▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Non-défini ♥ Love interest: ► Armes & gadgets: Costume balistiqueTian Hong
Sujet: Transfert de ligne Dim 8 Jan 2023 - 15:05
Type de RP : Normal
Date du RP : 20/11/18
Participants: Tian Hong ; Li Wei Zheng
Trigger warning: /
Résumé: L'Opérateur de la Triade, acculé et privé de ses moyens de surveillance dans Chinatown, fini par craquer et s'expose à l'ennemi dans l'espoir d'obtenir une aide substantielle de la population locale.
L'Opérateur attrapa l'un de ses claviers et, de rage, le fit éclater en mille morceaux en frappant son bureau avec. Lorsque le courant s'était coupé, son petit système de secours avait pris le relais et il avait continué à agir, organiser leurs forces, déployer les leurs, guider ceux des autres dans ce chaos sans nom. Aveugle, Sun avait dû compter sur ses informateurs, faute de caméras, et la plupart d'entre eux s'étaient honorablement acquittés de cette tâche, certains au delà de toute raison, et le taïwanais en avait la nausée.
La bombe qui avait explosée à l'étage du dessous l'avait terriblement secoué, et encore plus son matériel, mais ça aussi, il avait su le surmonter. Et même quand Tian lui avait ordonné de transmettre les images, il avait ravalé sa bile en voyant les caméras s'arrêter sur le grand flash, les débris projetés, les corps soulevés et broyés, il connaissait chaque client, chaque employé, par son nom.
Plus tard, l'ennemi avait pris malin plaisir à faire savoir ce qu'il était advenu des plus courageux de ses espions, et tenter ainsi de dissuader les autres sur le réseau de continuer à agir. Certains avaient pris peur, d'autres s'étaient montrés moins réceptifs aux motivations de leur patron. Puis ils avaient commencés à lui envoyer des photos et des vidéos de leurs méfaits. Cette fois, il avait vomi, et pleuré, mais il avait continué à motiver ses troupes de l'ombre. Il avait continué, même lorsqu'il avait dû faire usage de son arme à feu sur les petits robots qui étaient venus le menacer de leurs dards empoisonnés, il avait continué alors qu'il était en train de barricader hermétiquement toutes les ouvertures de sa salle de travail.
Et puis, la nuit avançant, les rapports se firent plus rare, certains furent tristement expliqués, d'autres suscitèrent à la fois colère et soulagement dans le cœur du prince de l'information. Si il ne pouvait tolérer la défection pour maintenir son autorité, l'homme n'avait pas souhaité la mort du moindre d'entre eux. Qu'ils vivent, se dit-il, et ne meurent pas pour une cause perdue, car les hommes cessaient peu à peu de lui rapporter les confrontations, les morts, les blessés.
Peu à peu, les informations normalement incessantes en état de crise se firent finalement espacées, puis rares, puis inexistantes. Et l'Opérateur se retrouva face à des écrans vides, et il craqua. Observant le clavier ruiné qu'il avait laissé tomber au sol, son regard se promena sur son bureau et fini par s'arrêter sur un imposant micro équipé d'une socle comportant un bouton sécurisé par un clapet.
Un hoquet lui secoua l'abdomen, il se pencha et cracha l'acide qui était remonté, puis s'avança vers son bureau et s'installa dans son siège, enfin, il pris le micro et l'amena à lui.
« Je m'appelle Sun Song, je viens de Taipei et je suis avec vous alors que vous vivez des heures sombres. Je vous demande à toutes et tous de me transmettre toutes les informations que vous observerez ou entendrez depuis chez vous, au 555-7212, je répète, le cinq, cinq, cinq, sept, deux, un, deux. Sms, messageries cryptées, appels, l'information est vitale pour lutter contre l'ennemi. Restez soudés, aidez les vôtres ! »
Et à cet instant, tout Chinatown sut qui était l'Opérateur, tout Chinatown compris pourquoi le réseau mobile ne s'était pas écroulé chez eux, tout Chinatown et tout les hommes du Gant Noir venu l'envahir comprirent comment la Triade avait réussi à opérer une résistance aussi bien organisée. Le martyr s'était désigné et la sentence serait d'autant plus cruelle...
Invité
Sujet: Re: Transfert de ligne Mer 11 Jan 2023 - 14:38
« « Être mystérieux que j'avais toujours désiré connaître, et que je reconnus tout de suite, quoique je ne l'eusse jamais vu.» »
Cette situation est d'un bordel sans nom ... putain tu parles d'une fiesta quoi. Plus d'électricité, la ville dans la pénurie et maintenant, on se farcit les merdes qui déambulent dans la ville, c'est quoi encore ce délire ? Sérieux, putain quoi. Une clope au bec, j'essaie de taper sur la prise électrique en essayant de voir si c'est uniquement le quartier ou bien toute la ville, et apparemment, les lumières qui jadis, étaient si rougeoyantes et si lumineuses, s'étaient bien éteintes. Poisse. La merde. Et les choses auraient pû en rester là, mais nooooon. Apparemment, les mafias du quartier en avaient chié eux aussi. Les petits citoyens comme moi, c'était de la merde, nan, par contre, mes employeurs, je me suis doutée que quelque chose allait pas être jouasse. J'avais entendu des tirs, des explosions, tout près de chez moi. Et y'avait pas à parier sa chemise que c'était les membres de la pègre qui en prenaient pour leurs yeux. Bah dans un sens, ça fait du nettoyage, mais ça fait chier quand même. J'inspire la fumée de ma clope. Rien. Nada. Je fulmine de rage dans mon petit appartement de Chinatown. La peur au ventre de voir débouler deux trois psychos dans ma turne. Je me dis que le mieux pour le moment, c'était de jouer la barricade, de fermer mon point d'accès perso. J'avais de la bouffe, et puis, un petit jeune de temps en temps, ça devrait passer crème. Je mange pas beaucoup faut dire, donc ça va.
« La porte. La porte, faut fermer la porte. »
V'la que je me parle à moi-même maintenant. Faut croire que vivre seule, ça rend maboule. Je gogolise, quoi. Putain la guigne, comme si on en voyait déjà pas assez avec toutes ces catastrophes en permanence. Y'avait quelques objets de mobilier que je pouvais coller devant, histoire d'être en paix avec le voisinage. On sait jamais comment vont évoluer les gens, et de toutes manières, je ne fais aucune confiance dans les autres. Ils sont tous des paranos. Moi, ça va, à ce niveau, je sais comment vont évoluer les gens. Fallait pas être Nostradamus pour savoir comment les gens vont faire pour survivre, et sans électricité, l'être humain devient un putain de chien. Et je compte bien ne pas finir sur le menu. Après avoir calfeutré mon entrée du mieux que je pouvais, je me mets alors à voir ce qu'il restait de mes canettes et mes boites de bouffe. Limite, en regardant dans le tiroir, je peux tenir un mois. Et le mieux que je puisse faire, c'est aussi de faire un petit stock de flotte. Si l'électricité est tombé, alors le réservoir ne tardera pas à ne plus envoyer l'eau dans les canalisations. Du coup, j'utilise le robinet de ma douche pour tirer un max de flotte. Et qu'importe la facture, de toutes façons, ça sera même pas compté, puisque l'électricité n'est plus là. Faut pas être trop conne, et tout ira bien. Les minutes passent, et c'est toujours un putain de chaos dans les rues. Quand soudain ...
« Je m'appelle Sun Song, je viens de Taipei et je suis avec vous alors que vous vivez des heures sombres. Je vous demande à toutes et tous de me transmettre toutes les informations que vous observerez ou entendrez depuis chez vous, au 555-7212, je répète, le cinq, cinq, cinq, sept, deux, un, deux. Sms, messageries cryptées, appels, l'information est vitale pour lutter contre l'ennemi. Restez soudés, aidez les vôtres ! »
Ironiquement, c'était soit un piège, soit un truc qui voulait unir le quartier. Les chinois et autres asiatiques ont ça dans le sang. Le quartier d'abord, et c'était une question de mentalité. Et puis, si quelqu'un faisait de la merde, la mafia ne l'oublierait pas. Et puis, beaucoup d'asiats sont redevables envers la pègre qui les a amené dans ce pays. Donc, y'a une espèce de question d'honneur dans tout ce truc. Bon, ok ... Je fais quoi ? Je le contacte ? Je fais quelque chose ? Les types la dernière fois, m'ont dit que je devais pas les contacter à moins que ce soit urgent. Mais là, c'est important. Y'a quelque chose qui va pas ... Bon ... Numéro privé, ok. Aucune traçabilité, facile. Je regarde dehors, ça crie, ça hurle, et surtout, y'a des espèces de types qui se baladent en costumes de gargouilles. Bon, c'est pas tout, mais c'est moche. Allez ... J'appelle. Je n'oublie pas que le fait le plus important, c'est de ne pas ébruiter, et de ne pas me signaler aux autres. Je dois rester discrète, mais si je peux aider mes chefs, alors tant mieux ? Ce sera bénéfique pour moi, et ça me permettra même d'entrer dans leur bande sans passer pour une geisha de bas étage quoi.
