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 Power and Control

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Blackgate
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Renata Cardozo
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MessageSujet: Power and Control   Power and Control EmptyLun 21 Nov 2022 - 18:06

Les murs insonorisés coupent le studio des staccato incessant des armes automatiques.
Loin en dessous, les rues sont devenues un champ de bataille à ciel ouvert. Dans les ténèbres d’une Gotham plus sombre que jamais, la morte rôde, seulement éclairée par le flash de fusil d’assaut les faisceaux aveuglant des lampes torches. Au dix-septième étage d’un des immeubles les plus récents du district, le duplexe du Puppet Show est, comme l’immense majorité de Gotham, privé d'électricité. Les larges baies vitrées sont obscurcies par d’épais rideaux métalliques de sécurité, descendus immédiatement avec la disparition du courant, une installation visant à les protéger de toute intrusion justicière malvenue qui désormais, les coupe des quelques lueurs que le ciel nocturne peut offrir.

Il va falloir que l’on se prépare…

Iris a du mal à s'adapter à la voix naturelle de sa patronne, le timbre devenu parfaitement humain la dérange profondément après les mois passés à ne l’entendre qu'à travers la déformation synthétique de son modulateur. Strings lui paraît soudain beaucoup moins… fantastique, se tenant devant l’équipe sans son masque réfléchissant, son identité protégée par l’une des cagoule de l’équipe technique et la rareté lumineuse.
Leur seule source de photon actuelle est la lampe torche de l’un des portable sur laquelle Stephen a posé une bouteille d’eau - tout en leur expliquant que la réfraction en ferai une meilleur lampe et tout un tas de détails inutile… qui en a quelque chose a foutre qu’avec un peu de javel son “life hack” marche encore mieux ? C’est la guerre dehors, nerd !

Je ne pense pas que cet immeuble soit une cible, c’est un complexe de bureaux, mais je ne compte pas parier ma vie là dessus.

Les autres membres de l’équipe hochent lentement la tête autour de la table et la tension est palpable. On ne peut pas vraiment dire que qui que ce soit dans la pièce soit étranger à la violence - même si la majorité est vécue à travers un écran - mais il y a une différence massive entre enlever des futures marionnettes et se retrouver plonger dans l'équivalent d’une guerre civile.

Le studio est relativement sécurisé, rien qui pourra arrêter un groupe motivé et équipé… et qui que ce soit qui ai provoqué ce bordel possède clairement l’envie et les moyens.

Iris lance un regard vers les lourds panneaux d’acier qui se sont empilés entre eux et les vitres - pour éviter que le verre ne soit projeté vers l'intérieur en cas de choc - comme si elle pouvait voir à travers le métal vers la Gotham enténébrée.
Cette ville a l’habitude de faire face à des menaces de taille, des tentatives d'empoisonnement des eaux de la ville aux guerres de gangs enflammant toute la ville… mais personne n’a jamais réussi à provoquer ce niveau de chaos aussi vite. Derrière elle, les autres membres de l’équipe vont rapidement l’inventaire de la nourriture présente, un constat des plus déprimant : une douzaine de paquets de barres protéinées, deux sachets d’amandes, des chips en tout genre et quelques paquets de gâteaux. La majorité du temps, le Puppet Show se contente de commander un buffet dans les restaurants alentour, chacun prenant le temps de manger dans l’une des alcôves privées ou bien se contentant de relever leur masque pour ne pas perdre de temps. Les réserve de boissons sont un peu mieux, les locaux se méfiant de l’eau courante, une palette d’eau en bouteille est livrée régulièrement, s’y ajoute quelques bouteilles de soda, des boisson énergisante et une réserve de grain de café aussi utile que leur machine dernier cris désormais coupée du courant.
La voix du “gardien” s’élève ensuite, étrangement calme.

Il nous reste aussi quatre marionnettes et cinq chiens, que l’on avait préparées pour la prochaine émission. Je pense que l’on peut les garder quelques jours sans manger, mais elles vont vite perdre leur efficacité.

Iris est parcourue d’un frisson. Ce mec a toujours eu le don de lui foutre les jetons.
Certes, elle travaille pour une super-vilaine de Gotham - c’est elle qui insiste sur le terme - qui prend le contrôle des gens pour l’amusement d’internet, mais ce gars les nourris, les lave et les habille et même dans la pénombre, la jeune femme peut voir l’absence totale d’émotion dans les petit yeux porcin de son collègue.
Strings pousse un grognement de frustration.

