Une entrée en la matière...

Les Narrows... Un quartier sombre où pullulaient les criminels, les trafics et la violence. Un quartier pestiféré, pour des pestiférés. Un endroit où seuls les plus idiots et les plus fous iraient explorés sans s'être préparés. Le quartier parfait pour avancer sa réputation et son autorité. La nuit s'était abattue sur la ville de Gotham et ses quartiers. Et les ruelles peu éclairées des Narrows offraient à Cole la couverture qu'il désirait. Il marchait dans la nuit et au cœur des ruelles sinueuses de ce labyrinthe de béton et de violence. Ci et là, on entendait dans le lointain un coup de feu. Les volets étaient fermés, et personne ne désirait être à l'extérieur à cette heure. Son masque sur le visage, Grifter s'arrêta aux abords d'une ruelle, profitant de l'obscurité pour observer le vigile à l'avant de l'escalier qui descendait dans un des nombreux sous-sols sordides du coin. Le garde, un colosse mêlant gras et muscles semblait quelque peu somnoler... Après tout, qui viendrait chercher des problèmes à un type de cette carrure et armé dans un tel quartier ?

Venant alors profiter du fait que le garde piquait du nez, Cole se glissa hors de sa ruelle, et d'un pas rapide il approcha. Le vigile entendit alors des bruits de pas, et releva la tête en tentant d'atteindre son arme pour la dégainer. Et en un instant, il senti une emprise sur son poignet, la main de cet homme au masque en tissus rouge venait de se refermer sur son poignet avec une poigne des plus redoutables, et alors que le gardien du sous-sol s'apprêtait à riposter d'un coup de tête en plein nez, il eût à peine le temps de river ses yeux sur cet objet qui reflétait l'éclat des quelques lampadaires grésillants de la rue et la lueur de l'astre nocturne. Des gouttelettes de pluie commençaient à tomber, et au même instant, elles reçurent la compagnie soudaine de... Gouttes de sang.

le couteau perçant la trachée du colosse venait de lui ôter toute force, tout son corps semblait se relâcher alors qu'il s'écroula au sol, son sang se répandant peu à peu sur le pavé humide, allait tôt ou tard être nettoyé par la pluie battante qui le porterait là où il devait être, les égouts.

Grifter vint alors commencer à descendre les marches une à une, venant alors tâter les bords de la porte pour s'assurer qu'il n'y avait pas de mécanismes suspects pouvant enclencher un piège qui mettrait fin à cette opération clandestine. Rien... "Encore un gang trop confiant", se dit Cole. Tournant la poignée, il dégaina un des revolvers cachés sous son long manteau avant de poser un pas à l'intérieur. Il entendait les rires gras des gangsters qui faisaient une partie de poker en cette "douce soirée" qui serait la dernière.

Cash marcha lentement, son arme levée devant lui alors qu'il procédait à une surveillance minutieuse pour ne pas se faire piéger. Et alors, un avantage vint s'offrir à lui. L'interrupteur des lumières de ce sous-sol miteux et humide. Il appuya sur l'interrupteur, noyant alors le sous-sol dans l'obscurité. L'un des gangster s'exclama alors :

- "Putain, les plombs ont encore sautés... Bon c'est ton tour cette fois."

Le second lui répondit alors :

- "Comment ça mon tour ? J'y suis allé les 2 dernière fois !"

Plusieurs éclats de voix se faisaient entendre, Cole comptait les différences dans les voix pour déterminer un nombre d'hostiles... Cinq, cinq futurs cadavres. Il resta non loin de l'interrupteur, attendant dans l'obscurité que celui dédié à s'occuper de la lumière passe non loin de lui... Et lorsqu'il entendit les bruits de pas passer à côté de lui. Il vint enrouler son bras autour du cou de sa victime et dans un craquement sinistre avant qu'il ne puisse pousser un cri, il brisera les cervicales, avant d'allonger le corps au sol pour éviter un bruit sourd. Puis il avança dans la salle d'où les voix émanaient.

- "Y a pas quelqu'un qui à son téléphone pour faire de la lumière ? Il est putain de lent l'autre abruti."

L'éclat lumineux de la lampe d'un téléphone vint alors, jaillissante comme un puits de lumière... Alors que juste après, dans un éclat semblable au tonnerre, à une justice divine s'abattant sur le crime, une balle perça le crâne d'un des 4 derniers à la table. Trois autres coups de feu jaillirent alors, tous aussi rapides que le premier. Et en quelques instants, il ne restait dans la salle que Cole, et quatre cadavres, le visage marqué par la surprise et l'incompréhension. Une expression désormais éternelle de confusion. Grifter, d'un ton moqueur s'exprima :

-"Vous avez été décevant." Il ramassa le téléphone qui offrait la seule lumière de la pièce. tournant la lumière vers un des visages à l'orbite percée par une balle de son arme. "Et bien, on peut dire que mon revolver a un regard perçant... Pas vrai ?" Il donnera une petite tape sur l'épaule du défunt avant de sortir une carte qu'il posera sur la table de poker, sur laquelle il était écrit :

"Avec les compliments de Grifter, la nouvelle légende de Gotham."

Mais alors... Un bruit soudain surpris Cole. Le bruit de la porte de l'extérieur venant de se claquer, comme si quelqu'un venait de s'enfuir... Il couru alors vers l'extérieur en s'aidant de la lumière du téléphone du défunt joueur de poker, bondissant dehors et grimpant les marches deux à deux.. Il regardait alors courir un des mafieux, tentant désespérément de s'échapper. Et au pas de course, Grifter prit sa proie en chasse.

Ambiance musicale pour accompagner la lecture:

Ça devait faire plus de deux semaines que je filais cette bande de petites frappes à la botte de Face de Cadavre. Deux semaines à me les geler sévère. A devoir subir la pluie, le vent et les vapeurs nauséabondes qui caractérisent ce coin de Gotham. Tout ça pour quoi, cher journal ? Bon sang… J’avais vraiment un problème. Non, pas un problème : une obsession.
D’aucun diront que cette dernière était toute légitime, vu ce que Sionis m’avait fait subir. D’autres, plus sages, auraient souligné le fait que ma vendetta personnelle envers Black Mask n’avait fait que me mettre toujours un peu plus en danger. Il suffisait de constater la prime sur ma tête qui ne cessait d’augmenter, un peu comme le nombre de nouvelles cicatrices que j’arborais après chacune de nos entrevues. Je ne rêvais plus que d’une chose, lui rendre la pareille. Le cribler de balles et réparer l’erreur monumentale que j’avais commise en n’appuyant pas sur la détente, il y a maintenant près de cinq ans. C’est fou comme le temps passe vite, pas vrai cher journal ?

