Sujet: L'entretien en huit clos Dim 10 Juil 2022 - 20:11
Type de RP : Mini rp
Date du RP : 05/07/2018
Participants : Selina Kyle, Agatha Zorbatos
Trigger warning : mort, suicide, sexe, autre ? n'oubliez pas de mettre en hide les parties concernées.
Résumé : Il est temps pour la maire d'ouvrir le dossier [ b l a c k g a t e ] qui jonche son bureau depuis les élections ; son entretien avec la directrice de l'établissement.
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Sujet: Re: L'entretien en huit clos Dim 10 Juil 2022 - 20:21
L'entretien en huit clos
ft. Agatha Zorbatos
Gotham était éblouissante, en pleine journée, mais ses petits rayons de soleil n'embellissaient pas l’immense prison. Blackgate se tenait devant moi, laissant comme un goût amer dans ma bouche. En effet, j’avais maintes fois échappé de peu à ce sordide établissement et j’espérais que mon passé ne vienne jamais réclamer justice, car pour sûr il l’obtiendra. Les semaines qui avaient défilé après la traque, m’obligeant à me cacher le temps que les choses se tassent pour moi, avaient été difficile. Même si je savais qu’Helena était entre de bonnes mains, au manoir, mon esprit ne pouvait s’empêcher de se jouer les pires scénarios.
J’avais pris le temps de panser mes blessures, et j’étais maintenant d’attaque pour valoriser les droits dans ma ville. Oh Bruce, si tu m’entendais penser, tu rirais certainement. Voilà que je me mettais à parler comme toi, de “ma” ville, du devoir à accomplir. C’était ta faute, tu le savais bien, mais on préférait tous les deux passer cette évidence sous silence.
Mes talons martelaient l’entrée de Blackgate, et je demandais immédiatement à être conduite au bureau de la directrice. Ma carte de visite bougeait contre ma poitrine, où elle avait été épinglée, au gré des déhanchements de ma démarche. Assurée, confiante, vive. Mon entretien avec Madame Zorbatos, je l’imaginais comme deux lionnes se toisant, deux femmes avec un fort caractère qui cherchaient à savoir quand sortir les cros - et s’il fallait les sortir en première. Oui, cela n’allait pas être évident de trouver grâce aux oreilles d’Agatha, avec qui au final je n’avais pas tant de points communs que cela. On me fit entrer dans le bureau, où le visage si particulier de mon interlocutrice m’apparut, l’air sévère. Madame la Directrice, bonjour, fis-je en m’avançant vers les chaises prédisposées, merci d’avoir accepté cet entretien. J’arborais les mêmes traits qu’elle, trop graves pour quelqu’un qui ne se doutait pas forcément du sujet mis sur la table. Le dossier entre mes doigts trouva refuge sur la surface de son bureau ; je le gardais exprès près de moi, pour l’instant. Elle pourra y jeter un œil plus tard.
Que préférez-vous ? On attaque le vif du sujet ou on tourne autour du pot ? souriais-je, relevant les lunettes de soleil qui glissaient sur ma chevelure.
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Sujet: Re: L'entretien en huit clos Mer 13 Juil 2022 - 14:24
Diriger une prison d'ordures diverses, en voila une tâche que je prends plaisir à réglementer. Entre les petites frappes, les ordures, les criminels, il y'avait de tout à Blackgate, et même si je tolérais cette loi de la jungle, mes ouailles n'oubliaient pas que le vrai pouvoir résidait entre mes doigts vernis de noir. On m'avait prévu un rendez-vous, avec la maire de Gotham City elle-même : Selina Kyle. Amusant détail, n'est-il pas ? C'était amusant de voir les politiques venir enfin dans ce lieu remplis des pires déjections humaines qu'il m'ait été donné de voir en ces trois dernières années. Superviser une prison, ce n'était pas de tout repos, mais je préférais cela plutôt que de gérer un établissement comme Arkham. Alors ça ... Mon secrétaire, un jeune homme répondant au nom de Willis, m'avait prévu le rendez-vous, et pour tout dire, j'avais longtemps repoussé les demandes des services publics. La prison était en effet dirigée par le district de Gotham City, mais elle était en dehors des limites de la ville, techniquement parlant. En théorie, je dépends d'eux, mais dans cette prison, nous étions dans une zone de non-droit. Un rendez-vous avec Selina Kyle, rien que ça. Elle avait eu des déboires, ça s'était entendu à la radio, et elle s'était prise la tête avec Cobblepot, un de mes meilleurs résidents du temps jadis. Ce seul point commun fera-t'il de nous de gentilles amies ? Elle entrait sur mon territoire, et ici, la loi, c'était moi. Sur mon ordre, elle entra.