On va essayer de les rentabiliser le plus vite possible, ce ne sera pas possible de les garder si la coupure dure plus de quelques jours de toute façon, les modules de contrôle tomberont à court de batterie… C’est pour cela que nous devons faire notre sortie le plus vite possible.

Des regards inquiets se croisent, mais personne n’ose lever d’objection.


*  *  *


Un tir de fusil à pompe fait voler la porte magnétique en arrière.
Le hall de l’immeuble abandonné et parcouru par la lumière aveuglante des lampes torche, passant rapidement sur le plan de secours et le panneau indiquant quelle société se trouve à quel étage, illuminant le décor futuriste tout d’acier et de verre et la sculpture abstraite qui décors le centre de la pièce immense. Les bottes militaires claquent sur le sol de marbre alors qu’une vingtaine de silhouettes envahissent les lieux, fouillant chaque recoin, leurs armes braquées vers chaque cachette potentiel et leur visage totalement obscurci par des masques monstrueux.
Le crachotement d’une radio à onde courte, un échange de mots étouffés, puis le groupe se remet en mouvement, deux paires de gargouilles se postant derrière le bureau de l'accueil, leurs armes braquées vers l’entrée et leur lampes éteinte alors que le reste se divise en deux groupe de huit pour prendre chacune des cages d’escaliers.

L’immeuble est de trente trois étages.
Les portes sont ouvertes par la clef universelle qu’est le calibre 12 et les petit soldats font rapidement le tour des lieux, lampes torche et armes braquées vers chaque porte, chaque bureau. Au troisième étage une rafale résonne à travers tout l’immeuble alors que le sang et la mort éclabousse la moquette d’un notaire un peu trop tardif, son épais bureau de chêne s’étant avéré une cachette insuffisante. Une rapide question sur la radio, une réponse amusée, le balayage reprend.
Le douzième étage, les jambes commencent à brûler, les souffles sont un peu plus courts et deux pauses ont déjà été faites pour s’hydrater et recharger leur porte-clef à poudre.
Le premier groupe est en train de gravir les dernières marches, gardant l’oreille attentive pour leurs proies éventuelles.
C’est le meneur du groupe qui l’entend en premier, dressant immédiatement un poing pour avoir l’attention du groupe.

Comme une série de tapotements, de plus en plus fort, trop léger pour être la course d’un homme. Quelque chose se rapproche.
Les armes sont relevées vers le reste de l’escalier, les lampes se superposant sur les marches métalliques et les murs blancs, certaines se perdant dans les hauteurs de l’immense cage d’escalier. Une exclamation, des ombres entraperçues entre les marches, les yeux se lèvent, les armes parcourent les hauteurs.
Un chien bondit soudain de la rambarde, plongeant vers le groupe. L’animal est étrangement silencieux, pas de grognement, seulement le halètement rauque de son souffle. Son cou est entouré d’un collier métallique massif. Deux autres le suivent rapidement, les gueules entrouverte sur des crocs que la lumière rend presque luisant.

Malgré la surprise, la poudre répond immédiatement, des flash aveuglant jaillissant des canons, les casques protégeant leur porteur du bruit assourdissant et de ses échos. La majorité des tirs se perd dans l’acier et le béton, mais un tir de fusil a pompe coupe l’une des bête en deux, faisant pleuvoir sang et tripes sur le groupe, le second atterrit la gueule la première sur un bras armée, le revolver se déchargeant dans sa gorge, l’arrière de son crâne explosant dans un brouillard de sang et d’os, une rafale de pistolet mitrailleur cueille le dernier dobermans dans le flanc, changeant son saut prédateur en une spirale chaotique qui l’envoie percuter l’un des membres avec un bruit sourd,
Malgré les blessures béantes de son torse, les mâchoires se referme immédiatement sur un bras, ses dents pas assez puissante pour traverser le manteau renforcé mais la pression arrachant un grognement de souffrance a sa cible qui essaie vainement de débarrasser son bras de cet étau dentelé.
Les coups se succèdent sur le crâne canin mais ce n’est que lorsqu’une lame de couteau est plantée à travers celui-ci que la prise se relâche, la gargouille arrachant son bras couvert de salive et de sang de ce piège de chair.

