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 « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt

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MessageSujet: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptyLun 18 Déc 2023 - 23:18




  • Type de RP : Normal
  • Date du RP : 15/08/18  
  • Participants: Katheleen Grandt
  • Trigger warning: Traffic d'être humain
  • Résumé: (A completer)



Le chemin de guérison

The chains of my past are nothing compared to the wings of my thoughts

Cassidy sortait rarement de son refuge tant que la mafia russe continuera de faire ses rondes à la recherche de leur marchandise. Gotham était devenu un territoire pour une chasse à courre dont l’adolescent était la proie. Le policier qui l’avait sauvé avait fait son possible pour brouiller les pistes et il le gardait chaudement chez lui. Son colocataire parlait un peu le russe mais il n’appréciait pas l’idée de garder la propriété volée de la mafia chez lui. Il préférait garder l’enfant loin de son petit confort, mais se contentait de subir la situation malgré tout, comme pour faire plaisir à l’esprit chevaleresque de son ami. L’adolescent se montrait relativement discret et facile à vivre et même l’égoïsme de Constantine ne pouvait se permettre de le laisser en pâture à la mafia. Le gamin avait l’air d’avoir suffisamment morflé entre leurs mains.

Au fil des jours, les deux hommes et Lizbeth ont remarqué que le physique atypique de leur réfugié cachait aussi son lot de surprise. L’adolescent était arrivé dans les bras du détective avec une forte fièvre. En fouillant dans ses affaires, ils avaient également compris que Cassidy souffrait d’épilepsie et qu’il ne disposait plus du moindre traitement sous la main. L’enfant leur accordait une petite confiance, assez pour leur expliquer ce qui lui était arrivé entre les mains de la mafia. Son scénario était aussi atypique que la couleur de ses iris, les plus sceptiques auraient du mal à y croire. Ils avaient fait de leur mieux pour essayer de diminuer les symptômes de la maladie mais Cassidy devenait de plus en plus faible et son état empirait.

La situation a incité le petit monde à se tourner vers la médecine. Le fugitif était réticent mais il n’avait pas réellement d’autres solutions en tête. Le petit russe a essayé de prendre sur lui jusqu’à la clinique. Le garçon avait été accompagné à l’intérieur du bâtiment par ces anges gardiens jusqu’à une petite salle légèrement isolé et intime où l’adolescent pouvait se ressourcer avant l’arrivée de Kath. Cassidy était devenu nerveux à la seconde où il est entré dans ce bâtiment. Chaque recoin, l’aspect minimaliste des meubles et les employés qui parcouraient les couloirs lui rappelaient de très mauvais souvenirs. Il pensait avoir fait confiance aux mauvaises personnes et être de nouveau tomber dans un autre enfer. Cassidy s’était installé sur la chaise de consultation, légèrement recroquevillé. On avait beau lui dire que tout allait bien se passer, que personne n’allait lui faire de mal, l’adolescent était sceptique. Seul contre tous, son regard radioactif était resté fixé sur la petite ouverture de la porte qui le séparait de la vie dans la clinique.

Depuis un ou deux jours, son corps était sous tension. Ce nouvel environnement et son lot de bactérie avait torturé le système immunitaire de Cassidy déjà détruit par des années d’expériences. Son organisme avait atteint les trente-neuf de fièvre mais son corps était frigorifié, surtout aux extrémités. Sa peau est encore plus pâle que lorsqu’Elio l’avait récupéré au motel. Lors d’une de ses tentatives de fuite, l’un des mafieux a dessiné un hématome sur l’une de ses joues. Des vertiges douloureux forçaient l’adolescent à rester tranquille sur la chaise. Il était aussi bien paralysé par la peur que par la maladie. Ces paupières étaient à moitié ouverte, sa nuque avait finalement abandonné la porte d’entrée pour observer un peu plus la pièce. Elle avait beaucoup de point commun avec l’institut qui avait torturé le petit russe, mais Cassidy observait s’accrochait aux détails qui la différenciait de ses souvenirs. Dans un coin de sa tête, il se répétait que ces alliés n’allaient pas le trahir comme cela, qu’il devait leur faire confiance et vaincre sa peur. Pour cela, il s’accrochait au détail agréable, la chaise était un peu plus confortable que dans ces souvenirs et elle ne semblait pas disposé de sangle de contention. Les infirmiers de l’institut avaient tendance à les utiliser rapidement lorsque Cassidy montrait un peu de résistance et commençait à s’agiter. Il n’y avait rien pour le retenir, il pouvait prendre sa veste et tourner les talons avant l’arrivée de la médecin. Malgré la peur de son esprit, Cassidy est resté immobile.



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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptyJeu 21 Déc 2023 - 11:23

- Et samedi, tu serais disponible pour déjeuner en famille ?

La japonaise eut un sourire agacé, mais le fond de sa pensée était bien plus à la lassitude et à l’épuisement qu’à des reproches qui n’auraient été, de toute façon pas vraiment justifiés. En tout cas, pas envers la personne à laquelle ils auraient été formulés.

- Je travaille, samedi, Hiroki…

- Tu travailles tout le temps.

La voix de son petit frère oscillait entre l’inquiétude et un vague fond d’énervement.

- C’est ça, pour gérer un hôpital, il faut travailler tout le temps.  

- Au point d’annihiler ta vie sociale ? Au point de mettre en danger ta santé ?

- Ecoutes, là, il va falloir que j’y retourne, on en reparlera... plus tard.  

L’infirmière raccrocha avant que son cadet n’ait trop prévisiblement le temps de lui répéter qu’en cette période de nouveau souffle et sursaut qui avait suivi la chute du Gant, ses proches, heureux de ce nouveau souffle d’espoir mais durement éprouvés, souhaitaient et avaient besoin de sa présence. Certaines amies d’Helen avaient perdu des proches, d’autres leur travail, leur logement ou certain de leurs biens. Le restaurant d’Hiroki avait été par trois fois vandalisé. Ils avaient besoin de cette force inéluctablement déterminée et de cette énergie qu’elle savait d’ordinaire insuffler à ceux qui étaient à ses côtés. Après les mois éprouvants qu’elle avait passé tout particulièrement, son entourage s’inquiétait de voir son surmenage non pas se calmer mais même s’accentuer. Elle leur donnait raison, amplement, mais le boulot était là. Le travail était à faire pour que cet hôpital aux fondations déjà bien sapés par l’horreur de ces derniers mois ne s’effondre pas. Il fallait bien que quelqu’un s’y colle et le quelqu’un qui avait été choisi pour cette mission c’était elle. Alors, contre vents et marées elle l’accomplirait.

Les doigts crispés par cette anxiété nouvelle que l’habitude et le passage des jours ne parvenait pas à calmer, elle rechercha machinalement le paquet de cigarettes dans sa blouse. Mais ses doigts en y fouillant ne rencontrèrent que le carton de l’emballage.  La jeune femme grommela entre ses dents. Déjà vide ! Un paquet lui durait presque un mois fut un temps… Privée de pause clope, coincée entre la frustration du besoin de nicotine et surtout de repos, et d’autre part une voix de la raison qui ne cessait de lui rappeler les conséquences qui pourraient déboucher de sa nouvelle manie de s’intoxiquer, elle se résolut à reprendre le chemin de l’hôpital.

En passant devant le parking de l’hôpital un instant son cœur se serra. Le surmenage avait au moins l’avantage de l’éloigner de certains problèmes en occupant son esprit à des échéances plus imminentes et sur lesquelles elle pouvait agir. Elle avait d’ordinaire toujours affirmé que le travail était contre les petits bobos du cœur un remède d’une imparable efficacité. Quand on bosse, on bosse. Ça ne laisse pas la place à des sentiments et autres amertumes et déceptions. On s’occupe dans quelque chose d’utile et d’important. On se concentre là-dessus, le temps que le temps et le chagrin passe. En général, c’est redoutablement efficace.

Cette fois pourtant, il y avait quelque chose de différent. A chaque fois qu’elle passait devant l’une des salles d’attente de l’hôpital, c’est-à-dire près d’une centaine de fois par journée étant donné son métier, parcourrait son esprit un frisson d’espoir et d’anxiété. Elle tentait, non sans mauvaise conscience, de le chasser de ses pensées, mais ne pouvait s’empêcher de guetter les présences des salles d’attentes et des flux de patients. Elle ne voulait pas le voir, même si elle en avait envie. Elle redoutait sa présence, et le fuirait sans doute dès qu’elle l’aurait aperçu. Elle se l’était bien promis. Mais elle voulait le savoir venu ici. Ou ailleurs, ou n’importe où. Mais soigné. Elle souhaitait juste que le criant silence de cette absence ne soit pas en train de signifier qu’il se laissait mourir. Était-ce vraiment trop demander ?


La porte de la pièce s’ouvrit sur la longue silhouette en blouse blanche. De l’autre côté de la porte, pas d’andouille bornée de chinois mafieux mais un tout jeune homme recroquevillé sur sa chaise, l’air très mal en point. Il était d’une pâleur mortelle, tremblait, était blessé et le regard d’algues radioactive braquait sur elle un regard traqué.

« Bonjour, je suis le docteur Tanakeno et je suis infirmière anesthésiste. Je vais pré-analyser votre cas avant de vous diriger vers un médecin qui pourra le traiter. Est-ce que vous pouvez me décrire les symptômes que vous ressentez ? » demanda-t-elle, par défaut en anglais.


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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptyVen 22 Déc 2023 - 22:31

Le chemin de guérison

The chains of my past are nothing compared to the wings of my thoughts

Cassidy détestait cet endroit au plus profonde de son être. Si sa santé n’était pas aussi capricieuse, il aurait déjà tourné les talons pour s’éloigner de cet endroit. Après y avoir perdu une partie de son adolescence entre les murs froid et capitonné d’un hôpital. Son instinct lui hurle de partir mais sa raison et sa force physique n’ont pas assez d’énergie pour se détacher de cette chaise. Ces paupières étaient à moitié ouverte et se laisser bercer par un silence à la fois réconfortant et effrayant. Tant que personne n’entrait dans la pièce pour lui faire du mal, l’adolescent arrivait à gérer ses émotions et ses traumatismes. Il voulait dormir, s’offrir quelques minutes de repos pour espérer regagner un peu de force. Malheureusement, c’était aussi prendre le risque de devenir vulnérable face à la personne qui entrera dans cette pièce.

Lorsque la porte s’entrouvra, les sens de Cassidy se sont mis mécaniquement en alerte. Allongé sur la chaise de consultation, l’adolescent tenta de se redresser mais fut rattraper par quelques migraines qui le clouèrent sur le cuir de la chaise allongée. Son regard se tourna vers la femme qui était entré dans la pièce restreinte. Un sentiment d’angoisse avait commencé à envahir l’esprit traumatisé de l’ancien cobaye. Les vêtements de cette femme ravivaient de très mauvais souvenirs. Ces vestiges de sa mémoire le poussaient à rester méfiant et l’animait d’une colère sans logique à l’égard de cette femme. Doucement, l’adolescent se redressa pour limiter ses vertiges. Son regard radioactif fusillait du regard cette femme, comme s’il s’attendait à ce qu’elle lui fasse du mal. Le petit russe veillait à ce qu’elle ne fasse aucun geste brusque. Elle s’adressa à lui avec un accent américain à couper au couteau. Sa faible compréhension de la langue native ne lui permettait pas de tout comprendre à la première seconde. Son cerveau essayait de s’adapter à la barrière de la langue en analysant les mots commun à sa langue maternelle. Avec quelques secondes supplémentaires d’analyse, Cassidy finit par comprendre qu’elle était médecin et qu’elle semblait demander des symptômes, probablement ceux qui le rongeait de l’intérieur depuis plusieurs jours.

