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 Thé ou café [pv Belladorya - Diane]

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AnonymousInvité
MessageSujet: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyJeu 21 Avr 2022 - 10:31





  • Type de RP : Normal
  • Date du RP : //
  • Participants : Belladorya Roy et Diane Catherine Ashton
  • Trigger warning : //
  • Résumé : en cours


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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyJeu 21 Avr 2022 - 15:43

Voilà environ un an qu’elle venait d’intégrer le GCPD. Une année nécessaire pour s’habituer au rythme du commissariat et à la ville de Gotham. Le sentiment que lui inspirait la ville était étrange. Mais elle n’avait à vrai dire aucune raison de se plaindre. Dans la ville planait une atmosphère de zone de guerre qui n’était pas pour lui déplaire. Une atmosphère de zone de guerre et une population qui avait facilement des secrets à dissimuler. Elle comprenait pourquoi on l’avait envoyée en observation. Il ne serait certainement pas question de détruire de l’intérieur une organisation menaçant la sécurité du pays mais… Une telle zone ne pouvait pas être laissée sans surveillance. Et un regard extérieur, voir officiel, ne suffisait pas.

Dernière bouffée de tabac. Cigarette écrasée dans un cendrier et pastille à la menthe pour calmer l’odeur de tabac. Tu devrais prendre du temps pour toi Diane. Trop de boulot finira par te tuer Diane. Si seulement. Impossible de s'arrêter, l’idée même de prendre le temps de reprendre son souffle lui donnait des frissons d’horreur. Hors de question de rester à patienter sagement à moins d’être en embuscade pour abattre une proie.

Mais, si elle appréciait son boulot de flic au sein du GCPD, celui-ci lui ayant un arrière goût de film à la John Woo, elle avait d’autres priorités. Elle s’était pleinement intégrée au GCPD. Le fait de n’avoir aucune connaissance personnelle dans cette ville lui avait même fait considérer les flics comme une seconde famille. Un constat assez lamentable mais tristement logique aux vues de ses relations passées. Mais malgré l’affection qu’elle avait pour ce regroupement d’individus cassés, elle avait un autre boulot à faire, son vrai travail. Il était temps de commencer à creuser sérieusement. Percer les petits secrets des uns et des autres.

Et aujourd’hui était l’heure de commencer à se pencher sur le cas de la médecin légiste. Trouver ses failles. Elle avait relevé un certain nombre de détails qui, séparément, n'étaient pas particulièrement étranges. Mais son expérience à devoir traiter avec les méta-humains lui disait qu’il y avait quelque chose à creuser. Elle n’avait rien contre Belladorya Roy. A vrai dire, elle s’inquiétait plus pour elle et, du moment où elle risquait de s’effondrer. Il était évident que celle-ci avait un passif complexe et qui lui pesait inévitablement dessus. Le simple fait d’avoir perdu ses parents à un jeune âge et d’avoir rebondi de famille d'accueil en famille d'accueil n’aidait pas à être quelqu’un d’heureux. Malheureusement pour la légiste, Diane était une professionnelle et ne pouvait se permettre d’avoir la moindre hésitation. Waller lui avait pointé une direction et elle y irait.

Alors qu’elle entrait dans la morgue, Diane n’était pas en tenue de service. Elle portait un de ses habituels jean moulant agrémenté d’une chemise et, toujours la veste en cuir avec l’emblème de son escouade de l’époque chez les Seals, un crâne ailé. Si l’uniforme ne la dérangeait pas, elle appréciait ne pas le porter en dehors de ses heures officielles. “Mademoiselle Roy?! Si vous n’avez rien d’urgent sur le feu je pourrais vous déranger un instant?” La franc-tireuse avait avec un une tasse de café corsé sans sucre pour elle et, une tasse de thé au caramel pour la légiste. Elle se doutait déjà que celle-ci refuserait le thé de ce qu’elle avait pu observer mais, c’était l’intention qui comptait. Puis de cette manière elle pourrait confirmer le détail.
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyJeu 21 Avr 2022 - 15:48

Elle avait un domaine dans ce commissariat, un endroit qu'elle avait appris à apprécier, à s'approprier, un endroit où elle n'était pas autant aux aguets que dans le reste de la bâtisse. C'était l'un des rares endroits avec sa demeure perdue dans Gotham où le pendentif avait peu à se mettre sous la dent, car c'était un de ces endroits où elle se sentait en sécurité. Rien ne pouvait, rien qu'elle ne pouvait pas voir de loin tant elle avait appris à reconnaître tout ce qui n'y était pas habituel. Et pour l'instant, tout était dans la plus stricte normalité.

Comme dans toute journée normale, elle était habillée de sa blouse, un pull recouvrant jusqu'à sa nuque, un jean serré avec une ceinture fermement autour de sa taille, ainsi qu'une paire de bottes qui lui offrait une sensation de protection appréciable. Elle était couverte, et elle appréciait cette sensation qui lui disait que personne ne pouvait la déshabiller ainsi. La sensation de normalité était renforcée par le bruit ambiant de son enceinte portative, la chanson Ich Tu Der Wir de Rammstein remplissant doucement la pièce à l'unisson avec le bourdonnement de sa propre voix.

La normalité était à son paroxysme par la présence d'une petite pile de dossier déjà mise en ordre, chacune des autopsies récemment pratiquée triées par sexe, date de décès approximative, type d'armes, et bien entendu si l'enquête était ouverte ou non. Elle profitait du calme pour terminer rapidement un de ces mêmes dossiers, celui sur une blonde dont le conjoint avait essayé de faire passer le décès pour un suicide alors qu'il avait forcé un entonnoir dans sa gorge pour l'empoisonner à la javel. Elle en voyait souvent, ce genre de cas sordides, mais pourtant jamais le pendentif n'avait à se nourrir d'une quelconque angoisse naissante.

Mais aujourd'hui il pouvait se nourrir, car lorsqu'elle entendit le bruit de sa porte s'ouvrir sans aucune raison immédiate dans son esprit, l'angoisse naissait pour se faire happer. Elle n'avait pas reçu d'appel d'un collègue, n'avait pas d'évaluation en cours, n'avait pas d'autopsie de prévue… Elle releva la tête, tournant son siège en direction de l'agent Ashton qui lui tendait une tasse de thé fumante, la douce odeur de caramel emplissant ses narines. Elle se demanda un bref instant si la boisson était sucrée comme elle aimait, avant de se demander s' il y avait autre chose… Sa paranoïa nourrie de son trauma qui lui-même nourrissait son pendentif la fit sourire poliment avant de poser la tasse sur le coin de son bureau.

"Merci Diane, mais je n'ai pas très soif." Répondit-elle, remarquant que l'agent en face d'elle n'avait pas son uniforme. Elle avait un air détendu, voulait certainement se donner un air détendu. Elle se demanda si par déranger, elle voulait dire "est-ce que je peux m'inviter dans ton espace personnel". Elle avait appris a ne plus essayer de refuser simplement. Au mieux, elle pouvait détourner la conversation vers un terrain qu'elle maîtrisait au lieu de finir au pied du mur. "Et je t-en prie, appel-moi Bella. C'est la moindre des choses entre collègues. De quoi voulais-tu me parler ?" Demanda-t-elle, sa voix si douce, si polie.

Ce n'était absolument pas comme si elle jouait avec son pendentif alors que ce dernier se délectait de son anxiété.
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyVen 22 Avr 2022 - 15:39

Pas très soif hein. L’infiltrée n’avait jamais vu une seule fois Belladorya accepter une boisson d’autrui. Même en sécurité au sein du GCPD. Si elle comprenait sans la moindre difficulté la méfiance quand à un verre venant d’un inconnu ou, quand au fait de ne pas boire un verre proposé sans savoir d'où celui-ci venait… Pas besoin d’être un psychiatre compétent pour faire ce genre d’addition. Si elle prenait en compte la plainte qui datait d’il y a sept ans, il était aisé de savoir d'où venait ce refus poli, dissimulé derrière un mensonge banal. Un mensonge qu’elle était évidemment habituée à servir vu le naturel avec lequel elle s’était exprimée.

