Suite à sa seconde tentative d'assassinat ratée, Prim s'était enfuie de son nid et avait dû laissé son arme derrière elle, à son grand dégoût. Faut dire que c'était plus facile de passer inaperçu et se sauver quand on trimballe un énorme étui qui nous ralenti en plus d'être très louche. Elle avait tout de même réussi à remplacer la switchblade avec un grand couteau de chasse avec une lame repliable de 14 centimètres et demi, après que cette dernière fut cassé en tentant de pénétrer le cuir du lion de Némée.

Elle avait vécu les quatre derniers mois chez un genre de hippie gai et son copain qu'elle avait rencontré dans un bar une fois, et pour qui elle avait accepté de battre son père avec un pied de biche contre 300 dollars et une boîte de mcnuggets. Autrefois expulsé de chez lui, il pouvait maintenant décidé qui avait le droit ou non de dormir sous son toit.

Elle n'était pas retournée chez elle mais elle continuait de payer son loyer électroniquement. Les temps étaient durs et pour rester incognito elle n'acceptait plus de jobs dans Central Gotham, où la plupart de sa clientèle se trouvait. Pour ce soir, elle avait prit un appel d'asiatiques et se rendait vers l'ouest avec la moto de ses collocataires, avec leur consentement bien sûr. Une moto assez ordinaire, grise avec très peu de chrome, c'est moins grave ainsi si elle se salit.

Elle se demandait si c'était des chinois classiques ou des samouraïs qu'elle allait rencontrer. Son contact avait dit 15h PM à Crown Point, elle connaissait plus ou moins le quartier, puis le bordel de Hofman... là elle était moins sûre. Elle y était jamais été à l'intérieur par manque de besoin et de pertinence. Tant pis, elle s'excusera pour son petit retard.

En fait elle savait pas où c'était mais avait dit savoir par professionalisme pour avoir l'air crédible, quoique un véritable professionnel aurait simplement demandé des directions au client, ou alors utiliserait Goglu Maps. Mais Possum Girl était difficilement une professionnelle, peu importe ce qu'elle se disait à elle-même, et surtout à autrui.

Elle zigzagua à travers plusieurs rues comme un détective prend un bident pour inspecter une scène de crime au peigne fin, jusqu'à ce qu'elle aperçu une traînée gueuler après deux sushis. Ça doit être eux qui l'attendent près du fameux (ou infâme?) bordel de Hofman, ou alors c'est deux lambdas qui cherchent à faire un threesome avec elle. Elle s'arrêta à une trentaine de mètres l'autre bord de la rue et gara sa moto. Prim retira ensuite son casque et laissa ses cheveux retomber sur ses épaules, puis les attacha avec un élastique froufrou en se laissant une frange. Comme elle l'avait indiqué au téléphone, elle s'était vêtu de son icônique manteau de cuir, et portait aussi des jeggings.

L'éponyme Possum Girl traversa ensuite la rue sans regarder car elle y était il y a à peine un instant et il y avait personne, en plus elle entendait aucun bruit de moteur. Une fois rapprochée du trio, elle s'adressa à la travailleuse du sexe en premier.

«Tu peux faire du vent toi? Va t'en, va prendre ta retraite même, t'es moins baisable que tante Jemima. J'ai un rendez-vous avec ces deux jeunes hommes, et je suis déjà en retard. Bon désolée les gars, je me suis un peu égarée et ma montre indique 13h10 PM, je crois qu'elle a un décalage horaire. Dites moi que vous attendiez un opossum sinon je viens d'insulter une gueuse pour aucune raison.»

EPSILON

Le plus gamin des deux lui expliqua que la courtisane wish edition avait mérité d'une manière ou d'une autre, peu importe. Bon bah elle ne se sentira pas mal pour ça alors. De toute façon on est en 2018, il y a aucune excuse pour faire le trottoir alors qu'on peut ouvrir un compte sur Twitch ou Tchouchurbate. Surtout sur le premier car on peut juste jouer à Ninecraft en mangeant des nachos sans devoir se dénuder pour recevoir des dons.

«Ça va pas Possum? C'est parce que vous aimez pas?»

Non mais ils vivent dans une ville où le héros modèle se déguise en chauve-souris que la police peut appeler avec un projecteur dans le ciel, avec un crocodile géant qui a une soi disant condition de peau, avec un pingouin qui se présente chaque année à la mairie, où tout les psychiatres sont des criminels, où les hors-la-lois se donnent des noms oh je suis un chat, oh je suis un clown, oh moi aussi je veux être un clown, oh moi j'aime lire Alice aux pays des merveilles, il y en a même un qui se fringue en point d'interrogation... et c'est sur les opossums qu'ils traçaient la ligne?!