Quelque chose avait réveillé l’instinct de survie de Cassidy, le nom du médecin n’était pas celui que Lisbeth lui avait conseillé. Ce nom était gravé dans sa mémoire, une certaine Katheleen Grandt. Il n’avait pas l’impression d’avoir entendu ce nom lorsqu’elle est entrée dans la pièce. Mécaniquement, l’adolescent s’était éloigné le plus possible de cette femme, collant sa colonne vertébrale contre le dossier de la chaise de consultation. Son regard exprimait à la fois la colère et la peur, il recroquevilla doucement ses jambes. Cassidy exprimait plus la pitié que la menace, à première vue. Sa peau était horriblement pâle. Son corps était couvert par des vêtements légèrement sale, beaucoup trop grand pour Les extrémités de son corps était froid mais son front brûlait de fièvre. Une blessure sur la joue, des traces de ligature récentes sur ses poignets, un corps amaigri et faible qui commençait à sentir le danger imminent.

« Tu n’es pas Ketlin. » son accent russe était assez tranchant, il cherchait ses mots même si ces phrases étaient faciles à construire. Il a rapidement abandonné l’anglais. « Они сказали мне, что Кэтлин может мне помочь. Где она? Кто ты ? » Rapidement, l’intonation de la voix de Cassidy devenait de plus en plus élevée et agressive. Il execute des gestes de la main pour la repousser et s'éloigne d'elle quand elle essaye de s'approcher davantage. « Не трогай меня! Уходите ! ОСТАВЬ МЕНЯ В ПОКОЕ. »



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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptySam 23 Déc 2023 - 20:27

L’infirmière avait ouvert la porte sur un jeune homme livide et maigre, à l’allure pitoyable et qui la regardait d’un intense, anormalement intense, regard terrifié.  Toute son apparence criait le désespoir et inspirait la pitié. Ses vêtements froissés, sales et dépareillés semblaient sortis de nuits à la rue. Mais dans ces habits trop grands, trop larges, c’était surtout le corps maigre et frêle qui interpelait comme une supplique. Le tout jeune adulte était pâle comme un cadavre et semblait presque aussi vivant qu’un zombie. Maigre et frêle, affaissé dans son siège, il semblait terrassé, écrasé par un mal indicible et profond. Fébrile, fiévreux, son regard étrange avait tout à la fois l’air de lutter contre un terrible effet narcotique et contre une nervosité aussi électrique que s’il était sous cocaïne.

Ce genre d’images désolantes lui était tristement familière. Pendant des années, elle en avait vu, vu et revu, de ses gamin si jeunes et si brisés qui dans les salles d’attente du centre de désintoxication venait s’entasser. A cette époque, elle était à peine plus vieille qu’eux, trois, quatre ou cinq années de plus, et les voyait presque du même regard dont elle couvait ses petits frères. Mais un regard ici voilé d’une tristesse déchirée à la pensé de tous ses avenirs prometteurs, à toutes ses vies juvéniles que la drogue avant même le départ avait déjà brisées. Un regard auquel souvent ne savaient répondre, comme celui-ci, que des yeux fuyants et terrifiés, autant par les visions terrifiantes des bad trips que par le délice presque violent de leurs hypnoses chimiques, désespérés de leur absence d’avenir, effrayé de vivre sans plaisir artificiel, sans parapluie chimique entre eux et la réalité. Dans la silhouette fragile du jeune homme, dans son allure fiévreuse et ses pauvres tremblements frigorifiés, elle reconnut l’appel du manque et le vertige de redescentes trop brusques.

Elle se demandait quel nouveau poison avait pu donner ce vert tchernobylien au regard éreinté de souffrance qui la fixait comme un animal blessé, lorsque le jeune homme se mit à parler. Il se passa alors quelque chose de terrible. Helen ne le compris pas. Les mots qui sortaient des lèvres exsangues étaient déformés par un accent nébuleux, de plus en plus opaques au point de ne même plus ressembler aux paroles qu’elle avait l’habitude d’écouter. Foudroyée par l’idée qu’il était des désespoirs assez violents pour pousser à prendre une toxine assez nocive pour faire perdre la possibilité de parler, des gens assez mauvais pour dealer un poison si toxique qu’il volait aux junkies jusqu’au droit de s’exprimer, Helen mit un temps à comprendre que c’était une bien plus ordinaire barrière de la langue qui empêchait non pas l’adolescent de formuler des mots mais elle de le comprendre.    

« Russe ? » demanda-t-elle dans un réflexe automatique, d’abord dans sa langue puis dans la sienne, d’abord en anglais puis dans cette langue étrangère qu’encore mal elle maîtrisait.


« Вы говорите по-русски? » ("Vous parlez russe ?")  La jeune japonaise bafouillait un peu, hésitait, cherchait ses mots… Le russe, elle avait commencé à l’apprendre un peu plus d’un an avant l’attaque du Gant. Mais les évènements récents ne lui avaient pas vraiment laissé la possibilité de pratiquer cette langue, dans laquelle malgré toutes ses compétences, elle n’était que débutante.

Elle reconstituait le sens des paroles prononcées en russe ou en anglais avec difficultés, puisant comme le pouvait sa fatigue dans des souvenirs lointains. Little Italie n’était pas bien loin, Linh était d’origine vietnamienne, mais en russe, elle croisait des locuteurs natifs bien moins souvent.  « Вы ищете кого-то? » ("Vous cherchez quelqu'un ?")

« Вы ищете доктора Grandt? » ("Vous cherchez le Dr Grandt ?") repris-t-elle

Le nom qu’il avait prononcé en anglais lu semblait être celui de sa collègue. Le prénom russe en revanche lui était inconnu. Perturbée par ses difficultés linguistiques et son idée déjà, faussement mais logiquement faite sur le genre de problèmes dont était atteint le gamin, elle en conclut que les sens troublés par la drogue, il cherchait quelqu’un qui n’existait pas ou était loin. Son esprit voyait ainsi dans son incompréhension confirmation de ce qu’elle croyait avoir compris.

« Я не уверен, что быть доступный… euh… что она доступный. » ("Je ne suis pas sûre qu'elle être disponible… euh… qu'elle soit disponible.")

L’infirmière avait pris une voix délicatement marquée par le regret. Doucement attristée, elle regrettait à la fois de le décevoir et les évènements qui l’empêchaient de répondre à sa requête favorablement. Ce n’était pas la première fois que des patients lui demandaient le docteur Grandt spécifiquement, mais Katheleen quoiqu’elle en ait, devait éviter de de nouveau trop se surmener.

« Но это неважно, я найду кого-нибудь, кто позаботится о тебе... » ("Mais ce n'est pas grave, je trouverai quelqu'un qui s'occupera bien de toi... ")


Elle alignait les phrases lentement, maladroitement, incapable de donner à ses phrase les nuances nécessaires, qu’en anglais, chinois ou japonais elle aurait su faire, et malgré ses efforts de gentillesse et de paroles, elle voyait petit à petit la nervosité de l’adolescent augmenter. Bouleversée par la crise de panique qu’elle voyait inexorablement monter dans l’attitude acculée de chat sauvage traquée, elle concentrait bien plus son attention sur le comportement et l’intonation que sur la signification des mots qu’elle ne comprenait que difficilement. Le cœur serré par la détresse qu’elle lisait dans chacun de ses mouvements, écrasée par un an de surmenage absolue, éreintée par un mois et demi d’un stress devenu stratosphérique, rongée d’inquiétude pour sa collègue et amie qu’elle voyait s’enfoncer dans quelque chose de terrible sans vouloir se laisser aider, et par toutes ses autres anxiétés, Helen commit une gaffe. Pourtant compétente, entraînée, à l’attitude professionnelle modelée par les années d’études et surtout de métier, Helen réagit instinctivement et son instinct d’ordinaire plutôt bon fut cette fois simplement humain, gentil et bête. Pleine pourtant de bonnes intentions, elle fit ce qu’il ne fallait jamais faire dans ce genre de situations : elle posa la main sur le bras du malade en murmurant doucement :

« Все будет хорошо, не волнуйся. Просто скажи мне, что не так… » ("Tout va bien se passer, ne t'inquiètes pas. Expliques-moi seulement ce qui ne va pas…")


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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptyMer 27 Déc 2023 - 22:57

Le chemin de guérison

The chains of my past are nothing compared to the wings of my thoughts

Cassidy était devenu nerveux lorsqu’il prit conscience qu’il n’était pas en presence de la bonne personne. Les quelques souvenirs qui arrivaient à remonter de sa mémoire encore fragile sonnaient l’alarme et l’invitaient à la méfiance. Ce qui le clouait encore dans la chaise de consultation était avant tout la maladie et le peu de force qu’il lui restait. Son regard radioactif ne lâchait pas la jeune femme depuis son entrée dans la pièce qui était soudainement devenu trop étroite à son goût. La fenêtre à la teinte légèrement floutée ne suffisait pas à rassurer l’adolescent perturbé. Il voulait fuir cet endroit et sa conscience essayait de s’accrocher à quelque chose de familier pour ne pas se laisser emporter par la peur. La seule chose ou la seule personne qui pourrait le ramener à ce sentiment était Constantine. C’était lui qui l’avait emmené jusqu’à la clinique. Il l’avait laissé dans le couloir proche de la salle dans lequel était installé Cassidy. Il n’avait pas souhaité tenir le gamin par la main et estimait qu’il était assez grand pour décrire ses symptômes au médecin, même avec la barrière de la langue. John estimait avoir fourni un gros effort en l’emmenant jusqu’ici et préférait fumer sa cigarette à l’extérieur de la clinique en attendant la fin de la consultation. Cassidy était livré à lui-même.

La barrière de la langue fut le premier obstacle qui accentua la nervosité de l’adolescent. Il avait utilisé le peu de vocabulaire qu’il lui restait pour communiquer avec cette étrangère. Malheureusement, la compréhension était difficile pour le docteur avec son fort accent des pays de l’Est, Cassidy avait beaucoup de mal avec la prononciation. Le fugitif s’est légèrement redressé sur la chaise, ses jambes se sont recroquevillées. Il semblait prêt à lui donner un premier coup de semelle si elle tentait de s’approcher trop près.  

« Je veux Ketlin. Ketlin. Je veux Ketlin. » répétait mécaniquement Cassidy en espérant qu’elle n’insiste pas et qu’elle réponde positivement à sa requête

Pour essayer d’apaiser l’atmosphère, la collègue de Katheleen avait commencé à parler la langue du patient. Son russe était loin d’être parfait mais Cassidy arrivait à comprendre une partie. Il comprenait qu’il n’aurait pas ce qu’il souhaitait. Son sang ne fait qu’un tour et sa paranoïa augmente d’un cran supplémentaire. D’un coup, son corps s’est entièrement paralysé et son cœur s’est contracté, Cassidy est effrayé, réveillé par une phobie profonde. Séquestré pendant des années par des scientifiques en blouse blanche qui n’avait fait que détruire son organisme et jouer avec son esprit. Il ne pouvait pas donner sa confiance à n’importe qui, encore moins à un docteur. Cassidy observait les moindres détails, notamment ses expressions faciales. Elle semblait avoir de la peine pour lui, mais il ne voulait pas rentrer dans le piège et attirer sa sympathie.

« Я не хочу, чтобы ты мне помогал. Я не хочу, чтобы кто-то еще заботился обо мне. Мне сказали, что Кэтлин заслуживает доверия, мне нужна Кэтлин. »

Son intonation de voix était un peu plus colérique, comme un adolescent en pleine crise qui testait l’autorité de ses parents. A première vue, Cassidy avait l’air d’un enfant capricieux qui attendait qu’on se plie à sa volonté. La vérité était différente des apparences et un peu plus effrayante. Voyant bien que les mots, même dans sa langue maternelle, ne suffisait pas à calmer son patient très agité, Helen fit le geste de trop en posant sa main sur le petit russe. D’un coup, son sang ne fait qu’un tour, sa santé mentale a implosé. Ses traumatismes se sont réveillés à la suite de ce simple geste et son instinct de survie a prit le dessus sur la raison.  