Une première faille, facile à exploiter mais, rien de surprenant la dessus. Le genre de levier à utiliser pour faire s’effondrer quelqu’un. Elle allait devoir s’assurer que personne d’autre ne puisse en faire usage. Si la légiste était une méta-humaine ce serait une sécurité potentielle. Un acte peu sympathique mais son job était de se salir les mains, de trahir ses idéaux au nom de ceux ci après tout. “A vrai dire...” Chercher ses mots. Manifester une certaine gène n’était pas difficile, à l’instant où il était question d’aborder des sujets pouvant être privés ou tabou. Tel que la méta-humanité. Indirectement elle se plaça dans un angle ou les caméras de la morgue ne pouvaient filmer son visage.

“C’est stupide, j’ai aucune manière d’aborder la chose subtilement dans tous les cas.” Rire peu assuré, elle boit une gorgée de café. Être gêné et ne pas savoir comment aborder un sujet. Elle n’avait pas loupé le geste nerveux et machinal de la légiste qui jouait avec son pendentif. C’était moche à faire mais, en agissant comme si elle même était mal à l’aise, elle savait qu’ainsi elle pouvait tendre un peu plus sa collègue. Mettre sous pression sans en avoir l’air. Si on lui avait dit à l’armée qu’elle appliquerai ce genre de méthode… Elle aurait sans le moindre doute collé une dérouillée à celui qui aurait balancé une telle absurdité. Définitivement, elle avait franchi une limite avec ARGUS. Le respect de ses équipiers. Mais Waller ne l’avait pas juste recruté pour ses talents de franc-tireuse après tout.

Comme machinalement, elle jouait avec son paquet de cigarette, discrètement, sans s’en rendre compte. Comme si elle-même était nerveuse. Profonde aspiration. “T’es une méta-humaine ou pas?” La question avait été lâchée, dans un souffle. Sans s’en rendre compte, une cigarette était sortie du paquet dans un geste habitué. Ou tout du moins était-ce l’impression qui pouvait ressortir de son action. Et s’en rendant compte, elle sembla prendre conscience de ce qui se passait. “Ouais nan... J’ai l’air d’une conne avec cette question. Oublies ça.” La cigarette fut remise dans son paquet, et le paquet revint dans la poche du blouson. “J’aurais pu te demander si un rencard te tentait que ça aurait été moins gênant." Soupire atterré à son propre égard. Regard plus que gêné par la bêtise de ce qu’elle venait de dire. “Et je suis censé être psy… c’est cata.”

Socialement, elle venait de lâcher une grenade. Si elle faisait erreur elle avait de quoi passer pour une abrutie finie. Sauf que, qu’elle se trompe ou non, elle ne risquait rien de ce genre face à la légiste. Si elle avait raison, elle ouvrait une porte à sa collègue pour s’exprimer. Que ce soit maintenant ou plus tard. Et si ce n’était pas le cas… C’était un moyen de créer un lien. Un éclair de stupidité. Le profil psychologique de Belladorya ne laissait aucun doute quant au fait que Diane n’avait pas à s’inquiéter d’une quelconque répercussion. D’une manière ou d’une autre le plus gros risque qu’elle courait était que la légiste refuse de lui parler en dehors du cadre professionnel. Un élément qui pourrait être exploité dans le futur si elle se débrouillait bien

“Oublions ce que je viens de dire avant que je m’enfonce encore plus et que j’ai l’air encore plus d’une abrutie.” Vraiment. Cette mission au GCPD commençait à la pousser petit à petit dans ses retranchements moraux. Elle avait cru qu’elle avait vu suffisamment de saloperie dans sa vie pour être blindée contre tout. Elle avait cru qu’elle était prête à franchir toutes les limites pour protéger la population américaine. Mais apparemment non. Ou plutôt, elle savait qu’elle était capable d’être une ordure sans nom au nom de ses principes. Mais elle n’était pas sûre qu’elle ne se noierait pas au passage. Pourquoi fallait-il qu’elle ai commencé de douter de sa fidélité à l’égard d’ARGUS?

Ma vie est un foutoir sans nom. C'est définitif.


Dernière édition par Diane C. Ashton le Ven 22 Avr 2022 - 19:35, édité 1 fois
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyVen 22 Avr 2022 - 18:47

L’hésitation de la blonde en face d’elle était plus contagieuse qu’un virus, la gêne qui émanait d’elle s’emparant de Belladorya petit à petit. Elle avait déjà ressenti ce sentiment, celui qu’un sujet fâcheux menaçait de venir sur la table pour la briser en deux à cause de son poids. Sa mère adoptive Angela avait le don d’amener ce sentiment désagréable dont son pendentif raffolait, tout ça à cause d’un sujet dont elle voulait parler mais que sa fille fuyait. La gêne se mua vite en crainte alors que le langage corporel de l’officier trahissait clairement un inconfort de plus en plus pesant. Belladorya craignait de plus en plus que cette nuit dont elle ne se souvenait pas menaçait de venir fracasser le confort apporté par sa morgue.

Son pic d’inconfort fut atteint par la façon dont Diane dit de but en blanc qu’elle n’avait aucun moyen d’être subtile, qu’elle semblait prête à prendre le taureau par les cornes. Le pendentif de Belladorya qu’elle faisait danser entre ses doigts captait cette appréhension tel un charognard fondant sur une carcasse pour la voler. Elle retint sa respiration lorsque les premiers mots de Diane sortirent de sa bouche, se préparant à lui expliquer qu’elle ne voulait pas en parler et qu’elle souhaitait qu’elle garde la plus grande discrétion quand : “T’es une méta-humaine ou pas?”

Toute la tension de Belladorya se mourut, coupant au pendentif un festin tant désiré. Elle cligna des yeux, son visage se muant progressivement en agréable surprise alors que Diane se rétractait dans une nouvelle gênance, cette fois non-contagieuse mais qui faisait quand même doucement naître un sentiment agréable dans le creux de sa poitrine. Quelque chose que le pendentif happa immédiatement, mais qui refusait de partir. La posture la brunette se détendit visiblement, si ce n’est pour un instant jusqu’à ce qu’une nouvelle bombe lui soit lâchée en pleine face.  “J’aurais pu te demander si un rencard te tentait que ça aurait été moins gênant."

Belladorya coupas sa respiration en serrant le pendentif, ce dernier ne réussissant pas à tuer la légère lueur qui naissait dans son regard à ce mots. Elle ne mentirait pas, elle trouvait Diane très attirante et le pendentif n’arrivait pas à entièrement effacer ça. Et ça lui faisait peur, car elle savait pertinemment qu’elle n’était pas prête à ne serait-ce espérer. A peine la pensée effleura le creux de son esprit que le bijou autour de son cou dévora goulûment une terreur sans nom qui n’eut pas le temps de traverser son visage. Néanmoins… A défaut d’espérer, elle pouvait toujours essayer de s’ouvrir un peu, le sujet n’étant pas assez sensible pour qu’elle se retrouve dans un état émotionnel désastreux.

Et techniquement, elle ne mentirait pas en disant ne pas être une méta-humaine.

Avant que Diane ne puisse avoir l’idée de faire marche arrière direction sa porte, elle lui fit son sourire le plus calme et serein, le genre de sourire qui irradiait de bienveillance. « Non, je ne suis pas une méta-humaine Diane. J’ai juste beaucoup de choses dans ma tête et j’ai tendance à vouloir les garder pour moi. » Lui dit-elle avec douceur, l’invitant d’un geste à s’asseoir sur un tabouret non d’Oskar, son squelette de présentation qu’elle avait habillé d’une blouse blanche. Elle regarda la tasse fumante de thé du coin de l’œil, l’odeur de caramel toujours tentante à sa narine. Elle tendit machinalement le bras vers sa propre bouilloire électrique, l’allumant afin d’apporter l’eau à ébullition tandis qu’elle sortit un petit pot remplis de thé qu’elle confectionnait elle-même.