Putain de Clébards ! C’est quoi ce bor…


*  *  *


Trois explosions successives sont entendues à travers tout l’immeuble.
De l’autre côté, remontant l'escalier de secours, bien plus étroit, le second groupe cesse immédiatement sa progression. Une série de demandes radio se succèdent, sans autre réponse qu’un grésillement constant. Les gardes de l’entrée confirment que personne n’est passé en bas et la tension monte d’un cran. Des ordres sont rapidement aboyés, et le groupe se remet en marche avec une vigilance doublée, les faisceaux de leur lampes couvrant chaque direction.
Ils arrivent jusqu’au palier du douzième, en alerte absolue. La porte est ouverte d’une décharge de fusil à pompe et le groupe se glisse dans le labyrinthe de bureaux à perte de vue, les cloisons délimitant chaque zone de travail formant autant de cachette pour la menace potentielle, la progression est lente, le groupe se méfiant de possible piège explosif et le lieu étant parfait pour une embuscade. Le silence est oppressant, seulement interrompu par les bruits de lointaines explosions et les échange de coup de feu rendu quasi inaudibles par les doubles vitrages, chaque ombre est une menace, chaque recoin est une embuscade... la sueur coule sous les masques monstrueux. Presque dix interminables minutes sont nécessaire pour trouver les restes de leurs collègues.
La vision ne fait rien pour les rassurer.

La cage d’escalier est un charnier, l’odeur du sang et des excréments serait étouffante sans la protection de leur masque, des morceaux humains ayant été projeté à travers toute la monté et le mélange de fluide noirâtre dégoulinant entre les marche dans une cascade visqueuse aux grumeaux de chaire et d’os. Les murs et les marches sont criblé de bal et shrapnel et décoré d'arc d'hémoglobine, comme un Jackson Pollock monochrome. Les restes déchiquetés de chien font lever plus d’un sourcil mais les question sont laissée a plus tard, le groupe vérifiant rapidement l’absence d’hostiles aux alentours. Le silence n'est brisé que par les courtes exclamation des membre de l'équipe et le bruit humide de leur bottes s'enfonçant dans la bouillie humaine parfois entrecoupé du craquement sec d'un os broyé sous la semelle d'une rangers.
Personne ne voit que, sur deux des cadavres, les masques de gargouilles couvrent à peine d’épais colliers métaliques. L’un est appuyé contre le mur, son ventre ouvert sur des tripe dégoulinant, l’autre est intact mais sous une paire de corps déchiquetés. D’un geste mécanique, les deux marionnettes dressent leurs armes, les escalier déjà ruiné s’illuminant du feu des armes automatiques.


*  *  *


On a pas réussi à tous les tuer… et il ne nous reste plus que deux chiens et deux marionnettes.

Sans électricité, seuls les joueurs peuvent voir ce qu’il se passe, les caméras des modules étant bien heureusement sur batterie, et la distance de contrôle est grandement réduite. L’équipe se trouve actuellement un étage au-dessus de massacre, installé aux bureaux d’une start up dont tout le monde se contrefout. Le gardien est en train d’équiper les deux dernières marionnettes des masques et des trench coats récupérés sur les victimes des chiens. Les vêtements sont couverts de sang et d’autres fluides, mais String a décidé que chaque seconde d’indécision de la part de leurs assaillant est une victoire pour eux.
On peut entendre la résignation dans la voix de Strings.

Active l’auto destruction.


*  *  *


On a été embusqué, un groupe d'agents de sécurité qui se sont pris pour des héros, on va terminer le balayage.

La garouille met quelques instants à répondre, ne reconnaissant pas la voix qui vient de répondre à sa demande d’information. La série d'explosions qui a secoué l’immeuble n’étant pas vraiment bon signe dans ce qui aurait dû être une simple opération de nettoyage. Un groupe d'agents de sécurité ? Avec des flashbang peut-être ? Il ne connaît pas tous les membres du groupe au point de discerner leurs voix par radio, mais l’explication lui laisse un mauvais goût dans la bouche.

On est en sous nombre, on va appeler des renforts.

Un sourire sauvage se dessine sur ses lèvres lorsque la voix ne répond pas immédiatement.
D’un geste, il fait rapidement signe à l'un des autres garde de passer sur un autre canal pour appeler un deuxième groupe de gargouilles. Il s’est presque fait avoir, la satisfaction de ne pas s’être fait dupé n’est assombrit que par la confirmation que toute la bande est perdue.
Il ne cache pas son hostilité lorsqu’il continue, sans attendre la réponse. Alors que les armes sont soudain dirigées vers les deux cages d’escalier plutôt que vers la porte d’entrée.