Prim comptait embarquer avec eux pour commettre de sales actions faites à bas prix, mais le vieux avait raison. C'était ce genre de sale coin où le respect existait pas et où sa réputation d'opossum de la mort ne s'étirait pas. Elle ne disposait pas de garage ni de bâche pour couvrir la moto... c'est bon elle allait suivre les bols de riz, espérant que ça ne finisse pas en course poursuite déchaînée où elle finirait en tas de ferrailles. Si elle ne devait pas continuer de vivre incognito, elle aurait pris le risque de voler un véhicule lambda et de se foutre complètement de ce qui pouvait arriver.

«Ah ouais... je vais vous suivre alors. Ne vous inquiétez pas pour moi, je peux suivre jusqu'à environ 180km/h (111,85 en bacon par cheeseburger). Je l'ai emprunté à mon colloc, ce serait bien de pas me la faire volé.»

La mercenaire retourna ensuite à sa bécane qui est pas à elle et remit son casque. Assise bien nightwingée sur le siège, elle démarra le moteur.

EPSILON

Elle fut heureuse qu'il s'agisse d'un trajet paisible. En théorie elle pourrait les suivre n'importe où si ils auraient décidé d'y aller à pleins gaz, mais c'est pas forcément plaisant de rouler sur les trottoirs et éviter les piétons, ou pire encore, les boîtes aux lettres. À un moment, un de ses collaborateurs se mit à s'engueuler avec la voiture derrière eux mais elle n'entendit pas leur conversation. Bon peu importe, ça ne l'affecte pas du tout. Peut-être qu'ils avaient leurs lumières hautes juste derrière eux, c'est chiant ça.

Prim se stationna derrière eux et éteignit son moteur. Elle enleva son casque et secoua sa tête pour faire retomber quelques mèches ainsi que sa queue de cheval dont elle passa les doigts à travers pour démêler un peu. Elle fit craquer sa nuque en tordant légèrement son cou de chaque côté tout en s'avançant vers les deux asiats. Ils l'invitèrent à venir faire un cocus, où elle apprit rapidement l'historique internet de leur alimentation, un aspect qui ne fut pas mutuel puisque Prim se brosse les dents après chaque repas, du moment qu'elle est chez elle du moins. Ça leur laissait l'énigme de deviner quelle marque de dentifrice elle utilisait.

Son rôle consisterait à convaincre sa cible d'ouvrir sa porte. C'était une de ses spécialités. Avoir su, elle aurait apporté son ancien uniforme de livreuse de pizzas avec elle, mais bon. Va falloir improviser avec un peu d'acting. Faire couler son maquillage était hors de question puisqu'elle n'en avait pas mis ce jour là. Le mascara qui coule ça fait assez junkie normalement. Hm. Si elle jouait une escorte à la place? Non elle a l'air trop classe pour ça. Est-ce qu'elle réfléchissait beaucoup trop à son approche? Du moment qu'elle a pas l'air d'un flic, il devrait ouvrir non? Si elle mâchait un chewing gum pour faire style décontracté? À moins qu'essayer d'être décontractée la rendrerait suspecte d'être de la police? Elle s'en fait trop pour rien mais elle ne le laissait pas paraître aux deux bols de riz.

Si elle les impressionait assez, peut-être qu'ils leur laisseraient six pourcent ou mieux encore, ils feraient du bouche à oreille. Ou la réengager, ce serait sensationnel.

Bon allez, c'est son tour de briller.

Elle se dirigea à la porte indiquée par le gamin et cogna fermement deux coups. Puis elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, ayant l'air distraite et préoccupée. Elle réfléchissait à une meilleure réponse que "j'ai besoin de came!" si il lui demandait qui elle était et ce qu'elle voulait mais on lui ouvrit sans interrogatoire de la sorte. Elle continua son acting de femme troublée et jeta un coup d'oeil à l'homme sans le regarder directement dans les yeux, et vu derrière lui d'autres gars qui zieutait dans sa direction.

Ah ouais ils lui ont dit qu'il y allait avoir du monde mais pas à quoi il ressemble. C'est lui ou pas? Peut-être qu'ils l'ignorent aussi. Peut-être qu'on bute tout le monde et on pose les questions après. Normalement elle ferait son truc de trancher la gorge en un geste mais elle doit tuer personne. El famoso pacifist run. Lui coller une châtaigne c'est une noix ça non? Rohhh qu'ils sont cruels les chinois.

-Oh qu'ess tu veux toé lâ ma cocotte?