« Qu’est-ce qui te fait penser ça ? Si c’est les histoires râles de zombies qui viennent d’ici le soir c’est juste moi qui me met des films quand je fais des heures supérieures. » Elle lui ouvrait la porte, celle que Belladorya voulait bien ouvrir. Celle menant vers un terrain aussi éloigné que possible de la nuit qui continuait de la hanter encore aujourd’hui. La sensation de son collier buvant le stress de simplement y repenser était une preuve suffisante pour elle de ne pas en parler, car c’était une mauvaise idée.
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyDim 24 Avr 2022 - 22:32

Sa vie était un foutoir sans nom comme elle venait de se faire la remarque.  Diane ta maladresse est catastrophique, tu es socialement gênante actuellement. Dix sur dix de malaise, expérience intéressante mais à ne surtout pas réitérer. Si elle avait été une personne honnête et surtout, une personne avec un bon fond, ses pensées auraient suivi un tel cours. Mais elle n’était pas ce genre de personne et, derrière le voile de gène, avait guetté la moindre des réactions de la légiste. L’avantage d’être une tireuse d’élite, en étant aussi proche de sa cible, elle n’avait pas besoin de l’observer directement. Et les êtres humains s'exprimant souvent bien plus qu’ils ne le croyaient avec leur corps…

Son amour pour le travail bien fait ne pouvait que se féliciter. Elle n’était probablement pas méta-humaine. Mais il y avait un sens différent selon que le mot soit utilisé pour faire des généralités ou, avec la précision et le sens du dit mot. Quoi qu’il en soit, la question avait fait baisser la tension. De la même manière que sa première question avait fait chuter la tension de Belladorya, la phrase suivante de l’analyste l’avait faite remonter. Ou tout du moins avait provoqué une réaction différente de la simple détente. Une phrase parfaitement logique venant de quelqu’un qui venait de poser une question idiote et qui se sentait stupide.

Pourtant cette réaction… Elle la connaissait parfaitement. Combien de fois avait-elle fait en sorte de la provoquer et de l'exploiter? 'Définitivement, la pire psy de l’univers et pas car t'es incompétente.’ Elle savait dans quelle direction aller à présent. Merveilleux. Les doutes et les inquiétudes avaient disparu. Le questionnement moral s’était évaporé plus vite qu’une goutte d’eau dans le désert du Sahara. La proie avait été piégée par l’appeau. Et l’instinct de Diane reprenait le dessus. Quelle différence entre chasser un cerf au fusil et pister l’esprit d’un individu? Il y en avait beaucoup trop mais, elle ne pouvait s’en empêcher. Ce jeu de traque était son plus grand vice. Qu’il s’agisse d’une question intellectuelle ou purement matérielle… Traquer la proie, la comprendre… Puis choisir une fois qu’elle était à sa merci si celle-ci vivrait ou non.

Elle prit une inspiration profonde. "Ça marche, on va faire comme si j’avais pas été super gênante." La légiste avait parfaitement pu lui mentir, elle pouvait tout à fait être une méta-humaine mais habituée à cette question. Comme le fait d’avoir refusé le thé sous prétexte de ne pas avoir soif. Pour remplir une bouilloire et se préparer à faire du thé moins de cinq minutes plus tard. Mais si elle était une méta-humaine ou un autre type d’individu similaire son mensonge était compréhensible. Encore plus avec ce qu’elle avait pu trouver du passé de celle-ci. Léger rire amusé quant à la réponse des films. “Non non, j’ai entendu et vu plus bizarre. Plus bizarre et pourtant terriblement banal.” Le cerveau était doué pour s’imaginer de multiples choses sortant de l’ordinaire. Elle même savait que sa supposition sur une forme de méta-humanité quand à Belladorya était conditionnée par ses expériences passées.

S’asseyant sur un tabouret, il était à présent l’heure de faire preuve de subtilité. Subtile mais honnête, c’était dans cette association que résiderait sa réussite. “A vrai dire, juste des détails dans des dossiers que j’ai lu.” Ne pouvant se permettre de fumer dans un lieu clos et, encore moins dans une morgue, Diane sortit un chewing-gum qu’elle se mit à mâchonner. “A la base c’était juste un dossier puis, je suis tombé sur un autre dossier similaire. Des événements bizarres, sans forcément trop d’importance.” Prenant un gorgée de café, elle grimaça sincèrement. Le mélange entre la menthe et le café était profondément immonde et, parfaitement imprévu cette fois. “Il y en a eu un troisième encore, similaire. Des trucs mineurs mais qui avaient l’air bizarre alors je m’y suis un peu attardé. Puis j’ai capté que ton nom revenait à chaque fois alors j’ai arrêté. Rien que de le dire j’ai l’impression d’avoir fouillé dans ta vie privée et, c’est déplacé.” Un deuxième chewing-gum, cette fois surtout pour faire passer le mélange de goût infâme. Elle n’avait pas arrêté car c’était irrespectueux de la vie privée de sa collègue. Une partie de son job était justement d’en apprendre plus sur l’intimité des gens qu’elle fréquentait après tout. Elle avait arrêté de fouiller uniquement pour pouvoir sortir ce mensonge en toute honnêteté. “Le problème, c’est le cerveau. Il aime pas quand un tableau est incomplet et, il se met à chercher à remplir les trous tout seul. Et, comme l’esprit n’est pas rationnel, il imagine des trucs. Et je vais pas prétendre avoir des supers pouvoirs de psychiatre qui me rendent rationnel. Donc voilà ou on en arrive, une idée stupide qui amène à une question gênante.“

Tout du long de son petit discours elle n’avait pas loupé une miette des réactions de son interlocutrice. C’était presque trop facile. Non. C’était trop facile même si… La nervosité de la légiste sembla atteindre des sommets avant de, comme par magie, s'évaporer alors qu’elle jouait avec le pendentif. Sa réaction était anormale. La question qui suivit ou, plutôt la manière dont celle-ci fut exprimée augmenta d’un cran la suspicion de Diane. Elle tenait quelque chose. Comme elle l’avait supposé. Il y avait la question du dépôt de plainte. Et comme la membre du GCPD qu’elle était avait décidé d’être réglo, elle ne menti pas. “Un dépôt de plainte. C’est à ce moment-là que j’ai arrêté de fouiller.” Le mélange infâme de café et de menthe avait disparu pour son plus grand confort. “Je compte pas fourrer mon nez dans des histoires qui ne me regardent pas, je l’ai déjà trop fait avec toi. Je suis désolé." Et elle était sincèrement désolé. Désolé de fouiller dans sa vie privée et du fait qu’elle ne s'arrêterait pas en vérité. S’adossant contre l’armoire derrière elle, la franc-tireuse prit une profonde inspiration. “Mais si à un moment tu veux en parler hésites pas. Et au pire si tu tiens à ce que le dossier se perde ça peut toujours se faire aussi.”