« Nan mais j’hallucine là ?! Oh non, non, NON. Il n’est pas QUESTION de laisser passer ça ! »

J’assistai depuis mon nid d'aigle, impuissante, à l’attaque de la planque de ces petits merdeux par un type plutôt baraqué et aux goûts vestimentaires douteux. Tout ça ressemblait au modus operandi de Red Hood, mais ça ne tenait pas la route. Qu’est-ce que Todd fichait ici ? Et pourquoi briserait-il sa promesse faite à son ancien mentor ? Il pouvait être buté et grognon, mais on pouvait compter sur lui. Alors que je m’interrogeais sur les raisons de ce revirement intempestif, Le boucan d’une porte dérobée ouverte à la volée et le bruit d’une course effrénée se firent rapidement entendre. Il n’était plus question de perdre son temps à réfléchir, il fallait intercepter ce rat avant qu’il ne parvienne à se faufiler dans la souricière qu’étaient les Narrows. Ni une ni deux, je m’élançais à sa poursuite, bien décidée à ne pas le laisser m’échapper. Je n’avais peut-être pas eu le plaisir de mettre un terme aux opérations de ses petits copains, mais j’avais toujours les nerfs, et il ferait un punching ball parfait pour l’occasion. Dégainant mon bat-grappin et visant, je tirais. Avant de me jeter dans le vide. Fondant sur le malheureux comme un rapace qui aurait repéré un lapereau sans défense.
Si je n’avais pas de serres, il en demeura que l’impact fut rude, envoyant directement le fuyard au tapis, ce dernier s'effondrant lourdement sur le parvis inégal de la ruelle dans laquelle il avait tenté de se réfugier.

« Reste au sol, du con. » grommelais-je à l’encontre de ma proie qui tentait de ramper, lui assénant un coup de pied rageur au flanc. je pouvais entendre les bruits de la course de Red Hood qui avait pris fin dans mon dos. Il avait toujours été un peu moins rapide que Tim et moins souple que Dick, sans doute à cause de sa carrure. J’en profitais pour me lancer dans une autre de ces longues tirades dont j’avais le secret, les mains posées sur les hanches telle une matrone qui réprimanderait un gamin turbulent.

« Depuis quand tu te permets d’empiéter sur mes plates-bandes ? Ça faisait deux semaines que je les surveillais, merde ! Encore, que tu me coiffes au poteau pour tabasser des molosses de Face de Cadavre, j’aurais pu accepter. Mais tu crois que je ne t’ai pas vu agir ? Où est passé ton serment sur l’honneur d’arrêter d’user de force létale pour honorer la mémoire de Bat-nouille ? Si jamais j’apprends que t’as renégocié les termes du contrat, Dick va m’entendre, j’peux te l’assurer !»

«Tu m’écoutes, Red ...» Poursuivais-je en me retournant pour faire face à mon interlocuteur,resté mutique et qui n’était, à l’évidence, absolument pas Jay.
Un frisson involontaire me parcourut tandis que je peinais à retenir un haut le cœur. L’homme qui se tenait face à moi était couvert de sang, et il était facile d’imaginer le carnage qui avait eu lieu dans le tripot miteux.

« ...Hood ?»

«Bordel, mais t’es qui toi ?! » lâchais-je d’un souffle, un pied toujours posé sur le fuyard pour l’empêcher d’aller plus loin. Ce dernier s’était mis en tête d'agripper ma cape comme s’il tentait de se dissimuler derrière moi à la façon d’un enfant effrayé.
Et effrayé, il l’était… Terrifié, même. Franchement, je pouvais le comprendre.

La course effrénée de Cole se poursuivait... Ce gangster, ce rat, commençait lentement à le semer, il était plus frêle et plus rapide que lui. Un guetteur, sans doute. Un jeunot qui travaillait pour un gang histoire de se faire de l'argent rapide et qui avait été recruté pour une misère. Il devait le rattraper, il avait un projet pour lui. Une idée qui venait de lui passer par la tête au cours de ce début de poursuite.

La proie du mercenaire allait lui échapper, Grifter ne connaissait que peu Narrows et si sa cible parvenait à disparaitre dans les ruelles, il ne le retrouverait pas. C'est alors qu'une ombre fusa, sorti de la nuit et apparaissant sous la lueur d'un lampadaire dont l'ampoule s'éteignait par instant avant de révéler de nouveau sa lueur aux rues de ce quartier miteux. L'ombre en question vint alors d'un puissant coup, envoyer le gangster fuyard au tapis, avant de lui asséner un autre coup de pied et de poser sa botte triomphante sur sa proie.

Cole s'arrêta alors dans le dos de cette silhouette qui venait d'intercepter le coureur. Il allait parler quand soudain la voix féminine du costume pourpre et noir vint alors lui faire la morale. Le connaissait-elle ? Était-ce quelqu'un qu'il avait oublié? Il haussa un sourcil sous son masque alors qu'elle poursuivait son monologue plein de bonne volonté.

Elle évoqua alors "Bat-nouille". C’était quoi ce surnom ? Évidemment que Cash savait à qui cela faisait référence. Qui ne se doutait pas que le "bat" sonnait pour "Batman"?. C'est alors qu'elle termina sa leçon de morale qui ne concernait en rien Grifter par un "Hood?". Cole saisit alors très vite le problème. LA silhouette qui se dressait devant lui l'Avait confondu avec quelqu'un d'autre. Et alors qu'il allait encore parler elle vint l'interrompre dans une exclamation de surprise. C'est vrai ça, qui était-il? Venant pointer son arme vers la tête du gangster, il intima à ce dernier un ordre clair.

- "Pas bouger. Sinon je tire." Puis Grifter redressa le regard, observant ce costume aux teintes pourpres qui l'observait avec surprise et confusion. "Grifter. Un nouveau à Gotham et une futur légende !" Plissant les yeux... Il regardait alors son interlocutrice... Elle lui rappelait quelque chose, il l'avait déjà vu quelque part.