"Mademoiselle Kyle, quel plaisir de vous voir ici."
Dis-je sur un ton sans humour mais marquant mon ton sur le mot "ici". Comme pour souligner le fait que les politiciens sont de grands acteurs et qu'ils ne voient pas les réalités qui nous entourent. Elle répond du tac-au-tac. On va la jouer comment, alors ? Je n'étais pas connue pour être quelqu'un de très sociale, surtout depuis que James Gordon m'avait radié de la police de Gotham pour me coller dans ce trou, et j'avoue avoir pris grand plaisir à le tenir quelques temps dans cette prison. Mais Gordon méritait tous les tourments qu'il subissait en ce moment. Un rendu pour un prêté, et je n'avais pas la même foi aveugle que tous les abrutis qui croyaient en ce vieux débris bon pour le compost. D'une voix douce et légèrement mielleuse, j'essaie de paraître la plus sympathique possible pour cette femme politique.
"Mais de rien, ce n'est pas tous les jours que je peux me permettre le luxe de vous recevoir dans mon établissement."
Je signifie bien les choses de telle sorte à bien nous différencier. Nous ne sommes clairement pas du même monde, et je ne tiens pas à être son petit joujou personnel. Oh que non. Elle pose un dossier sur mon bureau. Elle se permets, je devrais dire, de poser un dossier sur MON bureau. Elle en avait l'outrecuidance, mais je ne relève pas physiquement. Mais mentalement, elle tente, indirectement, de me signifier qu'elle est ici chez elle. Ce qui est clairement hors de question. La psychologie, ça me connait, chère demoiselle. Je garde néanmoins un petit sourire tandis qu'elle s'affirme, de plein pot. Je hausse un sourcil, amusée par la situation.
"Vous êtes la maire de Gotham City, vous savez ce que vous voulez. Allez-y et nous verrons si vous me faites perdre mon temps. J'ai une prison à gérer, et vous avez sûrement des magasins Gucci à dévaliser. Ce serait dommage pour moi de vous priver de votre plaisir personnel."
Un petit tacle qui était très certainement mérité, mais le coup des lunettes de soleil, je dis non tout de suite. Combat de femmes, combat de lionnes. Les femmes sont connues pour être des garces, et je l'admets, j'en suis une moi aussi. Blackgate était mon royaume, j'étais Charon. Et ce n'était pas une petite maire insignifiante qui allait me dire comment garder mes détenus dans les clous de cette prison. Oui, nous avons un haut taux de crime dans ces murs, oui, la loi de la jungle est instaurée, mais nécessaire pour les empêcher de se déverser dans les rues de Gotham City. L'ancien directeur Joseph était moins stricte que moi, mais vous connaissez les femmes, elles peuvent se révéler plus cruelles dans certains domaines, et ici, dans ce trou sur ce rocher au milieu des eaux, j'étais Lucifer en personne et Blackgate était mon enfer personnel. Je reprends, toujours en essayant de rester aimable, bien que ce ne soit pas si facile pour quelqu'un comme moi. Je suis du genre directe, il est vrai, je fonce dans le tas, et ma réputation est disons ... Tendancieuse selon certaines occasions. Et ma perte de mon poste au GCPD était fondée sur des rumeurs de corruption. Que je ne nie pas dans la sphère privée, bien entendu. Il fallait bien gagner sa vie non ?
"De quoi parlons-nous donc ?"