La dernière proposition était douteuse. Mais c’était aussi ça veiller sur la famille, il fallait parfois s’arranger avec les règles. Sauf que le dossier ne se perdrait pas exactement, il disparaîtrait juste du commissariat. Un dossier quelconque parmi tous ceux dans lesquels elle avait fouillé complètement par hasard. Elle n’avait certainement pas ciblé les dossiers existants où elle pouvait trouver les noms de certains de ses collègues après tout.[/color]
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyLun 25 Avr 2022 - 9:06

Alors qu’elle versait son propre thé dans sa tasse, se pestant intérieurement pour faire une chose pareille devant Diane, elle absorbait l’atmosphère qui semblait lentement se changer en quelque chose de plus agréable. Plus détendue. Quelque chose qui ne la replongeait pas dans de vieux souvenirs alors qu’elle portait son attention sur le thé en vrac qu’elle mettait dans sa bouilloire avant de déverrouiller un tiroir de son bureau. Dans ce tiroir se trouvait sa tasse personnelle, celle qu’elle gardait depuis son adoption, celle avec une rose peinte à la main dont les ronces s’enveloppaient autour de la poignée. Celle où se trouvait écrit au fond « après chaque cauchemars, il y a un matin », une phrase qu’aimait beaucoup lui dire sa mère Angela mais qui devait souvent partir tôt pour le travail.

Elle se demanda un bref instant à quand son matin, cette question se faisant balayer peu après que l’autre officier se soit assise. Elle l’avait balayée en insistant, en la plongeant tête la première dans une tirade changeait cette atmosphère si calme en champs de bataille mental où son esprit commençait à se faire happer. Elle pouvait imaginer les dossiers, le genre de choses que Diane aurait pu lire, se demanda sur quoi était-elle tomber. Son esprit et sa mémoire commençaient à la trahir elle et son cœur, parce qu’elle pouvait entrapercevoir dans sa tête un document contenant des pages et des pages sur chaque petits détails de la scène de crime du soir de la mort de ses parents, de ce papier peint parsemé de gouttes de sang aux ossements de son père dispersés sur le sol, des yeux verts de sa mère noircie par sa propre pupille, une moitié de son crâne disparu.

Elle se revoyait petite fille, en train de pleurer à s’en éclater les poumons tandis que la maison devenait comme vivante à ses supplications. Le froid intense qui s’instillait sur le sol alors que les murs semblait respirer, craquant et se lamentant du spectacle dans le salon, les bruits de pas et les murmures incompréhensibles qui venait se creuser dans le fond de ses oreilles. Sa mémoire la trahissait au point de prendre possession de ses oreilles, et qu’elle entendait les policiers alertaient par le voisinage redire leur « putain de merde » alors que plus rien n’avait de sens pour elle, et certainement pour eux en voyant une petite fille se faire écraser par le cadavre de sa propre mère.

Sa mémoire était si cruelle qu’elle ne pouvait même pas s’accrocher au souvenir du policier qui l’avait réconforté ce soir-là, passant directement à cet inspecteur qui détestait les enfants et voulait à tout prix obtenir des réponses sur le carnage. Les cris d’impatiences qui explosèrent, le mutisme dans lequel la petite fille de cinq ans qu’elle était se plongea, l’inspecteur qui hurlait sur elle comme si elle était responsable, ce qui était vrai après tout car ils avaient explosés parce qu’aucun d’eux ne voulait l’abandonner à l’autre, ses pleurs, ses excuses, dire que c’était de sa faute, toujours plus de pleurs puis… Son regard se posa sur la photo de sa remise de diplôme sur son bureau, s’attardant sur la femme rousse à l’air élégant du haut de sa cinquantaine d’années.

Elle porta la main à son pendentif, le festin de ce dernier lui permettant de se focaliser sur d’autres cris. Ceux de cette même femme rousse, plus jeune, sans peur, qui menaçait l’inspecteur de lui foutre une bavure au cul auprès de sa hiérarchie si il maltraité encore une fois la petite fille qu’elle était. Elle la voyait, les mains fermement sur les hanches alors qu’elle récitait le droit des enfants à l’inspecteur juste en face de son sergent, leur disant fermement qu’elle pouvait leur mettre la brigade des mineurs sur le dos avec un comportement pareil. Elle se revoyait prise dans les bras de la rousse qui murmurait que c’était un sacré premier jour de travail pour elle avant de l’emmener dans sa voiture, s’arrêtant à un diner afin de prendre une glace et la réconforter.

La guerre était finie dans son esprit, le pendentif se délectant de cet instant où elle aurait dû pleurer, être dans une détresse psychologique bien plus profonde. Elle rationalisa, un bref instant, et se rendit compte que si c’était bien ce dossier qu’elle avait lu alors les risques que son héritage soit dévoilé étaient important. Elle sentit un goût amer dans sa bouche, mais son visage resta froid. Elle devait trouver un moyen de dévier discrètement la conversation autre part, vers un sujet qu’elle savait sans risque pour son secret, et elle n’en connaissait qu’un seul assez sombre pour s’y perdre. Elle regarda enfin Diane avant de sourire poliment, sa voix d’une sérénité qu’elle ne devait qu’au pendentif qui tuait chaque jour sa peine. « De quels dossiers Diane ? Des évaluations personnelles ou bien un… Un dépôt de plainte ? »
                 
Elle venait de le faire, venait pour la première fois en sept ans de parler pour la première fois de ce sujet avec une collègue. Elle venait de le faire avec une collègue qui avait une formation dans le domaine de l’esprit humain, ouvrant clairement une porte qu’elle aurait aimé laisser pourrir dans son esprit. Mais c’était nécessaire maintenant, à son grand dégoût. Elle voyait clairement la blonde platine chercher des mots tandis qu’elle parlait, comme plus tôt dans la conversation. Elle avait mis les pieds dans un nid de guêpe, et ce fut lorsqu’elle confirma qu’il s’agissait d’un dépôt de plainte qui l’avait fait tiquer qu’elle regarda dans le vague, la sensation de vide venant avec la voracité du pendentif se faisant sentir dans le creux de son cœur. Puis elle entendit la proposition de Diane, que le dossier disparaisse.

Elle baissa la tête, fermant les yeux. Elle essayait de garder sa voix sous contrôle, mais c’était impossible. C’était la blessure qui gardait l’appétit infini du pendentif rassasié. “Non… Ne le fais pas disparaître… Ce dossier est la seule preuve judiciaire de ce que… De ce qui m’est arrivé, avec mes cicatrices…” Les cicatrices entre ses cuisses, qu’elle jurerait pouvoir voir à travers son jean. Elle serra le pendentif dans son poing, près du coeur, sentant la douleur malgré le festin auquel se donnait à coeur joie le bijou autour de son cou. Elle regarda le thé, puis elle regarda Diane. Elle devait lâcher cette bombe. Elle devait. “C’est… Une plainte pour viol… Classée sans suite, parce qu’ils ont jamais… Jamais trouvé qui m’a…”

Elle sentait les larmes se former sous ses yeux, malgré sa voix calme et son rythme cardiaque stable. Quelle étrange sensation après sept ans…
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MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyLun 25 Avr 2022 - 22:30

La subtilité d’un bûcheron. Pas étonnant qu’elle ai été recrutée par ARGUS. La compassion était une vertu chez elle. Une vertu qu’elle avait pris l’habitude de piétiner et d’exploiter comme un outil. Elle pouvait se servir de cette compassion tel une lame ou, parvenait sans difficulté à l’étouffer. La réponse de Belladorya ne la surprit pas une seconde et, elle ne fit pas semblant de l'être. La légiste avait été violée et, Diane n’avait pas eu besoin de lire le dossier pour s’en douter. Après tout elle était formée à identifier ce genre de problème. La fuite du contact physique, la non consommation d’alcool, le refus de toute boisson venant d’autrui. Encore pire, elle avait probablement été drogué. Mais, en tant que psychiatre de métier il était normal qu'elle ai pu avoir des doutes.