Mais oui ! Il avait vu des photos trainer sur Internet dans divers articles quand il se renseignait sur les personnalités de Gotham. Le site "Spoiler Alert" était un de ces sites consultés pour récupérer quelques informations sur la ville. Et cela lui permit de se remémorer le nom de sa mystérieuse interlocutrice.

- "Tu dois être... Spoiler ! Il est sympa ton site "Spoiler Alert"." dit-il alors en faisant un petit signe du pouce. Cole comprit vite que le regard de cette dernière, s'était promené sur sa tenue... Couverte de sang. Il baissa la tête, regardant son long manteau qui du brun, était désormais teinté d'un rouge vif. Il remonta son regard vers elle en repensant au serment dont-elle parlait. "Et non, je n'ai pas de serment à "Bat-nouille" par rapport au fait d'arrêter la force létale. Sinon je serais pas en train d'utiliser des armes à feu, tu crois pas ?"

Il gardait son arme pointée sur leur proie commune. Son visage masqué par ce tissus rouge qui laissait, comme pour tout les héros et anti-héros de cette ville, planer un mystère sur le visage qui s'y cachait. Les cheveux blonds de Grifter étaient plaqués sur sa tête dû à la pluie si propre à Gotham. Et les gouttelettes perlant sur son manteau, nettoyait par endroits le sang qui avait giclé dessus suite à la "surprise" de la cave. Et étonnamment, malgré son allure de brute de décoffrage, il avait un ton plus ou moins amical. Une rencontre tout à fait normale dans un tel quartier.

Une entrée en la matière... 0e18554ed3dfb7355e726b83dc0e0599

Ambiance musicale pour accompagner la lecture:

J’obtins réponse à ma question assez rapidement, ainsi que le déplaisir de le voir viser le type que j’avais mis au sol de son arme, avec toute la nonchalance du monde. J’avais la situation sous contrôle
"Grifter. Un nouveau à Gotham et une future légende !"

Une future légende, rien que ça ? Bonjour l’égo. Même Batman ne se permet pas de telles paroles. Il n’en a pas… Enfin, n'en avait pas besoin. Tu sais, cher journal, c’est étrange.
La mort de Bruce m’apparaissait toujours comme une sorte de mauvaise blague. C’est ce que j’avais pensé en entendant parler de l’accident. Il ne faisait aucun doute que ce bon vieux justicier grognon qui jouait les playboys vaniteux aurait refait surface au bout de quelques jours, prétendant avoir échappé à la mort par miracle. Batman serait éternel tant qu’il restera des gens pour honorer sa mémoire et poursuivre son combat. J'devais bien ça à Batou, pas vrai ?

"Tu dois être... Spoiler ! Il est sympa ton site "Spoiler Alert"."

Bon, il n’avait pas si mauvais goût que cela, finalement. Enfin, pas dans tous les domaines…
Parce que franchement, le look “J’suis un vétéran sans-abri en plein épisode psychotique” c’est franchement pas classe.

«Ouais, ouais. J’suis Spoiler, en chair et en os.»

"Et non, je n'ai pas de serment à "Bat-nouille" par rapport au fait d'arrêter la force létale. Sinon je serais pas en train d'utiliser des armes à feu, tu crois pas ?"

« No shit, Sherlock. Par contre, tu vas me ranger cette pétoire fissa. J’contrôle la situation, Captain Obvious. T’as peut-être pas de problème à descendre des gens à tout va, mais c’est pas le genre de la maison. Alors si tu veux le finir, faudra me passer sur le corps. »

A peine ces mots eurent-ils quitté ma bouche que je me giflais mentalement.
Bravo Steph, super ! Propose donc à Psycho-Hobo de devenir une cible d'entraînement mouvante. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer, hein ?
Je regrettais à nouveau de ne pas avoir développé d’immunité aux blessures par balle. A force de me faire tirer dessus, ça ne serait que justice, merde ! J’avais beau n’avoir aucune putain de sympathie pour cette larve, il n’était pas question que je le laisse tuer un gamin qui devait être à peine plus âgé que moi et qui geignait toujours à mes pieds, marmottant des supplications sans queue ni tête entre deux reniflements répugnants. Bon d’accord, il avait vu des gens mourir à la chaine mais ça devenait simplement pathétique, à présent.

«Hé toi, interdiction d’te moucher dans ma cape ! » grognais-je en lui arrachant le tissu mauve qu’il avait continué à serrer comme si sa vie en dépendait.
Je crois qu’il n’avait pas vraiment tort, après réflexion. Je serrais mon bô dans les mains, ne quittant pas le blondinet des yeux alors que je prenais presque inconsciemment une position défensive.

Cette rencontre était bien singulière pour Cole. Il voyait un des fameux justiciers de Gotham, juste devant lui. Si elle pouvait voir son visage, elle verrait un visage avec un large sourire se dessinant sur celui-ci. Pas quelque chose de malsain ou de railleur, mais... Simplement une expression d’amusement.

- "No shit, Sherlock. Par contre, tu vas me ranger cette pétoire fissa. J’contrôle la situation, Captain Obvious. T’as peut-être pas de problème à descendre des gens à tout va, mais c’est pas le genre de la maison. Alors si tu veux le finir, faudra me passer sur le corps."

Il venait alors hausser un sourcil. Lui avait-elle vraiment donnée un ordre ? Celui de ranger son arme ? Et venait elle de lui sortir qu'il était un espèce de tueur psychopathe en série ? Bon, sur ce point, une partie était potentiellement vraie, Grifter n'avait aucun remord à tuer. Mais par contre, il ne tuerait pas d'innocents, ni de héros. Et si il ne voulait pas se retrouver dans l'obligation d'affronter la silhouette pourpre et noire à la chevelure blonde devant lui... Il allait devoir se résigner à l'écouter. Pour le moment. Cependant, gardant son arme pointée encore un instant sur l'idiot en train de pleurnicher au sol. Il vint dire d'une voix calme à son interlocutrice.

