Batman était de retour en ville et, ignorant des derniers problèmes rencontrés, il ne découvrait que maintenant l’accusation portée à l’encontre de l’ancien commissaire, James Gordon. De ce qu’il avait compris, Gordon a été vu par plusieurs témoins en train d’abattre un homme de sang froid dans un centre commercial. Bruce savait que quelque chose clochait, s’il y avait bien un homme intègre à cent pour cent dans cette ville c’était Gordon. Cet homme avait toute la confiance du chevalier noir, c’était sans doute un coup monté.

Bullock est alors nommé commissaire à sa place. Bruce n’était pas certain d'approuver ce choix, Bullock était un bon flic, mais avait-il les épaules pour ce poste ?

Une fois rentré au manoir, Bruce aidait l’ancien commissaire en payant sa caution. Ce dernier logeait dans un hôtel, facilement il retrouvait le numéro de la chambre. A l’aide de quelques manipulations Bruce retransmet en direct les images des caméras de surveillance de l’hôtel, il avait bien l’intention d’y aller. Batman ne devait plus abandonner d’alliés, il allait continuer avec Gordon, il y a forcément une explication.

Au commande du batwing, Batman survolait Gotham. Pour l’instant rien de bien grave, quelques petits délits à la portée du GCPD. Se trouvant à environ trente mètres au-dessus de l’hôtel, il activait le pilote automatique, direction la bat-cave. Juste avant que l’enfin ne quitte les lieux, voilà le chevalier noir lancé dans le vide. Ouvrant sa cape à la bonne altitude, il planait ensuite jusqu’au toit de l’hôtel.

Sortant de sa ceinture un batarang particulier, il l’activait avant de le lancer et de le diriger à l’aide de commandes sur son avant-bras. Mais quelque chose n’allait pas, il n’arrivait pas à entendre correctement ce qu’il se passait dans la chambre. Un brouilleur ? Gordon aurait-il placé l’engin ? Non, il était trop puissant pour être un de ceux de la police. Il avait une autre méthode, Bruce ordonnait au bat-ordinateur de pirater le système de l’hôtel et de couper le courant.

Il ouvrit le plan de l’hôtel, cherchant le chemin le plus rapide pour gagner la chambre. En passant par les escaliers du toit, puis par les conduits de linge sale, il pourrait descendre rapidement en direction du vingtième étage. Au dernier moment il déclenche une panne générale, tout s’éteignait, profitant de l’occasion il mettait son plan à exécution.

Les lumières revenaient lorsque le générateur de secours prenait le relais, mais Batman se trouvait déjà dans la chambre de Gordon. devant la chambre souhaitée. Il plaçait un petit objet sur la serrure électronique, une petite étincelle plus tard le voilà entré.

Sans un bruit il s’avançait dans le petit couloir à l’entrée, écoutant ce que disaient les deux interlocuteurs. Une jeune femme se trouvait avec lui, Liz, Bruce l’avait déjà rencontrée c’était une hackeuse, le brouilleur venait d’elle, donc.

►“Commissaire Gordon. Liz.”

Batman n’avait fait aucun bruit, pas même l’ouverture de la porte, puis d’un coup il se tenait là, debout à l’entrée de la chambre. Sa longue cape recouvrant tout le reste de son corps et son regard grave posé sur les occupants de la chambre.

►“Je suis navré de voir ce qu’il vous arrive. Vous tenez le coups ?”

Ses yeux se plissent légèrement, il connaît déjà la réponse à cette question. Evidemment que non, toute la belle carrière de Gordon venait de sauter d’un seul coup.

►“J’ai écouté votre conversation. Vous dites vous être sentis mal, comme l’effet d’une drogue, avez-vous le souvenir d’une piqûre possible? J’ai besoin de savoir ce que je dois chercher sur les images. En regardant je peux accéder à toutes les caméras que vous avez croisé ce soir là.”

Doucement il approchait, visiblement Liz avait une photo d’un tatouage, Bruce venait observer cette photo. Sans dire un mot de plus, il observait le tatouage, appuyant sur le côté de son masque, il venait de prendre une photo. Aussitôt il lançait une recherche par image, que ce soit dans les journaux, les dossiers du GCPD, tout ce qu’il pouvait.

►”Certaines drogues sont indétectables, même pour moi. J’interroge en ce moment la base de données de la police, ainsi que tout ce qui se trouve à Gotham concernant ce tatouage.

Ne vous en faites pas Gordon, vous avez bien un ami.”

Batman se tenait là, sa grande silhouette noire immobile observait successivement Gordon et Liz. Il écoutait soigneusement la réponse de l’ancien commissaire, ce dernier avait bel et bien senti une piqûre. Du moins il ne semblait plus vraiment sûr, tout semblait confus. Bruce connaissait bien ce sentiment, se demandant si finalement le problème ne vient pas de soi. Mais il refusait de croire que Gordon pouvait être le genre d’homme à vriller au point de tuer de sang-froid. Cet homme était sans doute son allié le plus ancien et le plus précieux.

►“Non, Jim. Vous n’êtes pas ce genre d’hommes.”

Puis il reporta son attention sur la jeune hackeuse, qui visiblement ne mâchait pas ses mots. Mais elle n’avait pas tort, il ne devait pas se laisser berner comme l’opinion publique. Batman était présent dans cette ville depuis suffisamment longtemps, pour savoir qu’une affaire impossible est une affaire courante dans cette ville. Toute cette histoire correspondait avec ce que Luke lui avait envoyé quelques heures plus tôt.