Cette fois, l’expression de gène et de malaise avait disparu de son visage. Celui-ci se faisant plus doux et sérieux à la fois. Même si elle était préparée à cette réponse, rien ne changeait son horreur. Clairement, Belladorya n’avait jamais pu être aidée sur ce point. Que le criminel n’ai jamais été identifié ne faisait qu’empirer la chose, approfondir les ravages que son esprit avait pu subir. Même elle était incapable de savoir si elle aurait été capable de se remettre de quelque chose d’aussi horrible. Peut-être en traquant et en dépeçant vivant le responsable. Vraiment? Est-ce qu’elle serait capable de s'en remettre même en agissant ainsi? Impossible de savoir autre chose que, même elle serait profondément blessée. “Désolée, je t’ai forcé la main.” Sa voix était cette fois apaisante. Pas de compassion ou de pitié déplacée.

Mais il y avait aussi une occasion à saisir. Elle pouvait exploiter cette brisure. Pas en remuant le couteau dans la plaie mais, au contraire, en l'aidant à cicatriser. Pourquoi forcément détruire? Manipuler psychologiquement une personne en état de faiblesse? Elle le ferait sans hésiter, le faisais même actuellement. Mais elle n’avait pas besoin de la faire souffrir inutilement là où elle pouvait obtenir l’effet inverse. Alors, oui, il lui faudrait plus de temps. Mais si elle parvenait à établir un lien de confiance ainsi… Ce serait plus fiable et stable. “J’en parlerais pas aux autres promis. A moins que toi tu ne le veuille.” C’était le minimum syndical. Et, pas besoin d’aller voir un psychologue pour savoir comment l’aider, elle était déjà là. “Mais si tu veux je suis là. En tant que flic mais pas seulement. Aussi comme amie si t’en à besoin. Même si je suis pas la plus passionnante." Léger rire clairement un peu forcé.

Et elle avait aussi une autre corde à son arc. “Mais aussi en tant que psy si t’en éprouve le besoin.” Qu’elle le veuille ou non, Belladorya avait besoin de cette aide. Et, comme elle n’était pas parvenu à la saisir plus tôt, elle n’avait plus trop le choix. Elle ne pouvait pas savoir que la possibilité que Diane lui donnait était loin d’être la meilleure. “J’insisterais pas dessus. Sache juste que, la porte est ouverte.” Elle sortit un carnet et, y nota son numéro de téléphone sur une page qu’elle déchira avant de la tendre à la légiste. “Voilà mon numéro. Si t’en éprouve le besoin appel quand tu veux. Je réponds même aux numéros inconnus.” Elle ne comptait pas lui demander son numéro de téléphone. Non, il fallait que ce soit Belladorya qui fasse ce choix. Qu’elle finisse par prendre l’initiative. De cette manière, Diane le savait, si elle faisait le premier elle aurait encore plus de mal à s'arrêter et à ne pas s’investir.

L’esprit humain pouvait aisément être manipulé. Elle n'était pas immunisée à cela. Elle avait pour seule avantage de connaître les mécanismes. Ca et le fait d’avoir tué une partie d’elle même chez les Seals. Et même ainsi, elle devait faire preuve d’une rigueur constante, devait lutter continuellement contre elle-même, contre ses émotions. Pour parfois échouer et d’autres fois réussir. Être un individu méthodique, patiente et déterminé. Implacable "Ça te tente?”
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyMar 26 Avr 2022 - 10:28



Tea and Tears
Elle pouvait sentir la tension dans son crâne traverser ses veines, d’autres souvenirs essayant de se glisser devant ses yeux. Elle voyait des images fugaces d’un verre, d’un mur, d’un drap. Elle serra instinctivement les cuisses alors qu’elle se frottait les yeux, la douleur lancinante qu’elle ressentait certains matins revenant à présent. Elle entendait dans le fond de son oreille la voix désincarnée du médecin qui parlait de trente-septs points de sutures, du fait que celui qui avait fait ça voulait laisser sa marque avant tout. Elle se concentra sur le pendentif qui balaya son envie de vomir en même temps que les flash parasites, la laissant seule avec son esprit éclairci.

Elle avait fait ça pour une raison, parce que Diane pouvait s’intéresser au dossier d’enquête de ses parents et l’assaillir de questions sur eux. Son héritage pouvait alors être exposé, mais elle pouvait aussi se replonger dans une partie de sa vie qui était infernale. Ses parents n’étaient pas abusifs… Le problème était leur haine mêlée à de l’affection profonde, les stratagèmes tordus de son père et l’instabilité pure de l’esprit de sa mère. Elle pouvait en parler à Diane bien sûre, mais elle ne voulait pas que cette dernière se décide à enquêter plus en profondeur sur eux et simplement découvrir qu’ils étaient intraçables. Même elle savait juste que sa mère était allemande, née dans la Forêt Noire il y a bien longtemps, tandis que son père venait du Royaume de France et avait traversé les âges, des informations qu’elle avait rassemblé plus tard en faisant le lien entre ce qu’ils disaient et des événements historiques.

Elle prit une inspiration, posant son regard d’émeraude dans les yeux rouges de Diane. Elle pouvait entendre la voix de sa mère adoptive lui dire de le faire, de laisser un peu sortir la pression. Et peut-être, pour une fois, se permettre de laisser quelqu’un de proche, ne serait-ce pour mieux contrôler ce qu’elle pourrait voir d’elle. C’était quelque chose qui lui faisait mal d’admettre, que parfois laisser quelqu’un l’approcher était le meilleur moyen de se protéger. Elle avait dû laisser ses mères adoptives se rapprocher de nouveau d’elle pour qu’elles cessent de s’inquiéter, qu’elle se dise que ce qu’on lui avait fait ne l’avait pas cassé et que ce n’était pas nécessaire de se changer en chien de garde prêt à mordre le premier venu. Maintenant elle avait juste un chien de garde qui observait à distance.

Prenant sa tasse de thé personnelle, elle l’apporta à sa narine afin de se laisser absorber par l’odeur apaisante et prendre une gorgée de thé brûlant. Sa gorge et sa langue la piquaient à cause de la température du liquide, mais bien vite le goût du caramel emplit sa bouche. Bien vite elle retrouva son courage et une stabilité qui lui était nécessaire pour continuer la conversation alors que Diane lui tendait son numéro et lui proposait son oreille. Elle cacha un petit sourire derrière sa tasse alors qu’elle pouvait déjà imaginer la réaction de ses mères en apprenant qu’elle avait enfin laissé quelqu’un lui donner quelque chose après toutes ces années. Elle passerait sous silence que c’était un de ces collègues pour lesquels elle pinçait mais ne ferait jamais rien, pas même espérer quoi que ce soit.

Et elle n’espérait rien avec Diane, car au fond d’elle une petite voix lui disait que la décision de l’officier était pragmatique, un moyen de ne pas voir une collègue se plonger dans le noir et perdre son efficacité. Diane n’avait pas entièrement le profil pour ça, mais sa méfiance devenue naturelle lui murmurait de ne pas baisser sa garde, surtout avec la plaie ouverte qu’elle venait de montrer. Elle regarda le papier, le numéro de téléphone dansant devant ses yeux alors qu’elle voulait le remémorer mais qu’elle se bloquait après tant d’années de rejets des autres. Elle se rendit compte qu’elle ne pourrait pas appeler la blonde, que son cerveau ferait certainement en sorte à ce qu’elle oublie même l’existence de ce papier et qu’elle n’aurait pas l’esprit d’enregistrer la série de nombre dans son téléphone.

Et elle voulait lui parler. Pour protéger son héritage, pour la guider vers là où elle le désirait, pour espérer que peut-être saisir cette main tendue serait au moins un début de guérison et non pas un artifice comme l’était son pendentif. Qu’avec de la chance elle aurait enfin la force de se débarrasser du bijou et d’enfin laisser la magie où elle aurait dû la laisser, comme un flux silencieux dans ses veines. Elle aimait certains avantages de son héritage, mais elle était aussi terrifiée de ce que sa mère biologique était capable de faire de son vivant. Elle était effrayée que le traumatisme finisse par faire d’elle ce dont elle a le plus peur, quelqu’un ivre de pouvoir et ne pensant plus aux autres.