« Ouais heu salut, je m'appelle ... Xian. Y'a des gargouilles qui se baladent dans la rue principale de Chinatown. Et ça a l'air d'être un sacré défilé militaire, on sent que les gars sont là pour en découdre. D'après ce que je vois, ils se dirigent vers l'entreprise de blanchisserie, vers la Tour Osaku. Ils sont armés et certains d'entre eux ont l'air d'avoir des armes de démolition. »
Si ce Sun Song était dans les hauts papiers de la mafia, alors il connaissait sûrement les gaillards qui m'avaient embauché. Et puis, le mot se propagerait très vite aussi. Même en temps de guerre entre les différentes triades, quand un ennemi commun se pointe, le quartier répondait présent, même en dépit de toutes les différences culturelles, Chinatown devait faire bloc. Alors je ferais ma part, et si je peux les renseigner ... Mais sans électricité, tout mon talent s'envolait dans les chiottes. Merde. Par contre, je peux quand même voir ce que je peux faire avec un portable ... Faut voir ... Un petit sourire s'illumine sur mon visage, peut-être que je peux quand même m'en tirer. Alors que les cris continuent dehors, je replie un de mes volets, pour essayer de ne pas me faire voir, quand je scruterais à nouveau par la fenêtre.
Messages : 3261 Date d'Inscription : 01/08/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Non-défini ♥ Love interest: ► Armes & gadgets: Costume balistiqueTian Hong
Sujet: Re: Transfert de ligne Sam 14 Jan 2023 - 15:48
Le micro reposé, Sun laissa quelques secondes s'écouler avant de tenter de pianoter sur son bureau design. L'air quelque peu déconnecté, il lui fallut un court instant pour se rappeler avoir éclaté en morceau le clavier qui était là, ce qui l'amena à se prendre la tête entre les mains, soupirer, et se lever de son siège pour aller en quérir un nouveau dans une armoire. L'objet en main, il le connecta au bluetooth de l'unité centrale maîtresse de son système, jugeant bon de ne pas perdre de temps à se battre avec la prise USB qu'il avait sans aucun doute ruiné en arrachant le précédent périphérique.
Déjà, sur les écrans, quelques notifications étaient apparues. Evidemment, la plupart comptaient d'innocents citoyens apeurés cherchant eux-mêmes à comprendre ce qu'il se passait. L'Opérateur se donna néanmoins la peine de rédiger une réponse convenable et compréhensive à leur dispenser et, seulement après, programma la répétition de son propre message vocal toutes les vingt minutes. Assuré que l'information continuerait à circuler jusqu'à destruction de sa salle de contrôle, le taïwanais se pencha sur les communications utiles.
« Bonsoir citoyen. Vos informations ont été convenablement enregistrées et transmises à notre serveur central. Veuillez ne pas raccrocher, un opérateur s'adressera à vous dès que possible. »
Ca ressemblait à une vilaine blague... et c'était pourtant les mots robotisés qui avaient répondu à la hacker. Nul humain à l'autre bout du fil, seulement une boîte vocale qu'on aurait presque cru capable d'estimer un temps d'attente. Hélas pour la jeune femme, ce protocole était tout sauf au point faute de temps et de moyens alloués à l'unité de communication, et c'était elle, comme les autres innocents (et moins innocents) qui avaient cru pouvoir trouver là une présence, ou au moins une voix, qui puisse les rassurer et leur dire quoi faire.
Non, il n'y eut que cette fémininement non-humaine, cette voix qui repris néanmoins le parole après quelque seulement une petite minute de silence. Pourquoi n'y avait-il pas de musique d'attente ? Par ce que Sun avait estimé inutile de mettre les appelants en danger en émettant des mélodies sur leur téléphone.
« Mademoiselle Xian. Combien de gargouilles comptez vous ? Pouvez vous décrire les armes lourdes que vous avez mentionnée ? Un détachement de sécurité a cessé d'émettre dans votre secteur, pouvez vous observer des individus asiatiques blessés, retenus en otage ou morts ? Je vous rappelle pour votre propre sécurité que vous ne devez pas essayer d'éclairer les lieux. »
Avec adresse, regonflé par un second souffle d'une ampleur à laquelle il ne s'attendait pas, le maître de l'information de Chinatown fit danser ses mains sur son clavier. Contrairement à Bo, son intelligence demeurait insuffisante pour cumuler plusieurs tâches simultanées tout en demeurant concentré, aussi ne faisait-il qu'enchaîner les différents messages par ordre chronologique. Sa chance, c'était de disposer d'un programme de reconnaissance vocale suffisamment avancé et surtout un excellent algorithme pour traquer et extraire les informations les plus évidentes de chaque communication.
A chaque fois, le même pattern, le message apparaissait, les informations importantes en surbrillance, l'état de la communication, et la possibilité d'envoyer un message. Avec une certaine lassitude, l'Opérateur pensa distraitement au fait qu'un autre programme pour localiser automatiquement une adresse ou un secteur à partir d'un message lui serait utile à l'avenir, si il avait encore un avenir. Pour l'heure, ne lâchant son clavier que pour faire danser un pointeur sur une tablette graphique, il créait des points, des zones, et y associaient les messages importants pour compiler et archives les informations sans se laisser déborder.
La tâche était gargantuesque, l'utilité toute discutable, mais le flow était là, à nouveau. La Triade avait peut-être été défaite ce soir mais Chinatown, toute terrorisée, affaiblie et blessée qu'elle était, demeurait également bel et bien vivante.
Invité
Sujet: Re: Transfert de ligne Lun 16 Jan 2023 - 13:44
« « Être mystérieux que j'avais toujours désiré connaître, et que je reconnus tout de suite, quoique je ne l'eusse jamais vu.» »
Ok, donc, je suis tombé sur un message pré-enregistré, mais c'était sans compter que le temps, c'était tout ce que j'avais pour le moment, vu que je me suis barricadée, et que je suis pas dans l'optique de me tirer de là. Oh que non. Mais en tout cas, ça semble intéresser la personne à l'autre bout du fil. Un gros bruit d'explosion ! Ce barouf, tu parles d'un foutu screamer ! Je suis toujours tapie, assise par terre, à regarder entre deux feux, ce qui se passe dehors. J'avais l'impression d'être Good Morning Vietnam au téléphone, sans mauvais jeu de mots racistes, hein, mais j'avais la nette impression d'être en guerre maintenant. J'observais ce qui se passait, et franchement, y'avait quand même pas mal de copains et d'habitants qui étaient étalés par terre, dans la rue. C'était un massacre, à proprement parlé, c'était un foutu massacre. Le peu de lumière ne montre que l'horreur d'une guerre qui se passe dans le quartier. Ok, Chinatown en avait vu des vertes et des pas mûres, mais là, ça devenait pire. Vraiment ...
« J'suis toujours là. Ouais, ça tire de partout, je vois beaucoup d'habitants qui sont étalés par terre, dans les rues. J'entends des tirs. J'dirais avoir vu passer au moins une trentaine de gargouilles, en rangs serrés avec des lampes. Après, je les ai pas comptés, mais c'est ce que j'ai bien cru voir. C'est ... Horrible, quand la lumière passe, on peut voir de nombreux cadavres. J'ai cru voir des lance-roquettes, je suis pas sûr, mais je crois que ça en était ! »
Des armes de destruction massive, capables de pulvériser des bâtiments et de les faire s'écrouler dans tout le quartier. Oh bon Dieu, et si c'était ça le but de l'attaque de ce soir ? C'était abominable rien qu'à la pensée. Je me cache à nouveau, histoire de ne pas attirer l'attention, comme la plupart des habitants dans les buildings de Chinatown. Mais j'essaie de me contenir. C'était pas la première fois que je voyais des cadavres, mais là, on voyait toute une association parfaitement conçue pour faire un ménage monstrueux. Horrible. Un véritable génocide du quartier, comme si tout le monde devait payer. Comme si c'était le jour du jugement dernier, en somme. Mais où étaient les justiciers quand on avait besoin d'eux ?