Ce même instinct avait un curieux reflex depuis qu’il avait élu domicile chez Elio. Les couteaux de la cuisine avaient une fâcheuse tendance à disparaître. John les retrouvait dans des endroits aléatoire, caché sous les coussins du canapé ou l’oreiller du lit. Cassidy n’avait jamais réellement expliqué pourquoi il se sentait obligé de garder une arme tranchante à proximité. John avait été assez négligeant pour ne pas penser que ce reflexe pouvait aller au-delà d’un simple déplacement des ustensiles de cuisine. A l’intérieur de la poche de son sweat, Cassidy avait gardé un des couteaux de cuisine d’Elio sur lui. Hors de question d’entrer dans un endroit aussi effrayant sans se tenir prêt à tout éventualité. D’un bon, adolescent recula vivement son bras pour éloigner le contact physique avec cette femme, comme si elle avait la peste. Un mélange de peur et de haine déformait son visage déjà rongé par la maladie.

« Не трогайте меня !! » hurla-t-il.

Pour éviter qu’elle ne tente une nouvelle approche, Cassidy se montra particulièrement convainquant en sortant son arme blanche de sa cachette, un couteau de cuisine tranchant. Le bout de la lame menaçait la pauvre Helen qui voulait bien faire. La lame se rapprochait de la gorge de la médecin. D’un coup, le fugitif en oubliait la maladie qui le bougeait de l’intérieur. Le peu de confiance que Constantine avait pu gagner venait de se briser en une seule seconde. Cassidy se sentait désormais seul contre tous, piégé dans un bâtiment qui ne lui voulait que du mal.  

« Никто больше не причинит мне вреда... уже нет. »



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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptySam 30 Déc 2023 - 19:23

Elle avait fait une erreur, une erreur stupide qui plus est. Elle avait contribué à ce que tout parte en vrille, elle s’était mise bêtement en danger. Elle n’avait pas respecté une requête tout à fait légitime qu’un patient, de surcroit manifestement instable et fragile lui avait expressément demandée. Elle avait fait ce pour quoi elle aurait engueulé les internes qu’elle encadrait si elle les avait vu agir ainsi. En quelques instants, la scène paisible s’était muée en chaos. Les cris, la panique du jeune homme en pleine crise, la porte de la salle d’attente qui s’était ouverte avec un claquement dans la précipitation, et le hurlement choqué étouffé qui s’en était échappé. Mais la jeune infirmière n’avait pas même tourné la tête, restée concentrée sur sa tâche.  

Centre de désintoxication, Arkham et clinique Blackwell… elle avait eu l’occasion au cours de sa carrière des patients déséquilibrés, dangereux, violents. Lorsqu’elle avait vu le couteau, son cerveau avait réagi au quart de tour, instinctivement. Dès qu’elle avait repéré la lame sortir des tréfonds des replis de l’habit pour viser sa gorge elle avait attrapé d’une poigne de fer le poignet qui la tenait, écartant de force le bras et l’arme de toute personne, incluant lui-même, qu’il pourrait ainsi blesser.

« Monsieur, lâchez cette arme ! » En même temps qu’un ton ferme et déterminé, elle avait repris, par automatisme, l’usage de l’anglais. Se rendant rapidement compte qu’ainsi il ne comprendrait pas ce qu’elle disait, elle reprit, d’une voix plus apaisante, plus douce : « Успокойтесь, сэр. Успокойтесь и опустите пистолет. »

S’efforçant de concilier une attitude aussi apaisante et rassurante que possible et la nécessité incontournable de l’empêcher de tuer ou mutiler qui que ce soit, elle maintint loin d’eux la main du gamin, se tenant par ailleurs aussi immobile que possible, autant que possible éloignée de lui. Un instant le regard brun de la jeune femme et les yeux verts électrique se croisèrent. La jeune japonaise reçu comme un coup de poignard entre les omoplates la terrible détresse qu’elle y lu. Ce n’était pas seulement le regard de la drogue qui remontait, de la frayeur d’un bad trip ou d’une agressivité chimique. Sans savoir ni comment ni pourquoi, elle reconnut dans ses yeux un puit sans fond de détresse qui allait bien au-delà de ça. Son regard à elle se troubla. Trop occupée à l’empêcher de se faire du mal ou de la tuer, elle n’analysa pas les paroles qu’il prononça dans cette langue mal comprise, mais ce qu’il formulait, elle le lut dans l’attitude terrifiée de ce jeune homme.

Sans le lâcher pour autant, il en allait de la vie de toutes les personnes présentes ici, il en allait d’éviter une catastrophe potentielle, il en allait de la sécurité des autres soignants et des autres patients, elle tourna la tête vers Linh. Alertée par les mots et les cris, sa toute jeune apprentie avait accouru et se tenait sur le pas de la porte, choquée et terrorisée. D’une voix calme qui visait à rassurer sa toute jeune apprentie, l’infirmière déclara : « Va me chercher une seringue de tranquillisant. »

« Et… »


Elle hésita, réfléchit un long instant. Amener la personne qu’il cherchait à quelqu’un d’armé et de manifestement capable de comportements violent, quelqu’un de visiblement instable, de clairement en proie à des sentiments ravageurs comme un ouragan, qui était un jeune drogué en pleine crise plus que probablement… ça pouvait ressembler à une mauvaise idée. Ce n’était pas pour rien qu’elle et le docteur, comme tous les membres de l’équipe d’ailleurs, portaient un gilet pare-balle sous leur blouse médicale. Être neutre, honnête et au service d’autrui, n’avoir que la souffrance et la mort pour ennemi ne suffisait pas toujours à prévenir d’être une cible. Pourtant, dans l’intonation désespérée du garçon, elle avait entendu une autre vérité. Il fallait par ailleurs trouver une solution pour désamorcer la situation. Et elle n’avait pas d’autres idées.

« Et va chercher le docteur Grandt. »


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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptyDim 31 Déc 2023 - 20:59

Le chemin de guérison

The chains of my past are nothing compared to the wings of my thoughts

Le cerveau du fugitive était entrée n pilote automatique, il s’était laisse entrainer par son instinct de survie. Ses nombreux traumatismes l’avaient emmené à se créer un mécanisme de défense aussi brute et agressif. Lorsqu’il menaçait la pauvre infirmière, son regard était à la fois vide et remplir de terreur puis d’agressivité. Il ne manquait plus qu’un dernier geste de travers pour passer à l’acte. Au fond, il n’avait pas spécialement envie d’aller plus loin, de faire couler le sang. Malheureusement, les menaces n’ont pas suffi à intimider la jeune femme. Cette dernière avait également suivi son instinct et avait réussit à éloigner la lame de sa gorge. Elle avait suffisamment de force pour déstabiliser l’adolescent. Cassidy se retrouva coller contre le dossier de la chaise de consultation et commença à s’agiter. Son esprit entra dans une panique encore plus grande. Helen pouvait entendre des cris, des hurlements, des insultes en russe. L’adolescent se débattait comme il le pouvait. Il bougeait son bras, il essayait de lui donner des coups de pieds pour se libérer de cette entrave. La maladie et sa forme physique le rendait encore plus vulnérable et faible. Il utilisait les dernières forces qu’il lui restait pour serrer ses doigts autour du pommeau du couteau.

« Отпусти меня! ОТПУСТИ МЕНЯ. Я вырву кости из твоего тела. »

Ces cris de Cassidy ont finalement réveillé les passants dans les couloirs. Après avoir terminé sa pause cigarette d’une vingtaine de minute, Constantine retourna d’un pas nonchalant parcourir les couloirs de la clinique. Il allait devoir prendre son mal en patience, le malade n’était toujours pas sorti de la salle de consultation. Les cris de détresse de Cassidy sont parvenus jusqu’à ses oreilles. Le britannique n’a besoin que de quelques secondes pour comprendre ce qui était en train de se passer. John poussa un juron et fonça tête baissée en direction de la salle. La porte venait de s’ouvrir, une interne lui barra la route et partit d’urgence à l’opposé de John. Il n’a pas eu le temps de l’aborder pour qu’elle lui explique comment ils en étaient arrivés là. La porte est grande ouverte, l’occultiste n’attends pas la moindre approbation pour entrer.

La scène est irréaliste, le petit russe est en train de lutter contre l’infirmière qui essayait de lui bloquer les membres et de le maintenir immobile. Elle faisait de son mieux pour empêcher le garçon de se blesser. Cassidy continuait de focaliser toute sa force sur le couteau qu’il tenait dans la main. John a reconnu l’arme, c’était l’un des couteaux de la cuisine d’Elio. Lorsqu’il se rapprocha, il reconnu le visage de l’infirmière mais il n’était pas certain de son prénom. Pas le temps de se souvenir, Cassidy continuait à s’agiter à et a crié tout son vocabulaire d’insulte, russe comme anglais. L’adolescent laissa échapper quelques cris de détresse jusqu’à l’apparition de Constantine qui prit les devants et tenta de récupérer l’arme de Cassidy pendant qu’Helen l’immobilisait.

« Putain mais qu’est ce qui te prends ? Qu’est ce que tu fous avec ce couteau ? On t’a dit que tu craignais rien ici alors baisse d’un ton ! » John en oubliait la barrière de la langue, il grogna et reprit en cherchant ces mots. « Вы ничего не боитесь. Брось пистолет, иначе они подумают, что ты сумасшедший. » John n’était pas le roi pour calmer les enfants perturbés. Cassidy ne semblait pas vouloir se calmer.

« Вы мне обещали. Ты сказал мне, что это безопасное место. Я тебе не верю, я тебе больше не верю. ОСТАВЬ МЕНЯ В ПОКОЕ. »

« Arrête, ne soit pas stupide. »

John remuait le couteau dans la plaie. Il s’attardait sur la main qui tenait l’arme du crime et forçait pour essayer de libérer les doigts, un par un. Il avait un peu de mal. Cassidy continuait à se débattre et luttait désormais contre deux personnes motivés. La haine ne faisait que s’accroitre, l’adolescent se permit même de cracher au visage du britannique lorsque son visage se montrait trop près de lui. Son rythme cardiaque s’accéléra, son instinct lui donnait plusieurs ordres en même temps et lui ordonnait de devenir encore plus agressif. Son corps commença à entrer dans une panique générale jusqu’à la seconde de trop.

Les premiers spasmes musculaires sont arrivés au niveau des extrémités de ses membres, notamment ses membres. John sentit son poignet trembler, puis son bras. Lorsqu’il pivota son regard vers le visage de Cassidy, sa nuque était plaquée en arrière et ses yeux étaient révulsés, les paupières grandes ouverte. Sa bouche était légèrement entre-ouverte pour essayer d’avaler un bol d’air. John recula légèrement pour comprendre ce qui était en train de se passer. Cassidy était en pleine crise d’épilepsie. Tout son corps tremblait, notamment ses membres. John avait déjà vu ce genre de crise chez des possédés et il connaissait plus ou moins la manière d’agir. Il redoubla d’effort pour libérer le couteau malgré les contractions musculaires des doigts de l’adolescent et recula davantage, laissant Cassidy livrer à lui-même contre ses démons intérieurs.

« Putain… pourquoi est-ce que ce crétin d’Elio n’est jamais là dans ces situations à la con ? Pourquoi c’est à moi que ça arrive ? » marmonna John à lui-même.



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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptySam 6 Jan 2024 - 18:32






« Успокойтесь, сэр. Никто здесь не желает вам зла, просто бросьте оружие и успокойтесь. » insista aussi rassurante que possible la jeune infirmière, consciente pourtant que ses mots ne seraient en l’état, ni écoutés ni crus mais rien qu’une tentative un peu dérisoire pour maintenir un sorte de dialogue, n’être pas pour le jeune homme que la main hostile qui le retenait. Elle n’aimait guère à jouer ce rôle, d’autant que le jeune homme, même dans la menace flagrante que représentait son hostilité ne lui inspirait ni peur ni vexation, seulement de la compassion. Si sous le calme maîtrisé des prunelles brunes luisait de la rage, elle n’était en rien dirigée contre celui qui l’insultait de tout son vocabulaire, autant russe qu’anglais.