- "Tu es au courant que si je le voulais, je pourrais presser la détente? Et tu ne pourrais rien faire, sa vie s'arrêterait en un éclair et il aurait eu ce qu'il mérite, car c'est le prix à payer, tôt ou tard, quand on travaille pour un type comme Black Mask La raison pour laquelle je ne vais pas le faire, ce n'est pas la pitié ou une quelconque illumination qui va me faire croire que ce genre de raclure doit être épargnée. Mais bien parce que le tuer reviendrait à te provoquer et nous aurions à nous battre. Hors, je ne veux pas affronter et potentiellement blesser ou être blessé par un ou une protectrice de cette ville. Et puis le tuer viendrait aussi gâcher un jolie costume." dit-il alors en regardant la tenue de Spoiler.

Grifter rangea lentement son arme, invitant Spoiler a faire de même avec son bô. Il garda tout de même une posture légèrement défensive qui lui permettrait de réagir en cas de traitrise de la part de la silhouette. Le regard vengeur du masque de Cole se posait un instant sur le jeune en train de chouiner, bien à l'abri derrière la jeune femme. Bien qu'il semblait se calmer après que le canon du revolver ne menaçait plus sa pitoyable existence. Le blondinet fixait la blondinette, il avait du mal à comprendre pourquoi il était intéressant d'épargner ces idiots si après la plupart parvenaient à s'évader de Blackgate ou de l'asile d'Arkham. Mais par contre, il était certain qu'il désirait parler plus avec la jeune Spoiler.

Ambiance musicale pour accompagner la lecture:

«T’es au courant que dévier les tirs et désarmer les gens, c’est une signature de ma... »

Je marquais une pause, hésitant à prononcer des mots auxquels j’avais toujours du mal à véritablement me faire, malgré les années de service aux côtés de Batman et ses acolytes. Il avait mentionné mon costume, et je baissais instinctivement le regard vers le symbole qui ornait fièrement ma poitrine et clamait haut et fort mon appartenance à la Bat-Family. Batou me l’avait offert à Noël, m’ouvrant à nouveau officiellement les portes du groupe de justiciers que j’avais quitté avec panache en même temps que mes fonctions de Batgirl. Mon coeur se serrait en pensant à ces derniers moments que nous avions passés ensemble, avant que tout ne s'enchaîne bien trop rapidement : L’évasion de mon père, cette nuit horrible à Arkham et je n’ai même pas envie d’évoquer la Saint-Valentin, j’en ai encore des frissons rien que d’y penser.

« ... Ma famille. »

Je devais me ressaisir, ce n’était pas le moment d’avoir un coup de blues devant un étranger.

« Et ça aurait déjà été fait si c’était nécessaire. Mais je constate qu’on peut avoir une conversation civile, toi et moi… Drifter, c’est ça ? »

Je prenais une longue inspiration, me pinçant l’arête du nez avant de poursuivre d’une voix où pointait la lassitude.

« T’as mentionné Face de Cadavre et que ceux qui travaillent pour lui méritent ce qui leur arrive? Jusque là, bon, j’ai pas grand chose à dire. Sauf que pour Back Mask… Ces gens, Ils ne sont rien. Recrutés dans les endroits les plus miteux de la ville, ils ont souvent un casier judiciaire qui les empêche de trouver un emploi honnête. Enfin, j’vais pas te faire un plaidoyer pour des petites frappes. »

« Si tu veux réellement faire mal à Blackie, il faut frapper là où ça fait mal : son business. Ça faisait deux semaines que je surveillais cette cache parce qu’une livraison énorme de poudreuse devait avoir lieu dans les prochains jours. Tu dois sans doute te demander comment je le savais, mh ? » J’indiquais le jeune homme toujours au sol, prostré. Au moins, il semblait en avoir terminé avec sa crise de larmes.

« Johnny ici présent jouait les taupes pour moi et gardait un œil sur le trafic de stupéfiants dans ce coin. Tu vois, parfois, il a du bon à ne pas tirer avant de poser des questions. Et surtout, vu que ses molosses sont tous interchangeables, Black Mask se permet de les payer une misère. C’est pas des lumières, après tout…Et ils tirent plus mal que des Stormtroopers. Ha, une fois, j’ai volé une des bagnoles de Sionis parce qu’un de ses gorilles avait oublié la clé sur le contact ! » Je ricanais à l’évocation des événements qui m’avaient permis de survivre face à Sionis et Tetch en février, même si j’avais conscience que j’avais simplement eu de la chance, à l’époque. Pour ce qui était de Johnny...

C’était complètement faux, j’avais eu un indic anonyme directement via mon site. Je connaissais ce type ni d’Eve ni d’Adam, mais je m’arrangeais tout de même pour lui sauver le cul. A charge de revanche, évidemment. Je tournais la tête vers «Johnny» et lui adressais un sourire avant de le relever en lui demandant s’il n’avait rien de cassé et de lui murmurer furtivement quelques mots en lui tapotant la joue comme à un gamin alors qu’il hochait vigoureusement la tête de haut en bas.

« Marche dans la combine et tu restes en vie. Oh, et Spoiler alert : tu bosses pour moi, maintenant, du con. »

Grifter observait la petite silhouette parler de de la capacité à dévier des tirs et les méthodes de désarmement... Et alors il remarqua qu'elle s'arrêta dans son monologue. Elle posa les yeux sur le symbole affiché sur son costume. Et Cole suivit son regard pour observer le dit symbole. C'était la fameuse chauve-souris de Batman. Grifter savait que ce logo représentait beaucoup pour Gotham, et se doutait qu'il représentait tout autant pour celle qui revêtait le costume qui se dressait devant lui. C'est alors qu'elle ponctua sur un...

- "... Ma famille."

Cash ne put s'empêcher d'avoir un instant une pensée pour la TEAM 7, c'était ce passé qui avait fait de lui ce qu'il était. Ce qu'ils avaient vécus, les missions, le Gen Factor, la fuite... C'était bien loin, sa famille était morte, et la TEAM 7 était dissoute, il ne lui restait pas grand chose de son passé, peut-être était-cela qui lui donnait cette ambition et cette force ? Ou peut-être que c'était pour affronter ces pertes ? Il secoua soudainement la tête, un petit mouvement mais que la silhouette en face pourrait percevoir. Il ne devait pas penser à cela, ça le perturbait et le déconcentrait, il aurait tout le loisir d'y penser plus tard, chez lui.

