Sujet: Un tas de vilaines peluches Sam 12 Fév 2022 - 11:08
Un tas de vilaines peluches
Avec Duke Thomas/The Signal
Le campus de l’université était comme une belle étendue d’herbe fraichement tondue, laissant planer cette odeur que j’appréciais tant humer en été. En ce mois de février par contre, j’étais particulièrement frigorifiée même si je portais ce manteau beige à froufrou autour du capuchon, de chez Tommy Hilfiger. J’avais l’impression que cette vague subie par tous les habitants de Gotham depuis novembre ne comptait pas nous lâcher la grappe de si tôt ! Les lèvres tremblantes et recroquevillée dans ma doudoune à l’utilité contestable malgré son prix, j’accourais dans l’enceinte du batiment en me frottant les mains les unes contre les autres. Armée de mes bouquins, je parcourais les couloirs dans la ferme intention de passer l’après-midi à la bibliothèque. Ma vie avait pris un tel tournant que mes études, très importantes pour moi, commençaient à en pâtir. Je ne trouvais plus le même temps qu’avant pour plonger mon nez dans ces centaines de pages de lois et droits civiques. Cela avait tout à voir avec les nouvelles prises de décisions qui régissaient ma vie depuis quelques semaines. Il y a moins d’un mois j’avais décidé de ressortir un passif que je m’étais promise de ne plus solliciter de sitôt et pourtant me voilà à traquer l’inconnu qui m’avait tagué ma voiture ! Je passais mes nuits à scruter les caméras des rues qui juxtaposaient le parking où j’avais garé la mercedes. Tout ce que je savais à l’heure actuelle sur cet inconnu X était qu’il s’agissait d’une fille, j’en étais quasiment certaine. Elle avait pris la fuite de façon très tranquille, ce qui m’avait laissé penser que la criminelle était habituée à être pourchassée dans les rues. Je perdais sa trace dans une stupide ruelle à cul-de-sac.
Mes talons se précipitaient sur le sol tout juste ciré par le concierge de l’université. Le voilà d’ailleurs qui était adossé contre la porte d’un débarras, me saluant à mon passage d’un signe de la main. Je lui offris le plus beau des sourires que j’étais capable de faire après cette nuit blanche qui m’avait valu des poches de cernes sous mes yeux maquillés, dans l’espoir de masquer la fatigue qui tirait mes traits. Les bras chargés de quelques bouquins faisant chacun au minimum sept cent pages, je comptais les mètres qui me séparaient du local où régnait sagesse, calme et introspection. J’adorais y étudier, plusieurs bancs étaient parsemés ici et là, mes préférés étant ceux qui attendaient au fond d’un rayon peu fréquenté qu’on vienne y prendre place pour quelques heures. Alors que je m’apprêtais à tourner à une intersection, un frisson me parcourait le corps, mes paupières rataient un battement de cil et je finissais par bailler en me cachant derrière mes livres. Cette courte fraction de secondes suffisait à ce que je me prenne en pleine face un obstacle, qui me fit lâcher tout le précieux savoir que je me devais de connaître par coeur pour les examens. Ma silhouette resta figée le temps d’un instant, où mon regard s’attardait sur le cimetière de bouquins à mes pieds. — Oh.. mon… je suis vraiment, vraiment désolée ! Une autre paire de chaussures s’agitait là, que je ne reconnaissais pas. — J’avais la tête ailleurs, pardon ! Lentement, mes yeux remontaient les jambes de la personne que je venais de littéralement bousculer. Si nous avions été en voiture, les quelques excuses que je déclarais avec toute la confusion du monde n’auraient sûrement pas suffit à me faire pardonner. — Duke ! je m’exclamais alors que l’observation minutieuse me mena droit sur son visage amical. Mon air confus laissa place à un large sourire qui laissa tomber toute convenance sociale inutile en présence d’un proche. Un dernier pas au-dessus de mes effets personnels toujours à terre, me fit tomber dans ses bras pour une forte étreinte. En voilà un autre, d’ami, que j’avais négligé au cours de cette année. Il était une crème lorsqu’on le connaissait véritablement et j’étais désolée pour tous les autres qui ne s’arrêtaient qu’aux problèmes du jeune garçon et aux bruits de couloirs. — Oh Duke, je suis tellement contente de te croiser ! En lui rendant sa liberté, je manquais de trébucher sur mes affaires. Dans un soupir, je m’agenouillais et commençais à ramasser tout en lui faisant la conversation. — D’un côté j’étais certaine que tu ne venais plus en cours, je ne t’y vois jamais ! Voilà un fait qui avait bien plusieurs versions, étant donné que moi-même je désertais ces magnifiques couloirs pour permettre à Oracle d’exister. En me relevant les bras à nouveau chargé, je laissais errer mes pupilles dans le regard de mon ami. La lèvre que je me mordillais trahissait le combat intérieur que j’étais en train de mener, entre aller réviser et proposer à Duke de passer un petit moment ensemble. — Tu allais où comme ça ? je demandais les yeux pétillants, heureuse de le rencontrer entre ses murs et pas au milieu d'une source de problème en plus. Je redressais un peu la tête et vis par-dessus son épaule la machine à café entreposée là. — Une petite boisson chaude le temps que je te raccompagne à la sortie ça te tente ? je questionnais, armée de mes yeux doux. Mais j'avais envie de ses nouvelles, de l'entendre me dire que tout allait bien pour lui.
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