C’étaient les dealers, les mafias, les gangs de la drogue qui en cet instant concentraient toute sa haine. La nipponne en effet, en était restée à son idée : pour elle le jeune russe était l’un de ces jeunes toxico à peine sorti de l’adolescence et déjà complètement intoxiqué à l’une des trop nombreuses substances dont la misère de la ville était submergée par les marchands de malheur. Comment reprocher à l’anesthésiste son erreur ? Jusqu’à cette crise d’agressivité soudaine, tout lui donnait raison et les souvenirs, nombreux, trop nombreux d’années passées à voir dans la salle d’attente aux fenêtres taguées du centre de désintox s’entasser les corps frêles et tremblants de jeunes gens qui n’avaient pas vingt ans, qui se superposaient à la triste scène qui sous ses yeux se déroulait n’étaient pas pour la détromper.  

Il y avait ce jeune homme aux cheveux blonds et au T-Shirt maculé de salive qui hurlait qu’il voulait vivre et qui était mort d’une overdose dans ses bras. Il y avait cette jeune femme aux cheveux courts, noir comme le jais qui lorsqu’on leur avait amenée sur un brancard ne respirait déjà presque plus. Ils l’avaient sauvée de justesse. Elle était restée dans leurs murs un mois, et progressivement Helen avait vu le bleu de ses yeux se rallumer. Elle lui écrivait encore de temps en temps pour lui donner des nouvelles, et lui dire qu’elle n’avait plus jamais consommé. A l’inverse, il y avait les yeux noirs de celui dont la voix ressemblait à son frère, qui partait chaque fois en promettant qu’il était définitivement sevré, et revenait à chaque fois au bout de quelques semaines. Il y avait tous ceux qui partaient, encore hésitants, encore maigres, encore les prunelles marquées d’une faim inassouvible, balançant entre le dégout de perdre les progrès qu’ils avaient fait et l’attirance pour une nouvelle dose. Ils disparaissaient ensuite dans l’immense dédale gris de la ville et elle les regardait partir en ignorant ce qu’ils deviendraient. Quelquefois par hasard, elle apprenait que l’un d’eux avec été fauché par une voiture ou abattu par un dealer d’un coup de couteau, était mort du sida ou s’était suicidé. Elle concevait toujours du chagrin.  


Sous sa rétine vivaient encore les portraits de toutes ses âmes naufragées, de ses destins jeunes encore avec la vie devant eux, si fragiles. Elle leur avait tendu la main chaque fois qu’elle l’avait pu, mais seuls eux pouvaient se hisser sur la rive. Sous sa rétine la haine de tout ce qui avait causé tant de souffrance, de tous ceux qui l’avaient accru en l’exploitant brûlait encore. Elle ne supportait pas les mafias et les poisons qu’ils semaient, elle ne pardonnait pas non plus aux parents irresponsables et inconscient qui nourrissaient en eux la carence d’amour qu’ils avaient tenté chimiquement de combler,  disparaissaient sans laisser d’avenir à leurs gamins, ou revenaient les chercher avec les symptômes évidents qu’ils ne donnaient pas le meilleur exemple du monde à leur enfant, ou l’air dégoûté qui les considérait comme une tare dont ils auraient préféré se débarrasser. Une fois, Helen en avait giflé un. Elle était très jeune infirmière, son indignation avait débordé. Elle avait eu de la chance que ça ne lui coûte pas son métier.  


Lorsque Constantine apparut dans la pièce, l’infirmière reconnut le visage et la silhouette sans mettre dessus de nom pour autant de celui qui avec ses nerfs avait, durant sa propre convalescence, longuement joué, escamotant les cigarettes qu’il fumait crânement, en dépit de ses efforts et du bon sens,. La question d’ailleurs ne la passionnait en rien, et avait bien moins d’urgence que l’état du gamin. " Qu’est-ce qu’il fout là ce con ? " s’interrogea-t-elle seulement le temps d’un instant.
   
Elle ne l’empêcha pas de s’approcher du jeune garçon, même si à la réaction de celui-ci, la présence de l’homme qui l’avait amené – son père, son oncle, son cousin ? – n’aidait pas vraiment à le rassurer. Peut-être même contribua-t-il à aggraver les symptômes jusqu’à ce que les mains du gamin se mettent à trembler avant d’entraîner tout le corps dans de violentes convulsions. L’infirmière reconnut la crise d’épilepsie, immédiatement et su comment réagir, évidemment. D’une voix calme et pro-active, elle gratifia le magicien d’une explication et d’instructions qui lui semblèrent aussi entendues que si elle avait été un vieux meuble encombrant au milieu du chemin, quoique ce fusse plutôt lui qui le soit, tant au milieu du chemin qu’encombrant.

Elle-même n’avait pas lâché le bras armé du toxicomane aux cheveux blancs. Elle détestait jouer ce rôle, pour lui, elle le savait parfaitement, à la fois anxiogène et stressant. Mais si elle n’avait pas eu le choix précédemment, pour éviter que la scène ne tourne potentiellement au bain de sang, elle l’avait peut-être encore moins maintenant que dans ces mouvements désordonnés, il risquait sérieusement de se blesser. Consciente que les malheurs de l’existence et les vendeurs de stupéfiants étaient les vrais coupables, elle ne pu s’empêcher de se sentir devant la détresse des yeux verts submergée de culpabilité à la pensée que la crise, son geste malheureux avait beaucoup contribué à la déclencher.




La main devant la bouche, immobile, figée, Linh choquée et terrifiée se tenait à l’écart, dans l’embrasure de la porte et fixait la scène. L’autre main, celle qui tenait la seringue de calmant qui lui avait été demandée, placée devant elle comme une sorte de défense un peu dérisoire, elle ne savsit que faire. Tout dans ce qu’elle voyait l’effrayait : le chaos ici si rapidement, ce jeune homme mystérieux, étrange et violent ; l’arme qu’il tenait ; cet étranger entré ici sans rien demander ; l’impression que tout de la situation lui échappait ; la manière dont le jeune homme se débattait ; celle dont l’infirmière et l’inconnu le retenaient ; la violence surgie ici subitement et le corolaire qu’il n'y avait aucun endroit où l’on en était à l’abri… Presque encore plus terrifiant, le sang-froid d’Helen la pétrifiait. Elle admirait celle qui lui servait ici de mentor et doutait d’être capable un jour de l’égaler.




Un long voile d’une tristesse profonde vint aux chaos général se mêler à ce paysage agité de sentiments exacerbés lorsqu’au milieu du chaos, des insultes et des cris une longue silhouette aux yeux bleus fit son entrée. Une longue trainée de tristesse lointaine, entêtante, omniprésente, flottait autour d’elle comme une écharpe ou un parfum, avec la douceur pastelle de l’espoir éteint, mouché comme une chandelle, avec le calme recul du monde et l’arrière-goût salé des larmes séchées sans avoir emporté la nostalgie de l’époque où le bonheur, la vie et y trouver un sens était encore possible.  

L’instant où elle posa ce regard tranquille et brisé sur l’enfant inconnu qui venait de cracher tout à fait littéralement sa haine au visage du britannique fut pour la médecin celui d’une abyssale fatigue, d’une dérision lointaine tout à fait décalée de ce réel dans lequel elle ne trouvait plus sa place. « Tiens, John Constantine. » reconnut sans difficulté celle qui portait chaque jour le fardeau d’une mémoire exceptionnelle. « Mais que diable fait-il de nouveau ici ? C’est tout de même violemment incongru. » Le ton blasé, anormalement tranquille de sa pensée était celui du calme de son ironie désespérée. Durant ce très bref et figé instant de dérision blasée, un demi-million de question surgit à son esprit. Qu’est-ce qu’il se passait ? Que foutait-il ici ? D’où connaissait-il ce garçon ? Etait-il son père ? Quel genre de père manifesterait un tel détachement devant son enfant dans cet état ? … Ce genre de choses-là. Elle ne se les posa pas, y réfléchit encore moins. Tout juste se notifia-t-elle à elle-même leur existence. C’était en somme comparativement indifférent. L’urgence n’était pas là. L’urgence, c’était de s’occuper du gamin en pleine crise d’épilepsie qui convulsait entre les chaises inconfortables de la salle d’attente.


Elle retira sa blouse médicale, restant dans son éternelle robe bleu deuil. Elle roula, plia le tissu de toile, s’approcha esquivant avec souplesse la lame menaçante, et plaça avec des gestes d’une grande douceur l’oreiller improvisé sous la tête de l’enfant aux cheveux blancs afin que sur les rebords métalliques des sièges il ne blesse pas. D’un mouvement de main dans le même temps, elle recommanda à Linh de rester à l’écart. Etouffer l’enfant malade sous l’entourage de tant de gens ne saurait être une bonne chose.  

« C’est une crise d’épilepsie. Spectaculaire et assez traumatisante pour celui qui la vit mais sans danger immédiat tant que sur quelque chose il ne blesse pas. Il n’y a malheureusement rien d’autre à faire qu’attendre que cela soit terminé. A l’exception toutefois qu’il faut écarter tout ce qui est anxiogène, dangereux, inutile et nuisible. »

Elle s’était placée derrière Cassidy, un peu plus éloignée de lui, et murmurait des paroles rassurantes dont elle n’ignorait pas bien sûr qu’elles ne calmeraient pas la maladie. Tout juste espérait elle un peu apaiser l’angoisse et les craintes du petit.

Sitôt que le couteau, sous l’effet de la crise ou des efforts conjugués de l’infirmière japonaise et du sorcier anglais tomba au sol, la jeune femme, après avoir éloigné l’objet d’un coup de pied, s’écarta à son tour un peu plus loin dans la pièce, consciente, bien trop consciente que sa présence n’était plus à même d’inspirer à l’adolescent un quelconque soulagement. Le docteur Grandt, après avoir acquiescé à ce mouvement, et gentiment donné à Linh instruction de sortir et remporter cette seringue qui ne servait plus à rien, fixa de son regard paisible et agacé son ancien patient qui n’avait pas bougé.
 
« Il faut écarter tout ce qui est anxiogène, dangereux, inutile et nuisible. » répéta la médecin, les bras croisés, avec un grand calme mais fixant le sorcier d’un regard un peu pincé. Un temps. Elle attendit, le fixant d’un air impatient. Elle leva un sourcil.  La surface de son comportement était celle d’une politesse de façade qui ne cachait aucunement un profond agacement. Lorsqu’elle reprit la parole, son attitude droite était toujours celle de la froide cordialité, mais sa voix était un peu moins polie et beaucoup plus pincée.

« Et donc ? Comment ça se fait que vous ne soyez toujours pas barré ? »


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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptyMer 10 Jan 2024 - 22:52

Le chemin de guérison

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John avait face à lui une veritable bombe à retardement pris de spasmes et contrairement à ce que ses réflexes médicales lui avaient enseigné, il voulait se jeter sur le gamin pour espérer canaliser ce système nerveux défaillant. Contrairement à ce que pouvait penser l’équipe médical, le britannique avait conscience qu’il y avait bien plus que ça. Jusqu’ici, l’adolescent leur avait épargné la crise d’épilepsie depuis qu’Elio l’avait récupéré des mains des russes. Malgré ça, il leur avait montré son incompétence pour maîtriser des dons qui semblaient lui avoir été implanté artificiellement. John avait déjà croisé des télépathes durant sa pseudo carrière et il n’avait pas mit longtemps pour comprendre la particularité de cet enfant et pourquoi il avait une valeur particulière aux yeux de ses tortionnaires. Cassidy n’était pas bien bavard et avait une attitude plutôt renfermé, il n’avait pas osé parler de ces problèmes, même après avoir été prit au fait. John avait dû deviner et même sans crise, l’adolescent arrivait à perdre le contrôle de ses capacités télépathiques.