« Ils sont en train de saigner Chinatown à blanc ! J'ai peur pour ma vie. Est-ce que je dois sortir, quitter le quartier ? Je me pose des questions. Où sont nos protecteurs ? Où sont ceux qui sont censés protéger le quartier de ce genre de conneries ? »
Où étaient les gars des Triades ? Déjà décimés ? Et les Yakuzas ? Que devenaient les daï daï lo du quartier ? Et les viets ? Ne me dites pas qu'ils sont aussi en train de se faire rétamer ? J'avais aucune nouvelle de mes employeurs, me dites pas que eux aussi se sont fait déchirer par les gars déguisés en gargouilles, je ne le croirais pas. Pourtant ce soir, tout semblait malheureusement possible, même les choses les plus abominables. Gotham City était à nouveau une foutue poudrière, et je me disais que maintenant, la survie, ce serait une véritable obligation si je voulais continuer à tenir le coup. Mais je ne pouvais pas sortir, je devais attendre des ordres. Et si le gang qui m'avait embauché avait besoin de moi ? J'en étais sûre, je suis certaine que certains d'entre eux sont déjà sortis de Chinatown ! Une chose était certaine, un massacre sanglant se déroulait, et j'étais devenue, à mon grand dam, la spectatrice qui donnait toutes les indications possibles à l'homme qui récupérait ces informations vitales pour orchestrer une possible survie de tout ce qui va se dérouler prochainement. En attendant, malgré le noir, malgré ce monde sans électricité, maintenant, je ne pouvais plus rien voir. Seulement les ténèbres. Une déflagration soudaine, et c'est un bâtiment qui vient d'exploser ! Je le connais celui-là ! C'était le restaurant de la mangouste affamée, j'aimais bien leurs nouilles ... Dommage.
« Le resto de la mangouste dorée vient de sauter. J'ai vu la déflagration ! C'était violent putain ! »
Le feu s'emparait désormais de ce qu'il restait du restaurant qui brûlait au loin, mais je voyais tout, et rien n'échappait à mon regard. La lueur des flammes montrait les visages de ces gargouilles au loin, on voyait un attroupement d'hommes, ils attendaient sûrement leurs prochains ordres. Et ça continuait de crier, de hurler, et les tirs aussi. Je me demandais une seule chose : Arriverais-je à vivre avec ces bruits ? Avec tout ce qui se passe, cela risquera de me hanter à vie. Alors que je me cache à nouveau sous la fenêtre, je me bouche les oreilles, et je prie, je prie au plus profond de moi pour que tout cela cesse. Pour que ce cauchemar se termine, pour que je me réveille dans mon lit en me disant que tout ça n'était qu'un rêve après une nuit bien arrosée. Mais non ... Ce ne sera pas le cas. Je reprends le combiné, et je contacte le gars que j'ai appelé.
« Je ne vois plus rien, le restaurant a sauté, et je ne sais pas où ils sont allés. Je suis désolée. Que devrais-je faire ? »
Messages : 3261 Date d'Inscription : 01/08/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Non-défini ♥ Love interest: ► Armes & gadgets: Costume balistiqueTian Hong
Sujet: Re: Transfert de ligne Mar 17 Jan 2023 - 12:05
Une goutte de sueur perla sur la nuque de l'asiatique et lui généra un vif frisson qui le paralysa momentanément. Il avait bien pris conscience des mouvements de l'ennemi en réponse à son annonce sur les haut-parleurs de Chinatown mais entendre les tirs de fusil anti-matériel depuis le toit, deux étages au dessus, c'était autre chose.
Bien sûr, ce n'était pas le premier tir de la soirée mais leurs espacements et les informations claires sur l'évitement du secteur par les gargouilles avait permis à l'Opérateur d'occulter ce qui lui éclatait à présent au visage. Des gens mourraient là dehors, ils se faisaient abattre par ce qu'il avait désigné le bâtiment comme une cible prioritaire. Il avait condamné l'Assassin autant que lui-même à ce baroud d'honneur, et cette idée aussi le terrifiait, pourrait-il avoir le temps de le torturer avant que l'envahisseur n'investisse le Triangle d'Or ?
Lentement, hésitant, sursautant à chaque coup de canon, Sun revint à sa tâche. Le rush des curieux et des quémandeurs d'informations passé, ne restait déjà qu'une grosse poignée de volontaire tentant de prendre des initiatives ou attendant ses ordres. En d'autres circonstances, voir ces gens aussi dévoués sans compensation financière aurait pu lui redonner foi en l'humanité mais il n'avait pas le temps pour ces mièvreries. Ces volontaires ne pouvaient pas être vainement sacrifiés, ni même perdus, car leur aide pourrait faire la différence dans un hypothétique avenir.
Alors l'Opérateur se remis à pianoter, la tête coincée entre les épaules, bien conscient que la façade était sous le feu et qu'un terrible homme sans âme se tenait au sommet pour tenir les gargouilles en respect.
« Conservez votre position si vous n'êtes pas en danger. Évitez à tout prix d'être vue ce soir, et donc les déplacements afin de ne pas être prise pour cible, y compris par nos propres forces. Le temps me manque pour répondre à toutes vos interrogations, ma position est elle-même attaquée. »Confia la voix robotisée avant de se laisser remplacer par le silence pour un court instant.
Dans le centre des communications de la Triade, un murmure perça la monotonie des ventilateurs des PC :
« David Binary ? »
Pourtant prêt à continuer de répondre à l'inconnue, l'enregistrement du possible point de vue de celle-ci par rapport à la "Mangouste Dorée" avait généré une pop-up. Celles-ci servaient normalement à localiser les informateurs et initiés les plus proches afin d'obtenir rapidement une info de première main. Cette fois-ci, elle afficha un visage capté à l'accueil du Triangle d'Or, il y a neuf mois de ça, et ce nom de code. Sun n'avait pas besoin d'ouvrir sa fiche, il savait qui elle était et, motivé autant que terrifié, se remis à taper à toute vitesse sur son clavier sans fil.
« Mademoiselle Xian, veuillez m'excuser pour l'attente. J'ai des questions complémentaires à vous poser, ne répondez que par oui ou par non, avez vous compris ? »
L'attente, à nouveau, mais cette fois, la voix robotique attendait que Li interagisse, qu'elle lui signale sa compréhension, avant de poursuivre sur un rythme rapide, les questions s'enchaînant presque immédiatement après chaque réponse, comme si celles-ci étaient préparées à l'avance :
« La Mangouste Dorée subit-elle un incendie présentement ? Est-il susceptible de se propager ? Susceptible de toucher votre position ? Disposez vous d'un panneau solaire ? Avez vous des provisions ? Avez vous rempli tous vos récipients d'eau ? Disposez vous d'un téléphone satellite ? Travaillez vous pour la ville de Gotham ? Êtes vous ou avez vous été employée par une agence fédérale ? Avez vous commis un délit au cours des six derniers mois ? Commis un crime au cours des deux dernières années ? Êtes vous Li Wei Zheng ? »
Dernière édition par Tian Hong le Mar 31 Jan 2023 - 18:57, édité 1 fois
Invité
Sujet: Re: Transfert de ligne Mer 18 Jan 2023 - 13:30
« « Être mystérieux que j'avais toujours désiré connaître, et que je reconnus tout de suite, quoique je ne l'eusse jamais vu.» »
« J'écoute. »
Dis-je d'une voix calme, tout en essayant de me contenir, de peur d'attirer l'attention, et surtout, pour éviter que l'on déboule dans mon studio pour m'abattre. Les fouines qui balancent comme ça, si on est écouté, alors je pouvais être sûre que l'on ne tarderait pas à venir me traquer. Pour le moment, ça a l'air d'aller, mais fallait quand même que je fasse gaffe. Je ne sais pas ce que sont ces gargouilles, mais ça me fout une véritable trouille d'enfer. Comme si l'enfer venait lui-même de s'ouvrir pour se déverser dans la ville. Et l'enfer, on y était, malheureusement. C'est alors que plusieurs questions furent posées, à la suite, sans s'arrêter. Comme si quelqu'un cherchait à en savoir plus sur la situation actuelle. Ce qui était normale, après tout, on ne sait pas ce qui va être visé après la mangouste dorée, mais une chose est sûre, si je peux aider ma communauté à survivre, alors c'est tout ce que je pouvais souhaiter de plus normal. J'écoute les questions, je ferme les yeux, et je mémorise chacune de mes prochaines réponses, mais mes pensées se tournent quand même sur la situation, j'ai peur. J'ai salement peur de tout ce qui arrive, je me contiens, ces questions ne peuvent pas remonter à moi, non ? Calme. Garde ton calme, Li, ça va vient se passer. Inspire, doucement, silencieusement. Ne te trahis pas au téléphone. Inspire, et relâche.