Invité
Sujet: Re: L'entretien en huit clos Mer 13 Juil 2022 - 23:19
L'entretien en huit clos
ft. Agatha Zorbatos
La réputation de la dirigeante des lieux l’avait précédé, elle qui était connue pour tenir sa prison d’une main de fer. Un peu comme moi avec l’East End, où pas mal de connards avaient cessé de croire être tranquillement sur leur territoire. En regardant plus sérieusement mon interlocutrice, je savais qu’elle se contenait, que ma présence ici n’était pas forcément un cadeau, que mordre sur sa chique était de rigueur malgré qu’elle n’en avait pas l’habitude. N’étant pas une de ses prisonnières, avec moi Agatha ne pouvait se comporter que de manière civilisée. Même si on savait toutes les deux ce qui nous faisait trépigner intérieurement.
C’est Madame Wayne, à présent. Je suis mariée depuis plus d’un an, répondis-je avec un large sourire de circonstance. L’avait-elle fait exprès d’ignorer mon statut ou ne lisait-elle tout simplement pas les nouvelles people ? Pourtant, notre mariage avec Bruce avait été diffusé en direct à la télé, les journaux en avaient parlé dès semaines durant, les détails de ma robe faite sur mesure fut le sujet favoris des présentatrices. Mais il était vrai qu’Agatha, perchée sur cet îlot en dehors de la ville, vivait dans un autre monde que celui des gothamites. Pas sûre qu’elle reçoive Gotham Celebrity Magazine dans sa prison ! Peut-être qu’une entrevue avec Summer Gleeson décoincerait notre amie au look d’enfer ? Oh tiens, cette idée n’était pas si bête et je me la rangeais dans un coin de la tête. Pour dédiaboliser un peu Blackgate ça n'serait pas mal qu’il paraisse dans un journal tel que GCM.
Mes jambes se croisaient sous le bureau tandis que je joignais mes mains, le dos droit. Je hochais simplement la tête, alors qu’elle m’envoya en pleine figure et avec une étonnante politesse - où l’insulte était à peine voilé - qu’elle avait mieux à faire. Un petit sourire en coin s’affichait alors sur le coin de mes lèvres, rien de bien sincère et tout de sarcastique, mais quand bien même les apparences primaient dans cette entrevue... car moi aussi j’avais du mal à ne pas sortir les crocs. Oh vous savez, Gucci est bien loin derrière moi, pour l'instant je me contente des couches pour bébé et les perdolans en suppositoires qui calment la poussée dentaire, répondis-je en pesant chacun de mes mots, comme lui déversant le bonheur de ma maternité en pleine face. Bien, sur ce ! J'ouvris mon dossier et elle pouvait y lire sur la première page en gras "la réinsertion des détenus".
Ce que je propose est mitigé et ne fait pas l'unanimité. Ce que je comprends, étant donné que pas mal de vos prisonniers sont de dangereux meurtriers. C'est pour cela que nous allons parler des cas moins graves, seulement et seulement si une équipe de psychologues déclare que le risque de récidive est bas. Je jaugeais une fraction de secondes l'air qu'affichait la directrice avant de poursuivre, une fois fois sortis de prisons nous avons constatés grâce à la collaboration du GCPD que beaucoup d'entre eux se voient livrés à eux-mêmes, ce qui indirectement ou non les poussent à commettre encore des crimes ; que cela soit pour l'argent facile ou juste survivre. Après cette courte introduction, j'entrais enfin dans le vif du sujet. Quoiqu'il en soit, j'aurai aimé parlé avec vous de la possibilité de leur offrir des stages dans ses domaines où ils se voient bien travailler : la mécanique, la voirie, etc. Vous êtes la directrice de Blackgate et vous avez votre mot à dire, c'est une évidence.
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Sujet: Re: L'entretien en huit clos Jeu 14 Juil 2022 - 14:26
"J'ai mon mot à dire, oui. Mais au final, c'est vous qui prendrez la décision. Je sais comment sont les gens comme vous, dans vos bureaux magnifiques, à attendre que l'on écoute le moindre de vos petits caprices parfaitement suivis à la lettre."