Sans prendre le temps de lui répondre, elle prit un bref élan d'un pas et lui enfonça un coup de genou dans les burnes.

EPSILON

Le pauvre malandrin poussa un long cri plaintif se rapprochant à un Risitas à bout de souffle avant de finalement se laisser chuter comme un sac d'épicerie. Puis vint en renforts ses deux collègues de l'occasion, ce qui la surprit parce qu'elle ne s'attendait à rien, mais qu'elle apprécia grandement. En voyant leurs flingues cependant elle comprit qu'en fait elle avait le droit d'utiliser des armes. Elle voulait faire attention quand on lui a dit de tuer personne, mais si elle avait le droit de les maganer un peu, ça changeait un peu les choses.

Les potes du dealer initièrent une fusillade où personne n'arriva à toucher quoi que ce soit, du moins de ce qu'elle pouvait comprendre de la situation à travers le vacarme de tout les pan pan pan, en tout cas personne avait crier de douleur autre que le mec qui avait commencé l'encounter déjà par terre. Elle de son côté, s'était juste lancé par terre pour au moins sortir du centre de l'action. Pour ce qui était de se planquer, il n'y avait rien dans l'appartement qui semblait pouvoir parer des balles alors bon. Un des chinetoques lui gueula dessus mais elle ne comprena pas trop pourquoi, sûrement elle avait mal compris le plan, mais elle était sûre d'avoir compris.

«Ça veut pas dire ça coller une châtaigne?!»

Elle espérait que ça fasse pas trop mauvaise impression de ses services de mercenariat mais si personne était blessé ça devrait passé. En ce moment les deux sushis étaient clean donc tout allait encore bien. C'était à nouveau son tour de prendre l'initiative et elle ne décevrait pas.

Prim se releva doucement et attrapa le gamin au sol par la capuche de son hoodie et le traîna quelques mètres plus loin, lui provoquant un petit "uUHrgl" d'étranglement quand le col du hoodie vint le prendre à la gorge. Okay wow il y avait des choses qu'on ne s'habitue pas même avec l'âge. À moins d'être infirmière ou Miss Gotham 2017, le parfum de couche souillée de cette victime à moitié stérélisée agresserait les narines de n'importe qui. Elle avait encore un peu les oreilles qui bourdonnaient de tout les coups de fusils, elle devait pas être toute seule. Elle relâcha le dealer et sortit de son manteau un long couteau de chasse et l'utilisa pour chasser les mains du type de son entrejambe, qui ne voyait pas ce qui se passait mais qui comprit en sentant le fil de la lame se promener contre ses phalanges, en ajoutant de nouveaux gémissements inédits jusqu'à date.

«Lâchez vos armes les enfants sinon votre frérot n'aura plus rien pour pisser.»

Elle avait son pied appuyé directement sur sa vessie avec le talon juste au-dessus des cacahuètes, prête à broyer ce qui lui restait. Le pauvre, elle mettait vraiment la moitié de son poids sur lui, à cet endroit là.

«Et une fois les oeufs brouillés c'est avec ça que je vais finir l'ablation. Mes copains sont des tireurs d'élite mais ils adorent faire peur pendant leur première salve. Ils ne rateront pas de vous lobotomiser, et c'est pas un mur de plâtre ou une table de 300 grammes qui va prendre une balle pour vous.»

EPSILON

La menace de Prim fut ponctuer par le plus vieux des chinois avec une balle en guise de point final. Le trio fut amplement intimidant pour faire vomir des aveux à leur cible, après ça, ce qu'il disait ça concernait que lui et les triades. Elle ne connaissait aucun de ces noms et il s'agissait pour elle que d'un fabuleux business où le capitalisme avait transformé la violence en profit. À son avis le véritable mal ici c'était la hausse des loyers qui l'incitait à suivre ce business plus lucratique que les méthodes légales et moralement éthiques.

Leur cible continua à gémir des excuses ici et là. Il devait pas s'agir d'un malentendu si les mangeurs de chat et un mercenaire venaient presque recréer une scène de Pulp Fiction chez toi. Elle appuya davantage avec sa botte pour l'aider à se concentrer mais ce n'était pas le même plaisir que tourner un couteau dans une plaie. L'entrejambe masculine est déjà très vulnérable à la base alors le sport était à peu près absent, mais vu son absence de blessure elle s'y voyait obligée. Les chinois n'auraient probablement pas apprécié qu'elle le blesse par exprès rien que pour ça.