« Ce qu'il reste de la Mangouste Dorée est effectivement en train de flamber. Sûrement une conduite de gaz qui a été touché et qui alimente le feu. Il semble qu'il y'ait un gros risque pour que ça se diffuse sur les logements aux alentours. Mais je ne suis pas concernée, vu qu'il se trouve un peu plus loin dans la rue, de l'autre côté. »
Un doute germe en moi, je me pose des questions, et s'il était capable de déterminer d'où venait l'appel ? Parano inside ouais. Est-ce qu'il est capable d'omniscience ? Peut-il voir ce qui se passe aux alentours ? Comment avait-il découvert ? Avaient-ils placé un logiciel espion dans mon portable avant de me le rendre la fois où je les ai rencontré ? Peu probable, et pourtant, ils semblaient quand même super calés dans ce domaine. J'inspire une nouvelle fois, dehors, une explosion, encore. La lueur des flammes dévorait bel et bien ce qu'il restait du restaurant, alors que les civils eux, commençaient à hurler, dans les rues, demandant de l'aide. Pas de pompiers, pas de flics ... Je reprends le fil des questions, je ferme les yeux, et j'essaie de garder mon calme. Du bruit, toujours du bruit dehors. La guerre, les cris, et pourtant, nous n'étions pas dans un pays en guerre ... Comment peut-on laisser faire des choses pareilles ? Et l'armée ? Elle attendait quoi pour intervenir ?
« Mon immeuble ne dispose pas de panneaux solaires. J'ai ce qu'il faut en terme de provisions, et j'ai profité de remplir tous les récipients possibles avant la coupure d'eau qui va très certainement se profiler d'ici peu. Je dispose oui, d'un téléphone satellite. »
Je ne dis plus rien à ce sujet. Bien sûr, j'ai le dernier cri en terme de technologie, mais ce n'était pas une raison non plus pour être complètement débile. Quelqu'un comme moi sait manipuler les petits éléments d'un téléphone pour le rendre intraçable. Suffisait de trainer sur de bons vieux sites du deep web pour trouver tous les tutos que l'on veut, avec le bon pare-feu, tu trouves tout ce que tu veux. Même des choses horribles, mais ça, c'est pas de mon niveau. Nan, moi, ce qui me branche, c'est de trouver tous les moyens possibles pour être indétectable. Impossible à localiser, impossible à connaitre. C'était ça, mon but premier. Qu'on me foute une paix royale. La lueur des flammes envahit mon appartement, et je me relève, regardant à nouveau dehors. Les gargouilles ne sont plus là, mais des gens essaient d'éteindre les flammes avec ce qu'ils peuvent. Tout est vain, malheureusement, j'ai envie de dire. Maintenant, vient les autres questions, je me calme, je me calme, vraiment quoi.
« Je ne travaille pas pour Gotham City, je travaille pour Chinatown. La nuance est là. Je n'ai jamais bossé pour les feds et les officines bizarres de tous ces blancs. Des délits ? On en a tous au derche, hein. Le mieux, c'est de pas se faire attraper. Pour le crime, je dirais que j'en ai commis. Pas physiquement du moins. Nan, c'était juste des petits trucs, pas légaux, mais pas importants non plus hein. »
Tout est une affaire de garder les apparences floues et brumeuses, je ne veux pas qu'on puisse me traquer avec un enregistrement, surtout si les flics peuvent nous entendre. Je garde la nuance, j'essaie de ne pas trop en dire, et surtout, je fais en sorte que ça reste dans le flou, sans donner trop de détails. Si jamais on est sur écoute, je préfère ne pas risquer le tarif. Mais maintenant, je laisse planer un long silence, avant de m'attaquer à la dernière question. J'inspire, car je sais que normalement, je ne devrais pas les contacter, mais je ne pouvais pas ne rien faire face à tout ça. Je reprends mon calme, je reprends mon flegme. Le plus important, c'était de rester dans son contrôle, de garder le contrôle de soi, même quand tu es salement démasquée. Adieu mademoiselle Xian, tu t'es faite avoir, et tu es déjà morte comme identité bidon. Quelle connerie, des fois. Je fais attention au choix de mes mots, avant de conclure.
« Je suis Li Wei Zheng. »
Messages : 3261 Date d'Inscription : 01/08/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Non-défini ♥ Love interest: ► Armes & gadgets: Costume balistiqueTian Hong
Sujet: Re: Transfert de ligne Mar 31 Jan 2023 - 20:55
Au fur et à mesure des réponses qui s'affichaient sur l'écran, voyant que celles-ci ne se permettaient jamais d'être un simple oui ou non, l'Opérateur esquissa un sourire crispé. Vivante, il l'aurait évidemment espéré en ayant une pensée pour elle, pensée qu'il n'avait pas encore eu car, après tout, à quoi lui aurait servi une hacker, aussi compétente soit-elle ? L'imaginer capable d'une telle initiative, cela aurait été hors de sa portée, c'était la preuve qu'il s'était relâché, qu'il avait négligé de connaître ses atouts.
La Triade ne pouvait pas se permettre d'égarer celui-là.
« Opérateur au bout du fil. Réunissez vos réserves, votre ordinateur, avec sa batterie, une possible arme, au moins un couteau de cuisine. Préparez vous à évacuer votre logement. Il me faudra plusieurs minutes pour définir un itinéraire sûr. Restez en ligne. Tenez moi informé de votre avancée, même si je ne réponds pas. Dites "Fantôme" en cas de danger ou d'information urgente à me transmettre. »Débita la voix robotique, dépourvue du stress avec lequel chaque mot avait été instruit dans son programme.
A peine avait-il tapé la phrase qu'il avait écarté la fenêtre de conversation pour ramener toutes celles en souffrance, poignées d'informateurs de circonstances qui continuaient de rapporter les mouvements dans le quartier. Ils noyaient hélas leurs infos utiles dans un océan de blabla, de monologue paniqué et d'illusions crée par la peur, sans compter toutes les questions à son sujet qui l'avait assuré d'être en communication avec des agents ennemis.
La raison pour laquelle il taillait le bout de gras en dépit de ces atroces difficultés était qu'à présent, la carte qu'il s'échinait à dessiner n'était plus celle d'un champs de bataille, une bataille perdue, mais celle d'un labyrinthe d'où une souris à l'inestimable valeur. Il avait donné quelques minutes à celle-ci, un délai si court car, au delà, les informations se périmeraient et risqueraient de la conduire malgré lui dans un guet apens.
Malgré tout ce stress, malgré les puissants coups de feux au dessus de lui, malgré les répliques encore vivaces venues de la rue, son visage ne s'était point débloqué de ce sourire qu'il avait eu en devinant son interlocutrice. C'est ainsi que, les yeux exorbités pour maintenir sa concentration sur les multiples écrans, les zygomatiques douloureux, les sueurs froides coulant sur son front et sa nuque, il demanda, commenta, berna, manipula, effraya les plébéiens en quête d'un sauveur, de reconnaissance, de gains pécuniers, et dessina toujours plus de positions de gargouilles sur sa carte.
Exactement trois minutes et dix-huit secondes plus tard, enfin, il traça un chemin d'un bon mile de long. Les yeux tremblants, il stoppa sa respiration, paralysé. Et si elle refusait son plan ? Et si l'ennemi l'avait berné ? Et si il s'était trompé ? Qu'elle était capturée ? Torturée ? Tuée ? Un point sur la carte devint rouge vif, il clignoterait dans une minute, disparaitrait dans deux. L'Opérateur n'avait plus le droit d'hésiter si il voulait donner une chance à la Division de disposer des compétences de la hacker pour la contre-attaque.
« Vous allez à présent être redirigée vers un opérateur humain. Vous allez à présent être redirigée vers une opérateur humain. Vous allez à pré- Hm. Je ne m'imaginais pas me retrouver en ligne avec vous, mademoiselle Zheng. »
Bien que la voix dans le téléphone faisait de son mieux pour être le reflet d'un homme en pleine possession de ses moyens, un certain essoufflement trahissait son stress et son rythme cardiaque élevé. Laissant la jeune femme lui répondre, il se permis également de trahir son activité par des pianotements intempestifs et sûrement trop violents pour le clavier qui les subissait. Après s'être assuré de pouvoir reconnaître la voix de sa consultante en intrusion informatique, il lui répondit :
« Êtes-vous prête ? Je vais tenter de maintenir mes informations fraîches mais plus vite vous aurez quitté le district, mieux ce sera. »
Invité
Sujet: Re: Transfert de ligne Jeu 2 Fév 2023 - 13:17
« « Être mystérieux que j'avais toujours désiré connaître, et que je reconnus tout de suite, quoique je ne l'eusse jamais vu.» »
Le début des emmerdes ne faisait que commencer. J'aurais aimé savoir qui en venait à un tel scénario, et surtout, j'aurais aimé connaitre les tenants et les aboutissants d'un pareil scénario. Qui pouvait être derrière tout ça ? L'armée ? Impossible. Des milices Tyger, comme l'année dernière ? Peut-être. Mais ils étaient quand même un peu criards sur les déguisements du petit personnel cette fois. J'avais des questions, pas de réponses, et j'aurais aimé en savoir un peu plus. Histoire d'aider les gars de Chinatown. Un nouveau souffle, cette fois, c'était un bâtiment un peu plus loin qui venait d'être soufflé par une monstrueuse explosion. Oh le bordel que ça allait faire. Des gens criaient, dans l'immeuble où je vivais, ça commençait à hurler des ordres et à préparer des espèces de barricades pour empêcher des gens d'entrer. Ou de sortir. Merde. J'avais mon kit perso, mon ordi portable, tout était déjà prêt. Comme une bonne petite geekette, j'étais parée à toutes les éventualités, et on lisait suffisamment de choses sur internet pour finir parano, et pour se préparer à plusieurs scénarios apocalyptiques. Bien que j'avais préférée la version où les zombies arriveraient à envahir Gotham, j'aurais pas besoin de ma batte de baseball, dommage, mais ça me servira en défense, au cas où. L'ordre était donné, et tandis que je laissais mon téléphone en haut-parleur, je prépare à la va-vite, ce qui va me permettre d'avancer au plus vite et de quitter ce bouge. Encore faut-il que j'arrive à en sortir. On frappe à ma porte, quelqu'un essaie d'entrer, je me saisis de ma batte.