C'est amusant non ? De voir que les administratifs, tous ces gratte-papiers sont bercés d'illusion face à ce qu'était notre prison. J'étais toujours fascinée par le détachement soudain des élites quand ils devaient être confrontés à la dure et pénible réalité. L'administratif a cela de merveilleux, on a juste besoin d'une petite signature pour voir tous ses rêves exaucés, mais dans le cas de ceux qui exécutent les basses œuvres, c'était un peu plus différent. Petit sarcasme, autant se montrer sous son meilleur jour, n'est-il pas ? Il fallait être clair avec cette femme politique. Et malgré le petit accrochage électrique qui sévit entre nous deux, je dois avouer que c'est amusant d'avoir quelqu'un avec un peu de répondant. Cela me change de mes petits entretiens avec les détenus qui acquiescent mais qui recommenceront leurs méfaits dans ma prison quelques heures après. J'écoute son projet, et malgré le fait que cette prison offre des activités variées, à savoir la construction de plaques automobiles, ou la gestion de blanchisseries pour les organismes privés, il fallait se rendre compte que quelque part, elle avait raison. Enfin, non. Elle n'avait pas raison. Dans une prison normale, cela pourrait être envisageable, mais on est à Blackgate, dans une ville qui connait des records de criminalité à chaque année qui passe. Toujours dans un sourire des plus calmes, et des plus courtois, je reprends doucement, de façon à ne pas hausser le ton.
"Vous êtes au courant qu'ici, dans cet établissement, nous offrons le gîte et le couvert à des monstres. Truands, escrocs notoires, pédophiles, néo-nazis, suprématistes de toutes les couleurs, membre de gangs en tous genre ? Ce sont des gens qui sont au-delà de toute excuse possible, et s'il y'a des petits poissons dans le lot, ils sont déjà sous l'influence des autres. Vous n'en tirerez rien de bien potable. Vous n'êtes pas dans une prison que l'on peut qualifier de normale, mademoiselle Kyle. Cet endroit ne devrait même pas figurer sur une carte si vous voulez mon avis."
Je suis dure dans mes propos mais je le vois tous les jours, quand une émeute survient. Combien de mes gars je vois se faire trucider avec un couteau fabriqué dans les toilettes ? Combien de mes gars finissent amochés, avec des handicaps flagrants ? Moi-même, je n'ai pas été à l'abri de tout ça, en témoigne le magnifique couvre-œil que je porte. Je me sors une clope, et je n'en tends pas à "l'heureuse maman" qui vient d'accoucher d'un lardon. Ce genre de bestiole, ça ne fume pas, surtout pas aussi prêt d'un landau. Je sors mon briquet et je me grille ma clope, tout en la portant à mes lèvres grâce à ma main droite. J'expire un peu de fumée, tout en gardant un sourire poli. C'était toujours amusant de les voir venir ici, avec des rêves pleins la tête, et de voir que les choses ne peuvent pas changer. Briser leurs rêves, j'adorais ça. Voir s'écraser les projets de ceux qui nous dirigent, ou bien les laisser aller dans leurs sens en attendant de voir la catastrophe arriver. Mon petit péché mignon.
"Blackgate ne dispose pas de cas qui peuvent espérer une réduction de peine. Une fois entrés, ils changent pour de bon. Notre établissement est une des pires prisons que ce pays ait compté. Alcatraz, c'est un camps de vacances à côté de ce qui se passe ici. Vous devriez passer, vous et vos élus, au moins une nuit dans ce bâtiment pour voir la faune qui s'y développe. Si tant est que vous arriveriez à survivre à la nuit. Si vous voulez espérer une rédemption, je vous conseille la cathédrale de Gotham City, mais je doute que Dieu en ait quelque chose à foutre de ce bon vieux rocher."
Désabusée ? Un peu quand même, surtout quand on voit de jeunes gardes à peine devenus pères, se faire planter sous les coups des prisonniers en colère. J'en avais vu de trop, et la seule chose qui me maintenait, c'était de rendre la vie impossible pour ces animaux. Ce n'étaient que des bêtes féroces, et ils méritaient les souffrances cruelles que j'avais la chance de leur infliger. J'avais des arguments solides, surtout quand on voyait ce qui se passait dans les rues de la ville. Mes gars et moi, nous sommes certes un peu épargnés, mais nous prenions quand même tout l'afflux de criminels dans la gueule. Quand un nouveau chargement arrivait, on priait pour que ça se passe bien, et qu'il n'y ait pas de pots cassés. Je tire une nouvelle taffe de ma clope avant de la poser dans le cendrier qui est posé sur le bureau, non loin du dossier qu'avait constitué la maire en chef de la ville.