C'est alors qu'elle tenta d'évoquer son nom... " Drifter, c’est ça ? ". Cole lâcha un soupire, venant répondre d'une voix calme mais quelque peu dépitée...

- "Non, c'est Grifter. Pas Drifter, je fais pas des courses de voiture aux dernières nouvelles, ou sinon j'ai bien changé putain..."

Elle se remit alors à parler, donnant presque un espèce de surnom affectif à cet raclure de Black Mask. Il trouvait ça malsain, mais dans un sens il s'en foutait aussi, elle avait sûrement ses raisons, et c'était probablement sarcastique au vu du ton de la jeune femme lorsqu'elle évoquait la "Face de cadavre". Et surtout que la meilleure façon de l'atteindre était son business. Est-ce qu'elle le prenait pour un bleu? Ou un abruti? Un parrain de la Pègre se fout des troupiers qui travaillent pour lui, il le savait bien, après tout, il avait eu un traitement semblable à l'I.O. Il était déjà au courant de l'utilité de cette planque, de la livraison, et c'est pour ça que ce fameux "Johnny" n'était pas encore un énième cadavre. Il allait avoir une utilité. Il avait des infos, et surtout il servirait le plan de Grifter afin de s'emparer et de détruire la cargaison.

Comment est-ce qu'elle le savait ? Il s'en foutait un peu, à vrai dire, elle devait bien s'en foutre de comment lui le savait, beaucoup de rumeurs trainent dans les secteurs un peu plus sombre, les endroits où Batman et ses acolytes ne peuvent pas aller sans le risque de se faire attaquer à vu. Grifter avait accès à ça, pour l'instant. Et il en profitait bien. Et surtout... Elle aurait pu faire preuve d'un peu plus d'imagination pour le nom de ce petit jeune qui avait été à la limite de se moucher dans sa belle cape pourpre. "Johnny", c'est comme les types de la police infiltré qui s'appellent John Smith, la banalité à l'état pur.

Elle termina en relevant "Johnny" et s'assura que cet idiot ne s'était pas cassé quelque chose en se prenant un coup qu'elle lui à elle-même calée dans la mâchoire. Sympa le traitement de l'indic d'ailleurs. Encore un détail qui allait contre sa jolie petite histoire de taupe dans le groupe qui serait bizarrement le seul ayant survécu au massacre dans la planque. Mais bon, il laisserait couler, au pire ça la ferait se sentir maline de croire que son mensonge marchait, qui était-il pour briser ça ? En tout cas, il se retenait de rire... Mais enfin, elle avait terminée son blabla et sa leçon, et il pourrait lui répondre. C'était un gentleman, il n'allait pas interrompre une femme qui parlait, outre une urgence voyons...

- "Écoute, la vraie raison pour laquelle ton "indic", est encore en vie, c'est parce que j'ai besoin de lui. C'est pour ça que je le coursais. Si j'avais eu envie de le tuer, je me serais arrêté une fois dans la rue, et j'aurais tiré dans son dos. Rien de plus, rien de moi. Mais il a des infos qui vont m'être utile et que je suis certain qu'il a, et il va me permettre de maintenir le contact avec la cargaison et de leur faire croire que tout va bien. Je sais très bien que Sionis se fout des types que j'ai buté là-bas. Simplement, ils étaient un obstacle nuisible et de potentiels dangers pour des innocents."

Cole s'arrêta un instant dans sa réponse, jaugeant au travers de son masque la réaction de la silhouette, poursuivant alors :

- "Et d'ailleurs, je vais être sympa et te faire part de la suite du plan, comme ça on pourra peut-être collaborer à l'occasion, mais je compte choper le gars qui dirige la cargaison pour possiblement récupéré une liste de livraisons qu'il a effectué, ou les types de véhicules qu'ils utilisent, ce genre d'infos qui va me permettre d'interrompre d'autres livraisons pour les forcer à revoir les méthodes, dérégler leur agenda de livraison pour s'adapter et donc leur faire perdre du fric ... Et a nouveau m'immiscer dedans tout en réduisant les rangs de "Blackie" et en décourageant de potentielles futurs recrues."

C'est ainsi que Grifter conclura son propos, les yeux blancs de son masque rivé sur ceux de Spoiler. Elle avait du cran et du répondant tout de même, c'était une bonne chose de son point de vue, ça donnait un petit côté "insupportable", "Pimbêche", qui devait sûrement taper sur le système de ses ennemis. Mais qui manquait de peu de faire ricaner Cole. Il se tenait droit et avait posé ses mains sur ses hanches. Il avait prit cette posture afin de bien signifier à Spoiler qu'il ne désirait pas l'attaquer. De toutes manières, c'était contre le code qu'il s'instaurait lui-même. Si il devait se battre contre un héros, ça serait uniquement par nécessité car le dialogue ne serait pas possible.

Ambiance musicale pour accompagner la lecture:

"Non, c'est Grifter. Pas Drifter, je fais pas des courses de voiture aux dernières nouvelles, ou sinon j'ai bien changé putain..."

« Ouais, ouais... » répliquais-je de ce ton presque blasé qui me quittait rarement ces derniers temps.

Bon, c’était évident qu’il n’avait pas cru un seul mot de mon histoire tordue d’indic.
J’avais jamais été très douée pour mentir, sauf quand c’était à moi-même.
Comme quand je tentais de me persuader que mon père changerait un jour et que la réhabilitation fonctionnerait, qu’il était simplement malade mais qu’au fond, il tenait tout de même à ma mère et moi. On peut vraiment être con, quand on est gosse, pas vrai ?
Le blondinet se lança à son tour dans un monologue sur ses objectifs et son plan d’origine.
Décourager les potentielles futures recrues ? Vraiment ? Mais il débarquait d’où ce type ?
On était à Gotham, merde ! Se faire flinguer faisait partie des risques du métier, ça allait être aussi utile que Batman qui arrête le Joker juste pour qu’il s’évade en moins de deux. Il poursuivait en me parlant comme s’il s’adressait à une gamine et qu’il me faisait une faveur en me mettant au parfum. Tu me connais, cher journal, ça n’a pas raté.

« Wow, vous êtes trop aimable, Messire. Vraiment ! Je suis honorée qu’une pauvre hère telle que moi ait le droit… Que dis-je ? L’honneur de participer à votre incroyable combine !»