« C'est qui ?! »
Pas de réponses, mais la poignée arrête de frémir. Bon ... Pourquoi pas ? Hein ? M'en fout. On verra ce que ça donnera, mais je garde un regard circonspect sur la chose. On ne sait jamais sur quoi on tombe. Un des voisins sûrement. J'entends des borborygmes familiers qui me disent de venir aider à bloquer le bâtiment. Je préfère jouer les sourdes et me focaliser sur mon appel téléphonique et sur ma propre survie. Pas que je fasse pas confiance aux autres, enfin si, mais non. Je ne leur fais pas confiance. Dans la vie, j'ai appris à me faire bien confiance, et à personne d'autre. Alors que la voix robotique continuait de faire ses allées et venues, en boucle, je mets quelques culottes, quelques chaussettes, et l'attirail nécessaire en temps d'apocalyspe à Gotham City. Je vérifie mes deux lampes torches : Elles sont ok, et c'est ça qui me faisait plaisir, au moins, je ne me perdrais pas dans la nuit. C'est alors que la voix reprit au bout du combiné.
« Je suis difficilement oubliable, vous savez. »
Dis-je avec un petit sourire, mais qui ne se verrait pas. J'essaie de ne pas faire dans l'humour, ni dans le provoquant, c'était pas la bonne soirée pour troller les gugusses au téléphone ou sur Gothamroulette. Lui par contre, il halète, il semble à bout de souffle. Il avait du faire quelques petites choses en rapide pour trouver le moyen de me sortir de là. C'était ce qu'il voulait, et je n'allais pas rester dans Chinatown, à me tourner les pouces et à tenir une position qui allait vraisemblablement, me péter au nez. Non. Je ne peux pas rester à Chinatown. Trop dangereux, et surtout que si la civilisation se barre, on aurait le droit aux pillards, et aux autres conneries aussi brutales que non nécessaires qui allaient pointer le bout de leur nez. Moi, avec ma gueule et ma taille, je tiendrais pas deux jours. Alors valait mieux garder la carte mafia avec moi, le temps que les choses se calment. Du moins, si ça se calme hein.
« Je suis prête. Mon sac à dos est prêt, et j'ai de quoi me défendre. Dites-moi ce que vous avez en tête, Opérateur. »
Il avait quand même révélé mon nom. J'ignore si la ligne est sécurisée, mais si Gotham City était dans le noir, ou dans une situation aussi noire qu'ici, alors notre conversation ne serait qu'une goutte d'eau, dans cet océan de merde qui nous tombait dessus. Il faudra faire attention maintenant, il fallait faire tout ce qu'il dirait, et si je voulais survivre à cette nuit qui s'annonçait, je devrais sans doute faire quelques concessions. Mais quelqu'un comme moi, avec mon talent, avec mon petit génie perso, j'avais un peu plus de chance que le clampin random de m'en sortir vivante. C'était sûr. J'inspire, je calme les boum-boum réguliers de mon palpitant. Cette situation était presque risible, et pourtant, nous y étions. Encore une catastrophe à Gotham City. Encore des gens qui allaient en prendre plein la gueule, encore des meurtres, et surtout, encore des emmerdes en perspective. Moi qui voulait me payer des vacances en Floride, c'est raté. Vraiment.
Messages : 3261 Date d'Inscription : 01/08/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Non-défini ♥ Love interest: ► Armes & gadgets: Costume balistiqueTian Hong
Sujet: Re: Transfert de ligne Sam 4 Fév 2023 - 19:29
« On ne peut plus simple, vous allez traverser la zone de guerre et rejoindre le groupe qui a battu en retraite. En premier lieu, sortez de chez vous et activez le GPS, je n'ai qu'une antenne-relais donc je ne peux pas vous trianguler. »
Affairé sur son matériel, pris dans le flux d'informations, apaisé par de nouveaux jets d'adrénalines, Sun n'eut pas le malheur de s'apercevoir que les coups de fusil au dessus s'étaient subitement arrêté après une frénésie qui aurait pu laisser croire que l'Assassin pouvait magiquement remplir ses chargeurs tout en continuant de tirer.
Non, il était seulement concentré sur le tracé, laissant le temps à la jeune femme d'évacuer son immeuble et lui apparaître plus clairement sur sa carte interactive. Il ne fut pas silencieux pour autant.
« Les choses vont être compliquées, ils gardent les portes de sorties vers Westside. Tricorner est elle aussi envahie apparemment et ils tiennent déjà le reste du district, il n'y a que nous qui leur avons opposé une résistance organisée. Nos troupes ont percé l'encerclement mais pour vous, c'est exclus, il va falloir ruser. Bref, avec mon aide, ce sera un jeu d'enfant. »
Sans doute qu'à force de le dire, on finit par y croire, mais l'Opérateur ne se leurrait pas. Derrière cette voix pleine d'assurance retrouvée, encourageante, presque taquine, le cerveau n'ignorait pas que les chances de réussites de cette entreprise étaient bien inférieures à ce qu'aurait accepté l'Administrateur. Lui se préparait à tout, et pourtant, il avait dû reculer, abandonner les autres, l'abandonner lui, l'Opérateur, et l'Assassin qui venait de tirer un unique coup de feu. Un bris de glace avait suivi, mais Sun avait décidé d'ignorer cette information là.
« Ignorez les autres, mais ne les menacez pas. Ayez l'air importante, pas comme si vous pouviez les aider, mais comme s'ils devaient vous aider, mais ne dites rien. Ce n'est pas le moment pour vous former en communication mais je compte sur vous pour savoir donner le change. Une fois dehors, il vous faudra fuir l'incendie, je vais vous donner un peu d'aide. »
Aussitôt dit, aussitôt fait, car il continuait de suivre les mouvements de gargouilles, plus erratiques et aléatoires, laissées sans réel but maintenant que la Triade avait été vaincue, il savait que le meilleur moyen de les empêcher de ruiner son tracer allait être de leur balancer des innocents en pâture. L'idée le rendait évidemment malade, mais pas autant que d'imaginer comment se terminerait la communication avec la hacker si une patrouille de ces salopards décidait de bifurquer du mauvais côté.
« Un incendie ravage la Mangouste Dorée et les bâtiments environnants ! »
Ce n'est pas la Triade qui est attaquée, c'est Chinatown, réagissez, fourmis ouvrières.
« J'appelle tous les riverains à évacuer leurs logements avec les ressources qu'ils pourront sauver pour trouver refuge chez leur voisin d'en face ! »
Entre-aidez vous, certains perdent tout, serrez vous les coudes, collectivisez, vous vous connaissez et vous faites confiance.
« Tout technicien apte à couper le gaz dans ce secteur sera d'une aide considérable, comme tous les bras possibles pour circonscrire l'incendie ! »
Nous savons tout faire, et ceux qui ne savent rien, qu'ils écoutent les autres, alors ils sauront.
« Les Gargouilles patrouillant les lieux et responsables de l'incendie se trouvent sur Renner Avenue, contournez ce secteur ! »
Ou provoquez les, insultez les, piégez les extrémités, sortez la vieille AK de papy Vietminh et faites leur une guerre comme ils n'en ont jamais vu.
« Si vous êtes armés, escortez vos pairs ou couvrez leurs déplacements depuis votre position ! »
Surveillez ! Vous avez entendu trois fois mon numéro ces quarante cinq dernières minutes, faites moi confiance et dites moi tout !