"Et ne me parlez surtout pas d'Oswald Cobblepot. Ce n'est clairement pas une réussite, et sa place est ici, entre ces murs. Mais dites-voir, d'où vous est venue cette délicieuse idée d'offrir une seconde chance à toutes ces merdes humaines qui pourrissent dans leurs cellules ici-bas ? Ne me dites pas que vous manquez de criminels en ville."
J'enfonce le clou en citant Oswald Cobblepot. Après tout, il était de notoriété publique que celui-ci se produise sur les radios de la ville, et qu'il avait été le rival de Selina Kyle durant la campagne des élections au poste de la mairie. C'est petit, je l'admets, la porte est grande ouverte, mais quelque part, c'était une bonne chose de pouvoir titiller la maire de Gotham. J'avais toujours rêvé d'en mettre plein la gueule à une femme auto-suffisante dans le domaine de la politique.
Invité
Sujet: Re: L'entretien en huit clos Mar 26 Juil 2022 - 21:06
L'entretien en huit clos
ft. Agatha Zorbatos
Ouch, la madame ne m’appréciait guère. Je m’en doutais un peu, c’était facile de me détester, de crier au scandale de me voir occuper la place de maire, moi la criminelle qui avait déjà arnaqué plus de la moitié de Gotham. Ou plutôt ces nobles aristocrates, car la ville, j’y étais dévouée. Cela, on ne pouvait me l’enlever. Mes bras s’étaient naturellement croisées, imitant mes fines jambes, dans cette position naturelle qui trahissait les pensées fermées de son hôte. Que pensait-elle ? Que j’étais née le cul dans le beurre ? j’avais autant souffert et trimer pour me faire une place, ô oui, les quelques frissons qui me parcourent le corps me le rappelaient souvent. Déclenchés par une odeur, un son spécifique, une ruelle sombre où il me semble apercevoir des ombres.
Je comprends ce que vous dites et c’est exactement la raison pour laquelle je m’en remets à vous, Mme Zorbatos. Vous êtes la mieux placée pour savoir quel détenu a une chance d’être réhabilité. Juste un, pour un test ? Pour voir si cela est possible. Je ne cherche pas à faire de miracles, mais je me doute que Blackgate est saturée… alors que dehors, il y a encore tant de cinglés qui se promènent. J’ouvrais le dossier qui gisait sur le bureau. La photo d’un trentenaire apparut alors, la mine grave, les yeux vitreux. Je me suis permise de prendre les devants, fis-je en tournant le dossier dans sa direction, voici Aaron Fletcher. Un gamin tombé jeune dans la drogue, il a fini par en vendre et faire parti d’un énorme réseau il y a quelques années. Lors d’une transaction où le Batman a débarqué, Aaron a été le seul à se faire prendre. Il avait refusé de balancer le nom de ses supérieurs par peur et non par loyauté ; le juge savait qu’il bossait pour un gros poisson et pour ça, il a fait de Fletcher un exemple.
Je marquais une pause. Évidemment, je me doutais bien qu’Agatha savait déjà tout ça, elle connaissait les petits papiers et secrets de tous ses détenus. Mais j’aimais à lui rappeler que parmi tous les délinquants qu’elle avait pu citer, parmi ces centaines de détraqués, il y avait au moins un qui pourrait prétendre à un essai. Sa question posée m’arracha alors un léger sourire en coin, d’une part car elle n’était pas banale et ouvrait une véritable porte à la discussion et de l’autre, je fus surprise. Assez agréablement, en vérité. C’est une simple histoire de faire pencher la balance. Vidons quelques cellules qui peuvent l’être et on pourra y foutre des individus répugnants comme Cobblepot. Peut-être pensait-elle aussi à m’y enfermer, dans l’une de ces cellules ? J’espérais alors qu’elle prendrait en compte mon goût pour les belles choses… En résumé, ce ne sont pas les criminels qui manquent, mais des cellules. Je me pinçais alors la lèvre, songeuse. Oh oui, j'avais terriblement envie d'envoyer le cul mal léché du Pingouin entre ces murs, et j'avais hâte de finaliser ce sombre dessein. Mes moyens n'étant plus les mêmes qu'avant, il fallait que je m'appuie sur d'autre filet de secours. Bon sang, Bruce m'avait vraiment lié les mains en me passant la bague au doigt. "Selina, si on se marie, tu ne devras plus agir comme Catwoman l'a toujours fait." Il pouvait être si redondant, si vieux jeu, avec ses manières.