►“J’ai des informations concernant ces mercenaires. L’un de mes compagnons est tombé sur le Joker, ce dernier lui a avoué avoir torturé un homme répondant au nom de Alistair Cryanton. Un mercenaire, employé généralement par des politiques puissants, spécialisée dans ce genre de plan.

Généralement utilisé pour abattre des opposants politiques.”

Batman, sortait alors de sa poche un petit gadget qui ouvrait un hologramme, montrant la tête de notre homme.

►“C’est lui. Il travaille également pour Iron Heights, à Central City. J’ignore ce qu’ils viendraient faire dans cette histoire. Liz, ouvre les images de vidéosurveillances du centre commercial, lis les bandes à vitesse réduite.

Nous devons trouver cet homme. Probablement déguisé au moment des faits. C’est notre seule chance.”

Batman activait son logiciel à reconnaissance faciale afin de les aider

►“Gordon. Ce visage vous dit quelque chose ? Notre homme est tatoué. Voyons maintenant si c’est lui. Ne vous en faites pas, avec ce dossier, nous avons de quoi faire douter un juge et un jury.

Nous avons des preuves affirmant que Alistair est un mercenaire. Même si nous ne trouvons pas son commanditaire, ça devrait suffire à alléger votre dossier.”

Il regardait attentivement les images. Essayant de scanner chaque visage qu’il croisait, mais ça ne donnait rien. Pour peu que notre homme porte une fausse barbe ou un vêtement impossible de le reconnaître. Si seulement Bruce n’avait pas eu ce moment de faiblesse, si seulement il n’avait pas lâché la rampe il se serait penché sur cette affaire plus tôt.

Il aurait même pu attraper ce Alistair et le traîner au tribunal, si seulement Joker n’avait pas mis la main dessus en premier. Ainsi Gordon aurait été innocenté, même si l’employeur s’en serait sorti.

►““Je suis navré Gordon. Si j’avais agi plus tôt, nous aurions pu apporter ce type devant la justice. Quant à toi Liz, je ne souhaite pas que tu l'utilises. Je n’ai pas non plus réussi à trouver le commanditaire. Alistair est mort, tué par le Joker. Nos chances de l’interroger tombent à l’eau.” ”

Le chevalier noir se tenait là, il écoutait ce que lui disait Gordon. Le My alibi, il ignorait si la piste avait été vérifiée, mais dans le doute il ira discuter avec le gérant. Gordon semblait au bout du rouleau, il y avait de quoi une si belle carrière partie en fumée, de plus en prison les flics n’avaient pas bonne réputation. Bruce était inquiet, il n’en disait rien, si Gordon venait à être condamné, qui sait jusqu’où irait ce complot dont il était victime ? En prison personne n’est en sécurité, ce serait le meilleur endroit pour venir l’achever maintenant que son nom est traîné dans la boue.

►“Je m’occupe du Joker, j’irais discuter avec Sionis et Cobblepot. Ces deux-là savent forcément quelque chose.”

Travailler avec le Joker. Jim et Bruce savaient tous les deux les risques que ça impliquait, le clown aurait un moyen de pression sur eux. De plus, comme le dit la hackeuse, une telle action lui donnerait une nouvelle cible pour atteindre Batman. Puis une information intéressante lui parvient, Alistair était un ancien Tyger. Peu importe qui était leur directeur officiel, mais Strange est derrière tout ça.

Il n’y a que lui qui contrôle cette milice.  

►“Depuis qu’ils sont arrivés en ville, les Tygers n’ont eu qu’un seul chef. Un seul homme capable de prendre les décisions sur ces hommes. Hugo Strange.

Mais si Strange est mêlé à cette histoire, il se pourrait bien que ça remonte plus haut que prévu.”  

Liz expliquait qu’elle aurait pu avoir accès à des téléphones portables. Seulement ce n’était pas recevable devant  un juge, malheureusement ils n’allaient pas pouvoir apporter de preuves solides au procès. Surtout lorsqu’on connait la réputation de Batman en ville.

►“Tu pourrais, en effet. Malheureusement aucune preuve que tu trouveras pourra aider le commissaire. Je ne veux pas que tu sois trop impliquée dans cette histoire, tu l’es déjà beaucoup trop. On ignore tout de ces gens, même si je dois l’avouer ton brouilleur est efficace, ce serait jouer avec ta vie.”

Batman ponctuait sa phrase, laissant un petit blanc, puis Liz reprenait de plus belle. Elle semblait organiser la répartition des tâches, il ne disait rien lorsqu’elle le pointait avec son menton, lui disant qu’il allait devoir chercher les trois mercenaires restants. Il se contentait de poser son regard sur Gordon, une fois que Liz terminait son explication, Batman sortait de sa ceinture un petit objet en forme de chauve-souris.

Il le posait devant Gordon.

►“Jim. Je vais enquêter, si vous venez à vous faire incarcéré sachez que je serais toujours là avec vous. En attendant, je vous donne ceci, si avant votre procès vous vous sentez menacé, suivi, espionné, même une infime suspicion, n’hésitez pas. Il enverra un signal, je viendrai tout de suite.”  

Batman appuyait ensuite sur un bouton présent sur son avant-bras, un petit bip résonnait. Au bout de quelques secondes une échelle pendait devant la fenêtre, il ouvrait alors celle-ci en silence, il l'enjambe avant de s’accrocher. Dans un bruit assez puissant, le Batwing prenait ensuite de la hauteur pour disparaître derrière les nuages.