On va appeler des renforts et on va venir vous chercher bande de rats, je ne sais pas qui vous êtes, ou qui vous croyez être mais vous ne pouvez pas échapper aux gargouilles de Gotham !


*  *  *


La radio n'émet plus qu’un grésillement continu.
Cela prend tout le contrôle de soi que Renata possède de ne pas envoyer valser l’objet à travers la pièce. Tout le monde la regarde, attendant la suite du plan, attendant une idée pour les sortir de là. La réponse à l'appel radio était un pari risqué, mais le silence aurait garanti l’arrivée de renforts de toute façon. Sentant le plastique gémis dans sa poignée, la vénézuélienne le repose sur l’un des bureaux, expirant lentement pour retrouver son calme. Une partie d’elle est en totale panique, terrifiée par cette perte soudaine de tout ce qu’elle contrôle dans sa vie. Ses ressources hors de portée, ses marionnettes diminuant plus vite que ses ennemis… un groupe d’imbécile masqué essayant de prendre le contrôle de la ville par la force sans même contacter la pègre locale.

Si on reste ici, même si on arrive à les contenir, ils vont juste finir par mettre le feu à l'immeuble."

Tout le groupe se tourne vers la jeune femme qui vient de parler, Iris, sa chargé de communication. Elle se tortille un instant devant cette soudaine montée d’attention mais, après quelques instants, continue d’exposer son idée d’une voix tremblante, désignant la baie vitrée ouvrant sur le chaos d’une Gotham en guerre.

Je veux dire… on a bien vu ce qu’il se passe dehors non ? Je ne pense pas que ces gars aient quelque chose à foutre des dégâts collatéraux.

La réalisation est glaciale.
Les regards se croisent, chacun voyant la résignation s'alourdir dans les prunelles des autres. Tous espéraient secrètement pouvoir éliminer se groupe puis se terrer en paix derrière les murs renforcés du studio, mais personne n'a envie que ces dernier deviennent leur tombaux. Tous les regards se tourne vers leur “boss”, un titre qui aurait fait rire Ren il y a quelques jours encore, se trouvant plus manageuse ou directrice - PDG étant ridicule pour une si petite opération - que chef de gang. Mais clairement, tout le monde cherche son approbation, est ce que c’est parce qu’il savent qu’essayer de rentrer chez eux séparément signe leur arrêt de mort ? Est-ce juste l’habitude de suivre ses ordres ? Est ce qu’est une réelle confiance dans sa capacité à diriger ?
La réponse importe peu. Sa respiration s’est calmée, sa voix s’est arrêtée de trembler, son regard est devenu d’acier.
Elle a le contrôle.

Bon, voilà ce que l’on va faire…
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Blackgate
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MessageSujet: Re: Power and Control   Power and Control EmptyVen 10 Fév 2023 - 23:51

Le halo de la lampe torche illumine les deux voitures.
Le parking souterrain est quasiment vide, l’endroit totalement privé appartenant à la même “sociétée” que celle du studio du Puppet Show, seuls les véhicules de ce dernier se trouvent ici. Un peu risqué, de garder son parc motorisé aussi proche, mais laisser des preuve ambulante garées a l’exterieur serai absolument stupide et le moins les marionette ont besoin de voyage jusqu’à leur transport, le moins de chance qu’un temoin les appercoivent.
La voiture de course leur fait de l'œil mais, malgré un gémissement de regret de la part de la pilote, l’équipe déverrouille rapidement la paire de petits camions habituellement utilisés pour le transport des marionnettes et de l'équipement. Les deux véhicules ressemblent à n’importe quel camion de livraison privé vu de l'extérieur, une manière efficace de les laisser se glisser partout sans éveiller de soupçon. Leur peinture est changée régulièrement - en ce moment c’est un gris vert presque noir - tout comme leur plaque, mais pour l’instant le Puppet est resté assez “underground” pour ne pas avoir à se soucier de se faire traquer.