Invité
Sujet: Re: L'entretien en huit clos Dim 31 Juil 2022 - 9:16
Elle en avait dans le pantalon, ça, c'était certain. Mais s'il y'a bien une chose dont j'ai horreur, c'est qu'on s'immisce dans mon travail, et surtout dans mes affaires. Gérer une prison, ce n'était pas gérer une ville. Mais la venue de la maire de Gotham City n'était motivée que par l'envie de redonner une chance à des criminels qui semblaient le mériter. C'était surtout de la curiosité qui m'animait, ce sentiment féminin qui menait à tout et à notre propre perte. Les femmes sont curieuses de nature et je ne dérogeais pas à cette règle implacable inscrite dans mes gênes. Pourquoi était-elle vraiment venue ici ? Elle mentionna le nom d'une de mes ouailles, et je me dirigeais vers le casier à dossier, avant de chercher le nom de Aaron Fletcher.
"Aaron Fletcher. Matricule 227-F. A rejoint un des clans de Blackgate. Il s'est associé avec des membres de la mafia Falcone et bénéficie de leur protection. Vous voulez donc donner sa chance à une nouvelle recrue de la famille Falcone à Gotham City ? Je crois que vous ne vous rendez pas compte de ce que cet établissement peut faire sur le moral des individus. Vous devriez venir nous voir plus souvent, vous verriez les magnifiques résultats probants de l'avenir de Gotham City."
Dis-je avec un sourire. Les luttes intestines dans les recoins de la prison étaient nombreuses, beaucoup de guerres, beaucoup de règlements de comptes, et nous sortons à peine d'une énième mutinerie organisée par les détenus employés par la pègre irlandaise. C'était normal après tout, quand on y pensait, on ne réussit dans les affaires qu'en éliminant ses pires rivaux. Je sortis quelques photos de criminels qui méritaient de revenir dans le giron de la prison. Oswald Cobblepot, Carmine Falcone, et Floyd Lawton. J'aimerais les retrouver dans ma petite prison, et voir comment les insectes se comporteront entre eux. Cobblepot serait ma première cible, regardant les trois portraits sur la table, je prend d'abord celui du dénommé Pingouin. Qu'il pouvait être laid et vilain, cet infâme petit bonhomme repoussant et mal foutu. Il y'avait pas mal d'erreurs de la nature au niveau physique, mais là, c'était carrément de l'acharnement et de la méchanceté venant de mère nature. Cobblepot était quand même intelligent, sur certains points, et surtout, il avait un peu de courage quand même ... Il avait du cran, pour un moche, du cran et quelques couilles, je devais l'admettre, mais qu'attendre d'une espèce aussi vicieuse que les mâles ? Ôter-leur l'attribut flasque et pendouillant, et ils seront craintifs et n'oseront jamais vous contredire, mais ce seront de véritables chiffes molles. Laissez-leur la queue, et ils déborderont de jeux lubriques et d'une motivation à toute épreuve. La fidélité dans un coin, et l'obéissance, le choix était vite fait. Les hommes ne sont bons que dans une seule chose : La destruction. La castration était un bon plan pour traiter les hommes comme ils le méritaient tous. L'Humanité avait subit deux mille ans, si ce n'est plus, d'asservissement de la femme par l'homme, il était temps de passer à une purge de la race, totale, et extrême. Mais je m'égare, il faut dire que la solitude me pèse très souvent sur ce rocher, et que je n'avais que peu de temps pour moi.
"Moi aussi, je rêve de revoir le Pingouin derrière ces murs, mais actuellement, et aux dernières nouvelles, il fait profil bas. Et d'après ce qu'on entend sur la radio ..."
