse, mais l’inconfort s’évapora bientôt pour ne laisser place qu’à un sentiment de paisibilité ; l’adrénaline avait fait son boulot, là fut le temps de se reposer. Sous ses paupières lourdes, la policière se libéra de tous ses troubles, son sincère sourire révélant cette nouvelle extase alors qu’elle sentait sa tête s’alléger, ses sens se dérober. Elle pouvait l’entendre l’appeler de là-haut, voir ce visage qui n’avait pas pris un pli depuis leur dernière rencontre, sentir la chaleur de sa paume contre sa joue glacée. |
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