D’accord, j’y étais sans doute allée un peu fort pour le coup mais j’étais frustrée d’avoir gâché tant de nuits dans ce quartier pourri juste pour qu’un type avec un bandana sur la tête débarque comme une fleur et tente de me piquer mon exutoire ! Black Mask était à moi et je comptais bien m’assurer qu’il assiste à la destruction inéluctable de son empire, avant que je finisse ce que j’avais entamé quand j’avais seize piges. Mon père me disait sans cesse que j’étais qu’une sale gosse irrespectueuse… Mais au moins, je ne laissais pas d’indices sur les lieux de mes larcins, moi. Quel bouffon ! Avec tout ce qu’il m’est arrivé au cours de ma carrière de justicière, j’étais surtout devenue cynique et désabusée.

J’arrêtais mon cirque l’espace d’un instant. C’était étrange, j’avais comme une impression de déjà vu. Je ne pouvais m’empêcher de penser à Green Arrow et à notre rencontre fortuite à la faveur d’une nuit glaciale de décembre, il y a de ça quelques mois. Enfin c’était pas notre première rencontre, évidemment. Batfam oblige, j’avais déjà rencontré pas mal de monde de la Justice League. Mais ce soir-là, c’était la première fois qu’on allait plus loin que les politesses habituelles.
Et ce soir-là, l’archer vert m’avait sauvé deux fois. D’abord en désarmant un type qui me tenait en joue… Et ensuite en m’empêchant de battre à mort ce dernier.

Ce soir, le contexte était différent, je n’étais pas animée de cette fureur qui dictait bien trop souvent ma vie, pas de dérapage, pas de violence gratuite… Enfin, pas de mon côté en tout cas. Grifter quant à lui dégoulinait toujours, la pluie se mêlant à l’hémoglobine qui recouvrait sa tenue. Je pris une longue inspiration, étudiant aussi bien la posture de l’homme qui me faisait face que son offre pour le moins incongrue.

« Collaborer, mh ? Tu te rends compte que Batman risque de ne pas laisser passer ça ? T’es pas le seul à vouloir régler les choses en tirant sur tout ce qui bouge, tu t’en doutes. Il n’aime pas qu’on marche sur ses plates-bandes…Tu sais, ça doit être l’âge. Il devient grognon, le pauvre. »

Je finissais par tendre la main vers “Grifter”, comme si ça suffisait à apaiser les tensions qu’il y avait toujours entre nous. J’étais peut-être une gamine irrévérencieuse, mais j’étais capable de faire la part des choses, de temps en temps.

« Au fait, c’est quoi ton problème avec Black Mask ? »

« Wow, vous êtes trop aimable, Messire. Vraiment ! Je suis honorée qu’une pauvre hère telle que moi ait le droit… Que dis-je ? L’honneur de participer à votre incroyable combine !»

... Grifter observait Spoiler .. Et émit soudainement un rire, pas un rire malsain ou fourbe, juste un simple rire. Sans doute le sarcasme exacerbé de la petite silhouette ne laissait pas de marbre le mercenaire. Et à défaut de l'énerver... Ça semblait calmer les tensions, au moins. Après tout, sous ce masque il restait Cole Cash, un homme appréciait la vie et tentait de la vivre du mieux qu'il le pouvait. Il n'était pas de ces vieux héros fatigués, aigris.. Dépassés. Il faisait parti de cette génération plus récente qui voyait peu à peu une future génération émergée.

- "T'es particulière, c'est sympa. Avec un caractère comme ça tu dois avoir autant d'amis que d'ennemis."

Elle se mit alors à évoquer Batman, en quoi ses actions allait énervée la vieille chauve-souris inefficace. En un sens, il respectait et méprisait Batman. Ses intentions, en apparence, étaient louables. Mais ses méthodes inefficaces, mettant plus en danger qu'autre chose autrui à ses yeux. Il aurait mieux fait d'utiliser les méthodes létales et direct, des exécutions chirurgicales... Un message clair : "Je viens pour vous."

Cela aurait créé des veuves, des veufs, des orphelins. Mais c'était le prix de la guerre, le problème c'est que les actions de Batman laissait les morts arriver du mauvais côté. Enfin, assez de réflexion de la part de Grifter sur la chauve-souris. C'est au même moment que la jeune fille lui demanda pourquoi il voulait s'en prendre à Black Mask.

- "Je me fiche de l'opinion de Batman. Il n'est ni mon ami, ni mon mentor et il n'est pas ici. Cette chauve-souris aigrie à laissé bien trop de monstres continuer à vivre. Combien de vies auraient pu être sauvées si il avait tué Joker, et tous les autres ? Enfin, un chasseur n'est rien sans la proie... Dans un sens, c'est dans son intérêt d'les laisser partir, sinon, il n'existerait plus.

Mon problème avec Black Mask? Ce qu'il est, ce qu'il représente, ses actes. Cet un être répugnant et exécrable. Et travailler pour lui c'est se mettre à son niveau. Alors je préfère déposer un message clair. Je veux qu'il finisse tôt ou tard par mettre des moyens sur moi et je ferais le ménage. Et d'une façon ou d'une autre je vais l'atteindre. Ça parait con, je sais. Mais il faut bien des imbéciles pour faire le sale boulot, pas vrai ? Et vu qu'y a beaucoup trop de gentils justiciers qui vivent dans un monde avec des arc-en-ciel, je vais démarrer des petits feux puis tôt ou tard, je vais mettre un coup de pied dans la fourmilière.

Pas de deuxième chance, pas de pardon, faut changer de méthodes."

Il lui avait répondu cela juste après lui avoir serré la main, il avait une bonne poigne, mais il ne forçait pas comme un idiot pour un quelconque "Cé moa l'plu for !". Non, c'était une poignée de main simple, un symbole de politesse mutuelle. En tout cas, Grifter ne montrait aucune hostilité envers Blondie, Bien qu'elle pouvait aisément sentir que l'homme restait sur ses gardes, après tout, elle pouvait toujours tenter d'attaquer en traitre.

Ambiance musicale pour accompagner la lecture:

- "T'es particulière, c'est sympa. Avec un caractère comme ça tu dois avoir autant d'amis que d'ennemis."