J'étouffe un petit ricanement, histoire de montrer mon dédain et ma prise de hauteur face à ce pugilat des plus ridicules. Candidat malheureux aux élections, Cobblepot n'avait certainement pas aimé d'être traité comme de la merde après l'élection. Et aux dernières nouvelles, il avait perdu la guerre contre Carmine Falcone, lors d'un combat dans les rues de la ville. Oswald Cobblepot, il y'aurait énormément de choses à dire sur lui, mais est-ce que ça en vaut vraiment la peine de parler de ce petit être immonde et abject ?
"Mais si Batman, ou un de ses alliés me le ramènent, je serais ravi de lui offrir le gîte et le couvert."
Ma voix est assurée, mélangeant l'amusement et le sérieux. Oui, ce n'était pas une mince affaire de trouver un homme, surtout quelqu'un qui prenait ses précautions. Et quand Cobblepot sera enfin dans mon enceinte, je ferais en sorte qu'il soit étroitement surveillé pour empêcher une possible évasion de mon établissement pénitentiaire. Femme fatale jusque dans le bout des ongles, je savais comment gérer mes hommes et comment leur apprendre la discipline, comme de braves petites bêtes.
"Je suis contre cette idée de relâcher le moindre de ces criminels. Ce sont des monstres, mademoiselle Kyle, et si je n'écoutais que moi, il y'a bien longtemps que la chaise électrique serait en panne pour cause de surchauffe."
On ne pouvait pas décemment prendre une décision en quelques secondes, mais j'étais du genre impatiente, et je n'avais pas d'état d'âme pour les pensées et les rêveries d'un homme. Le moment est dur, empreint d'une espèce de légère tension entre nous deux. Après tout, je donnais de mon temps pour cette entrevue, et du temps sur un planning personnel qui était rôdé en fonction de ce qui se passait dans ma prison, je prenais de mon temps pour cette femme qui en valait un peu plus que tous les autres réunis. Même si je n'avais que très peu d'estime pour la maire de Gotham City.
"Tout ce qui entre ici, mademoiselle Kyle, finit par pourrir. Ce n'est pas un jardin où pousse des fruits délicieux, c'est un charnier pourrissant."
Invité
Sujet: Re: L'entretien en huit clos Sam 6 Aoû 2022 - 10:42
L'entretien en huit clos
ft. Agatha Zorbatos
Attentivement, j’écoutais Agatha me faire un état des lieux sur les antécédents d’Aaron Fletcher. Je les connaissais par coeur et je voyais déjà où voulait en venir la directrice, à mon plus grand regret. Elle baignait dans cet univers carcéral depuis des années et du matin au soir, cela changeait une personne et pouvait, à mon sens, lui voiler les yeux. Elle ne voyait aucune solution excepté les laisser crever sur place, patientant simplement que le temps fasse son travail. Me refuser même un essai prouvait qu’il n’y avait aucune foi dans le camps opposé à l’idée, ni aucune envie d’améliorer la situation. Certes, je n’étais pas venue avec l’intime conviction que cela sera facile mais j’avais espérer une once de négociation ; Zorbatos ne m’offrait qu’un refus catégorique, mêlé de sarcasme et d’ironie. Je ne retins pas le soupir las qui m’échappa face à l’absurdité de sa réponse, aussi réaliste soit-elle. Je récupérais mon dossier étoffé, où elle n’avait pas pris la peine de scruter les pages concernant le système de réinsertion.
Je ne peux rien faire sans votre aval et ne l’ayant pas obtenu, assurez-vous que je n'empieterai pas davantage sur votre territoire. J’espère néanmoins que les solutions à la surpopulation seront trouvées d’ici peu, par vous, car c’est vous qui êtes surmenée et surchargée. C’est vous qui faites face aux émeutes et aux tueries entre ces murs, qui accumulez les démissions de vos employés parce que c’est tout simplement trop.
Après un très court silence où on sembla se fusiller du regard, je me levais silencieusement de ma chaise, enfouissant le dossier béton dans mon sac. Nous nous étions visiblement tout dit. La déception était grande mais d’autre projet avait besoin d’être revu, dont Arkham, qui sera plus facile à maîtriser d’une certaine façon. Je connais le chemin, ne vous embêtez pas à me raccompagner. fis-je dans un sourire alors que ma main se posa sur la poignée de la porte. Si vous changez d’avis, contactez-moi. Un élan d’espoir tout de même au milieu de toutes ses ombres, sans trop rêver.
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