Alors elle prit son pendentif entre ses doigts, encore, le laissant déguster l’anxiété silencieuse qui naissait en elle pour devenir morte-née par la magie du bijou. Elle regarda de nouveau Diane, n’ayant pas remarqué que son attention avait quitté son visage pour se concentrer sur ses propres doigts et cuisses endolories. Elle se racla la gorge, cherchant comment lui parler sans se dérober à cause de sa peur lancinante qui ne voulait pas disparaître sous les dents du collier. Elle ouvrit la bouche pour la refermer, se mordant la lèvre alors que les mots ne venaient pas. Finalement, elle ferma les yeux et laissa les premières paroles que son esprit écrivait couler sur ses lèvres.

“J’avais vingt-et-un an et c’était ma première soirée étudiante. Je n’avais jamais bu d’alcool avant, pas même le jour de mon anniversaire alors que ma mère avait sorti le whiskey de quinze ans d’âge. Je n’avais pas prévu de boire, je voulais juste passer du bon temps avec deux amis qui m’avaient convaincus que faire deux cursus en même temps méritait un peu de détente. Sauf que ma relation avec eux était devenue compliquée au cours de l’année, je savais qu’ils étaient attirés par moi et devenaient jaloux l’un de l’autre, et je ne savais pas qui ou comment choisir parce que je tenais réellement à eux. Je voulais profiter de cette soirée pour essayer de mettre de l’ordre dans ma tête et voir qui m’attirait vraiment.

Ça ne s’est pas passé comme prévu. Plus la soirée avançait, plus je voyais qu’ils se disputaient et je me rendais compte que je n’arrangeais pas les choses. J’étais allée au bar pour m’éloigner un peu d’eux, mais je pouvais les voir commencer à se disputer de loin. Je n’ai jamais réussi à supporter voir les gens se disputer à cause de moi, pas après mes parents biologiques. Alors j’ai demandé un verre, le tout premier de ma vie, en espérant que ça me donne du courage. J’avais un de ces dessous de verre qui ont des pastilles de test dessus, pour vérifier s’il y avait une substance illicite dans le verre. C’était les organisateurs qui les ont achetés pour avoir l’autorisation de faire leur soirée. Sauf qu’ils n’ont pas acheté les vrais. Ils ont acheté des contrefaçons qui ne servaient à rien et ils le savaient.

Alors quand j’ai bu le verre, en pensant qu’il n’y avait rien dedans, je… Je…”
Elle s’arrêta, ouvrant les yeux en sentant les larmes couler. Elle lâcha un rire jaune, regardant ailleurs, serrant son pendentif au poings d’en avoir les doigts blancs. “Je n’ai jamais autant parlé de… De ça… Jamais…” Elle prit une nouvelle inspiration. “Je… Je veux bien essayer d’en parler… Je… J’ai juste… Ça fait si longtemps que je n’ai pas laissé quelqu’un proche de moi que… Que je sais que si je saisi pas l’occasion maintenant je… Je vais juste fuir, encore.” Elle osait à peine regarder Diane, son regard fuyant.

Comme elle avait dit.
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Dernière édition par Belladorya Roy le Mer 27 Avr 2022 - 15:51, édité 1 fois
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyMar 26 Avr 2022 - 20:41

Et les vannes s’ouvrirent. Diane ne savait pas si en face Belladorya s’en rendait compte mais ce fut un flux de parole ininterrompu. Il était évident qu’elle avait besoin d’en parler. Quant à elle, elle n’eut aucune difficulté à rentrer dans son rôle. La chose était aisée à présent. Car elle se souciait vraiment de la légiste. Elle était du GCPD et, le GCPD était sa seconde famille. Ce rôle qui lui avait été donné lui collait à présent à la peau. L’analyste ne craignait pas trop que la légiste puisse les mettre en situation de danger sur le terrain. Mais elle ne tenait pas à ce qu’elle s’effondre sur elle-même. A vrai dire travailler pour le GCPD avait de quoi être éprouvant pour les moins préparés.

“C’est un bon début.” Voilà sept ans déjà qu’elle gardait ça à l’intérieur. Il n’était pas difficile d’imaginer à quel point ce qu’elle avait vécu avait pesé sur elle. Elle portait une croix et il ne s’agissait même pas de ses propres péchés. Il s’agissait des péchés d’autrui. Diane ne serait pas totalement honnête avec Belladorya. Elle retrouverai des noms et, remonterai la piste. Elle remonterai la piste et, d’une manière ou d’une autre, s'occuperai des responsables. C’était son avantage, elle avait déjà les mains assez sales pour ne pas s’inquiéter de les salir un peu plus dans le pire des cas. “Prends ton temps.”

Elle savait que si elle ne saisissait pas l’occasion elle continuerait de fuir? Bonne nouvelle, elle avait fait le premier pas, le plus dur. Maintenant c’était à Diane de montrer qu’elle était digne de son diplôme de psy. “J’suis pas là pour te forcer la main. C’est toi qui choisis à quel rythme tu veux y aller. T’as pas besoin de te précipiter. J'insiste” Voyant qu’elle n’osait pas la regarder, Diane se redressa avant de faire quelque pas, s’accroupissant devant Belladorya, faisant en sorte d’être la moins intimidante possible. “Hey, regarde moi. Fais comme tu le sens. On peut arrêter d’en discuter maintenant si t’en as besoin. Si tu le sens, dis moi que tu m'appellera dans la semaine et, si tu le fais pas, je viendrais t’emmerder.” Quelle ironie. D’un côté, Diane savait qu’elle était fiable, qu’une fois dans une équipe elle couvrirait toujours l’arrière de ses partenaires. Mais, l’équipe qu’elle avait rejoint actuellement…

D’un instant à l'autre elle pourrait leur tourner le dos. Il suffisait d’un ordre d’une personne. Et elle le ferait alors qu’elle était prête à tout pour assurer leurs arrières à tous. “Ou alors, me dis pas que tu m’appelleras ou dis moi que tu veux plus en discuter. Et je viendrais pas t’emmerder. T’as déjà fais le plus dur et, ça doit venir de toi.” Diane devait aussi la responsabiliser, lui faire prendre conscience que pour sortir de cet enfer, elle devait elle-même le choisir. Que, le jour ou elle surmonterait cet événement, si elle y arrivait, c’est car elle en avait fait le choix. De cette manière elle reprendrai le contrôle de sa vie. Car actuellement, c’était évident qu’elle en contrôlait rien, elle était conditionnée, s’était elle-même conditionnée sans s’en rendre vraiment compte. Et une partie de son job de psy résiderait là, réussir à la faire sortir de son conditionnement actuel.

Pour potentiellement l’amener dans un autre conditionnement.

Please allow me to introduce myself... “Alors? T’en dis quoi?” Joignant les actes à la parole, elle lui tendit la main.
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyMer 27 Avr 2022 - 15:45



Tea and Tears
Son fauteuil se tournait, son corps se balançant de gauche à droite dans une danse née d’une angoisse que le pendentif lui-même ne pouvait pas entièrement dévorer. Elle se sentait vulnérable, elle se sentait faible, elle se sentait exposée, elle ne se sentait pas bien. La différence de taille avec Diane se faisait ressentir, la différence de carrure, de stature, de tant de choses. Son cerveau ne pouvait s’empêcher de lui imprimer dans ses pupilles les entraînement au tir, la précision de la blonde, les entraînements au combat au corps, la façon dont elle pouvait facilement soumettre les autres, et tant d’autres chose qui la faisait frissonner parce qu’une valve venait de s’ouvrir et que son sentiment de sécurité était éclaté.