La plupart du personnel avait l’intelligence de s’éloigner. John avait agrippé les épaules de l’adolescent pour le plaquer contre le dossier de la chaise de consultation pendant ses convulsions. Quelques secondes plus tard, Katheleen est entré dans la pièce et a invita de manière assez strict le britannique a reculé pour laisser l’adolescent respirer et reprendre ses mouvements incontrôlé et répétitif. Contrairement à John, la médecin se montrait beaucoup plus douce et attentionné. John s’était reculé avec l’arme pendant qu’elle retirait sa blouse pour lui créer un coussin de fortune qu’elle plaça sous sa nuque pour lui éviter de se blesser davantage. Une fois proche de la pauvre victime, Kath pouvait voir de plus près de vieilles blessures qui teintaient la peau pâle, presque vampirique de l’adolescent. Lorsqu’on rencontrait pour la première fois l’adolescent avec son apparence physique discutable on pouvait penser qu’il avait vécu dans un environnement restreint remplis d’abus physique.

Malgré les attentions de Kath, la crise de l’adolescent semblait gardée son intensité et même s’empirer. Au milieu des convulsions, la médecin pouvait remarquer un filet de sang s’échapper de l’une de ses narines et le blanc de ses yeux commencer à se gorger de sang. D’après les souvenirs de John, ce n’étaient pas des symptômes habituels d’une crise d’épilepsie mais le début de quelque chose d’un peu plus difficile à contrôler. Constantine avait déjà vu ça avec Elio. Dès que l’adolescent perdait le contrôle de ses capacités et qu’elle décidait de se manifester, il était atteint de saignement et ce n’était pas le seul. Lorsque la responsable de la clinique demanda à John pourquoi il n’avait pas quitté la pièce, ce dernier orienta ses pupilles vers elle pour remarquer, à quelques secondes d’intervalle, le sang s’échapper de sa narine.

« Parce que je suis là pour te protéger d’un autre problème. » rétorqua simplement Constantine.

Au moment où il répondit à Katheleen, la crise s’était intensifié. La télépathie de Cassidy venait de se réveiller. L’ensemble du personnel se retrouva rapidement submergé de visions, d’images et de voix qui n’étaient pas les leurs. Ils étaient soudainement plongés dans un enchainement de pensées. Certains pouvaient reconnaître la voix de leur collègue effrayé par la situation, d’autres arrivaient à discerner au milieu de tout ce brouhaha et de ce brouillard, la voix étrangère d’un adolescent des pays de l’Est. Il semblait effrayé, essayant de lutter contre l’impossible pendant que des centaines de pensées se bousculait dans son esprit. Malheureusement, Cassidy se retrouva rapidement entraîné dans ce déluge psychique qu’il avait lui-même provoqué.

« ...C'est de ce problème là dont je voulais parler. »

En se concentrant davantage, Katheleen pouvait discerner des voix russes hurlés au loin dans son esprit. C’étaient des voix masculines, accompagnées par des aboiements de chien de garde. Très vite, son corps a ressenti un froid glacial lui traverser la peau, une température qu’elle n’avait jamais connue auparavant, assez froid pour te brûler de l’intérieur. Ses lèvres commençaient à gercer, elle ne sentait plus le bout de ses doigts. Lorsqu’elle redressa ses paupières, elle avait quitté sa clinique pour se retrouver en plein cœur de la forêt sibérienne. La neige s’était infiltrée dans ses chaussures, elle pouvait apercevoir un enfant, à peine plus jeune que son patient se recroquevillé contre l’écorce d’un arbre, épuisé. Il avait probablement parcouru plusieurs kilomètres de course avant de s’abandonner contre cet arbre. Ces cils et ses sourcils avaient commencés à se recouvrir d’une légère couche de glace. L’adolescent faisait son possible pour garder son corps au chaud, dans un environnement qui dépassait les moins vingt degrés. Les voix se rapprochèrent dangereusement, l’enfant tremblait sur place et luttait pour garder ses paupières ouvertes. Un premier chien l’a trouvé, il aurait pu lui sauter au coup si la laisse de son propriétaire ne l’avait pas retenu. Le faisceau de lumière qui s’échappait de sa torche éclaira son visage. En peu de temps, l’adolescent se retrouva encerclé par des gardes lourdement armés et équipé. Ils étaient russes, leur voix était partagée entre l’inquiétude, l’agacement et la colère en constatant l’état de leur cible. Ils avaient fait leur possible pour le maintenir en vie, l’un d’eux avait quitté sa veste pour la poser sur les épaules de l’enfant, pour le prendre dans ces bras et le ramener dans le 4x4 le plus proche pour l’enfermer à l’arrière du véhicule.

Cette scène avait l’air de durer des heures mais pour Constantine, cela fait seulement quelques secondes que la crise télépathique s’est déclenché. Entre plusieurs souvenirs, le personnel est partagé par des fortes migraines et des saignements. John posa la main sur l’épaule de Katheleen en l’absence de réponse, elle a l’air d’être gelée. Le maître des arts occultes devait la ramener à la raison très rapidement avant que son état empire.

« Je sais que ça peut sembler très réel mais ce que tu vois, ce que tu entends, n’est pas réel. Je t’expliquerai plus tard, avant tout, tu dois sortir de ce merdier. Vous devez tous reprendre vos esprits avant qu’il ne vous emporte dans sa psychose à la con. Suis le son de ma voix, concentre toi uniquement sur celle-ci et rapproche toi, encore, encore… Kath, si tu ne réagis pas, je vais être obligé de passer à la vitesse supérieur et t’en coller une et je n’ai vraiment pas envie de frapper un membre du personnel médical, j’ai encore besoin de toi. »



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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptySam 11 Mai 2024 - 20:22

Un vent de gel s’était abattu sur la clinique, cristallisant le monde sous son souffle glacial. Des flocons de neige virevoltaient comme un essaim d’abeille. Les fenêtre et les murs s’étaient couverts d’un givre opaque et blanc. Il n’y avait d’ailleurs plus de mur, rien que le brouillard, une violente blancheur de glace et l’immensité de la forêt sibérienne.

La progression dans la neige devenait de plus en plus hasardeuse, de plus en plus pénible. Chaque pas était une torture et leurs pieds ne semblaient jamais vouloir s’extirper de la neige. Leurs jeunes corps éreintés n’aspiraient qu’à un feu, à une couverture, à une étreinte, à s’arrêter rien qu’un instant tant était grand leur épuisement. Mais ils étaient mus par une peur qui ne leur accordaient aucun répit. Des aboiements furieux de chiens résonnaient dans le lointain.

Le monstre de vent sibérien qui hurlait en lacérant de ses coups de fouet les créatures vivantes qui osaient se dresser sur son chemin aurait dû garder les deux enfants terrés chez eux. Mais ils n’avaient pas de chez eux et les cris des bêtes se rapprochaient, mêlées à des sons plus effrayants encore : des paroles articulées. Une terreur animale glisse le long de leur colonne vertébrale, celle que ressent lorsque la proie qui fuit la meute affamée, l’on entend prêt de son oreille le claquement de mâchoire prêt à sonner le glas. Mais le sort qui les poursuit est bien pire encore. Les loups dit-on, ne se mangent pas entre eux. Les hommes, si.

Leurs mains sont moites de terreur. Comment est-ce encore possible quant ils ont même trop froid pour sentir encore leurs doigts ? Les kilomètres et le gel alourdissent leurs jambes et le souffle leur manque. Elle entend des mots, dans une langue aux sons inconnus que brouillent le froid. Il voudrait répondre, mais hébété de fatigue, les cils presque soudés par ce gel qui pétrifiait toute trace de liquide instantanément, elle ne peut respirer assez à travers les lames de glace de l’air pour expirer des mots. Une connaissance informulée, issue des tréfonds de l’instinct de survie avait compris que les circonstances exigeaient la plus stricte économie de gestes et de paroles, l’impérative nécessité de chaque économie de calorie de leur corps mal nourris face à un froid qui brûlait tout, le moindre espace de peau dénudé instantanément, et leurs organes les plus profonds, lentement, insidieusement. Dans une marche si longue, de condition si rudes, dans cette débauche d’énergie c’est la chaleur, fourbe, qui devient le pire ennemi, au fur à mesure que la moindre goutte de sueur arrachée par l’effort se transforme en une pellicule de glace qui ronge la peau comme un acide. Frontière entre froid et chaleur se brouillent et la tête tourne. Il faut marcher, patiner, déraper, enjamber, gravir son chemin, s’enfoncer par endroit dans l’épaisse couche de neige, s’écrouler, sentir le froid de la glace s’infiltrer entre les vêtements, reprendre aussitôt la marche insatiable jusqu’à n’en pouvoir plus et s’écrouler, presqu’à l’agonie, contre un arbre. Ils se recroquevillent l’un contre l’autre sans trop savoir si c’est pour tenter d’échapper au froid où à leurs poursuivants, mais l’un comme l’autre sont vains et pas et grognements se rapprochent inexorablement.

Elle sent le contact d’une veste chaude s’abattre sur elle comme une prison. Elle voudrait pleurer les larmes sont gelées de fatigue avant même de sortir de ses yeux. Le froid mord toujours, s’infiltrant sans pitié sous les trop maigres vêtements. Une gangue de glace se serre autour de son cœur, l’écrasant et le brisant comme cela, il y a un mois, c’est déjà produit. Et comme il y a un mois un instinct de panique et de survie un peu absurde, un peut étranger fait qu’elle voudrait hurler, crier, mais l’épuisement la fige dans un abandon qui ne le lui permet pas et elle ferme les yeux comme pour le repos dont elle a si désespérément besoin. Le sang fuit son corps, le froid l’engourdit, la libère de la vie. Elle se sent presque bien. Mourir ou s’endormir ce n’est pas du tout la même chose. Pourtant c’est pareillement se coucher les paupières closes.

Cette fois pourtant, le noir se fait sous ses paupières mais pas aussi totalement. Retenue au bord de l’abîme qui ne demande qu’à la voir sombrer, elle est retenue par un doute aussi mince qu’un fil d’araignée. L’horreur de ce qu’elle voyait lui coupait le souffle et la familiarité des images l’emportait dans une angoisse et une confusion douloureuse qui lui donnait le vertige, comme si lui revenait en mémoire un trauma enfoui dans les méandres de son esprit. Le souvenir est intense de glace et de terreur. Le drame qui l’entoure et qu’elle se sent avoir oublié, refoulé, résonne jusque dans ses os du glas de l’horreur et de la mort. Une improbable faille fissure cependant les épais murs de ce palais des glaces, de l’horreur givrée dans laquelle elle est encastrée. Les hommes dont elle entend l’écho de la voix parlent une langue dont les sonorités ne résonnent pas en elle. Et surtout, elle sait pour l’avoir bien des froid déploré, qu’un tel froid hivernal lui est étranger. Qu’un élément ici d’une incroyable hostilité, n’a dans son vécu personnel toujours été qu’’objet de fascination mystérieuse et nouvelle, d’admiration nouvelle et époustouflée, que source d’un chaleureux dépaysement.

Katheleen Grandt avait passé toute son enfance dans le sud profond des Etats Unis. A seize ans, elle avait fui à Gotham moins la chaleur qu’une autre forme de climat étouffant. Avant cela, elle n’avait jamais vu la neige.



Ce qu’elle vit l’instant suivant la sauva de sa torpeur dangereuse, la réveillant brusquement tout à fait. Voyant la pente enneigée et dangereuse vers laquelle la médecin glissait insensible à ses paroles emportées par l’assourdissant vent glacé, il avait tenté une méthode plus directe, qui consistait globalement à lui envoyer sa main dans la figure. Mal lui en avait pris.