Les haut-parleurs de la ville avaient crachés ces instructions sans perdre quoi que ce soit de l'autorité du planqué qui les avait énoncé depuis son bureau encore sécurisé à l'heure actuelle. Le réseau électrique était peut-être mort mais Sun avait le groupe électrogène du Triangle d'Or et était directement relié au réseau de la ville, les haut-parleurs eux-mêmes alimentées sur batterie pour plusieurs jours, et c'est pour cette raison que plusieurs unités ennemies stationnaient de tous les côtés du Triangle d'Or. Il pouvait renverser cette guerre, tout seul, et il allait mourir par ce qu'ils n'avaient pas prévus ça. Par ce que l'Administrateur ne comprenait rien à la nature humaine...
« Je vous recommande à présent de presser le pas, le secteur grouillera bientôt. Evitez d'être vue et avancez jusqu'à bifurquer sur Ming Street. Ne parlez que si nécessaire, en l'absence de bruits de fond ambiant, la voix résonne un peu trop bien dans les rues. Je vous tiens au courant. »
Invité
Sujet: Re: Transfert de ligne Mar 21 Fév 2023 - 17:30
« « Être mystérieux que j'avais toujours désiré connaître, et que je reconnus tout de suite, quoique je ne l'eusse jamais vu.» »
Dans ce genre de cas, de problèmes, j'aurais tendance à sortir une blague pour décompresser l'ambiance, mais rien ne vient. Et puis, vu le narratif des gaillards pour qui je bossais, pas sûr que ça passe bien ... Ah les hommes et ce manque d'humour, j'ai toujours pensé qu'il manquait deux choses aux hommes pour gouverner le monde, de l'humour et une paire de couilles. Mais ça, de vrais hommes, le jour où on en verra un, bah on me tiendra au courant hein ? Ok, j'ai donc mes ordres, et je me dois de m'y tenir. Une diversion sera faite, mais je dois faire gaffe où mes pas me conduiront. Je dégage de l'entrée, le meuble que j'avais mis en guise de barricade pour me permettre de sortir. Je dois être prête, à faire tout ce qu'il sera possible pour aider les triades. Plus d'électricité, vraiment ? Quelle merde quoi ... Bon et cela me posait un problème plus personnel, une fois la bourse détruite et les avoirs électriques, que deviendrait mon argent dûment gagné ? Bah je pourrais toujours transférer l'argent sur un compte Européen avant que la bourse s'effondre ou alors ... Je pris quelques secondes pour réfléchir quand sa voix vint interrompre ma réflexion, d'un ton impatient, il me demandait de faire pas mal de petites bifurcations pour arriver jusqu'à Ming Street. Ouais, c'est pas la porte à côté ...
« Plus de contact radio jusqu'à Ming Street. Cela vaudra mieux. Je décolle. »
Je ramassais mon brouilleur, le désactivait et sortit alors de mon appartement, me demandant si j'y reviendrais un jour. Est-ce que je reviendrais dans ce lieu ? Ou bien ce ne sera plus qu'un simple souvenir ? C'est ce genre de moment où on se demande si on ne quitte pas un certain lieu qu'on aime, avant de le voir partir en fumée, pillé, ou détruit. C'était quelque chose de terriblement fascinant, mais inquiétant. Machinalement, je referme à clef, y'avait pas grand chose à voler dedans, mais bon, au moins, c'était verrouillé, une dernière fois ... Une fois dans les rues, je me mêlais à la foule inquiète qui semblait errer à la recherche de je ne sais quoi. Des visages apeurés, effrayés, et j'essaie de passer inaperçue dans tout ça. Malgré les ténèbres et la peur sur les visages. Comme à mon habitude, je reste prudente, et je changeais de rue régulièrement tout en faisant très attention à ce qu'on ne me suive pas, je rentrais dans des magasins abandonnés, sortais à l'arrière de ceux-ci, jusqu'à m'évaporer dans les rues de Chinatown. Je connaissais quelques petits passages rapides, et surtout, je savais rester silencieuse. J'étais dans la rue, me dirigeant vers mon prochain spot quand mon deuxième portable se mit à vibrer. Encore lui ... Je ne savais pas qui cela était exactement, quelqu'un que je déboutais depuis une semaine en refusant sa proposition de contrat. Cela devait être important et c'est justement ce qui ne me plaisait pas. Étant indépendante, je pouvais me permettre d'accepter ou non un contrat, mais là il ne voulait pas me lâcher, j'étais sûr que c'était typiquement le genre de contrat qui pouvait attirer l'attention des flics sur moi. Bon il suffirait de l'ignorer, il se lasserait bien au bout d'un moment ... Des gens qui passent ... Je pris ma casquette et la rabattis un peu plus sur mon visage, je n'avais nulle intention que ces gens puissent me décrire à l'avenir. Je continue d'avancer, et je préférais faire en sorte de ne pas tomber sur des gêneurs, ou des emmerdeurs. Inspirant un grand coup, je décide de passer à travers un cybercafé que je connaissais bien. J'arrivais au niveau du prochain cybercafé, je rentrais à l'intérieur, je connaissais le patron, il m'indiqua la sortie au fond à l'abri des regards. Une sortie qui me permettrait de rejoindre Ming Street au plus vite.
« Merci. »
Dis-je tout en lui laissant deux lampes. Cela lui sera utile, et puis, je l'aimais bien ce gars. Il m'avait bien aidé à une époque. Il resta quand même quelques secondes en me regardant, mais je lui fis un signe de la tête pour lui dire que tout allait bien. Non, tout n'allait pas bien, mais je ne pouvais pas intégrer des individus innocents à mes travaux. Là-dessus, je pris mon sac et me dirigeai vers la sortie, je laissai un généreux pourboire, c'était la dernière fois que je venais ici, je pouvais bien faire cela. Un dernier adieu, un dernier regard pour ce passé qui avait maintenant disparu. Que deviendrait ce gérant ? Aucune idée, une chose était certaine, plus rien ne serait comme avant désormais. Je sors mon portable et j'appelle l'Opérateur. En gros, j'avais traversé plusieurs ruelles pour me permettre de me retrouver dans la rue d'où j'étais avant. Bon, c'est compliqué, mais une gamine comme moi, qui avait des informations, et qui pouvait être ciblée, ça aime bien semer la confusion. Quitte à prendre plus de temps, pour me prendre du temps pour moi. C'était stupide, c'était idiot, oui, je l'admets, mais j'étais bourrée de tics, et de tocs. Donc, fallait s'y faire. Beaucoup de marche, pour un résultat que j'aurais pu accomplir en cinq minutes. Mais c'était comme ça, dans mon milieu, on fait gaffe à ne pas se faire avoir et à se faire suivre par le moindre agent. Et en ces temps difficiles, je pense que cela ne pouvait pas être plus mal de jouer la parano.
« Position atteinte. En attente d'instructions. »
Le trajet m'avait pris pas mal de temps, et pour ainsi dire, j'avais dû louper pas mal de choses. Entre les incendies et les explosions, j'avais tout fait pour ne pas attirer l'attention, et surtout, pour ne pas attirer les gargouilles sur ma position. Maintenant, je devais attendre mes nouveaux ordres. En espérant que ça passe crème.
Messages : 3261 Date d'Inscription : 01/08/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Non-défini ♥ Love interest: ► Armes & gadgets: Costume balistiqueTian Hong
Sujet: Re: Transfert de ligne Mar 7 Mar 2023 - 18:48
Sans se donner la peine de répondre, l'Opérateur avait plongé son propre micro dans le mutisme, au besoin, la hacker avait le mot d'urgence, et quelques secondes plus tard, enfin, lui recevait le signal GPS tant désiré, de quoi s'assurer de son itinéraire. Jusqu'à la vingt-septième seconde environ après qu'elle ait quittée son bâtiment. En voyant le point quitter la rue qu'il entendait plus bondée qu'il ne l'aurait crue, l'asiatique ne réprima pas ses jurons, mais alors qu'il allait pour houspiller la petite demoiselle qui n'en faisait qu'à sa tête, une autre chose attira son attention.
« Qu'est ce que ? »
Une petite armoire incendie s'était mise à sonner et clignoter sur un mur. Délaissant momentanément ses multiples urgence pour placer celle-là en priorité, il y accouru, apprenant qu'un feu s'était déclaré à l'étage du dessus, et que le système anti-incendie avait pris le relais. Sottement, le gangster leva la tête vers le plafond, mais n'entendit ni ne vit quoi que ce soit à travers, alors, puisqu'il n'existait pas de surveillance à ce niveau, il décida d'ignorer ces faits, oubliant les derniers éléments qui avaient été perçus sur le toit.
Et sans doute qu'il aurait pu s'en rappeler, si seulement une autre bécane ne s'était pas mise en branle, sortant de sa veille pour afficher de multiples points de vue de l'entrée du Triangle d'Or. Celui-ci, barricadé à la va-vite avec la double-porte précédemment soufflée par l'explosion du rez-de-chaussée, voyait progresser une demi-douzaine d'homme sur son perron.