Leur conversation mena rapidement à la retraite des copains de Ratuz, finalement eux non plus n'étaient pas ses potes. Le problème avec Ratuz c'est qu'il aurait du s'entourer de vrais amis loyaux au lieu de recruter des lambdas qui pullulent dans la même ruelle que toi. Elle ne devrait pas trop juger les gens selon leurs amis cependant puisqu'elle n'en avait aucun elle même, elle n'avait que des clients, des contacts, des connaissances, des gens à qui elle ment... personne qui ne la connait vraiment... et aucune relation dans laquelle elle s'implique sous forme d'amitié.

Obéissante aux ordres de ses employeurs (que ce soit le big boss ou un de ses larbins, ça lui était égal), elle releva son pied de ses macadams et le remit sur pied hâtivement en le tirant par le collet, une main tenant toujours le couteau pour lui rappeler qu'il était toujours en danger tant qu'il restera près d'elle. Elle le poussa ensuite vers le canapé pour lui faire poursuivre son interrogation, le laissant entre les griffes jaunâtres pendant qu'elle commence une fouille des lieux.

Déjà elle rangea son couteau et commença avec la cuisine, ouvrant des tiroirs qui contenaient principalement des sachets d'ustensiles de take-out, tous déjà ouverts et manquant la fourchette, laissant le couteau et la napkin dans le piètre emballage de plastique. Elle retourna tout à l'envers sans gêne en laissant tout tomber par terre. Les armoires étaient presques vides, mais cela ne surprenait pas vu la quantité de vaisselle ni rincée ni lavée qui jonchait le fond de l'évier. Elle s'attaqua ensuite au four, lui tout à fait vide, mais elle prit l'initiative de retirer les éléments des ronds de poêle, c'est une assez bonne cachette même si l'espace est limitée. Hélas rien en-dessous de ça non plus.

Le frigo contenait beaucoup de gatorade et de boissons énergisantes pleine de cafféine, deux cartons de lait vides, un carton moitié plein (51% c'est moitié plein, 49% c'est moitié vide :jO56:), de la (berk) margarine... une vraie honte gastronomique pour quelqu'un qui n'a aucun respect pour lui même. Sur le dessus du frigo, elle s'étira pour chercher à l'aveuglette avec sa main et elle toucha une imposante liasse.

«Ah!» dit-elle d'un ton neutre.

C'est quand même stupide comme endroit pour laisser son fric volé. Non, non ce n'est pas de l'argent. C'est des coupons rabais. 31 juillet 2018? Mais c'est expiré. Celui d'en-dessous aussi. Des offres alléchantes au Lidl, gaspillées, et une multitude d'autres aubaines prisonnière d'un vieil élastique.

«C'est des coupons de supermarché en fait.»

Terminé avec la cuisine, la chambre semblait avoir été retournée elle aussi, il resterait le salon et salle de bains, probablement toute crasseuse même si le seul truc qui est utilisé à l'intérieur c'était les chiottes et peut-être la chasse d'eau. Ne voulant pas interrompre l'interview professionnel de l'oncle, elle fut minutieuse en retirant les coussins du canapé pour les jeter par terre et en soulevant leur junkie pour inspecter le coussin où il était assis aussi. Elle décida de le fouiller également.

«Faites comme si je n'étais pas là. Hé ho!»

Elle avait une main sur son épaule et l'autre avait commencé à lui faire les poches de pantalon sans aucune gêne ni hésitation, mais ce dernier, peut-être par simple réflexe, avait posé sa main sur le poignet de Prim.

«Gamin, j'ai pas besoin de ma lame pour te faire goûter au Tartare mais tu ne veux pas que je la ressorte» lui lança-t-elle avec une totale confiance de ses capacités.

Il retira péniblement sa main et la laissa choire sur le côté de son corps. Le contenu de ses poches était digne d'être jeté à la poubelle, Dieu seul sait pourquoi ce ne l'était pas déjà, sauf le petit sachet de came, elle ne consommait pas mais elle ne jugea pas pour vouloir en prendre à Gotham City. Sinon elle trouva aussi son porte-feuille en faux cuir abîmé, sec et craquelé. Elle ne prit pas la peine de regarder ses cartes et trouva une petite somme d'environ 150 ou 200 dollars qu'elle jeta sur la table basse. Puis elle referma le tout et lui tendit en attendant qu'il le prenne.

«Tiens tu peux le reprendre. Vas-y, c'est le tien, soit pas gêné.»

Il le reprit avec un geste encore plus lent et triste que lorsqu'il avait retiré sa main pas plus qu'une minute plus tôt, reposant à nouveau son bras le long de son corps, ne prenant pas la peine de le remettre dans sa poche. Possum Girl rejoignit le jeune chinois pour continuer les recherches.