Car Helen se trouvait dans la même pièce et avant même qu’il ait pu terminer son geste c’était le britannique qui se frottait le nez traversé par le poing rageur de l’infirmière japonaise. Car si la jeune femme depuis le fond de la pièce où elle s’était éloignée, avait bien vu les mêmes souvenirs douloureux que son amie, elle n’en avait pas autant traversé de plein fouet les émotions si intensément. Bouleversée par ce qu’elle voyait, elle n’en avait pas moins réussi à garder entre elle et les visions étranges une certaine distance, assez tout du moins pour garder pied dans le réel et réagir au quart de tour lorsqu’elle avait vu s’amorcer le geste du magicien qu’elle toisait désormais d’un regard assassin.

« Katheleen, est-ce que tu vas bien ? » demande l'infirmière, s’interposant toujours entre elle et le magicien.

La jeune femme qui avait repris ses esprits la rassura sur ce point, avant de lui demander de se s’occuper de transporter vers l’une des chambres de l’hôpital Cassidy, qui gisait sur son siège, léthargique, comateux, à demi-inconscient. La japonaise partie s’acquitter de cette tâche, non sans jeter au magicien blond un dernier regard menaçant. Qu’il fasse ou dise quelque connerie que ce soit, et il m’en rendra des comptes, semblaient dire l’éclat des yeux bruns. Après le nez, elle pouvait aussi bien lui exploser un bout de la mâchoire, à ce crétin.

A la place de la nipponne, se fut donc Katheleen qui fit face au démonologue. Raide et bras croisés devant la poitrine dans une posture sans ambiguïté de mécontentement. Contrairement à l’infirmière plus petite que l’anglais, elle le surplombait pourtant de tout son agacement. Elle laissa sans mot dire passer une bonne minute d’un silence lourd comme l’orage sur le point d’exploser.

« Vous avez tellement intérêt à avoir une excellente explication. » commenta-t-elle. Il y avait dans son ton la même ironie sarcastique et désabusée qu’un an auparavant mais une toute nouvelle froideur. Qu’il leur fasse perdre du temps, leur mente, les mène en bateau, ruine sciemment avec un sourire moqueur la santé qu’ils essayaient de sauver, elle le pouvait encore tolérer. Mais la manière dont il traitait par-dessus la jambe son enfant, qui semblait gravement malade, fragile, et avoir subi plus que son lot de mauvais traitements, ça, elle ne laisserait pas passer ça.







Une douce lumière filtrait à travers le volet baissé de la chambre. Le regard sans doute perdu, mal éveillé pouvait sentir qu’il était allongé sur un matelas un peu mince, un peu plastique, mais sans doute plus confortable que ce à quoi autour de sa vie il avait été habitué. Le drap avait peut-être une odeur un peu antiseptique, un peu froidement hospitalière, mais ils étaient frais et propre. Une couverture chaleureuse avait été ajoutée pour rassurer les membres engourdis par le gel des cauchemars issus de son passé. La lumière calme autour de lui éclairait une chambre aux murs unis, des tons bleutés et gris clair presque reposants malgré une certaine uniformité un peu standardisée.

Dans le fond de la pièce, discrètement assise dans l’ombre sur une simple chaise, une voix fredonnait doucement une mélodie qui ressemblait à une berceuse. S’assurant de temps en temps dans sa vision périphérique que rien de grave ne se passait, elle ne le fixait pourtant pas du genre de regard inquisiteur qui l’aurais mis mal à l’aise. Vers les fissures du mur et les ondulations de sa peinture son regard dans le vague se perdait plutôt.

Lointaine et discrète dans sa robe bleu sombre et sa posture évanescente et immobile, il se dégageait d’elle une tristesse diffuse, une mélancholie douce dans sa douleur. Une existence légère, presque imperceptible. Seule la mélodie maternelle des notes murmurées manifestait un peu sa présence. Se fondant sa présence fantomatique dans le paysage éloigné de l’endroit, elle ne disait rien, ne demandait rien, ne le regardait presque pas. Elle lui laisserait le temps qu’il faudrait pour s’habituer à sa présence et se manifester s’il le voulait.


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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptyMar 14 Mai 2024 - 18:06

Le chemin de guérison

The chains of my past are nothing compared to the wings of my thoughts

Cassidy  se souvenait encore des crises d’epilepties qu’il avait endure avant celle-ci. Elles avaient tous une particularité mais c’est la première qui s’est montré la plus déstabilisante. C’était lors d’une expérience organisée par les scientifique pour tester les capacités de leur meilleur cobaye. Ils avaient booster l’activité cérébrale de l’adolescent à l’aider d’analeptique. L’exercice consistait à rentrer dans l’esprit d’un cobaye volontaire, un scientifique qui devait surement être à sa première année dans l’établissement. Il était très nerveux, et ses sentiments néfastes était cruellement contagieux lorsque Cassidy a créé le canal télépathe entre eux. Ce n’était pas la première fois qu’il utilisait ses dons mais c’était la première fois que le sujet était aussi instable. L’orphelin s’était laissé noyé par les émotions et son esprit n’avait pas su gérer toutes ces informations. Il avait senti les spasmes musculaires l’envahir mais ce n’était pas ce qu’il lui avait le plus marqué.

Les souvenirs se sont mélangés. Il avait vu, senti et ressenti les évènements passés de cet homme, comme s’il les avait lui-même vécu. C’était une véritable bombe à retardement, les mémoires ont fusionnés l’espace de quelques minutes avant l’intervention des infirmiers qui ont éloigné le pauvre homme et empêcher Cassidy de se blesser. Cette expérience avait traumatisé le scientifique qui se retrouvait chaque nuit hanté par les souvenirs de l’adolescent, cette sensation d’insécurité les soirs, lorsque les lumières sont closes et que la mauvaise personne vient entrer dans ta cellule. Après une telle expérience, il est toujours difficile de visualiser le vrai du faux. Avec le temps, le jeune russe était devenu beaucoup moins sensible que ses victimes. Parfois les crises peuvent être plus violentes et affectés plus de monde, jusqu’à les détruire psychologiquement.

Une partie du personnel qui gravitait autour de Cassidy avait été touché par cette crise, John était la seule exception à la règle. Ces nombreux tatouages qui parcouraient son corps le protégeait mystiquement contre les attaques télépathiques et possession. Il ne pensait pas que ces dessins se montreraient aussi utiles. En voilant limiter les conséquences d’une telle attaque psychique, l’occultiste devait utiliser les grands moyens. Il gifla Katheleen pour la ramener à la réalité, pour lui éviter de s’accrocher à ses souvenirs qui ne sont pas réelles. Le retour de bâton ne s’est pas fait attendre. Quelques secondes plus tard, la gifle est rendue, John n’avait rien vu venir et se contenter de grimacer. Des claques, il en méritait, mais dans des circonstances bien différentes de ce chaos.

« Vous ne comprenez pas, vous devez vous éloignez de ce gosse avant que vos cervelles ne sortent de vos oreil… »

La crise s’était calmée, John redressa la tête pour observer le corps de Cassidy réduire les spasmes. Les docteurs se sont rapidement tournés vers le pauvre enfant, le visage plus pâle que la mort. Son corps s’était détendu, affaiblit par les inconfortables stimulations qu’il avait enduré. Ces paupières étaient à moitié ouverte, sa vision était trouble. Il observait faiblement les alentours, ces silhouettes qui s’approchaient de lui. Il voulait se débattre, sortir de ce lit pour s’enfuir le plus loin possible de cet endroit, mais il n’en aura pas la force. L’adolescent perdu connaissance. Pour obtenir des réponses, les médecins n’avaient d’autres choix que de se tourner vers Constantine.

Malgré les menaces de Katheleen, John se contenta d’hausser les épaules. Moins elles en savaient, mieux elles se portaient. Cassidy n’avait qu’un rôle à jouer, celui de cacher son pouvoir et de se montrer docile. Il avait rendu la tâche du britannique encore plus difficile. Ce dernier était resté silencieux, sa main glissa dans sa poche intérieur pour sortir la boite en carton qui contenait ses cigarettes. Il en passa une dans ses lèvres avant de se tourner vers le regard menaçant de Katheleen.

« Tout ce que je te demande, c’est de faire baisser sa température et de lui fournir un traitement pour gérer ses crises. J’attendrais dehors. »

Sans attendre la moindre réponse, il quitta la chambre pour éviter de devoir subir une autre conversation ennuyeuse. Avec la fièvre, Cassidy était resté inconscient pendant deux longues heures. Lorsqu’il redressa ses paupières une nouvelle fois, il observa doucement les alentours avec une impression de déjà-vu, celle d’être de retour dans cet hôpital, dans son enfer. Son esprit était encore légèrement embrouillé. Il se souvenait surtout de ce qu’il a vécu durant sa crise, des traumatismes oubliés, le froid sibérien qui le consumait de l’intérieur. Il préférait encore mourir plutôt que de retourner dans cet endroit. Des choses horribles se sont passés là-bas, des choses qui avait détruit le subconscient de l’adolescent.

Il se redressa un peu brutalement, rattraper par des vertiges qui l’invitait à ralentir le rythme. Il retira le drap qui enveloppait son corps et sentit ses muscles se courbaturer. Son instinct craignait le pire. Après avoir retiré ce qui le retenait au lit, il leva son t-shirt pour observer sa cicatrice, comme s’il craignait qu’on ait profité de son inconscience pour lui faire subir des horreurs. Rien d’anormal, pour l’instant mais il ne devait pas traîner. Son instinct suivait sa peur, et sa peur lui demandait de fuir. Cassidy leva les yeux vers cette présence qui avait veillé sur lui.

« Partir. Partir… »


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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptyVen 17 Mai 2024 - 9:22

La mélodie flotte et se dissipe dans les airs comme une fumée ou un oiseau, claire, légère et d’une profonde mélancholie, à fleur de peau. Katheleen aussi loin qu’elle s’en souvienne avait toujours eu une belle voix, avait toujours aimé chanter.

Elle s’y abandonnait à l’époque encore parfois, les soirs de garde où la nuit tombait dans un silence frais et feutrés. Parfois la blouse blanche qu’elle porte toujours, qu’elle soit sur ses épaules ou pas, cet habit qui est tout ce qu’elle est, son masque et sa métamorphose, l’armure qui la cache et la personne qu’elle est, parfois cette libération qui est aussi sa nouvelle prison se soulève un peu au son de sa voix, révélant sous la neutralité mesurée de son attitude médicale le cœur qui bat, qui bat encore sans trop savoir pourquoi, essoufflé.

Elle que le deuil a privé de l’espoir, elle que les malheurs ont usée, elle que les soucis rebroussent à contre poil, en désordre et hérissée, couverte du sang de ses sentiments, elle qui ne ressent plus rien que le vide et le froid comme si à force de souffrance absurde étaient morts ses sentiments, sent parfois lorsqu’elle chante une poésie qui modèle le malheur d’une forme plus belle. Elle qui vit chaque instant hantée par l’angoisse et craignant le gâchis matériel et métaphasique de perdre son temps, le réconfort des notes sorties de la radio parvient quelque fois à lui arracher la pensée qu’au moins les moments où résonnent une mélodie n’est jamais tout à fait gâché.

Depuis que c’est éteint le courant et que la ville a plongé dans l’obscurité, depuis l’un des derniers êtres qui la rattachait encore à la vie est parti lui aussi, et de l’une des pires façons, lâchant comme si n’avait jamais existé une amitié de dix-huit années, depuis que l’organe qui bat incongrument encore dans sa poitrine a failli faire de même, c’est bien la première fois qu’elle s’entend chanter. Si elle ne devait pas rester forte pour l’enfant qui se réveille péniblement de son sommeil, et dont elle a deviné sans savoir encore le comprendre à quel point il était détruit, cassé, elle laisserait peut-être le long de ses joues ses propres larmes couler.