« Putain... Putain ! Merde ! Non ! Pas maintenant ! »
Brusquement pris de panique, l'homme de l'ombre eut un mouvement vers le terminal de surveillance, s'arrêta, recula, hésita, haletant. Maintenant, de tous les côtés, LED et écrans clignotaient pour lui indiquer qu'il était dans la merde. Déjà, les hommes à l'extérieur dégainaient des putains d'outils et sciaient, déclouaient, dévissaient tout ce qui avait pu obstruer et solidifier les portes à leurs emplacement. Et l'incendie persévérait visiblement malgré la pluie torrentielle qui devait se verser sur le parquet au dessus, en espérant que la fragilisation du bâtiment causée par l'attentat n'attende pas ce déséquilibre pour que tout lui tombe sur la gueule.
Que faire ? La seule chose sur laquelle il avait encore un peu de pouvoir. Et ce quelque chose continuait ses détours pendant que les informations traitées devenaient obsolètes, et que les non-traitées s'était accumulées, tant et si bien que, en désespoir de cause, Sun se contenta d'un message global demandant une double-vérification, et envoya aux oubliettes ce qui ne remonta pas. Tant bien que mal, une nouvelles cartes se forma, mais l'itinéraire qui était déjà ardu à la base venait de se transformer en véritable épreuve d'endurance.
« Position atteinte. En attente d'instructions.
- Pas le temps. Itinéraire envoyé. Tenez vous y si vous voulez vivre ! Pas d'autres- Merde ! »
Suivi d'un inquiétant bruit de rot nauséeux, la respiration défaite du taïwanais prit la place de sa voix si empressée une seconde avant. Ainsi souffla t-il, au bout de sa putain de vie et sans doute à deux doigts de sangloter :
« Suivez… ce putain d'itinéraire, s'il vous plait. »
Après avoir entendu quelques touches de clavier bruyamment enfoncées, la petite débrouillarde reçu l'itinéraire complet pour quitter le quartier… par Little Tokyo, et non plus direction Nord. Sans doute était-ce un grand tort, une erreur fatale que de ne rien dire de plus. Hélas pour Li, ce qu'elle ne voyait pas était les deux malabars qui s'étaient trouvés bien au centre des deux portes et qui avaient été découpés en petits morceaux par les "cadeaux" reliées à elle lorsqu'elles avait cédées au démontage. Qui de Tian ou Lee avait été assez sadique et rancunier pour réserver cela à ceux qui tenteraient l'intrusion ? Même l'Opérateur l'ignorait. Ce qu'il n'ignorait pas, c'était que les autres, passé la surprise et l'horreur, étaient entrés avec hargne, entrés là où il n'avait plus aucun visu.
Quand allaient-ils trouver l'un des accès vers l'arrière ? Et l'escalier ? Combien de temps sa porte blindée tiendrait-elle ? Les yeux fermés, les mains plaquées de chaque côté de son nez, accoudé à son bureau, mortifié, il pris quelques secondes, juste le temps de se faire à l'idée, et sans se rendre compte qu'il psalmodiait de manière inintelligible dans son micro.
Invité
Sujet: Re: Transfert de ligne Mer 8 Mar 2023 - 12:12
« « Être mystérieux que j'avais toujours désiré connaître, et que je reconnus tout de suite, quoique je ne l'eusse jamais vu.» »
« Hein ? Quoi ? »
Je ne l'entends plus. Que s'est-il passé ? Avait-il eu un énorme soucis ? J'essaie de lui causer, de lui parler, à cet opérateur. Mais on avait peut-être réussit à le localiser, et à le tirer hors du lieu où il se trouvait ? Comment ? Qui l'avait localisé ? Et s'ils m'avaient localisée ? Je reçois un message avec pièce jointe, un nouvel itinéraire. Le meilleur moyen de m'exfiltrer du quartier. Comment pourrais-je le remercier ? Merde ... J'essaie de rester calme, et je consulte le plan de route qu'il m'a envoyé. Les ordres sont clairs, je dois passer par Little Tokyo pour fuir ce trou en guerre. Ce ne sera pas une mince affaire, mais je dois écouter ce qu'il m'a dit. Je dois suivre la voie. La voie qui m'a été tracée par l'opérateur lui-même. Fallait que je me sorte de là, que je me sorte de cet enfer. Malheureusement, les rues sont toujours bondées, toujours remplies de gens, et ma plus grande peur, ce serait de me retrouver dans l'enfer des gargouilles. De me faire attraper. Je rehausse ma capuche, avant de me diriger vers Little Tokyo, un quartier que je connaissais bien, vu que je suis japonaise. Un coin comme je les aimais, même si ça n'avait rien à envier à Osaka. Mes doigts sont gelés mais comme brûlés, quelle sensation étrange, je n'arrive même pas à décrire la douleur. J'ai comme un tic nerveux, j'espérais que l'opérateur s'en était tiré. J'essaie quand même de le recontacter.
« Opérateur ? Opérateur ? »
Je laisse planer un silence, un silence morbide et froid. Où pouvait-il être ? Je m'inquiétais, et je me rongeais l'ongle du pouce de nervosité. Cela m'inquiétait salement pour tout dire. Le calme glaçant de l'émetteur radio, des ondes, me fit frémir. J'avais froid dans le dos, nerveuse d'être surprise ou enlevée par une de ces quelconques monstruosités qui m'aurait repérée. Alors que je suis en avance sur l'horaire établi, ma marche avançait difficilement cependant. La peur me tenaillait, elle me prenait aux tripes, alors que je parcourais la grande rue du quartier. J'avais peur oui ... Et alors que je me cachais derrière une poubelle, essayant d'éviter les lampes torches qui se dirigeaient vers moi, je retentais l'appel.
« Opérateur, j'ignore si vous me recevez encore, mais je voulais vous dire merci. »
Un simple merci pour l'homme qui avait certainement dû être sacrifié pour sauver les secrets de la triade. J'honorerais sa dernière demande, et je ferais en sorte de ne jamais l'oublier. Un simple merci à titre posthume peut-être, qui laissait présager que je ne l'entendrais plus tenter de sauver la vie des habitants de Chinatown ce soir. Cet homme avait agi en héros, il avait fait le sacrifice ultime pour permettre à des gens de s'organiser, et de tenter de survivre à cette nuit folle. Et malgré tout ce que je venais de vivre ce soir, tout ce que je venais de subir, j'avais du traverser Chinatown à pied, attirant sur moi les rares regards que je croisais. J’avais sûrement plus l'air d’un cadavre ambulant qu'autre chose avec ma tenue totalement déchirée et recouverte d'une capuche pour camoufler mon visage. Et c'était donc en marchant silencieusement que je me dirigeais vers Little Tokyo, elle aussi attaquée, que je ne ferais aucun stop avant d'avoir quitté l'endroit. Mais franchement ... Vu que je n'avais nulle part d'autre où aller, je devais me résoudre à aller dans un endroit que je ne connaissais que très peu, n'étant pas beaucoup sortie du quartier depuis le temps. Et j'avançais, difficilement mais j'avançais au cœur de la nuit, une nuit froide, une nuit qui resterait gravé dans ma mémoire comme une marque faite au fer rouge. Quelques minutes plus tard, je quittais le quartier de Chinatown, me demandant si un jour, j'y reviendrais. Ce n'était pas qu'un simple quartier, mais c'était aussi ma maison. Je regarde en arrière, en direction du quartier, puis au fur et à mesure que j'avance, mon regard devient vide, je regarde le sol, le vide, le néant. J'ai l'impression que tout ce que j'avais bâti, grâce à ce petit quartier, ma maison, et mes relations, s'effondre avec mon départ soudain à cause de toute cette histoire. J'espère juste que la triade ne fera pas comme ma mère, qu'elle ne me laissera pas tomber, qu'elle prendra le temps de reprendre contact avec, de me laisser une chance en dehors de Chinatown, au moins une. Un dernier regard pour ce quartier que j'aimais. Le tout commençait à s'embraser. Il ne resterait que des cendres de ce quartier que j'avais appris à considérer comme mon chez-moi, ma sécurité. Un sentiment amer dans la bouche, j'avançais en direction du nord, me demandant où mes pieds m’emmèneraient pour la journée qui s'annonçait maussade. Une nouvelle possibilité pour moi ? Dans un monde occidental que je ne connaissais que très peu, malheureusement. Mais je devrais m'adapter, comme toujours.