L'intérieur ressemble plus à un camion de swat qu’autre chose : six chaises équipées de harnais remplissent le côté droit, le gauche est encombré par un système de relais vidéo, une armurerie portable ainsi qu’une armoire a pharmacie - principalement équipée pour maintenir les jouets “docile” le temps que la partie commence et chargée de toutes les drogues nécessaire pour qu’ils soient à 100% de leur capacité durant l’émission. Stéroïdes, amphétamine, morphine et adrénaline luisent dans leur petit flacon alors que la lampe torche fait un rapide inventaire, passant sur les sachets d’aiguilles stériles, les écrans éteints, se concentrant plus longtemps sur les quelques fusils d’assaut, à pompe et revolver de l’armurerie que sur le reste.
La poupée est rapidement harnachée dans l’un des sièges, presque mécaniquement, un réflexe venu de le faire avant chaque émission. Son collier la passant en mode “veille”, un genre de sommeil paralytique qu’accompagne une rapide injection de relaxant musculaire pour éviter toutes crampes. Rien de pire qu’une crampe en pleine phase de combat pour ruiner une expérience de jeu.
Ou pour se faire tuer par un gang de gargouilles.

Sans un mot, l’équipe va rapidement vider l’autre véhicule de tout ce qui pourrait être utile, prenant munitions et trousse de soin, en espérant que l’usage généreux des premières préviendra celui des seconds. Le véhicule est rapidement plein a craqué, avec toute l’équipe et la marionnette. Une pensée pour le chien envoyé distraire les gardes de l’entrée traverse la tête de l’un des assistants, partagé entre la tristesse de voir un si beau produit gâché et le bonheur de ne pas avoir l’animal à transporter et maintenir en vie.
Et l’odeur corporelle de la dizaine de personnes sera déjà suffisante.

La possibilité de prendre le second camion a été discutée - pas longuement, pas le temps - mais deux véhicules sont plus facile à traquer et à intercepter qu’un seul. Et même si cela revient un peu a mettre tous leurs œufs dans le même panier, lorsque l’on se rend compte que l’on est soit même l’une des coquilles, on préfère être sur d’être dans l’osier qui ne sera pas abandonner.
L’équipe connaît assez le boss pour savoir que les décisions difficiles ne lui font pas peur.
La guardien organise rapidement les maigres réserves de nourriture et d’eau sur le porte sac en toile, habituellement réservée aux armes lourdes et aux explosifs. Le crissement des sangles, le bip discret du moniteur de la marionnette et les murmures du reste de l’équipe le font doucement glisser dans une transe d’habitude, se laissant aller à faire un inventaire détaillé, à tout bien ranger à sa place et en ordre.


*  *  *



Ren fouille méthodiquement sa “voiture”. Ce n’est pas vraiment son véhicule et il n’est certainement pas à son nom, mais c’est celui qui lui permet de faire la différence entre sa vie civile et professionnelle. C’est souvent là qu’elle retire son masque, son modificateur vocal et se change avant d’aller se garer dans un autre parking sans caméra et de rentrer chez elle.
Ses papiers d’identité sont laissés ici - le déni plausible est important - mais elle prend le temps de récupérer son téléphone, histoire d’avoir un moyen de contact “propre” lorsque les antennes seront remisent en route elle prend aussi l’autre, le pro avec les contacts plus sombre du puppet show. Nettoyeurs, vendeurs d’armes, de drogue, de véhicules volés et de matériel informatique intraçable. Le numéro très prisé de sa sécurité informatique se trouve également dessus.
Évidemment, aucun des deux n’a de réseau, mais une notification se trouve sur le deuxième, un message envoyé sur le dernier numéro du Show, quelques instant avant la coupure générale.



Le Gant Noir te convoque, Renata Cardozzo. Nous savons qui tu es. Nous savons ce que tu fais. Tu mettras tes talents au service de Charlie Caligula, ou nous ferons en sorte que tu disparaisses, toi et tout ton travail, de la surface de la Terre. Obéis.

23h59



Une série d'insultes espagnoles est grognée dans l’habitacle du véhicule alors que Ren lis une demie douzaine de fois le message.
Ils connaissent son nom. Toutes ses foutues précautions n’ont servi à rien et le premier groupe qui s'intéresse à elle arrive a la mettre en lumière d’un claquement de doigt. Une partie de son esprit est déjà en train de tourner sur les méthodes pour trouver la faille et la corriger, un autre est teinté d’une pointe de fierté à l'idée d’être sur le radar de ces gens, mais la majorité de ses neurones sait bien qu’elle n’a pas les moyen de faire oublier, pas face à un groupe capable de plonger la ville dans les ténèbres et de remplir ses rues d’hommes de mains armé jusqu’au dent sans avoir fait la moindre vague auparavant.
Le contrôle lui échappe.