Mais l’enfant a désormais les yeux ouverts, et en l’observant à la dérobée, elle le voit de son T-Shirt relever le pan, et compter ses membres comme s’il craignait qu’un morceau lui en ait durant son inconscience été enlevé. Elle l’entend mentionner le départ, d’une voix insistantes et désespérée, dont elle ne cerne trop si c’est une tentative de rassembler son courage, un ordre ou une supplique.

Son attitude sur le qui-vive, méfiante et effrayée, lui fait penser à Lisbeth sans qu’elle sache se l’expliquer. Qu’est-il arrivé à ce si jeune garçon pour qu’il se sente ainsi en danger ? Elle ne peut savoir et enrageant de ne pas comprendre, de ne pas pouvoir aider, elle ne peux que maudire le connard irresponsable qui a profité de ce qu’ils soient occupés à soigner son fils pour disparaître et s’évaporer si bien qu’elle ne l’a pas pu rattraper pour lui jeter à la figure comme il l’aurait mérité ses quatre vérités. Celui-là ne perd rien pour attendre…

Quant au gamin terrorisé, elle aimerait simplement le prendre dans ses bras, lui promettre qu’il est ici en sécurité, qu’il ne peut as partir maintenant, mais qu’il ira mieux s’il lui fait confiance. Elle n’en fait rien, elle a bien trop senti à quel point cela serait une terrible idée, à quel point il ne s’en sentirait que plus piégé. Mais qu’à donc vécu cet enfant pour en arriver là ?

D’une voix aussi douce que possible, sans faire vers lui de mouvements brusques, sans s’approcher, elle se contente maternellement de demander : « Comment vous sentez-vous ? Est-ce que vous allez mieux ? »


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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptyVen 17 Mai 2024 - 16:36

Le chemin de guérison

The chains of my past are nothing compared to the wings of my thoughts

Cette chansonnette résonnait dans sa tête, dans son esprit comme un souvenir de déjà-vu innateignable. Cassidy était toujours aussi nerveux, les quatre murs qui formaient cette chambre réveillaient eux-aussi de vieux souvenirs désagréables qui hantaient son esprit. Ces jours passés dans cet hôpital à recevoir le même traitement, la même aiguille qui s’enfonce dans la nuque, la colonne vertébrale, les veines, son système nerveux analysé jusqu’au dernier neurone. L’adolescent était traité comme un monstre de foire, un objet qu’on pouvait manier comme bon lui semblait, à qui on pouvait tout demander en levant un peu la voix. L’adolescent avait le sensation d’être piégé dans une boule sans fin. Chaque fois qu’il essayait de s’enfuir de cette dernière, la douleur était encore plus forte. C’est une phrase qu’il avait déjà entendu par le passé et qu’il le détruisait, morceau par morceau, un coup de marteau à la fois.

Sa mémoire est embrumée, grillée par une dernière expérience pour tenter de booster ses pouvoirs télépathiques et les rendre plus stable, en faire le sujet parfait. La tentative n’avait fait qu’empirer les choses, il n’arrivait même pas à se souvenir de son propre prénom. Perdu dans ses pensées paranoïaques, Cassidy leva les yeux en direction de cette femme qui avait veillé sur lui. Pour l’instant, elle ne lui avait pas ouvert la cervelle, ni voler d’autres organes mais lorsqu’elle comprendra ce qu’il était réellement, elle ne se montrera pas différentes des autres. Pour éviter que cette situation ne devienne réalité, Cassidy devait fuir cet endroit pendant qu’il était encore temps. Il se tourna vers cette femme qui avait finalement remarqué son éveil et qui commençait à lui poser les questions. Doucement, il laisse ses jambes pendre au bord du lit. Il sentait encore les vertiges, la fièvre continuait de grimper et les machines sur lequel son corps était branché commençait à s’emballer alors qu’il arrachait chaque fil un par un.

« Мне не нужна помощь. Я хочу, чтобы меня оставили в покое. Оставь меня в покое. »

Cassidy tenta de se relever, mais ses jambes se dérobèrent sous lui. Après sa crise, il était encore affaibli et avait sous-estimé les dommages qu'elle avait causés. Le jeune télépathe s'écroula au sol, se rattrapant de justesse avec ses mains, entraînant la perfusion dans sa chute. Le bruit du matériel heurtant le sol augmenta son anxiété. Son cœur s'emballa, son esprit aussi. Il essaya de se relever à nouveau, malgré les signaux d'alerte de son corps, mais échoua inévitablement. Il savait qu'il ne pouvait pas rester là, c'était une question de vie ou de mort. Conscient du bruit infernal qu’il avait provoqué, il leva les yeux en direction de Katheleen en la foudroyant du regard. Elle n’avait pas besoin d’être bilingue pour comprendre les menaces de l’adolescent qui ne voulait surtout pas être approché par ce genre de personne.

« Держись подальше от меня. Не трогай меня, понимаешь?! »

Cassidy rampa, il glissa ses jambes pour pouvoir se trouver une zone sécuritaire, un refuge où il pouvait être certain qu’on ne lui ferait pas de mal ou qu’on ne le prendrait pas par surprise. Son anxiété emmenait son esprit à déconner. Il repensait à ses souvenirs flous qui envahissaient ses souvenirs qui hantaient ses cauchemars. Katheleen ne fut pas épargner, elle pouvait sentir quelques vertiges l’atteindre, une migraine désagréable qui se réveillait après un mouvement brusque. Un filet de sang s’était échappé de son nez. De nouveau, la télépathie de Cassidy s’est manifestée pour se relier avec le personnel médical environnant. Les voix ont commencé à s’accumuler dans sa tête, l’adolescent écrasa ses paumes contre ses tempes pour essayer de calmer ses voix. Il entendait, cette chanson qui résonnait dans la tête de Katheleen jusqu’au télépathe, elle prenait le dessus sur le reste des voix qui surchargeait l’esprit de Cassidy. Nerveusement, il commença à se gifler la tête en espérant que cela calmerait les voix.

« Эти голоса, они не хотят молчать! »

Mais cette chanson continuait de hanter son esprit torturé, réveillant un autre souvenir enfoui. Cassidy avait quelques années de moins, des cheveux bruns, des yeux foncés, et le même esprit brisé. L'adolescent se trouvait dans une pièce, entouré d'autres enfants, pour la plupart plus jeunes que lui. C'était une salle commune, éclairée par une lumière artificielle au-dessus de leurs têtes. Pas de fenêtres, juste une porte massive et verrouillée. L'endroit regorgeait d'activités pour divertir et stimuler l'esprit des enfants : des livres, des coloriages, des jeux de société. Cassidy était un peu moins enthousiaste que les autres patients. Il était recroquevillé contre l’un des angles de la pièce, son regard fixé sur une télé cathodique qui bouclait sans cesse les mêmes dessins animés. Il était vide, le corps recroquevillé, il semblait attendre la fin de cette récréation. Personne ne semblait faire attention à lui, pas même les deux infirmières qui supervisaient les activités, elles avaient abandonné le garçon qui ne répondait à aucune stimulation. La porte s’ouvrit soudainement, un garde armée jeta un nouveau patient à l’intérieur. Il était un peu plus grand que les autres et surtout, beaucoup plus vulgaire.

« иди в жопу !! » Il donna un coup de pied à la porte qui venait juste de se refermer derrière lui, le piégeant dans un faux univers d’enfance assez glauque.

Le patient grogna de douleur, il revenait d’un examen médical, une prise de sang. D’après ces plaintes et le temps que ça avait mit pour plonger une seringue dans sa peau, il ne s’était pas laissé faire. La patient avait rapidement observé les alentours, il cherchait quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Il le trouva, recroquevillé dans son soin, il n’avait même pas réagi au bouquant qu’avait provoqué l’inconnu par sa simple présence. Il s’installa à côté de lui, attendant une réaction de la part de Cassidy qui n’avait toujours pas bougé d’un muscle.

« Вы в курсе, что это тот же мультфильм, что и вчера? Это чертовски скучно. » Cassidy haussa simplement les épaules, une première réaction.

Après quelques secondes d’hésitations, ces yeux ont fini par dériver vers cette personne. Katheleen avait beaucoup de mal à visualiser un visage, tout comme l’adolescent. Ils arrivaient encore à distinguer des mèches blondes qui recouvraient son crâne, un début de barbe avec l’arrivée de la puberté. L’œil de Cassidy se pencha vers son poignet, il portait le matricule « C-06 », un patient comme les autres et pourtant, le rythme cardiaque de l’adolescent semblait ralentir à sa présence.

« Посмотрите, что мне удалось поймать. » Sa main glissa dans la poche de son jogging pour montrer un pass d’accès qui appartenait à l’un des scientifiques. « Я собираюсь вытащить нас отсюда. Сегодня вечером мы уходим из этого места. Идем через лес, дальше дорога. Как только мы доберемся до первой деревни, мы будем в безопасности и сможем ее найти. » Il posa sa main sur son épaule, Cassidy sursauta légèrement sans pour autant reculer. Il soupira, ne supportant pas de le voir dans cet état. « Я больше не позволю им причинить тебе боль, обещаю. »

Cassidy essayait de maintenir ce souvenir, il voulait comprendre, mais la réalité l’a rattrapé. Il était recroquevillé contre le mur, tout son corps tremblait. Ces veines étaient toujours reliées à cette perfusion, les machines encore fonctionnelles sonnaient l’alarme. Les yeux du télépathe avaient légèrement changé. La vision de ses souvenirs avait créé une faille dans sa carapace émotionnelle et les larmes avaient noyés ses pupilles et mouillés ses joues.

Loin de toutes ces emmerdes, John fumait silencieusement sa cigarette après avoir fuit le discussion de trop. Son esprit cherchait à se tirer de cette situation, à tisser le mensonge parfait pour que le docteur Grandt ne se pose plus de question sur l’adolescent. Mais avec ce qu’elle avait vu, le projet était un peu plus dur à réaliser. Le fracas était parvenu jusqu’aux oreilles du britannique qui laissa échapper un grognement. Il abandonna sa cigarette avec une pichenette pour retourner dans la clinique en trainant un peu la patte.

« Je vous abandonne deux minutes et c’est déjà le bordel. » marmonna John à l’entrée de la chambre, observant la scène de crime et l’adolescent qui avait levé les yeux vers lui. « она хочет угостить тебя, в чем твоя проблема? » Question rhétorique, Cassidy s’est enfermé dans un mutisme, les poings serrés, prêt à s’attaquer au premier qui s’approcherait de trop près. « Il a recommencé, c’est ça ? T’as pas de l’endorphine ou un sédatif ? J’peux pas le laisser dans ta clinique toute la journée. »



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MessageSujet: Re: « Le chemin de guérison » ft Katheleen Grandt   « Le chemin de guérison »  ft Katheleen Grandt EmptyAujourd'hui à 0:51

Exsangue et encore faible, le corps du gamin s’effondra sous son poids. Ses jambes ne le tenaient pas. Mue par un instinct forgé par les années de métier et par la plus primaire des humanités, le docteur Grandt eut le réflexe immédiat de se lever et se diriger vers le malade pour le soutenir et lui porter secours, mais lorsqu’il tomba avant que son geste n’ait abouti, elle interrompit le mouvement de venir l’aider. C’était toujours un constat douloureux, mais elle avait bien assimilé qu’un tel geste ne ferait qu’effrayer l’enfant aux cheveux anormalement blanc et ruiner l’infime lien de confiance qui ne s’était pas encore tissé.