J’en avais perdu le compte au fil du temps mais j’étais certaine d’une chose : j’avais bien plus d’ennemis que de véritables amis. Un constat un peu triste quand on y pense. Évidemment, c’était une chose à laquelle il fallait s’attendre quand on décidait de passer son temps libre à vouloir faire régner la justice dans les rues de Gotham.

«Bah, question ennemis, je me débrouille pas trop mal ! Puis tu devrais voir comment je faisais tourner Batman en bourrique, plus jeune. »

Je marquais une nouvelle pause avant de reprendre d’un air plus sérieux.

« Ce que je veux dire, c’est qu'il ne va pas simplement te donner son opinion, crois-moi. Tu penses être le seul à avoir débarqué ici avec l’envie de casser du criminel ? Batman finit toujours par avoir ce qu’il veut, d’une manière ou d’une autre. On est tous passés par là. La première fois que j’ai porté ce costume, j’étais à deux doigts de tuer mon père. Le Batman m’en a empêché… En me parlant. Si je cédais à la pulsion et que je finissais le boulot, j’aurais pas mieux valu que ce salaud qui m’avait volé mon enfance. Je savais bien qu’il avait raison, au fond, même si je préférais écouter ma colère sur le coup. Il m’a empéché de faire une belle connerie, à l’époque.»

En y réfléchissant bien, Batman n’avait jamais vraiment été mon mentor. J’étais devenue Spoiler toute seule, et je n’avais jamais eu l’étoffe d’une véritable side-kick à cause de ça. J’étais bien trop indépendante et tête brûlée pour apprendre à obéir aux ordres de qui que ce soit. J’avais orbité autour de la Batfamily pendant des années sans en faire réellement partie parce que j’avais un faible pour Robin et vice versa. C’était vraiment pas glorieux. Tout ça pour devenir Robin à mon tour avant de me faire virer et de faire la chose la plus stupide qu’il m’ait jamais été donné de faire : voler un des plans de Batman pour le mettre en place.

Tout ça avait déclenché la pire des guerres de gangs qui ait agité Gotham ces dernières années et, indirectement, je savais que le sang de tous ceux qui avaient péri pendant cette guerre était sur mes mains.
Parce que c’était ce qui arrivait quand on désobéissait à Batman : des innocents perdaient la vie. Moi-même, j’avais failli y passer et parfois, je me prenais à souhaiter avoir vraiment passé l’arme à gauche. Je me retrouvais avec une demi-vie, des mensonges et une famille brisée.

«On vit pas sur un petit nuage, Grifter. On s’impose une limite à ne pas franchir. Qui sommes-nous pour décréter qui a le droit de vivre ou pas ? »

Merde, j’avais vraiment dit ça ? On aurait dit Brucie… Faut croire qu’à force de répéter son laïus, j’ai fini par y croire.
C’était ironique, quand on y pense. J’ai passé les derniers mois à promettre la mort à des tas de gens. Mon père, Black Mask, le Chapelier… Et le pire, c’est que je savais pertinemment que j’aurais tout à fait pu sauter le pas. C’était si simple, il suffisait de presser la détente d’une arme pour se débarrasser d’un problème. La poignée durait vachement longtemps, mais j’avais pas particulièrement envie de lâcher la main de Psycho-Hobo, même s’il semblait plutôt amical, il avait massacré des types sans merci quelques minutes auparavant. C’est marrant, il me rappelait un peu Huntress. En moins effrayant.

Le mercenaire vint porter ses mains sur ses hanches, observant la jeune femme qui venait l'avertir et lui faire la leçon, a propos de Batman, de son vécu et bien d'autres choses...

En un sens, il comprenait son point de vue, c'était aussi une façon de garder l'espoir, de se dire qu'on pouvait faire changer les gens, que le système marchait... Mais bon. Arkham et Blackgate étaient des lieux mal gérés et qui avaient de nombreux scandales dans leur histoire. Était-ce vraiment mieux d'envoyer quelqu'un là-bas ? Grifter vint alors répondre à Spoiler :

- " Blackgate, l'asile d'Arkham... C'est loin d'être les meilleurs établissements, ils ont eu un bon nombre de scandales et de soucis au cul. Si encore ça marchait... mais le problème c'est que le système marche pas. La plupart du temps, quand quelqu'un sort de ces endroits, il a tellement été abusé, tabassé, oublié, qu'il est soit détruit intérieurement, soit il a cultivé une haine gigantesque envers ceux responsables de sa douleur ; Les autres criminels, ce qui donne des guerres de gang de plus en plus violente... Et une haine envers les héros qui l'ont envoyés là-bas."

Grifter repensa à la mort de son propre père, et à celui qui avait prit sa place et qui avait fait de sa vie un enfer en plus d'être le véritable responsable du meurtre de son géniteur.

- "En éliminant directement mes cibles, j'évite des représailles trop direct, pas de témoins, pas d'indices. On ne peut m'attaquer que sur ce que je désire révéler. Et comme ça, je mets pas d'innocents en danger. Et en quelques sortes j'évite à ces types de finir dans un enfer sur terre. J'crois pas que t'a envie de faire un passage dans les douches de Blackgate, et moi non plus. Imagine tomber sur un gars comme Bane là-bas... Je pense qu'à ce moment là tu choisis plutôt la balle dans le crâne.

Si Batman a quelque chose à me dire, ou même à me faire comprendre avec ses poings et ses gadgets, qu'il vienne lui même. Je sais que t'essaie de faire le bien, mais j'pense pas qu'une "rédemption" soit possible pour moi, tout simplement parce que je veux pas être "sauvé" par de belles paroles. Enfin... Ça m'arrive, par moment, de ne pas tuer. J'ai mes raisons. "

Il lâcha un petit soupire après sa tirade... Elle semblait jeune, mais elle en avait vu, ça se sentait dans le regard, dans les pauses lorsqu'elle s'exprimait et qu'elle vagabondait dans ses pensées, et rien que l'histoire concernant son père... Quelque chose qu'il pouvait comprendre. Mais elle avait fait des choix de vie qu'elle devait désormais assumer, et c'est ce qu'elle faisait. Chacun à ses responsabilités, chacun à ses souffrances et ses joies. Il secoua un peu la tête et se reprit... Pourquoi il venait de faire le type compréhensif et sympa? Ça lui allait pas, c'est pas ce qu'il était.