Avec un craquement sec, l’écran du téléphone de fissure, les phalanges de Renata sont blanches, elle tremble, assise sur la banquette de cuir hors de prix, sa respiration hors de contrôle alors que le texte danse devant ses yeux. Cela demande tout son self contrôle de ne pas juste balancer l’objet de toute ses forces.
Inspirer, expirer.
Deux chocs rapides, contre la vitre.

Ren se retourne comme un animal acculé. Son corps entier se tend pour s'éloigner de la silhouette sombre qu’elle aperçoit à travers la vitre fumée. Sa main droite toujours crispée sur le téléphone, elle cherche des mains son arme, posée sur un accoudoir. Ses doigts se referme sur la crosse rassurante du glock. Le canon est immédiatement pointé vers l’intru. La sécurité levée d’un mouvement du pouce, son index se pose sur la gâchette, pressant le premier tiers par réflexe. Est ce que le neuf millimètre va suffire avec le verre renforcé sur le chemin ? Il n’est pas vraiment par balle, mais il faudra sans doute tirer plusieurs fois pour être certaine de le traverser et toucher sa cible. Le bruit va sans doute être assourdissant, il faut desserrer les dents, inspirer et…

B-Boss ? C’est Iris, les autres sont près a partir, on a trouvé le déblocage manuel de la porte de garage…



*  *  *

Quelque chose ne va pas avec le boss.
Ashley ne connaît pas Strings depuis très longtemps, mais elle a travaillé avec assez de gens sur les nerfs pour voir que sa patronne est bien plus affectée maintenant que quelques minutes auparavant. La redescente d’adrénaline aurait été sa première hypothèse si ce n’était l'énergie anxieuse qui irradie de la super vilaine. Le calme est lentement en train de lui revenir, ses mains ayant cessé, après quelques minutes, de chercher son arme toutes les dix secondes, mais quelque chose s’est passé.
L’équipe est réunie derrière la camionnette et c’est tout juste si leur chef ne fait pas les cents pas.

Je vous épargne la liste préemptive des bonnes et mauvaises nouvelles. J’ai… on a été contacté par ceux en charge de tout ce bordel dehors. Visiblement ils savent qui nous sommes. Et je ne parle pas seulement du show.

L'insistance sur ce point fait courir un frisson dans le long des colonnes vertébrales alentour.
La texane serre les dents, la raison de la peur palpable de sa patronne faisant soudainement sens. Dire que le show est précautionneux en terme de sécurité opérative serait un euphémisme du même calibre que “Le Joker est excentrique” ou “Gotham est agitée”, les noms ne sont inscrits sur aucun fichier et le sujet est clairement interdit. Le fait qu’un groupe inconnu ai réussi a avoir ce genre d’info parle d’un réseau de renseignement à faire pâlir de jalousie les acronymes fédéraux.

Je ne sais pas comment c’est arrivé, je ne sais pas comment récupérer ça. Mais ils nous veulent au travail, pour eux, pour ce bordel.

Les deux premières phrase vont trembler la voix de Strings, une note de vulnérabilité qui n’est pas sans rappeler Ash le timbre de sa propre voix après son exclusion des courses, lorsqu’elle a supplier le juge de la laisser continuer, lorsqu’elle a sentit son monde s’effondrer autour d’elle, du bruit étourdissant de la porte du tribunal qui se ferme derrière elle, de la main moite de son avocat incompetent et son sourire répugnant. Un croisement de regard écrase l’envie de prendre sa patronne dans ses bras, lui faisant comprendre que ce n’est pas vraiment le moment pour les effusions, une droite ou une belle risquant de suivre tout geste brusque.

Honnêtement, je ne sais pas ce qu'ils veulent de nous, un reportage live de leur nuit de terreur ou bien s’ils ont besoin de marionnettes pour renforcer leur troupes. Quoi que ce soit, je pense que c’est notre ticket pour survivre au chaos.

Une longue inspiration est prise, tentant de reconstruire sa flegme habituelle sans vraiment y arriver.