Elle savait maintenant, elle savait et Belladorya ne pouvait s’empêcher d’imaginer le pire. Elle ne connaissait pas Diane, elle ne savait rien d’elle, elle ne la connaissait que de part leurs postes respectifs au sein du GCPD, et elle fouillait dans des dossiers personnels. Elle se mordit la lèvre inférieur, son regard rivé vers les pieds de son bureau alors qu’elle sentait une panique qui désirait naître mais qui ne pouvait pas exploser. Les mots de Diane ne venaient pas à ses oreilles, trop focalisée qu’elle était sur les larmes qui coulaient en silence le long de ses joues et le rythme cardiaque puissant mais stable qui tambourinait dans sa poitrine.

Jusqu’à ce que Diane se mette dans son champ de vision. “Hey, regarde moi. Fais comme tu le sens. On peut arrêter d’en discuter maintenant si t’en as besoin. Si tu le sens, dis moi que tu m'appellera dans la semaine et, si tu le fais pas, je viendrais t’emmerder.” Et ainsi le train de l’anxiété fut stoppé au plus net, son pendentif faisant disparaître toute trace de son existence. Les larmes cessèrent de couler, les battements de son cœur abandonnant ses oreilles pour se plonger dans sa cage thoracique. Son esprit ne lui envoyait plus d’images pour lui rappeler combien la personne à genoux devant elle était si dangereuse.

La sérénité surnaturelle avait repris le dessus, les émotions mourant sur son visage pour laisser place à cette expression placide qui s’était ancrée depuis qu’elle détenait son bijou. “Ou alors, me dis pas que tu m’appelleras ou dis moi que tu veux plus en discuter. Et je viendrais pas t’emmerder. T’as déjà fait le plus dur et, ça doit venir de toi.” Le plus dur ? En parler n’était pas le plus dur. Ne pas se souvenir était réellement le plus dur, la chose qui la torturait, la chose qui faisait que sa confiance aux autres était noyée dans le néant. Si elle n’avait pas de visages à mettre, de nom, juste une forme noire sans traits, alors elle ne pouvait s’empêcher de poser n’importe qui dessus. Elle pouvait aisément mettre les traits de Diane.

Mais Diane ne pouvait pas être celle qui lui avait fait ça, parce que Diane ne venait pas de Gotham. C’était une raison pour elle de pouvoir lui faire un peu confiance, juste un peu. Elle regarda la main qui lui était tendue, un signe qu’elle serait là pour elle si elle le  voulait vraiment. “Alors? T’en dis quoi?” Elle se mordit la lèvre, regardant Diane droit dans les yeux. Son vert émeraude dans le rouge rubis, se plongeant profondément pour chercher le danger, chercher une raison de fuir comme son corps le désirait, d’oublier les risques pour son héritage et de se murer encore une fois. Elle amena ses doigts à sa bouche, mordillant le bout de son ongle.

“Je… Je n’aime pas le contact physique… Je supporte à peine quand mes mères m’enlacent…” Avoua-t-elle finalement, regardant la main avec appréhension. Finalement, elle se mit à rire jaune encore une fois. “Je suis désolée Diane… Tu vas avoir beaucoup de travail…” Ajouta-t-elle, reprenant le papier sur lequel se trouvait le numéro de la blonde pour enfin l’enregistrer sur son propre téléphone. Elle sentait son cœur battre un peu plus alors qu’elle réalisait qu’elle venait d’obtenir le téléphone privé de quelqu’un pour qui elle en pinçait. Elle se frotta les yeux, cachant sa rougeur sous sa main tandis qu’elle focalisait son esprit sur autre chose.

Elle ne voulait pas parler de ça ici, sur leur lieu de travail, et encore moins dans sa morgue alors qu’elle avait réussi à en faire un lieu de paix pour son esprit. Elle refusait d’en parler chez elle, l’idée même la faisant frissonner, et elle ne parlait pas de l’idée de le faire chez Diane. Elle ne savait pas où le faire, la tension que provoquait cette question s'amplifiant avec la réalisation que la dernière fois qu’elle était aussi nerveuse sur comment choisir un lieu, c’était pour son tout premier rendez-vous. Et elle ne s’était rendue compte qu’un mois plus tard que s’en était un, le pauvre garçon qui lui avait proposé n’arrivant pas à passer sa densité. Elle posa son regard sur Diane encore une fois.

“Je… Je ne veux pas en parler ici… Ni chez moi… J’ai besoin de me sentir en sécurité, et si je commence à en parler je vais teinter ces lieux avec mon anxiété. Et, hum… Je… Je ne souhaite pas non plus en parler chez toi, avant que tu ne songes à proposer…” Qu’elle se retrouva à dire, sa voix moins assurée et combattant la façon dont ses battements de cœur la rendait dingue. “Donc… Une idée de comment faire ?”
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyMer 27 Avr 2022 - 19:10

Tu vas avoir beaucoup de travail.

T’as vraiment pas de limite hein?

“C’est la différence entre toi et moi justement.” Nouveau tir, nouvelle cible abattue. Elle recharge le fusil, imperturbable. “J’ai accepté la mission alors, je suivrais les ordres de la patronne.” Encore un tir. Encore une proie à abattue. “Si elle devait m’ordonner de tuer Superman je le ferais sans une seule hésitation. Que je le veuille ou pas.” Derrière le masque, ses yeux rubis sont imperturbables alors qu’elle se tourne vers son binôme actuel. “Quand on a une mission, on la remplit jusqu’au bout. C’est notre devoir.” Sa voix était calme et neutre. Mais surtout, implacable.

Oui, elle allait en avoir du boulot. Elle allait devoir rouvrir des bouquins, réécouter un paquet de discussions et de conférences traitant de la situation de Belladorya. Et surtout, elle allait devoir creuser cette affaire à côté car, plus elle en saurait, plus elle pourrait l’aider. Inutile que la légiste soit au courant. Comme d’habitude. Elle s’était engagée à l’aider et, elle le ferait. Elle terminait toujours ce qu’elle commençait après tout. Peu importait ses désirs une fois que Diane entamait quelque chose elle allait jusqu’au bout. Le cas de Belladorya n’était pas différent, d’une certaine manière il n’avait rien d’extraordinaire. Ce qu’elle avait vécu était d’une sinistre banalité dans le monde. Il suffisait d’être en position de faiblesse pour que les vautours se jettent sur vous.

Sourire compréhensif, sa main retourna à ses côtés. “Pas d’problème, c’est compréhensible.” Non, rien de bien surprenant. Un comportement classique chez les individus ayant subi une agression. Pas besoin d’être psy pour le comprendre. “On a pas de date limite et, c’est pas comme si je prévoyais de quitter Gotham. Après tout, vu mes débuts si j’étais du genre à fuir ça serait fait depuis longtemps.” Léger rire alors qu’elle va se rasseoir sur son tabouret, songeant à son séjour à l'hôpital de Gotham. Elle n’avait pas prévu de quitter la ville, elle la quitterai lorsqu’on lui en donnerai l’ordre. Et probablement à regret car malgré tout, elle aimait cette crasse sinistre qui pouvait presque se goûter. Gotham avait le don de révéler les individus dans la violence.

Quand à la question de où le faire… Les espaces privés étaient évidemment à proscrire pour l’instant.  Même si Belladorya n’en avait pas parlé, Diane ne l’aurait même pas envisagé. Elle n’aurait pas été dans un bon état d’esprit pour que quoi que ce soit de bon n’en ressorte. Dans un bar alors? Non. Un espace proposant dans l’alcool n’était pas non plus le bon endroit pour qu’elle se sente un minimum en sécurité. Il fallait un endroit public, qui n’était pas un lieu propice à un quelconque excès. “Que dirais tu d’un Starbuck ou un truc du genre? Pas d’alcool, juste du thé et du café plus ou moins bon. Et des fauteuils confortables.” Le genre d’endroit tranquille et sans danger à moins bien sûr qu’il n’y ait un braquage. Le genre de poisse improbable.