- " Bon, c'était une belle discussion, mais moi j'ai des types a embusqué, un convoi a détruire et par conséquent faire chier du monde." Il vint d'un geste rapide saisir l'homme au sol pour le relever et le regarder avant de lui dire.

- " Si tu fais tout ce que je te dis et bien comme il faut, t'aura pas de soucis. Mais essaye de m'entuber et je te jure qu'on confondra ta gueule avec un Picasso."

Sujet: Re: Une entrée en la matière... Ven 5 Nov 2021 - 20:18

Ambiance musicale pour accompagner la lecture:

Non mais pour qui il se prenait, cet arriviste de mes deux ? Il pensait vraiment que j’allais le laisser prendre les devants de la sorte ? C’était d’un typique ! Un bouseux débarque à Gotham et tente jouer aux caïds, de perturber l’ordre naturel des choses et… Oh misère, voilà que je me remettais à penser comme Batou. Ça n'allait vraiment pas fort, cher journal.

Ce genre d’énergumène commençait sérieusement à me taper sur les nerfs. Voilà qu’il partait dans des explications grandiloquentes à propos du bien fondé de massacrer des gens et de faire des orphelins à tour de bras. C’est bien beau de raconter qu’il prend le mal par la racine… Mais tout ce que les types du genre de Grifter faisaient, c’était semer la mort et le désespoir sur leur chemin. Batman offrait aux criminels une chance de rédemption aux petites frappes, ce qu’ils faisaient de leur seconde chance ne dépendait que d’eux. Grifter, lui, se prenait pour un dieu. Un dieu vengeur et impitoyable. Il disait ne pas mettre d’innocents en danger, mais j’étais dans le business depuis bien trop longtemps pour me laisser avoir par ce genre de réflexions. A chaque fois qu’il abattait un pauvre type qui travaillait pour les gros pontes de la pègre, c’était une famille potentielle qui était touchée de plein fouet.

«Pff, pas de victime innocente… Mon cul !»

Je le savais, parce que j’avais été de l’autre côté du miroir. Entre une mère toxico et un père qui n’a trouvé aucun autre moyen que de se tourner vers le crime pour soutenir sa famille et son égo démesuré… Il avait beau être un pauvre con, il restait mon paternel et je l’aimais tout de même. S’il avait été abattu froidement dans la rue, je ne serais jamais devenue ce que je suis à présent. Spoiler n’aurait jamais vu le jour et j’aurais sans doute mal tourné ou cherché à le venger. Sans doute les deux, à vrai dire. Intérieurement, le discours du blondinet me mettait hors de moi. Je combattais des pulsions meurtrières depuis tellement longtemps, alors que lui, ce putain d’arriviste, se permettait de céder à ses plus bas instincts sans éprouver le moindre remord… C’était tout bonnement injuste et il n’était pas question de laisser passer ça !

Je finis par lâcher un soupir sonore en dégainant un de mes batarangs électriques alors qu’il me tournait le dos pour s’intéresser au gamin qui tremblait de tout son corps, toujours au sol.

«Je me doutais que tu serais borné, Psycho-Hobo. J’aurais essayé, au moins.» gromellais-je alors que je lui balançais ce petit bijou de technologie avec une charge assez puissante pour assommer un canasson.

Sujet: Re: Une entrée en la matière... Dim 30 Jan 2022 - 11:31

Grifter tenait toujours l'homme, s'étant adresser à lui pour lui faire comprendre de ne pas le prendre pour un con et de lui donner ce qu'il veut. C'est à dire une coopération saine où tout le monde obtient ce qu'il souhaite ! Ce jeune homme, sa liberté, Grifter un convoi criminel détruit, et Spoiler... Et bien au moins le jeune délinquant sera toujours en vie. Il ne faisait pas vraiment attention à l’héroïne dans son dos qui observait, sans doute avec colère, ou mépris. Et a vrai dire Cole s'en fichait, il avait sa vision de la chose, elle avait la sienne, mais dans les faits ils voulaient tout deux une chose ; Un Gotham sûr et nettoyé. Les méthodes étaient juste différentes, et si elle n'était pas contente... Elle pouvait bien aller ailleurs. Ça ne manquait pas de crimes dans le coin.

Soudain, la voix de la blondinette était accompagné par un bruit distinct, elle avait dégainée quelque chose. Du coin de l’œil il aperçu le batarang électrique lui foncer dessus et d'un geste il s'élança sur le côté en se libérant de son manteau pour l'envoyer interrompre la course du batarang et l'isoler. Il tourna son regard vers Spoiler et fronça les sourcils. Et en un instant, il dégaina son arme de poing et la pointa sur le jeune homme avant de tirer. Le coup de feu résonna comme le tonnerre alors que le délinquant se figea.

- " Ça c'est sa cervelle qui s'étale sur le mur parce que tu me fais un coup de pute. "

Il tira alors un deuxième coup tout aussi brutal en poursuivant :

- " Ça c'est peut-être la tienne si j'étais Deadshot ou Deathstroke."

Il baissa alors son arme. Le délinquant était toujours debout, toujours vivant, seulement figé par son sursaut de peur lorsqu'il entendit le coup de feu. Grifter avait tiré à côté, volontairement. Il rangea son arme et fixait Spoiler, en silence, les sourcils toujours froncés et sans doute prêt à se défendre maintenant, étant donné qu'elle s'est révélée hostile envers lui.

- " Donc maintenant, dis le moi clairement, on s'affronte et on perd du temps ou on s'occupe d'une livraison criminelle ensemble ? Promis je tuerais pas pendant l'intervention. "

Un ton sarcastique et acide émanait de la dernière phrase. Allait-il tenir parole ou non ? Voulait-elle vraiment le découvrir ? Il ne porterait probablement pas le premier coup, mais maintenant il était bien plus en état d'alerte qu'auparavant. "Fais pas l'idiote, j'ai pas envie de m'en prendre à des justiciers." Pensait-il, exhortant, en son sein, Spoiler à ne pas chercher le conflit. Mais la réaction de Grifter n'avait probablement pas été la bonne pour désamorcer la situation. "Abruti." Se disait-il alors à lui-même dans sa tête.

Sujet: Re: Une entrée en la matière...