Donc on va aller voir ce qu’il en est. On va faire ce que l’on fait le mieux, leur offrir un show innoubliable et faire en sorte de rester dans les petits papiers du gant noir et si possible, garder nos noms loin de la lumière…

Le regard de la super vilaine est de nouveau fixe, même si sa respiration est encore hachée et que ses poings tremblent de rester crispés. Dans les ténèbres du parking, Ashley ne saurait dire si c’est de la colère, de la peur ou de la résignation.
Bon, au moins ils ont une direction.
Le flash de son briquet illumine un instant les cagoules qui dissimulent difficilement les expressions inquiètes de la bande.

Bon, j’espère qu’il t’on donné une adresse ?
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Blackgate
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MessageSujet: Re: Power and Control   Power and Control EmptyMer 7 Juin 2023 - 22:13

Le hangar est massif.
C’est un changement radical par rapport au confin étroit des locaux du Show, mais, étrangement, cela ne les met pas vraiment à l’aise. Premièrement, il est de connaissance commune que les hangars sont des lieux très risqués pour mener à bien des actions criminelles : Beaucoup de zones d’ombre dans lesquelles un justicier masqué peut se dissimuler, beaucoup d'entrées et de surface a garder contre les intrusions.
Ensuite, Il est extrêmement rare qu’un bâtiment coûtant plusieurs millions de dollars se fasse abandonner sans raisons… Et avoir ce dernier s’effondrer sur vous en plein milieu de votre monologue dramatique à tendance à casser légèrement l’ambiance.
Ce sont donc en général soit des groupes majeurs, soit des débutants qui ont tendance à choisir ce genre d’endroit pour y faire leurs affaires. Le gant entrant techniquement dans les deux catégories, cela explique sans doute ce choix dangereusement “classique”. Certes, le bâtiment a plus de chance d’avoir été réquisitionné par leur nouvel employeur que laissé à l’abandon, et la Chauve Souris et son équipe ont une ville entière a sauver, mais cela n’enlève pas vraiment le goût amère de la bouche de Ren.

Cette dernière lance encore une fois un regard de jugement pur aux alentours.
Elle doit admettre que l’endroit a été correctement équipé, avec une zone “chirurgicale” correctement isolée du reste et relativement stérile - sans atteindre la qualité de la sienne - et tout cet espace leur à permis de lancer une fabrication de marionnette à une échelle auparavant impossible. Avoir les gargouilles s’occuper de la récupération des victimes est un gain de temps considérable, surtout pour un projet tel que celui de Caligula.

Boss ? On est les retours des tests sur l’attaque du refuge !

Le fait que l’empereur fou ai été près à lui donner accès à leur réseau électrique pour faire un show à été la bonne surprise de la semaine. Si le gant ne se refuse pas de réquisitionner des marionnettes pour diverses missions ça et là - qui n’aime pas un peu de chair à canon explosive ? - l’équipe à dû se passer de caméra ou de publique pour celle-ci, laissant leur fan en manque de contenu pour trop longtemps. Sans vraiment recevoir de plainte, une bonne partie de ses donateurs mensuels ont diminué ou simplement arrêté leur versements. L’excuse de la ville à feu et à sang n’a pas duré longtemps, mais Ren ne s'attendait pas vraiment à beaucoup de patience de la part de son public.
Mais ce dernier a simplement adoré ce petit épisode printanier.

Le Vet pense que l’on peut encore augmenter le dosage de 10 à 15% selon les marionnettes. Mais il aimerait avoir au moins une semaine de micro dosage en prép pour être sur qu’elle ne claque pas au milieu de la performance.


* * *



Avec leur nouveaux moyens, le Show à peu enfin se mettre à se concentrer sur la recherche et développement. Les drogues ont toujours été une partie importante de la préparation des jouets, mais celle-ci ont pour but de garder ces derniers efficacement le plus longtemps possible, sans vraiment améliorer quoi que ce soit.
Depuis plusieurs semaines, le surplus de “matériel humain” à permis à l’équipe de se concentrer sur l’équilibrage des dosages et la préparation des jouets.
José, que ses collègues surnomment le Vétérinaire, est comme un coq en pâte. Là où ces derniers mois ont surtout été une course contre la montre pour toujours avoir une fournée de marionnettes prêtes à l’usage, les dernières semaines au service du gants sont une recherche méthodique de la perfection.
Quel dosage exacte de créatine pour favoriser le développement musculaire maximal ? Combien de temps de repos entre chaque séance de mouvements enregistré pour faire correspondre la mémoire musculaire avec les commandes ?
C’est comme s’il avait passé l’année dernière à essayer de tout faire avec un seul set de légo, pour finalement se retrouver avec 30 caisses de pièces variées.
Il souris à pleine dent sous sa cagoule.
D’une main distraite, il caresse le front de l’une de ses marionnettes, le visage de ce dernier crispé dans une expression de terreur absolue. L’ex gangster aux tatouages de dragons est l’un de leur plus ancien résident, son physique de guerrier lui ayant immédiatement gagné un place dans les futurs participants du cirque.