“Bien évidemment, tout ce que tu me diras sera sous le coup du secret professionnel donc, je ne le répéterai à personne. Ca sera entre toi et moi.” Elle respecterai la loi sur ce point, ne le révélerai à personne. Elle s’y engageait sans la moindre hésitation. Même s’il y avait une légère nuance que Belladorya ne pouvait connaître. Le secret professionnel n’avait pas le droit à la parole pour ARGUS. Encore plus lorsque le dépositaire dudit secret était un de ses agents. Le genre de nuance et de situation improbable. "Ça te va pour un début?”
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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyMer 27 Avr 2022 - 20:25



Tea and Tears
“Que dirais tu d’un Starbuck ou un truc du genre? Pas d’alcool, juste du thé et du café plus ou moins bon. Et des fauteuils confortables.” “Et une note hors de prix.” Dit-elle avec un faible sourire, se détendant visiblement à la proposition d’un tel lieu. Un lieu public, un lieu où personne ne pouvait s’amuser à trafiquer sa boisson, un lieu où chaque serveur était surveillé par le manager. Pas le meilleur endroit où travailler avec toute la pression, mais clairement un lieu qu’il lui fallait pour elle. La victime d’une agression sordide lors d’une soirée étudiante qui a mal tourné pour elle.

Elle lâcha enfin son pendentif, le laissant pendre autour de son cou sans ressentir le besoin de faire de nouveau appel à lui pour l’instant. Sa posture se fit plus détendue, la perspective de savoir que le secret professionnel était de mise. Mais encore, que valait le secret professionnel en ces temps de délation ? Rien ne lui disait que les parties les plus étranges de son histoire ne seraient pas utilisées contre elle un jour. Que Diane ne déciderait pas d’aller à l’encontre de ce secret en découvrant ce qu’elle pouvait faire, ou pire, ce dont sa mère biologique était capable.

Elle observa les yeux de Diane, quelque chose dont elle ne se sentait pas capable plus tôt. Ô, elle plongeait son regard dans le sien mais c’était plus pour se maintenir dans cette réalité. Et elle la voyait, cette détermination. Quelque chose de froid, d’implacable. Le regard de quelqu’un qui ferait beaucoup pour atteindre ses objectifs. Elle le connaissait, elle pouvait placer ce dernier sur des yeux verts ressemblant aux siens, mais tellement plus dérangés, instables, enivrés de pouvoir. Bien sûr, ceux de Diane n’étaient pas ceux de sa mère, mais elle connaissait cette lueur que trop bien.

Elle se doutait de ce qui se passait dans son esprit, cette envie de plonger dans une affaire pour l’aider. La protéger ? Elle savait ce qu’il se passait quand quelqu’un songeait à la protéger, rien de bon ne venait. Elle en avait perdu ses parents. "Ça te va pour un début?” Elle sortit de ses pensés en offrant un sourire poli et serein à la blonde, hochant la tête en douceur. “Oui, ça me va Diane. Je t’appellerais dans la semaine, une fois que j’aurais un peu moins de travail.” Elle se leva ensuite de son siège, s’étirant afin de dégager toute sa tension musculaire. “Sur ce, je dois remplir des dossiers, et j’ai besoin d’un peu de calme. Merci pour la tasse de thé.” Qu’elle disait, ouvrant la porte pour Diane.

Mais lorsque cette dernière traversa la porte, Belladorya dit une dernière chose. “Merci Diane, vraiment… Mais s’il te plaît, ne mène pas l’enquête. J’ai besoin de quelqu’un pour m’écouter. Pas d’un justicier.”

Et elle ferma la porte de son bureau, ses yeux sur la tasse de thé offerte par Diane plus tôt. Elle marcha vers cette dernière, l’observant un bref instant avant de la prendre et la vider dans un évier. Il était trop tôt pour accepter un thé de Diane. Mais elle espérait pouvoir réussir à le faire un jour. Si Diane acceptait sa requête.

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AnonymousInvité
MessageSujet: Re: Thé ou café [pv Belladorya - Diane]   Thé ou café [pv Belladorya - Diane] EmptyJeu 28 Avr 2022 - 21:49

Bien. Elle venait de le dire, elle appellerait Diane dans la semaine. Et si Diane ne recevait pas de coup de téléphone elle irait emmerder la légiste à ce sujet. Toutes deux venaient de prendre un engagement et toutes deux s’y tiendraient. Même si les limitations et les règles auxquelles toutes deux obéissaient étaient différentes. Mais c’était le jeu de la vie, seuls ceux préparés à sortir de la partie pouvaient vraiment gagner, ceux capable de jouer avec d’autres règles au même jeu. Toujours son léger sourire “Et je viendrais t’emmerder si tu m’appels pas. Oublie pas.” Et, n’en demandant pas plus, l’analyste se leva, comprenant que la discussion était terminée et, qu’elle ne devait pas déranger plus que cela la légiste pour l’instant.

Mais les derniers mots de Belladorya, alors qu’elle passait la porte de la morgue, eurent le don de la surprendre. Elle n'avait pas besoin d’un justicier? Elle ne savait pas trop quoi penser de cette phrase. Pourtant, elle ne manifesta pour surprise que de légers sourcils froncés. “Je… J’suis une flic, pas une justicière rassure toi. J’obéis à la loi.” Et elle n’en rajouta pas plus, gardant son léger sourire, mais cette fois avec une pointe d’amusement. Masque parfait qu’elle avait l’habitude de porter. Non, elle ne jouerait pas les justicières pour la légiste. Elle n’était pas une justicière après tout. Tout au mieux parfois s’autorisait-elle à emprunter non pas le glaive de la justice mais, celui de la rétribution. Pour ceux qui avaient décidé d'échapper aux règles de la société et, d’en abuser.

Toute action avait des conséquences songeait-elle alors qu’elle s’allumait une cigarette sur le parking du GCPD. Décharge de nicotine dans ses veines alors qu’elle savourait son poison. Toujours les mêmes histoires et, les mêmes erreurs. Non, pour qu'elle puisse envisager d’être une justicière il lui manquait quelque chose de crucial. Mais ses parents avaient au moins fait du bon travail sur ce point. Elle n’était soumise qu’à une seule et unique règle, elle allait jusqu’au bout. C’est pour ça que son travail était apprécié après tout, elle n’avait pas vraiment de limite et jouait dans les règles. Jusqu’à ce qu’il soit nécessaire d’ignorer les règles.

Et les lois étaient une forme de règle. Mais, heureusement pour elle, elle était avec ceux qui dictaient quelles règles devaient être respectées et, quelles règles ne devaient pas l’être. Et jouer de ce côté de la barrière avait ses avantages. Tant qu’elle remplissait son rôle elle avait toute la latitude qu’il lui fallait. Elle avait même une possibilité de rédemption si nécessaire. Alors non, elle n’agirait pas en justicière pour Belladorya. Elle n’agirait pas non plus pour la venger. Elle suivrait une piste, s'adonnant à une nouvelle traque uniquement pour elle-même. Pour le plaisir de la chasse, pour la même raison qui lui avait fait rejoindre ARGUS.

Ayant terminé sa cigarette, la franc-tireuse l’écrasa avant de monter sur sa moto. Un coup d’oeil dans le rétroviseur avant de mettre son casque. Ouais, ton problème c’est les yeux ma grande. Ton regard de tueuse, il partira jamais. Et elle fit vrombir le moteur, bien décidée à rouler pendant une ou deux heures au hasard dans les rues de Gotham. Qu’est-ce qu’elle aimait cette ville, une vraie jungle urbaine, avec sa chaîne complexe de prédateurs… Elle était loin d’être au bout de ses surprises. Et elle était impatiente de découvrir quelle serait la prochaine.
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Thé ou café [pv Belladorya - Diane]

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