Elle n’eut de toute manière pas le temps de réfléchir à tout ceci plus profondément que l’anxiété avait déclenché une nouvelle crise et qu’à des souvenirs douloureux et pénibles elle se retrouvait de nouveau confrontée. Elle était cette fois dans une curieuse salle de jeu. D’apparence, emplie de peluches, de jouets colorés, de jeux et de crayons multicolores, même d’une télévision qui diffusait en boucle ce qui ressemblait à un vieux dessin animé, c’était pour des enfants comme l’étaient les compagnons de jeu du jeune garçon, et même lui, une sorte de paradis. Un malaise planait cependant, le même que celui des dessins animés un peu trop noir et blanc où les personnages trop mignons et souriants se mettent soudain à s’entretuer brutalement, le même que les films d’horreur où dans la parfaite maison de poupée qu’est la chambre d’enfant, la petite fille de porcelaine se transforme soudainement dans les bras même de la petite dont elle est la confidente et l’amie en un monstre aux yeux injectés de sang. Etait-ce la détresse de l’enfant qui inondait ce paysage d’enfance trop normal et trop parfait d’un esprit maléfique et perverti ? Etait-ce l’air un peu trop amorphe des enfants, même les plus joyeux ? La froideur de prison des murs de cette illusions d’enfance paradisiaque ? Ou était-ce plutôt ce qui lui glaça le plus le sang lorsqu’elle le comprit ? Elle connaissait la tenue de celles qui s’occupaient, ou plutôt surveillaient les enfants. Cette blouse de coton, cette neutralité amidonnée, hygiéniste, et qui lui parut dans l’image qu’elle parcourait d’une hostilité qui lui coupa le souffle plus qu’une lame plantée entre ses côtes, elle la connaissait. C’était le vêtement à la fois évidemment reconnaissable et totalement interchangeable qu’elle avait laissé choir quelques heures plus tôt pour qu’il protège de la violence de ses propres mouvements incontrôlés l’enfant perturbé. C’était le chiffon dont elle était si fière et qui abandonné dans la salle d’attente y balayait la poussière. Elle aurait voulu fuir et rêver qu’il s’agissait là du bureau d’un chimiste ou d’un laboratoire de génétique des pousses de blé. Cela n’aurait eu aucun sens, mais elle l’aurait préféré tant elle aurait préféré éviter l’insoutenable vérité : la scène se passait dans un hôpital.

Elle ne comprenait pas tout, et même pas du tout, mais prévoyait le pire avec clarté. La suite sans lui apporter davantage de réponses, mais bien au contraire plus que son lot d’interrogations lui révéla que c’était pire encore. Si la porte ne s’était pas ouverte, elle serait peut-être restée ainsi, figée, immobile indéfiniment, un filet de liquide rouge s’écoulant de son nez jusqu’à ce qu’elle se vide de son sang, et lorsqu’elle découvrirait l’entière vérité, peut être se dirait-elle qu’elle l’aurait préféré.

Mais John avait franchi le pas de la porte, regardé la scène d’un air blasé et ponctué son observation du genre de remarque sarcastique qu’elle-même aurait en d’autres circonstances pu faire. Elle pensa que tout de même le revenant ne manquait pas d’air. Si elle ne comprit pas les paroles en russe, elle en devina à l’intonation approximativement le sens, mais ce furent les mots en anglais qui les suivirent qui mirent la médecin dans une colère noire au plus haut point, plus encore si c’était donc possible que l’écœurement absolu devant la légèreté et l’indifférence avec lequel cet homme traitait dans une situation pareille son propre enfant.

Avec des éclairs dans les yeux, elle fixa l’anglais et la joue encore rouge qu’il arborait, se demandant dans sa rage ce qui la retenait de poursuivre l’œuvre d’Helen et d’égaliser un peu la couleur de l’autre côté. Mais elle n’en savait que trop bien la réponse : des vieux principes accrochés à elle comme un dernier rempart avant l’absurde le plus définitif et le plus absolu, la lassitude infinie qui s’était abattue sur ses épaules, la privant, même pour cela, de toute conviction de force et de toute énergie, et surtout la certitude que telle attitude n’aurait que davantage effrayé Cassidy. Aussi se contenta-t-elle de tourner la tête pour le toiser sans la moindre aménité et déclarer sur le ton calme du plus pur et sincère des constats.

« Vous êtes la dernière des ordures, j’espère que vous le savez. »

L’indignation, cette habitude brutale d’exigence au cordeau et de jugement féroce, mais surtout la colère, celle qui prenait la forme d’une farouche détermination à ne pas laisser, même d’un pied la bassesse ou le mal avancer, celles-là lui redonnèrent un instant de la force. Pas la force de vivre, qui l’avait quitté, pas la force de sentir son cœur battre qui avait disparu dans le néant de son âme étouffée. Juste une force de dégoût et de révolte qui maintenait debout la carcasse de femme forte et volontaire qui avait dû apprendre à gérer les pires salopards, les pires situations de merde, et à en imposer. C’était celle là qui brilla dans son retard néanmoins toujours terne de désespoir et de chagrin, lorsqu’elle enchaîna, avec l’intonation sans agressivité des ciels noirs où l’orage n’a pas encore éclaté :

« Qui êtes vous pour me dire comment je dois faire mon métier ? Qui êtes vous pour me donner des ordres ? »

Elle ne laissa pas le père indigne se défendre ou l’interrompre, pas même commencer le début d’une phrase, et ni son maintien, pourtant sans la moindre trace de violence, ni sa voix, qu’elle n’avait pourtant pas haussé d’un demi ton, ne laissait le moindre espace de place à quelque forme que ce soit de contestation.

« Vous amenez votre fils, qui présente des marques de négligences et de maltraitances importantes dans un lieu inconnu, alors que non seulement il est sujet à des crises d’épilepsie violentes mais qu’en plus même sans cela il serait à peine en état d’expliquer ce qu’il lui arrive s’il parlait notre langue, ce qui n’est qui plus est pas le cas. Votre gamin est blessé, déshydraté, dénutri, malade et gravement traumatisé. Il a été indubitablement victime de mauvais traitements, s’il ne l’est pas encore, ce dont vous jure que vous aurez à en répondre. Vous l’abandonnez comme un vieux déchet en terrain inconnu, complètement perdu et effrayé, en mettant en danger sa santé mentale, sa sécurité, et au passage celle de tous les patients et parents qui aurait pu croiser son chemin quand il était en pleine crise avec un couteau à la main, sans même parler des soignants et d’Helen qui a failli se faire poignarder. Vous l’abandonnez encore, alors qu’il est à moitié inconscient, et au lieu de répondre sur son dossier médical et de vos actes vous profitez de ce que des gens qui eux, ont un peu d’éthique professionnelle et de sens des responsabilités s’occupent de votre fils à votre place pour fuir comme le lâche et le criminel que vous êtes. Et maintenant par peur de perdre votre temps à s’occuper d’autre chose que de votre minable petite personne vous osez suggérer de droguer un patient, un enfant qui plus est, et des plus vulnérables, pour lui extorquer d’agir avec lui comme bon vous semble et lui imposer des soins alors qu’il refuse clairement de se laisser approcher ! Quel genre de connard êtes-vous ? Et pour quel genre de sinistre parodie de médecin me prenez vous de croire que je vais accepter une chose pareille ? »

Elle avait à peine haussé le ton, et sur la dernière phrase seulement, dans un exercice de contrôle absolu de sa colère qui ne montrait que davantage l’étendue de celle-ci, de son reproche, presque de son mépris, mais son regard bleu scanner fixait le britannique d’un regard peu amène, d’une froideur implacable et glaciale qui n’avait rien de commun à la manière à demi agacée mais à demi amusée aussi dont elle avait accueilli ses tentatives de fuite et son manque de respect pour sa santé un an auparavant, ni même le sarcasme mordant avec lequel elle l’avait sommé de s’éloigner de l’enfant en crise. Le britannique ici découvrait le visage dur et accusateur de celle qui ne plaisantait plus.

« Déguerpissez. Barrez-vous. Prenez la fuite comme vous savez si bien le faire. Mettez vous dans un coin, bougez plus et moisissez-y ou cassez-vous rejoindre le coin où vous vous êtes planqués pour ne pas répondre à nos questions ou les amis avec lesquels vous avez maltraités ce pauvre gosse. Comme vous voulez, débrouillez-vous, je m’en fiche. Mais foutez-moi le camp d’ici ! »  

Pas un éclat de cri, juste un geste désignant la porte, tombant comme un couperet, sans effusions mais sans la moindre ambiguïté. Sans plus de procès, elle lui tourna le dos pour retourner s’occuper de celui dans cette pièce qui lui importait vraiment. Elle savait qu’elle se mettait en danger ce faisant, mais pour la médecin cela n’avait plus d’importance, et certainement pas en cet instant. Constantine ne lui avait jamais fait l’impression d’être un type réglo et honnête même s’il y a un an, elle l’avait trouvé malgré tout amusant. Découvrant la violence dans le corps, les souvenirs et la terreur de Cassidy, elle en soupçonnait John tout naturellement. A ce compte-là, il aurait pu sortir de sa poche un flingue ou un couteau pour lui faire regretter la franchise de ses mots. Il pouvait vouloir la faire cher payer ses propos. Il pouvait le pouvoir. Il pouvait être un homme violent, un voyou, un mafieux, un collègue. Elle en avait pleinement conscience et s’en désintéressait complètement. Toujours de dos, elle ajouta simplement :

« Je ne vous laisserai plus jamais faire de mal à cet enfant. »

La jeune femme s’approcha du jeune garçon, toujours tapi sous le lit, recroquevillé comme un animal blessé. Elle avançait doucement, mesurait ses pas, n’en fit finalement que peu, lui laissant l’espace de ne pas se sentir par sa présence plus encore agressé.

« Tout va bien. Je ne laisserai personne te faire du mal. Je te le promets. »

Les yeux verts tremblaient de terreur, rien que les regarder lui tordait le cœur. Lentement elle s’accroupit pour se mettre à sa hauteur et répéta.

« Je ne vais pas te faire de mal. Je te le promets. »

Elle savait ses paroles creuses, que quoiqu’elles soient des plus vraies, rien à un esprit extérieur ne le pouvait prouver. Elle entendait sa voix brûler sincèrement de sincérité, mais savait mieux que personne à quel point tous les sentiments peuvent être simulés, à quel point l’on pouvait être trahi dans sa confiance, et combien l’on était réticent, ensuite, à l’accorder.

Elle savait aussi qu’en se baissant ainsi, elle s’exposait. Dans cette position plus vulnérable, si la crainte poussait l’enfant qu’elle avait vu terrorisé, fragile, et potentiellement violent à essayer par la force de s’en sortir, cela pouvait rapidement mal se terminer. Elle y avait été formée, l’avait mis en pratique, savait comment et de quoi elle se mettait en danger. Mais la peur ne vint pas.

Douloureusement amère et presque ironiquement, elle se demanda ce qu’en aurait pensé son ami Jonathan. Celui qu’il était devenu aurait sans doute été déçu, constata-t-elle, comme à son habitude triste et blessée. L’ami et psychiatre qu’elle avait cru qu’il était, ou que peut être il avait été n’aurait, avec raisons, pas été très réjoui non plus.

Le vide émotionnel qu’elle avait derrière toute la violence ressenti dans le cœur de l’enfant résonnait dans son propre cœur, comme un écho et un miroir, comme ces galeries de glaces presque identiques, juste un peu inclinés qui renvoient l’une de l’autre le même reflet à l’infini qui se reflète lui-même.

Non, elle n’avait pas peur de mourir, n’en déplaise à Jonathan. Pour ressentir la peur, comme pour mourir, d’ailleurs, il faut être vivant.


Plus doucement encore, encore plus légère, plus aérienne, plus rassurante aussi, du moins l’espérais-t-elle, elle reprit le refrain de son chant :

« C'était toujours la même mais on l'aimait quand même
La fugue d'autrefois, qu'on jouait tous les trois »


Autoportrait de Kathleen Grandt dans son cabinet:
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