Tu vas tous les éblouir, tu verras !

José réactive les électrodes, forçant les muscles de son patient à se contracter encore et encore avec un rythme rapide. Quelques milligrammes de créatine et de stéroïdes chaque jour, suivit de cinq heures de musculation électrique. Le reste de la journée est passée à calibrer exactement ses mouvements pour éviter toute maladresse le jour J.
Une des grande complication à été pour nourrir tout ce petit monde. Les poupées précédentes restaient rarement plus de 48 heures avec eux, une perfusion suffisant largement à garder le corps fonctionnel avant le show.
Programmer les mouvements de là mâchoire jusqu’au sphincter n’a pas été un plaisir pour la majorité de l’équipe, mais pouvoir organiser des petits dîners entre leurs différents jouets après les séances de sport est devenu un grand moment de comédie pour tous.
Il se demande si cela finira dans les bêtisiers du show…


* * *


Iris lance un regard critique au matériel fourni par les hommes de Caligula.
Des glaives, lances, haches et masses s'entassent sur la table, à côté de laquelle se trouve une caisse de pièces d’armure disparate. Les seuls éléments de qualité sont les sublimes casques de gladiateurs posés avec soin sur une étagère proche. La jeune femme comprend que la folie toute particulière de leur nouveau “client” l’enferme dans un genre de délire antique mais, bordel de merde, ce qu’elle regrette les fusil à pompe et les pistolets mirailleurs. Les armes de corps à corps ont toujours fait partie du show, mais sont souvent une option secondaire, les mouvements de combats étant bien plus complexes que ceux d’une fusillade.
Tirer avec une arme à feu se présure à deux choses : l’alignement du canon et le suivi de la cible. Trois s’il on ajoute la compensation du recul, mais on peut facilement le faire rentrer dans la première.
Pour ce qui est du corps à corps ? L’alignement de l’arme, les parades, les esquives, le jeu de jambes, le potentiel combat au sol si l'on se fait mettre à terre… Et tout cela doit être adapté à la taille et au gabarit de la marionnette, demandant des réglages interminables et des ajustement constant avec l'effet des drogues et de la musculation accélérée que subissent les jouets.
Iris pousse un soupir.

Une partie d’elle est super heureuse d’avoir l’occasion de se lancer dans un projet aussi complexe et intéressant, mais la tâche semble monumentale et si ce n’est Strings elle-même, personne ne peut vraiment l’aider. Une partie des légionnaires les plus aptes aux combats se sont gentiment proposé de faire office de “modèles” pour ses programmes - même si au moins une partie a fait ça en espérant lui montrer un autre set de mouvements - et cela l’a indiscutablement avancé de manière substantielle. Le fait est que chaque nouveau jouet ajoute à minima 48 heures de travail et cela commence à la vider complètement.
Une voix teintée d’un accent du sud marqué la sort de sa rêverie alors qu’elle mesurait chaque arme pour les rentrer dans son programme de combat.

Hey puce, lâche un peu et vient prendre un café ?

Ashley est sans doute la plus frustrée du groupe.
Ses compétences drastiquement sous-utilisées dans ce projet, mais la jeune Texane a décidé de se transformer en mère poule pour l’équipe - alors que la moitié sont plus vieux qu’elle - rappelant à tout le monde de se reposer et de se nourrir, sous peine de se voir mettre un collier et infliger le programme de repas.

Ça va faire une demie heure que tu pianotes en mesurant des glaives ! Viens, on va se prendre un latte, se foutre de la gueule des connards et rejeter les quelques gargouilles assez connes pour tenter leur coup, ça te dit ?

Iris lui lance un sourire fatigué, avant de hocher la tête.
Au pire elle fera les yeux doux à quelqu’un pour qu’il mesure tout ça… mais peut elle vraiment faire confiance à un mec en manque pour connaître la longueur des choses ?


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Power and Control

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