Messages : 3261 Date d'Inscription : 01/08/2021
▲ Goth-Passeport ▲ Alliés: Ennemis: ♦ Domicile à Gotham : Non-défini ♥ Love interest: ► Armes & gadgets: Costume balistiqueTian Hong
Sujet: Re: Transfert de ligne Jeu 23 Mar 2023 - 19:25
Sur le toit de l'immeuble, les scorpions mécaniques, maintenant privés de leur cible prioritaire, cessèrent la poursuite. L'Assassin s'en était allé juste un instant plus tôt mais, déjà, une nouvelle instruction parvint à certains d'entre eux. Par leurs petits mouvements de pattes, ils se retournèrent vers l'antenne-relais puis s'avancèrent pour en escalader la base. Rassemblés autour du principal panneau électrique, à hauteur d'hommes, les créatures artificielles s'enragèrent subitement, le perçant de toute part à l'aide de leurs dards, jusqu'à s'enfoncer dans la coque métallique et continuer leur carnage à l'intérieur.
Et quelques secondes plus tard, finalement, les petites LED qui surmontaient le panneau cessèrent de fonctionner. Chinatown était à nouveau isolée, sans voix, et le Triangle d'Or un simple bâtiment comme les autres, dévasté et investit par l'ennemi masqué. Ceux qui s'étaient élancés, enragés par le piège de l'entrée, s'étaient eux-mêmes isolés de leur pathétique officier, celui-ci tapissait déjà le macadam de la route avec sa cervelle, le crâne fracassée par Lee.
Et ils progressaient imprudemment, convaincus que rien d'autres ne pouvait les attendre, assurés d'obtenir vengeance pour les dégâts que ce salopard de la Triade avait causé en poussant la population à s'enhardir, réagir, et empêcher Scorpiana de piétiner le district sous le regard craintif et apeuré de ses habitants. Ils avaient de la loyauté pour leur cause, pour leurs frères d'armes, de belles qualités misent au service des pires desseins, sans doute se disaient-ils la même chose de tous ceux qui leurs avaient tenus têtes, rien que des mafieux qui se battaient pour l'argent et le pouvoir. Aucune chance que ces deux mondes se comprennent, alors ils laissaient leur haine et leur colère les guider.
Le rez-de-chaussée ne leur avait pas appris grand chose, dévasté, ils avaient seulement eu à crapahuter dans les décombres et éviter de regarder les morceaux d'humains éparpillés un peu partout pour trouver l'arrière, en bonne partie endommagé mais permettant encore l'accès au garage, désespérément vide, et un escalier vers les hauteurs.
C'est là que, sur les six hommes entrés dans l'antre de la Triade, deux furent soufflés dans l'escalier, projetés à mi-chemin de celui-ci pour le dévaler sans toucher les marches, pour finalement s'écraser dans le couloir, complètement désarticulé. Peut-être auraient-ils survécus dans d'autres circonstances, mais si la grenade à surpression n'avait pas complètement fracassés leurs organes, la lourde chute avait vraisemblablement eu raison d'eux. En réponse, les quatre survivants mitraillèrent brièvement le demi-étage avant de comprendre leur erreur, puis tenter de sauver les deux touchés, en vain.
C'est cette perte qui leur permis de progresser vers le premier étage en évitant un nouveau câble tendu sur une marche, relié à une grenade à mèche courte. La prudence était revenue, mais la haine ne s'était pas dissipée. Hors de question de reculer, d'attendre, d'étudier l'endroit, le coupable devait souffrir, maintenant. Le premier étage leur offrit un cadre à l'air plus serein, la lumière fonctionnait, l'explosion n'avait pas percé jusque là et l'on pouvait encore y trouver des pipes à opium et kits de shoots abandonnés dans un paquet de petites alcôves, entre autres petites quantités de narcotiques de ci de là.
Le troisième à périr fit l'erreur la plus banale de chercher l'interrupteur d'une salle à priori éteinte. Il y eut une baisse de tension perceptible dans la luminosité ambiante, puis une odeur, une terrible odeur presque trop familière. Le quatrième, lui, fut le plus bête en tentant d'attraper son compagnon électrocuté. Lorsque les armes utilisées comme des béquilles permirent de rompre le contact avec l'interrupteur piégé, c'était déjà fini. A présent que la peur se frayait inexorablement un chemin dans le cœur du dernier binôme, ils tentèrent de rallier à eux le reste du groupe par leurs talkies, mais ne reçurent aucune réponse.
Prêt à déguerpir, le grésillement d'un verrou magnétique les stoppa. Ce salopard de chinetoque était là, tout près, il venait de sortir de sa tanière, ils pouvaient même entendre ses chaussures claquer sur le sol. L'enfoiré s'agitait, tout près, il allait leur échapper ! Sans même se poser de question, les deux gargouilles s'élancèrent pour traverser l'étage jusqu'à s'arrêter net devant un pan de mur entrebâillé. Puis un autre son de verrou magnétique se fit entendre plus en avant, mais plus de bruits de pas. A nouveau hésitant, c'est une voix qui les décida à avancer, une voix d'homme, la voix des haut-parleurs, qui disait quelque chose dans leur langue de sauvage.
Ouvert avec lenteur, la porte blindée déguisée en pan de cloison permis aux deux hommes de mains de découvrir une salle de la taille d'un studio, blindée ras la gueule d'installation informatique, toutes en train de fonctionner, de clignoter, de tourner pleins pots. La voix continuait de parler, sans doute ne les avaient-ils même pas entendus, aussi se tinrent-ils prêts à le faire taire, pour de bon, et se séparèrent-ils pour l'encercler des deux côtés de son bureau si rempli d'écran qu'ils n'arrivaient même pas à la voir.
« C-c'était pas comme dans les films, les écrans n'affichaient rien de... enfin pas de compte à rebours. »
Peinant à conserver ses émotions bien enfouis derrière son professionnalisme, la gargouille se frictionna les bras. Il y avait déjà un bon quart d'heure qu'une voiture avait été fracturée pour qu'il puisse s'asseoir. La vue sur le Triangle d'Or était assez pathétique, la seconde explosion avait ravagé tout un pan de la façade qui dégueulait de ce qui avait sûrement été du matériel de pointe, et un peu d'un autre homme du Gant Noir qui n'était pas parvenu à s'extirper de là.
« J'étais du bon côté de la salle, j'ai vu la porte se refermer. Je m'y suis même ruiné l'épaule pour la retenirrepris l'homme en se massant la zone douloureuse par dessus son "uniforme", cet enculé voulait nous piéger avant de s'enfuir. Je me suis extirpé… juste avant… »
L'air sur le point de se mettre à sangloter, la gargouille expulsa soudainement une exclamation de surprise mêlée de douleur en prenant un coup de crosse dans le ventre. Penché en avant, le survivant leva une main pour éviter d'en prendre un autre et redressa son masque terrifiant vers celui qui commandait l'unité qui l'avait trouvé.
« Tout a explosé. J'ai été… expulsé et j'ai roulé dans le couloir. Lui, il s'est mangé la porte, puis il s'est relevé, alors j'ai tiré pour le stopper. Il s'est tiré dans une autre salle, j'ai bien tenté de le poursuivre mais il connaissait mieux le bâtiment, si j'étais tombé dans un piège. Comme les autres. C'est sûr qu'il voulait me faire crever pour qu'il reste aucun témoin. Et du coup, j'ai vu qu'il avait laissé ça derrière lui. »
Enfin pleinement remis du choc dans le ventre, l'homme pointa l'autre larbin sur le côté qui tenait à deux mains un serveur informatique. Visiblement, le matériel avait subi quelques dégâts sans doute dû à l'explosion et au fait d'avoir été lâché par terre, mais rien de trop grave à priori.
Reprenant un peu contenance, la gargouille exprima sa toute légitime colère en observant l'objet.
« Putain y'a intérêt à ce qu'on coule tous ces enculés avec ce qu'il y a là dessus, on peut pas… merde. Qu'est-ce que je fais maintenant ? »
A cette question, le supérieur répondit sans un mot et se contenta de faire signe à l'un de ses sbires qui vint l'aider à se lever et l'entraîner vers une camionnette où il trouverait un peu plus de confort en attendant la fin de la nuit et la pacification des derniers réfractaires. Ainsi se terminait l'histoire du Triangle d'Or, club de luxe qui n'aurait jamais eu le temps d'avoir la clientèle qu'il méritait, mais qui avait heureusement eu celle dont il avait besoin. Son dernier occupant ? Un petit esthète des télécoms et du secret qui n'était pas parvenu à couvrir ses traces jusqu'au bout mais qui s'en était tiré en laissant malgré lui quelques cadavres dans son sillage.
Mais finalement, le seul vrai survivant du Triangle d'Or, la meilleure des neuf gargouilles, attendait à présent en silence sur la banquette d'une camionnette, cherchant à dissiper les images de ces dernières heures, en vain. Ce serait un long chemin, difficile, et il le devinait, l'égard qu'on lui faisait là ne serait jamais renouvelé. Maintenant, il devait avancer, être ce que le Gant Noir attendait de lui, amener ce putain de serveur à qui de droit et obtenir sa récompense, pourvu qu'elle mérite les huit vies dévorées par l'antre de la Triade.