«Rien dans la cuisine, et toi? Il reste le petit coin, c'est peut-être dans le réservoir de la toilette. Sinon il va devoir le faire parler avant que les flics se pointent.»

EPSILON

Après avoir suggéré la salle de bains à son collègue temporaire, elle s'y rendit pour poursuivre ses recherches, commençant par le réservoir des toilettes. Elle souleva le lourd couvercle de céramique en prenant soin d'ignorer la boîte de mouchoirs qui traînait dessus et le balança dans la baignoire. Cela cause un sale vacarme mais rien de pire que les coups de feu qui avaient rétentit plus tôt. Elle n'aimait pas les couvercles car ils sont inutilement lourds, voila pourquoi. Il avait bien mérité de fendre en deux, l'abruti. Cependant il n'y avait rien de caché ni d'anormal dans le réservoir. Elle se mit alors à vérifier les armoires, fouinant bien jusqu'au fond et en lançant les serviettes et débarbouillettes. C'est tellement facile d'aller cacher des trucs à travers vu que tout est plié et empilé.

Après en avoir fini avec la pharmacie, Prim sortit pour rejoindre leur hôte dans le salon et se rendit compte du changement de situation. Pourquoi il y a un enfant ici? Qu'est-ce qu'il fait là? Une chance que les chinois étaient déjà en train de prendre la situation en main car elle n'est pas trop sûre de comment s'occuper de petits enfants. Des enfants normaux comme Paul et Tchang ça oui elle savait, mais les tout jeunes. Elle aurait à devoir faire semblant de savoir quoi faire pour qu'on pense qu'elle sait ce qu'elle fait, et même si elle improvise généralement bien, ce n'en serait pas moins une situation stressante et ambigue.

Possum girl se mit à surveiller Ratuz même si le pauvre mec avait l'air prit au désespoir, ayant déjà abandonné. Elle garda son regard davantage concentré sur la situation du gamin pour voir comment celle-ci allait évoluer, mais la mission entière fut mise sens dessus dessous quand la GCPD se mit à arriver et cela allait être dans moins d'une minute, au volume des sirènes. Le moins jeune asien massacre ensuite le réfrigérateur, puis le plus jeune asien hurla de son côté. La mercenaire se tourna ensuite vers l'espace vide que Ratuz n'occupait plus. Oups... c'était son rôle ça...

... mais les chinois avaient récupéré leur magot et le dealer était pas mort, mission accomplie? Pas tout à fait. Mais elle ne lui restait plus beaucoup de temps pour décamper, et donc elle fut brève.

«J'ai déjà tué des flics et je suis recherchée. Vous avez encore mon numéro si vous avez encore besoin de moi. Allez, sayonara!»

Elle ne pouvait pas prendre la moto pour fuir sinon elle allait facilement être repéré, et même si elle arrivait à les semer, ils allaient prendre sa plaque et retracer là où elle habite. Bon elle pouvait toujours aller la rechercher plus tard. Le plus important c'est qu'elle était venu avec des gants de cuir et n'a laissé aucune empreinte sur les lieux. Elle s'enfuya dans la même direction que Ratuz, ou du moins elle pensait, et piqua son sprint avant que la police ne sache qu'elle a même été là. Avec de la chance ils feraient une poursuite aux trousses de ses copains chinois? Ça lui ferait gagner beaucoup de temps. Éventuellement elle aperçu Ratuz qui peinait à tenir debout et elle le rattrapa.

En l'apercevant, déjà il avait de la difficulté à tenir encore debout, qu'il tomba en sursautant et tenta de se relever et glissa dans sa hâte pour retomber sur l'asphalte. Prim en profita pour reprendre un peu son souffle mais elle n'avait aucune hostilité envers lui et ne dégaina pas à nouveau son couteau de la peur.

«Ne te sauve pas, je ne te veux rien, gamin.»

Elle n'avait sans doute pas beaucoup de crédibilité mais le dealer prenait des grandes inspirations laborieuses et ne répondait rien.

«Ce que je t'ai dit je l'aurais vraiment fait mais c'est juste mon travail, c'est rien de personnel. J'espère que tu ne me détestes pas pour autant. Tiens, en signe de bonne foi.»

Prim sortit une carte d'affaire toute banale, blanche et rectangulaire, avec écrit "POSSUM GIRL, une méta-humaine trop cool et une super femme de main: 555-676-7786 (nothing sexual please)" dessus en Comic Sans MS noir. Il ne la prit pas immédiatement alors elle la laissa tomber sur lui et elle reprit sa course de son côté, laissant le pauvre Ratuz par terre.

EPSILON